P R E M I È R E P A R T I E DISCUSSION
E. O lszewski
Professor Olszewski, in supplem enting Professor 'Suchodolskj’s lec tu re rem inded th e m ain ideas of th e article en titled The Scope of th e
H istory of Technology and its Place A m ong O ther Sciences, .published
in 1962 in th e special issue of “Q u arterly Jo u rn al of th e H istory o f Science and Technology”, /'n
D. A. W itto p K oning i ]
Le professeur Suchodolski p arla it de la croissante im portance sociale de l’histoire des sciences, de la situation sociale de la science et de sa fonction sociale. Comme d an s H’histoire de la technique, aussi dans l’histoire de la pharmacie, nous connaissons déjà depuis longtem ps c e tte fonction sociale. L ’enseignem ent d’hiistoire d e la p h arm acie dès la p aru tion de l’oeuvre d ’U rdang e n 1927 s ’occupe en prem ier lieu d e sa fonction sociale et e n deuxièm e lieu de l’histoire des sciences s u r les quelles la pharm acie est basée, c’est-à-d ire la chimie, ila botanique etc. J ’ai averti dans le “Jo u rn al Suisse de la P harm acie” d ’une tendance dans l'enseignem ent de l'histo ire de lia pharm acie à donner u n e p lu s grande place ou même sa to talité à l ’enseignem ent de l’h istoire des sciences pures, en laissant de côté sa fonction sociale. C hacun est (libre d ’enseigner aussi l’histoire des sciences su r lesquelles la pharm acie e st basée, c’est-à-dire l ’histoire de la chimie, cellle d e la botanique e t éven tuellem ent celle de la médecine, spécialem ent qu an d elles sont d’u n e si grande im portance pour la pharm acie comme ila chim ie p h arm aceu ti que, la pharm acognosie et la pharmacologie. N éanmoins, l’en seig n em en t de l’histoire de la pharm acie doit p o rter en p rem ier lieu su r u n e p a rtie de l’histoire de culture, comme l’avait décrit U rdang en 1927, e t ce n ’est q u ’en second lieu q u ’on peut enseigner l ’histoire des sciences su r lesquelles la pharm acie est basée. Nous ne devons pais avoir p e u r q u ’o n ne juge pas l ’historien de la pharm acie équivalent a u x au tre s historiens, q u ’on ne l’ap p red e pas comme le rep résen tan t des sciences p ures e t
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q u ’on n ’accepte pas la pharm acie comme les autres sciences dans l ’hi stoire des sciences.
L a situation est to u t autre.
Grâce à l’oeuvre d’Urdang, à sa définition exacte de l’histoire de la pharm acie e t de sa tâche, la pharm acie est en avant. La m êm e tendance a p p ara ît aussi dans l ’histoire d ’au tre s sciences, su rto u t celle de la m édecine e t de la technique. L ’histoire de la médecine s’occupe de l’histoire des spécialisations, donc A rtelt a ttire l’atten tio n s u r le fait q u e la p artie sociale y est oubliée, q u ’elle n ’y est encore ni décrite, ni enseignée. L ’historien de fia technique au jo u rd ’hui v eut aussi enseigner l ’histoire de la culture et l ’influence du développem ent technique su r l ’homme et sa vie. Les sciences exactes veulent suivre cette tendance, l ’histoire de la m athém atique seule doit rester l ’histoire pu rem en t scientifique.
Nous devons ê tre reconnaissants à U rdang pour s a prévoyance, m a nifestée en 1927, et nous le suivrons su r la voie indiquée. Nous aiderons les étu d iants à com prendre le u r fonction dans la vie après leu rs études. Et nous mêmes, en suivant cette voie, nous tro u v ero n s plus de consi dération pour les sciences que si nous n ’enseignons que l ’histoire des sciences pures.
R. Taton
L a com m unication du professeur Suchodolski ouvre nos débats d ’une façon très heureuse en soulevant de nom breux et im portants problèm es liés au x fondem ents et au sens même d e n o tre discipline. Sans vouloir m e prononcer im m édiatem ent sur les réform es de stru ctu re q u ’il suggè re, je voudrais toutefois faire à ce su je t quelques rem arques pratiques. Le développem ent p ris par les études d ’histoire des sciences fait dès m a in ten an t que le dom aine de cette discipline est tro p v aste pour être em brassé valablem ent p ar une m êm e personne. Est-il souhaitable d é te n d re encore ce domaine- aux dépens des disciplines voisines et au risq u e de b riser son unité?
Mon deuxièm e argum ent est de n a tu re encore plus concrète. Au m om ent où l’introduction d’élém ents d'histoire des sciences dans les program m es d’enseignem ent suscite encore de nom breuses difficultés pratiques, il n e me p a raît pas utile d’en éten d re encore le champ. L ’enseignem ent d ’une ‘discipline aussi large que celle que définit le professeur Suchodolski n e m e p a ra ît pas pouvoir ê tre in stauré dans le cadre des facultés des sciences. P ar contre, il p o u rra it convenir à des
é tu d ia n ts de sciences hum aines. Cependant, il m e semble indispensable de rapp eler q u ’une extension du domaine de l ’h istoire des sciences risq u e de ré d u ire le contenu technique d e celle-ci et de la transform er e n u n e sim ple bran ch e d e l’histoire générale.