Bogdan Suchodolski
On a p rév u dans le program m e d u Sym posium q u ’u n ra p p o rt de sy n thèse soit présenté p e n d an t la séance de clôture. E t m e voilà d ev an t cette tâche tellem ent difficile! Bien s û r — m ais c ’est p lu tô t u n plaisir q u ’un devoir intellectuel — il fau t rem ercier îles p articip an ts et je le fais chaleureusem ent.
Nous, les organisateurs, nous sommes tr è s reconnaissants à tous ceu x qui, ven ant de loin et re sta n t ici presque enferm és p en d an t cinq jours, o n t bien voulu p articip er a u x activités de n o tre Sym posium . Je voudrais rem ercier to u t p articulièrem ent les rap p o rteu rs qui o n t donné u n contenu intellectuel à n o tre rencontré. C’est grâce à le u r com pétence que ce Symposium peut en reg istrer son succès. Je voudrais rem ercier de m êm e tous ceux qui o n t bien voulu in te rv e n ir p en d an t les séances et, peut-être, p end an t les prom enades. Ils o nt enrichi nos conceptions communes, m êm e s ’ils o n t parfois dispersé les certitu d es que nous avons cru bien fondées. Mais les rem erciem ents ce n ’est pas encore u n rap p o rt de synthèse. Comment donc faire u n tel rap p o rt? J ’ai r é fléchi longtem ps en m e dem andant ce que je devais idire. Mais je n ’aboutis à au cu n résu ltat; au contraire, la chose m e paraissait de plus e n plus 'Compliquée.
Dans cette situ atio n précaire, j’avais pensé que la m eilleure solution serait, peut-être, d ’a ttire r v o tre atten tio n su r le problèm e m éthodolo gique. On sait q u e sd les trav a illeu rs scientifiques n e réu ssissent pas d’analyse des idées ou des choses, ils discutent la méthodologie. Eh bien, j ’ai pensé que je p o u rrais m e sauver en so rtan t des difficultés p ar la p o rte d e la méthodologie. J ’avais posé alo rs la question: q u ’est-ce que faire u n rap p o rt de synthèse d ’u n Symposium?
Le Symposium se term ine, il devient alo rs u n passé; il e n tre donc dans l’histoire. De nos tra v a u x re ste ra la docum entation; on la g ard era dans les archives, une fois p eu t-être elle deviendra l ’ob jet d’une re cherche historique pour quelqu’un; on p ourra p eu t-ê tre p rép arer une thèse
ou bien passer les exam ens grâce aux m atériaux que nous laisserons.
DISCOURS DE CLOTURE
308 B o g d a n S u c h o d o ls k i
Mais, est-ce vrai que n o tre Symposium devient le passé? En aucun cas. Les idées que l’on a lancées pen dan t les séances subsistent et sub sistero nt à vivre dans nos esprits, dans nos cerveaux. O n a discuté ici de la sim ultanéité et on a dem andé quand l’histoire commence? Et voilà une réponse contradictoire: n o tre Symposium devient Ile passé e t reste dans l’actualité. Il ap p artien t a u passé et il ap p artien t à la contem po- rainéité. Il peut être tra ité du point de vue historique p u isq u’il devient le passé, m ais il ne peut p as ê tre traité ainsi puisqu’il reste le présent!
Est-ce que l ’on p e u t résoudre cette contradiction? Ici le méthodologue cherche l ’appui des philosophes. Vous voyez com ment peut-on compli q uer u n ra p p o rt de synthèse, comment peu t-on s’évader d ’une situation difficile. Mais voyons ce que dira Ile philosophe? Les philosophes aim ent beaucoup an aly se r la notion d u tem ps et ils disent q u e la notion du temps présen t p e u t avoir deux significations différentes. Le tem ps p résen t c’est le tem ps qui m eu rt en devenant le passé. Mais le tem ps p résen t c’est aussi le tem ps qui engendre l ’avenir.
J e préfère cette deuxièm e définition. Elle donne la possibilité de faire une perspective. Et c ’est bien céla q u ’il nous faut. S’il y a des difficultés pour faire une histoire on peut m ontrer la perspective! Et je voudrais vous encourager au x réflexions de perspective. Nous avons discuté de différents problèm es — q u ’est-ce que nous devons faire?
Je crois qu ’il serait opportun de 'discuter ici, av an t d e se séparer, des projets possibles de nos prochaines rencontres. Il existe toujours une possibilité d’organiser un sym posium dams différents pays; nous au ro n s en 1965 n o tre Congrès International. D ans le program m e prélim inaire de ce congrès nous avons p rév u certains symposiums.
Nous avons pensé que sera intéressan te et utile une discussion con cern an t le développem ent de la science m oderne traitée du point de vue d ’une connaissance approfondie des tendances actuelles de ce déve loppem ent. Ce so n t les problèm es de la naissance des disciplines, les problèm es de l ’intég ratio n des différen tes sciences, les problèm es de la “fro n tière”, les problèm es des sciences “m ixtes” etc. Si l ’on v eu t m ener une politique scientifique efficace, il fau t prévoir, dans les grandes perspectives a u moins, le développem ent fu tu r de la science. P e u t-être l’histoire des sciences p o u rra aid er à com prendre m ieux les tendances de l ’évolution scientifique. Nous avons pensé aussi à organiser une discussion s u r les (problèmes m éthodologiques communs aux sciences n atu relles et sociales.
Voilà les problèm es de la perspective. Et c ’est s u r ces problèm es que les org anisateurs de ce Symposium ont vo ulu encourager la discussion.
A près le discours d u professeur Suchodolski ont p ris la parole: B . M. K edrov, D. J. de Solia Price et V. Ronchi, pour rem ercier les organi sateurs et exprim er leur contentem ent d e résu ltats du Symposium.