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Bijdrage tot de kennis van den ruimtelijken bouw van atoomringsystemen

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(1)

r

BIJDRAGE TOT DE KENNIS VAN DEN RUIMTELIJKEN

BOUW VAN ATOOMRINGSYSTEMEN

(2)

BIIDRAGE TOT DE KENNIS VAN

DEN RUIMTELIJKEN BOUW

VAN ATOOMRINGSYSTEMEN

PROEFSCHRIFT

TER VERKRUGING VAN DEN GRAAD VAN DOCTOR

IN DE TECHNISCHE WETENSCHAP AAN DE

TECH-NISCHE HOOGESCHOOL TE D E L F T , OP GEZAG

VAN DEN RECTOR-MAGNIFICUS J. A. G. VAN DER

STEUR, B.I., HOOGLEERAAR IN DE AFDEELING DER

BOUWKUNDE, VOOR EEN COMMISSIE UIT DEN

SENAAT TE VERDEDIGEN OP WOENSDAG l o MEI 1922,

DES NAMIDDAGS TE 3 UUR DOOR

H E N R I G E O R G E D E R X ,

SCHEIKUNDIG INGENIEUR, GEBOREN TE

SOEKA-BOEMI (N. O.-I.)

^ H.

.OlBUülHFa)

A. W. SIJTHOFF'S UITGEVERSMAATSCHAPPIJ — LEIDEN

(3)

AAN DE NAGEDACHTENIS MIJNS VADERS,

AAN MIJNE VROUW, EN AAN MIJNE MOEDER

(4)

VOORWOORD

Met dit werk is mijn studie aan de Technische Hoogeschool

vol-bracht.

Velen ben ik hiervoor dank verschuldigd ; vóór allen U,

Hooglee-raren in de Afdeeling der Scheikundige Technologie. Door Uw leiding

en door Uw onvermoeide belangstelling in mijn werk en vooral ook

door de groote vrijheid, die Gij mij liet in de keuze der te

bestu-deeren onderwerpen, is de studie aan de Technische Hoogeschool voor

mij geweest een voortdurende bron van genoegen.

Ook U, Dr.

CHR. VAN LOON,

ben ik dankbaar voor vele

raadge-vingen tijdens de bewerking van dit proefschrift. Waar mijn moed

zonk bij een of ander verwarrend resultaat, vondt Gij steeds een

verklaring, en meestal de juiste.

Mijn dank ook aan de anderen, vrienden en collega's, voor hun

hulp ; speciaal geldt dit den heer P. H.

HERMANS

en — last not least

— den heer G.

SCHAEFER,

Uw hulp, GusTAV

SCHAEFER,

was voor mij onmisbaar ; zonder die

hulp zou mij de tijd ontbroken hebben, aan mijn promotie te

arbei-den. Maar steeds vond ik U onvoorwaardelijk bereid, de

collegeproe-ven voor te bereiden, en dikwijls liet Gij zelfs Uw eigen

onderzoe-kingen in den steek, als het mijn ,,diolen" gold. In dit verband past

het mij, ook mijn dank te brengen aan onzen amanuensis, den heer

D. VAN

DREUMEL,

die mij door zijn trouwe hulp ook veel tijd

be-spaarde.

Met opzet richt ik mij het laatst tot U, Hooggeleerde

BÖESEKEN,

hooggeachte Promotor. Aan U ben ik den meesten dank verschuldigd,

niet alleen voor de belangstelling, waarmede Gij mijn werk volgdet,

maar ook doordat Gij mij, door mijn benoeming tot Uw assistent,

in de gelegenheid hebt gesteld met U samen te werken, waardoor ik

Uw werkwijzen en Uw denkwijzen heb leer en kennen en waardeeren

en de Organische Chemie heb leeren liefhebben.

(5)

P A R T J E T H E O R I Q U E .

§ I. Introduction.

Le motif de ces recherches fut une observation de M. M.

BÖESEKEN

et

VAN GIFFEN ^), qui, essayant d'établir la configuration stéréochimique

des deux cyclohexanediols-ortho, cis et trans par la ,,methode a

l'acide borique", arrivèrent a constater le fait remarquable et

inat-tendu, qu'aucun des deux diols n'augmentait la conductibilite de

l'acide borique pour le courant électrique.

C'était en effet un résultat étonnant : M. VAN LOON ^) venait d'établir

que dans le cas des cyclopentanediols une augmentation de la

conduc-tibilite apparaissait promptement pour l'isomère cis, et pour eet

isomère seulement (l'isomère trans diminuant même la conductibilite

propre de l'acide borique). Les hydrindène-diols se comportaient de

la même fa^on ; la methode a l'acide borique semblait avoir trouvé

un terrain de plus dans le vaste domaine de la chimie organique, qui

confirmait la confiance due a son utilité, et voila l'étude des

cyclo-hexanediols qui trompe notre attente.

M.

BÖESEKEN

^) attribuait la conduite différente des deux

cyclo-hexanediols-ortho a une certaine souplesse de l'anneau sextuple, qui

permettrait aux groupements hydroxyle d'obéir plus facileraent a

leur repulsion naturelle, mais c'était impossible a cette époque, faute

d'experiences, de définir plus exactement le genre ou la nature de

cette souplesse.

Voici done le but de mes experiences: Mettre en evidence la

nature, si possible la cause de cette souplesse, qui crée une difference

aussi profonde dans la conduite des anneaux a cinq et des anneaux a six

atomes de carbone. Pour arriver a ce but j'ai étendu mes recherches

aux ortho-diols derives du tétrahydronaphtalène, et aux

cyclohepta-ne-diols.

1) Ree. trav. oliim. 39, 183—186 {192J).

») These de doctorat, Delft (1919).

') Ree. trav. chini. 1. c.

(6)

2

Dans le cas des ortho diols derives du tétrahydronaphtalène on pourrait s'attendre a une action rigidifiante du noyau benzénique, et alors a u n e souplesse moins prononcée que celle de l'anneau cyclo-hexanique simple. D ' a u t r c part la souplesse devrait être plus grande encore dans un anneau a sept atomes de carbone. Ces recherches ont été simplifiées considérablement p a r une découverte de M. CHR. VAN LOON, C. a d. qu'ainsi que les glycols aliphatiques a chaine ouverte, les diols cycliques cis torment tres facilement des composes acétoni-ques sous l'influence d'acétone sèche, acidifiée a l'acide chlorhydrique gazeux.

J ' a i élaboré cette methode, comme M. BÖESEKEN et moi nous l'avons déja décrit dans des mémoires préliminaires i), afin de pou-voir distinguer non seulement, mais aussi séparer les diols cis des diols t r a n s dans les diols derives de l'anneau a six atomes de carbone, simple OU lié au noyau benzénique.

§ I I . Discussion sur la question de la configuration dans l'espace

d'anneaux saturés {dits polymethyléniques).

On admet généralement, depuis les theories de M. A D O L F VON B A E Y E R *), que les atomes de carbone, qui torment un anneau, se trouvent dans un plan. E n a d m e t t a n t cela, on trouve q u e les angles entre les valences de l'atome de carbone différent de la valeur normale de 109° 2 8 ' que l'on trouve pour leur distribution tétraédrique.

Une consequence de la theorie de voN B A E Y E R était son hypothese des ,,tensions annulaires", qui devait expliquer la formation facile et la stabilité des anneaux a cinq atomes vis k vis des anneaux a plus g r a n d ou a plus petit nombre d'atomes. Cette theorie s'applique mieux a u x anneaux a moins de cinq atomes de carbone, qu'aux anneaux plus grands ^). Pour ceux-ci on trouve des divergences in-attendues, et p a s encore tout a fait expliquées *). DÉMIANOFF ^) trouva des transformations pour ainsi dire spontanées d'anneaux de six a des anneaux de sept atomes de carbone !

Si Ton admet au contraire q u e les angles entre les directions des valences sont fixes, on voit qu'il n ' y a une tension que dans les an-neaux de cinq ou moins d'atomes, tandis que dans les anan-neaux plus grands on doit rejeter l'idée de la disposition des atomes de carbone dans un plan. Or, pen de temps après I'apparition de la

theorie de M. A. voN B A E Y E R , M . SACHSE ') démontrait d'une fa9on

m a t h é m a t i q u e q u e les anneaux de plus de cinq atomes pourraient

1) Rec. trav. diim. 40, 519—524 et 529—5:U (1920).

«) B e r . d. d e u t s c h . c h e n i . Ges. 1 8 , 2277 (1885).

») P E R K I N J r . , B e r . d. deutscU. cheiii. Gos. 3 5 , 2105 (1902). •) BÖESEKEN, K o u l w a t e r s t o l t e n I I , i). 25()—267.

') J o u r n . r u s s . phys.-chetri. G e s . 3 6 , 166 (1904) ; Qhem. Z e n t r . b l . 1904, I , 1214.

(7)

se former sans aucune tension, .si I'on admet une distribution des atomes de carbone dans l'espace.

Que les anneaux, a partir de celui de six atomes, sont en effet exempts de tensions est rendu plus probable par le travail de M. W. HtJCKEL *) sur le contenu d'énergie des anneaux polyméthyléniques, d'oü ressort que la valeur de combustion d'une groupe CHj diffère suivant le nombre d'atomes de carbone dans un anneau. Il trouve pour l'éthylène, le cyclopropane, le cyclobutane, le cyclopentane, le cyclo-hexane et le cycloheptane des valeurs de 170 ; 168,5 ; 165,5 '> ^S^ ; 157 .' 156,5. Les trois dernières valeurs se rapprochent done beaucoup de la valeur de 157 calories trouvée pour le groupe C H | aliphatique. SACHSE d'ailleurs pressentait déja les inconvénients dê sa theorie, qui consistaient principalement dans le fait qu'on de'^S'rait trouver plusieurs stéréo-isomères de derives monosubstitués d'un même anneau. Comme exemple il prévoyait I'existence de deux acides hexahydro-benzoïques stéréo-isomères, une a t t e n t e qui n ' a jamais été confirmee. C'est done plutót pour simplifier les relations déja assez compliquées qu'on se tenait a la theorie de M. VON BAEYER.

Mais les objections de I'existence de plusieurs isom'res qui s'éle-vaient contre l'hypothèse de M. SACHSE paraissent être chimériques, q u a n d on pense aux mouvements intramoléculaires dans l'anneau polyméthylémique, qui existent sans doute et que je décrirai plus loin ; mouvements qui se produisent sans que les angles de 109° 2 8 ' changent un moment ^). Sürement il doit y avoir des isomères, même de l'anneau non substitué, mais ces isomères auront une stabilité dependant de circonstances extérieures, comme temperature, pression, etc.; ce seront des isomères dynamiques,' qui se trouveront en équilibre interne, ce qui fait que dans la majorité des cas on ne pourra point les découvrir.

J e prouverai dans le travail suivant, qu'il se produit en effet une distribution dans l'espace des atomes d'un anneau saturé a plus de cinq atomes ; et je ne peux que renvoyer aux t r a v a u x de T H O R P E . INGOLD et autres ^) qui s'occupent de calculer les angles entre les valences libres d'un atome de carbone lié dans un anneau plus ou moins grand. Ces chimistes considèrent encore l'anneau cyclohexani-que comme situé dans un plan. Leurs deductions a ce sujet doivent par conséquent être fausses.

La distribution des atomes de carbone dans l'espace de la maniere décrite ci-dessus exige un pouvoir de representation extraordinaire. E t p o u r t a n t on ne peut pas s'en passer a l'avenir. Pour les anneaux de plus de cinq atomes on devra avoir recours a un modèle selon KÉKULÉ, qui représente les atomes de carbone par des tctraèdres, OU par des boules, et leurs valences par des barres rigides, qui

») Ber. d. deutsch. chem. Ges. 53, 1277. (1920).

'i Voir O. AscHAN, Chemie der alicyclischen Verbiiulungen, Braunschweig, 1905, pp. 327—333.

(8)

4

attachent les atomes entre eux. Mais pourvu d'un tel modèle on

peut arriver a démontrer nettement les phénomènes de rigidité ou

de flexibilité d'un tel anneau, tandis qu'il est a pen prés impossible

de les décrire. J'ai done dü recourir a quelques photographies, qui

représentent les principales positions des atomes d'un anneau l'un

vis a vis de l'autre, pour démontrer que les experiences faites

s'ap-pliquent complètement aux modèles, ce qui est encore plus étonnant,

si l'on prend en consideration, que ces modèles ne sont qu'une

imita-tion tres grossière des véritables relaimita-tions qui existent dans l'edifice

d'une molecule.

§ III. La methode a l'acide borique et la methode d l'acétone.

Il est nécessaire, afin d'obtenir une conception claire de ce qui

suivra, de décrire succinctement les deux methodes nommées

ci-des-sus, sur lesquelles se fondent toutes les conclusions tirées dans ces

recherches.

1°. De l'augmentation du pouvoir rotatoire et de la conductibilite

pour le courant électrique observe en ajoutant de l'acide borique a

certains corps polyhydroxylés, M.

BÖESEKEN

a conclu a la formation

de combinaisons dissociables du corps polyhydroxylé avec l'acide

borique d'une constitution annulaire, par exemple

>C—OjH HO; > C — O

1 + N B — O H = I \ B — O H + 2 H2O.

> C — 0 ; H HO; > C — O

Ces combinaisons seraient des acides plus forts que l'acide borique

lui-même. On doit admettre que jusqu'a mes recherches aucune

com-binaison aussi simple n'a pu être isoléc. (Voir partie expérimentale

p. 29).

2°. E.

FISCHER

a constate la formation de composes acétoniques en

traitant certains corps polyhydroxylés par l'acétone sèche, acidifiée

au gaz chlorhydrique, auxquels composes il attribuait la formule

suivante

> C — o M CH3 > C — O CH3

I i + O i = C < = I )C<; -fH,0.

> c — O ; H i ^CHg > c — 0 ^ XH3

done d'un di-éther interne.

Ces composes, en presence d'eau acidifiée, se décomposent tres

facilement en diol et en acetone ; en presence d'alcali, au contraire,

ils sont particulièrement stables.

Dans les deux methodes il s'agit done de la formation d'un anneau

hétérocyclique contenant deux atomes d'oxygène.

Dans les deux methodes, dans le cas d'orthodiols, il s'agit d'un

an-neau hétérocyclique a cinq atomes.

(9)

On peut admettre avec une probabilité assez grande que cet anneau

se trouve dans un plan, justement parce que c'est un anneau a cinq

atomes (voir la suite) et que par conséquent il ne peut se former, que quand

il n'existe pas de resistances qui empechent les groupements OH de se

mettre dans ce plan avec les atomes de carbone auxquels ils sont lies.

Examinons de quel ordre pourra être cette resistance pour les diols

alicycliques et pour les diols aliphatiques a chaine ouverte.

Pour les diols alicycliques cette resistance peut être par exemple

la consequence de I'enchainement même des atomes de carbone dans

un anneau. Car par la formation de l'anneau les groupements OH ne

sont plus Hbres de se mettre ou ils veulent, ce que Ton voit a

I'existence de stéréo-isomères cis et trans. Il peut done se présenter

des cas oü ni l'acide borique, ni l'acétone ne peuvent entrer en

reac-tion avec le diol.

Pour les diols ahphatiques a chaine ouverte la resistance ne peut

pas être du même ordre, les groupements hydroxyle pouvant tourner

librement autour de l'axe mutuel, qui lie les atomes de carbone en

question ; mais ici, justement a cause de cette rotation libre, les

grou-pements hydroxyle obéiront a leur repulsion mutuelle, ce qui fera,

qu'a un moment donné tres peu de molecules de ce diol se

trou-veront dans la ,,position favorable" (done avec la direction des

va-lences C—OH dans le même plan).

Dans ce cas la methode a l'acide borique ne donnera pas

d'augmen-tation, mais la methode a l'acétone donnera toujours (a cause des

quelques molecules qui se trouvent dans la position favorable) un

compose acétonique, et même quantitativement si on prend soin

d'éhminer par l'addition d'une substance déshydratante l'eau formée

pendant la reaction, afin de déplacer l'équilibre

diol -|- acetone compose acétonique -|- eau

vers la droite.

Nous pouvons done conclure a priori :

S'il est seulement possible pour un certain orthodiol que les

groupe-ments hydroxyle se trouvent dans le même plan que les atomes de

carbone auxquels ils sont lies, un compose acétonique se formera,

même si a cause de repulsions quelconques l'acide borique donne des

résultats négatifs. Par conséquent tous les orthodiols aliphatiques

don-neront des composes acétoniques, mais ils n'influenceront pas tous

la conductibilite de l'acide borique. Quant aux diols alicycliques tous

les diols ,,cis" donneront certainement des composes acétoniques ; la

formation de composes acétoniques d'un diol trans dépendra de la

liberté de rotation des groupements hydroxyle dans ce diol. L'action de

l'acide borique ne peut pas être prédit d'avance, mais on peut

tou-jours dire que si on ne peut pas obtenir un compose acétonique, on

ne verra jamais une influence positive sur sa conductibilite et d'autre

part une influence positive de la conductibilite prédit toujours la

formation d'un compose acétonique.

(10)

6

J'insiste sur ce que ces reflexions sont limitées a des substances polyhydroxylées simples, c. a d. des hydrocarbures ne p o r t a n t que des groupements hydroxyle. Les experiences en ce qui concerne la for-mation de composes acétoniques ne sont pas encore assez avancees pour qu'on puisse tirer des conclusions sur la conduite de substances plus compliquées vis a vis de l'acétone acidulée.

De cette discussion sont exclus également les ,,diols" aromatiques, qui se comportent, sans doute a cause de la difference tres grande entre les groupements hydroxyle aliphatique et phénolique, selon des régies spéciales, pas étudiées dans ce travail.

!

I § IV. Les cyclopentanediols.

M. CHR. VAN LOON i) a fondé ses belles études des cyclopentane-diols et des hydrindènecyclopentane-diols sur la supposition que l'anneau cyclo-pentanique se trouve dans un plan et en considérant ensuite celui-ci comme rigide, comme on l'admet généralement.

J ' a i déja mentionné que M. SACHSE 2) a démontré que pour les anneaux a trois, quatre et cinq atomes de carbone seulement la dis-tribution dans un plan des atomes formant l'anneau est le plus eri rapport avec la distribution tétraédrique reguliere des valences d'un atome de carbone. Ce qui fait que les deductions de M. CHR. VAN LOON sont exactes a ce même point de vue, parce qu'elles se rapportent aux anneaux pentacarboniques.

La position dans l'espace des groupements hydroxyle dependant principalement de la position des atomes de carbone dans l'anneau est done fixe et invariable, parce que l'anneau même l'est.

J e dis principalement, parce que les groupements hydroxyle subiront aussi une influence repulsive de l'un sur l'autre. Mais cette influence sera négligeable comparée a la force, qui est la cause de la distribu-tion tétraédrique des atomes ou des groupes d'atomes que porte un atome de carbone central.

Dans les cyclopentanediols, ainsr que dans les hydrindènediols la position des groupements hydroxyle pour les diols cis est toujours tres favorable, pour les diols trans absolument défavorable a la formation d'un compose avec l'acétone ou avec l'acide borique c. a d. d'un autre anneau a cinq atomes : Toujours tres favorable pour les diols cis, parce qu'ici les groupements hydroxyle se trouvent dans un plan avec les deux atomes de carbone auxquels ils sont lies et n'en peuvent pas sortir ; absolument défavorable dans les diols trans, parce que la les directions des valences C—OH ne pourront jamais se trouver dans un plan.

Les figures i et 2 représentent les cyclopentanediols cis et trans, illustrant clairement ce que je viens d'établir.

») These de doctorat, Delft (1919).

(11)

7

Nous verrons dans les chapitres suivants, que les relations ne sont pas aussi simples pour les cyclohexane- et pour les cycloheptanediols.

Pig. 1. Cyclopontanediol cis. Pig. 2. Gyclopentanediol trans.

§ V. Les cyclohexanediols.

Voyons, a v a n t de nous occuper des cyclohexane-ortho-diols, ce que les experiences ont fait connaitre.

a. Il existe deux orthocyclohexanediols fondant respectivement

a 98° C. et a 104° C.

b. Le diol fondant a 98° C. existe sous trois formes cristallographiques,

énantiotropes. Les points de transformation sont situés a 7S 2° c ' et a 78,1° C.

Il donne u n compose acétonique bouillant a 182° C , point de conge-l a t i o n — 6,5° C. Iconge-l n ' a u g m e n t e pas conge-la conductibihté de conge-l'acide borique.

(Voir B Ö E S E K E N et VAN G I F F E N , ce Rec. 39, 185 (1920)).

c. Le diol fondant a 104° C. n'existe que sous une forme (entre les temperatures de 20° a 104°). Il ne donne p a s de compose acétonique. Il n'augmente pas la conductibilite de l'acide borique. Il peut être seinde en deux antipodes optiques fondant a 110,5° C. et ayant un pouvoir rotatoire [«]„ de 41° 16'.

Il n ' y a done pas de doute quant a u x rapports stéréo-isomériques de ces^ deux diols : Le diol fondant a 98° est le diol cis, celui fondant a 104° le diol trans, done contrairement a u x conjectures de M. B R U -NEL 1), qui fondait ses determinations de configuration sur le fait de la formation d u diol fondant a 104° p a r hydrtitation de l'oxyde interne de cyclohexène (done cis selon lui). M. CHR. VAN LOON '•') a démontré suffisamment que ce raisonnement n'est pas a l'épreuve de la critique.

Voila pour les experiences.

^ Quant a une discussion sur la distribution dans l'espace d'un système annulaire a six atomes M. SACHSE ») avait trouvé par voie m a

-M Ann. chim. et phys. [8] 6, 219 et 245 (1905).

') GHR. V. LOON, 1, c.

(12)

8

thématique ce que l'on observe immédiatement en formant un anneau

a six atomes avec le modèle de

KÉKULÉ

: premièrement que les six

atomes formant l'anneau ne se trouvent plus dans un plan,

deuxiè-mement qu'il existe deux fa90ns différentes dont on peut arranger les

atomes de carbone (les deux configurtitions ,,normales" de M.

SACHSE)

et troisièmement qu'il n'y a pas du tout de ,,tension annulaire" dans

aucun des deux arrangements. Je nommerai ces arrangements a et

(3, et je vais d'abord établir leurs proprietés.

Arrangement a (fig. 3). Dans cet arrangement quatre atomes de

carbone se trouvent dans un plan, et deux au-dessus de ce plan.

Cet arrangement est flexible, c. a d. que l'on peut facilement exécuter

^

Flg. 3. Fig. 4.

des ,,mouvements intramoléculaires" ; on peut sans difficulté, c. a d.

sans faire paraitre des ,,tensions annulaires", changer les directions

de leurs valences dans l'espace.

Arrangement (i. (fig. 4). C'est l'arrangement de l'anneau que

SACHSE

appelait symétrique. Les six atomes de carbone se trouvent

dans deux plans parallèles, trois dans chacun. Il est inflexible, rigide.

Et parce que l'anneau est inflexible, les directions des valences dans

cet arrangement le sont aussi, et par suite les atomes d'hydrogène

OU des groupes d'atomes attaches par ces valences le sont aussi. Ce

qui fait que pour les orthodiols cis et trans dans l'arrangement ^,

les groupements OH sont aussi éloignés l'un de l'autre; ils sont, dans

les deux diols, aussi défavorables a la formation de boro- ou

d'acé-tonocomplexes ; (d'un nouvel anneau a cinq atomes, done situé dans

un plan), (fig. 5 et 6).

Et en effet on ne trouve pas d'augmentation de la conductibihté

de l'acide borique ni avec le diol cis, ni avec le diol trans ^) > au

con-traire, les deux diols diminuent la conductibihté. Cependant la

dimi-nution du diol cis est un peu moindre que celle du diol trans. De

l'autre cóté le diol cis donne avec des agents plus forts, c. a d.

l'acé-tone en presence d'acide chlorhydrique gazeux, un compose

(13)

que, tandis que le diol trans ne fait rien de la sorte. Voila done une preuve que (au moins dans un miheu d'acétone acidifiée), une partie

Pig. 5. Cyclohoxanediol LIS Fig, 6. Gyolohexanediol trans arrangement fl. arrangement (i.

du diol cis se trouve dans l'arrangement «, flexible, qui permet la formation de complexes acétoniques (fig.. 7).

Car dans l'arrangement « le diol cis, mais seulement le diol cis, peut se trouver dans une position oü les valences C—OH se trouvent dans un plan. Le diol trans n'en est pas capable, comme nous le m o n t r e la fig. 8, presentant la position la plus favorable des valences C—OH. Celles-ci ne sont point parallèles,

mais croisées.

L a diminution plus petite de la conduc-tibilite de l'acide borique par le diol cis

Fig. 7. •, Pig. 8.

doit être attribuee au fait que, dissous dans I'eau, le diol cis se trouve, a la t e m p e r a t u r e des mesures (25° C ) , pour une tres petite partie dans l'arrangement a. Tres petite, car nous- verrons plus t a r d au § V I I I que Ton peut s'attendre a une augmentation tres forte pour un diol cyclique cis.

Mais la position de l'équilibre :•

Arrangement p( arrangement p

dépendra entre autres (milieu, pression, etc.) de la temperature. Et il est tres probable q u ' a des temperatures plus élevées p a r exemple on

^xLM^

(14)

augmentation d e la

conducti-IS mem

taient déja les inconvénients d'une dis-."^'un arrangement dans u n plan, notam-^ i n s i arrangée. Mais il n'en est pas ainsi: ,emênt (Ï est certainement asymétrique, mais

\m diverses positions il y en a une, representee

•g^tnétrique. Don^A même si<tin avait réussi I'aJrangement |j eW ces antipodes, ces anti-"..moB^nt ou u n m u t r e par la position symétrique

' ^ i l i b r e avec l'arrangement (3) et en ce ictMté 'optique, de sorte q u ' u n e racémisation t t l r a c é m i s a t i o n serait probablement si rapide pourra nettement voir,

bilité de l'acide bo;

M. S A C H S E et d';

tribution dans I'esp; ment l'asymétrie de] Le diol cis dans dans l'arrangement a par la figure 7, oü a scinder le diol cis podes passeraient a de l'arrangement a moment perdraient L en serait la suite.

qu'on ne réussirait pas rnême a scinder le diol cis. Le diol trans au contraire est toujours asymétriqSe, d e sorte que, comme jojl'ai fait (voir la partie expérimentale), la scission en antipodes optiques reste toujours un moyen sur de determiner la configuration cis ou trans de deux stéréoisomères.

§ VI. L'isomeric dynamique de substances organiques. •

Le phénomène d u polymorphisme, découvert p a r MITSCHERLICH '^) en 1821 déja, étudié profondément par BODEWIG, FRANKENHEIM,

L E H M A N N , SCACCHI, MALLARD et W Y R O U B O F F ^) dans le courant d u

igième siècle, n ' a été éclairci p a r aucun de \.ces savants q u a n t a ses causes fondamentales. E n effet, le polymorphisme est lié a l'état fixe, et il est extrêmement difficile d'opérer dans opt état.

Parmi les nombreuses theorie^. MALLARD et W Y A ^ B O F F inclincnt vers l'hypothèse que le polymorphisme, I'existence de plusieurs iso-mères cristallographiques, est la consequence de quelque isomeric chimique, mais c'est seulement après 1910 que M. SMITS a établi plus exactement une hypothese, qui met en evidence q u e ' l e polymorphisme n'est q u e la consequence d'une isomeric dynamique dans l'état fixe. Or, l'isomérie dynamique, I'existence de deux ou plusieurs isomères en équilibre interne a chaque temperature, plus ou moins facilement transformables l ' u n dans l'autre, et selon cette facilité d e transforma-tion plus ou moins saisissables, est u n phénomène tres répandu d a n s ' la chimie organique ainsi que dans la chimie inorganique.

Selon M. SMITS le polymorphisme n'est rien d ' a u t r c que la coffté-quence d'une miscibilité limitée des deux isomères, tous les deu.x; fi.xes, et se trouvant toujours en équilibre interne.

M. SMITS a done étendu l'hypothèse umversellcinent reconnue de l'e.xistence de deux isomères dits ,,dynamiques" dans l'état fluide a l'état fixe. J e ne peux p a s m'étendre sur cette hypothese, qui jette une nouvelle lumière sur le polymorphisme. Il est tres séduisant d'établir u n rapport entre le polymorphisme et I'existence d'isomères

1) Anii. chim. 19, 350 (1821).

(15)

dynamiques d'une n a t u r e plus ou moins subtile pour certaines a j j i ^ ^ stances organiques. II est vrai qu'on ne''TfcBurrait pas ^ « l ^ u r e r un isomère dynamique du CBr4 pai* e x e n » ^ , ^SM^^ polymor-phisme est bien connu. Ici, ainsi ' q u e p o ^ ^ È e r t a i n s métaux, on devra admettre I'existence de plusieurs cQn||^Hérats différents de molecules, de polymères, ' dont la m i s c i b i l i t ^ ^ ^ B t pas illimitée. E t d'ailleurs, pourquoi ne pas a d m e t t r e 'd(A c o n B m é r a t s dans l'état fixe, si l ' e x p ^ i e n c e noiJ» force de lesi» a d m ^ « par exemple dans l'eau liquide a basse t ^ p é r a t u r e , qui ' s e r a f t ^ R r m é e principalement de molecules de (H20)2, mélan^ées avec J n p e j M e (H20)3 et un peu de HjO simple 1). * ^ f ~

E t maintenant, si l'expérience nous f < i S e ^ ( | H | n e t t r e plusieurs iso-mères (flexibles et rigides) de l'anneau c y c l o n g ^ f t , et si la recherche nous m o n t r e dans le cyclohexanediol cis l'exKtence de trois formes cristallographiques difiérentes dans I'intervalle ^ e t e m p e r a t u r e entre 60° C. et 98° C , son point de fusion, il devient séduisant de combiner ces données. La non-existence d'un polvrnorphisme pour le cyclohexanediol trans dans la region de temperature entre 18° C. et 104,5° C. ne peut pas fournir une objection contre m a maniere de voir ; d'abord la region de temperature examinee n'est pas grande, et puis les isomères dynamiques peuvent être complètement miscibles dans ce cas, ou bien des retards de transformation pourraient apparaitre.

Selon la theorie de M. SMITS on pourrait, pour le cyclohexanediol cis, construire la figure suivante (fig. 9), tout a fait hypothétiq'ue d'ailleurs, mais expliquant tout de même fort bien la conduite de cette substance v^ a vis du changement de temperature.

"J'ai suppggé éms la figure que le diol fondu se compose principale-ment de la modification a (flexible) en équilibre avec quelques pour-cents de la modification (S (rigide). En refroidissant, la composition du liquide suit la ligne A 1^—>• B j u s q u ' a B, oü le liquide commence a cristalhser. Ce qui cristallise n'est pas une des modifications pures (selon les anciennes theories) mais un mélange des deux d'une compo-sition C, oü les substances se trouvent, ainsi que dans la suite, en équilihue interne. La chaleur se dégageant par" la cristallisation n'est nas seulement d'origine physique, mais aussi partiellement chimique, c. a d. de la chaleur de transformation d'un certain nombre de molé-c u l ^ a dans des molemolé-cules |3. Il est évident, que par suite des équih-brés dans le liquide et dans la partie cristalhsée, la temperature reste constante jusqu'a la cristahisation totale du liquide. Les cristaux formes sont isotropes, done du système régulier (1).

La composition de la masse cristalline, en se refroidissant, ne reste pas Ia même, mais suit Ia ligne C a>—> D j u s q u ' a la temperature de 78,1° C. A cette temperature doit se produire une singularité, parce que nous sommes arrivés a un endroit oü des mélanges de a et j3 se séparent en des mélanges d'une composition D et d'une composition

(16)

1 2

E, qui se trouvent a cette t e m p e r a t u r e seulement tous les deux en équilibre interne. La t e m p e r a t u r e ne peut done pas baisser a v a n t que tous les cristaux régu-liers se soient trans-formés en des cris-taux d'un a u t r e sy-stème (II) anisotrope. C'est la première fois que se présente le phénomène du poly-morphisme. Les cris-t a u x ne rescris-t encris-t que peu de temps dans le système (II) ; a 75,2° C. se produit encore une fois un phénomène sembla-ble, puisque, en sui-vant toujours la ligne d'équilibre interne E 3»—>• F, nous arri-vons de nouveau dans un domaine oü la miscibilité des deux modifications « et (i est interrompue. Sous un grand dégagement de chaleur (voir fig. 10) s'opère la trans-formation du mélange anisotrope dans la

forme rhombique (III), qui reste stable jusqu'a la tempera-ture ordinaire. En refroidissant de 100° C. a 50° C. la com-position du liquide et de la masse cristalline change done suivant la ligne A. B. C. D. E. F. G. H, ; j ' a d m e t s qu'a la temperature ordinaire le cyclohexanediol cis se trouve pour la plus grande partie dans la modification fi (rigide).

Mais la figure nous montre de plus un phénomène dont on peut tres facilement se convaincre par l'observation microscopique a l'aide de l'appareil décrit dans la partie expérimentale (p. 29) e. a d. que élevant la temperature de 25° C. a 100° C. on ne voit pas la modifi-cation (II). Ceci est la consequence de retards dans la mise en équi-libre interne, a cause de la mobilité restreinte du système cristallise. L'équilibre, au lieu de suivre en chauffant la ligne H j>—>• G 3»—> F

(17)

J>—>• E » — > D etc, suit une autre ligne K m-^t L B—>• M » - ^ N 3 » - ^ O 3»—> P, ce qui fera q u ' a une t e m p e r a t u r e quelconque (au dessus de 8o° C.) on observera une transformation des cristaux rhombiques (III) en cristaux réguliers (I), tandis qu'on trouvera un point de fusion d'a peu prés 98° C , dependant également de la vitesse cle chauffage (ce que l'on trouve d'ailleurs assez souvent en chimie organique, selon moi a cause d'iso-méries dynamiques subfiles). Bien entendu, si on pouvait chauffer assez lentement, on devrait naturellen^ent passer par la ligne H »—> A, done, trouver en chauffant et en refroidissant deux points de trans-formation et un point de fusion, pareils dans les deux cas.

La determination des jroints de fusion et de transformation a été faite par voie thermique ainsi que microscopiquenient. La voie ther-mique nous donne la figure 10. Pour le porte-objet chauffable élec-triquement je renvoic au § X I V de cc travail.

Pig. 10.

Avant de finir ce chapitre j'insiste sur le fait que mon hypothese n'est que la consequence de la coincidence du polymorphisme et de l'idée de deux isomères du cyclohexane et de ses derives. Nous n'avons aucune autre preuve d'une relation entre ces deux phénomènes, de sorte que la figure 9 doit être considérée avec la réserve nécessaire dans ce cas.

§ VIL Les ortho-diols derives du tétrahydronaphtalène. Nous venons de discuter maintenant la mobihté interne d'un an-neau a six atomes de carbone et on pourrait se demander s'il ne serait pas possible d'influencer cette mobilité. C'est pourquoi j ' a i commence a étudier les quatre tétrahydronaphtalène-ortho-diols, qui sont tous connus en ce moment, mais dont on n'avait pas encore pu établir les relations stéréoisomériques, parce que l'on ignorait la me-thode a l'acétone. Il est vrai que M. LEROUX i) qui a préparé pour

(18)

M

la première fois le 2 . 3 . tétrahydronaphtalènediol fondant a 120° C , attribuait a ce diol la configuration ,,trans", parce que son stéréiso-mère fondant a 135° C. se forme p a r I'hydratation de l'oxyde interne du A2 dihydronaphtalène, ce qui n'est pas, comme nous l'avons prouvé plusieurs fois, une raison et que c'est probablement le contraire qui

est vrai. Ainsi M. STRAUS et R O H R B A C H E R *) a t t r i b u e n t a l'i . 2 . t é t r a

-hydronaphtalèneglycol fondant a 102° C. la configuration cis, se basant pour cela sur ,,l'expérience acquise jusqu'ici dans l'oxydation au moyen de K M n 0 4 , " ce qui n'est qu'une faible supposition ^).

Avant d'entrer dans des conclusions nous communiquerons ce que l'expérience nous apprend. (Voir aussi la partie expérimentale ainsi que la communication préliminaire sur ce sujet de M. B Ö E S E K E N et moi^)).

T A B L E A U I,

donnant les propriétés des quatre ortho-tétrahydronaphtalène-diols.

Nom et lormule du diol. Gis. 1.2. tétrahydro-naphtalène-diol H . / O H Trans. 1.2. tétrahy-dronaphtalène-diol H / U l f Gis 2. 3, tétraliydro-naphtalène-diol. Trans 2 . 3 t é t r a l i y -dronaphtalène-diiil Point de lusion. 102° G. 112"=-113°G 120° G i:tó° G

Conduite vis a vis l'acétone acidifiée. Donne un com-pose acétonique liquide point 1'éb. 10572 „„„ Aucune trace de compose acétonique. Donne un compose acétonique cristaUin lioint. de fusion 78°—79° Aucune trace de compose acétonique.

Conduite vis a vis l'acide borique 0,5 mol. ii25°. Augmentation d'une sol. 0.09 mol. -1- 7.2 0.05 ,, + 2,6 Diminution d'une sol. 0.06 mol. — 2,9 0.03 „ — 0 , 7 Diminution d'une sol. 0.17 m o l . — 1.2 (?) 0.09 „ — 2.8 0.05 „ — 1 . 5 Diminution d'une sol. 0,06 mol. — 3,6 Solubilité dans 100 gr. H , 0 . 1.5 gr. 1.2 gr. 3.0 gr. 1,2 gr.

») Ber. d. deutsch. chem. Ges. 54, 40—69 (1921). •) Voir BÖESEKEN et DERX, ce Rec. 40, 519—524 (1921-).

(19)

On voit, la methode a l'acétone, qui nous a servi d'ailleurs pour la separation des stéréo-isomères, nous indique le chemin, comme pour les cyclohexanediols. E t quant a la methode a l'acide borique, il se répète ce que nous avons trouve pour les cyclohexanediols ; les cis diols présen-tent une faible augmentation (cis 1.2 diol) ou une diminution toujours plus faible que celle des trans diols. D ' a u t r e part, l'utilité de la dernière methode est diminuée par la solubilité assez restreinte des diols.

Puis je f ais remarquer que les diols cis fondent plus bas que leurs stéréo-isomères trans, et que leur solubilité est plus grande. Nous voyons la même chose pour les cyclohexanediols (point de fusion 98° pour le c i s , 104°, pour le trans-diol) pour les cyclopentanediols (29°— 30° pour le cis-, 54,5—55° pour le trans diol) et pour les hydrindène-diols (107,5°—108° pour le cis-, 158°—159° pour le trans diol) ^).

Que peut-on conclure de ces données sur la mobilité interne, la flexibilité d'un anneau a six atomes a t t a c h é a un noyau benzénique ?

- D'abord on voit une influence manifeste de la position du noyau benzénique vis a vis des groupements hydroxyle. On voit pour les deux diols cis qu'une faible diminution se change en une augmenta-tion quand le noyau benzénique s'approche des groupements OH.

Or, M. CHR. VAN LOON i) trouve une chose semblable q u a n d il compare l'influence positive du cyclopentanediol a celle du cis-hydrindènediol. Le dernier diol, possédant un noyau benzénique prés des groupements OH, a une plus grande influence positive que le cyclopentanediol cis (These p. 54—56). II met tres justement en garde contre une erreur, que Ton commet, en tirant de la grandeur de l'in-fluence positive des conclusions quantitatives trop striates sur la posi-tion plus ou moins favorable des groupements hydroxyle parce que I'on ne salt rien de l'acidité du complexe forme : Le noyau benzé-nique pourrait avoir une influence acidifiante sur le boro-complexe. E n effet, selon mes deductions, l'anneau cyclopentanique est rigide et immobile, done les valences portant les groupements hydroxyle le sont aussi et il serait difficile de se figurer q u ' u n noyau benzé-nique rigidifirait ou aplanirait encore plus un anneau déja rigide et tendu dans un plan.

On aurait de meilleures' données numériques de la position plus ou moins favorable, en determinant la situation de l'équilibre

acetone -\- diol ctimposé acétonique -\- eau 'N, de chacun des diols examines. Ce travail a été commence par M. P. H. HERMANS, mais les recherches ne sont pas encore assez avancees pour en tirer des conclusions.

E n tous cas, la methode a l'acide borique nous donne en grands traits le résultat suivant :

E n comparant les augmentations du cis-cyclopentanediol ( + 149) du ') M. GHR. VAN LOON, These de doctorat, Deltt, 1919, Versl. Kon. Alcad, v. VVetensch. Amsterdam 26, 1268 ; 27, 5 ; 28, 213—217.

(20)

i 6

cis-cyclohexanediol (—6,2) et du cis-cycloheptanediol (4-137), tous en solution demi-molaire, on voit que l'anneau a six atomes occupe une place spéciale, que nous avons attribuee a la modification (S (rigide) qui prédomine a la t e m p e r a t u r e des mesures. E n comparant ensuite les augmentations du cis-hydrindènediol (-|- 24), du cis-1.2.-tétrahydronaphtalènediol ( - f 3 ) et du cis-2.3.cis-1.2.-tétrahydronaphtalènediol (— 1.8), tous en solution 0.06 molaire, on voit que la difference entre les diols a cinq et a six atomes est moins accentuée, quoique du même ordre que pour les anneaux libres, par conséquent les cis-tétrahydronaphtalènediols sont (a la temperature des mesures) derives aussi de la modification rigide de l'anneau cyclohexane. Or, en pre-n a pre-n t pre-notre modèle selopre-n K É K U L É , opre-n remarque q u ' u pre-n pre-noyau bepre-nzé- benzé-nique attaché a un anneau cyclohexabenzé-nique se forme plus facilement de la modification a (flexible) ! Mais il se présente ici une autre dif-ficulté : Quelle est la distance entre les deux atomes de carbone, qui appartiennent en même temps a l'anneau benzénique et a l'anneau hydrogené ! On l'ignore, et puis la liaison de ces deux atomes est

double !

Nous sommes obliges d ' a d m e t t r e que le cas des tétrahydronaphta-lènediols est tres compliqué, et que plusieurs autres experiences de cas semblables doivent être faites, avant que nous puissions tirer des conclusions satisfaisantes a l'aide de la theorie de la distribution dans l'espace des atomes d'un anneau dans les systèmes condenses.

§ V I I I . Les ortho-cycloheptanediols.

E n formant u n modèle de l'anneau a sept atomes de carbone, on voit immédiatement qu'ici non plus on n'a pas besoin d'accepter une ,,tension annulaire", si on laisse seulement les atomes de carbone libres de se distribuer dans l'espace selon les lois stéréométriques, guidées par l'angle de 109° 2 8 ' entre les directions des valences de l'atome de carbone.

E t pour l'anneau a sept atomes se répète partiellement ce que nous avons vu au modèle de l'anneau hexacarbonique ; on peut distinguer deux positions différentes, qui ne peuvent- se transformer l'une dans l'autre qu'après avoir surmonté une certaine resistance comparable a une ,,tension annulaire". Mais contrairement a l'anneau a six atomes, ces deux positions de l'anneau heptacarbonique sont flexibles toutes les deux, de sorte que cette qualité n'influeneera pas beaucoup la conduite des ortho-diols vis-a-vis des agents comme l'acide borique ou l'acétone.

La preparation des deux diols stéréo-isomères, pour laquelle je ren-voie a la partie expérimentale, n'a pas donné de grandes surprises ; un d'eux a été préparé par oxydation directe du cycloheptène par le permanganate de potassium ; son point de fusion est de 46° C. ; l'autre par h y d r a t a t i o n en milieu acide de I'oxyde interne de cyclo-heptène ; son point de fusion était de 63° C.

(21)

le plus bas la configuration cis ; au diol fondant a 63° la

configura-tion trans. Car tous les diols examines par M.

VAN LOON

et par moi,

qui furent prepares par oxydation par le permanganate de

potas-sium, c. a d. le cis-cyclopentanediol (M.

VAN LOON),

le

cis-cyclo-hexanediol

(MARKOWNIKOW),

le cis-i. 2. tétrahydronaphtalènediol et

le cis-2.3. tétrahydronaphtalènediol par moi, avaient le point de fusion

plus bas que leur stéréo-isomère et de tous les diols nommés la

methode a l'acétone a prouvé leur configuration cis, sans aucun doute.

Comme M.

BÖESEKEN

et moi nous l'avons déja indiqué dans une

communication préliminaire i), chacun des deux diols cycloheptaniques

torment un compose acétonique différent, qui par l'action d'eau

aci-dulée donne naissance au diol dont on est parti.

Voila done la première fois que la methode a l'acétone nous laisse

dans l'embarras. Evidemment, dans le cas de l'anneau

cycloheptani-que simple, la methode a l'acétone ne peut pas, par la formation

seule d'un compose acétonique, servir ni pour la distinction, ni pour

la separation de diols isomères cis et trans.

Ce fait est bien remarquable, d'autant plus, que la formation d'un

compose acétonique de l'ortho-cycloheptanediol trans est fout a fait

d'accord avec le modèle de Kékulé de l'atome de carbone, dont nous

nous sommes servis dans cette publication. Ce modèle nous montre

que, a commencer par l'anneau a sept atomes, la rotation, les

mouve-ments dans l'espace des atomes de l'anneau, est si peu gêne par leur

liaison dans un anneau, que sans que les angles entre les directions

s'écartent a aucun moment de leur valeur normale de i09°28, les

deux groupements hydroxyle peuvent se trouver dans un plan, ou du moins

a peu ^près, avec les atomes de carbone auxquels ils sont lies,

naturelle-Pig. 1 1 . naturelle-Pig. 12.

ment pour les diols cia (fig. n ) , mais aussi pour les diols trans (fig. 12).

1) Ge Rec. 40, 529—531 (1921).

(22)

i 8

La formation d'un compose acétonique, et, comme nous le verrons

tantót, l'augmentation de la conductilailité de l'acide borique par le

cycloheptanediol trans, sont done la première preuve expérimentale, que

dans un anneau a plus de cinq atomes les atomes ne se trouvent

plus dans un plan, et que par conséquent il n'existe pas pour eux de

,,tension annulaire".

Passons maintenant aux résultats de l'examen des deux diols quant

a leur conduite vis a vis de l'acide borique demi-molaire.

Cycloheptanediol cis. Cycloheptanediol trans.

TABLEAl'.

Influence positive ei 1 mol. 1 i mol. 1 i mol. + 161 i -1- 137,5 + 68,6 -f 46 + 97,5 + iJ'7,9 solution. J mol. 1 -1- 59,5 -f- 16.4

Les experiences nous montrent, que conformément a leur conduite

vis-a-vis de l'acétone les deux diols augmentent considérablement la

conductibihté de l'acide borique, mais que l'influence positive du diol

cis est en moyenne 3,1 fois celle du diol trans dans les

concentra-tions choisies.

On voit : Même quand il est a peine possible pour un diol cyclique

que les groupements hydroxyle se trouvent dans un plan avec leurs

atomes de carbone porteurs, l'augmentation de la conductibilite de

l'acide borique est considerable.

C'est ici le moment de me prononcer sur une difference d'opinion

existant entre M.

BÖESEKEN

et moi sur l'interprétation des

experien-ces décrites.

Ce savant, en discutant dans son mémoire; ,,Sur la

significa-tion de la formasignifica-tion de borocomplexes etc. ^)," la structure des

molecules annulaires dans l'espace, remarque que la cause de

l'indifférence du cis-cyclohexanediol vis-a-vis de l'acide borique

doit être cherchée dans le fait, que dans la position la plus stable,

l'angle entre les deux affinités est plus grand pour ce diol que pour

le cycloheptanediol cis et pour le cycloheptanediol trans. Dans le

cyclohexanediol cis les groupements OH ne viendraient que

rare-ment dans la situation symétrique.

Comme je l'ai déja dit, le cycloheptanediol trans, dans ses

mouve-ments intramoléculaires, peut se mettre dans une position favorable a

la formation d'un borocomplexe, mais il le peut a peine; c'est une

position extreme, qu'il doit prendre pour cela et je ne trouve pas

probable, que la molecule s'y trouvera souvent.

Si done pour ce diol l'augmentation de la conductibilite de l'acide

borique est tout de même considerable, c'est selon moi une indication,

(23)

que le borocomplexe est un acide tres fort. D ' a u t r e part, il n ' y a pas de raison suffisante pour a d m e t t r e que le cis-cyclohexanediol passera si rarement par sa situation symétrique, qui n'est pas du tout une position extreme dans le chaos des mouvements intramoléculaires. Mais des mouvements intramoléculaires sont seulement possibles dans la position n (flexible) de l'anneau hexacarbonique. Dans la position /3 (rigide) il n'existe pas de mouvements, et dans cette position /3 les deux groupements OH du diol cis sont aussi éloignés l'un de l'autre que dans l'isomère trans.

Si done le cyclohexanediol cis est presque complètement indiffé-rent vis-a-vis de l'acide borique, je suis tenté d ' a d m e t t r e q u ' a la t e m p e r a t u r e des mesures le cyclohexanediol cis se tr(5iuve presque complètement dans la position §, Vigide et inflexible. Mais la t o u t é petite partie de ce diol qui se trouve dans la position flexible et qui a, selon le modèle, toutes les facilités d'arriver dans la position favo-rable, ne peut pas être en plus mauvaise condition que le cyclohep-tanediol cis OU, a plus forte raison, que le cyclohepcyclohep-tanediol trans, qui peut a peine atteindre une position favorable.

PARTIE EXPÉRIMENTALE 1)

§ IX. Methode générale pour la preparation de composes acétoniques '^). Quand il s'agit de la preparation de composes acétoniques de diols cycliques selon la formule

^ C — O H CH3 ^ C — O . CH3

I + 0 = C< = i > C / + H 2 O ^ C — O H ^ C H j ^ C — O - ^ X H 3

on voit que l'on obtient les meilleurs rendements en prenant un exces d'acétone oü (et) en éhminant l'eau formée par la reaction.

On remplit u n ballon, d'un volume connu, d'acide chlorhydrique gazeux en faisant passer dans le ballon refroidi dans de la glacé un courant de ce gaz séché par l'acide sulfurique concentre. Quand tout l'air est chassé on fait entrer par. un entonnoir a robinet cent fois le poids de l'acide chlorhydrique d'acétone purifié et séché sur du chlorure de calcium fondu.

L'acide chlorhydrique se dissout avec avidité dans l'acétone, de sorte q u ' u n vide se forme dans le ballon. On laisse entrer de l'air sec et on dissout dans l'acétone acidifiée une quantité calculée du diol en question (i mol. de diol sur 50 mol. d'acétone).

1) Dans cette partie je décrirai seulement les methodes employees pour ia preparation de substances nouvelles et ensuite les complements et les amelio-rations des methodes connues s'il y a lieu; pour les substances discutées dans la partie tliéorique et pas mentlonnées dans la partie expérimentale j'ai renvoyé a la littérature originale.

(24)

20

On ajoute une quantité suffisante de sulfate de sonde anhydre, et on laisse réagir pendant 24 heures a la temperature ordinaire; Après ce temps on neutralise le mélange par un courant d'ammoniac sec et on sépare par filtrage du sulfate de sonde et du chlorure d'ammo-nium formes. On distille soigneusement l'acétone a l'aide d'une co-lonne de Vigreux, après quoi on soumet le residu a une distillation a la vapeur. Les composes acétoniques sont toujours tres volatils avec la vapeur d'eau et s'assemblent dans le recipient. On sépare le com-pose acétonique le plus souvent insoluble dans I'eau a l'aide d'éther, on sèche la solution éthérée sur d u chlorure de calciuii., on elimine l'éther par distillation fractionnee, après quoi on se rend compte de l'état du residu. S'il reste du liquide, on le soumet a une distillation (sous pression réduite).* Le point d'ébuUition d'un com-pose acétonique est le plus souvent plus b a s de 40°—60° que celui du diol en question.

Le tableau suivant donne les composes acétoniques prepares par moi avec leurs propriétés principales.

T A B L E A U . Compose acétonique du État a la temp. ambiante Pt. de

fusion. d'ébuUition. Point Densité

Refraction mol. trouvé calculée Gyclopentanediol cis Cyclohexanediol cis Cycloheptanediol cis Cycloheptanediol trans Hydrindènediol cis 1. 2Tétrahydronaphtii-lènediol cis 2.3.Tétrahydronaphta-lènediol cis liquide Uquide üquide liquide cristalUn hquide cristaUin — 20° — 0,5° — 17° — 26° 70,9° ? 78°—79° 149° 182° 199° 197° 147° 105° (58 mm.) (2 mm.) 1,43356 (17° C.) 1,4467 (17,5° G.) 1,45562 (18° G.) 1,45432 (18° G.) 1,52639 0,97238 0,98553 1,08106 38,04 42,30 57,95 38,03 42,63 57,19

§ X. Methode générale pour la preparation des oxydes internes

d'hydrocarbures insaturés.

Cette methode a été inventée par PRILESHAÏEFF i) et consiste dans l'oxydation directe d'hydrocarbures insaturés par l'acide peroxyben-zoïque. La methode est tres élégante, mais eUe a un d é s a v a n t a g e : la preparation de l'acide peroxybenzoïque, qui est tres instable en solution aqueuse, mais au contraire tres stable en solution éthérée OU chloroformique.

La preparation de l'acide peroxybenzoïque selon B A Y E R et ViL-LIGER 2) réussit seulement quand on a soin d'opérer vite et a tempe-r a t u tempe-r e aussi basse que possible, de sotempe-rte qu'il n'est pas tempe- recomman-dable d'opérer avec de grandes quantités. On peut obtenir une

solu-') Ber. d. deutsch. chem. Ges. 42, 4811 (1909).

(25)

21

tion d'acide peroxybenzoïque en quantités de 85% de la quantité

théorique, en partant par exemple de 40 gr. de peroxyde

benzoyli-que et en ne mettant pas plus qu'un quart d'heure pour la

prepara-tion, ayant soin de tenir tous les réactifs a peu prés a 0° C.

La solution de l'acide peroxybenzoïque une fois préparée, on en

évalue la quantité d'oxygène actif par titrage a l'hyposulfite de

soude de la quantité d'iode, libérée par une certaine quantité de

l'acide, d'une solution d'iodure de potassium a 10% acidulée. Le titre

de la solution ne change pas, ou tres peu, pendant une semaine au moins.

Pour la preparation des oxydes internes on ajoute a un tres petit

exces de l'acide peroxybenzoïque en solution chloroformique pas trop

concentrée, une solution chloroformique de l'hydrocarbure, et on laisse

réagir le mélange. Des titrages répétés de temps en temps indiquent

le cours de l'oxydation. Quand l'oxydation est complete on enlève

l'acide benzoïque formé, par un lavage répété au moyen d'une solution

de potasse caustique a 10%, on sèche la solution chloroformique sur

le chlorure de calcium et on évapore soigneusement le chloroforme

A l dihvdrouflphtalèüe ' K = 220 ;< 10—« l u d è n e K = 50 x 10—= 02 d i h y d r o n a p h t a l è n e K = ' 2 6 ^-10—'^ S t y r o l è u e K = 6 >-10—« 1 heuro t e m p s

par distillation fractionnee a l'aide d'une colonne de Vigreux.

Le residu est formé de l'oxyde interne cherché, que l'on purifie

par distillation.

J'ai préparé de cette fa^on ;

l'oxyde interne du cyclohexène

du cycloheptène,

du Al dihydronaphtalène

du A2 ..

-de l'indène,

tous en quantités théoriques.

Comme je l'ai déja mentionné dans une mémoire préliminaire ^),

1) Ge Rec. 40, 524 (1921).

(26)

les différents hydrocarbures différent beaucoup au point de vue de la vitesse avec laquelle ils sont oxydes par l'acide peroxybenzoïque. Le graphique (fig. 13) donne une idéé de la difference entre les divers hydrocarbures quant a la vitesse de leur o.xydation ; eUe dépend sans doute de la situation de la double soudure dans la molecule. L'allure des lignes démontré que la reaction est du deuxième ordre. L'appro-fondissement de cette question n'est cependant pas l'objet de m a publication ; l'étude m'en parait d'ailleurs tres recommandable et conduirait sans doute a des résultats fort interessants.

§ X L La sïparation du transcyclohexanediol en ses antipodes optiques. La structuiie moleculaire asymétrique du trans-cyclohexanediol exige selon VAN ' T H O E F la possibilité d'une separation de cette substance en deux antipodes optiques. M, B R U N E L i), qui a préparé pour la première fois ce diol, a bien envisage cette possibilité, mais, étant convaincu qu'il avait en mains le diol cis, il a entrepris des tentatives avec le cyclohexanediol de MARKOWNIKOW (point de fus. 98°), qu'il supposait être le diol trans. Il n'a pas pu y réussir, et pour cause ; nous savons maintenant avec certitude que le diol a point de fusion 98° C. 'est le diol cis,

M. VAN LOON ^) a prouvé la configuration trans d'un de ses cyclo-pentanediols, en démontrant la formation de deux différents dimen-thyluréthanes a l'aide de l'isocyanate de menthyle lévogyre. Cette methode a le grand avantage de ne pas toucher aux liaisons du car-bone, done d'exclure des renversements du genre de ceux de W A L D E N :

II ' ^ H O H / -O - I I -h O = G = JN'-menthyle »—+ C—O—C—N-menthyle C—Ü—G—N-mcnthyle G—O—II \ . H II O H

EUe a d'autre part un grand désavantage: la regeneration des diols actifs a partir de leurs uréthanes est assez difficile, ce qui ne diminue pas la force demonstrative de la methode même.

La methode suivie dans mes experiences, me permettant d'obtenir les diols actifs, est la suivante (imitation de la methode de M. METH ^) pour la scission d'alcools racémiques),

Ethérification du glycol racémique par l'acide sulfurique ; prepara-tion du sel de strychnine en passant par le sel de baryum, separa-tion des sels de strychnine par cristallisasepara-tion fracsepara-tionnee ; reformasepara-tion des deux sels de b a r y u m optiquement actifs, des di-éthers sulfuriques libres, et hydrolysation de ceux-ci en glycols. J e décrirai en détail ces diverses operations :

1) Ann, chim. et phys. [8] 6, 219 et 245 (1905).

"-) These de doctorat, Delft (1919), p, 49—51.

(27)

23

1°. Ethérification du glycol racémique et formation des sels de b a r y u m selon la formule

I I grammes du cyclohexanediol a point de fusion 104° C. sont portés dans 40 gr. d'acide sulfurique concentre (2 fois la q u a n t i t é théo-rique), refroidis d'avance a 0° C. Le diol se dissout avec dégagement de chaleur et coloration foncée, tandis que le liquide devient fort visqueux. Après un repos de cinq heures on verse prudemment le liquide dans un mélange de glacé et de BaCOs en poudre. Toute la glacé étant fondue et la reaction du liquide étant neutre, on chauffe pendant deux heures au bain-marie pour rendre le précipïté tres fin de B a S 0 4 separable par filtrage, après quoi on filtre.

L'isolement des sels de b a r y u m tres solubles dans l'eau n'est pas avantageux, ceux-ci étant tres instables en solution aqueuse concentrée et l'étant encore plus a l'état sec, ou ils se carbonisent déja au-dessous de 80° C.

2°. Preparation des sels de strychnine.

La solution claire des sels de b a r y u m est diluée jusqu'a deux litres et chauffée a 90° C. On y ajoute une solution bouillante et concentrée de la quantité théorique de sulfate de strychnine (i mol. de (CaiHjaNoOa).,;. H.2SO4. 5 aq. sur i mol, de diol). On sépare par filtrage a chaud du B a S 0 4 formé et l'on met le liquide filtré de cóté. Par refroidissement il se depose de belles rosettes de cristaux, que l'on isole et que l'on sèche ,a la t e m p e r a t u r e ordinaire.

La rotation spécifique de cette fraction est [ « J i * ' = - i 9 ° 3 5 '

p = 0,4938 ; 1 = 3 ; a = — o°29'.

La solution filtrée de ces cristaux est évaporée lentement au bain marie, pendant qu'on laisse refroidir de temps en temps. Il se depose chaque fois des cristaux, pas en forme de rosettes maintenant, mais de petites plaques a peu prés carrées, ayant une rotation spécifique d'a peu prés [0]^°° = — 2 7 ° 30'.

(28)

24

ayant une rotation spécifique [o]^ = — 15° 13', qui est

probable-ment (a cause de sa plus grande solubilité) le sel strychnique de

l'éther monosulfurique du diol. Cette fraction n'a plus été examinee.

II résulte de ces observations, que la methode décrite aura

probable-ment de bons résultats, la solubilité des deux sels de strychnine

diffé-rant assez pour effectuer un dédoublement des sels.

Après une recristalhsation de la première fraction dans l'eau elle

avait une rotation spécifique de

W f = - 18° 37' • . • '. (I)

P = 0,5370; 1 = 5; o = — o°3o'.

ne changeant plus après une seconde recristalhsation. La solubilité

dans l'eau a une temperature de 18° C. est de 0,4 grammes dans 100

cm^. d'eau.

La deuxième fraction avait après plusieurs recristallisations un

pou-voir rotatoire spécifique de

W f = - 2 9 ° i i ' (H)

p = 0,4712 ; 1 = 5; a = —0° 50'.

I gramme se dissout dans 100 cm^. d'eau a la temperature ordinaire.

Une determination de strychnine dans les deux sels conduisit a

la formule-:

^OSOgH (CaiH^^NaOa)

\OSO3H (C^iH^^N^O^)

^ H

-|-2aq.

3°. Reformation des sels de baryum.

En traitant une solution des sels de strychnine par un exces d'eau

barytique on precipite la strychnine, qui est a peu prés insoluble dans

l'eau. Pourtant le liquide en contient encore un peu, que l'on enlève

facilement en le faisant bouillir avec un peu de norite. Après quoi

on filtre, on passé dans le liquide un courant de gaz carbonique

pour précipiter l'excès de baryum et l'on évapore dans le vide a 40°.

Les sels de baryum sont extrêmement solubles et peu stables a l'état sec.

Le pouvoir rotatoire spécifique du sel de baryum provenant de la

fraction [I] était

W f = + 13° 14'

= + 12" 53'

et de la fraction (II)

H f = - 10° 23'

P = 5.489;! = 5; « = + 3 ° 3 8 ' .

p = 9,0312 ; 1 = 5 ; « = 4- 5° 49'.

p = 8,8214 ; 1 = 5 ; « = - 4° 35'.

(29)

Une determination de b a r y u m dans ces sels conduisit a la formule H ^OSO,.,x ^ O S O j / ^ H )Ba + i j aq.

Comme on pouvait s'y attendre, la fraction lévogyre n'était done pas encore absolument pure ; la fraction dextrogyre peut être consi-dérée comme pure.

4°. Reformation des diéthers sulfuriques libres et leur hydrolyse j u s q u ' a u x diols optiquement actifs.

Le sel de b a r y u m dextrogyre est dissous dans l'eau et additionné d'un excès d'acide sulfurique 4 n. On sépare du BaS04 formé par filtrage et on fait bouillir la solution avec refrigerant a reflux j u s q u ' a l'hydrolyse complete des ethers sulfuriques, ce que l'on peut voir en ajoutant du BaCOg a une petite portion. Le liquide filtré ne doit plus donner une precipitation en y ajoutant de l'acide sulfu-rique. Ordinairement l'hydrolyse exige une ebullition de quelques heures.

L'hydrolyse étant complete on enlève l'acide sulfurique en ajoutant du BaCOg, après quoi on sépare le diol libre de sa solution p a r evapo-ration. Ce diol cristallise sous forme de bipyramides hexagonales a point de fusion de 110,5° C. Son pouvoir rotatoire est de

r i20

+ 41° 16'.

1.7975; 1 = 2 ; « = + i ° 2 9 ' .

Cette rotation est bien forte si l'on considère la structure simple du diol.

Le diol lévogyre n ' a plus été examine.

§ X I I . Notes sur la preparation des quatre tétrahydronaphtalènediols et des

produits intermédiaires employés.

Les deux dihydronaphtalènes, et

sont connus a l'état pur depuis les recherches de M. M. SAND et

G E N S Z L E R 1) et de M. M. STRAUSZ et L E M M E L ^). Ces s a v a n t s o n t

pré-paré leur dihydronaphtalène brut selon la methode de BAMBERGER

1) Ber. d. deutsch. chem. Ges. 36, 3075 (1903). 2) Ibid. 4 6 , 2 3 2 (1913).

(30)

26

et LoDTER ^). J e crois avoir modifié avantageusement cette methode, qui ne donne pas de rendements tres élevés et qui emploie beaucoup de sodium et d'alcool, en operant comme suit :

125 gr, de naphtalène sont dissous dans 750 cm^. d'alcool absolu. Dans cette solution, que l'on tient soigneusement a 80° C , d u r a n t t o u t e l'opération, on ajoute en succession rapide de bons morceaux de sodium, au total 90 gr. Quand l'alcoolate de sodium commence a cristalliser on ajoute 250 cm^ d'alcool absolu, ce que l'on ne doit faire qu'une fois, ou au besoin deux fois. Tout le sodium ayant dis-paru, on laisse refroidir jusqu'au commencement de la cristallisation, après quoi on verse le contenu du ballon dans une solution de 450 gr. d'acide chlorhydrique (d = 1.19) dans 3 litres de glacé fondante. Le produit de reaction s'assemble a la surface du liquide comme une huile, que l'on enlève a l'aide d'un entonnoir a robinet. On lave par une solution de soude, afin d'enlever l'acide chlorhydrique, Ce dihydro-naphtalène brut (125 gr.) est un mélange consistant principalement en dihydronaphtalène symétrique et en un peu de dihydronaphtalène asymétrique, de tétrahydronaphtalène et de naphtalène. La methode élégante de S A N D et GËNSZLER -) fondée sur l'observation que le dihydronaphtalène forme avec de l'acétate de mercure un produit cristaUin soluble dans le benzene, permet d'isoler de ce mélange cet hydrocarbure dans un état de grande pureté, sous formc de cristaux fondant a 25° C.

Pour la preparation du dihydronaphtalène asymétrique une partie du dihydronaphtalène symétrique fut chauffée pendant 4 heures, dans une sokition bouillante de 96 gr. de sodium dans 640 gr. d'alcool absolu. Tout comme pour le safrol, l'apiol e t c , la double soudure se déplace dans ces conditions vers le noyau benzénique en donnant naissance a l'isosafrol, l'isoapiol etc. E t tout comme BALBIANO et P A O U N I ^) ont trouvé pour ces deux dernières substances, que l'acé-t a l'acé-t e de mercure en solul'acé-tion aqueuse les oxyde jusqu'au.x diols corres-pondants, j ' a i trouvé en même temps que STRAUSZ et R O H R B A C H E R * ) que le dihydronaphtalène asymétrique est oxydé par l'acétate de mer-cure sous formation des deu.x 1.2, tétrahydronaphtalènediols cis et t r a n s ^). J e m e contente done, pour la preparation des divers diols, de renvoyer a la communication de M. B Ö E S E K E N et moi *). Dans cette communication nous avons indiqué que par oxydation au moyen du K M n 0 4 du A i dihydronaphtalène, on obtient le cis 1.2.-tétrahydronaphtalène mélange avec un peu de l'isomère trans, que j'ai pu isoler par l'emploi de la methode a l'acétone. Nous avons conclu que cette trace de l'isomère t r a n s fut formée par l'oxydation, mais des recherches récentes et pas encore publiées, faites par M. H E R M A N S au laboratoire de chimie organique de l'Université

techni-'•) Ann. der Cliem. 288, 116 (1895).

') Ber. d. deutsch. chem. Ges. 36, 3075 (1903).

»). Ibid. 35, 2994 (1902) 36, 3575 (1903). *) Ibid. 54, 40—69 (1921).

') Rec. trav. chim. 40, 519—524 (1921).

|<

(31)

que, ont m o n t r e que pendant Taction de l'acétone acidifiée l'isomère cis peut se transformer pour une petite partie en isomère trans, de sorte que notre conclusion n'est plus inattaquable.

Il, ne me reste q u ' a décrire le porte objet chauffe électriquement, avec lequel j ' a i pu réussir entre autres a démontrer nettement un cas de monotropie pour le cis 1.2.tétrahydronaphtalènediol fondant sfablement a 102° C , mais ayant un point de fusion métastable a 9 7 ° - 9 8 ° C.

§ X I I I . Preparation des deux cycloheptanediols.1.2.

Les modes opératoires donnant naissance aux deux cycloheptanediols ont déja été décrits dans une communication préliminaire ^).

J e ne ferai q u ' y aj outer quelques particularités.

L'acide subérique nécessaire fut préparé par M.M. UYTENBOGAERT et MAAN (a qui j ' e x p r i m e mes meilleurs remerciments) au laboratoire de chimie technologique de l'Université Technique, en faisant réagir de l'acide nitrique sur les acides libres provenant de l'hydrolyse de l'huile de ricin. E n operant de cette fa^on le rendement en acide subérique fut meilleur que par l'oxydation directe de l'huile de ricin.

La preparation de la subérone p a r distillation sous pression ordi-naire du sel de calcium de l'acide subérique selon W I S L I C E N U S et MAGER ^) ne donne q u ' u n rendement médiocre. J ' a i done essayé d'améliorer ce rendement en effectuant la distillation dans le vide d'abord, et puis en prenant d'autres sels que celui de calcium. Dans ce but furent examines les sels de nickel, de fer, de manganese, de zinc, de magnesium, de calcium et de baryum. J ' a i examine ces sels parce que les deductions de M. B Ö E S E K E N sur la catalyse font pré-voir que la t e m p e r a t u r e de dissociation de ces sels est plus basse, done plus avantageuse que celle de la decomposition du sel de cal-cium. Le résultat fut assez curieux : Tandis que les m é t a u x du huitieme groupe ne donnent a 360°—400° C. dans le vide que des acides insaturés, les sels de zinc et de magnesium ne donnent presque que de la subérone en quantités de 55—60% de la quantité théorique. Les sels de b a r y u m et de calcium ne se décomposent pas du tout a la t e m p e r a t u r e indiquée et dans le vide ; le sel de manganese ne donne que 30% de subérone, d'ailleurs tres pure. Il est également curieux que le sable, purifié par lavage a l'acide chlorhydrique, augmente beau-coup la vitesse de reaction, qui sans addition de sable est tres lente.

Toute la subérone fut convertie en subérol selon WILLSTATTER 3). Pour la déshydratation de cet alcool ]'ai employé comme dans le cas du cyclohexanol l'acide phtalique anhydre. Cette methode donne un rendement théorique si on a soin d'opérer selon mes indications*). La reaction est rapidement terminée sans trace de carbonisation.

1) Ge Rec. 40, 529—531 (1921).

') Ann. der Cliem. 275, 357 (1893).

^) Ibid. 317, 218 (1901). •) Ce Rec. 1. c.

Cytaty

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