• Nie Znaleziono Wyników

Le voyage et le picaresque dans le roman français du XVIIe siècle Cyrano de Bergerac

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share "Le voyage et le picaresque dans le roman français du XVIIe siècle Cyrano de Bergerac"

Copied!
7
0
0

Pełen tekst

(1)

A C T A U N I V E R S I T A T I S L O D Z I E N S I S

FOLIA LITTER A RIA 33, 1992

Teresa Kw aśna

LE VOYAGE ET LE PIC A R ESQ U E

DANS LE ROM AN FR A N Ç A IS DU X V IIe SIÈCLE CYRANO DE BERGERAC

L a litté r a tu r e fran çaise du X V IIe siècle s’id entifie g én érale m e n t au classicism e. Il nous sem ble p o u rta n t q u ’en p a rla n t de l’hé ritag e cu ltu re l de ce siècle on n e p eu t o u blier les a u te u rs qui p ré c éd è re n t ce g rand co u ran t ni ceux qui, v iv an t à la m êm e épo que q u e Corneille, R acine ou M olière rep ré se n ta ie n t des types d iffé re n ts d e création litté ra ire.

P a rm i ceux -là les rom an ciers de la p rem ière m oitié du X V IIe siècle occupent un e place im p o rta n te aussi bien dans les rech erch e s scie n tifi-q ues tifi-que dans la m ém oire des lecteu rs. Le rom an de c ette période c’est s u rto u t le ro m an baroque, très riche en form es et qui, e n tre a u tres choses, fo u rn it l ’ex em ple de l’assim ilation du ge nre picaresq ue par les a u -teu rs français.

On p o u rra it se de m and er pourquoi ce m odèle est si so uv en t em ployé car nous ob servons ses tra ces dans de n o m breu ses o eu vres françaises comm e les F ragm ents d ’u ne histoire comique de T héoph ile de Viau, Le Page disgracié de T ristan l’H erm ite, L es A v e n tu r e s d ’ita l y de d ’Assoucy, l 'Histoire co mique de Francion ou le Berger ex tra vag ant de C harles So- rel, le Rom an comique de P a u l S carron et m êm e VA utre Monde de S a -vinien de C yrano de B ergerac.

Il nous sem b le q u e le rom an picaresqu e in téressa it les a u te u rs s u r to u t p a r la form e p erson nelle de la n arra tio n où le n a rra te u r est en m ê -me tem ps h éros princip al, jo u a n t le plus sou ve nt le rô le du „ p a rv e n u ”, d’o b serv ate u r o bjec tif à to u t ce q u ’il ren c o n tre dans sa vie. En m êm e tem ps c’est le p erso nnag e q ui ré v èle une c e rtain e a ttitu d e philosophique, une a ttitu d e parfois p essim iste com m e celle de G u zm an de A lfarac h e 1,

(2)

prototy pe espagnol du picaro français, et stoïque comm e celle de P ran - cion2.

Le modèle du picaro sera très souvent repris par les rom anciers du X V II0 siècle, nous pouvons o bserver la continuation de ce procédé à tra -vers les siècles, ju sq u ’à nos jours.

Le rom an picaresque offre aux au teu rs encore un au tre élém ent ca-rac téristiq u e du point de vue de la form e rom anesque: le voyage et toutes ses conséquences spatiotem porelles dont parle B akhtine qui tro u -ve les analogies entre le rom an du type picaresque et le rom an grec d ’A pulée (L’An e d ’or) ou latin de P étro ne (Satiricon)*. L e rom an baroque assim ile très facilem ent le voyage comme élém ent qui p erm et d ’in trod uire beaucoup d ’av entu res et qui est indispensable pour exp rim er le m ouve-m en t si caractéristiq ue pour chaque héros baroque.

Il fau t souligner que le voyage picaresque est étroitem en t lié à la n arration en „je” . C haque voyage facilite des rencontres e ntre le héros principal et les autres personnages du rom an. L ’introduction de nou ve-aux personnages, qu i tour à tour racon tent leurs histoires et qui devien-ne nt n a rra te u r pen dant un certain tem ps change toute la stru c tu re du rom an.

A la suite de ce procédé la construction du rom an reste ouv erte et suggère l’inifini des possibilités de la création baroque.

Nous pouvons observer ce schém a dans les doux oeuvres rom anes-ques de Savinien de C yrano de Bergerac — Les Etats et Empires de la Lu ne (1657) et Les Etats et Empires du Soleil.

En présen tan t ces oeuvres dans l ’édition des Oeuvres complètes de Cyrano de Bergerac Jacques P rév ô t écrit:

Le p icaro de l'e sp a c e ren con tre là-h aut d 'au tres ê tre s v iv a n ts d iffé re nts de nous, so u v e n t su pé rie urs à n ous, d 'au tres s y s tè m e s s oc ia u x, au ssi ou plu s lo g iq u e s quo le s nôtres*.

Le voyage im aginaire de Cyrano dans un au tre m onde n ’est donc q u ’une form e spéciale du voyage picaresque. Le côté dém ystifian t de ce pro-cédé le prouve. Mais C yrano de Bergerac, philosophe libertin, choisit ce voyage spatial non seulem ent pour pouvoir m anifester son avis lib re -m en t -m ais aussi pour illu strer l ’expression de sa vision -m atérialiste du monde. L ’idée de p résenter l ’au tre m onde (la L une et le Soleil) n ’était pas nouvelle. Cyrano de Bergerac pouvait subir l ’influence de Tommaso

s Ch. Sore l — H i s t o i r e c o m i q u e d e F r a n c lo n .

3 V oir M. B a k h t i n , F o r m e s d u t e m p s et d u c h r o n o t o p e , [dans:] E s t h é t i q u e et t h é o r i e d u r o m a n , éd. G aillard, 1978.

(3)

Cam panella, C harles Sorel, John W ilkins ou de F rancis Godwin. Q uant à la p eintu re des m ondes utopiques, nous pouvons citer plusieurs so u r-ces, e ntre au tres les oeuvres de Thom as More, François Rabelais ou m ê-me A ristophane. Mais si Cyrano puisait dans chacune de ses sources, y com pris le rom an picaresque, il n ’em ployait aucun de ces moyens, que ce fût le voyage ou l’utopie, comme sim ples m odèles à suivre autom a-tiquem ent. R. Dém oris dit que:

[...] la r ic h e ss e et la c om p le x ité de l'affab u la tion la m isse n t m al réd uire à un e sim ple fo n ction d 'illu stration, fû t-e lle sym b oliq ue . 11 c o n vie n t don c de prendre au sé r ie u x le p roje t r om an e sq u e d e C yr an o 5.

Essayons donc de suivre le parcours du vo yag î in terp lané taire du héros de Cyrano, appelé D yrcona (anagram m e de son propre nom). Le projet du voyage dans la Lune n aît un jour, ou p lu tôt une nuit, au cours de la discussion en tre le héros et ses amis quand ils rev en aien t de quelque lieu éloigné de Paris. En m entio nnan t les découvertes de Copernic et de K eppler, D yrcona fit rire ses compagnons qu and il leur p arlait de la L une comme d ’un m onde habité par les êtres vivants et raisonnables. Em erveillé par cette idée, Dyrcona pensa à la réalisation du voyage vers ce monde étranger. Comme par hasard, après être re n -tré chez lui, il trouve un livre de C ardan, o u v e rt ju ste à la page où se tro uv ait la description de la ren con tre du philosophe avec les h abitan ts de la Lune, ce que n otre héros p rit pour un signe de Dieu. Il e n trep rit donc la construction de la m achinerie qui lui p e rm ettrait cette escapade.

Cyrano de Bergerac décrit d ’une façon détaillée tous les p rép aratifs de ce voyage ainsi que les moyens techniques grâce auxquels il peut être réalisé. T out cela se rép ète à chaque occasion où le héros en trep ren d de poursu ivre son p rojet ou au m om ent où il doit se so um ettre aux forces plus puissantes de l’a u tre monde, m ais chaque fois les m oyens de tran spo rt sont différents des précédents.

On p ou rrait risq uer de constater que plus D yrcona est éloigné de la te rre plus ses voyages deviennent m iraculeux. Chaque fois p o u rtan t l’au teu r essaie de nous expliquer le nouveau systèm e de déplacem ent de nouvelles lois de la n a tu re qui rég nent dans l’au tre m onde6. Le seul élém ent constant, qui dans le tra je t vers le Soleil prenne les dimensions de la force m otrice, est la lum ière.

C ette m étaphore de la L um ière, si obsédante chez Cyrano de B erge-rac, tém oigne de son systèm e philosophique et de sa vision épicurienne

5 R. D é m o r i s , Le Rom an à la p r e m iè r e p e r s on n e , A. C olin, Paris 1975, p. 50. 6 V oir C y r a n o d e B e r g e r a c , Etats et E m pir e s du Sole il, [dans:] O eu v re s c o m plè te s ... , p. 444,

(4)

e t gassendiste de la cosmologie. D’a près un philosophe polonais, K azi-m ierz Szewczyk la luazi-m ière est pour lui une sorte de azi-m atière, la plus délicate et la plus pa rfaite au m onde. Le Soleil est une étoile vivante qui constitue en même tem ps le centre de la lum ière comme source de vie et le facteur c réateur de tout ordre dans le monde. A p a rt cela il n ’y a aucun „E tre S uprêm e” ni „Esprit S u rn a tu re l”7. En décrivant Les

Etats du Soleil, C yrano de Bergerac révèle tout son systèm e purem ent

m até rialiste, qui pressent m êm e la preuve de l’existence du vide et l ’effet du m anque de gravitation. La vision im aginaire dans laquelle Cyrano prétend que

[...] le S o le il est un m o nde qui n'a poin t d e cen tre et que co m m e /П/e s to it bien lo in hors de la Sphère a c tiv e du no stre, et de to us c e u x q u '/il/a v o i/t/ rencontrez, il e sto it par co n sé q u en t im p o ssib le qu'il p e s/â t/en c o r e / puisqu e la pe sa nteu r n ’est

q u ’un e attraction du cen tre da ns la Sp hère de so n a c t iv ité 8.

exprim e la position de l’hom me baroque qui s’est rendu compte que la te rre n ’é ta it plus un cercle plat ni le centre de l’Univers. Ce m an-que de centre, vision d’une ellipse qui change chez l’hom m e la conscien-ce de tous les problèm es de son existenconscien-ce, aussi bien physique que m é-taphysique, constitue la base du voyage spatial chez Cyrano.

Si nous analysons le parcours du voyage de D yrcona, nous pouvons observer q u ’il est aussi elliptique. Il commence par le tra je t de la F r a n -ce au Canada, ensuite du Canada dans la Lune. De la Lune, Dyrcona re vie n t sur la T erre d ’où il doit s’échapper vers le Soleil. Le m anuscrit se term ine par „la description du séjour du héros aux Etats du Soleil” mais, é ta n t donné que chaque voyage est analogue au précédént, on peut pe u t-ê tre im aginer que notre héros revie ndra sur la Terre.

A dm ettons encore que cette plura lité des Soleils dont parle Cyrano, et le systèm e des voyages, toujours recom m encés vers des m ondes de plus en plus lointains, pourrait nous offrir l’image d ’une chaîne d’ellip-ses, donc de la vision qui tend v ers l ’infini linéaire.

Chaque étape de ce voyage correspond à un certain niveau de con-naissance qui offre une perspective toujours nouvelle qui éla rgit le cham p d ’observation. Le début du tra je t de Dyrcona — la Nouvelle France, te rre récem m ent découverte, constitue l ’initiation de c ette série de découvertes im aginaires qui ou vrent la vie vers l’infini.

Il faut donc croire q u e co m m e n ou s v o y o n s d'icy Saturne, et J upiter, si n o u s

7 Voir K. S z e w c z y k , C y r a n o d e B e r g e r a c . M i ę d z y h e l i o c e n t r y z m e m a l a- m a r c k i z m e m , „Studia F ilo zo ficzn e" 1988P nr 9.

(5)

e stio n s dan s l'un ou dans l'autre, nou s d e sc ou v r ir io n s b e u cou p de m on d e s qu e nou s n’a p e r c e v o n s pas d 'ic y, et que l'U n ive r s e st é te r n e lle m e n t co nstr u it de c e tte so r te 8.

— dit D yrcona à M onsieur M ontm agnie, vice-roi de la N ouvelle France. Pour héros de C yrano, le passage par la N ouvelle F ran ce est la m êm e introduction à l’av e nture que l’en trée dans le m onde de la pensée. Dès ce m om ent-là, les systèm es philosophiques de l’époque, la religion et toutes sortes de préju gés seront confrontés d ’une façon im plicite aux avis de C yrano et à sa prop re vision du monde. La description des te r -res et des êt-res des m ondes p énétrés joue ici le rôle du moyen de cette confrontation. C’est ce qui perm et de considérer l’A u tr e Monde comme

un conte philosophique.

En p arlan t de ce rom an, on ne p eu t donc n ier la fonction conventionnelle du voyage grâce auquel le hé ro sn arrateu r se h eurte constam -m en t aux nouveaux systè-m es d’organisation de civilisations d ifférentes et aux d ifférents types de m entalité. Comme le rem arq u e Jacques P ré -vôt, „le voyage spatial p erm et le m ieux d ’exploiter les dernières d é-couvertes de la »science nouvelle« qui, au m onde clos et fini d ’A ristote, oblige à su b stitu er un univers sans lim ites, la continu ité sans fin de l ’Espace et du Tem ps”10. Cyrano est com plètem ent im prégné par les idées nouvelles, m ais son livre n ’est pas un cours philosophique ni mêm e scientifique. Ce qui décide de la valeur extratem po relle de cette oeuvre, ce n ’est pas l’audace de la pensée mais celle de l’im agination. L ’A utre Monde n ’é ta it connu depuis longtem ps que par des fragm ents fan ta sti-ques qui a ttira ie n t le lecteur par la description féérique des phénom è-nes et des av entu res ex tra ord in aire s11. A nous de connaître, com m ent Cyrano su t trou ver une expression si vivante et si fascinante de son im agination.

„T oujours on a bien fait pourvu q u ’on ait bien d it”12 — dit Cyrano de B ergerac dans la Préface aux Entretiens Pointus, et cette p hrase p ou r-ra it nous serv ir d ’indication pour com prendre son a rt et la signification profonde de sa poésie.

Il nous sem ble q u ’on pe u t in te rp réte r cette phrase de C yrano de deux façons. Cela p eu t vouloir dire que chaque fait est illusoire ou bien que chaque m ot constitue une réa lité concrète.

Cet équivoque, ce d échirem ent e n tre le réel et le fictif est d ’ailleu rs toujours p résen t dans l ’a rt baroque. Mais C yrano de Bergerac, m até ria

-B I b i d e m , p. 368.

10 J. P r é v ô t , L ' i n t r o d u c t i o n à i ' , . A u t r e M o n d e ” d e C y r a n o d e B e r g e r a c , [dans:) O e u v r e s c o m p l è t e s . . . , p. 354.

11 V oir G. M o n g r é d i e n , C y r a n o d e B e r g e r a c , Paris 1964, p. 154. 12 C y r a n o d e B e r g e r a c , E ta t s et E m p i r e s . . . , p. 15.

(6)

liste, p ara ît plu tôt tenté p ar la conception que ce qui est illusoire est, au fond, réel et même m atériel.

P lusieu rs propos dans Г Autre Monde peuvent avoir l’apparence du non-sens comme, par exem ple, les „m étaphores réalisées” ou les exp res-sions proverbiales prises au pied de la lettre. Tous ces procédés p ro du i-sent l ’effet de la vision du monde renversé, le m otif p roprem ent b u rle s-que qui joue ici un rôle tout à fait spécial.

Nous pouvons observer l’évolution de ce m otif à tra ve rs tout l’Autre Monde. Le titre même suggère cette idée de l’envers: on p eut le com -p ren dre comme l’au-delà ou bien en tan t que monde différent de celui où nous vivons, donc renversé.

„La fonction prem ière du monde ren versé est de susciter distance et regard critique sur les absurd ités du monde de la terre. En quoi ce topos joue dans Les Etats et Empires de la Lun e un rôle très com parable au concept de la folie dans l’Eloge de la folie — rem arq u e Jean L efond111. On pourrait, ajo u ter que c’est le m êm e rôle que la distance et le regard ingénieux d ’un parvenu jouent dans le rom an picaresque.

On observe chez Cyrano la tendance à chercher l’expression réaliste, m atérielle des m étaphores et des sym boles ce qui est à la fois la m ani-festation du renv ersem en t de l’o rdre universel et celui de la conscience hum aine.

On peut y voir aussi l’expression du „refus de l’auto rité [...] de la pensée aristotélicienne dans la prim au té q u ’elle accorde aux chosec, c’est-à-dire aux signifiés sur les mots, les signifiants”14 — comme dit Lafond. Pour Cyrano, c’est aussi un cham p inconnu à explorer. Ce n ’est pas par hasard que Dyrcona évoque plusieurs fois le nom de Prom éthée. Il se voit lui-m êm e P rom éthée et ce q u ’il v eut voler aux cieux, c’est le feu de la vérité. (Ceci explique aussi cette m étaphore de la lum ière dont on a parlé plus haut). Et la vérité est telle q u ’il n ’y a plus de m i-racle, il n ’y plus de Dieu parce que tout devient physique, m ême la pensée, m êm e la parole, donc aussi l’écritu re. Il ne fau t pas oublier que chaque voyage de Dyrcona est précédé par la lecture d ’un livre. A vant de p a rtir pour la Lune, il lit le frag m ent de l’oeuvre de C ardan. S éjo u r-n a r-n t dar-ns les E tats et Em pires de la Lur-ne, il a la possibilité de cor-nr-naître l ’ouvrage in titu lé Les Etats et Empire du Soleil. Il sem ble que ces r e -m arq ues aient été faites par Cyrano pour -m ieux prouv er q u ’il y a c e r-taines correspondances en tre ces trois m ondes (la Terre, la Lune et le

13 J. L a 1 о n d, Le m o n d e d l 'e n v e r s c he z C y r a n o d e Be rge rac , [dans:] L'im age du m o n d e r e n v e r s é et se s r e p r é s e n ta tio n l it té r a ir e s et p ar a li tté r ai r e s d e la lin du X V I e siè c le au m ilieu du X V I I e s., C ollo q u e In tern ation n al, Tours 1977, p. 135.

(7)

Soleil), non seulem ent physiques, n atu re lle s m ais aussi des liens m entaux qui ex isten t réellem en t — les écritu res.

Le voyage chez C yrano n ’est pas uniquem ent un voyage picaresque dans l’espace et dans le tem ps, m ais c’est aussi un voyage rétro sp ectif, pour ainsi dire, vers la ré alité des mots.

Des „m étaphores réalisées” de l’in terp rétatio n burlesque de la G enèse dans Les Etats et Em pires de la L une ju sq u ’au x pays des m étaphores dans Les Etats et Empires du Soleil, C yrano de B ergerac m ontre que pour lui, cam e pour M ichel B utor, „écrire c’est voy ager”15.

C h aire d e P h ilo lo g ie Rom ana E c ole S u p érieu r e de P é d a g o g ie à C r a c o v ij P o lo g n e

T e r e s a K w a ś n a

PODROŻ A P IKAREJSKO SC W P OW IEŚCI F RA N CU SKIEJ XVII w. C Y R A N O DE BERGERAC

P o ja w ie n ie się w n o w o ż y tn e j lite r atu r z e św ia to w e j p o w ie ś c i p ik a r e jsk ie j, k tó -rej k la s y c z n y m p r z y k ład e m je s t Ł azik z T o r m e s u , p r z y c z y n iło się n ie w ą tp liw ie do r oz w o ju pr ozy p o w ie ś c io w e j. P o w ie ś ć p ik a re jsk a b ow ie m w n io sła sz e r e g n o w y ch r oz w iąz ań for m aln yc h , p r ze d e w sz y stk im n a rr a cję w p ie r w sz e j o s ob ie , p oprze z b o -h ater a, s t o ją c e g o n ie ja k o poza sp o łe c z e ń s tw e m , or az e le m e n t podTóży, która — г je d n e j str on y — u m o ż liw ia b o h a ter o w i p r z e ż y c ie w ie lu p rz y gó d , z dr ugiej — je st form ą or g an iz u jąc ą str uk tu rę narracji.

P r z e ś le d z e n ie e w o lu c ji p ik a r e jsk ie g o m otyw u p o d ró ż y w p o w ie śc i fr an c u sk ie j X VII w. je s t sp r aw ą n ie zm ier n ie in te r es u ją cą . D o ja k ie g o stop n ia e le m e n t te n gra ro lę c z y s te g o z ab ie gu for m a ln e go, a w k tór ym m o m e n c ie s ta je się w a ż n y m s k ła d n i-kiem str uk tu r y p o w ie ś c io w e j, w p ły w a ją c y m na c a łą sy m b o lik ę utw oru?

C ie k a w y m p r z yk ła d em d o ta k ie j a n aliz y w y d a je się 1'Autre M o n d e C yr an a de B erge rac, któr e to d z ie ło w y r a sta pon ad te m a ty k ę p r z y g o d o w o -o b y c z a jo w ą t y p o w y c h p o w ie ś c i p ik ar e jsk ic h . P odróż u C yrana d e B er ger ac s ta je się pod róż ą fan ta sty c z n ą, w „ in n y św iat" , n ie r z e c z y w is tą — a le u k a zu jąc ą je d n o c z e ś n ie r z e c z y w is to ś ć o d w r ócon ą św ia ta p r a w d z iw e go . Je st ona r ów n ie ż śr od k ie m p o z w a la ją c y m na p r z e d s ta w ie -n ie c ie k a w e j filo z o fii C yra-n a d e Be rgerac , a tak ż e je g o s to su -n k u do ję z y k a ja k o r z e c z y w is to ś c i m ater ia ln ej.

C z y C yr an o p o w ie la ty lk o z n an y p ik ar e jsk i sc h e m at p od r óży, c z y te ż n ad a je tem u m o ty w o w i in n y, n o w y w y m ia r — oto pr ob lem , k tó ry sta n o w i k a n w ę n in ie j-s z e g o referatu .

Cytaty

Powiązane dokumenty

To understand the origin of the FOMT, especially the interplay between magnetic, electronic states and structural properties, X-ray magnetic circular dichroism (XMCD) measurements

The regularity of the ray model wave heights over the frequency range at all the probe positions suggests that a single run at a suitably chosen average

Czym jednak była, jakie nieprzebrane zasoby serca i umysłu złożone były w tej rzad­ kiej istocie - na to najlepszą odpowiedzią jest sam Henryk Sienkiewicz w ostatnich latach

Na potrzeby niniejszej pracy należy podkreślić wyraźnie, że, zdaniem archeologa Nicholasa Saundersa (np. 2000, 2003, 2007), który już od ponad dwóch dekad zajmuje się

29 M. Ehrlich, The Journalism of Outrageousness: Tabloid Television News vs. Investigative News, ,,Journalism & Mass Communication Monographs” 1996, No 155. Washington,

Ze stwierdzeniem, że sukcesy i popularność Adama Małysza wpłynęły na zainteresowanie skokami narciarskimi w Polsce zgodziło się niemalże 97% ankietowanych mężczyzn

Inspektoratowi Wsparcia bezpośrednio podlegały: Pomorski Okręg Wojskowy, Śląski Okręg Wojskowy, Szefostwo Transportu i Ruchu Wojsk - Centrum Koordynacji Ruchu Wojsk,

Zależność pomiędzy pojemnością życiową płuc przeliczoną na kilogram masy ciała, a wartością wskaźnika procentowej wartości normatywnej % Vc w badanej