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Edmund Rabowicz

Rococo

Literary Studies in Poland 4, 97-110

1979

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R o c o c o

Les D ébuts du rococo en Pologne

Le rococo p én é tra en Pologne à p a rtir de deux centres im p o rtan ts: la co u r des W ettins à D resde et la co u r de Stanislas Leszczyński à N ancy. Les divergences politiques de ces deux cours ne d uren t pas sans influencer la fo rm atio n de p articularités culturelles: A uguste III était to u rn é vers la culture italienne, son architecture, son art, sa d éc o ratio n , sa com edia d ell’arte et son opéra. Aussi ses liens avec le B aroque furent-ils plus d urables q u 'à la co u r de L orraine qui resta le satellite culturel de P aris et d o n t les affinités avec le Classicism e ne furent jam ais to talem en t rom pues. En Pologne, le rococo se h eu rta à l’opposition du Classicism e, représentée p a r les groupes an tisax o n s (S. K o n arsk i, W. R zew uski) com m e p ar les défenseurs de la famille de Saxe (F. B ohom olec). Le théâtre, acco m p ag n an t le Roi à V arsovie, y fit co n n aître le répertoire dresdois: p ar o rd re d ’im po rtance, les arlequinades et les opéras de style nouveau, conçus d ’après les livrets de M étastase sur la m usique de co m p o siteu r ro coco H asse. Les décors, rem arq uab les p a r leur légèreté, étaient de Bibiena. L a mise en scène, en 1754, de L ’Eroe

cinese, m élo d ram e de M étastase tra d u it en polonais p a r J. E. M ina-

sowicz sous le titre Bohatyr chiński, fut un succès, qui décida de l'ap p a ritio n , en Pologne, du g o û t p o u r l’exotism e oriental. P eut-être aussi les o ra to rio s de M étastase, jo u és alors d ans les églises de Varsovie, peuvent-ils être considérés com m e l’équivalent m usical de l'art sacré rococo qui décorait les églises. L ’exem ple d 'A u g u ste III fut suivi p a r b eau co u p de g ran d s seigneurs polonais, spécialem ent ceux de terres de l’Est, qui o rg anisèrent d ans leurs résidences des théâtres m u sicaux: J. K. B ranicki à B iałystok, A. M. Sapieha 7 T h e Age o f Ł n lig h le n m e n t

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à R ó żana et à Dereczyn, F. S. Potocki à K rysty no po l et à T artakó w , H. R adziw iłł à Słuck et à B iała et, plus tard , M . et A. Ogiński à Słonim et à Siedlce, et b eaucoup d ’au tres encore. Le répertoire de ces théâtres était com posé d ’oeuvres dans des styles très divers: m élodram es, pastorales, com édies classiques, spectacles typiquem ent baroq ues. O n faisait venir, souvent, des tro u p es étrangères. Ainsi, en 1763, une tro u p e italienne d o n n a à T arta k ó w YAntigono de M étastase, o p éra plus interm ède. A u d éb u t du règne de Stanislas- -A uguste, les représentations de cour avaient encore un style italien rococo. P o u r célébrer l’anniversaire de la D iète Electorale, le 27 V III 1765, A. M oszyński a do nné à M łociny une fête en l’h o n neu r du R oi, au cours de laquelle fut interp rétée la c a n ta te M usica al

trono d o n t l’argum ent était tiré d ’une allégorie de l ’Ile d ’am ou r

défendue p ar H ébé et les G râces. E n m ai 1766 eu t lieu une procession de barques illum inées d o n t l’une rep résen tait la déesse Vistule entourée de q u atre nym phes. Vistule récitait des poèm es à l ’intentio n du R o i; sur la berge, transform ée en une fabuleuse contrée d ’abo ndance, un festin avait été organisé p o u r le peuple. C ’est de Saxe, à ce q u ’il p araît, q u ’est venue la m o de des théâtres de m ario n n ettes; on en signalait un à l’au to m n e 1755 à Słuck et un second dans le Palais de Pociej à V arsovie en décem bre 1767.

A la co u r lorraine de Stanislas Leszczyński, le R oco co trio m p h a après 1747 dans les m oeurs et la culture. Vers la L o rrain e et Lunéville affluèrent alors des hôtes illustres, qui y décou v riren t q u ’il était possible de réaliser les idéaux de l’époque, c ’est-à-dire de concrétiser l’utopie qui voulait faire de n o tre terre un lieu de félicité, de tolérance et d ’épanouissem ent p o u r les Sciences et les A rts. B eaucoup d ’écrivains célèbres y séjo urnèren t: M on tesq uieu , V oltaire, R ousseau; c ’est au cours de ce séjour que s’éb a u chèren t plusieurs de leurs oeuvres (Le Lysim aque de M on tesq uieu, Candide de V oltaire). Les poètes rococo lo rra in s les plus co nn us sont Saint- -L am bert, au teu r de Contes orientaux, à 'H istoriettes en p rose, du célèbre poèm e L es Saisons et de poésies fugitives, ainsi que de Boufflers. O n écrivait p o u r la co u r des pièces de th éâtre, des couplets, des vers. Le théâtre, dirigé p a r M ad am e de Boufflers, d o n n a it des rep résentations à N ancy et à Lunéville: pièces idylliques (L a P astorale), com édies (Plombières en belle humeur), tragédies (celle de V oltaire), opéras com iques {Les Trois rivaux de Le P révost de la g ard e de

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L unéville); on dédiait des panégyriques aux petites filles du Prince. La c o u r de L orrain e fut p o u r les P o lonais un b u t de voyage et b ea u co u p d ’entre eux y firent de longs séjours: J. A. Z ałuski, qui acco m p ag n a le R oi dans ses déplacem ents ju s q u ’en 1738, M . K. O giński, m usicien et hom m e de théâtre, ainsi que trois élèves de l’Ecole des C adets de Lunéville: T. A leksandrow icz, qui trad u isit le ro m an K leom im , albo Igrzysko fo rtu n y {Cléomire ou les je u x du

hasard, 1754), F. O raczew ski, l’un des fu tu rs fo n d ateu rs du réperto ire

du T h éâ tre N a tio n al de V arsovie avec Zabaw y, czyli Z ycie bez celu

(Les plaisirs, ou une vie sans but, 1779) et S. T rem becki. Ce

centre culturel aux frontières de la F rance facilita les co ntacts entre la P ologne et la cultu re française.

Si' l’on néglige les to u t prem iers signes, du reste sporadiques, de l’a p p a ritio n de la littératu re française rococo en Pologne (par exem ple, la trad u c tio n des épigram m es de J. B. R ousseau p a r J. S. K ątsk i, décédé en 1727), l’on d o it d ater le d éb u t d u R o coco en 1750. Il se m anifesta su rto u t à travers les trad u ctio n s, et les tentatives p o u r a d a p te r le goût nouveau au B aroque sarm ate et p o u r in tro d u ire de nouvelles form es culturelles. N o u s observons ce phénom ène chez les S apieha et chez C hreptow icz en L ituanie, chez les P o tock i et chez M ad am e S anguszko en Pologne. La co u r la plus représentative sem ble av oir été celle de B arb ara Sanguszko, née D u n in (1718—1791), fem m e du G ra n d -M aréch a l de L ituanie, qui m enait g rande vie dans ses résidences de L u b artó w et de Szym anów et ten ait un salon à V arsovie. A u to u r d ’elle se réunissait l’élite m o nd ain e et littéraire de la capitale. D ans le dom aine du goût, cette société devait beau co u p à Pyrrhys de Varille, p récepteur du fils de la M aréchale, et à u n général de l ’A rm ée française, W. Jakub ow ski, ja d is hôte de Lunéville. P yrrhys de V arille est l ’a u te u r du p ro jet d ’u n th éâtre m o ralisateu r destiné au g ran d public, th éâtre qui considérait com m e le m oyen de relever le niveau des m oeurs. Lui-m êm e jo u a it dans le th éâtre privé de la D uchesse. Jakubow ski avait été form é p a r les poèm es érotiques d ’O vide {Droga do kochania — Voie d ’amour) et il excellait dans la poésie fugitive m on d ain e et l’épigram m e: N a ogród

w olczyński {Au jardin de W ołczyn), N a pałac w tym że mieście {Au palais de cette m êm e ville); c ’est lui qui a éveillé en Pologne l’inté­

rêt p o u r La F ontaine, qui est prob ab lem en t le seul poète clas­ sique français du X V IIe siècle à avoir été adm is p a r les poètes du

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rococo polonais. Les sylvains de L ub artó w fourm illent de tradu ction s et d ’ex traits tirés de la littératu re française du X V IIIe siècle. O n y retrouve, entre autres, des vers de V oltaire, et m êm e de poètes lorrains. Se sont essayés à la tra d u c tio n : o u tre Jaku bo w sk i, K. R o ­ galiński, qui a d a p ta D o râ t et créa la littératu re obscène (Ryw ale —

L es rivaux, Upodobanie — L a séduction), S. Szydłowski, porte-enseigne

à Z akro czym puis châtelain de Ż arnow iec, M iaskow ski, colonel de l ’A rm ée française, la D uchesse m ère et la fem m e de son beau-fils, C onstance Sanguszko née D ônhoff; ces deux dam es préféraient p o u rta n t la littératu re m oralisatrice. Il sem ble que ce soient des écrivains locaux qui aient jo u i de la plus grande p o p u larité : E. D ruż- b ack a et C. C zaplic. Les femm es se com plaisaient d ans le genre du ro m an am oureux, qui avait été ju s q u ’alors dédaigné en Pologne. A quelques trad u c tio n s (d o n t celle du Coloandre fid èle à Léonide de M artin i) et à l’a d a p ta tio n , restée m anuscrite, en vers et en prose, du Voyage à l ’Ile d ’amour de T allem an t, il faut ajo u ter Fabula

o książęciu Adolfie (H istoire du Prince Adolphe, 1752) de D rużb acka,

tirée de l’H istoire d ’H y ppolyte de la C om tesse d ’A ulnoye, u n ro m an d ’aventures im aginaires. La p lu p a rt des divertissem ents littéraires étaien t des poésies m ignonnes ac co m pag nan t la vie de société. C o n traire m e n t à l’ancienne poésie polonaise qui cu ltivait l’épigram m e, la poésie badin e utilisait les m asques, ou p lu tô t les déguisem ents cham pêtres. D ans le salon de la D uchesse, la m ode était déjà aux prénom s grecs, em ployés com m e pseudonym es (sous le nom de Tyrsys se cachait Jakubow ski et sous celui de Filide, D rużbacka). La jo u te p oétique qui o p p o sa D rużb ack a à C zaplic est typique des jeux de société d ’alo rs; ils rivalisèrent sur le sujet suivant: la m alheureuse aventure de Stecki qui, visant un ca n ard , a tiré dans le duplex d ’une bonne fem m e (p o u r D ru ż b ack a d an s «le sabot»). Le recueil de ces textes, qui avait été signalé p a r W. Borowy, fut longtem ps considéré com m e perdu, ju s q u ’à sa découverte, récem m ent.

Les confédérations dissidentes — la C o n féd ératio n de R ad o m et la C o n féd ératio n de B ar (1767 — 1772) o n t précipité le déclin du rococo polonais. C ’est seulem ent dans quelques m ilieux ferm és, se ten an t à l’écart des événem ents politiques, q u ’il co ntin ua, faiblem ent du reste. Ainsi, le palais de C onstance Sanguszko à G d a ń sk , où s’était réfugiée la D uchesse B arb ara avec to u te sa co u r et que fréq u en ­ taient en tre autres les C onfédérés. O n sait q u ’on y co m p o sait des vers sur une cadence donnée. K rasicki fréquenta le salon de M ad am e

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S an g uszko; p endant les deux hivers que d u ra la C on féd ératio n, il séjo u rn a à G d ań sk . E ntre 1750 et 1760 déjà, il avait écrit quelques poèm es dédiés à B arb ara Sanguszko, qui différaient peu du style d ’alors, si on les com pare à la plus ancienne de ses oeuvres qui nous soit con nue, Powinszowanie (C om plim ent); cette oeuvre badine, offerte en 1763 à A nna C etner, âgée alo rs de 5 ans, fille du W oïevode de Bełżec, est loin d ’attein d re la perfection du panégyrique rococo. C ’est p ro b ablem ent p en d a n t son séjour à G d a ń sk que K rasicki a co m posé des fragm ents de sa M yszeida, de facture rococo, et certain es de ses oeuvres ultérieures m oins im p o rtan tes et quelques fables épigram m atiques.

L’Epanouissement de la littérature du bon goût

L ’âge d ’o r du rococo polonais se situe entre 1774 et 1785, au m o m en t où la situ ation politique ne m obilisait plus les esprits, ce qui perm it à certains hom m es de lettres d ’affirm er leur d étachem ent vis-à-vis du service public et révéla leur personnalité, voire leur a p p a re n te supériorité p ar ra p p o rt à la grande m asse de la noblesse et au groupe qui détenait le p o u v o ir et g ravitait a u to u r d u Roi. P en d an t la décennie suivante, et particulièrem en t p en d an t la D iète de Q u a tre A ns, la littératu re rococo fut reléguée au second plan p ar le Classicisme, qui offrait des m oyens de lutte plus efficaces. Le g oût p o u r l’élégance ré a p p a ru t après les partages, p o u r s’éteindre définitivem ent sous le souffle des guerres napoléonniennes. C 'est d onc p ar décennies que l’on peut ry th m er le développem ent du rococo polonais.

A près le prem ier p artage de la Pologne, on distingue, en poésie, tro is co u ran ts principaux qui obéissent aux règles du goût no uveau: le prem ier est m arqué p a r les oeuvres de J. Szym anow ski, de J. K oblański, de F. D. K n iaźnin et de F. Z ab ło cki, en un m ot des poètes, auteu rs lyriques et d ra m a tu rg es vivant à la co u r des C zartoryski et des O giński; em pêtrés dans leurs con trad ictio n s, ils se réfugiaient dans l’idylle, sou p iraien t après l’an acréo n tiq u e joie de vivre ou recherchaient de nouveaux m oyens de sublim er leurs sentim ents. Le deuxièm e fut créé p ar l’aristocratie, su rto u t p ar A. M ier, les frères Ignace et S tanislas K o stk a Potocki et S. W odzicki; il représentait l ’attitu d e hédoniste et libertine. Enfin, le troisièm e, rep ré­

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sente p a r F. G aw dzicki, J. A ncuta, J. Czyż et J. Jasiński, poètes du radicalism e social, se m o q u ait de l’am oralism e des g ran ds seigneurs et dévoilait les con trad ictio n s du m o nde co ntem p orain. T ou s ces co u­ rants, co n trairem en t à l’époque qui précède le prem ier p artag e de la Pologne (période fortem ent m arquée p a r le style précieux, d ’oü son nom . le B aroque adouci), ne dépendent pas tan t de la trad itio n b aro q u e que de la littératu re française du X V IIIe siècle; de ce fait, ils révèlent un rigorism e artistique plus im p o rtan t, déjà capable de rivaliser avec le Classicisme.

Le Courant anacréontique

Les principes théoriques du g oût rococo o n t été form ulés en Pologne p ar J. Szym anow ski dans ses L isty o guście (L ettres sur

le goût, 1779). Il affirme que «le génie dan s son h a u t vol p o u rrait

souvent s ’égarer si le goût, fidèle com pag no n, ne le reten ait p ar son frein léger». Il prévient aussi bien co n tre l’excès d ’élégance que contre la trivialité et recom m ande d ’user avec m esure de l’ap p o rt du B aroque m isant sur la sim plicité. D istin gu ant en tre les co m po ­ santes de la notio n de goût, il ad m et deux catégories subjectives (la tendresse et la délicatesse) et une troisièm e catégorie objective (la justesse); cette dernière n ’ay an t d ’élém ent com m u n avec le goût que sur le plan m étonym ique, perm et seule de p o rte r un ju gem ent sur les techniques littéraires d ’expression. C ’était là une concession au C lassicisme. La tendresse, d ’après les L isty, n ’est capab le que d ’orien ter le choix du sujet, lim ité p a r les bu ts de la poésie rococo, particulièrem ent p ar celui de plaire; la justesse, elle est «la m esure de valeur réelle de l’oeuvre».

D ans la p ratiq u e poétique, ce c o u ra n t se m anifestait dans le périod ique „Z abaw y Przyjem ne i Pożyteczne” (D ivertissem ents A g ­ réables et U tiles) qui publiait, entre autres, les idylles érotiques, genre préféré de ce co u ran t, rédigées en style précieux (trad u ctio n s des poèm es de M ad am e D eshoulières). Le m onde idyllique, u to pique, p erm ettait de fuir les problèm es du m o nde co ntem p o rain . La société aristo cratiq u e identifiait sa vision idyllique à la vie dan s une n atu re em bellie, que l’on réalisa dans les ja rd in s de style anglo-chinois, ro m p an t avec l’artificiel des parcs du X V IIe siècle. L’on d o n n ait dans ces ja rd in s des fêtes à la m ode, fêtes galantes, ou fêtes cham

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-pêtres: p rom enades en barque, m ascarades, fêtes foraines, cam ps de rom anichels, rep résentatio ns en plein air. Les prem ières oeuvres de Szym anow ski, d o n t Ism ena i K oryl (Ism ène et C oryle), pasto rale s’insp iran t de Fontenelle, sont des idylles. Ce poète définissait le plaisir esthétique, com m e d ’ailleurs l’essence du b on heu r, de l ’am o u r et de la jo ie de vivre, p a r la n o tio n de douceur. Il lui sem blait urgent d ’élab o rer «l’agréable d ouceu r du langage», tâche q u ’il réser­ vait aux femm es. Sa trad u c tio n du Temple de Vénus à Knidos de M ontesquieu a été considérée com m e u n m odèle de perfection linguistique et a fait date dans la littératu re polonaise. A la recherche de m oyens d ’expression neufs, em preints de délicatesse, il a essayé de m odifier la tram e m ythologique et, vers 1780, ro m p a n t avec la convention arcadienne, il em p ru n ta aux chan son s populaires et leur style simple, les prénom s de leurs héroïnes ainsi que la technique des allusions érotiques qui vint rem placer les bons m ots du B aroque. Enfin, une oeuvre de m atu rité, les adieux du soldat, est écrite dans un langage chevaleresque, basé sur les m otifs lyriques m édiévaux, o u v ran t ainsi aux générations suivantes de Puław y de nouvelles perspectives de recherche artistique.

Le style rococo ap p a ra ît dans l’oeuvre de K n iaźnin vers 1775. C ’est d an s les deux tom es des E ro ty k i (Erotiques, 1779) q u ’il est le plus net. Le sujet choisi, la technique de versification (vers courts), l’em ploi de la sém antique sont rococo. Le m onde p oétiqu e des Erotiques ne se lim ite p o u rta n t pas à la stylisation du rococo, il exprim e aussi une recherche poétique d ra m atiq u e parce que p erso n ­ nelle à leur auteu r, jeu n e ex-jésuite, m al ad ap té aux m oeurs a risto ­ cratiques. Son dram e a quelque chose de com m u n avec celui d ’autres poètes de P uław y: K o blański, qui considérait son sacerdoce com m e une tragique erreu r; Szym anow ski, voué au célibat p a r une m aladie incurable; Z abłocki, am ené p a r une crise m orale à revêtir de n o u ­ veau sa soutane. A la lum ière de ces vérités b iographiques, l’on p o u rrait interpréter le rococo com m e l’expression des désirs non réalisés d ’individus devenus étrang ers à leur m ilieu d ’origine et encore gênés p ar les conventions de leur m ilieu ad optif. Cela p o u rra it expliquer les im pulsions lyriques cachées p a r la stylisation (par exemple, chez K niaźnin) et aussi le goût de ces au teu rs p o u r la poésie politique et m orale engagée ou la recherche de nouveaux m oyens d ’exprim er leur dram e personnel. Tel est le cas de Z abłocki dans

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son Fircyk w zalotach (P etit m aître et ses aventures galantes): il y d on ne une étude de l’univers rococo, co lo ra n t d ’h u m o u r les com plications am oureuses de son héros. D ans la deuxièm e phase de son oeuvre d ra m atiq u e (1785 — 1787), il n ’a pas hésité à in tro du ire le grotesque sur scène. D ans Arlekin M ahom et, albo Taradajka latająca

(Arlequin-M ahom et ou la poussette volante), il a puisé d an s la tra d i­

tion bouffonne, de m êm e que, plus tard , Ja n P otocki d an s Parades. D ans Król w kraju rozkoszy (L e R o i au p a ys de la volupté), il a voulu recréer, p ar la description grotesq ue de Pays de C ocagne et sous l’apparence d ’un divertissem ent, le m ythe p o p u laire de la paresse et de l’ab o n d a n ce; ainsi il d o n n a à son oeuvre u ne signi­ fication philosophique. D ans l’oeuvre de Niem cewicz, un jeu n e poète de la m êm e société, la lyrique et sa trad u c tio n de la Reine de

Golconde de Boufflers n ’occupent q u ’une place secondaire.

Le Courant aristocratique

Il s’est form é en m êm e tem ps que le co u ran t anacréo n tiq u e, m ais n ’a a ttein t sa plénitude q u ’au déclin de ce dernier. L a poésie de M ier peut servir à le caractériser: d ans Niepewne są zdania

m nóstwa (Il ne fa u t pas se fie r a ux avis de la m ajorité), nian t

au d ép a rt des norm es de beauté classiques a u ta n t que la m orale traditionnelle, il rejette le form alism e m y th olo giq ue; il renonce mêm e au thèm e de Vénus et C u p id o n et rem place O lym pe p a r les «M iloszki» (nym phes polonaises de l’am our), les faisant a p p a ra ître aux côtés des idoles nouvelles, le G o û t et la G râce. La poésie g alante, la poésie de société et la poésie éro tiq u e sont les genres principaux de ce co u ran t. Ses possibilités descriptives s’en richirent de m otifs libertins et d ’une certaine irrévérence à l’égard de la religion, d o n t tém oigne une oeuvre de M ier, Do Sew erynowej Potockiej, która

chciała zobaczyć upiora (A M m e Séverin Potocki, qui désirait voir le fantôm e). M ier trad u isit Ovide, Tibulle et M étastase. Les farces que

l’on écrivait fourm illaient d ’allusions équivoques et scabreuses. O n trouve des vers particulièrem ent expressifs d an s la poésie du jeu n e W odzicki, qui les dédiait aux beautés du jo u r d ans des occasions exceptionnelles: la rem ise du scapulaire ou des reliques de Saint- -A ntoine, «à l’occasion du rou coulem ent des tourterelles d ans le bois», «sur le bo nnet vert, étrenné avec la perm ission de m am an ». Ce

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poète trad u isit avec un singulier b on h eu r les ro m an s de G réco u rt et de J. B. R ousseau et p a ra p h ra sa les vers de P arny, d ’Im bert, de D esforges-M aillard, de P an ard et d ’autres. S. K. Potocki a pris, lui aussi, goût aux oeuvres de ce genre et, plus tard , Jasiński. P en d an t son voyage à S aint-P étersbourg, I. P otocki tin t un jo u rn a l des b ons m ots q u ’il avait entendus. La cabale était une distraction à la m ode. Les réponses railleuses du cab aliste W odzicki aux questions des dam es de la co u r sur leurs problèm es de co eur sont célèbres. O n a conservé une oeuvre anonym e intitulée Z abaw ka dla kawalerów

i dam p rzez zadania i odpowiedzi w ierszam i w 52 tabliczkach ułożona (Q uestions et réponses pour divertir les célibataires et les dames en 52 poèm es).

P ar leur program m e, les poètes du R ococo s’éloignent de la satire et du p am phlet. O n dit que Szym anowski a brûlé to utes ses oeuvres satiriques de jeunesse. M ier avait, sur ce point, b ea u ­ co u p de scrupules lui aussi. Il était connu p o u r sa susceptibilité (N iem cew icz l ’appelait l’ortie — «Zygaw ka»). Il se m o q u ait du style noble de N aruszew icz; d ans son Wiersz pisany z Kamieńca do Ignacego

Potockiego (Poème adressé à Ignacy P otocki depuis Kamieniec), il

to u rn e en ridicule la société qui s’est rassem blée à K am ieniec p o u r accueillir le Roi. O n se com plaisait d ans les déguisem ents, les paro d ies et les m ystifications de to utes sortes. Les frères P otocki, ex p lo itan t les techniques scéniques co n tem p oraines, o n t do nné à leurs satires la form e de saynètes am usantes, auxquelles ressem blera le th éâtre de m arion nettes, plus tard . A insi, Pożar vr pałacu R zec zy­

pospolitej (L ’incendie au Palais de la République), dram e lyrique

d ’I. P otocki, parodie-t-il les spectacles d ’o péras de ce tem ps, en m êm e tem ps q u ’il est une satire virulente co n tre le Prince M arcin L ubom irski. A ce genre ap p a rtien n en t aussi deux dialogues de S. K. P otocki visant J. Bielawski, un p seudo-opéra Zejście Bielawskiego

do prewetu (Le descente de Bielaw ski au closet), paro die stylisée sur

le thèm e de la descente d ’O rphée aux Enfers, et Scena w kościele

Głupstwa (Scène dans l’église de la Bêtise), avec le choeur des

Im béciles qui rem ercient les dieux d ’av oir fait naître l’au teu r des

N atręci (Im portuns). En plus des poésies cycliques, les poètes du

rococo introd uisirent l’échange de billets badins, écrits en vers libres. M ier, p ar exemple, en treten ait une co rrespon dan ce de ce genre avec T rem becki et J. C hreptow icz avec le sentim ental K arpiński. O n im provisait aussi en vers sur des thèm es donnés.

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Les poètes aristo cratiq u es faisaient leur appren tissag e chez T rem ­ becki (M ier, I. P otocki, W odzicki) ou chez W ęgierski. Trem becki leur fut particulièrem ent proche dans P ow ązki (nom de jard in ), dans ses épithalam es folâtres et ses odes p o rn o g rap h iq u es (Oda do Priapa —

Ode à Priape, o p p o san t le dieu de la vie aux M uses) et d an s

ses traductions de La F ontaine. Son enseignem ent était celui d ’une poésie sensuelle et vitale, libérée de la m orale traditio nn elle. P ar contre, Węgierski est plus proche du troisièm e co u ran t rococo.

Le Courant radical

Le rococo est assez vite devenu un a rt de la stylisation. Ce nouveau style est passé de l’aristo cratie à la p etite noblesse et est m êm e parvenu à ses élém ents les plus radicaux, F. G aw dzicki, J. A ncuta, J. Czyż, et J. Jasiński. Ces poètes critiq u aien t les ra p p o rts sociaux de leur tem ps et voyaient d an s la cond uite des m agnats la principale cause du relâchem ent des m oeurs. E v o lu an t avec le tem ps, ils sont devenus Jacobins ou o n t adhéré à des m ouvem ents sem blables. D e m ême que les m agnats q u ’ils critiq u aien t si fort, ils ont p o ru ta n t été libertins et épicuriens; c ’est dans cet enchevêtrem ent social et m o ral que se trouve la clef de leur oeuvre littéraire. Ainsi G aw dzicki dans M odlitw a do zło tka (La prière à l ’or), qui d ate de 1776, présente-t-il un libertin en faillite, d o n t l’a ttitu d e frôle le cynisme. La raillerie exercée p a r le poète-libertin aux dépens de ce personnage, est, dans une certaine m esure, de l’auto-iro nie. La m êm e form e d ’esprit, cam ouflée, est présenté dan s M ó j raj (M on

paradis) de Jasiński, p arap h ra se du M ondain de V oltaire. C ’est

précisém ent V oltaire qui a été p o u r ce cercle d ’écrivains le m odèle de raillerie libertine et leur enseigna à dém asquer les apparences.

Les prem ières oeuvres de Jasiński sont épicuriennes, tan dis que ses oeuvres de m atu rité reflètent une attitu d e déiste. D an s ses ch an ts et sa poésie m ondain e de circonstance s’exprim e l’hédonism e, accessible à tous: le poète indique la source du b o n h eu r: «Stare w inko, żon ka m łoda . . . , h u m o r i sum ienie» (D u vin vieux, une fem m e jeu ne, l’h u m o u r et une conscience en paix), il chante l’am itié et le b o n h eu r de vivre à l’écart du m onde dans Do moich przyjaciół w m ojej chatce

(A mes amis, dans m a cabane), à la dévotion il oppose les droits

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concision de ses épigram m es et excelle dans l’art de raco n ter des anecd o tes (Kwestarz — Le Q uêteur, Qui pro quo). Il a allié le poèm e héroï-com ique au récit en vers irréguliers et au poèm e de digression

(S p rze c zk i — Les querelles), ce qui, en effet, a do nn é une poésie

fo rt spirituelle.

A n c u ta d o n t les oeuvres, attrib u ées ja d is à W ęgierski, viennent de lui être restituées, est proche de G aw dzicki et de Jasiński p ar sa critiq u e des petits-m aîtres de V arsovie; d éc ap an t le vernis de culture roco co , il a dévoilé le faux-brillan t des valeurs affichées. Il a uni tro is genres poétiques: la poésie idyllique, an a cré o n tiq u e et burlesque

{Skarga Kupidyna — L a plainte de Cupidon, Spacer na Bielany — Promenade à Bielany). D a n s d ’au tres oeuvres, d o n t une lettre de

jeunesse, écrite d ans une prose m énipéenne à l’un de ses amis, intitulée Bigos {Le gâchis), il reco u rt aux techniques de la littéra­ tu re p o pulaire et bouffonne, telles que la vision du m onde à l’envers, la p aro d ie dans le style des A lbertus, la trivialité, le burlesque, la ridiculisation des proverbes et sentences, un langage vulgaire. T o u s les poètes qui ap p a rtien n en t à ce co u ran t, à l’exception de G aw dzicki, o n t écrit des poèm es obscènes. O u tre T rem becki. Jasiński p a ra p h ra sa Y Ode à Priape de P iro n ; Czyż, m arch an t sur les traces de W ęgierski, est l’au teu r du poèm e Do Rogalińskiego o wypożyczenie

ko la ski {A Rogaliński, pour lui em prunter sa calèche)', s'in spiran t,

bien sûr, aussi de V oltaire, il fait un éloge ironique de la lubricité d an s Szczęście {Le bonheur), et la présente com m e le seul m oyen, p o u r les jeunes gens, d ’accéder au bo n h eu r, d ’avoir de l’avancem ent et de faire carrière. A ncuta se m oq ue aussi des carrières qui se faisaient dans les b o u d o irs des dam es de l ’aristo cratie d ’un âge certain. Ces poètes dévoilaient avec jo ie les péripéties scabreuses de la vie privée de h au ts dignitaires {Zdarzenie M lodziejow skiego —

L ’aventure de Mlodziejow'skî). L ’un d ’eux, pro b ab lem en t A ncuta,

est l’au te u r de l’oeuvre la plus scandaleuse du Siècle des Lum ières polonais, u n Przew odnik w arszawski {Guide de Varsovie, 1779), au th en tiq u e vadem ecum de la p ro stitu tio n locale p o u r les visiteurs. La porn o g rap h ie, à l’h o n n eu r dan s les m ilieux libertins entre 1770 et 1780, était dans un certain sens, l’expression d ’une révolte et révèle u n g ran d m épris de la m orale traditionnelle. Plus tard , la situation politique et sociale ay an t changé, les poètes ten tèren t de trouver, dans le »jacobinism e et l’anarchism e, une solution à leurs difficultés.

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Edmund Rabowicz

Le R ococo après les partages de la Pologne

A près la perte de l’indépendance, la d o ctrine rococo s’est cristal­ lisée d an s deux positions extrêm es: celle d ’E. Słow acki et celle de S. K. P otocki. La n o tio n de goût et les catégories esthétiques qui lui sont liées étaient devenues si fam ilières au public q u ’elles d u ren t être reprises dan s chaque théorie esth étiqu e nouvelle. N é an ­ m oins, ces théories ne reflètent que faiblem ent les com plications de la vie littéraire d ’alors. D ans les salons de V arsovie, soumise à la tutelle prussienne, l’on récita, à l’occasion de la m o rt de Szym anow ski, en 1801, un poèm e élogieux écrit p a r S. K. Potocki, et l’on publia, à titre posthum e, ses Pisma różne (Ecrits divers) en 1803; ce qui tém oigne d ’un renouveau d ’in térêt p o u r le R ococo, en p articulier chez les M ostow ski et chez M aria W irtem berg. Les co u rts poèm es de K ochański et certaines a d a p ta tio n s, postérieures, de P. C zaykow ski, sont écrits d an s le style du trad u c teu r du

Temple de Vénus à Knidos. O n se p erfectio n n a encore dans la

délicatesse et la tendresse chez M aria W irtem berg, d u ra n t ses «sam edis bleus»

D ans les terres polonaises occupées p a r l’A utriche, l’oeuvre de W. G u rsk i, élève de K arpiński et de poètes «au g oût subtil», m érite d ’être citée. En L ituanie, le pério dique „T ygodnik W ileński” (L ’H eb d o m ad aire de W ilno), dès 1804, et le „D ziennik W ileński” (Le Q uo tidien de W ilno) qui lui succéda, s’o u v riren t aux co u ran ts anti-classiques. Ce périodiq ue p ubliait les oeuvres des p articip an ts aux «sam edis bleus»: K ropiński et Lipiński, K ossakow ski et ses a d a p ta tio n s de Delille et de L egouvé; Starzyński y d éb u ta et co n tin u a plus ta rd avec talen t le c o u ra n t p oétique rad ical créé p a r W ęgierski, A n cuta, Jasiński et Tym ieniecki, tous im itateu rs de P iro n et de V oltaire. D es élém ents rococo tran sp a raissen t d an s l’oeuvre de R ek- lewski, poète et soldat à l’ép o que du G ra n d -D u c h é de V arsovie.

D ans ce contexte, l'oeuvre de Jan P otocki occupe une place exceptionnelle; bien qu'elle soit écrite en français, elle a p p a rtien t à la cultu re polonaise. P otocki co n tin u a à se réclam er du g o ût nouveau sous le règne de S tanislas-A uguste: dans une série de contes o rientaux, jo in ts aux lettres de T u rq u ie et aux notes prises lors de son voyage au M aroc, il b âtit des intrigues pleines de finesse qui illustrent l’ironie de la destinée hum aine (les aventures de F atm a,

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trouvé à Saragosse, oeuvre ultérieure, peut être considéré com m e le

fru it de la tran sfo rm atio n intellectuelle des sujets orien taux . Les richesses du réperto ire m édiéval d ans le d om aine de l’h o rre u r et du fan tastiq u e servaient jad is à pro u v er l’existence de forces irra tio n n e l­ les; P otocki les a utilisées p o u r dissiper et railler cette illusion religieuse au niveau de trois religions: le C hristianism e, l’Islam et le Judaism e. En m êm e tem ps, il s’enivrait de l’érotism e o rien ta l et am u sait son lecteur en m êlant diverses intrigues, enrichies p a r son esp rit et p ar des effets savam m ent m énagés. Il a déjà utilisé une technique sem blable dans les saynètes de Parades, 1792 et 1794, d o n t les unes su rprenaient p a r l’in atten d u de leur dénouem ent, calq u é sur celui de la com edia d ell’arte, tandis que les au tres to u rn a ie n t en ridicule la naiveté de l’espèce h um ain e (L e calendrier des vieux

maris). P otocki a été le poète le plus talentueux du R ococo polonais,

l’écrivain le plus p ro fo n d du p o in t de vue p hilosophique. C 'est lui qui, après Z ablocki, a le plus co n trib u é à élargir les h orizon s idéologiques du rococo.

La Place du rococo dans la littérature polonaise

Le R ococo a été, en Pologne, l'u n des co u ran ts les plus im p o r­ ta n ts du Siècle des Lum ières. Il s'est développé à son p ro p re ry th m e p en d an t to u te cette période. Il a renouvelé le langage en le subli­ m an t, p articulièrem ent la langue de la poésie lyrique de société, de la poésie am oureuse et de la poésie de l’am itié. A ses d éb u ts, il a égalem ent influencé la poésie fugitive, la poésie de m oeurs et la poésie politique, les libérant des techniques d ’écritu re sarm ates. Il a créé le c o u ra n t libertin, la litté ra tu re hédoniste et déiste. De tou s ses écrivains, seul Ja n P otocki a co n n u une renom m ée européenne. La création rococo m ontre quelles influences génétiques existent en tre la philosophie des Lum ières et le B aroque d ’une p art, en tre la philosophie des Lum ières et le R om antism e d ’au tre part. L 'ironie rom antique et la satire basée sur l’au th enticité — techniques que l'on retrouve dans les dram es de M ickiewicz et de Slow acki doivent beaucoup, sem ble-t-il, au rococo. C ette o p in io n rejo in t celle des critiques qui nous o n t précédé au sujet des liens existant entre la poésie des F ilom ates, l'oeuvres de M étastase et la cu ltu re des F ranc-M açons polonais.

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110 Edmund Rabowicz

B ibliographie

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