[Je voudrais m'arrêter seulement...]

D iscussion ₄₇ B. Suchodolski

J e voudrais m ’a rrê te r seulem ent s u r le problèm e cen tral et n o tam ­ m en t celui: est-il ju ste de proposer une conception aussi vaste de l’histoi­ re .d e la science? Les m em bres de la discussion ont fait des réserves p ra ­ tiques e t théoriques. Du point de vue p ra tiq u e p eu v en t évidem m ent su rg ir des difficultés dans la form ation des spécialistes dans le dom aine de l’histoire de la science conçue dans u n sens p lu s élargi. M ais il ne f a u t pas oublier que d éjà dès nos jours l’h istoire de la science se tra n s ­ form e, dans u ne certaine m esure, en histoire des sciences et que p erso n ­ n e ne p eut tra v a iller en m êm e tem ps (ni d o n n er de cours) s u r l’histoire des m athém atiques e t l'h isto ire d e géologie ou l ’histoire de chimie. V u q u e dans l’h isto ire de la science la spécialisation s ’effectue de to u te façon il n ’y p as d’obstacle p o u r classer aussi parm i ces diverses spécia­ lités l’histoire des disciplines sociales. D ans l ’organisation u n iv ersitaire il fau d rait alors prévoir 'les différents cours d e H’hisitodre d es sciences a u x diverses facultés.

Du point d e vue théorique on a justem en t signalé q u e l’h isto ire de la science ne p eu t p as se tran sfo rm er en sociologie de la science ni en psychologie de la science quoiqu’elle d ev rait aussi p re n d re e n considé­ ra tio n ces aspects de la science. J ’ai m o n tré cette problém atique comme assez im portante quoique je sois disposé à reco n n aître qu ’elle d ev rait constituer d’objet d e recherches de divers spécialistes et no n seulem ent de celles d ’un historien de 'la science. Toutefois, c’est l ’historien de la science qui devrait organiser cette coopération scientifique des divers spécialistes car, autrem ent, il ne p o u rra pas com prendre le développe­ m e n t même de la science. Il est vrai que l’historien de la science d ev rait s’occuper de Ha science elle-m êm e e t n o n de ses conditions m ais il doit les connaître pour bien com prendre la science donnée dans u n e période donnée. .

Le postulat de recherches su r le développem ent de la science elle- m êm e ne déterm ine pas encore exactem ent le program m e des recherches de l ’histoire d e la science. C ’est .pourquoi d ’u n e g ran d e valeu r pour nous so n t les énonciations de la discussion m o n tran t l’im portance de la dyna­ m iq u e d u développem ent e t d u passage d ’u n e étap e à aine a u tre p lu s haute, de m êm e que l’im portance d u changem ent de la fonction sociale de la science. L es recherches dans ces deux domaines p e rm e ttro n t de d o n n er une généralisation im portante p our des nom breuses ou p o u r to u tes disciplines. De cette m anière se ra fix ée l’u n ité de l’histoire de la science quoique sa différenciation va, se développer.

L ’unité d evrait concerner l’histoire des sciences, l’h isto ire des sciences sociales inclue. J e n e crois pas q u ’il soit nécessaire d’élim iner de l ’h isto ire de la science l’histoire des sciences sociales. N on seulem ent dans le passé ces deux dom aines étaien t étroitem ent liés, ils sont liés aussi

48 O b je t e t p ro b lèm es de l’histoire de la science

au jo u rd ’hui. Il convient aussi rap p eler les paroles de M arx prévoyant u n ra p p o rt de p lu s en p lu s étro it en tre les sciences e t les le ttres à l’epo- que lorsque la n a tu re deviendra plus hum aine et l’hom m e plus naturel.

J e voulais m on trer dans m on ra p p o rt les (perspectives du développe­ m ent de l’histoire de ,1a science. J e sails bien que le p résen t nous trace certaines limites, p o u rtan t il ne fa u t pas se b o rn e r à v oir uniquem ent l’état des choses existant actuellem ent, n fa u t savoir comment le modi­ fier e t reco nn aître la direction 'des changem ents.

En o utre ont p ris la parole m ais n ’ont pas envoyé leurs contribu­ tions: M. Daumas, A. A. Z vorykine.