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Considérations sur les cours d'histoire des sciences

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O R G A N O N 3(1966) ENSEIGNEMENT DE L’HISTOIRE DES SCIENCES

W aldemar Voisé (Pologne)

CONSIDÉRATIONS SUR LES COURS D’HISTOIRE DES SCIENCES

Les économistes prévoient que, d ’ici tre n te ans environ, 85% de la population active sera em ployé dans des activités qui conviennent m ieux à l’esprit d it “scientifique”. Avec une m en talité nouvelle l’homme fu tu r étudiera aussi bien la n atu re que les sociétés. Et c’est pourquoi l ’avenir est à l’enseignem ent à la fois technique et hum aniste. D ans une société où peu a été fait pour arm er les générations suivantes, il nous fau t m odifier une double form ation existante: technique et littéraire, en m et­ ta n t l’accent sur la cu ltu re générale.

Il semble que l’histoire des sciences p eu t s’acq uitter de cette tâche, à condition q u ’elle devienne une sorte d ’histoire du développem ent in ­ tellectuel de l’hum anité. Ainsi conçue, elle au rait comme b ut de faire com prendre les origines, la cristallisation et les transform ations de la pensée hum aine dirigée vers la découverte des faits et des lois concer­ n a n t la n atu re et la société.

J e voudrais présenter ici deux schémas d ’un cours d ’histoire des sciences. Le prem ier schéma correspond au “program m e m axim um ” et le deuxièm e au “program m e m inim um ”.

L ’histoire de la science conçue comme une des disciplines de la science générale de la culture, ne peut être form ée d ’après ses divers domaines tels que l’histoire des m athém atiques, de l’astronom ie, de la psychologie etc., du m om ent q u ’elle doit donner la synthèse du dévelop­ pem ent intellectuel de l’hum anité. Au contraire, il est indispensable de la form er d ’après les problèm es complexes, comme p ar exem ple le problèm e de la connaissance de la n a tu re et de l'a dom ination sur celle- -ci, celui de l’application des différentes m éthodes scientifiques corres­ pondant à la différenciation des types de raisonnem ent, l’accroissem ent de l ’in térêt pour la réalité qui nous en toure et pour les essais faits pour la changer etc. L ’idée de ce genre, élaborée par la commission spéciale de l’UNESCO a été présentée dans les “Cahiers d ’H istoire M ondiale”

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(Paris 1953). Il ne s’agit donc pas ici d ’une simple “addition” des dif­ férentes études spécialisées.

A ujourd’hui, fascinés par la spécialisation, nous traito n s l’histoire des sciences (le plu riel est significatif!) en ta n t que l’histoire des disciplines particulières. N ’oublions pas, cependant, q u ’autrefois, les hommes fu ren t fascinés par l’universalism e. Les savants de la Renais­ sance aussi bien que ceux du “grand siècle” avaient devant les yeux la vision d ’une science un itaire qui englobait toutes lec connaissances hum aines. Une grande m ajorité de savants tra ita ie n t leurs oeuvres comme une sorte de systèm e n ’em brassant que l’aspect p articulier de la science universelle (universa cognitio humana).

Chaque époque a sa propre vision de l’universalism e et son genre de spécialisation. D ans un hebdom adaire litté ra ire on p eu t lire m ain­ ten an t les m ots suivants: “P a rler des progrès d ’une discipline serait puéril au m om ent ou c’est le cadre même des disciplines qui éclate. A l ’ère cosmique, il n ’y a plus q u ’une science dont le développem ent va se poursuivre à un ry th m e v ertig in eu x” .

Les deux tendences: “u niversaliste” et “spécialiste”, peuvent d ’ail­ leurs devenir l’objet des recherches historiques, qui pou rraien t m ontrer les origines d ’une certaine “déform ation professionnelle” de chaque époque. En to u t cas, constatons que plusieurs historiens des sciences et plusieurs philosophes contem porains m o n tren t les inconvénients d ’une attitu d e “spécialiste”. Il suffit de rap eller ici la conception de H um anities of Science de D erek de Solia Price (cf. le chapitre sixième de son livre Science since Babylon — New H aven 1961) et l ’idée de l’intégration de toute la connaissance hum aine présentée par K arl Jas- pers dans son livre T he Idea of the U niversity (Boston 1959).

Ainsi, en fo rm u lant le postulat de notre program m e m axim um , il fau t souligner encore une fois q u ’il s ’agit ici d ’une conception plus ou moins synthétique concernant le développem ent des sciences à la fois comme la base et comme la conséquence de la form am tion de l ’esprit hum ain, ou, si j ’ose dire, comme le résu ltat d ’une “façonnage” de l’attitu d e intellectuelle envers le monde. Ce processus se réalise en relation avec l ’observation de plus en plus parfaite et universelle des faits, ce qui perm ait d ’élaborer des constructions théoriques de plus en plus adéquates.

Voilà le program m e m axim u m qui exigeait les changem ents con­ sidérables de la conception traditionelle. Présentons m ain ten ant le programme m inim um , qui consiste en une sim ple m odification des cours déjà existant dans le cadre de nos universités.

Les cours et les m anuels traditionnels de l’histoire des sciences se bornent d ’habitude à présenter l’histoire des sciences exactes. Toute­ fois, de plus en plus souvent, on trouve une conception de cette histo­

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ire qui englobe aussi les sciences sociales. Le fait est ju stifié au moins pour deux raisons:

1° L ’omission d ’une p artie de l ’activité intellectuelle de l’hu m anité ne peut ê tre justifiée du point de vue méthodologique, car les con­

clusions générales ne peuvent ê tre fondées sur des m atériau x in ­ complets.

2° Il y a des langues où la notion “science” englobe tous les deux dom aines de la connaissance hum aine (comme p ar exem ple le term e allem and W issenschaft et le term e polonais naüka).

O rdinairem ent l’inclusion des sciences sociales (ou, si l’on veut, hum aines) dans le cours de l’histoire des sciences se fait comme un “annexe”, c’est-à-dire q u ’elles constituent to u t sim plem ent u n supplé­ m en t à l’histoire des sciences “exactes”. D ’après cette méthode, l ’au teu r d écrit d ’abord l’histoire des m athém atiques, de l’astronom ie, de la géographie, etc., et ensuite il aborde le cours de l’histoire de la pensée économique, sociale, politique, etc.

L ’expérience de quelques années d e trav ail à l’U niversité de V ar­ sovie m ’a convaincu q u ’il serait juste et opportun de changer cet ordre de présentation des disciplines particulières et de com mencer précisé­ m ent p ar l ’histoire des sciences “sociales” ou “hum aines”. L ’ordre proposé facilite, to u t d ’abord, la com préhension du régim e économique, social et politique de l ’époque donnée. Ainsi, il semble plue ju stifié de présenter au com mencement l’éthique et la politique d ’A ristote et puis passer à sa physique, sa biologie, etc., que de procéder au sens inverse. De même, l’analyse du Contrat Social de J . J. Rousseau est un m eilleur point de dép art pour les considérations su r la science au Siècle de Lum ières que ne le serait u n certain nom bre de tra ité s de m athém atiques, de dynam ique etc., publiés plus ou moins en même temps. Ainsi, les élém ents d ’une “caractéristique générale de l’époque” ou de l’“introduction”, qu i sont un accessoire nécessaire de presque chaque chapitre, peuvent être joints à l’histoire de la pensée sociale.

On p eut m ainten an t poser la question: où se tro u v e la place de la sociologie dans ce systèm e des connaissances? On sait bien q u e rien n ’est plus différent de l ’attitu d e sociologique m oderne que la philo­ logie, si appréciée p ar les hum anistes d ’autrefois, que l’étude du droit positif p ar les jurisconsultes ou l’histoire écrite p a r les historiographes anciens. Cependant, quand on relit atten tivem en t les oeuvres de p lu ­ sieurs savants anciens — et su rtou t celles des historiens ém inents — on voit que leur attitu d e scientifique consistait souvent dans l’analyse d ’institutions hum aines comme dépendantes de la n atu re e t des condi­ tions de la société.

Si on tra ite la sociologie comme la “science de l’hom m e en société” (l’expression de M. Georges Davy), on voit que l ’essor qui nous porte au jo u rd ’h ui vers les problèm es sociaux n ’est pas seulem ent venu d ’Au­

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guste Comte qui a baptisé cette discipline, mais aussi de ses p récur­ seurs lointains. En plus, à trav ers la connaissance de la réalité sociale, de nom breux savants d ’autrefois voulaient modifier leur milieu, ce qui est typique pour l’attitu d e scientifique moderne. S urtout, en étu d ian t les historiens plus ou moins anciens on peut v érifier presque pas à pas la réflexion fam euse de F ustel de Coulanges: “La sociologie n ’est que l’histoire bien com prise”.

Il peut arriv e r que la solution proposée dans ce programme m in i­ m u m ne soit pas réalisable dans certains cas, p ar suite du m anque de m atériaux concernant les sciences sociales dans les tem ps les plus anciens. Mais même dans ce cas, l ’oeuvre de MM. H. Becker et H. B ar- nes: Social Thought jro m Lore to Science (3e éd. de 1961), peut servir comme exem ple d ’une reconstruction séduisante et convaincante à la fois. Toutefois, comme principe général, notre proposition a au moins une qualité: elle lie étroitem ent l’histoire des sciences à l’histoire du développem ent économique, social et intellectuel de l’hum anité.

La question possède encore un a u tre aspect plus général. Depuis longtemps on observe que le type de l’historien „p u r”, c’est-à-dire de celui qui cultive un seul domaine, devient de plus en plus rare. Une au tre conception de l’histoire se fray e un chemin, à savoir l’histoire d ’une discipline qui est basée sur l’histoire de la culture, de la civilisa­ tion technologique, de la pensée sociale etc. Le fait est d ’ailleurs bien connu et il suffit de lire, les rem arques de M. H erbert B utterfield dans les actes du X Ie Congrès In ternation al des Sciences H istoriques tenu à Stockholm en 1960.

Les cours et les m anuels de l’histoire des sciences ont m aintenant la chance de devenir des bestsellers, vu l’accroissement de l’in térêt pour la science en ta n t q u ’un des facteurs essentiels de la vie con­ tem poraine. N otre discipline peut tire r profit de cette situation, m ais cela dépend, en fin de compte, des historiens des sciences. Et il ne fau t pas oublier, que les prem iers arrivés seront les m ieux placés.

Chaque historien des sciences sait bien, que les sciences ont fait leur plus grand progrès sous la pression du besoin. Un tel besoin est m aintenant évident vu les aspirations contem poraines à socialiser et à faciliter la vie hum aine, c’est-à-dire à u n ir l’exploration rationelle de la n atu re avec l’organisation rationelle de la société. L ’histoire des sciences, ou plutôt l’histoire de la Science, en form ant la base à l’a rt m oderne de penser, peut contribuer à la form ation du savant fu tu r. Dès son séjour à l’université, il doit etre initié aux méthodes qui p er­ m ettent de constituer les form es rationelles de la recherche scientifi­ que. Et, à l’heure actuelle, quel besoin est plus pressant?

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