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Les relations franco-polonaises et la Conférence du Désarmement (1932—1934)

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A C T A U N I V E R S I T Ä T I S L O D Z I E N S I S

FOLIA H IST O R IC A 42, 1991

M aurice Vaïsse

LES RELATION S FRA N C O -PO LO N A ISES

ET LA CONFÉRENCE DU DÉSARM EM ENT (1932— 1934)

Les relation s franco-polonaises connaissent dans la période de l ’en- tre -d eu x -g u e rre s des vicissitudes to u t à fait rem arq u ab les. On passe b ru sq u e m e n t de l ’alliance la plu s étro ite au refro idissem en t le plus grave, e t l’év o lu tio n n ’e s t pas lin éaire: elle connaît de la fin de la 1ère g u e rre m ondiale au d éb u t de la seconde des d ents de scie très m arq u ées. La période d e la C onférence du D esarm em en t (1932— 1934) est assu rém en t un m om ent-clé de ces relation s. C ’est le thèm e qu e je développerais avec comme p ro b lém atiq u e la question de savoir dans quelle m esure la conférence du d ésarm em ent a contribué à la d é té ­ rioratio n des relations franco-polonaises.

C ette com m unication est fondée su r la docum entation qui a servi à m a thèse de doctorat in titu lé e „La politique en m atiè re de d é sarm e­ m ent, 1930— 1934”, sou ten ue en 1980 à la Sorbonne et publiée en 1981 sous le titre S écu rité d ’abord aux E ditions P edo ne1, des archiv es diplo­ m atiqu es de la série SDN, qui n e sont pas o u vertes au public, et des articles p a ru s depuis ma thèse, en p a rticu lie r ceux du professeur W an- dycz, de G. Soutou, de H. R ollet dans la „R ev ue d ’H istoire D iplom ati­ q u e ”, ainsi que la con tributio n du professeu r W andycz in titu lé e „Poland betw een E ast ans W est”, les souvenirs de C harbonnières en poste à L ondres, enfin l ’a rticle que j ’ai é c rit su r le P acte à Q u a tre 2.

1 M. V a ï s s e , S é c u r ité d'a b o rd . La p o l i t i q u e Ir a n ç a is e en m a ti è r e d e d é s a r ­ m e m e n t 1930— 1934, Paris 1981, P ed o n e, 650 p.

* A r tic le s de: P. W a n d y c z , La P o lo g n e l a c e à la p o l i t i q u e l o c a r n i e n n e d e Briand, „ R ev u e d ’H isto ire D ip lom atiq u e" 1981, n° 2i P. K r ü g e r , La p o l i t i q u e e x t é ­ r i e u r e a l l e m a n d e et l e s r e l a ti o n s I r a n c o - p o lo n a ls e (1918— 1932), i b id e m , n° 3; G. H. S o u ­ t o u , L'a llia n ce I r a n c o - p o lo n a is e (1925— 1933) ou c o m m e n t s'en d é b a s s e r ? , i b id e m , n° 4; P. W a n d y c z , |in :| T h e o r ig in s o i t h e S e c o n d W o r l d W a r R e c o n c i d e r e d , cd. G. M a r t e l , A lle n and U n w in , N e w York 1986i G. d e C h a r b o n n i è r e s , La p l u s é v i t a b l e d e t o u t e s les g u e r r es , A lb a tro s, Paris 1985; M. V a ï s s e , H e n r i d o

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On p e u t distin g uer deux phases dans les relatio ns franco-polonaises lors de la conférence du désarm em ent. A la veille de la conférence et ju sq u ’en ju in 1932, les relatio n s sont bonnes et confiantes. A p a rtir de l’été 1932, elles se d é té rio re n t de plus en plus n ettem en t, to u t en connaissant des h a u ts et des bas.

I. DES RELATIONS C O N F IA N T E S DUES À U N E C O M M U N A U T É D'IN TÉRÊTS

A la veille de la conférence, en 1931, la F ran ce et la Pologne ont les m êm es in té rê ts face au x reven d icatio n s allem andes. L ’A llem agne réclam e en effet l’égalité des droits, et ju stifie cette revendication par deux argum ents. D ’une p a rt, il est annoncé dans la p a rtie V du tra ité de V ersailles que le d ésarm em en t de l ’A llem agne est le préalable au désarm em ent g énéral; or les a u tre s n ations n ’o n t pas désarm é. L ’A lle­ m agne s’estim e en d ro it de rev e n d iq u er soit le d ésarm em ent des autres, soit son pro pre réarm em en t. D ’a u tre p art, l ’A llem agne justifie sa d e ­ m ande p a r son besoin de sécu rité: elle s’estim e encerclée p a r l’alliance franco-polonaise.

Face aux revendications allem andes, la F ra n ce et la Pologne sont placées dans le m êm e em barras; et d ’une ce rtain e façon, elles sont isolées, car les puissances anglo-saxonnes, l’Italie et m êm e la Belgique, sont loin de p a rta g er la ferm eté de la F ra n ce et de la Pologne face à l ’A llem agne. En ou tre, Fran çais et Polonais sont chacun de leu r côté confrontés à la réa lité du réa rm e m en t de l’A llem agne. L eurs services de ren seig n em en ts sav ent qu e les A llem ands m ultiiplient les m an q u e­ m ents au tra ité 3.

D ans cette très délicate conjoncture de l’an née 1931, la F ra n ce con­ fro n te son point de vue avec ses alliés de l ’Est, la P e tite E n te n te d ’une p a rt, la Pologne d ’a u tre p a rt. Le Q uai d ’O rsay et l ’E ta t-m a jo r a u ra ie n t bien voulu é te n d re cette consultation à bien d ’a u tre s E tats. Ils e sti­ m aient que la conférence du d ésarm em en t serait une ép reu v e difficile, q u ’il convenait de bien p rép a re r. Les négociations avec les Anglo- -Saxons, les Italiens, les A llem ands échouent. On va à la conférence du désarm em en t comme à une ordalie. Du m oins, la concertation fra n ­ co-polonaise a v a n t la conférence sem ble très sérieuse. Il reste trace de trois conversations e n tre Polonais et F ran çais à des dates très r a p ­

J o u v e n e l , a m b a s s a d e u r Irunçais à Rom e, in Italia e Francia n e g li a nn i 1930, a cura d l Enrico Serr a e J c a n -B a b ti* le D u r o s e lle , Jpsi, Rom a 1983.

3 Sur c e p o in l, cf. la th è se d e G. C a stella n , La p e r c e p tio n du réarm em en t de l'A lle m a g n e par le 2èm e B ureau fran çais.

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prochées, le 21 mai, le 25 ju ille t et en n ovem bre 1931. Le 21 mai à Genève, e n tre les délégations polonaises (Sokal, gén éral K asprzycki, K oinarnicki) et françaises (Massigli, colonel Lucien). Le b u t est la com ­ préhension m u tu elle des points de vue des deux pays et l ’appui ré c i­ proque de la thèse pour la p rép aratio n de la conférence du d ésarm e­

m ent. Sokal propose trois questions à étu d ier:

— les g aranties de sécurité (d ésarm em ent m oral et resp ect des traités), — la participation des Soviets à la convention (les Polonais sont scepti­ ques à l’ég ard de tou t engagem ent des Soviets),

— enfin l’a ttitu d e à adopter à l’égard de la thèse allem ande.

Les positions française et polonaise ne sem blent pas to u t à fait con­ cordantes. Les préoccupations polonaises ap p araissen t éloignées des vues françaises.

N ouvelle concertation le 25 ju ille t à P aris. E lle ne p a ra ît pas avoir rapp roch é les points de vue. La différence essentielle e n tre l’a ttitu d e française et l ’a ttitu d e polonaise est que celle-ci est beaucoup plus préoccupée du danger soviétique, alors que celle-là accorde su rto u t de l ’in té rê t aux m anqu em ents du Reich, au x clauses m ilitaires du tra ité de V ersailles. Les Polonais v eu le n t au fond obtenir la réductio n des a rm em ents soviétiques et conserver leu r lib erté. On constate to u t de

m êm e la p ou rsuite de la concertation.

Le chef du Service français de la SDN, René Massigli, fait en ja n ­ vier 1932 une tourn ée dans les capitales européennes. Il ren c o n tre Z a­ leski, le secrétaire g én éral de la délégation polonaise, K om arnicki et q u a tre re p ré se n ta n ts de l ’E ta t-m a jo r polonais. Ils s ’accordent su r la fidélité au p ro jet de convention, m ais ils ont quelques divergences; ainsi la Pologne ne v e u t pas se c o n ten ter d ’un statu -q u o , elle v o u d rait pouvoir accroître ses arm em ents, car elle se sent m enacée p ar ses deux voisins. Du côté français, on n ’accorde pas une g ran de im portance au désarm em en t m oral. M assigli estim e que les ré su lta ts p ratiq u es sont trè s douteux. C ependant, les objections essentielles convergent v ers des in té rêts identiques: sta tu -q u o territo ria l, m aintien des traités.

Dans l ’atm osphère très lourde d ’o u v e rtu re de la conférence on env i­ sage un a jo u rn e m e n t et la délégation française se lance dans une g ran de opération de diversion diplom atique. C’est le P lan T ardieu, dont le souci tactiq u e est de ne pas se tro u v er p ris au dépourvu par l ’évolution diplom atique. C’est une m anoeuvre destinée à donner à la F ra n ce le p rem ier et le d e rn ie r m ot. Le plan Tnrdieu propose:

— une m ise à la disposition de la SDN de l’a é ro n au tiq u e civile de tra n sp o rt et de l ’aviation de bom bardem ent,

une mise à la disposition de la SDN de certain s m atériels te rre stre s et navals,

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— la création d ’une force intern ation ale,

— des m esures de protection des populations civiles, — des conditions d ’organisation de la paix.

Les a u tre s puissances sont au pied du m ur, car ou elles ad o p ten t les propositions françaises ce qui sem ble im possible; ou elles refu se n t et la F ra n ce a u ra alors beau jeu de se refu se r à to u te réd a c tio n des arm em ents.

La Pologne fait p a rtie des quelques pays (P etite E ntente, Belgique, P o rtu g al, Espagne, F inlan d e, pays baltes) qui m anifestent de l ’in té rê t pour le plan T ardieu. Comme la F rance, ils insistent su r la liaison e n tre la sécu rité et le désarm em en t et ils so u tien n en t le p ro jet de convention comm e base d ’un accord de désarm em ent.

D ans le d ébat su r le désarm em en t q u a lita tif qui place la délégation française dans une situ a tio n très délicate, les délégués fran çais reçoi­ v e n t l ’appui de la Pologne et de la P e tite E n tente, alors que ces pays, qui n ’ont pas d ’arm es puissantes et coûteuses n ’on t q u ’avan tage à l ’ab o­ lition. P o u r sab order le p ro je t am éricain, Je an Paul-B onco u r élabore un c o n tre -p ro je t selon lequel l’interd ictio n p u re et sim ple de ces m a té ­ riels n ’a tte in d ra it pas le b u t poursuivi et la seule m esure ad éq u ate se ra it la m ise de ces m atériels à la disposition et sous le contrôle de la SDN. Le 19 av ril 1932, P au l-B o n co u r s’en tend avec les re p ré se n ta n ts de la Pologne et de la P e tite E n te n te pour q u ’ils p ren n e n t à leu r com pte le p ro je t de résolution et le p rése n ten t comm e un tex te tran sactio nnel qui co n sisterait à préconiser l ’in tern atio n alisatio n des arm es agressives p lu tô t que leu r suppression et à ren vo y er les aspects techniques de la questio n aux com m issions techniques, ce qui est un stra ta g è m e procé­ d urier. C’est au délégué roum ain, Titulesco, que rev ie n t la tâche d é ­ licate de dire la p référen ce de q uatorze délégations pour le systèm e

français d ’intern atio n alisatio n.

Ce com prom is écarte to u t d anger et donne satisfaction à la d é lé ­ gation française, ce qui p erm et à T ardieu de dire: „Savez-vous après six mois de trav ail quelle a été leu r conclusion? C’est que le cara c tè re offensif de l’arm e dépend de l ’in ten tio n de celui qui l’em ploie” .

II. LE REFROIDISSEM ENT DES RELATIONS F R A N C O -PO I O N A ISE S IN TER V IEN T D A N S LE SE C O N D SEMESTRE DE 1932

IL EST D Û SEMBLE-T-IL

A I A FOIS A DES Q U E ST IO N S DE PERSO NN E ET A U N E C O N JO N C T U R E DIPLO M ATIQ UE TRÈS DÉLICATE

Du côté polonais, on assiste au rem placem ent en novem bre 1932 du Com te Zaleski p ar le colonel Beck, comm e m in istre des A ffaires

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étra n g ère s de Pologne. Zaleski é ta it francophile, Beck est beaucoup plus m éfian t à l’égard de la F rance. En outre, Beck sem ble très rése rv é à l’égard de la SDN et de la diplom atie ouverte. Du côté français, les élections d ’a v ril-m ai 1932 am èn en t au pouvoir une m ajo rité de C a r­ tel des G auches — H erriot, Paul-B on co u r — l ’opinion p ublique est très favorable au x réductions d ’arm em ents... Le jo u rn al radical „La R épub liq ue” est peu favorable à la Pologne.

Les circonstances on t joué aussi un rôle. H erriot est en b u tte à une pression diplom atique ex trêm em en t forte à l’occasion des conférences de L au sann e et de Genève. Le 16 juin 1932, le ch ancelier allem and von Papen propose à H errio t en co n tre p artie de l’an n ulatio n des ré p a ra ­ tions un accord d irect e n tré la F ra n ce et l’A llem agne con tre la R ussie et des g ara n tie s politiques concern an t les fron tières orientales de l ’A lle­ m agne. Il parle d ’alliance germ ano-franco-polonaise ten d a n t à une con­ qu ête de l’U kraine. Mais H erriot, partisan d ’une e n te n te avec l ’URSS, se m éfie et il p réfère se réfu g ier dans l’e n te n te fran co -b ritan n iq u e. E t lorsque von Papen rev ien t de Berlin à la fin du mois de juin, H errio t est très su rp ris de constater que von Papen dem ande l’an n u latio n des rép aratio n s sans plus proposer de c o n tre p artie politique.

La déclaration fran c o -b rita n n iq u e a une p etite o d eu r de révision. Face à la proposition allem ande du 29 août, les conseillers d ’H errio t recom m andent la ferm eté, en p a rticu lie r l ’EMA qui a une politique sy stém atiq u e de refu s de to u te concession. C’est ce p a rti que choisit H errio t en m isant sur la concertation dans le cadre de la SDN et la nouvelle en ten te fran co -b ritan n iq u e. Il e n tre p re n d une v a ste consul­ tation d iplom atique des capitales européennes (dont V arsovie) pour com m uniquer la note allem ande et le sens de la réponse française (fin de non-recevoir à des négociations directes franco-allem andes).

La concertation avec B elgrade et P ra g u e a de quoi satisfaire H e r­ riot, assuré du concours le plus com plet. P a r contre, la réactio n de V arsovie est am biguë. Zaleski fait savoir que „ n a tu rellem e n t le g o uv er­ n em ent polonais ne p o u rra it adop ter à son égard une a ttitu d e p u rem e n t n égative si l’A llem agne continue de' réclam er des m odifications du tra ité de V ersailles” . Dans ce cas, la Pologne se ra it fondée à rev e n d iq u er elle aussi. L ’idée de Zaleski est de d ém o n trer ainsi p a r l ’ab su rd e l ’im pos­ sibilité d ’e n tre r dans la voie où l ’A llem agne v e u t e n tra în e r la F rance. C ette déclaration a une v aleu r tactiq u e qui peut fo u rn ir un a rg u m e n t pour rép o n d re aux dem andes allem andes. Elle n ’en constitue pas moins une p rem ière différence sensible e n tre les positions française et polo­ naise.

D evant toutes ces pressions, on note au cours de l ’été 1932 un align em en t français su r la position b rita n n iq u e et un infléchissem ent

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M a u rice V a ls s e T ■ - -1 1 ... 1

rem arq u ab le aussi à la ten e u r du plan c o n stru c tif français, qui va si fo rt m éco n tenter les Polonais.

Toutefois la concertation franco-polonaise reste la règle com m e le m ontre la réponse française au x o u v e rtu res du g o u vernem en t soviétique pour ach eter en F ra n ce du m atériel de g u e rre en novem bre 1932. S ’agissant d ’un investissem ent p riv é et libre, le g o u vernem en t français croy ait d ’a u ta n t m oins pouvoir s ’y opposer, q u ’en cas de refus, des firm es é tra n g ère s a u ra ie n t pris la com m ande. N éanm oins, le g o u v er­ n em en t français p ren d la précaution de con su lter le gou vernem ent polo­ nais pour savoir s ’il n e faisait pas d ’objections. L a réponse polonaise m anque pour le m oins de chaleur: „II est à c ra in d re que ces fo u rn itu re s d ’a rtille rie lourde, au m om ent où siège la Conférence du désarm em en t ne don n en t lieu à des critiq ues et à des difficultés. D ’a u tre p a rt, les arm em en ts soviétiques ne cessent d ’ê tre l’o b je t de nos préoccupations. Il va de soi que le g o u vern em ent fran çais est à m êm e d ’ap p récier et lib re de d écid er” . Or, au m êm e m om ent, on assiste à la ratificatio n du pacte polono-soviétique (27 novem bre 1932).

A près avoir refusé à plusieu rs rep rises une discussion sép arée des d ifféren tes puissances, H errio t et P aul-B oncour l’acceptent. C ette n é ­ gociation a b o u tit à la déclaration du 11 décem bre 1932 su r l’ég alité des d roits dans un régim e qui co m p o rterait p o u r to utes les nations la sécu rité et la réaffirm atio n solennelle du non-recours à la force.

C ette d éclaratio n qui va bien au delà du p acte B riand-K ellogg vise en p a rticu lie r les situ atio n s dans le corridor polonais. M ais les A lle­ m ands la considèrent comm e une réa lité dynam ique. La déclaration du 11 d écem b re 1932 sem ble ra n g e r la F ra n ce dans le cam p de la révision des traités, dans le m êm e tem ps où p ar son refu s de payer l’échéance des d ettes du 15 décem bre 1932, la F ran ce p a ra ît ren ier ses prop res obligations ju rid iq u es et m orales. Cela a de graves consé­ quences pour la position in tern atio n ale de la F rance: deux piliers fo n ­ d a m en tau x de la diplom atie française s ’effondrent: le principe de l ’é g a­ lité des puissances e n tre elles et le soutien de la F ra n ce et des petites puissances. Le coup est sérieu x et les réactio ns p révisibles des petites puissances ne se font pas a tte n d re . Le 14 décem bre, les rep ré sen ta n ts de la Pologne, de la Yougoslavie, de la R oum anie et de la G rèce m a r­ q u e n t le u r désapprobation co ncern ant la procédu re des e n tre tie n s

à cinq.

Mais le problèm e de fond est plus red o u tab le encore: c’est celui de la révision des traités. Les m anifestatio ns en faveur de la révision des fro ntières germ ano-polonaises se m u ltiplient. La Pologne critiq u e l’accord du 11 décem bre et dem ande que l’ég alité des d roits soit a p p li­ quée au problèm e des m inorités. Enfin les accords du 11 décem bre

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re p ré se n te n t un ch angem en t essentiel dans la vie politique de l ’Europe. Les g randes puissances im posent leu r volonté aux E tats petits et m oyens. La F rance est en train de p erd re la considération de ceux qui av aient fait sa force depuis le tra ité de paix: les puissances européennes m oyen­ nes, nées du règlem ent de la g uerre, qui sav aien t pouvoir com pter su r la p ro tection de la France. „La sécu rité collective a v écu ”4.

III LA CRISE DE C O N F IA N C E F R A N C O -PO L O N A ISE N A IT A LA FOIS DE LA POLITIQUE FR A N Ç A ISE

A LA C O N FER EN C E DU DÉSA R M EM EN T

ET DU C O U R A N T R EV ISIO N N IST E QUI SE M ANIFESTE EN FRAN CE

A CE M O M ENT-LA

P o u r H itler, a rriv é au pouvoir le 30 jan v ie r 1933, la négociation de G enève est „un ballet d ’av an t-scène chargé de dissim uler ce qui se passe en p rofo ndeu r", c ’e st-à-d ire l ’U m bau de la R eichsw ehr. En fait, l’obstruction allem ande à la conférence du désarm em en t ab o u tit à p lu sieurs reprises à une im passe et à l ’aggravation de la tension in tern atio n ale. D ans cette conjoncture, l’a ttitu d e polonaise à la confé­ ren ce du d ésarm em en t ne laisse pas d ’ê tre p réo ccup ante pou r la F r a n ­ ce. L ’a ttitu d e polonaise se résu m e à peu de m ots: pas de d ésarm em ent; pas d ’accord; le tra ité de V ersailles, m êm e non appliqué, q u ’on estim e moins d ang ereu x q u ’une convention im p liq u an t des concessions qui ne sero nt pas dav antag e respectées.

D ésorm ais les positions française et polonaise sont divergentes, com ­ me le m ontre l’a ttitu d e polonaise face au plan co nstructif.

Beck se rend à G enève en décem bre 1932 pour su iv re la question dos m inorités. A propos du désarm em ent, „il reco n n u t q u ’il fallait abou tir, fût-ce au p rix de quelques sacrifices, m ais exprim a le désir que les conversations à Cinq ne fu ssen t pas rep rises. Il ajo u ta que, ne se se n ta n t pas lié p ar les décisions des Cinq, il é ta it possible que pour m énager l ’opinion polonaise, il dégageât sa responsabilité. A son avis, il se ra it p réfé ra b le de conclure d ’abord une convention restre in te . En aucun cas, on ne d e v ra it laisser l’A llem agne posséder des m a té ­ riels in te rd its p ar le tra ité de paix: si on l ’a u to risa it à avoir dix canons lourds, on n e p o u rra it pas co n trô ler le su rp lu s q u ’elle ne m an q u e rait pas de produire. L ui p e rm e ttre de se co n stitu er un outillage, c’é ta it p e rd re la p a rtie ” . Les délégués fran çais e u re n t l’im pression que Beck se m o n tra n t com préhensif é ta it p rê t à les aider.

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En jan v ie r-fé v rie r 1933, à G enève, ap rès le d é p a rt de Beck, rap p e lé d ’urgence d it-il à Varsovie, dans une réu nion des délégués de la F rance, de la P e tite E n ten te et de la Pologne, le délégué polonais fit co n n aître à la Com m ission G én érale une d éclaratio n p récisan t q u ’en présence des réticences de puissances im portantes, il é ta it difficile d ’espérer la mise en application im m édiate du plan français, et que son g o u v er­ n em ent préconisait un accord très lim ité et p u rem e n t technique. Ce pro gram m e m odeste sans doute a u ra it le m érite d ’ê tre rap id em en t a p p li­ qué. Les a u tre s délégués d ire n t que cette in itiativ e je tte ra it le désarro i dans la conférence. Face au com te Raczyński qui ébranlé, téléphone à Varsovie, Beck m ain tin t ses in stru ctio ns; et la déclaration polonaise fu t faite.

C ette a ttitu d e polonaise est p réoccu p ante pour la F rance; en fait elle i'évèle une grave crise de confiance qui débouche su r le p acte de non-agression germ ano-polonais du 26 jan v ie r 1934.

Le 10 fév rier 1933, G irsa le m in istre de Tchécoslovaqie se dem ende si la déclaration polonaise à la Com m ission G énérale n ’est pas dûe po u r une p a rt au désir de reh a u sse r à G enève le prestige de la Pologne. „On est trè s jalou x ici du rôle joué p a r Beck. C’est pour essayer de le con treb alancer que, p réte n d G irsa, le g o uv ernem ent polonais a p ris diverses in itiativ es telles que la proposition du d ésarm em ent m o ral” .

Q uelques jou rs ap rès l ’éclat polonais à Genève, Beck déclare le 15 fév rier 1933 à la Com m ission des A ffaires étra n g ère s de la Diète: „N o­ tre a ttitu d e à l ’ég ard de l’A llem agne sera exactem en t p areille à l’a t ­ titu d e de l ’A llem agne à l’ég ard de la Pologne. Les choses dépend en t donc dav antag e de B erlin que de V arsovie” .

L ’a ttitu d e française est trè s dure: P au l-B o ncou r n ’a pas de m ot assez fo rt p o u r fu stig e r „l'actio n d issid e n te de la P ologne”. Il estm im e q u ’„au point de vue tactique, c’est une fau te g rav e ”, „q u a n t au fond de la question, le g o u v ern em en t polonais n ’a v a it jam ais laissé d o uter de son e n tiè re s o lid a rité ”.

P aul-B oncour dem ande à L aroche de m arq u er la su rp rise et le r e ­ g re t concern an t la déclaration de Raczyński. Les Polonais croient q u ’il est possible de m a in te n ir sans gros e ffo rts e t sa n s sacrifices im p o rtan ts le Reich dans le cad re du tra ité de V ersailles. L a Pologne a refu sé son adhésion à la thèse so u ten ue p ar la F rance, elle a form ulé des p ro ­ positions susceptibles de n u ire au succès du plan français.

L ’am bassad eu r français, Ju le s L aroche, chargé de faire les r e p ré ­ sentation s nécessaires, voit le 9 fév rier e t le 6 m ars Beck, qui s ’a tta c h e à m in im iser la q u erelle et à p ro te ste r de la bonne foi ipolonaise. Il a p p o rte des a rg u m en ts trè s forts: la F ra n ce n ’a pas consulté la Pologne au cours de l ’élaboration de son plan, q u i ne cadre pas avec les idées

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du m aréchal Piłsudski; l’exclusion de la Pologne des conversations à Cinq en décem bre 1932 p e u t lui faire red o u te r le pire. M ais Beck va plus loin. Il re g re tte une évolution re g re tta b le des esp rits en F rance, dans le public, comm e dans les m ilieux go u v ern em en tau x concernan t la révision des frontières.

Comme on assiste au m êm e m om ent à une cam pagne de la presse polonaise contre la F ran ce qui s ’alim en te des insinuations concernant la fam euse ren co n tre fran co-allem ande de jan v ie r 1933, L aroche s ’en p lain t à Beck en lui d em an d an t s ’il fa u t y voir une cam pagne té lé ­ guidée p a r le g ouvernem ent, et le sym ptôm e d ’un certain détach em en t de la p a rt du g o u v ernem ent polonais à l’ég ard de la F rance. En 1933, la F ran ce p erd l ’in itiative su r le plan d iplom atique. Les in itiativ es b rita n n iq u e et italien ne m ette n t la F ran ce en difficu lté et elles e x acer­ bent un peu plus les contradictions de la politique française.

Le plan M acDonald est un v é ritab le défi à la politique trad itio n n elle de la France. C ’est un défi m ilitaire car le plan a b o u tirait à au gm en ter les arm em en ts de l ’A llem agne et à dim in u er ceux de la F ra n ce tout en n ’ap p o rta n t aucune sécurité supplém en taire. Or s ’opposer au plan M acDonald, c’est s ’aliéner la G ran de-B retagne.

La proposition italien ne de Pacte à Q u a tre est un défi diplom atique, car elle a b o u tirait à in sta u re r un directo ire de q u a tre puissances en Europe à la révision des clauses territo ria le s des tra ité s au réa rm e m en t de l ’A llem agne.

D ’un côté, la F ran ce ne p e u t pas ne pas p rê te r a tte n tio n à cette proposition approuvée p a r les A nglais pour ne pas re je te r l ’Italie dans les bras de l ’A llem agne. De l ’au tre, la F ran ce n e p e u t consentir à une opération qui ac h èv e rait de la déconsidérer a u x y e u x de ses alliés les plu s fidèles et qui p ar le réa rm e m en t de l ’A llem agne fera it basculer l’éq u ilib re des forces en Europe.

L a proposition de M ussolini va à l ’en co ntre de tous les principes de la politique e x té rie u re française: a tta ch e m e n t à la SDN, et au p rin ­ cipe d ’égalité des puissances, m aintien du sta tu quo européen, p rio rité de la sécu rité su r le désarm em ent. Elle soulève d ’ailleu rs une tem p ête de pro testatio n s chez les alliés de la F ra n ce et une violente réaction de la Pologne. Le 28 m ars, Beck p rév ie n t L aroche que la Pologne est p rê te à se re tire r de la SDN et a ssu rer seule sa défense nationale. Le 5 avril, il rep re n d le m êm e thèm e: refu s de to u t directoire des g ra n ­ des puissances, r e tra it év en tuel de la Pologne de la SDN et défense n ationale é v e n tu ellem en t p ar une g u e rre préven tive: ,,Si l’E ta t de sa pro pre in itiativ e ou avec l ’au to risatio n d ’a u tre s puissances v e u t s’em ­ p a re r d ’un seul 2m du te rrito ire polonais, La Pologne se d é fe n d ra e t

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la parole sera au canon". De fait, on assiste alors au rap p ro ch em en t de la Pologne avec la P e tite E n ten te et avec l’URSS.

Incapable de refu ser com plètem ent le plan M acDonald et le pacte à Q u a tre , la politique e x té rie u re française explore d ifféren tes voies pour so rtir de son isolem ent et isoler l ’A llem agne à son tour. Mais elle est trop velléitaire pou r m ener une v é ritab le révolution diplom atique. On assiste donc à une paraly sie de la p olitique e x té rie u re française qui repousse à la fois l’en ten te d irecte avec l ’A llem agne et la g u e rre p r é ­ ventive to u t en n ’é c a rta n t au fond n i l ’une ni l’au tre.

P our ce qui est de la g u e rre p rév en tiv e, ni les Français, ni les P o lo­ nais ne sem b lent avoir considéré sérieu sem en t une telle entreprise. Les b ru its paraissen t avoir été lancés p a r P iłsu dski pour in citer H itler à en v en ir à un a rra n g e m e n t avec la Pologne. T out en vo y an t to u jo u rs en l’A llem agne un d anger pour la Pologne, P iłsu dski et Beck estim en t que fau te d ’une g u e rre p rév en tiv e, un arra n g e m e n t m om entané est possible e n tre les deux pays. Il s ’agit de donner un av ertissem en t à H it­ ler (dans ses So uven irs, Beck re la te l ’év énem en t en u tilisa n t trois fois en trois pages le term e av ertissem ent), tout en lui faisan t savoir que le choix dépend de lui. C’est une v é ritab le stra té g ie qui consiste à m on­ tr e r la force et la v ig u eu r de sa politique, sans .pour a u ta n t pro v o q u er un conflit avec l’A llem agne, m ais dans le b u t de la sonder. Du côté français, c’est une sim ple velléité tactique. L a F ra n ce n ’est pas p rête à faire la g u erre. Des actions comm e la réoccupation de la zone de M ayence nécessiteraien t deux choses: le rap pel des disponibles, m esure im populaire; la coopération d ’arm ées alliées: forces belges et b rita n n i­ ques, qui est hypoth étiq u e.

La F ran ce pren d de g randes p récautions dans la négociation du pacte à Q u a tre . La consultation des Alliés apaise les E ta ts de la P e tite E n ten te m ais la Pologne d em eure m écontente. La diplom atie polonaise m a in tie n t en e ffe t ses réserves. En somm e, c’est „le fa re da sè du go uvernem ent polonais” d it Laroche. La m auvaise h u m eu r polonaise est dûe au fait q u ’elle n ’accepte pas d ’ê tre m ise à l’é c a rt d ’un d ire c ­ to ire des q u a tre g randes puissances européennes.

Q u a n t au plan M acDonald, là aussi, les a ttitu d e s française et polo­ naise vont ê tre divergentes. La F ran ce est c o n train te à tro u v er un com ­ prom is avec la G ran d e-B retag ne. La Pologne n ’a pas le m êm e im p é­ ratif. Le stratég èm e m is a u point par la délégation française pour re ta rd e r l ’application du plan M acDonald, to u t en a y a n t l ’air de l’a c ­ cepter, est le systèm e du contrôle.

La v isite de Beck à P a ris en sep tem bre a b o u tit à un resse rre m e n t provisoire de l’alliance franco-polonaise. La cordialité de l’accueil est m arq uée p a r la d éclaration de Jo seph P aul-B oncour: „La collaboration

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é tro ite avec la Pologne n ’est n u lle m e n t po ur la F ra n ce un m onum ent h isto riq u e qui lui est légué p ar les g én érations précédentes. C’est une nécessité dém ographique, v itale [...J. D ans ces m om ents im po rtants, les d eux n ations doivent su iv re la m êm e voie. Cela est nécessaire, in év itab le”. Les conversations franco-polonaises p e rm e tte n t d ’ab o u tir à un accord p artiel. La Pologne sou tien t la position de la F ran ce en m atière de contrôle. En revanche, elle est défavo rable à l ’idée d ’une arm ée de m ilice q ui déso rg aniserait l ’arm ée polonaise. Beck considère q u ’il v a u t m ieux re ste r dans le systèm e e x ista n t et q u ’il ne fa u t pas se faire d ’illusion s u r ce q u ’on p e u t o b te n ir de l’A llem agne. M assigli com m ente: „On p ré fè re à V arsovie un tra ité non observé à un régim e d iffé re n t de celui de V ersailles et q u i se ra it effectivem ent ap p liq u é ”. Les con train tes géopolitiques in te rd ise n t à la Pologne d ’alién er sa lib erté d ’action, et m ènent to u t d ro it à la d éclaration germ ano-polonaise de non-agression du 26 jan v ie r 1934, qui se solde par un refro id issem en t des relatio n s franco-polonaises.

En conclusion, c’est la d éclaration du 11 décem bre 1932, accordant le principe de l ’égalité des droits à l ’A llem agne qu i déclenche le p ro ­ cessus de rem ise en cause de l ’alliance privilégiée franco-polonaise. D ’une p a rt, les grandes puissances n ’o n t pas hésité à p re n d re une d é­ cision dont les répercussions s ’é te n d e n t à to u te l ’Europe. D ’a u tre p a rt, le tra ité de V ersailles est touché dans une disposition essentielle. Or la Pologne est d irectem en t m enacée p ar cette concession a l ’A llem agne dont la F rance, g a ra n te des nouvelles n atio n s et des tra ité s de paix, est en p a rtie responsable. L ’année 1933 ne fait que confirm er l ’absence de réaction française face au ré a rm e m e n t allem and, et la politique française et polonaise en m atière de désarm em ent, qui é ta ie n t é tro ite ­ m en t solidaires, d ev ien n en t divergentes. A l ’encontre de la Pologne qui n e v e u t pas en ten d re p a rle r de désarm em ent, la F ran ce s ’engage au m oins en apparence dans la réd u ctio n des arm em ents. A la différence de Paul-B oncour, qui cherche à ren o u e r la négociation dans „le giron de la SD N ”, Beck considère que le r e tr a it de l ’A llem agne de la confé­ rence du d ésarm em ent signifie une r u p tu re définitive avec le systèm e de la SDN. Avec P aul-B oncour, comm e m in istre des A ffaires é tr a n ­ gères, la F ran ce se cram ponne à la SDN, q u ’elle considère to u jo u rs comm e le cen tre de la politique in tern atio n ale. Les contacts germ ano- -polonais de novem bre 1933 suivis p a r la déclaration germ ano-polonaise du 26 jan v ie r 1934 sont de sérieu x coups de sem once pour la diplo­ m atie française, car elle d esserre la cein tu re d ’alliances nouée a u to u r de l ’A llem agne. Ce rev irem e n t politique s’explique par des raisons psychologiques:

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— le ressen tim en t épro u vé p ar V arsovie à l ’ég ard du révisionnism e français;

— p e u t-ê tre aussi une e rre u r de p erspective du g o u v ern em en t polo­ nais selon lequel H itler n ’est pas un P ru ssien; il s ’intéresse plus au sud, à l ’A nschluss q u ’à l ’est et à la Pologne;

— la cause im m édiate et d é te rm in a n te de l’a ffaire du 26 janv ier est la question du désarm em ent; c ’est l’opinion de Laroche, selon le ­ quel la question du désarm em en t est la raison principale du rev irem e n t polonais, „alors q u ’on ne v eut pas désarm er et que l’on v o u d rait que nous ne désarm ions p as”.

Q u ’a fait le Q uai d ’O rsay pour é v ite r le rap p ro ch em en t germ ano- -polonais? Rien, m algré les observations de Laroche qui essaie de faire com prendre la nécessité d ’une action diplom atique. A plusieurs reprises, il a v e rtit que la Pologne ne se d éro b erait pas à des o u v e rtu re s qui lui seraien t faites p ar l’A llem agne. Un mois plus tard, le 12 décem bre 1933, Laroche se fait plus précis: „Aussi longtem ps que nous estim e­ rons que l ’alliance avec la Pologne est une g a ra n tie nécessaire de n o tre sécurité et de paix générale, il fau t donner à ce pays le sen tim en t

très n et que nous som m es à ses côtés”.

Le Q uai d ’O rsay laisse faire. P au l-B o ncour n ’agit pas, ne va pas à V arsovie et Beck re g re tte que le voyage p ro je té n ’a it pas pu se faire (30 décem bre). P a r la suite, ,,1’Echo de P a ris ” a insinué que P aul-B o n- cour red o u ta it les effets de l ’h iv er polonais su r ses précieuses cordes vocales. La raiso n est p e u t-ê tre to u t sim p lem ent dans la profo nde p a ra ­ lysie de la politique e x té rie u re française en 1933. Q u oiqu’il en soit, les relatio n s franco-polonaises ont beaucoup so u ffert de l ’ép reu v e de la conférence du d ésarm em ent.

U n iw e r sy te t w R eim s

M a u r ic e V a ï s s e

ST O SU N K I PO LSK O -FRAN CUSKIE I K O N FE R E N C JA R O ZBR O JEN IO W A (1932— 1934)

W a r ty k u le A u tor p o d ją ł próbę a n a liz y sto s u n k ó w p o lsk o -fra n c u sk ic h w o k r e ­ s ie K o n feren cji R o z b r o jen io w ej. W y r ó żn ia w ni - h d w a eta p y : z a c ie ś n ia n ie w ię z ó w , tr w a ją ce do lata 1932 r. oraz n a r a sta n ie k o n flik tu , od d ru g iej p o ło w y 1932 r. O parte p o c z ą tk o w o na w z a jem n y m zau faniu sto s u n k i w y n ik a ły z e w s p ó ln o ty in te r e só w P o lsk i i F ran cji. O ba k r a je z n ie p o k o je m o b s e r w o w a ły n ie d o tr z y m y w a n ie przez N ie m c y z o b o w ią z a ń za w a r ty c h w k la u zu la c h r o z b ro je n io w y c h trak tatu w e r s a ls k ie g o .

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Z te g o pow od u u zn a ły K o n fe re n cję za n ie z w y k le w a żn e w y d a r z e n ie . Przed jej o tw a r ­ ciem p r z e d sta w ic ie le F ran cji i P o lsk i sp o tk a li się tr zy k ro tn ie w c e lu u z g o d n ien ia sw y c h p u n k tó w w id z e n ia . M im o różn ic p o g lą d ó w p o ro zu m ia n o s ię co do k o n ie c z ­ n o ś c i p o p iera n ia o p ia c o w a n e g o ju ż p ro jek tu k o n w e n c ji r o zb ro je n io w e j. W c h w ili o tw a rcia K o n feren cji d e le g a c ja fra n cu sk a za jęta b y ła p r zed e w s zy s tk im p lan em T ar­ d ieu , k t ó iy po p a rło w ie le m a ły ch p a ń stw .

P o cz y n a ją c od d r u g ie g o p ó łr o cza 1932 r. w sto s u n k a c h p o lsk o -fra n cu sk ic h d a je s ię z a u w a ż y ć o c h ło d z e n ie , w y n ik a ją c e m. in. ze zm ian w sk ła d a ch rząd ów obu p a ń stw (w P o ls c e m in istrem sp raw z a g r a n ic zn y ch z o s ta je płk J. B eck — z n a c zn ie m niej fra n k o filsk i a n iż e li je g o p o p rzed n ik ). P o d p isa n ie p rzez p ięć m o ca rstw (И XII 1932 r.) d ek la ra cji, w k tó ie j p rz y zn a w a n o N iem co m ló w n o ś ć praw , s ta n o w iło punkt z w ro tn y w sto su n k a c h p o lsk o -fr a n cu sk i' h. F ran cja s to ją c a n ie ja k o po str o n ie rew i- zjon izm u sp o tk a ła się z k ry ty k ą n ie ty lk o P o lsk i, a le i m a ły ch i śred n i h p a ń stw o b a w ia ją c y c h się d y k ta tu w ie lk ic h m o ca rstw .

W 193J r. Fran cja stra ciła in ic ja ty w ę d y p lo m a ty c z n ą . P ra w d ziw y m w y z w a n ie m d la jej p o lity k i sta ł s ię plan M acD on ald a. A p ro b a ta F ran cji dla pak tu c zte re c h w y w o ła ła g w a łto w n y p ro test ze stro n y P o lsk i, g r o ż ą c ej w y c o fa n ie m się z Ligi N a ­ rod ów . W r ze śn io w a w iz y ta B eck a w P aryżu o zn a cza ła ty lk o c h w ilo w e z a c ie ś n ie n ie sto s u n k ó w b ila ter a ln y c h . W o b e c n ie d o g o d n e g o p o ło ż en ia g e o p o lity c z n e g o P o lsk a zm u szo n a z o sta ła do p o d p isa n ia z N iem ca m i p.iktu o n ie a g r e sji (26 I 1934 r.). F ran­ cja .p otrak tow ała ten fakt ja k o zdradę. N ie u c z y n iła n ic z e g o , a b y p rz e c iw d z ia ła r c a łk o w ite m u o z ię b ie n iu s w y c h s to s u n k ó w z P o lsk ą . B y ło o n o sk u tk iem te g o w y ­ darzen ia.

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