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Histoire de l'entomologie française (1750-1950)

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Jean Gouillard (France)

HISTOIRE DE L'ENTOMOLOGIE FRANÇAISE (1750-1950)

Le XVIIIe siècle

René Antoine Ferchault de Réamur nacquit à La Rochelle en 1683, fils de fonctionnaire, d'une famille originaire du Poitou. Son père René était con-seiller au présidial de la Rochelle. Il fit son droit à Bourges, arriva à Paris en 1703 où un cousin le lia avec les savants. L'Académie des Sciences s'était in-stalée au Louvre en 1699, comptait 10 membres honoraires, 20 pensionnaires, 20 associés. Réamur devint élève à 24 ans. Il fit des travaux sur de nombreux sujets et reçut une pension de 12000 livres du duc d'Orléans. Il étudia en Histoire Naturelle les coquillages, les mollusques, l'or des rivières, la diges-tion des oiseaux. Son ouvrage capital Mémoires pour servir à l'etude des Insectes (1734-1742) en 6 ne fut qu'un amusement. Il ne créa pas de systématique. 1-2: chenilles et parasites; 3. teignes et pucerons; 4. vers des mouches; 5. abeilles, cigales; 6. bourdons, guêpes, fourmilions; 7. grillons, sauterelles (non publié); 9. coléoptères. En 1928 fut publiée l'Histoire des Fourmis et en 1955 1 Histoire des Scarabées. Il fut (1713-1752) 9 fois di-recteur de l'Académie des Sciences et 10 fois sous-didi-recteur. Il reçut en 1724 2000 livres de rente et autant d'extraordinaire. Il devint membre de la Royal Society (1738), de l'Académie de Berlin (1744), de celle de Stockholm (1749). Il créa à Charenton un musée de 45000 espèces. UHistoire Naturelle de Buffon (1745) eut plus de succès mondain: il avait 80000 livres de rente. Le succès de Réamur ne fut pas littéraire. Il fut attaqué par les Jésuites, car il combattait les superstitions de la génération spontanée. Il fut admiré à l'ét-ranger. Il mourut d'une congestion cérébrale en 1757.

Pierre-André Latreille (1762-1833) naquit à Brive, fils naturel de Jean de Sahuguet, baron d'Espagnac, maréchal de camp, gouverneur des Invalides où il est enterré (1766), lieutenant-général (1780), grand-croix de l'ordre de St-Louis. Sa mère aurait appartenu à la noblesse bressane. Il y eut des Latreille à Brive dès le XlVe siècle. Il prit ce nom en 1813. Son père le plaça à Paris au collège du Cardinal Lemoine, il devint bachelier, docteur ès sciences, fut ordonné prêtre à Paris en 1786, revint à Brive, où il fut précepteur de son ne-veu. Il fut emprisonné en 1793 à Tulle, puis à Bordeaux avec 62 confrères destinés à la déportation. La trouvaille d'un insecte (Necrobia ruficollis) en prison le sauva. Bory de St-Vincent le fit libérer, in extremis. Il fut envoyé à l'Ecole Normale (1795), suivit à Paris les cours de Buffon, Cuvier, Lamarck, Daubenton, devint correspondant de la Société d'Histoire naturelle de Paris

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(1791), de la Société Linnéenne de Londres. Lacépède le nomma membre associé à l'Institut (1798). Il fut appelé au Muséum de Paris en 1798 par La-marck et Lacépède. Il classa les collections d'Invertébrés du Muséum, rem-plaça Lamarck aveugle comme professeur en 1818. Une chaire d'Entomologie fut créée en 1829, il fut directeur du Muséum en 1830. Il mourut en 1833 d'une affection vésicale. Il fut élu à l'Académie des Sciences en 1814, reçut la Légion d'honneur en 1821. Il créa la systématique.

La Fondation de la Société Entomologique de France

La Société philomatique, toujours existante, formée à Paris en 1788 par la réunion de plusieurs jeunes amis des sciences, était une des compagnies les plus fréquentées par les savants parisiens. Geoffroy Saint-Hilare y présenta Cuvier et l'on voyait avec eux Berthollet, Brongniart, de Candolle, Duméril, Fourcroy, Lacépède, Laplace, Latreille, Monge. Elle abrita la Société Entomo-logique de France à ses débuts. La Société linnéenne de Paris, fondée en 1788, disparut en 1822. En 1792 Bosc d'Antic et Broussonnet réunirent la Société d'Histoire Naturelle de Paris. Lamarck créa en 1792 le Journal d'Histoire na-turelle, Millin le Magasin encyclopédique (1791-1816), Andouin en 1822 les Annales des Sciences Naturelles, Guérin-Méneville en 1830 le Magasin de Zoologie, d'Anatomie et de Paléontologie. Guérin fonda la Revue zoologique par la Société cuvérienne (1838-1848). Ils publièrent pendant 30 ans de

nom-breux mémoires sur l'Entomologie.

Le fondateur de la Société Entomologique de France fut Alexandre Le-febvre (1798-1867), qui avait voyagé en Sicile et en Egypte. Il en fut secré-taire (1831-1834). Le 31 janvier 1832, chez la Société Philomatique, 18 ento-mologistes parisiens se réunirent sous la présidence de Lucot, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, et proclamèrent Latreille président honoraire. Audinet-Serville fut élu président. Le 7 février le bureau fut élu: Audouin vice-prési-dent, Lefebvre secrétaire, Brullé secrétaire, Duponchel trésorier. Le 14 fut arrêté le règlement et furent nommés Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Dumé-ril, Savigny, Brongniart, Blainville et Desmarest membres honoraires. Le 29 eut lieu la séance d'ouverture et Latreille prononça son discours en présence de 35 membres fondateurs. Le dernier, Poey, professeur de Zoologie à La Havane, mourut en 1891 à 92 ans. L'avant-dernier, Reiche, 6 fois président, mourut en 1890 à 91 ans. Lamarck mourut en 1829, méconnu. Après avoir connu plusieurs locaux, dont l'Hôtel de Ville, la Société fut installée en 1967 par le Professeur Balachowsky dans le nouveau Laboratoire, 45 rue de Buffon, avec sa bibliothèque et ses collections.

Le XIXe siècle

Audouin et Brullé firent paraître Y Histoire naturelle des Insectes en 4 vo-lumes, inachevé. De même le Généra des Insectes de Guérin-Méneville et Percheron (1835-1838). L'Histoire naturelle des Animaux articulés de La-porte de Castelnau en 4 volumes est complète (1840). Ensuite vint l'époque des spécialistes et des monographies. Les généralités firent l'objet d'autres ouvrages: Y Histoire des Insectes d'Emile Blanchard (1845), le Traité Elémen-taire d'Entomologie de Maurice Girard (1843-1885) en 4 volumes, Les

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In-sectes morphologie, reproduction, embryogénie de Henneguy (1904).

La paléontologie des insectes fut étudiée par Marcel de Serres qui publia Geognosie des terrains tertiaires du midi de la France (1829), Brullé fit sa thèse de doctorat ès sciences Sur le gisement des insectes fossiles et sur les services que l'étude de ces animaux peut fournir à la Géologie (1837). Ousta-let fit une thèse sur le Recherches sur les insectes fossiles des terrains ter-tiares de la France (1874). Le mémoire de Brongniart sur les Recherches sur les Insectes fossiles des terrains primaires (1893) lui valut le prix des sciences physiques de l'Académie des Sciences.

Les mœurs des Insectes furent étudiées par Latreille, Léon Dufour, Perris, Fabre-Pérez et Ferton (Hyménoptères Vespides). Audouin publia une Histoire des Insectes nuisibles à la vigne (1842). Blanchard laissa une Zoologie agri-cole (1854-1856). Guérin-Méneville fonda en 1863 la Revue de Sériciculture. Goureau publia un Traité d'Entomologie agricole (1861), Lichtenstein et Signoret (1868-1874) étudièrent le Phylloxéra découvert (1868) par Plan-chon, beau-frère du premier. Dès 1871 ce dernier conseillait au ministre de l'Agriculture l'introduction de porte-greffes américains. Edouard Perris étu-dia les Larves de Coléoptères (1876). Kiinckel d'Herculais combattit les in-vasions des sauterelles en Algérie. Le comte Dejean, fils d'un général d'Em-pire, réunit une collection de 22000 espèces de Coléoptères qu'il vendit au roi de Prusse 50000 francs. Etienne Mulsant écrivit Y Histoire naturelle des Co-léoptères de France. L'abbé de Marseul fonda Y Abeille et publia 26 volumes. Le baron Maximilien de Chaudoir publia 92 écrits sur les Carabiques. Berce écrivit une Faune des Lépidoptères de France (1867) en 6 volumes. Les Arai-gnées furent étudiées par Eugène Simon.

Le plus célèbre entomologiste français fut Jean-Henri Fabre (1823-1915), né dans l'Aveyron. Il entra dans l'enseignement qu'il abandonna pour publier plus d'une centaine de travaux scientifiques, en particulier les Souve-nirs entomologiques (1870-1889) qui le firent connaître du grand public. Il s'installa à Sérignan, au nord d'Orange, dans une maison qui appartient tou-jours au Muséum et où se trouvent ses collections et un jardin botanique de

800 plantes. Il fut reçu par l'Empereur à Paris et reçut le président Poincaré en 1913. Il fut plus biologiste que systématicien et sa Fauna avignonnaise fut cri-tiquée. Il est très connu au Japon.

Le XXe siècle

Les directeurs du Laboratoire d'Entomologie furent: Eugène Bouvier (1895-1928), spécialiste des Crustacés, René Jeannel (1932-1956), qui écrivit la Faune des Carabiques, Lucien Chopard (1951-1956), spécialiste des Ortho-ptères, Eugène Séguy (1956-1960), qui écrivit 10 volumes sur les DiOrtho-ptères, Alfred Balachowsky, d'origine russe (1960-1976), membre de l'Académie des Sciences (1972), qui écrivit un Traité d'Entomologie appliquée à l'Agri-culture et une Faune des Cochenilles Diaspidinae, Jacques Carayon (1977-1987), qui étudia l'insémination traumatique des Hétéroptères, et Claude Caussanel (1987-1999) spécialiste des Forficules.

A partir de 1921 fut commencée la collection de la Faune de France qui comprit près de 70 volumes, continuée en 1965 chez Masson par la Faune

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d'Europe. Il n'y eut que 5 volumes sur les Hémiptères par Jean Pericart et 2 sur les Lépidoptères. En 1924 l'éditeur Lechevalier commença l'Encyclopédie entomologique où parurent les 4 volumes des Coléoptères de Portevin et les Coccides de Balachowsky (1932). La maison Boubée, installée au Quartier Latin, édita après 1945 une série de 20 petits atlas qui furent la bible des dé-butants, faisant suite à la Faune de France de Rémy Perrier (1923-1937). En

1948 Guy Colas, assistant du professeur Jeannel, publia un Guide de l'Ento-mologiste, qui fut réédité. Des Histoires des entomologistes français (1750-1950) furent publiées par Jean Lhoste (1987) et Jean Gouillard (1991). Des Congrès sur l'Entomologie française furent tenus à Paris (1982), au Québec (1986), Gembloux en Belgique (1990), Saint-Malo (1998). Le professeur Pierre Grasse entreprit un Traité de Zoologie dont 9 volumes furent consacrés aux Insectes (1953-1979). Jean Rostand fut membre de la Société entomolo-gique de France et publia La Vie des Libellules (1951).

L'Entomologie spécialisée

1. L ' E n t o m o l o g i e m é d i c a l e : avant 1945, les entomologistes collabo-rèrent avec l'Institut Pasteur. Depuis, l'ORSTOM (Office de la Recherche scientifique pour les territoires d'Outre-mer) fut crée à Bondy et comprend une trentaine de chercheurs qui étudient le paludisme, l'onchocercose, la leishmaniose, la fièvre jaune. Il existe une équipe à Montpellier pour les pays tempérés. L'Institut Pasteur fut inauguré en 1888. Remaudière étudia la sys-tématique et la biologie des pucerons. Mme Huguette de Barjac pratiqua la lutte biologique avec le Bacillus thuringiensis, commercialisé avec succès. Il fut découvert au Japon en 1905, et est utilisé contre les Simulies. Les insec-ticides sont pulvérisés en Afrique par hélicoptère. Mais on se heurte à l'in-compréhension des populations.

2. L ' E n t o m o l o g i e agricole t r o p i c a l e : au début du XXe siècle la station entomologique de Paris du laboratoire zoologique de l'INRA ne com-ptait que Paul Marchai et Lucien Bru, auxquels s'ajoutèrent en 1912 André Vuillet et Paul Vayssière jusqu'en 1914 qui publia l'histoire de l'Entomologie agricole tropicale (1980). En 1920 furent créées des spécialisations. Entre les deux guerres une vingtaine de jeunes agronomes travaillèrent à la protection des cultures coloniales. En 1899 un décret fondait au Bois de Vincennes un jardin d'essai colonial, qui devint en 1921 l'Institut national d'Agronomie coloniale.

3. La p a l é o e n t o m o l o g i e f r a n ç a i s e : les fossiles furent remarqués dès le XVIIe siècle. Les premiers travaux datent du XIXe siècle: Brodie sur les faunes jurassiques (1845), de Serre sur les insectes paléogènes de France (1829), Oustalet sur les insectes tertiaires (1870-1874), le compte de Saporta étudia les gypses d'Aix-en-Provence dont la faune fut reconstituée par Mu— nier-Chalmas. Pendant 50 ans, les conclusions de Brullé (1833) guidèrent les recherches. Après 1890 la découverte de la faune de Commentry permit les travaux de Charles Brongniart (1894). Au XXe siècle Daniel Laurantiaux étu-dia les insectes du Paléozoïque, trias et les faunes neozoïques dans un but plus évolutif que systématique. Depuis 20 ans André Nel travaille dans le cadre de la Société entomologique de France.

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4. La S é r i c i c u l t u r e : en 1309 on trouvait des mûriers en Provence: la fabrique des tissus est prouvée par les actes du conseil de la ville. En 1470 Louis XI installa des artisans italiens à Tours (8000 métiers en 1546). Lyon avait 12000 ouvriers en 1546. Henri II porta des bas de soie. Sous Henri IV Olivier de Serres introduisit la sériciculture dans le sud-est et écrivit des ouv-rages (1599, 1603). Henri IV fit planter 20000 mûriers aux Tuileries. L'im-portation des soieries étrangères fut interdite. La fabrication lyonnaise fut développée par Colbert. La révocation de l'édit de Nantes fut un désastre. Au XIXe siècle la production atteignit 26000 t. de cocons. Au XXe siècle on travailla dans le Vivarais, le Beaujolais, le Vêlais, on continue à Lyon.

5. L ' A p i c u l t u r e : Claude Lombart naquit en 1743 à Dijon et publia en 1802 un manuel pour soigner les abeilles. Il créa en 1818 un cours d'Api-culture à la barriere du Roule. En 1854 eut lieu au Champ-de-Mars un con-cours d'apiculture. On créa en 1855 la Société Centrale d'Apiculture. Un bulletin fut dirigé par Hamet jusqu'à sa mort (1889): la société compta 600 membres en 1859. On organisa au Luxembourg une exposition nationale de 44 départements. Il y avait en France en 1896 1623000 ruches produisant 7,8 millions kg de miel et 2,2 millions kg de cire. On comptait 600 professionnels. On produit le miel dans la Gâtinais. Les ruches furent attaquées dans les années 80 par le Varroa Jacobsoni venant d'Asie. La bibliographie (1675— 1975) est de 777 titres.

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