• Nie Znaleziono Wyników

"Erotyk staropolski. Inspiracje i odmiany", Jadwiga Kotarska, Wrocław [etc.] 1980 : [recenzja]

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share ""Erotyk staropolski. Inspiracje i odmiany", Jadwiga Kotarska, Wrocław [etc.] 1980 : [recenzja]"

Copied!
14
0
0

Pełen tekst

(1)

Dorota Gostyńska

"Erotyk staropolski. Inspiracje i

odmiany", Jadwiga Kotarska,

Wrocław [etc.] 1980 : [recenzja]

Literary Studies in Poland 15, 126-138

(2)

126 B o o k R e v ie w s

J a d w i g a K o t a r s k a , Erotyk Staropolski. Inspiracje i odmiany (Poèmes érotiques anciens polonais. Inspirations et variantes), O ssolineum ,

W rocław 1980, 264 pp.

Sur la toile de fond des recherches relatives à la lyrique am oureuse ancienne polonaise l ’ouvrage de Jadw iga K o ta rsk a se présente com m e le prem ier essai de systhèse de n o tre savoir sur cette question et réalise en m êm e tem ps les co n ceptions p ro pres de l’auteur. M ettan t à profit ses expériences de chercheur occupé du problèm e du p é tra r­ quism e, de l’an tip étrarquism e, de la p o étiq u e baro q u e et du poèm e érotique po pulaire K o ta rsk a les incorpo re dans son ouvrage et les systém atise d ’une façon nouvelle re p ren a n t et d éveloppant plusieurs propositions suggérées p ar les spécialistes en littératu re ancienne p o ­ lonaise. L ’histoire de l ’évolution du poèm e lyrique relatée dans l ’In tro ­ ductio n du livre et vue sur la toile de fond de divers phénom ènes p ropres à la culture polonaise et européenne révèle, tan t dans le cadre de la théorie que dans celui de la p ratiq u e poétique le caractère bien hétérogène du genre en question. Ce caractère se m anifeste dans la diversité des cercles des lectures, les tendances variées dans les ad a p ta tio n s des m odèles littéraires et la diversité des variantes du discours lyrique. L a com plexité du phénom ène invite à en treprendre l ’action d ’o rd o n n e r cette m atière littéraire riche et disparate à la fois. L ’au teu r se pro p o se donc de systém atiser toutes les variétés génériques en y ap p liq u an t des m odèles ty p o ­ logiques en m êm e tem ps am ples et m ettan t en relief un ensem ble de traits caractéristiques figés d an s une form e précise — traits qui p e r­ m etten t de distinguer un m odèle défini de la poésie am oureuse. Vu le m anq ue de norm es univoques l ’essai de dresser une ty p o ­ logie des variétés génériques du poèm e dem and e à chaque au teu r de trouver sa p ro p re solution du p ro blèm e des critères. C om m e nous pouvons le lire dans l’In tro d u ctio n m la classification adoptée p a r K o tarsk a suit un ord re ré su ltan t de l’observation des phénom ènes tan t strictem ent poétiques q u ’extra-littéraires. La base de la ty p o ­ logie est constituée p ar les traits du m étier p oétique d ’un côté et le contenu lui-m êm e, le m odèle des ém otions et les types du senti­ m ent d ’am o u r considérés dans le contexte des conventions, des m o ­ eurs, des goûts littéraires et des besoins de la vie de société de l’époque de l’au tre côté. S uivant des critères variés l ’au teu r distingue

(3)

C o m p te s rendus de livres 127 cinq variétés principales de lyrique am oureuse ancienne polonaise: poèm e érotiqu e p étra rq u isan t, «sarm atique» (adjectif décrivant le m odèle de vie de la noblesse polonaise des X V P -X V IIF siècles), conceptiste, «populaire» et pieux. K otarsk a souligne la difficulté d ’effec­ tuer des distinctions tranchées, difficulté d éco ulant à son avis du syncrétism e des trad itio n s littéraires, de la souplesse des limites des sujets des poèm es et du dépassem ent fréquent des conventions des genres. Les distinctions adoptées déterm inent la com position du livre: dans les chapitres consacrés aux variétés concrètes K o tarsk a tend à caractériser la variante d o n t elle s ’occupe d ’une façon la plus com plète possible. Elle ajoute à chaque fois l’analyse de l’oeuvre dans le contexte du développem ent historique de la littératu re à sa description sous l’angle des sources d ’inspiration, du contexte cul­ turel, des p articu larités du m odèle lui-m êm e et des fonctions de celui-ci.

D ans le ch ap itre « N a auzoñskich w odach» (Sur les eaux de l'A usonie) mi à p a rt les réflexions relatives à la spécificité de la réception polonaise de l’oeuvre de l’au teu r de Canzoniere K o tarsk a form ule sa p ro p re conception du pétrarq uism e, essentielle p o u r son livre. Le pétrarq u ism e et l’antipétrarq u ism e con stitu en t des points de repère p ar ra p p o rt auxquels on définit toutes les variantes du poèm e érotique. La condition nécessaire p o u r situer un type donné du côté des poèm es p étra rq u isan ts est la présence des contextes philosophiques m étaphysiques et platoniciens de la conception de l’am our. La co n tin u atio n de certains m otifs, la mise à profit de la topique et des m oyens d ’expression particuliers ne co nstitu ent pas, selon K o tarsk a, une preuve suffisante du caractère p é tra r­ quisant d ’un poèm e. La réception de l ’oeuvre de P étrarq u e en E urope, sa variante polonaise y com prise, se caractérise p a r la banalisation du contenu et des aspects philosophiques de l’am our ainsi que p ar la conventialisation des sujets. Les restrictions et les m odifications de cette trad itio n dans la littératu re ancienne po­ lonaise justifient le nom donné à la variante générique en question: «poèm e éro tiq u e pétrarq u isan t» , nom qui fait ressortir les sim pli­ fications et le caractère partiel de l’ad a p ta tio n polonaise du p ro ­ totype.

La réception en P ologne de la d o ctrine platonicienne d an s sa version p étra rq u iste était difficile à cause de la situation d ’une

(4)

128 B ook R e view s

«accélération culturelle», de l'am biance spécifique de la vie culturelle de l’époque organisée au to u r des controverses religieux et politiques, du dualism e de la culture am oureuse sép a ran t l’am o u r sensuel et l’am our spirituel, de l’absence des trad ition s chevaleresques et courtoises enfin. Les conflits éthiques, les tendances introspectives suscitées p a r les ém otions ont trouvé leur expression la plus com plète dans la poésie de Ja n K ochanow ski, M ikołaj Sęp Sza- rzyński, D aniel N aborow ski. O n con state cepen dan t que, m êm e dans cette poésie «pétrarquisante», le contenu philo sop hiq ue se fait plus superficiel, les tensions m orales et ém otionnelles s ’affaiblissent et que les auteurs s’attac h en t su rto u t à peindre les traits extérieurs de la «belle céleste». M algré toutes ces sim plifications la poésie p é tra r­ qu isante a ap p o rté d an s la poésie lyrique p olonaise de l ’épo qu e un dem i-ton subtil raffinant ta n t les sentim ents que le langage de la déclaratio n d ’am our, enrichissant le lexique et la phraséologie, stim ulant le développem ent de la m étap ho re, des schém as de la co nstructio n du discours lyrique et des structures de versification.

A yant con staté la présence des m odèles p étrarq u istes d a n s la poésie ancienne polonaise K o ta rsk a passe ensuite au problèm e im p o rtan t des limii ch ronologiq ues de leur influence. M ieczysław B rahm er d o n t l’au teu r com m en te et modifie la thèse situe la fin de la réception polonaise du pétrarq uism e au déb u t du XVI F siècle. K o ta rsk a adm et la possibilité de la co n tin u atio n de ces expérim ents poétiques à l'ép o q u e b aro q u e. M ais vu que le ph énom ène est défini com m e une coexistance harm onieuse en tre le sentim ent dans sa dim ension philosoph ique et les m oyens d ’expression qui lui sont p ropres K o ta rsk a affirme q ue le term e de «p étrarqu ism e b aroq ue» ne con cern erait que la co n tin u atio n des m oyens d ’expression élaborés p ar P étrarque. Le sensualism e b aro q u e qui élim ine la réflexion et renonce aux contextes p latoniciens de l’am our, ne perm et pas, selon l’auteur, de p arler du pétrarquism e du XV IF siècle sensu largo. Il fau t dire que les opinions des chercheurs polonais et européens présentent d an s cette m atière certaines divergences. F ran k J. W arnke rem arque q ue les m oyens pétrarq u istes d ’expression p oétique, p.ex. les hyperboles ou les antithèses acquièrent dan s la poésie du X VIF siècle un caractère nouveau dû aux changem ents du contexte philo­ sophique: dans la poésie baro q u e, conçue com m e un jeu ils cessent

(5)

C o m p te s rendu s d e livres 129 d ’être dans leur essence m êm e, p étrarq u istes h A lina N ow icka-Jeżow a parle dans son ouvrage consacré aux m adrigaux anciens polonais de la coexistence dan s la littératu re de l ’époqu e b aro q u e des c o u ran ts pétrarq u istes et an tip étrarq u istes — m arin istes2. D ’autres chercheurs voient l’influence de P étrarq u e tan t d ans les sujets lyriques b aro q u es que dan s les m odèles du discours p o é tiq u e 3. Vu le nom bre des conceptions différentes le problèm e du p étrarq u ism e et de l’an tip étra rq u ism e du XV1F s. reste toujo u rs ouvert et prête aux discussions.

C ’est en oppo sitio n avec le m odèle p étrarq u iste que K o tarsk a situe la variante dite «sarm atique» du poèm e éro tiq ue form ée aux XVF et XVIF siècles dans le cad re de la cultu re de la noblesse et sa littératu re d idactique qui a donné naissance à un m odèle à p a rt de la cu ltu re érotique. U eth os «sarm atique» de la vie bien réglée et verueuse se p rê ta it peu à une élab o ratio n artistique. La concep tion de l’am o ur-am itié née des écrits d ’A risto te et de C icéron et consolidée p ar la trad itio n chrétien ne a su rto u t inspiré la littératu re à tendence dydactique. La vision stoïque de la vie hum aine présente dans la poésie de K ochanow ski et de plusieurs auteurs anonym es élim inait les ém o tions et invitait à concevoir l ’am o ur, situé dans le cadre d ’une A rcadie polonaise n oble com m e une relation am icale en tre deux p artenaires. La conception de l’am o u r reconstituée par K o ta rsk a à p a rtir des chan ts, des ex-voto, des letters, des m onologues des orateurs, des discours laudatifs et d ’une sorte de «blason» polo nais a donné naissance à un idéal de fem m e-épouse, idéal d o n t la base est la vertu, la prévoyance et la piété. Les ouvrages réunis sous le nom com m un de poèm e éro tiq ue sarm atiq ue se distinguent des autres p ar la conception de l ’am o u r et l’idéal de la fem m e d ’un côté et p ar une a ttitu d e spécifique du sujet lyrique form ée p a r la trad itio n de la littératu re m oralisatrice de l’au tre côté. C ette a ttitu d e c ’est celle d ’un conseiller bienveillant et plein d ’ex­ 1 F. J. W a r n k e , V ersions o f B aroqu e. E uropean L ite r a tu rę in the S even teen th

C e n tu ry , N e w H a v en —L o n d o n 1972, pp. 1 0 0 — 105.

- A. N o w i c k a - J e ż o w a , M a d r y g a ły sta ro p o lsk ie . /. d zie jó w lir y k i m iło sn ej

a e p o c e renesansu i b a ro k u (M a d rig a u x an cien s p o lo n a is. D e l'h isto ire d e la lyriqu e

am ou reu se à l'ép o q u e R enaissan ce e t B a ro q u e), W rocław 1978, p. 19.

* V oir en tre autres O. B ü d e l , F rancesco P e rtra rc a und d er L ite r a tu rb a ro c k , K refeld 1963; C . H e r n a s , B a ro k , W arszaw a 1976, p. 2 45.

(6)

130 B ook R e v ie w s

périence préoccupé m oins p a r des passions am oureuses q u e p ar des penchants m oralisateurs, celle d' un hom m e qui console, conseille, instruit. Ce type de poèm e a égalem ent élaboré son p ro p re langage d 'a m o u r, puisant dans des traditio ns oratoires et des modèles rhétoriques et caractérisé p ar la fam iliarité p ro p re à la culture de la noblesse, le langage sententieux, plein d ’aphorism es, riche en traits d ’esprit et en orientalism es.

Le chapitre «M iędzy zgrzebnością a dw ornością» (Entre la rustucité et la courtoisie) ap p o rte des rensignem ents sur le poèm e éro tiq u e dit «populaire» qui est une varian te générique fon ctio n n an t à la charnière de la culture officielle noble et courto ise d ’un côté et la cu ltu re p op ulaire p ro prem ent dite de l'a u tre côté. Les auteurs anonym es formés, selon l’auteu r, p ar les cercles «picaresques» o n t créé la littératu re adressée à un public «de m asse» et inspirée p a r le ch a n t courtois, le ch an t populaire, les p ro d u ctio n s des chantres v agabonds et la poésie de Jan K ochanow ski. Le poèm e érotiqu e «populaire» adressé tan t à un public «élevé» que «bas» a rem pli d ans la littératu re polonaise de l’époque les fonctions les plus diverses: m élique, ludique, did actique. C ara ctérisan t cette v ariante de lyrique am oureuse K otarsk a se concentre su rto u t sur le p roblèm e des cercles des lecteurs et celui des sources d ’inspiration (la lyrique de K ochanow ski et la poésie populaire). Les rém iniscences de la «m use de C zarnolas» (lieu de l ’activité créatrice de K ochanow ski) se rem arquent dans les em p ru n ts situés dans les incipit et les pointes, dans la m anière de traiter le sujet et le m onologue lyrique, dans l'a p p ro p riatio n enfin et la m odification de certains élém ents de la philosophie du poète. C om m e la littératu re po pu laire jo u e le rôle de l’institutrice à l’école de la vie et de l'am o ur, on y observe une sim plification considérable du m odèle de C zarnolas se m anifestan t p ar l’ém otivité et le sensualism e accrus, les tendances à l'édification et l’enrichissem ent de l’orn am en tatio n . Les affinités en tre la lit­ tératu re pop ulaire et la poésie de K ochanow ski se trou ven t affaiblies au XVIIe siècle p a r l ’ad a p ta tio n de la p oétique b a ro q u e ten d an t à enrichir la versification et le style et à rendre le discours plus rhétorique. Les liens les plus étro its attach en t le ch an t po pu laire au folklore. Selon K o ta rsk a leur solidité est due à la p roxim ité génétique du cercle de leurs auteu rs p ar ra p p o rt à la trad itio n plébéienne. La stilisation po pu laire de ce type de poèm e éro tiq u e

(7)

C o m p te s rendus de livres 131 facile à déceler d ans la p résen tatio n du héros et celle des sujets, dans la versification et dan s les conventions — bucolique et burlesque — du poèm e, est un m oyen im p o rtan t de briser les règles, renaissance et b aro q u e, de la poésie et une source des valeurs ém otionnelles nouvelles et de ce qu ’on p o u rra it appeler une «exotism e» spécifiquem ent polonais.

D ans le poèm e lyrique «populaire» — écrit K o ta rsk a —

la p o ésie de Jan K o c h a n o w sk i et la lyriq u e p léb eien n e so n t so u m ises à u n e a d a p ta tio n d o n t le résultat est u n e so r te d ’a m a lg a m e p o é tiq u e q u i ne se c o n fo r m e tou t à fait à la lyriq u e d e co u r ni au p o è m e é ro tiq u e au th en tiq u em en t p o p u la ir e.

C o n sid éran t la varian te en question on ne p eu t p as éviter de signaler les controverses relatives à sa généalogie. K o tarsk a reprend ici la thèse de son ouvrage p ré céd e n t4 so u ten an t le caractère plébéien, non-savant, «picaresque» (il s ’agit de la v ariante polonaise de ce type de littératu re) du ch a n t dit «populaire». Elle rejette ainsi la thèse de Ja n S tanisław B ystroń (et de K aro l Badecki) affirm ant l’origine bourgeoise du ch an t. Il fau t signaler d ’autres opinions encore. P olém iquant avec Badecki Julian K rzyżanow ski p arle d ’une provenance courtoise, noble, des ch a n ts, danses et padovani sans nier l’origine bourgeoise possible de certains d ’entre eux. Les «hautes connexions» du poèm e éro tique «populaire» on t été égalem ent soulignées p a r Czesław H ernas. Le problèm e de la p atern ité du ch a n t p op ulaire rejoint celui, n o n m oins im p o rta n t de ses sources. C ette question, com m e tan t d ’autres, a tte n d une étude plus circonstanciée: il faut no tam m en t d éterm in er les liens des padovani polo nais avec les ch an ts populaires italiens, allem ands et français — ce n ’est q u ’alors q u ’on p o u rra it tenter de rép o n d re à la question quels élém ents paysans, polonais ou russes sont entrés d ans le réperto ire p o p u laire et quelles traces ils y on t laissées. Il fau d rait égalem ent fixer la lim ite qui sépare dans le rép erto ire des ch a n ts populaires du XVI F siècle les oeuvres «originales» des poètes polonais et les m otifs am bu lan ts connus depuis des siècles d an s la poésie eu ro p é e n n e 5.

Les pro p o sitio n s de recherches form ulées p ar Ju lian K rzyżanow ski ont été réalisées d an s l ’ouvrage déjà cité de N ow icka-Jeżow a qui

4 J. K o t a r s k a . P o e ty k a p o p u la rn e j lir y k i m iło sn ej X V I I w ieku u P o lsce (P o é ti­

que de la lyriq u e a m o u reu se p o p u la ire au X V I I e s. en P o lo g n e), G d a ń sk 1970, pp. 1 4 — 16.

(8)

132 B ook R e v ie w s

décrit les affinités des chants, danses e t padovani avec les m adrigaux nés dans le cadre de la cu ltu re rom ane. L a conscience des l’existence des liens européens du poèm e éro tiq u e «populaire» ne reste pas sans influence sur les opinions con cern an t aussi bien les origines q u e les sources d ’inspiration de cette variante de lyrique am oureuse. Les rem arques ci-dessus p o u rraien t ap p o rte r une certaine m odification dans la thèse sur les origines proches des plébéiennes du poèm e éro tiq u e dit «populaire». Elles p o u rraien t élargir en m êm e tem ps la vision des attaches européennes de ce poèm e, co n stitu an t, à p a rt la poésie de K ochanow ski et le folklore, la troisièm e source p uissante des m odèles littéraires de l’époque.

Ce sont les considérations présentées dan s le ch a p itre «C on cors discordia — discors concordia» et consacrées à la v ariante définie com m e poèm e érotiqu e conceptiste qui suscitent le plus de d outes. La raison de la d istinction de cette v arian te relève p o u r K o ta rsk a tan t de la théorie et la p ra tiq u e littéraire que des discussions, fréquentes au X V IIe siècle sur les catégories de inventio, ingenium,

maraviglia, subtilitas, concetto. Se servant de la form ule du trait

d ’esprit élaborée p ar M aciej K azim ierz Sarbiew ski et qui p o u r O tw inow ska et L achm ann veut dire «le fait de co ntenir d an s le mêm e fait ce qui général, ré p étitif et typique d ’un côté, p articulier et exceptionnel de l’autre côté» l’au teu r analyse et in terprète les oeuvres de Jan A ndrzej M orsztyn, D aniel N ab orow ski et Szym on Zim orow ic. Elles sont analysées sous l’angle de la disco rd an ce co n c o rd an te de différents m odèles poétiques et sous celui de la relation en tre le facteur sensuel et intellectuel, en tre l’image et la parole, la distinction et l’accord, la co n cen tratio n et la v ariatio n , la mise en valeur de la form e et sa d ég rad atio n . L ’analyse des oeuvres pousse l’au teu r à interpréter le tra it d ’esprit com m e un m oyen nouveau et su rp re n an t de la réalisation du sujet am oureux devenu banal, com m e une possibilité de lier, suivant le principe de concors

discordia les traditions littéraires différentes, com m e une m étho de en ­

fin de m ener un jeu intellectuel avec le lecteur. Se servant d e la théo rie de Sarbiew ski elle distingue les akum ina sim ples — jeux poétiques de la p aro le qui dirigent l ’o bserv ation vers l’aspect phon étiq ue de la langue et les possibilités de les m ettre à profit en vue de l’enrichissem ent de l ’expression.

(9)

-C o m p te s rendu s d e livres 133 fondie est le sta tu t du poèm e éro tiq u e conceptiste d an s la pensée b aro q u e sur la poésie. La réflexion théorique du X V IIe siècle pren ait en co nsid ératio n de différentes conception s du trait d ’esprit

(agudeza, argutezza): elle l ’a inclus dans le cad re de la psycho­

logie de la création et de la réception ou voyait en lui une catégorie philosop hique (épisthém ologique ou onthologique), rh é to ­ rique, logique, did actique ou linguistique et stylistique6. La no tio n d 'akum in était ad o p tée p a r différentes branches de la science de la poésie. P o u r apprécier la possibilité, reconnue par K o tarsk a, de voir en trait d ’esprit une m arq u e distinctive d ’un genre lyrique il faudrait avoir recours à la réflexion génologique du X V IIe s. D ans la génologie on ap p ro che le tra it d ’esprit à la théorie de l ’épigram m e, m ais m ême là les tendances à considérer la poin te com m e un tra it d istin ctif du genre n ’ap paraissen t que rarem ent. La réflexion théo riq u e de l’ép oque ne justifie d onc pas la d istin ­ ction du poèm e érotique co nceptiste com m e une variante à p art. D ans la p ra tiq u e créatrice de l’ép o q u e b aro q u e p a r con tre on note l’em ploi du tra it d ’esprit d an s l’épique, la lyrique, l’art d ra m a ti­ que et les écrits des publicistes. Ainsi b eauco up d ’ouvrages où ap p a raît le tra it d ’esprit au sens ad o p té p ar K o tarsk a ne sont aucunem ent liés à l’expression des sentim ents. O n devrait donc chercher la justification de l ’existence de la variante en question à l ’aide des catégories énum érées au d éb u t du livre, à savoir les sources d ’inspiration, les cercles des lecteurs, les m odèles des réactions ém otionnelles et le langage des sentim ents.

La question de la place du tra it d ’esprit dans les théories p oé­ tiques du X V IIe siècle reste to u jo u rs ouverte. La diversité des inter­ p rétatio n s souvent co n trad icto ires du trait d ’esprit proposées dans des ouvrages plus récen ts7 con stitu e la preuve des confusions et

0 V oir p. ex . K . K. R u t h v e n , The C on ceif, L o n d o n 1969, pp. 1 — 16; E. S a r n o w s k a - T e m e r i u s z , D ro g a n a P arn as. P ro b le m y s ta r o p o lsk ie j w ie d zy o p o e z ji

(R o u te vers le P a rn a sse. P ro b lè m e s d e la sc ien ce ancienne p o lo n a ise de la p o é sie ),

W rocław 1974, p. 151; J. E. S p i n g a r n , C r itic a l E ssa ys o f the S even teen th C e n tu ry, v ol. 1, O xford 1908, pp. L V III —L X III; B. O t w i n o w s k a , « C on cors disc o rd ia S a rb iew sk ieg o w teorii k o n c e p ty z m u » (C o n co rs d isc o rd ia de S arb iew sk i d a n s la théorie du c o n c e p tism e ). P a m ię tn ik L ite r a c k i, 1968, fasc. 3.

7 V oir d éfin itio n s du trait d ’esprit d a n s d es d ictio n n a ires d es term es littéraires:

E n c y clo p a ed ia o f P o e try a n d P o e tic s, ed . by A . P rem in ger, N e w Jersey 1965;

(10)

134 B ook R e v ie w s

d ’une certaine perplexité vis-à-vis d ’une n otion ainsi surchargée sé­ m antiquem ent. L a polysém ie du term e sem ble vouer à l’échec to u te tentative de forger une notio n univoque: on p eut p a r co n tre essayer de déceler une base com m une de toutes les m anières différentes (même au sein de la m êm e théorie, celle de T esau ro p.ex.) de concevoir la n otion en question. A p a rt cela il fa u d rait préciser quelle relation existe entre le tra it d ’esprit et d ’autres versions possibles du conceptism e du X V IIe s., en tre les déclarations des théoriciens et les norm es pratiquées. Bien difficile est la tâche d ’appliquer une catégorie isolée de la réflexion th éo riq u e aux re ­ cherches concernant la p ra tiq u e poétiqu e vu le m an q u e de c o n fo r­ m ité très fréquent de ces deux sphères. La form ule de Sarbiew ski «concors discordia — discors co n dordia» adoptée p a r K o ta rsk a lui a perm is de co n stater la réalisation du principe aristotélicien

unitas in varietate au niveau d ’un poèm e ainsi que dans les re­

lations entre les ouvrages et les catégories ex tra-littéraires — les sens et l’esprit. En pratiq u e, com pte tenu de l ’o bjectif d ’in ter­ préter les phénom ènes littéraires conrets, il a p aru im possible de renoncer aux notions telles que antithèse, co n traste, hiperbole, allégorie ou co m paraiso n que Sarbiew ski a trouvé inutiles p o u r d é­ finir l’essence de la pointe.

Il sem ble que le caractère universel de la définition d 'akum in élaborée p ar l«H orace slave» ne consiste pas un iqu em ent en un «m anque de subjectivism e» dans sa théorie de la pointe. Il faut souligner que le traité. De acuto et arguto destiné à ceux qui «veulent écrire et p arler en pointes» se distingue des autres ouvrages essayant de définir le tra it d ’esprit parce q u ’il saisit l’essence de celui-ci d a n s un acte com plexe, à savoir dans la situ atio n de co m ­ m unication. O n peut définir la pointe de Sarbiew ski peut-être définie non p as com m e la coexistence statiqu e de la con cordan ce et de la discordance, du caractère typique et du caractère exceptionel, de la vraisem blance et de l’invraisem blance, m ais p lu tô t com m e un processus, com m e un phénom ène dynam ique. L ’union de la co n ­ cordance et la discordance se réalise en effet dan s le discours,

A D ic tio n a ry o f L ite r a ry T erm s, L o n d o n 1979; M . G ł o w i ń s k i , T. K o s t k i e w i -

c z o w a , A . O k o p i e ń - S ł a w i ń s k a , J. S ł a w i ń s k i , S ło w n ik term in ó w lite ra c k ic h

(11)

C o m p te s rendus de livres 135 dans ré n o n c ia tio n . Le prem ier m om ent, pré-verbal de cet acte est l’intention du d estinateur se m anifestant d an s le choix du sujet et le vouloir de le réaliser à l’aide d ’une pointe. Le sujet contient une charge potentielle de la concordan ce et de la discordance, charge q u ’il faut découvrir et rendre de façon à ce que lesdites co ncordan ce et discordance germ ant du sujet s ’unissent dans l ’acte de la parole. Concors discordia ou discors concordia, harm on ieu se­ m en t associées co u ro n n en t l’acte de la pointe. L a réaction du d estin a­ taire est un processus p arc o u ra n t parallèlem ent à la p ro du ction

d'akum in. L ’acte d ’exprim er la discordance suscite l ’étonnem ent, la

révélation de la concordance qui suit (ou qui précède) — cause le plaisir. L a jo n ctio n de l ’étonnem ent et du laisir dans l’esprit du destin ataire co rresp o n d à l’union de la concord ance et de la discor­ dance dans le m essage. U ne possibilité de l’acte de la po inte existe to u jo u rs: son caractère virtuel et fondam ental consiste en la possibilité potentielle d ’un ir la discordance et la concordance dans un acte de la parole. L ’essence de la p o in te en ta n t q u ’acte est indépendante de l’accom plissem ent form el de cet acte d o n t résu ltat est la p ro ­ vocation de l ’éton nem ent et du plaisir chez le destinataire. La sen­ sation de la surprise est l’effet d ’un processus unique. Sa prise de conscience ne lui p erm et pas de se réaliser p o u r la deuxièm e fois sans an é an tir p o u r au ta n t la pointe en ta n t q u ’entité virtuelle: l ’acte d ’u n ir con cordance et la discordance se laisse répéter à plu­ sieurs reprises.

Le d ernier chapitre du livre est consacré aux liens de la poésie am oureuse avec la lyrique religieuse. L ’au teu r y étudie le problèm e de l ’infiltration du «potentiel idélogique et form el» du profanum d ans le d o m aine de sacrum, infiltration analysée dans le contexte des trad itio n s européennes de la ch ristianisatio n de l ’antiquité, du culte m édiéval de la Vierge, du m ysticism e espagnol et italien.

L ’o b se r v a tio n d es élém en ts éro tiq u es d an s les textes religieu x p erm et d ’en tracer u n e lig n e m o n ta n t p arallèlem en t à la lign e du p rogrès des ten d en ces b aro q u es et du ren fo rcem en t d e la rh éto riq u e et d e l ’a llég o rie — dit K o ta rsk a .

L ’em ploi relativem ent peu fréquent des m odèles de la lyrique courto ise occidentale dans la poésie religieuse m édiévale était le résu ltat d ’un re ta rd culturel. La pensée de la R enaissance, froide et rationnelle, n ’a pas non plus ap p o rté de fruits dans l ’expression des sentim ents pieux. C ’est seulem ent dans le cadre des

(12)

transfor-136 B ook R e v ie w s

m ations baroques que l’au teu r voit une possibilité de la pénétration de la lyrique am oureuse dans la sphère du sacrum. Le clim at du X V IIe s. déterm iné p ar le jeu de contrad ictio n s, l ’alliage de ce qui est typique avec ce qui est exceptionnel, la façon, em blém atique et m étaph orique de penser, a perm is d ’ap pliq uer des images et des sym boles érotiques dans la lyrique religieuse. L ’in terp rétatio n allé­ gorique des m ythes a en o utre rendu possible une a d a p ta tio n des m otifs an tiques vus m ain ten an t d ’une au tre m anière — à la chrétienne*. D ans la réalisation m êm e des thèm es religieux K o tarsk a distingue trois directions de l’inclusion du profanum d an s la sphère du sacrum : elles em brassent ta n t les rém iniscences phraséologiques que la con stru c­ tion du sujet lyrique, des héros, des form es du m onologue, la sty­ listique et la versification. D ans la poésie d ’o rien ta tio n conceptiste et allégorique représentée p a r Sarbiew ski et G rabow iecki et influencée p ar la trad itio n m ystique largem ent inspirée p a r le Cantique des

cantiques et les poèm es érotiques d ’H orace, le thèm e religieux de

l’union de l ’âm e avec D ieu a été réalisé sur le plan de la concors

discordia p ar une assim ilation des topoi de la m ythologie grecque et latine dans l ’univers des significations chrétiennes. D a n s ce co u ran t de caractère bucolique et sentim ental lès images de l’A rcadie laïque et noble étaient transform ées en visions d ’une A rcadie sainte, m éta­ physique où l’Am e — la P rom ise se liait à D ieu — le Prom is. C ette réalisation popu laire — baignée d ans une am biance de ca n ­ tique — du sujet religieux se sert des descriptions conventionnelles de la beauté physique de l ’am an t divin et des structu res méliques em pruntées au chant am oureux populaire, le to u t ne ca d ra n t souvent pas avec le sérieux du sujet.

D ans la lyrique polonaise religieuse de cette époque K o tarsk a signale les tendances com parables à celles qui on t décidé de la sym biose du sacrum et du profanum dans la lite rré ratu re européenne. L ’analyse des oeuvres religieuses m o n tre q ue l’accueil des expériences m ystiques espagnoles ou italiennes n ’a pas ap p o rté à la littératu re polonaise de l’époque d ’images de la com m un ication avec Dieu aussi sublimes que dans les m odèles cités. Les facteurs qui en sont

s L essai d ’exp liq u er les lien s entre la p o é sie éro tiq u e et la religion d ans la p o ésie baroq u e a été é g a lem en t en trepris par J. M . C o h e n , The B aroqu e L y ric , L o n d o n 1963, pp. 52 — 6 9 ; W a r n k e , op. c it., pp. 62 — 65; L. L. M a r t z The

(13)

C o m p te s rendus d e livre s 137

respo nsab les: la faiblesse de l’ad a p ta tio n de la d octrine p lato n i­ cienne et les tendances didactiques et m oralisatrices très fortes. Les considérations incluses dans le ch ap itre consacré au sacrum et au profanum intéressantes, profo ndes, bien docum entées et d o n t la présente récap itu latio n ne rend pas la valeur ne sem blent cependant pas conform es à la vraie intention de l’au teu r, celle de présenter les variantes de la lyrique am oureuse ancienne polonaise. Il y m an ­ que l’explication du conten u et des limites de la n o tio n de «poèm e éro tiq u e pieux», n otio n qui semble annocer le transfert du sacrum dan s le d om aine du profanum , et non pas une relation inverse à laquelle précisém ent le ch ap itre est consacré. L ’identification d ’une oeuvre littéraire com m e oeuvre religieuse est un problèm e m éth o­ dologique im p o rtan t et difficile. L ’argum ent le plus fréquent qui devait fonder le caractère religieux d ’une oeuvre résidait soit dans le fait de ra p p o rte r la valeur sém antique de celle-ci à la sphère du

sacrum soit d an s la possibilité de retrouver les traces des contacts

avec la religion à chaque niveau de l ’o rganisation de l’oeuvre. Il est donc nécessaire de répondre à la question si les oeuvres a n a ­ lysées, a p p a rte n a n t q u an t à leur sujet et le type d ’ém otions expri­ mées, à la lyrique religieuse peuvent être traitées, com m e les traite K o tarsk a, com m e une variante générique du poèm e érotique. L ’auteu r ne signale m êm e pas la situation inverse, soit l ’existence des c o n ­ textes «pieux» de la lyrique am oureuse. Et, en réalité, l ’in terpén étratio n des sphères du sacrum et du profanum ap p a raît dans la littératu re baro q u e com m e relation binaire. Le désir charnel revêt le costum e pieux aussi souvent q u ’une enjolivure érotiqu e n ’accom pagne l’ex­ pression des sentim ents religieux. D ans la littératu re tan t polonaise q u ’européenne on peu t indiquer plusieurs oeuvres o ù le rite religieux — fêtes, gestes, accessoires — accom pagne le jeu d ’am o u r et où la dem ande de la faveur de la bien aim ée devient une prière. Il fa u d rait donc réfléchir à l ’application plus p ertinente du term e de «poèm e érotique pieux» et le réserver p lu tô t aux oeuvres dans les­ quelles on co n q u iert on objet terrestre de l’a m o u r à l’aide des m oyens de la persuasion religieuse.

La mise en ordre, la classification et l’in terp rétatio n des textes littéraires et critiques d o n t disposait K o tarsk a n ’étaient pas une tâch e facile vu le m anque, d an s la recherche sur la lyrique am oureuse de m odèles et de précises à suivre. Le livre de K o ta rsk a —

(14)

138 B ook R e v ie w s

publication précieuse m ais discutable, signalant beaucoup de problè­ mes im p ortants et to ujo u rs ouverts ap p o rte une caractéristiq ue dé­ taillée de la lyrique érotiqu e de ses débuts ju s q u ’au XVIF s. et révèle la diversité de ses variantes génériques, des inspirations, des cercles de lecteurs, des m odèles d ’am o u r vus sur la toile de fond de la cu ltu re polonaise et étrangère. La con cep tio n typologique proposée suscite qu an d m êm e quelques doutes, de m êm e que l’inter­ p ré ta tio n de certains textes classés com m e représentatifs des variantes particulières. En o u tre les intentions de l’au teu r et les critères q u ’elle ado pte ne sont pas tou jo u rs clairs: il arrive souvent que dan s les séquences interprétatives bien serrées et cohérentes rien ne signale la possibilité d ’un regard différent sur le problèm e discuté. Le principe de l ’ouvrage était de présenter «des phénom ènes de caractère typologique» qui se laissent présenter d an s des modèles bien lisibles des types d ’ém otions, des schém as de construction et des schém as stylistiques. En p ra tiq u e certains d éterm inan ts adoptés au d éb u t de l ’ouvrage com m e base de la distinction des variantes ne fonctionnent pas tous de la m êm e façon et se révèlent peu utiles p our certaines variantes. Il est dom m age que l ’ord re de la p résentation appliqué au poèm e érotique satirique et pétrarq u isan t ne soit pas m aintenu dans le reste de l ’ouvrage: il au rait perm is de voir et de com p arer les p articularités de toutes les variantes et leurs traits distinctifs aux mêmes niveaux: ceux de l ’inspiration, du m odèle de l’ém otion, de l’idéal de la femm e, du style, du cercle de ses lecteurs. L ’au teur n ’a pas toujou rs réussi à concilier la richesse de la m atière littéraire et la diversité de procédés inter­ prétatifs mis en oeuvre avec la clarté des déductions et la précision de la parole. T outes ces insuffisances restent cepen dan t minim es p ar ra p p o rt aux questions essentielles que pose l’ouvrage et la valeur de celui-ci en tan t q u ’étude la plus com plète qui soit apparue ju s q u ’à présent sur la lyrique am oureuse ancienne polonaise.

R és. par D o r o ta G o sty ń sk a Trad. par Anna T yh sk a

Cytaty

Powiązane dokumenty

En dépit des efforts de l’État camerounais pour intégrer l’ex- trême nord parmi les quatre régions administratives classées Zones d’Éducation prioritaire (ZEP),

Odbył studia specjalistyczne z zakresu filologii klasycznej na Katolickim Uniwersytecie Lubelskim w latach 1961-1966.. Doktorat zdobył na Uniwersytecie

Zo blijkt dat er bij stuurmechanismen die zijn geplaatst achter de vooras beter gebruik kan worden gemaakt van stuurmechanismen met ongekruiste stangen ter plaatse van het draaipunt

The regularity of the ray model wave heights over the frequency range at all the probe positions suggests that a single run at a suitably chosen average

De berekening wordt uitgevoerd om na te gaan of de grensdiepten volgens Hallermeier overeen komen met de veronderstelde ondergrens van de aktieve zone op 8 meter diepte (Stive,

Le questionnement comme procédés et stratégies de polémique politique utilisés dans les Questions au Gouvernement. La définition, la typologie et la structure

Krytycznie należy ocenić uznanie przez Sąd, że złożenie oświad- czeń prasowych przez towarzystwo ubezpieczeń jest środkiem po- zwalającym na usunięcie negatywnych

Sie berufen sich bei ihren Aussagen auf Einschätzungen zur Eurokrise, die der bundesdeutsche Sachverständigenrat zur Begutachtung der gesamtwirtschaftli- chen Entwicklung gegeben