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Quelques problèmes actuels de la procédure civile hellénique considérés en contexte comparatif

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A C T A U N I V E R S I T A T I S L O D Z I É N S I S

FOLIA IURIDICA 27, 1986

Konstant in o s'D. Kerameus

QUELQUES PROBLÈMES ACTUELS

DE LA PROCÉDURE CIVILE HELLÉNIQUE CONSIDÉRÉS EN CONTEXTE COMPARATIF

I. INT RO DUCT IO N

La procédu re civile helléniq ue a le priv ilège de se réjo u ir d 'u n e des codifications pro cé du rale s les plus récen te s e t com plètes du m onde entier. Préparé après de lon gues an nées d 'élab o ratio n scientifiqu e èn tre 1933 et 1964 et se fo nd an t su r u n e v aste base de trav a u x com paratifs, le C ode de p ro cédu re civile h elléniqu e fut en tré en v ig u eu r en sep tem b re 19681. D 'autre part, les co n stitution s su ccessives helléniqu es co n -tienn en t, su rto u t depuis la révision de 1911, un no m bre con sidérable de dispo sitions consacrées ex clu sivem en t à la fonctio n ju diciaire. La C on-stitution actuelle de 1975 su it le même exem ple, dispo sant d'un ch ap itre en tier (art. 87—92) su r les m agistrats et les em ployés ju diciaires e t d ’un au tre (art. 93— 100) su r l'o rg an isatio n et la jurid iction des tribunaiix, auxquels, s'a jo u te n t p lu sieurs articles de ten e u r pro cédu rale, dispersés tout au long du tex te de la C onstitution. Dans un tex te con stitutio nnel qui con siste de 120 articles on p eu t ape rcev o ir 60 articles, c'est-à-dire exactem ent la moitié, avec u n contenu to ta lem en t ou p artiellem en t p ro cédu ral2.

Néanmoins, ni la date rela tiv e m e n t récente de n o tre codification ni son fond em ent constitu tion nel ex eption nellem en t proliféré n 'o n t em pê-ché un e v iv e discussion de réform e pro céd urale de se dév elopp er dans ces tro is d ern ières décenn ies sur tous les niveaux, académ ique, p ratiq u e

1 Loi de n é c e s s ité 44/1967. Il on e x is te un e tr aduc tio n en la n g u e a llem an de , qui to u te fo is n'a pas su prendre en c o ns id ér a tion le s m o d ifica tio n s im p ortante s e ffe c -tu é es par le dé c re t-loi 958/1971: B a u m g ä r t e l / R a m m o s , D a s g r ie c h is ch e Z ivil- p r o z e s s -G e s e tz b u c h m it E in fiih ru ng s ge s e tz (Carl H e ym a n n s V e rlag , K ö ln— B erlin— — B onn— M ün c he n , 1969).

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ou même législatif. C ette discussio n a déjà abouti, à p eine trois ans ap rès l'in tro d u ctio n du n ou v eau code, à une réform e assez im p o rtan te3. Sans com pter les au tres m odifications qui furen t in corporées dans le code au fur et à m esure par la vo ie législative, le M inistère de la Ju stice a in stau ré depuis 1978 successiv em ent trois comm issions avec le m an-d at an-d 'étu an-dier et an-de pro po ser u ne réform e an-de g ran an-d e e n v e rg u re an-du Coan-de en v ig ueu r. Les trois p ro jets de réform e respectifs on t été dû m en t so u-mis, m ais ne sont p ar dev en u s loi4. Au co m m encem ent du mois de mai 1984 le M in istre de la Ju stic e a déposé au Parlem en t un au tre p ro je t de loi p o rta n t u n e m odification, d 'a illeu rs limitée, des disp ositio ns actuelles.

L’activité in ten sem ent reform atrice que je v ien s d 'esq u isse r ne sa u -ra it être in terp rétée comme un signe de m anque de qualité ou de co-hésion du code de p rocédu re civile. Plutôt, c 'e st un tém oiqnage du vif in térêt que le déro ulem ent de l’action en ju stice suscite chez plusieurs classes professionn elles, tém oignage égalem en t de la difficulté in héren te des problèm es à résoudre. Or, je me prop ose de sou lever, parm i le v a ste cercle des points qui so nt touch és par la discussion actuelle, cinq pro blèm es qui p o rten t sur des q uestio ns fond am entales et, en même temps, étan t com m uns à beau co u p d ’o rd res juridiques, p résen ten t un intérêt co m p aratif indéniable. Les problèm es choisis à ces titres, qui v on t nous occuper, on t po ur o bjet (1) les q a ra n tie s co nstitu tio nn elles de 1 orqan isation ju diciaire et de la procéd ure elle-m ême; (2) l’éta t actu el du p rin cipe de 1 oralité; (3) la p assivité du juqe et le retard des procès; (4) la p ro cédu re o rd ina ire en ses relatio n s av ec les p ro céd u res spéciales et les au tres b ran ch es juridiction nelles; et (5) qu elqu es o b servation s finales sur 1 ind ividualism e et la ratio n alisatio n dans la p ro tection ju -diciaire.

II. G ARANTIES CO NSTIT UTIO NNEL LES DE L'O R G A NISA TIO N JUDICIAIRE ET DE LA PROCÉDURE ELLE-MÊME

1. Parm i les tra its fo nd am entaux de l’orcjanisation judiciaire en Europe co ntine ntale fiqure aussi le fait que l’élém ent laïque, c'est-à-d ire les no n-juristes, est presq ue to tale m en t exclu de l’ad m in istration de la justice. En co n traste sensible avec quelq ues in stitutio n s judiciaires

5 D éc r et-lo i 958/1971, inco rporé dans le te x te du c od e in itial par le décre t royal 657/1971.

4 Contra le dernier projet (1983) cf. la critiqu e pr esqu e un anim e de la doctrin e com m e a u s si des trib unau x h e llé n iq u e s dans le v o lu m e O b s e r v a t i o n s s ur le P r oje ' сlu C o d e d e p r o c é d u r e c i v i l e (A th ène s 1984, éd. A. N. S a к к o u l a , p. 518).

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anglo-am éricain es, on fait confiance un iq u em en t au x professionnels, aux hom m es -et, bien sûr, aux femmes- de la loi, pou r tou t le dérou lem ent du procès. D'ici ém ane égalem ent la con ception de la ca rrière ju d iciaire comme u n e activité à vie, ne p erm ettan t pas en prin cip e de ch a n -g em ents de v ocatio n à mi-chemin. En Grèce, on con sid ère le dévou em en t intégral aux affaires de la ju stice comm e un e conséqu ence de l'ind épen -d an ce fo nction nelle -des juges, imposée par la C onstitu tio n.

Or, d eux questions, -l'un e de d ro it positif, l'a u tre de la p olitiq ue législative- ont p résen té dans cet o rd re d ’idées un in térêt p ratiq u e en Grèce. La p rem ière q uestio n co n cerne la p articip ation év en tu elle d ’a v o -cats à u ne ju ridictio n dans des cas exception nels ou des jug es o rd i-n aires so i-nt em pêchés ou ab sei-nts e t ceux qui so i-nt p rései-n ts i-ne suffisei-nt pas, su rtou t en province, p our co n stitue r la com position régu lière d 'un e cour. En effet u ne telle su b stitu tio n d 'av o cats aux tâches ju rid ictio n n el-les était p rév ue p ar de v ieilel-les disp ositio ns qui so nt m ain ten an t co nsi-dérées in co n stitu tio n n elles pou r vio latio n de l'in dé pen d an ce judiciaire®. L 'au tre qu estion touche à la possibilité du recru tem en t de juges non pas à l'échelo n le plus bas d e la h iérarch ie judiciaire, m ais é v e n tu e lle -m ent au n iveau de la C our d 'ap p el ou de la C our d e cassation. Une telle possibilité, déjà o u v e rte au d ernie r siècle, p en da nt lequel elle av ait perm is l’en richissem en t de l’A réopage p ar la nom ination d'émi n en ts av ocats ou p ro fesseu rs de droit, est m ain te n an t bloquée pou r la même raison de l'in dé pen d an ce ju d iciaire8. D 'aucu ns pays, par exem -ple la R épublique fédérale d'A llem agne, prév o ien t l'occu patio n p artielle de professeurs de d ro it comme juges, su rto u t com me ju ges d'appel,

ce qui facilite la p erm utation p erm an en te d'idées e n tr e la recherch e académ iqu e et l'ap p licatio n p ratiq u e du droit. Q u iq u'o n pu isse déplorer, en Grèce, l'interd ictio n rigide de ce tte fécondation m utuelle, on ne sa u rait ignorer, d 'au tre part, que l'ex ercice p ro p re des fonctions ju ri-d ictionn elles ex ige égalem ent une e x p érien c e p ratiq u e qui p eut être acquise seulem en t sur l'au tel de la Ju stice.

2. En Grèce, comme dans la p lu p ar t des pay s con tinentau x, on connait, m ais sans fon dem en t constitutio nnel, la règle de double deg ré de ju rid ictio n 7. Le tribu n al d 'in stan ce p eut ê tr e composé, en fonction légalem en t p rév ue de la v aleu r ou de l'im p ortan ce de l'o bjet du litige, d ’un jug e un ique ou de tro is ju g es8. A côté du tribu nal d ’instan ce il

5 M i t s o p o u l o s , „Diki" (A thèn es) 1975. 675— 676; C o n s e il d'Etat 668/1977, „To Syntagm a" (A thèn es) 1977. 441 II.

6 V. C on s eil d'Etat 105/1981, „R evu e du droit public et de la s c ie n c e adm ini- str ativ e" (A th èn es ) 1981. 143— 145.

7 C .pr oc.c iv art. 12. Cf. K e r a m e u s , (s upra, n ote 2), no 33 p. 138— 140. e Loi d'introduc tion au C .p roc.civ, art. 64 II— III,

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y a to u jou rs le ju g e de p aix comme in stan ce in tro d uc tiv e p ou r les affaires m oins im portantes". Comm e ju rid iction d 'app el n orm ale figure la cour d ’appel, com posée égalem en t, en règle g énérale, de trois ju g e s10; il ex iste douze co u rs d 'app el d a n s le p ays. M ais p our les litiges décidés in itialem en t p ar un ju g e de pa ix l'ap p el est po rté d e v an t le tribu nal d 'in stan ce composé de trois m em bres11. Ju rid ictio n d 'in sta n ce e t ju rid ictio n d 'a pp el e x am in en t to utes les d eu x qu estions: de fait et de d ro it sans au cun e lim itation. A u co n traire , le p o u rv o i e n cassation , qui e st formé d e v a n t la ju rid ictio n civ ile suprêm e de la Grèce, l'A réopag e, est re stre in t p resq u e ex clusiv em ent au x seules q uestio ns de d ro it12.

La stru c tu re h iérarch iq u e du systèm e jud iciaire, que je v ien s d 'e s-quisser, ren d la prom otion des ju g es d 'u n g rad e à u n a u tre très im por-tante. O n touche ici à u n po int qui sép are sin gu lièrem ent m ais décisi-v em en t sy stèm es ju d iciaire s c o ntin en ta ux et anglo-am éricains. Q u oiqu e no us n e suivo ns pas en Europe, to ut au m oins en théorie, la con ception des p récéd ents ju d iciaires p rése n ta n t u n e force légale et, p ou rtan t, nous n e d ev rio n s p as attr ib u e r la m êm e im po rtan ce que dans les p ay s de la Comm on law au x élév ation s d es ju ges su r les p lus h au ts échelo ns ju d i-ciaires, en réalité ces prom otio ns des jug es jo u e n t u n rôle plus con sidé-rab le chez no us que sous le régim e des précéd ents jud iciaires. Là un ju g e e st to u jou rs u n ju g e -égalem en t im p o rtan t e t h ono rable- q uel que soit le p oste q u'il occupe. Un exem p le tel qu e du Lord Denning, ren tré sur sa p ro p re in itiativ e de la H ouse of Lords à sa ju rid iction an cien ne de la C ou rt of A p peals de Londres, sera it p u rem en t e t sim plem ent inco n-cevab le en E urope con tin en tale. C elle-ci co nsid ère la h iérarch ie ju d i-ciaire, e n fin d e compte, comm e le p en d an t de la stru c tu re de l'ad m ini-stra tio n p ublique qui fait d ép end re l'im p o rtance des tâch es d u p oste ch aqu e fois occupé.

Sous de telle s conceptions, qui so nt enc ore plus m anifestes en Grèce, le m ode e t su rto u t l'o rg a n e qui décide de la prom otion des ju ges se v o it acco rd er u n e im po rtan ce prim ord iale. C et o rg ane est en Grèce le Conseil Su périeu r de la M ag istrature, com posé u n iq u em ent de m em bres (cinq, sept ou onze) de la jurid ictio n suprêm e, de l'A réo p ag e 13. Le même o rg ane est aussi com péten t po u r p ren d re des décisions su r le tran sfert des ju ges d 'u n trib un al à un a u tre du même degré. Ses décisions n e lie nt pas fo rm ellem ent le M inistre de la Ju stice; m ais celui-ci a un iquem ent

i--- i

* C .pr oc.civ. art. 13, 14 I, 15.

10 Loi d'intr odu ctio n au C .proc.civ. art 64 Ш , com m e c e t a lin éa a é té rem plac é par l'art. 7 de la lo i 733/1977.

11 C .proc.civ. art. 18 no 2.

13 C .p roc.civ . art. 559 (plus pa rticu lière m ent no 1), 561. »* Con st, art. 90. Loi 184/1975 art, 2, 3, 4, 12.

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la po ssibilité de p o rte r son d ésacco rd d e v a n t la C our p lénière d e l'Aréo- page, d on t les décisions lient même form ellem ent le M in istre d e la J u -stice, en l'ob lige an t de p ro céd er im m édiatem ent à l'éd ictio n du d écret respectif.

Le Conseil Supérieu r de la M ag istratu re e t ses com p éten ces déci-siv es et étend ues co n sacren t le principe d 'u n e auto d éterm ina tio n p res-qu e to tale du corps ju diciaire. Je dis délibérém en t „ p r e s q u e to tale ”, p arce qu e la prom otion au x p ostes du p résid en t en chef, des v ice-p ré-sidents e t du p ro cu reu r g énéral à la C our de cassatio n éch appe à la com pétance, même co nsu ltativ e, du C onseil Su périeu r de la M ag istra-tu re e t s'effecistra-tue p ar d écret du P résid en t de la République prom ulgué su r propo sition du C onseil des m in istre s14. M ais p lu s bas que ça, c'est-à-dire même p o ur l'o ccup ation des po stes des m em bres de la C our de cassatio n, l'au to d éterm inatio n du corps ju d ic iaire se vérifie plein e-ment.

La p lu part de pay s on t tem péré sur ce po in t le prin cip e de l'in d é -p end ance jud iciaire. Ils o n t confié la -prom otion des jug es à des comm i-ssions p arlem en taires réu n issan t de rep résen tan ts des p artis politiques, et ils ont au ssi accordé u n poids décisif à l'ad m in istratio n m in istérielle de la justice. La pu reté, p ar co ntre, du systèm e helléniqu e souligne la con ceptio n classique de la ju stice com me po u vo ir n eu tre, étra n g er e t élevé au-d essu s du n iv ea u des com bats po litiqu es e t des con fron tation s idéologiques. O n ne sa u ra it néan m oins su restim er les av an tag es du sy stèm e. C ar le po uvoir po litiq ue p o u rra it tou jou rs, su rto u t p ar la te n ta tion de la prom otion au x plu s h a u ts p ostes de la C o ur de cassation, ré -serv ée, comme d it a u p ara v an t, au g ou vernem ent, tro u v er des voies cland estin es pou r un e in terv en tio n p ar définition discrète, parfois déci-sive et to u jo urs incontrôlable.

3. Le m aintien ou non de la ju stice de paix suscite actuellem ent des discussions p assion nées en Grèce. En su iv an t l'a n cien n e conceptio n française on re g ard e chez nous, dep uis l'étab lissem en t de l'E tat grec m od erne en 1830, la ju stice de p aix comm e un niv eau séparé du mécanism e jud iciaire. C ela signifie en p ratiq u e qu'il y a un con co urs d 'e n -trée à la ju stice de paix com plètem ent d istinct de celui dédié aux juges de prem ière instance,- il signifie aussi que les jug es de paix ont un e possib ilité de prom o tio n rigidem ent restre in te dans le cad re de la ju -stice de paix, sans po uvoir jam ais se voir prom us sur les échelons plus élev és de la h iérarch ie jud iciaire. D 'au tre part, on p e u t se réjouir, grâce à cette p artie qu asi-distin cte du corp s judiciaire, d 'u n g ran d nom bre de m aisons de ju stice de paix, en v iron 300, disp ersés d an s to ut le p ay s et

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p erm etta nt, mêm e e n co u ra g ean t u n co n tact d irect de v a stes couches de la p op ulatio n avec la fon ction juridictio nn elle. Il e s t v rai q ue les décisions de la ju stice de paix n e so nt pas to u jo u rs de la plus h au te qualité juridiqu e. M ais même les litiges, do nt elles sont no rm alem ent app elées à con naître, ne p résen ten t pas so u ven t de problèm es in su r-m o ntab les ou sing ulièrer-m ent subtiles. La ch ose la plus ir-m p o rtante est qu e la d ispersio n g éo grap hiq u e ava ncée des éta blissem en ts de ju stice de p aix p erm et un accès im m éd iat de la po pulation, su rto u t en p ro -vince, a ux in stitu tio ns judiciaires.

4. Point cu lm in an t de l'in dép en d an ce ju d ic iaire e t n o y au irréd u c-tible d e la fonction ju ridictio nn elle, le con trô le ju d ic ia ire de la consLitu- tio nnalité d es lois a été p ratiqu é p a r les trib u n au x h ellén iq ues d ep uis les d ern ières d écennies du dix-neuvièm e siècle, même san s fondem ent co n cret dan s le tex te de la co nstitutio n. M ain ten an t l’a r t 93 al. 4 de la C on stitu tio n de 1975 stip ule q ue ,,les trib u n au x so nt ten u s de n e pas ap pliqu er u ne loi, d o n t le co n te nu e st co n tra ire à la C onstitu tion ". En v e rtu de c ette dispositio n les trib u n au x hellén iques, civils, p énau x ou ad m inistratifs, a rr iv e n t assez so u v en t à reje ter, en l ’espèce, l'a p p

lica-tion d 'u n texte norm atif q u elcon q ue — loi, décret, ou a u tre décision rég lem en taire à cause de la violatio n, p ar son co nten u, d 'u n e disposition constitu tion n elle. Ce contrô le est exercé, comm e il est évident, in ci-dem m ent, et ne p e u t pa s abou tir à l'an n u la tio n du tex te rég lem en taire en question. M ême si la qu alificatio n d ’un texte comme in co nstitutio n nel est p ro no n cée dans les co n sid éran ts d 'u n a rrê t de la C our de cassation, il n e s'en su it pas, juridiq uem ent, q ue le tex te ain si incrim iné se trou ve annulé. C 'e st seulem ent la C our Spéciale Suprême, la plus h a u te ju ri-dictio n de la Grèce en gén éral, qui a l'au to rité de procéd er à u n e telle an n ulation pour cause d ’inconstitutio nnalité. M ais son au to rité d 'a n n u latio n e st lim itée au x seules lois f o r m e l l e s et, p lus im po rtant en co -re, dépen d d'u n désacco rd en tre la C our de cassation , le C onseil d'E tat ou la C our des co m ptes sur la co nstitu tion n alité de la disposition su s-p e cte 1“. Or, la co m s-pétence de ces tro is ju rid ictio n s sus-prêm es é ta n t clai-rem ent séparée, il a rriv e assez rare m en t que la même loi fasse l'o bjet d 'in te rp ré tatio n ou d ’application p ar deux, au moins, de ces h au tes ju ri-dictions; d ’où il résu lte que l’em p rise de la C our Spéciale Suprême, sous ce chef de compétence, n ’est pas en p ratiq u e tellem en t im p ortante.

Dans le dom aine du co ntrô le ju d ic iaire de la co nstitu tio nn alité des lois, la discussion acttelle p o rte prin cipalem ent sur deux questions. La prem ière co ncern e ce contrôle sous l’angle de la vio latio n du prin cip e de l’égalité. L’ég alité est un e no tio n ab straite et d ’un e difficulté d ’in

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v id ualisatio n év id en te. D 'a utre p art, un e loi de prem ière vu e in égale ne viole qu an d même le prin cip e de l'égalité, que lorsqu e les situation s sociales à régler son t v raim en t id en tiq ues ou sem blables. Or, p o rter ju -g em en t sur ce qui, dan s la réalité sociale en m ou v em en t continu, est sem blable et exige ég alem en t u ne rég lem entatio n sim ilaire, ou d ifférent et m érite en co n séqu ent d ’ê tre ain si traité distin ctiv em en t, p eu t con ten ir u n raiso nn em ent assez équivoq ue. Ce raison n em e nt se tro u v e p ar n éces-sité dan s le cen tre de to u te activ ité po litiq ue et dépend fréquem m en t de d onn ées tech niq ues ou économ iques in accessibles ou pas facilem ent et sû re m en t intelligibles. Par conséq uent, dem and er aux ju ges de co n -trôler la valid ité d'u n e réglem en tation qu elcon q ue sous to utes les ram i-fications possibles du p rin cip e de l'égalité p o u rra it finir p ar les po u sser su r u n e p en te g lissan te e t en form er, en fin de com pte, u n g o u v e rn e -m ent de juges. C ’est dans c ette d irectio n que des v oix i-m portan tes dans la do ctrin e helléniqu e se so nt fait e n ten d re dep uis qu elqu es an n ées16, m algré le fait que la ju risp ru d en c e ado pte to u jo u rs sans excep tion s le prin cip e du contrôle.

L’au tre qu estio n se réfère aux conséqu en ces qui n aissen t du fait q u ’ u n e dispo sition est considérée in app licab le po ur v iolatio n de l’égalité. Est-ce qu ’il est perm is au x trib u n au x d ’éten d re le cham p d ’ap plication d 'u n e a u tre disposition po ur attein dre, de cette façon, u n traitem en t égal? L’opinion d om in ante ten d à s’o rien ter v ers u n e répo nse négativé: les juges ne son t pas appeles à légiférer; donc, en cas de loi v io lan t le prin cip e de l’égalité, ils sont ten u s à rep o usser l’ap plicatio n de cette loi, sans tâch er d ’y su b stitu er un p ro d u it d ’im ag in atio n n o rm ativ e1'.

5. Le d ern ier asp ect que j ’aim erais p résen ter da ns le cad re des g a ra n ties co nstitutio nn elles de l’o rg an isation ju d ic ia ire et de la p ro cé-d ure con cerne le cé-d ro it à la p rotectio n jucé-d iciaire. Selon l’art. 20 al. 1 cé-de la C onstitutio n „chacun a le d ro it de tro u v er u n e p rotection légale aup rès des trib u n aux e t p eu t ex po ser d ev a n t eu x ses p oints de v ue sur ses d roits et ses intérêts, conform ém ent au x disp ositions de la loi". Il ex iste déjà u n e ju risp ru d e n ce ex trêm em en t ab o n d ante su r la ten eu r, les lim itations et les con séqu ences du d ro it à la p ro tectio n jud iciaire. P er-m ettez-er-m oi d ’en sign aler b rièv eer-m en t q uelques points ier-m portants.

On est d ’acco rd qu ’il s'ag it ici du d ro it fon dam ental d ’accès à la justice. Or, on ne p eu t pas en d ég ager u n e incidence q uelcon que sur la rég lem en tation m atérielle des relatio n s ju rid iq u es en question. La g aran tie co n stitu tio nn elle p ro tèg e u n iq uem ent le n iv eau procédu ral et

18 T out p ar ticuliè rem en t le p ro fes seu r Ph. V e g 1 e r i s, „To Synta gm a" 1978. 202 (205— 214).

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reste, en ce qui co n cerne le fond de la réglem entatio n, com plètem ent neu tre. D 'autre p art, ce qui est protégé, c'est seulem ent 1' a c c è s à l a j u s t i c e . Or, les m odalités de la p rocédure, en ta n t que telles, en r e -sten t intactes, p ou rv u q u'elles ne ren d en t p as excessiv em ent difficile la réalisatio n des positions ju rid iq u es m atérielles. C 'est ain si qu e l'opi-n iol'opi-n d om il'opi-nal'opi-n te el'opi-n Grèce, el'opi-n acco rd avec la ju risp ru d e l'opi-n ce d e la Cour eu ro pé enn e d es d ro its de l'hom m e à Strasbo urg, p en se q ue les voies de recou rs n e se tro u v e n t p as p rotégées p ar le d ro it co n stitu tio nn el sur la p ro tectio n ju d icia ire18.

Il e st à noter, à cet égard, qu e les lacunes de la p rotectio n ju d iciaire qui so nt env isagées p ar c ette dispositio n n ’étaien t pas tellem ent g rand es en G rèce même a v a n t la C on stitu tion en v ig u eu r depuis 1975. Car, p resq u e tou te l'ac tiv ité sociale -p rivée ou étatiqu e- ju ridiq u em en t p erti-n eerti-n te était même a u p a ra v a erti-n t soum ise à uerti-n coerti-ntrôle ju d iciaire p o sté-rieu r. D 'au tre part, les trib u n au x étaien t to u jou rs extrêm em ent répan du s d 'un point de v ue géog rap hiqu e, ce qui les a ren du s facilem en t accessi-bles à la p opulation. Finalem ent, les frais de ju stice imposés aux ju sti-ciables so nt g énéralem en t très m édiocres. C hose plus im p ortan te encore, la p artie qui perd le pro cès est très so uv en t libérée, p ar le jugem ent, d e l'ob ligatio n de su p p orter les frais de son a d v e rsaire 1“; donc le d ang er financier associé à l'o u v e rtu re e t le dérou lem ent d 'u n pro cès civil n 'est pas de dim en sion à en d issuad er les citoyens.

III. L'ÉTAT ACTUEL D U PRINCIPE DE L’ORALITÉ ET SES RÉP ERCUSSIO NS

En v en a n t m ain tenan t à l'éta t actu el du p rin cip e de l'oralité, on doit so ulig ner que les com missions d e p rép a ratio n d u C ode de p rocédu re civ ile de 1968 fu ren t inspirées p ar les av an tag e s de ce p rin cipe e t o nt bien v ou lu in tro d u ire son app licatio n dans to u tes sortes de litig es civils20. Leur systèm e é ta it évidem m ent cohérent, car ils on t en même tem ps p révu que, en ce qui co nc ern e la procédu re o rd in aire la plus im portante, c'est-à-dire d e v an t le tribu nal de g ran d e in stance, la p rem ière ph ase de cette procédu re d e v rait avo ir lieu d ev an t u n seul m em bre du tribunal, le juge in stru cteu r ou rapp o rteur, qui éta it égalem ent chargé de su iv re

18 Cour S p éc ia le Suprêm e 48/1982, 4è m e co nsidér an t; A ré o p a ge 131/1979, „ N o m iko Vim a" (A thènes ) 1979, 1095; „To Syntag m a" 1979. 637— 638; K e r a m e u s , „Diki" 1982. 616— 617.

19 C .proc.c iv. art. 178, 179.

20 V . rapports e t p r oc ès -v e r ba u x da ns l'éd itio n o ffic ie lle du M inis tèr e de la J u s tice s o u s le titr e P r oj e t d e p r o c é d u r e c i v i le II (1953) 14— 16, 56— 57, 179; IV (1956) 11, 81.

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la p ro céd u re21. Ce systèm e som bra p ra tiq u e m en t è cau se de l'accu eil p eu am ical q u ’il a reçu aussi bien de la ipart des ju g e s que des av o cats22. Les ju g es sont dep uis des décennies inh ab itu és à étud ier le do ssier de 1 al (aire a v a n t 1 audience, ce qui p riv e u n d éb at o ral d ’un e g ran d e p artie de son con tenu ; le do ssier n est d ailleu rs p as clos que se ulem ent après 1 audience. Les avocats, d a u tre part, sen ten t un ce rta in m alaise dev an t un jug e qui a égalem en t la m ission de les in citer à com pléter leurs a rg u -m ents ou conclusions.

La réactio n n ég ative des d eu x côtés de la b arre a m ené en 1971, à pein e tro is ans ap rès 1 in tro d u ctio n du Code de p ro céd u re civile, e sse n -tiellem ent à la su pp ression du ju g e in stru cteu r et au ssi à l'o ralité seu le-m en t facu ltativ e en p ro céd ure o rd in a ire23. Préciséle-m ent, l'o ralité obliga- to iie fut écartée sur la base d 'u n e rem arq u e dan s le rap p o rt d 'in tro d u -ction du décret-lo i p o rta n t la m odification respectiv e, selo n laq uelle la qualité de la ju stice ne souffre certain em en t p as à cau se d 'u n e p énu rie d o rateu rs-4. Quoi qu'il en soit, on ne p e u t réellem en t pas p arler a u jo u rd hui de débats o rau x en p ro céd ure ordinaire. C 'e st seulem ent d e v an t les ch am bres de cassatio n de la C our suprêm e q u 'u n d ébat oral est p rév u dans la loi25 et aussi réalisé en p ratiqu e. M ais — ch ose ca ra c-téristiq ue — d ev an t les m êmes cham bres de cassation la loi p révo it ég a-lem ent u n ju ge rap p o rteu r qui o u vre p récisém ent les débats en lisant son rap p o rt déjà déposé a u greffe-ce qui souligne d'aiilleurs la liaiso n interne, on se ra it p resq u e ten ter de dire: n écessaire, e n tre o rali té et p rép aratio n su b stan tielle du procès p a r l ’e n trem ise d ’un ju g e ra p p o r-teur.

Au -delà de la p ro cédu re en cassation , com me aussi des m esures d ’u rgence et qu elq ues p ro cé d u re s spéciales, les d eu x deg rés de ju ri-d ictio n ri-de fait, 1 in stan ce ri-d 'ap p el aussi bien q ue l’in stan ce ri-de p rem ier degré, s occu pent u n iqu em ent des m ém oires des p arties, c'est-à-dire des m ém oires de leu rs conseils; la soi-disant au dience pub lique s’est rédu ite en p ratiq u e au p ro no n cé des nom s des p arties et à la d éclara-tion orale de leu rs av o cats q u ’ils sont p résen ts et les rep résen ten t. On n ’ép ro uv e en g én éral p as la n écessité ou même le désir de faire accom -p ag ne r les ex-posés éc rits -p ar u n e -p laid o irie ou au m oins -p a r u n essai

21 Art. 296—-297 du te x te in itia l du C od e de pro cédur e c iv ile (loi de n é c e s s ité 44/1967).

î2 Cf. le rapport introd uctif du d é c re t-loi 958/1971, C o d e x N o m i k o u V l m a t o s (A thène s) 1971. 929 (930, 934 I s ou s art. 231), co m m e a u ss i la r ép o n se du P r ofe sseu r R a m m о s, „Diki" 1971. 628.

13 C .pro c.civ. art. 115 II, 242.

24 Rapport intr oductif p r éc ité (n. 22), p. 932 I so u s art. 100. 25 C .pr oc.civ. art. 574.

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de faire re sso rtir les po ints les plus im po rtants -si ce n 'e st que par égard pou r les collèg ues qui atte n d en t à la file pou r s'acq u itter de la même d éclaratio n lap id aire et vo ir ainsi leur audience pu bliq ue égalem ent term inée.

Je crois que ce déro ulem ent p ar excellence éc rit de la p ro cédu re se tro u v e à la racin e de l’atten tio n ex cessiv e aux question s de droit don t les jug em ents des trib un aux h elléniques font abo ndam m en t preuve, même en p rem ier deg ré211. En év itan t p ratiq u em en t la p ro cé du re orale et en en tra v a n t ainsi le dialog ue imm édiat en tre tribu nal, av ocats et parties, les jug es se m en ent euxm êmes, lors de la réd action de leur ju -gem ent, à u ne situ atio n où les q uestio ns juridiqu es, leur é ta n t évidem ent plus accessib les et tém oig nant en o utre de com p étence professio nnelle, laissen t tom ber un p eu de côté les q uestio ns de fait qui n ’ont pas eu le priv ilège d'u ne ap proche im m édiate et d 'un vrai dialo gue e n tre tous les intéressés. Il me sem ble que, ju stem e nt sous les con ditions h elléni-ques, u n ren fo rcem en t de l’élém ent o ral p o u rrait p e rm ettre u n e justice plus o u v e rte au x situ ation s réelles, plus atten tiv e au x v a ria tio n s inévi-tables des faits p e rtin en ts e t m oins p rop ice au x ab stractio n s ju rid iq ues qui n e son t pas to u jou rs sur le point.

Par co ntre, je n e vois pas un e relatio n nécessaire, ou même raiso n -nable, e n tre l'ad hésio n au p rin cip e de l'o ralité et la lim itation de la p reu v e testim oniale au -dessus d 'u n e ce rta in e v a le u r du litige. Le d roit helléniqu e, en s'ap p ro ch an t ici du Code civil français, a san ctio nné la restric tio n de la p reu v e testim on iale en faveu r de la p reu v e écrite. La lim ite actu elle se tro u v e à 60.000 d rach m es27, c'est-à-dire en viron 550 dollars des États-Unis. A u-dessus de cette valeur, co n tra ts et actes col-lectifs doivent, en principe, être prou vés p ar écrit. Quand-mêm e, la loi adm et plusieu rs exceptions. Non seulem ent dans les cas d ’im possibilité p h ysiqu e ou m orale de se p ro c u rer une p reu v e p a r écrit, mais aussi lo rsq ue il existe u n com m encem ent de p reu v e p ar écrit, lorsqu e le do cu m ent d ressé a été p erd u p ar h asard ou lorsq ue la n a tu re du contra t ou les conditions spéciales de la contran sactio n , no tam m ent en re la -tions com m erciales, ju stifien t la p reu v e testim on iale28. C ’est p récisé-m ent ce tte d ern ière excep tion qui a perrécisé-m is à la ju risp ru d en c e de récisé-m a-nier adro item en t l’ad m issibilité de tém oins. En to ut éta t de cause, s’agis- san t ici de l'adm issibilité d 'un ce rtain m o yen de preu ve, qui ne touche n u llem ent au m ode du d éro ulem ent de la p ro céd u re elle-même, on peut p arfaitem ent con cevoir la coex istence h arm o nieuse d 'un e lim itation a n a -logue de la p reu v e testim on iale avec l'ad o p tion du p rin cipe de l'oralité.

îe V. K e r a m e u s , H arm o nop oulo s (T hcss alo niqu e) 1984, 89 (93— 94). 27 C.proc civ. art. 393 I; décrot p r é sid e ntiel 354/1983 art. 1 V.

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IV. LA P A SSIVIT E DU JUG E ET LE RETARD DES PROCÈS

En revanche, la retraite esq uissée de l'o ralité fav o rise con sid érab le-m ent la passivité trad ition n elle du jug e en p ro céd u re civile, et cela par deux voies. Prem ièrem ent, p a rc e que c'est p rin cip alem en t dans un cad -re de débats o rau x que le juge a la possibilité p ratiq u e d ’in terv en ir et d ’aider raiso nn ablem ent les p arties à clarifier leurs po sition s ou à com -p léter leu rs conclusions. M ais enco re, deuxièm em ent, -p arce qu e d an s un systèm e de procéd u re écrite le ju ge env isag e la tâche d 'étu d ier les d on -nées du litige, comme au ssi le dossier, se ulem ent ap rès la clô tu re des débats ou de l'aud ien ce publique, c'est-à-dire à un m om ent où il ne reste plus de possibilité ou de tem ps u tile po ur u n seco urs à la form a-tion des points de v u e des parties.

En ce qui con cern e la position du juge en v ers les d iv ers élém ents de fait ou de drolit qui co n stitu ero n t le fondem ent du ju gem en t, le Code de pro céd ure civile co ntien t u n e réglem entatio n p articu liè rem en t claire. Dans le dom aine des faits, le tribu nal est p resq u e entièrem en t lié par les allég atio ns resp ectiv es des p a rties29. Il ne peut p ren d re en con sidé-ratio n que les faits que les p arties lui ont dû m ent soumis, sans av oir même la faculté de les indu ire à co rrig er ou à com pléter leurs a sse

r-tio n s30. Les ex cepr-tio n s à cette règle fo nd am entale sont assez restrein tes. Il s'ag it d'u ne p art des conditions de recev ab ilité qui do ivent être e x a -m inées p ar le tribu nal -mê-me d'office31, d 'a u tre p art de quelques, très peu en réalité, situ ation s de fait m atérie’les, telle l'ex p iratio n d ’un délai exclusif32, qui sont ég alem ent dispensées du besoin d 'être propo sées u niqu em ent p ar les parties.

D'une passivité sim ilaire est qualifiée aussi l'attitu d e du ju~e vis-à- -vis du déro ulem ent p ratiq u e des actes de procédure. Ici la règle e st éga- lem ent l'abstinen ce quasi to ta le du trib unal par co n traste au x parties, aux soins de la plus d iligente d esq uelles est confiée l'év olutio n du p r o -cès étape par é ta p e 33. Même e n m atière de voies de reco urs, qui sont exercées p ar dép osition d 'u n docu m ent introd uctif au greffe du trib un al qui a rendu le ju g em en t attaq u é (iudex a quo), la rem ise de ce do cu -ment. au greffe de la co ur d'appel comme aussi sa no tificatio n à l'intim é

C .pro c.civ. art. 106.

30 V . C .p roc.civ. art. 227, com m e il a é té ré d uit ap rè s la m od ifica tion po r tée par le dé c re t-lo i 958/1971. Cf. a us s i art. 236.

S! C .proc.civ. art. 73. C .civil art. 280. '8 C .proc.civ. art. 108.

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rep o sen t totalem ent sur l'in itiativ e de la p artie la plus diligente, sans q ue le ju ge p uisse jam ais rem édier à u ne om ission à ce su je t34.

C 'est sur le dom aine de la p reu v e que com m ence à se d essin er un e so rte d 'éq uilib re p a rtiel e n tre trib un al et p arties. La règ le g én érale reste to u jo u rs que la produ ctio n des m o yens de p reu v e dépend égalem ent de l'in itiativ e des p a rties35. Il y a, quand-mêm e, de m oyens de preuve, tels l'ex p ertise, la d escen te su r les lieux et l’au ditio n de p artie s en guise de tém oins, qui p eu v en t être relev és p ar le juge d'office3". Même en m atière de p reu v e littérale, le ju ge peut tou jou rs o rdo nn er la production de tel ou tel docum ent, toutefois sous la cond ition d 'u n e d em ande de la p artie in téressée37.

Finalem ent, la région en tiè re des qu estion s de d ro it con stitu e le cham p de prédilectio n de la p ro p re in itiativ e des m agistrats. Je ne me réfère évid em m ent pas seulem ent à la rech erch e, l’in terp rétatio n et l'a p plicatio n du d ro it écrit in terne, qui ap p a rtie n n e n t g éné rale m en t à la p r o p re activ ité judiciaire. M ais le Code helléniqu e rése rv e le même tra ite m ent procédu ral égalem ent au d ro it étran g er, aux cou tum es e t aux u sa -ges dans les affaires38. G roup e plus im portant que les deux au tre s catégo ries en vu e du dévelo pp em ent contem p orain des relatio n s ju rid i- crues in tern ation ales, la m asse des droits étra n g ers est ainsi soum ise à l'activ ité libre du juge, qui p eut s’en pro cu rer la con naissance de to u te so u rce qui lui p ara îtra it convenab le. La violation d ’une règ le de fond q uelcon que de d roit étran g er o u vre aussi le reco urs en cassation sous le m êm e chef et dan s la même éten d u e qu e la v io latio n de la loi in tern e30.

Sous le tableau, n atu rellem en t assez simplifié, du d ro it helléniq ue qu e j'ai tenté de vous présen ter, on p eut légitim em ent s’in te rro g er si l ’on doit y d iscerner u n e des raiso n s du retard e m en t considérab le des procès. On ne le croit pas pou r la p lup art en Grèce. Je p artag e plus ou moins ce tte opinion qui n 'e st pas p rép arée à ren d re la passivité du iuqe co upable de la len teu r ex cessiv e de la procédure. Plus précisém ent, je ne pen se pas q u ’on serait à même d 'accé lerer la justice civ ile en sup prim ant, p ar la voie législative, les disp ositions serv a n t de base à la p assiv ité du juge. Je v ais essa y er d 'ex po ser b rièv em en t les deux

34 C .proc.civ . art. 498. 35 C .pro c.civ. art. 106.

315 C .proc.civ. art. 368 I, 355, 416. 37 C .p roc.c iv. art. 232 le , II. 38 C .proc.civ. art. 337.

59 Sur со problèm e, d'un point de v u e com paratif, cf. I. Z a j t a y , T h e A p p l i c a -tio n оl For eign Law, [dans:] In te r n at ion a l E n c y c l op e di a ol C o m p a r a t i v e Law, v ol. III, ch. 14 (1970) nos 25— 40.

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raiso n s qui m 'ind iq u ent cette app ro che, si l'o n v e u t plu tôt pessim iste. En prem ier lieu, les nécessités et les possibilités tech niques, le co rps en tier de l'in frastru ctu re ad m in istrativ e et financière de la procéd ure civile, sont au jo u rd 'h u i tellem en t consid érables q u'o n p ou rrait, g râce à leu r aide, o bten ir u n h au t d egré d 'accélération . A v ec de bâtim en ts de justice m odernes, avec l'u tilisatio n des tech niqu es m od ern es d 'e n re -g istrem en t imm édiat, avec un -greffe com posé de fo nction naires in stru its et com pétents on p o u rrait arriv e r à de résu ltats fo rt m éritoires. T ou tes ces m étho des se situ en t m anifestem ent sur le n iveau peu élevé de la p u re app licatio n du d roit ju diciaire. Elles son t in d épen dan tes des m a-xim es e t des princip es fond am entau x de la p rocéd ure. Elles n'o n t besoin d 'au cu n e réform e législativ e, com me aussi au cun e réform e lég islative ne sau rait les ren d re su perflues. O n en a eu am ple exp érien ce en Grèce, lorsq ue la pro clam ation d 'u n e activ ité plus larg e du jug e par le Code de p ro cédu re civ ile de 1968 a été d éjo uée ju stem en t p ar de m anq uem en ts m atériels e t techn iq u es40. M ême au jo u rd 'h u i, un fac teu r p a rticu lière -m en t i-m portant de la len teu r des procès civils tie nt au fait, qu 'o n p ren d trop de tem ps pour faire tap er et no tifier les jug em ents déjà rend u s et prononcés. Or, il est év id en t que ce tem ps-là ne p eu t ê tre recracmé g râce à aucu n n ouv eau p ro jet de Code de p rocédu re civile, voit-il des plus nob les am bitions et de la plus g ran d e envercjure. M ais il me p a ra ît qu 'il existe encore un e autre, plus profonde, raiso n à la base de l'in se n -sibilité du tem ps nécessaire pou r re n d re ju stice en face de réformes procédu rales p ro p rem en t dites. Dans plu sieurs pays, la passivité du juqe ne se conçoit pas seulem ent comme u n e attitu d e bien sûr léqitim e m=>is lim itée strictem en t au x fo ndem ents in tellectuels de son iu aem ent. Elle se v oit plutôt comme le pe nd an t nécessaire à l'im p artialité et à la n eu -tralité des m agistrats. On crain t no tam m ent q u 'u n e in terv en tio n active du iuae au dérou lem ent du procès puisse favo riser un e p artie au d étri-m ent de l’autre. On crain t enco re que le iuae ne finisse p ar d even ir l'av o cat des av o cats des parties, en s’élo inn ant ainsi de sa p ro p re m is-sion qui le v eu t en to ut cas situ é au-d essu s de la mêlée. Ce m ode de vo ir les choses est ex trêm em en t répan du en Grèce41. Person nellem ent, je n'en suis pas persu adé. Si l'on fait — et l'on doit faire — confiance au iune en m atière des v a leu rs les plus élev ées de la vie sociale, on p o u rrait et on d ev rait éten dre cette confiance éoalem en t au traitem en t procéd ural des p arties comme aussi à la co n naissan ce de ses prop res

4» Cf. R ri m m o s, „Diki" 1971. 609 (614— 615, 620).

41 V. la po sitio n du pr oblè m e par В e y s, P r oc é du r e c i v i l e I b (A th èn es , 1973), art. 106 V 7 p. 545— 546. Cf. a us si, pour l e droit de la R épu blique fé d ér ale d 'A llem agn e, l'ap préc iation de L ü i p о 1 d, [dans:] S t e i n J o n a s ( L e i p o l d), K o llem llem e n

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confins. T out ce qu 'il faut c 'e st la p rise en co nsid ération sérieu se du p aram ètre tem ps dans le d éro ulem ent du procès. Comm e l'a dit Immi-n e Immi-n t ju riste allem aImmi-nd Rudolf BruImmi-ns, le tem ps coImmi-nsacré au procès, c 'est du tem ps p erd u 42. La gé nératio n n ou v elle des m ag istrats d ev rait s'a c -cou tu m er à cette co nception du tem ps comme co efficient im p o rtan t e t irrem p laçab le p our u n e ju ste év alu ation de la p rocédure. Je v ois ici u n e lacu ne dans nos systèm es d 'éd ucatio n ju rid iqu e et judiciaire, qui doit être com blée dans le futur le plus proche.

V. LA PRO CÉDURE O RDINAIRE EN SES RELATIO NS AVEC LES PRO CÉDURES SPÉCIALES

ET LES AUTRES BRANCH ES JURIDICTIONNELLES

En v e n a n t m ain ten an t aux relatio n s actuelles e n tre p ro cédu re o rd i-n a ire et p rocédu res spéciales ou même au tre s b rai-n ches juridictioi-ni-n elles, je v o ud rais sign aler trois v o lets du problèm e: (a) la su b stitu tion p ro g ressiv e de la p ro cédu re des m esures p ro v iso ires ou de qu elques p ro -cédures spéciales à la p ro céd u re o rdinaire; (b) l'efficacité de la concilia-tion et de l'a rb itra g e comme form es altern a tiv es d'accès à la justice; et (c) le dév elo ppem ent récen t des trib u na ux adm in istratifs e t de leur compétence.

(a) La p ro céd ure des m esures pro viso ires se distin gu e en droit h ellén iq ue su rto u t p ar la clôture imm édiate du débat, ap rès u n e seule audience, p ar l'adm issibilité de tous élém ents de p reu v e con ven ables et p ar l'im po ssib ilité d 'o u v rir des vo ies de reco urs co n tre le juq em en t4*. Ces tro is ca ractéristiq u e s m ilitent to ut d'ab ord en fav eur de la célérité, m ais aussi, dans un ce rtain degré, en faveu r d 'u n e plus v a ste sou rce de la conviction intim e du juge. Ce so nt ces av an tag e s qui on t cond uit le lé -g islateu r à étend re la procéd ure des m esures p ro v iso ires su r des Jitiqes. tels la fixatio n p ro v iso ire de la co m p en satio n à cau se d 'e xp rop riatio n fo rcée44 ou div erses qu estion s lors de l'exécution des jugem ents, oui ne co n stitu en t pas, p ar leu r p ro p re nature, de m esures p ro v isoires45. Le léq islateu r est en train de g én éraliser le reco urs à c ette procédu re rap id e pour rém éd ier à la len teu r de la v én érab le procédu re ordinaire. On p o u rrait p a rler d 'u n e su b stitu tion ram pan te des m esures p rov iso i-res à l'in stru ctio n rég u lière des litig es46. Les m esui-res p rov iso ii-res co n

tri-42 B r u n s , Z i v il p r o z e s s r e c h t. Eine s y s t e m a t i s c h e Dar st ellung* (1979) no 22 b. 43 C .pr oc.civ. art. 690, 691 I, 699.

44 D éc r et-loi 797/1971 art. 18.

45 Cf. R a m m о s, „Dikl" 1971. 722 (sous art. 979), 725 (sous art. 1020).

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b u en t aussi d 'un a u tr e po int de v u e au sou lag em ent des procès o rd in aires. C ar il a rriv e assez so u ven t q u 'u n e m esure prov iso ire, o rd on n ée en tem ps con venab le, é carte p ratiq u em en t ou ren d peu désirab le l'o u v e r-tu re d 'u n e p ro céd ure ord in aire.

Encore plus fortem ent à n o ter est, à cet ég ard , le d év elo ppem ent sp ectacu la ire des p ro céd u res spéciales p ro p rem en t dites, gui d on n ent u n e solu tion définitive au litige sans p o u rta n t l'alo u r d ir de to u tes les su btilités et les len teu rs in év itables de la p ro cédu re ordin aire. Il y en a p articu lièrem en t deux, celle co n cern an t les d ifférends du d ro it de tra v a il47 e t celle p erm e ttan t la restitu tio n rap id e des cho ses lou ées48, qui ont débordé, p ar l'in te rv en tio n réitérée du lég islateu r, leu r pro pre cham p d'ap plication et régissen t au jo u rd 'h u i u n e gam m e v a ste et varié e de différends privés.

(b) Par co n tre, ni la con ciliation ni l'a rb itra q e n e jo u en t e n Grèce un role im po rtant dan s l'essai de faciliter ou de re n d re plus efficace 1 accès à la ju stice. La conciliation, facu ltativ e ou m êm e dan s certain s cas ob lig atoire, est réqlée am plem ent dans le Code d e pro cé du re civ ile4*. Pou rtant, elle est rarem e n t ap pliquée. J'e n vo is tro is raiso n s prin cip ales: la c ra in te des av o cats q u 'u n e te n ta tiv e de co nciliatio n p uisse le u r im pu-ter, de la p art de leu r client, le ren ro c h e d 'u n e d éférence trop rap ide ou obscure aux p ositio ns de l'ad v ersaire; la crain te des juqes q u'u n e ten tativ e de con ciliation puisse leu r faire p erd re l'imacre inattacruable d u ne n e u tralité et im p artialité abso lues -ou, du moins, p e rd re du tem ps p récieu x si la te n ta tiv e n 'a p as d e succès; fin alem en t aussi, com me je l'ai m ention né plus haut*®, les frais judiciaires, ten u s extrêm em ent m o-destes. n 'e n tr a v e n t p ratin u em en t pas l ’accès à la justice étatiq u e et en lèv en t ainsi un e propension, ailleu rs fréquente, à la conciliation.

° a u ^rie P a rt, le rec o u rs â l'arb itra q e e s t de p lu s e n plus p ratiq u é en Grèce, même en deh o rs des relatio n s comm erciales*1. M ais cela ne

g ri e c hi s c h en Z iv i lp r o z e s s o r d n u n g , G ed äc htniss chr ift Emm. M ic h c la k is (A th èn es ) 1973, p. 411, 433 — E tudes jur id iqu es I (T h ess alo niqu e) 1980, p. 427, 450.

47 C .proc.civ. art. 663— 676. 48 C .proc.c iv. art. 647— 662.

4* V. K e r a m e u s , T he U s e o l C on c ili at ion to r D i s p u te S e tt le m e n t. A R epor t on G r e e k La w, „ R ev ue h e llé n iq u e de droit intern ationa l" (1979) 32, p. 41— 53 — E tudes ju rid iqu es (s upra, n. 46), p. 63— 77.

5(1 Sup ra, dans le t e x te s o u s II 5 in f.

51 Pour un e v u e d'e nse m ble du droit h e llén iq u e de l ’arbitrag e e n la n g u e s autres qu e le gr ec, v., sur le droit a ntérie ur au n ou v e au C od e d e pro céd ur e c iv ile , B c o n o - m o p o u l o s , dans le v o lu m e A r b i t r a g e in te r n at io na l c o m m e r c i a l (Paris, rapporteur gé né ral: P iete r Sanders) I (1956) 270— 323; sur le droit a c tu e l F o u s t o u c o s , L'arbi-t r a g e — in L'arbi-te r ne e L'arbi-t i nL'arbi-t er na L'arbi-ti on a l — e n dr oiL'arbi-t p r i v é h e l lé n iq u e (1976); K e r a m e u s ,

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v eu t pas n écessairem ent d ire q u 'u n e accélératio n de la ju stice s’en d é-duit. C ar les cas d 'o u v e rtu re d 'u n reco u rs en nullité de la sen ten ce a rb itrale sont assez larg em en t définis dans le cod e52, et en core plus la r g e -m ent appliqués en pratiq ue. Il s'en suit q u ’un procès o rd in aire à trois instan ces ju sq u ’ à la C our de cassatio n s'attac h e assez so uv en t à la p ro céd ure arb itrale pour en co ntrô ler la régularité, ce qui ab ou tit à un ralen tissem en t év id en t de la solu tion définitive du litige.

(c) C 'est d 'u n tou t a u tre côté q u'u n allégem ent con sid érable est v en u au secou rs des trib un au x civils. Ju sq u 'en v iro n aux an nées ’60, les trib u n au x civils é taien t le juge commun égalem en t po ur les diffé-ren ds ad m inistratifs53. La seule ju rid iction pu rem ent ad m in istrativ e éta it le C onceil d 'È tat fondé en Grèce en 1929, qui s'occupait, dès le début, p rincip alem ent des reco u rs en a n nu lation des actes ad m inistratifs. Or, le q u art de siècle d ern ie r a su être tém oin non seulem ent de la création de to ute un e h iérarch ie des trib un au x ad m in istratifs mais au ssi de l'élar- qissem ent de leu r com pétence sur tous les litioes de d ro it a dm in istra-tif, qui est en train de s'acco m p lir de nos jo u rs54. On p eut do uter, si le dévelop pem ent, su r u ne échelle p resque égalem ent v aste et ramifiée, de deu x jurid iction s o rd in aires, l'u n e civile ou de dro it priv é en qénéral, l'au tr e de d ro it ad m in istratif m ais aussi u ne ju rid iction d e d ro it com -mun, est v raim en t n écessaire p our un pay s avec u n e p opulation et des ressou rces restrein tes. Perso nn ellem en t, je tends à p a rtaq er des do utes analog ues. T ou jo urs est-il que les trib un au x civils en su rg issen t libérés d 'u n e g ran d e p artie d u fard eau jurid iction nel qui leu r éta it jusqu' à p ré-sen t imposé.

VI. IND IV IDU ALISME ET RA T IO NA LISA TIO N D A N S LA PRO TECTIO N JUDICIAIRE

Presq ue chaqu e en qu ête ju rid iq u e con tem poraine finit p ar s'in te rro -g er su r la délim itatio n ex acte e n tre le besoin de p ro tectio n des insti-tutio ns en tant que telles et les exig en ces de la ju stice au cas individuel. P r o b le m e d e s gr i e ch is c h en S c h i e d s v e r la h r e n s r e c h ts aus r e c h t s v e r g l e i c h e n d e r Sicht, „Z eits ch rift für Z iv ilp r o z es s ” 92 (1979), 413— 431.

51 C .proc.civ. art. 897.

s3 V . surtout V e g 1 e r i s, Le c o nt r ôl e ju r i d ic t io n ne l d e l'a dm i nis t r ati o n I (A th è-nes ) 1946.

54 P rinc ipale m en t en vertu des lo is 702/1977 art. 1— 8, 33, 36, et 1406/1983 art. 1—12.

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e n tr e „ rin stitü tio n en sch u tz" e t la ,,FaHgerechTigkeit"5S. En sub stan ce, il s'ag it de la lu tte é te rn elle e n tre la sû reté, p a rticu lière m en t la prèv isib i- lité ju ridique, et l'ad ap tatio n sub tile de la ju stice aux signes ind iv idu els du cas donné. La p ro céd u re civ ile ne p eu t pas éch app er à cet an tag o -nism e inh érent à la p ensée ju rid iq u e la plus alerte. N o tre épogu e m arche

év id em ent sous l'éto ile de l'asp ira tio n à u n e o b je ctiv ité aussi é te n d u e et prévisib le que possible. Dans ce m ou vem ent se situ en t la rég le m e n ta-tion to u jo u rs plus lon gu e et d étaliée des codificata-tions pro cédu rales, l'élabo ratio n ju diciaire de certain s m otifs-ty pes gui se rép èten t so uv ent e t constitu en t, même dan s de systèm es ig no ran t la fo rce o b lig ato ire de précédents ju diciaires, un bloc de ju risp ru d e n ce fo rm ellem en t in dicative m ais p ratiq uem ent éq u ivalen te aux disp ositions de la loi; enfin, l'in tro -du ction accen tuée d 'ex p édients électro n iq u es et même d 'o rd in a teu rs aux m écanism es p rocéd urau x.

N éanm o ins, il reste to u jo u rs un n o y a u irréd uctib le d 'a c tiv ité in ti-m eti-m ent hu ti-m aine e t n écessa ireti-m en t ind iv id uelle qui n e sa u ra it ê tre tran sm ise à aucu n o rd inateur. C ette activ ité p ar ex cellence p erso n ne lle em brasse l'in te rp réta tio n du d ro it et la lib re ap p réciatio n des preuves. Même aucu n code ne p eut raiso n n ablem en t d ispen ser le juge de la n é-cessité de faire u n choix libre, donc p erso nnel, e t de la respo nsab ilité ju rid iqu em ent p eut-être im po ndérable m ais quand-m êm e consciem m ent accab lante, qui s'e n déqaqe. Dans le cham p de l'in tim e conv ictio n du iuae, auquel nu lle réq lem entation , léaislativ e ou autre, ne sa u ra it péné-trer, ou p o u rrait p a rler de la „décodification '' du d ro it de la procédure. C ar tout d roit et to u te codification ont leu rs p rop res lim ites ta n t à l'éoa rd de qu alités in trin sèqu em ent h um ain es que vis-à-vis des réalités des cho-ses.

Reçu par la R éda ction U n iv e r s ité d 'A th ène s

de „F olia iuridica" en 1984

K o n s lar ili nos D. K e r a m e u s

KILKA AK TUA LNYC H K W ESTII

Z ZAK RESU GRECKIEGO P O ST Ę P O W A N IA CYW ILNEG O W UJĘ CIU P O R Ó W N AW C ZY M

G recki k o d e k s po s tę p o w an ia c y w iln e g o n a le ż y do k o d e k s ó w n a jn o w s z y c h , w s z e d ł bo w ie m w ż y c ie WR w r ześ niu 1968 r. Z god nie z g rec k ą tra d y cją k o n s ty tu c y jn ą , o b e cn ie o b ow iąz u ją c a K on s ty tu cja z 1975 r. z naczn ą lic zb ę , bo p o ło w ę s w o ich

prze-55 V ., par e x em p le, K e r a m e u s , I n s t i tu tio n e n s c h ut z un d F a llg e r e c ht ig k e it in d e r z i v i lp r o z e s s u a l e n Z us l ä n d ig k e it s o r d nu n g . R e c h t s v e r g l e i c h e n d e B e m e r ku ng e n, F ests chrift R a m m os (A thènes) 1979, I 367— 397; „E tudes juridiques" [s upra, n. 46), p. 33— 62.

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p is ó w (60 na 120) p o św ię c a or g an iz ac ji są d o w n ic tw a oraz p os tęp o w a n iu sąd ow e m u . M im o ś w ie ż y c h dat obu us ta w , w kr ę ga ch ak ad em ick ic h , w pr ak tyc e, a ta kż e w le g is la ty w ie to c z y s ię ży w a d y sk u s ja nad reform ą p o s tęp ow a n ia c y w iln e g o . D y -sk u s ja ta dop row adziła do p e w n y c h zm ian w k o d ek s ie, jak r ów nie ż do po w o ła n ia przez m inistra s p r a w ied liw o ś ci w o k r e sie po 1978 r. k o le jn o trze ch ko m isji z zad a-niem opr ac ow a nia projektu gr un tow n e j reform y ko d ek su . W maju 1984 r. m iniste r s p r aw ie d liw o śc i pr ze dłoż ył pa rlam entow i na jn o w s z y projekt do ść zres ztą og r a ni-c zon e j n o w e liz a ni-cji pr z ep is ów g r e ni-c k ieg o p os tęp o w a nia ni-c y w iln e g o .

Sp ośró d sz ere gu k w es tii p o d n ie sio n y c h w w y ż e j w sp o m nian ej d y s k u s ji w pracy z o sta ło p rz e d sta w ion y ch p ię ć p rob lem ó w m a jąc yc h z n ac z e n ie p o d sta w ow e, a jed no -c z e ś n ie w y s tę p u ją -c y -ch w w ielu sy s te m a -c h pra w n y-ch, in te r e su ją -c y -c h zatem z prawno- p o ró w n a w cz e g o punktu w id ze nia. Są to problem y na s tęp ują ce : 1) K o ns ty tu c y jn o g w a -ran cje or g an iz ac ji s ąd ow n ictw a i w ła ś c iw e g o p os tęp o w a n ia s ą d o w e g o ; 2) A k tu alny sta n z a sa dy u s tn o ś c i i je go r epe rk usje; 3) B ier noś ć sądu i p r z e w le k ło ś ć p o s tę p o -w a nia ; 4) S to su n ek p os tęp o -w an ia z -w y k łe g o do p os tęp o -w ań s z c ze g ó ln y c h i in n ych ro dz ajów są d o w nictw a; 5) In dy w id u aliz ac ja i r ac jon a liz ac ja o c hr o n y są d ow ej.

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