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Contes et nouvelles en vers. T. 1

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Academic year: 2021

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(3) -'Al '■ X■ *.]•*• V -^5f 'SĄ\/iVl\/7'-i. WM707. ^. ^!^:N]^ U*>i^.|^i/%,1.

(4) i v t = .. r. -. .. ^. ?•. :: •.. : : j . r. .t v ? ra i ; ^ U. '.

(5) •»-,,. •'. '. c. ■\ ■ ■. *". -•'* •, ’ ł i,» ■*■. O N T E S D. LA. ^ i;i,i t .,.i **? iT(. E. F O N T A I N E . T O M E. P R E M I E R. •••.

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(7) c. O N T ES E. Par. T. E N. V j^ R. s 5ęv. M. DE. L i f e W V*. M. T O M E. & E . ~'. P R E J E :/ E R .. *1 i/c’ ZZ. A V. r. /. .. y. ' '. .. Chez. P A R I S,. ^. ^ S A N , Imprimeur-Libraire , rne rlu Umetiere Saint-Andre-des-Ares , N® xo. ^ II E V A L I E R , Libraire , Cour royale. au Eouvrc. M.. DCC.. XCII..

(8) * n«». li). T ♦ JEAN °. DE. LA. F. ONTAINE. liaquit 1©. JuiHet 1621 , a Chateau-Tliierry. Sa familie y tenoit un rang honnete.'. BIBLIOTEKA. S i z Z. Son education fut negligee ; mais ii avoit reęu le gdnie qui rdpare tout. Jeune encore , l ’ennui du monde I® conduisit dans la retraite. L e gont de findependance fe n tira.. A. II avoit atteint Fage de vingt - deux ans , Iorsque quelques sons de la lyre de Malherbe , entendus par hazard , eveillerent en lui la rnuse qui sommeilloit. Bientot il connut les meilleurs inodeles , Phedre , Y irgile , Ilorace et Terence , parmi les Latins ; Plutarque , Honrere et Platon , panni les Grecs : Rabelais , Marot et d/Urfe , parmi les Bra.i^ais . le Passe, Arioste e tB o c a c e , parmi les Italiens. a ij. /. I•a••?.

(9) V:. II fut marle , parce qu’on le youlut, a une fenime belle , spirituelle et sagę qui le desespdra. Tout ce qu’ll y eut cThommes distingues dans les lettres , le rechercherent et le chdrirent. Mais ce farent deux femmes qui Fenipćclierent de sentir l lndigence. La Fontaine , s il reste quelque cliose de t o i , et s’il t'est permis de planer un moment au-dessus des temps , yois les noms de la Sabliere et d’Hervard passer avec le tien aux siecles a venir! La vie de la Fontaine ne fut , pour ainsi dire , cjuune distraction continuelle. Aumilieu de la socidte , il en etoit absent. Presqu’imbdcille pour la foule , 1’auteur ingenieux , 1’homme aimable ne se laissoit apperceyoir que par interyalłe et k des amis. Ił eut peu de liyres et peu d’amis.!. Entre un. grand nombre d’ouvrages qu il a laissćs, il n y a personue qui ne connoisse ses Fables et ses Contes : et les particularites de sa vie sont dcrites en cent endroits. II mourut le i6 Mars i6g5.Gardons le silence sur ses derniers mstans , et craignons d’irriter ceux qui ne pardonnent point. •. Ses concitoyens 1 honnorent encore au-i jourddiui dans sa postćritć. Long-tems apres sa mort , les Etrangers alloient yisiter la cliambre qu’il avoit occupde. Une fois chaque annee , j'irai yisiter sa tombe. Ce jour-la, je decliirerai une fable de la Mothe , un conte de Yergier , ou pie ques - unes des meilleures pages d@ Grecourt. a iij.. A.

(10) — «*V ' -iik? oii!. ri•. • &»-* :. tjj. II fat lnhume dans le cimetiere de S. Joseph , a cóte de Moliere. Ce lieu sera toujours sacre pour les Puetes et pour les gens de gont.. P R d e SfR. Ć. F A. C E. L ’A U T E U R,. I. E T R E M I E R. TOME. DE. CES. COKTES.. J Av o i s i'eSolu de ne consentir a llm pression de ces Contes , qu’apres que v 1 y pourrois joindre ceux de Bocace, qui sont le plus a mon g o n t; mais quelques personnes m ont conseiłle de donner desa-present ce qui me reste de ces bagalelles , afin de ne pas laisser refroidir la ciuiositd de les voir , qui est encore en son premier feu. Je me suis rendu a cet 's sans heaucoup de pein e; et j'ai cru pouvoir profiter de 1’occasion. Non-seuh nient cela m est permis. ,. mais ce seroit. Ycinite a moi de mepriser un tel ayantage^i a iv. * -i ■ •*.

(11) 11. viij. i. \ sśifi i. \ń !. P R B F A C E,. P R. ±. F A C E,. Ił me sufłit de ne pas vouloir qu’on im-. phoses, les Bouts-rimds, rdgner tour-a--. pose en ma faveur a qui que ce so it, et. tour. Maintęnant ces galanteries sont hors. de suivre un chemin contraire a celui de. de modę , et personne ne s’en soucie :. certaines gens , qui ne s’acquierent des. tant il est certain que ce qui plait en un. amis que pour s'acquerir des suffrages. tems , peut ne pas plaire en un autre ! II. par leur m oyen; creatures de la Cabale ,. n appartient qu aux ouvrages vraiment. bien differens de cet Espagnol , qui se. solides, et d’une souveraine beaute, d’etre. piquoit dAtre fils de ses propres oeuvres.. bien reęus de tous les esprits , et dans tous. Quoique j’aie autant de besoin de ces ar-. les sAcles , sans avoir d autre passe-port. tifices que pas un autre, je ne saurois. que le seul merite dont ils sont pleins.i. me resoudre a les employer : seulement,. Comme les miens sont fort dloignes d u n. je m ’accommoderai, s il m ’est possible ,. si haut degre de perfection, la prudence. au gout de mon siecle , instruit que je suis. veut que je les gardę en mon cabinet, a. par ma propre experience , qu’il n y a rien. moins que de bien prendre mon tems. de plus necessaire. En effet, on ne peut. pour les en tirer. C’est ce que j’ai fait ,•. pas dire que toutes saisons soient favora-. ou que j ai cru faire dans cette edition ,■. bles pour toutes sortes de livres. Nous. ou je n a i ajoutó de nouveaux Contes ,. avons vu les Rondeaux 7, les Mdtamor-i. que parce qu’il m a sembtó qu on etoit.

(12) ryw :. x. PRŹFACE.. PRŹFACE:. X]. en train d y prendre plaisir. II y en a que. je ne crois pas quon le mette en doute:. j ai etendus , et d'autres que j'ai accourcis ;. et l’on ne me sauroit condamner , que. seulement pour me diversifier , et me. 1 on ne condamne aussi 1’Ąrioste devant. rendre moins emiuyeux. Mais je m amuse. m o i , et les Anciens devant 1’Arioste. On. a des choses anxquelles on ne prendra. me dira que j’eusse mieux fait de sup-. peut-etre pas gard ę, tandis que j ’ai lieu. primer quelques circonstances, ou tout. d apprehender des objectious bien plus. au moins de les d^guiser. II n’y avoit. importantes, On 111’en peut fuire deux. rien de plus facile ; mais cela auroit af-. principales : lu n ę que ce livre est licen-. foibli le Conte , et lui ’ auroit bte de sa. cieux , l autre qu il 11'epargne pas assez. grace. Tant de circonspection 11 est ne-. le beau sexe. Quant a la p rem iere, je. cessaire que dans les ouvrages qui pro-. dis hardiment que la naturę du Conte le. metteiit beaucoup de retenue des l’abord ,. vouloit ain si; etant une loi indispensable,. ou parleur sujet., ou par la maniere dont. selon I io r a c e , ou plutót selon la raison.. on les traite. Je confesse qu'il faut garder. et le sens com m un, de se conformer aux. en cela des bornes , et que les plus etroites. clioses dont on ecrit. Or qu’il ne m ’ait. sontles meilleures : aussi faut-il m ’avouer. eie permis d’ecrire de celles-d , comine. que trop de scrupule gateroit tout. Qui. tant d atitres 1 ont fait , et avec succes ,. youdroit ręduire Bocace a la me me pudeur.

(13) P a Ź F A C E.. PRŚFACE.. que Virgile , ne feroit assurement rien. une douce melancolie, ou les romans les. qui vaille, et pecheroit contrę les loix et. plus cliastes et les plus modestes sont tres-. la bienseance, en prenant a tache de les. capables de nous plonger, et qui est une. observer. Car, afm que l ’on ne s’y trompe. grandę preparation pour 1’amour. Quant. pas , en matiere de vers et de prose , l’ex-. a. treme pndeur et la bienseance sont deux. me reproche que ce livre fait tort aux. choses bien differentes. Cicóron fait con-. femrnes; on auroit raison , si je parlois. sister la derniere a dire ce qu’il est a propos. sórieusement : mais qui ne voit que ceci. qu on dise , eu egard au lieu , au tems et aux personnes qu’on entretient. Ce prin-. est jeu, et par consequent ne peut porter coup ? II ne faU|- pas avo]r peur que les. cipe une fois pose , ce n’est pas une faute. mariages en soient a l’avenir moins fre-. de jugement que d’entretenir les gens d’au-. quons , et les rnaris plus fort sur leurs. jourd hui de Contes un peu libres. Je ne. bardes. On me peut encore objecter que. peche pas non plus en cela contrę la Mo­. ces Contes ne sont pas fondćs , ou qu'ils. rale. S il y a quelque chose dans nos ecrits. ont par-tout un fondement alse a detruire;. qui puisse faire impression sur les ames ,•. ilin qu il y a des absurditós , et pas la. ce n'est nullement la gaite de ces Contes ;. oindre teinture de yraisem blance. Je re-. elle passe legerement: je craindrois plutóę. pouds en peu de rnots que j’ai mes garans:. Xij. xiij. seconde objection , par lacjuelle on.

(14) xiv. PREFACE,. et puis ce n e st ni le vrai, ni le yraisemblable, qui font la beaute et la grace de ces cboses-ci; c’est seulement la maniere de les conter. Yoila les principaux points sur quoi j’ai cru etre oblige de me defendre.; J ’abandonne le reste aux censeurs ; aussibien seroit-ce une entreprise infinie que de prdtendre repondre a tout. Jamais la critique ne demeure court, ni ne manque de sujets de s’exercer : quand ceux que je puis prevoir lui seroient utes , elle en auroit bientdt trouyd d’autres,;.

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(16) J o C O N D E n. ^ 1R E E. o. u. v. e. l. l. e. Ł A R I O S T E ,. T. £.. ,. ADIS regnoit en Lom bardie 11 P im ce aussi beau que le iour.. *e l’ qUT" ’ d“ l u i r^gnoient 4 sa G m r , L a moiti^ liii portoit envie L. jo u r , en se m ira n t: Je i n , tais > a it-il, gagenre ? n e s t f o r t e l dans la naturę. r* „ me scat eSa^ en. ajppas ; b^ge, si l’on v e u t , la m eilleure P royin ce J orne 1\ A.

(17) /. 2. I. O C O N D E.i. D s mes E ta ts ; E t s’il s’en rencontre u n , jep ro m ets, fo id e P rin ce,. J. 3. O C O N D EA. L e Gentilhom m e p a r t, et va querir Joconde $ ( C ’est le nom que ce frere ayoit). D e le traiter si bien qu’il ne s’en plaindra pas.. A la campagne il vivoit ,. A ce propos s’avance un certain Gentilhom m a. L oin du com m erce du monde.. D ’aupres de Rom ę. S ire , dit-il , 'si votre M ajeste Est curieuse de beaute , Qu’elle fasse yenir mon fr& re; A u x plus charmans il n e n doit g u e r e t. M arie depuis peu : c o n te n t, je n ’en sais rien | Sa femme avoit de la jeunesse , Da la b a a u te, de la deiicatesse ; II ne tenoit qu’a lui qu’il ne s’en trouv 4t bieli) Son frere arriye , et lui fait 1’ambassade ;. T o u tefo is en cela pouvant m’etre llatte ,. Enfin il le persuade.Joconde d u n e part regardoit fam itie. Que je n ’en soi s pas cru,m aisles cceurs de vos Dames J D u soin de gu erirleurs dames. Et d a u tre part aussi sa charm ante moitie. Je m’y connois un peu , soit dit sans yanite.. D ’un Roi puissant et d’ailleurs fort aimable ). II vous soulagera , si vous le trouvez b o n :. Triom p h oit d’£tre in con solab le,. C ar de pourvoir yous seul au tourm ent de chacun e,. E t de lui faire des adieux. O utre que tant d’amour yous seroit im p ortim e,. A tirer les larmes des yeux.. Y o u s n au riez jam aisfait ; il yous faut un second,La-dessus A stolp h e repond :. Q u o i! tu me q u ittes, disoit-elle ? A s-tu bien 1’ame assez cruelle ,. V o lr e discours me donnę une terrible enyie. P o u r p referer a ma constante amour Les faveurs de la Cour ?. D e connoitre ce frere ; am enez-le-nous donc.. T u sais qu’a peine elles durent un jour j!. Y o yo n s si nos beautds en seront amoureuses ; Si ses appas le m ettront en credit ;. Qu’on les conserye avec inquietude. ( C ’est ainsi qu’on nommoit ce Roi de Lom bardie). P ou r les perdre avec desespoir.. N ous en cro ironsles connoisseuses ?. Si tu te lasses de me voir ,. Comme tr^s-bien yous ayez dit.. &onge au moins qu’en ta solitud®. A ij.

(18) L e repos regne jour et n u lt ; Que les ruisseaux n ’y font du b r u it, Qu’afin de t ’inviter a ferm er la paupióre. Crois-m oi, ne quittes point les hótes de tes boiSj Ces fertiłes valons , ces ombrages si cois , Enfiri m o i, qui clevois me nommer la premiere. M ais ce n ’est plus le tem ps , tu ris de mon amour: V a , c r u e l, va m ontrer ta beaute singuliere ; Je m o u rrai, je 1’espere , avant la fm du jour. I/H istoire ne dit point ni de quelle manierę Joconde put p artir , ni ce qu’il repondit , N i ce qu’il fit , ni ce qu’il d i t ; Je rrfen tais donc aussi , de crainte de pis faire. P ison s que la douleur bempckha de parler ; C ’est un fort bon m oyen de se tirer d’affaire. Sa femme , le yoyant tout prót de s’en aller , 1,’accable de baisers , et pour comble lui donna U n brasselet de faęon fort mfgnonne , E n lui disant : N e le perds pas , E t qu’il soit toujours a ton bras , P our te ressouyenir de mon amour extrdme. 11 est de mes ch e v e u x , je l’ai tissu moi-móme ; E t yoila de plus mon p o r tra it, Que j 'attache a ce brasselet. Y o u s autres, bonnes gens, eussiez c n i que la Dam®.

(19) J Oc O S. d. E;. ił. U ne heure aprós eut rendu 1’ame. M oi qui sais ce que c’est que 1’esprit d’une fem m e, Je m’en serois a bon droit defie. Joconde partit donc : mais ayant oublie L s brasselet ct la p einture , P ar je ne sais quelle ayenture , L e matin me me ił s’en souyient ; A u grand galop sur ses pas ił reyient , N e seachant quelle excuse ił feroit a sa femme. Sans reneontrer personne , ct sans etre entendu, II m onte dans sa ch am b re, et ro it pres de la Damę U n lourdaut de V a le t sur son sein etendu. T on s deux dormoient. Dans cet abord Joconde V ou lu t łes enyoyer dorm ir en 1’autre monde ; M ais cependant ił n e n flt rien , E t mon ayis est qu’ił fit bien. Le moins de bruit que l’on peut faire E n telle affaire , F.st le plus sur de la modm. Soit par prudence , ou p a r p it ie , L e Rom ain ne tua personne. D 'ereillcr ces Am ants , il n e le falloit pas ; Car son honneur 1’obligeoit, en ce c a s , De leur donner le trepas. Y is , me cli antę , dit-il tout bas ; A iij.

(20) A ton remords je tabandonne.. La quarantaine ?. Joconde la-dessus se rem et en ch em in ,. O n se fut bien passe de prendre tant de pełne.. R eyant a son m alheur tout Je long du yoyage.. A s to lp h t etoit ravi ; le frere etoit co n fu s,. Hien sony cni; il s’ecrie au fort de son chagrin : E n co r si c etoit un blondin , Je me consolerois d’un si sensible outrage , Mais un gros lourdaut de Y a l e t ! C e s t a quoi j ’ai plus de regret ; Plus j ’y pense , et plus j'en enrage. P u ł amonr est ayeugle, ou bien il n ’est pas sage, D ayoir assembld ces Am ans. ' Ce sont, helas ! ses diyertissemens ; E t possible est-ce par gageure Qu’il a cause cette ayenture. jŁe souvenir fAohcux d ’un si perfide tour. E t ne sęayoit que p enser la-dessus , C ar Joconde caclioit avec un soin extrem e L a cause de son ennui. O n rem arquoit pourtant en l u i , M algre ses yeux caves et son visage bierne , D e fort beaux traits, mais qui ne plaisoientpoint, Faute d:eclat et dem bonpoint. A m o u r en eut pitie ; d’ailleurs cette tristesse Faisoit perdre k ce D ieu tro p d ’encens et de voeux: L u n des p lu sgrands suppóts de 1’empire amour«ux Consum oit en regrets la lleur de sa jeunesse. L e Rom ain se vit donc a la fin soulage. Ą lte ro it fort la beaute de Joconde :. P ar le m śm e pouyoir qui Favoit affligd.. C e n e to it plus ce miracle d am our. Car un jour etant seul en une galerie ,. Qui devoit charm er tou t le monde. Eos Dames le voyant arriyer a la Cour , D iren t cfabord : E st-ce-la ce N arcisse Qui prdtendoit tous nos coeurs enclialner ? Ouoi i le pauyre homme a la jaunisse J C e n !est pas pour nous la donner, A cpieł propos nous amener U n G ąlant rjui yient de jeim er. Lieu solitaire et tenu fort s e c re t, II entendit en certain c a b in e t, D ont la cloison n e to it que de m enuiserie , L e propre discours que voici. « M on ch er C u rta d e , mon s o u c i, » J’ai beau t ’aim er, tu n’es pour moi que glace : Je ne yois p o u r ta n t, D ieur m e rc i, s; Pas une beaute que nfefface. A iv.

(21) »!<u$. 8. .L ■. J O C O N D E.. « C ent Conquerans youdroient ayoir ta place f » E t tu sembles la m epriser ; Airriant beaucoup mieux Pamuser 33A jotier ayec quelque page 3) A li Lansquenet , » Que me yenir tro u re r seule en ce cabinet. 63D orim ene tantót t ’en a fa it łe meśsage ; '. 3) T u t’es mis contrę elle a ju r e r , 3) A la maudire , a m urpiurer,. 33 E t n a s qiutte le jeu que ta main etant fa it e , i) Sans te m ettre e n so u ci de ce que'je śouhaite. >3 Qui fu t bien etoilrte ? ce fut notre Romain. Je donnerois Jusqu’a demain , p o u r deyirier qui tenoit ce lan g a g e , E t q u e le to it le personnage Qui gardoit tant son quant-a-moi, Ce bel A d on , etoit le N ain dti Pioi , E t son andante etoit la Heine. L e R om ain , sans beaucoup de pełne ? Les vit en approchant les yeu x Des fentes que le bois laissoit en diyers lieux. Ces Am ans se fioient aux soins de D o rim en e: Seule elle ayoit toujours la c le f de ce lleu-la ; Mćtis la laissant tom ber , Joconde la trouyą ; Puls s’en se ryit, pujs en lira.

(22) J O C O U D E.:. f). Consolation non petite. C ar voici comme il raisonn a: Jo ns suis pas le seu l, etp u isq u e menie on quilte U n Prince si charm ant, pour un Naini c o n tre ia it, 11 ne fant pas que je m irrite D ’etre quitte pour un valet, Ce penser le co n so le: il rep ren d tous ses clia rm cs, II devient plus beau que jamais ; T e lle p our lui verse des larm es, Qui. se m oquoit de ses attraits. G est a qui 1'aimera , la plus prude s e n pupie ; A sto lp h e j p erd mainte pratique: Cela n’en fu t que m ieu x, il en avoit assez, Eetournons aux Arnants que nous avons laissds, -^pres avoir to u t v u , le R om ain se retire, B ień em peclie de ce secret. E no faut a la C our ni trop voir ni trop dire ; Et peu se sónt vantes du don qu’on leur a fait P o u r ime sem blable nouyclle. ■ ^biis quoiP Joconde aimoit avecque trop de żele Ern P rin ce liberał qui le favorisoit, Eour ne pas 1’ayertir du tort qu’on lui faisoit. C r , comm e avec les Ilois il fau t plus de mystore Qn a vecq n ed ,autresgen ssan sd outeiln ,enf:;udioit,. Et <jue, de but en blane biur parł er cPune affairc.. i.

(23) SN. 10. O C O K. D E.. J o c o n d e .. Dont le discours leur doit depłaire, Ce seroit etre mai adroit; Pour adpucir la cliose, il fallut que Joconde, Depuis 1’origine da Monde , F itu n denombrement des Rois et des Cesars, Qui sujets , comme nous, a ces communs hazards, Malgrd les soins dont leur grandeur se pique, Avoie.ntvu leur fora me tomber Fin telle ou* semblable pratiaue , E t 1’ayoient vu sans succomber A la dauleur, sans se me tire en colere Et sans en faire pire chere : Moi qiu vous parle , Sire, ajouta le jRomain, Ee jour crue pour tous voir je me mis en chemia , Je fas force par mon destin De reconnoitr.e Cocuage Pour nn des Dieux du niariage, Et comme tel de lui sacriher. La-dessus il conta, sans en rien oublier, Toute sa ccconrenue ; Puis vint a celle da Roi. Je yous tiens, dłt A s td p h e , homme digae de fui > Mais la chose, pour etre cra e , Merite bien dAtre vn e : ,£j>. Mcnez-riici denc sur lęs IJeus.. h. Cela fu t fa it, et de ses propres yeux A stolp h e vit des m erveilles , il en entendit de ses propres oreilles. P enorinite du fait le rendit si c o n fu s , (y’le d ab ord tous ses sens dem eurerent perćlus. P lut comme accabłe de ce cruel outrage : ■“ Plis bien-tót il le prit en homme de courage , E n galant h om m e, et pour le faire c o u rt, E n yeritable homme de Cour. Nos fem m es, se d it-il, nous en ont donnę d’une . N ou s voici M chem ent tra h is: Yengeons-nous-en, et courons le p a y s ; C herchons par tout notre fortunę, P ou r reussir dans ce dessein , ^ °u s changerons nos nom s, je laisserai mon train, Je me dirai votre co u sin , Pt Vous ne m e rendrez aucune deference : ^ °u s en ferons 1'amour a recp lu s d’assuranee , Plus de p łaisir, plus de com m oditd, Que si j ’etois suivi, selon ma qualitó. ^°coude approuva fort le dessein du voyage, II nous faut dans notre equipage, C°ntinua le Prince , aroir un livre blanc , P ou r m ettre les noms de celles Qui ne ęeront pas rebclles 3.

(24) 3!. J. C hacun e selon son rang. Je consens de perdre la v ie , S i, deyant qne sortir des confins d lta lie , T o u t notre liyre ne s’e m p lit, E t si la plus seyere a nos yoeux ne se rangę. N ou s sommes beaux, nous ayons de le s p r it , A v e c cela b onnesłettres de c h a n g e : II faudroit etre bien etran ge, P o u r resister a tant d’appas, E t ne pas tom ber dans les lacs D e gens cpai sem eront 1’argent et la lle u re tte , E t dont la personne est bien faite. E eur bagage etant p r ś t , et łe liyre sur-tout N os Galans se m ettent en voye. Je neyiendrois jamais a bout D e nom brer les fayeurs que l’amonr leur enyoye : N ouveaux objets , nouvelle proye. H eureuses les beautes qni s’o ffre n ta leurs yeux! E t plus lieureuse encor celle qui pent leur ])laire ' 11 n ’est en la plupart des lienx Femm e d’£chevin , ni de M aire , D e P o d e sta t, d e G o u y c r n e u r , Qui ne ticnne a fort grand honnetir D ayoir en leur registre płace. Les cceurs que Ton croyo.it de glace,. O C O N. D E.. a. 3. Se fondent tous a leur abord. J’entends deja maint esprit fort M ’objecter qne la yraisem blance N ’est pas en ceci to u t-a -fa it: Car , d ira -t-o n , quelque parfait Que puisse etre un galant dedans cette scien ce, Encor faut-ildu teras pour m ettre un cceur a bien. S ’il en f a u t , je n ’en scais r ie n : Ee n’est pas mon m etier de cajoler personne ; Je les rends comme on me les d o n n ę, E t 1’A rioste ne m ent pas. Si l’on youloit k chaque pas A rrć te r un conteur d’h isto ire, E n’auroit jamais f a i t ; sufllt qu’en pareil cas ■ Epromets a ces gens quelque jou r de les croire. Qnand nos ayenturiers eurent goute de to u t, De tout un p eu , c’est cojn m eil faut Fentendre: ^Ous m ettrons, dit A stolphe, autant de cceurs about Que nous youdrons en entreprendre ; Mais je tiens qu’il yaut m:eux attendre A rretons-nous p o u ru n tems quelque p a r t, E t cela plutót c£ue plus tard : Car en a m o u r, comme a la labie’, Si ł’on en c ro itla Faculte , Eiyersite cle mets peut nuire k la sante..

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(26) iG. J O C O i\ O ŁV. F iren t briller une bague a ses yewc. A cet objet si p r e c ie u x , Son cceur fit pen cle resistance. L e m arche se co n c lu d , et des la nieme n u itj T o u te 1’H óteIlerie dtant dans le silenee , Elle les vient trouyer sans bruit. A u milieu d’eux ils liii font prendre p la c e , T a n t qu’enfin la cbos.ę se passe A u grand plaisir des tr o is , et sur-tout du Rom ain3 Q ui'cru t avoir rompu la glace. Je Iui pardonne , et c est en vain Que de ce point on s’embarrasse : C ar il n ’est si sotte , apres t o u t , Qui ne puisse venir a bout D e trom per a ce jeu le plus sagę du monde.: Salomon , qui grand clerc e to it, L e reco nnoit en (pielenie en d ro it, D ont il ne souyint pas au bon liomme Joconde. II se tint content pour le coup , Crut qu’A stolp h e y perdoit beaucoup 5 T o u t alla bien , et maitre pucelage Jona des mierne son personnage. Tin je une gars pourtant en avoit e s s a je : L e tem s, a cela pres , fut fort bien em płoye , E t si b ie n , ouc la filie en demeura contente. LcJ.

(27) J o c o i f. D Ł. ijr. L e lenderńain elle le fut e n c o r , E t nieme encor la nuit suiyante. L e jeune gars s’etonna fort Du refroidissem ent qu’il rem arquoit en e lle : se douta du fait, la gu etta, la surprit, E t liii fit grosse querelle; A lin de 1' ap paiser, la Relle lui p ro m it, 1' oi de lilie de b ie n , q u e , sans aucune fa n te , Leurs hótes elo ig n es, elle lui donneroit A u tan t de rendez-vous qu'il en demanderoit. le n’ai souci, dit-il, ni d’hótesse ni ddibte : l e veux cette nuit m óm e, ou bien je dirai tout; Com m ent en yiendrons-nous a b o u t, D it la filie fo rt afdigee ? o De les aller trouver je me suis engagee ; Si j ’y manque , adieu 1’anneau, Que j ’ai gagne bien et beau. Faisons que 1’anneau vous dem eure, R eprit le garęon tout a l ’heure: Dites-moi seulem ent, dorment-ils fort tous deux? O u i, reprit-elle ; mais entr'eux 11 faut que toute nuit je dem eure couchee ; 1-t tandis que je suis avec l’un em p ech ee, l<’autre atten d san sm otdire, e ts ’endortbiensouvent., T a n t que le siege soit y a c a n t: Tom e I .. L.

(28) l. 3. J O C O N D E .. C ’est-la leur mot. L e G ars elit a l ’in stan t: Je vous irai trouyer pendant leur prem ier somme E lle reprit. A h ! gardez-vous-en bien ; V o u s seriez nn mauvais homme. N o n , n o n , dit-il, ne cra ig n ezrien , E t laissez ouyerte la porte. L a porte ouyerte ellelaissa: L e G alant v in t, et s’approcha Des pieds du l i t ; puis lit en s o rte , Q u’entre les draps il se glissa ; E t D ieu seait comme il se p la ę a ; E t comme enHn tout se passa ; E t de c e c i, ni de cela N e se douta le moins du m onde N ile Roi Lombard , ni Joconde. C hacun d’eux pourtant s’eyeilla, Bien etonne de telle aubade. L e Roi Lom bard dit a part soi : Q u’a donc mange mon camarade p II en prend t r o p , et sur ma f o l , G e st bien fait s’il deyient malade. A utant en dit de sa part le R om ain; E t le G a r ę o n , ayant repris lialeine, S’en donna pour le jo u r , e tp o u r le lendemain En lin pour toute la sem aine; t.

(29) -=. ao. J O C O N D £.-. C ’est assez que tantót il rous ait piu d ’avorr L a fdlette toute entiere : D isposez-en, ainsi qu’il vous plaira,; N ous yerrons si ce feu toujours vous durera, Ilp o u rra , dit IePioi, durer toute ma v i e , Si j ’ai beaucoup de nuits telles que celle-ci. S ire , dit le Ilo m a in , treye de raillerie : D onnez-m oim on c o n g e , puisqu’ily o u s p la it ainsi, A sto lp liese piqua de cette repartie ; E t l-eurs propos s’alloient de plus en plus aigrir > Si le R oi neut fait venir T o u t incontinent la belle, lis lui d ir e n t: Ju gez-n ou s, E n lui contant leur querelle„ E łle r o u g it, et se mit & g e n o u x ,. 2ł. J O C O N D E.. Lauriers d'autant plus beaux, qu’il ne leur en coiita Qu’un peu d’adresse, et quelques feinteslarm es ? L t que loin des dangers et du bruit des allarmes L ’un et l’autre les remporta. T out fiers d'avoir conquis les coeurs de tant de B elles, E t leur liyre etant plus que p fe in , L e Roi Lom bard dit au Piomain: Retournons au logis par le plus court chemin ; Si nos femmes sont in fid elles, Consolons-nous : bien d ’autres leso n t qu’elles.. La Constellation changera quelque jour. U n tems yien dra, que le dam beau d’A m ou r Ele brulera les coeurs que de pudiqu.es dames : A p resen t on d iroit que quelque A strę maliil. L eur confessa tout le m ystere,. L rendplaisir auxbonstours des maris et des femmes.. L o in de lui faire pire c h e r e , l i s en riren t tous deux; 1’anneau lui fut donnd? E t maint bel ecu c o u ro n n e ,. D n ilłeu rs, tout rtln iy e rs esjp lein. £)ont p eu de temps apr£s on la vit mariee $ E t pour p ucelle employee. C e fut par-la que nos Ayenturiere M irent fin & leurs ayentures , Se yoyant charges de lauriers Q ui les rendront fameux chez les races futurą? 1. E lem auditsE nclianteurs, q u id e sco rp s et desam es f ont tout.ee qu’il leu r p la it: savon,s-nous si cesgens j. Comme iłs sont traitres et m dcljans, Et tou j ours ennem is? sok de P u n , soitde 1’autre, E<;’ont point ensorcele mon epousc et la yótre? E t s i, par quelque etrange cas , Aous n’avons point cru yoir chose q u in ’etoit pas ?A insi que bons Bourgeois acheyons notre vie , Lfeacim pres de sa fem m e, et demem ons-en la. B iij..

(30) fij «S«f» Ji\iA. AJJfUAj. S2. J O C O N D E. '. P e u t-ś tre que l’a b se n ce, ou bien la jalousle ISTons ont renduleurscoeurs, que THyrnen nous óta, A sto lp h e rencontra dans cette proph etie. N os deux A v e n tu rie rs , au logis retournes , F u re n ttre s bien re ę u s,p o u rta n tu n p eu grondes ; M ais seulem ent par bienseance. L ’un et 1’autre se vit de baisers r e g a le : O n se recom pensa des pertes de 1’absence, II fu t danse , saute, bale , E t du N ain nullem ent p arle , N i du Y a le t, comme je pense. C baque E poux s’attach ant aupres de sa m oitie ^ ,Vecut en grand soulas , en p a ix , en amitie , L e plus h e u re u x , le plus content du monde. L a R eine a son devoir ne m anqua d’un seul p o in t; A u ta n t en f it la femme de J o co n d e: A u ta n t en fo n t d’autres qu’on ne scait point,.

(31) t W j p r j F ? H rJ 'i?. Y ^ f. WX'-.praft.. l.. rf=i. JYouwclle tiree de Bocace. I \ ’a pas long-tem ps de Rom ę revenoit Certain Cadet qui n ’y profita gu£re ? E tyolon tiers en ehemin sejou m o it, Q uand par hazard le G alant rencontroit Bon v in , bon g lte , et belle cham briere. A vin t qu’un jo u r, en un Bourg arrete , R vit passer une Damę jo lie , L e ste , p im p an te, et d’un Page suiyie ; Et la yoyan t il en fut enchante , La conyoita, comme bien sęayoit faire.. Bron de pardons il ayoit rap p o rte, De yertu p eu : chose assez ordinaire. La Damę etoit de gracieux m aintien , De doux regard , jeune , fringante , et belle ; Somme qu’enfin il ne lui manquoit de rien y Lors que d’avoir un A m i digne d’elle. T a n t se la mit le dróle en la c e ry e lle , Que dans sa peau peu ni point ne duroit; Et shnformant comment on 1’a p p ello it:. B;xv.

(32) I. zĄ. L. E. C. O C I?. B A T. U. ET. C O N T E N T .. C ’est, Iui dit-on, la Damę du yilłage,. Quand je dirai qu’il leu r en tardoit fo r t,. M essire Bqn 1’a prise en M ariage,. N u l n’osera soutenir le contraire.. Quoiqu’il n a it plus que cpiatre eheveuxgris,;. ■ Mnour enlin, qui prit k coeur F affaire. -. M ais cornrne il est des premi^rs du pays,. Leur inspira la ruse que voiei.. Son bien suprdee au defaut de son Age.. La Damę dit un soir a son m ari:. N o tre C ad e tto u t ce detail ap p rit,. Qui croyez-vouś le plus rempli de zble. D ont il conęut esp brance certaine.. E e tous vo,s gens? Ce propos en te n d u ,. .Voici comment le Pelerin s’y prit. II renvqya dans la V ille prochaine. Messire Bon lui d it : J’a.i toujours cru Le F a u ćo n n ierg arco n sagę et fid ele,. T o u s $es valets ; puls s!en lu t au C M te a u ,. Et c’est a lui que plus je me lierois.. D it cpi’il btoit un jcu ne J oiiyeUceau. Vous a u riezto rt, repartit cette B ełle,. Q ui cherchoit maitre , et qui sęayoit tout faire M egsire Bon fort content de 1’affaire. Er opos d’am ou r, dont je fus si surprise,. P o u r Faućonnier łe loua bien et beau,. Que je pensai tom ber tout de mon haut j. N o n toutefois sans ł’avis de sa femme.. L ar qui croiroit une telle entrepriseE. L e Faućonnier plu t tres-fort a la Danae j E t n ’etant homme en te l pourchas n o u y eau ,. Eedans 1’esprit il me vin t aussi-tót. G ueres ne m it a declarer sa Mirie.. L tint a p e u : je n’en fus retenue Que pour n’oser un tel cas publier ;. Ce fut beaucoup : car łe Y ieillard etoit F o u de sa fem m e, et fort peu la q u itto it, Sinpn łes jours qu’il alloit a la cbasse.. C ’est un m b ch a n t: il me tint 1’autre fois. E e Fbtrangler, de lui m anger la vue. ;. M e me , a dessein qu’il ne le p u t n ier, Je fis semblant d’y youloir condescendre^. Son Faućonnier, qui pour lorsłes su iy o it, E ut demeurb volontiers en sa place.-. E t cette nuit sous un certain P o irie r,. L a jeunb Damę en etoit bien cFaccord ;. M on m ari, d is-je , est toujours a y e c m o i,. lis n’attendoient que le tems de m ieus faire;. H us par amour que doutant de ma f o ij. E>ansle jardin je lui dis de nfattendre.. 2$.

(33) Y s6. ^. L. e. C o c. u. E A T U. ET. C O N T E N T . :. Jo ne me puis dep^trer de cet homme ,. Gardę n a y o it ; car tanclis qu’ilfrisso n n e ,. S:non la n u it, pendant son prem ier sornme : D au p res de lui tacliant de me le v e r,. Le P elerin qui le tout ob servo it,. Claqne des dents, et m eurt quasi de froid ,. Dans le jardin je vous irai trouver.. V a voir la Damę ; avec elle se donnę. \ orła 1 etat oii j ai laisse 1’affaire.. T ou t le bon tems qu’on a , comme je c r o i,. M essire Bon se mit fort en coD re.. Lorsqu’A m ou r etant de la p artie,. Sa Femme d ; t : M on M a ri, mon E pou x,. Entre deux draps on tient femme jo lie ,. Jusqu a tantót cachez votre co u rro u x ,. fem m e jo lie , et q u in ’est point a soi.. Dans le jardin attr.apez-łe vous ineme :. Quand le G alant un assez bon espace. Y o u s le pourrez trouyer fort aisement. A vec la Damę eut ete dans ce lie u , Lorce lui fut dabandonner la place ;. L c P oirier est a main gauche en entrant. M ais il vous faul user de stratarrśme: O P renez ma ju p p e , et contrefa,'tes-vous ; Y o u s entcndrez son insolence extreme.. L*ans le jardin il court en diligence :. Ł ors d’un baton donnez-lui tant de cou p s,. A tous momens sa paresse maudit.. Que le G alant dem eure sur la place.. Le Pelerin d’aussi loin qu’il le v i t ,. Je suis d’avis que le friponneau fasse. Leignit de croire apperceyoir la D am ę,. T e l compliment a des femmes dTionheur. L ’E poux retint cette leęon par cceur:. Et lu ic ria : Quoi donc ! m edian te fem m e,. O ne il ne fut une plus forte dupę. E st-c e le fruit de son p arfait amour ? L ieu soit tem oin que pour toi j’en ai h o n te ,. Que ce V ie iłla rd , bon liomme au demeurant.. Ge ne fut pas sans le vin de l ’adieu. Elessire Bon rem pli d’im patience. A ton mari tu brassois un tel tour !. L e temps venu d’attraper le G alan t, M essire Bon se couyrit d’une ju p p e ,. Et de yenir ne tenois quasi co m p te,. S en co rn etta, courut incontinent. Que de youloir trom per u n te l mari.. Dans le ja rd in , ou ne trouya personne.. G r b ie n , je yois qu’il te faut un ami t. Ele te croyant le cceur si p e r y e r ti,. /. 2 7..

(34) B A T U. Si j ’ai tird ce rendez-vous de t o i , C e s t seulement pour eprourer ta f o i ; E t ne battens de m induire a luxure.. <. G ia n d pdclieur suis - mais j ai la , D ieu m erci; D e ton honneur encor quełque souci. A M onseigneur ferois-un tel outrage p P our toi, tli viens avec un front de page ; Mais , foi de Dam , ee bras te chA tiera, E t M onseigneur puis aprds le soaura. P endan t ces in o ts, 1 Epoux pleuroit de jo t ę , E t tout ravi disoit entre ses detits : L o u e soit Dieta, dont la bonte m’envoie Femm e et V alet si ch astes, si prudens. C e ne lu t t o u t : car a grands coups de gaufe E e Pelerin vous lui froisse une ep a u le, D e liorions faidem ent fa c c o u tr a , Juscpiau łogis amsi le conyoya. Messire Bon eut voulu quetle żele D e son V alet n ’eut ete ju sq u e-la ; Mais le voyant sr sagę et si fideie , L e bon hommeaii des coups se consola. D edans le lit sa femme il retroin a, L u i conta tout cn lui disant r Miamie , nous pourrions yiyre cent ans en co r?. £. 1 r o u v e ne I as en m oi, je t’en assure,. a. Co c ^. £7 P. Li. ET. C O N T E N T.i. 29. 1 v o u sn i moi n au rión s de notre yie a tel y a le t ; c’est sans doute un tresor. Mis notre Bourg je veux qu’il prenne fem m e: 1’ayenir traitez-le ainsi que moi. is n’y fa u d r a i, lui repartit la D ante,. Lt de ceci ja yous donna ma foi-..

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(36) (. L E. MA. R 1. C O N F E S S E U L Conte tire des cent N ouvelles nouwelleS. ^ s s s i r e A r tu s , sous le grand Roi F ran ęo is, ■ A-Ua seryir aux guerres ddtalie : rp 9 ° 7 aat qu ’il se v it, apres maints beaux exp loits, '. Chevaliei- en grancFcerdmonie. G en eral lui chaussa l’eperon ; C*°nt il croyoit cjue le plus haut Baron ■ ^e lui dut plus contester le passage. s’en revint tout fier en son Y illa g e , O' a ne surprit sa femme en oraison. ^eule il l’avoit laissee i la m aison: ^ la retrou re en bonne com pagnie, ^ansant, sautant, m enańf j oyeuse vie , des M uguets avec elle k foison. ■ ^essire A rtu s ne prit gout k l ’a ffa ire , ^ rum inant sur ce <ru’il devoit faire : ^ epuis que j ’ai mon Y illa g e cpiittó, feto is cru , dit-il, en dignitd .. e cocuage et de chevalerie , <;st moitie trop ; sęachons la verite. 0llr ee s’avise , un jour de C o n fra irie,.

(37) J-i E. 1V1. a. r. i , e tć i. Da se yetir en P rJtre , et ccuafesser. Sa Femme rien t k ses pieds se placer. D e prim e-abord sont par la bomie Damę Expedids tous les peches raenus ; Puis a leur toui' les gros etant y e n u s, F o rce lui lu t qu elle c hangę at de gamę. P e r e , d it-e łle , en mon lit sont reęus U n Gentilhom m e , un C h ey a lier, un Pnkre< Si le M ari He se fu t fait co n n o itre, E lle en alloit enłiler beaucoup plus ; C ourte n ’etoit pour sur la K yrielle. Son M ari clone 1’interrom pt la-dessus, D on t bien lui prit. A h ! d it-il, infidelle ! U n P rćtre menie ! k qui crois-tu parler ? A m on M a ri, dit la fausse fem e lle , Qui d’un tel pas se sout bien demóler. Je vous ai vu dans ce lieu vous co ul er, C e qui m’a fait douter du badinage. G e s t un grand cas qu’etant homine s is a g ę , •Vous n ’ayez sęu 1’enigme debrouiller. O n vous a f a i t , d ites-yo u s, C heyalier: A u p araran t vous etiez G entilhom m e ; Y o u s etes P rótre avecque ces habits. Eeni soit D ie u , dit alors le b on-hom m e, Je suis un sot de l’ayoir si mai pris..

(38) LE S A Y E T I E R , TT. ^ N Sayetier, que nous nommerons Blaisei, p iit belle fem m e, et fu t tres-ayisć. Les bonnes gens, qui n etoient a leur a ise, ®en yont prier un M archand peu. rusć, ^ u>il leur prStdt, dessous bonne prom esse, ^i-m uid de grain ; ce que le M archand fait, 15 terme ^chu , ce Crdancier les p resse, ieu sęait pourquoi. L e G alan t, en e ffe t, ^rut que par-la baiseroit la Commere. °us avez trop de quoi me satisfaire , d it- il) , et sans debourser r ie n : ccordez-m oi ce que vous scayez bien. pe songerai, rdp ond -elle, a la chose ; Uls vient trouyer Blaise tout aussi-tót, avertissant de ce qu'on lui propose. s aise lui dit: p ar l>leu , fem m e, il nous fa u t, atls coup fe rir, rattraper notre somme. °u t de ce pas allez dire k cet homme j. ^ Peut venir , et que je n ’y suis point. e Veux ici me cacher tout a point.. ^ 'a n t le coup demandez la cddule. p 6 don ner, je ne crois qu’il recule : Uis tousserez alln de m ayertir, • a oma /.. r.

(39) 54. L. E. S. A. V. E. T. I. E. R.". M ais haut et cla ir, et płutót deux fois qu’une. L ors de mon coin vous me verrez sortir In co n tin en t, de crainte de fortunę. A in si fut d it, ainsi s’executa ; D ont le M ari puis apres se vanta , Si que chacun glosoit sur ce mist&re. M ieux eu t valu tousser apres 1’affaire , D it a la B elle un des plus gros Bourgeois : V o u ś eussiez eu votre com pte tous trois. N ’y manquez p lu s , sauf apres de se taire. M ais qu’en e s t-il, or ę a , B e lle , entre nous ? E lle rd p o n d : A h ! M o n sieu r, croyez-vous Que nous ayons tant d’espritr que vos Dames ? N o tez qu’illec avec deux autres femmes D u gros Bourgeois 1’Epouse etoit aussi. Je pense bien, continua la B elle , Qu’en pareil cas M adame en use a in si: Mais q u o i! chacun n’est pas si sagę qu ’elle.. ■ ffi.

(40) LE P A Y S A N Q U I. A V O IT. SO N. TTn Paysan son. O F F E N S E. SEIGNEUR. Seigneur offensa.. E’Histoire dit que c’etoit bagatelle ; •Et toutefois ce Seigneur le tańca Eort ru d em en t: ce n’est chose nouyelle. Coquin , d it-il, tu m erites la b a r d : Eais ton calcul d’y venir tót ou tard ; E’est une lin a tes pareils commune. Mais je suis bon , et de trois peines 1’une Eu peux ch oisir: ou de m anger trente a u !x ; J entends sans b o ire , et sans prendre repos ; Ou de souffrir trente bons coups de g au les, Eien appliquds sur tes larges epaules ; Ou de payer sur-le-champ cent deus. Ee Paysan consultant la-dessus : Erente aulx sans boire ! ah ! dit-il en soi-m em a} n’appris one & les m anger ainsi ; Oe recevoir les trente coups a u s s i, He le puis sans un pdril extrem e ; Ees cent deu s, c’est le pire de tous. C ii.

(41) 36. L. e. P a y s a n , e tc *. Incertain donc il se mit a g e n o u x , E t s’ecria : p our Dieu , m isericorde. Son Seigneur d i t : qu’on apporte u n e corde $ Q u o i, łe G alant m’ose rdpondre encor ? L e P a y s a n , de peur qu’on ne le p end e , F ait ch oix de l’ą i l ; et le Seigneur command® Que l’on en cu eille, et sur-tout du plus fort, U n apres un lui-meme fait le com pte ; Puis quand il voit que son calcul se m onte A la trentaine , i ! les m et dans un piat. E t cela fa it, le m alheureux pied-plat Prend le plus g r o s , en piti^ łe re g a rd e , M ange et rechigne , ainsi que fait un chat D ont les m orceaux sont frotes de m outarde, II n’oseroit de la langue y toiicher. Son Seigneur r i t , et sur-tout il prend gard© Que le G alant n ’avale sans m ich er. L e prem ier passe ; aussi fait le deuxi&me j A u tiers il d i t : que le diable y ait part. B r e f , il en fut a gran d p ein e au douziem e, Que s’^ crian t: haro , la gorge m’ard ; T b t , tó t, d it-il, q u e l’on m’apporte k boire.. L. e. P a y s a ń , e tc .. t>on prou vous fasse: h o la , du v in , hola. •^lais) mon a m i, qu’il ne vous en deplaise , P Vous faudra choisir apres cela De cent ecus ou de la bastonade , ^our suppleer au defaut de 1’aillade. Q L1il plaise d o n c , dit 1’autre , a vos bontes , Que les aulx soient sur les coups precom ptes ; Lar pour 1’a rg e n t, par trop grosse estla somme : L u la trouver , moi qui suis un pauyre liomme ? D e-b ien , souffrez les trente horions , Dit le S e ig n e u r, mais laissons les oignons. Pour prendre coeur, le vassal en sa panse Loge un long tr a it, se munit le ded an s; Puis souffre un coup ayec grandę constance. A u d e u x , il d i t : Donnez-m oi p a tie n c e , ^ l°n doux Jesus , en tous ces accidens. De tiers est rude ; il en glince les dents , Se courbe to u t , et saute de sa place. Dii q u a r t, il fait une liorrible grim ace ; 'Du c in q , un c r i ; mais il n ’est pas au b o u t,. Son Seigneur d it: ah a h , Sire Grdgoire ,. Pt c ’est grand cas s il peut digerer tout.. V o u s avez soif! je vois qu en vos repas. Dn ne vit one si cruelle aventure.. •yous hum ectez yolontiers le lampas.. *1. D r , buvez donc , et buvez a votre aise ;. Deux forts paillards ont chacun un bAton, L 'i’ils font tom ber p a r poids et par mesure. G ij. KTCKIEŻEB.

(42) 58. L. e. P a y s a n , etc.. E n obseryant la cadence et le ton, L e malh ,'ureux n ’a rien qu’une ch an son : G race , dit-il. M ais las ! point de nouvelle ; C ar le Seigneur fait frapper de plus belle , Juge des coups , et tient sa grayitd, D isant toujours qu’il a trop de bonte. L e pauyre diable enfin craint pour sa vie, A p rć s yingt coups , d’un ton piteux il crie : P o u r D ie u , cessez ; hełas! je n ’en puis plus. S o n Seigneur d i t : payez donc cent ecus , N e t et com ptant. Je sais qu’a la desserre V ou s tkes dur ; j’en suis fdche pour vous. S i tout n ’est p r ś t , votre com pśre Pierre V o u s en peut bien assister, entre n ou s; M ais pour si peu vous ne vous feriez tondre. L e m alheureux , n’osant presaue repondre , C ourt au m a g o t, et d i t : c ’est tou t mon fait. O n exam ine, on prend un trebuchet. L ’eau cependant lui coule de la face ; U n’a point fait encor telle grim ace. M ais que lui sertp il ccn yien t tout payer. C ’est grand pitie , quand on fach e son maltre, C e paysan eut beau s’hum ilier ; E t pour un f a i t , assez leger peut-elre , II se sentit enfMmer le gosier „. L. e. P. a. y. s. a. n. , e tc .. "Luder la bourse , em oucher les epaules , Sans qu’il lui fut dessus les cent deus , N i pour les aulx , ni pour les coups de gaules , f a it seulement grace d’un Caroluą,.

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(44) \. L E M U L E T I E R. N o w e lle tiree de Bocace. n. R oi Lom bard , ( les Rois de ce pays. V iennen t souyent s’offrir k ma memoire ) : Ce dernier-ci, dont parle en ses Ecrits M aitre B ocace , auteur de cette h isto ire . Eortoit le nom d’A g ilu f en son tems. H epousa T eu dełin gue la belle , V euvę du R oi dernier m ort sans e n fa n s, Ł equ el laissa l ’Etat sous la tu tełle De c e lu i-c i, P rin ce sagę et prudent. N ulle beaute n’etoit alors egale A Teudełingue ; et la C ouche R oyale t)e p art et d*autre etoit assurdment Aussi com plette , autant bien assortie Qu’elle fu t o n e ; quand m esser C u p id o n , En badinant, fit ch oir de son brandon Chez A g ilu f, droit dessus l’e c u r ie , Sans prendre gardę , et sans se soucier E n quel e n d ro it, don t avecque furie Le feu se prit au coeur d’un M uletier. Ce M uletier etoit liomme de minę , Et dem entoit en tout son origine; Eien fait et b ea u , m śm e ayant du bon sens..

(45) 43. L e. M u l. e. t. f e r.. E. M. U L E T I E R.. /p. Qu un m aitre-ós-A rts en dix ans aux Ecoles.. Presque en chemise, et sur son dos naro.t Qu’une simarrei A la porte il frappoit Tout doucement: aussi-tot une Damę Ouyroit sans bruit , et le R oi lui mettoit Entre les mains la darte quil portoit, Clarte nayant grand lueur ni grand Hanie. E’abord la Damę eteignoit en sortant Cette clarte ; c’etoit le plus souvent Ene lanterne , ou de simples bougies:. A u x plus grossiers, p a r un chem in bien ć o iirt,. Ehaque Royaum e a ses ceremonies.. .11 sęait m ontrer les tours et les paroles : N o tre A m oureux n® songeoit pres ni loin , Dedans l’abord , k Jouir de sa mie.. Le M uletier rem arqua celle-ci : Ee manqua pas de sajuster ainsi, Se presenta, comme c etoit lusage, Setant cache quelque peu le yisage ;. Se declarer de bouche ou par ecrit ,. La Damę ouvrit dorm ant plus d a demi.. N etoit pas sur. Si se mit dans l e sp rit,. •Nul cas n ’etoit ci craindre en la y e n tu r e ,. M ouru t ou non , d’en passer son envie :. Eors c]ue le Roi ne vin t pareillem ent ;. Puisqu’aussi bien plus vivre' ne pouvoit :. L u sa g e ckoit c h e z,le peuple L o m b a rd ,. Mais ce jour-la s’etant heureusement Mis k chasser, force etoit que naturę Pendant la nuit cherchat quelque repos. Le M uletier frais , g ailla rd , et disp os, Lt parfume, se coucha sans rien (tire.. Q ue , quand le R oi , qui faisoit lit a p art ,. E n aulre p o in t, outre ce qu'avons d i t ;. Comm e tous fo n t, youloit avec sa fernme. E’est qu’A g ilu f, sil avoit en 1’esprit Quelque chagrin , soit touchant son E m pire,. Bień le m cn tra ; car seta n t cle la R eine Em m ourache, quand il eut quelque tems. 3 ait ses efforts et mis toute sa peine P o u r se guerir , sans pouvoir rien g a g n e r, L e Com pagnon lit u a tou r cfliomm e liabile. M aitre ne sęais m eilleur pour enseigner /. L. Que Cupidon : l ’ame la moiris subtile Sous sa fdrule apprend plus en un jo u r ,. L e present Conte cn est un bon temoin.. E t m ort pour m o r t, toujours m ieux lui y a lo it , A up aravan t que sortir de la yie , E prouyer to u t , et ten tcr le hazard.. A ller co u ch e r, seul- il se pres en to i t ,. i.

(46) 44. -L e. M. U Ł E T I £ K,. On sa fam ilie, ou p ou r quelque autre cas } -Ne sonnoit m ot en prenant sos d b a ts: A tó u t cela T eiidełin gu e etoit faite. jSfotre A m ourenx fournit pliis cFune fraite ; ( U n M uletier a ce je u vaut trois l i o i s ) ; D dnt Teudelingue entra p ar plusieurs fois E n p e n se m e n t, et c n it que la colere K endoit le P r in c e , outre son ordinaire , P lein de tran sp o rt, e t qu’il n’y songeoit pas, E n ses presens le Ciel est toujoitts juste ; Ii ńe depart a gens de tous etats M em es talens. U n E m pereur A ugustę A a;s vertus propres p ou r commander ; 1 .11 A v o ć a t sęait Ies points d d cid e r; A u je u d A m o iir le M u letier fait rasę, O nacun son f a i t } nul n ’a tont en partage. A otrę G a la n t, s etant d ilig en te, Se retira sans bruit et sans d a rte * D evant l’A urore. II en sortoit a peine , Lorsqu’A g ilu f alla trouyer la H ein e, ‘ oulut s’ebattre > et l etonna bien fort, Ć e rte s , M o n sie u r, je sęais bien , lui dit-elle , Oue rous avez pour m oi beaucoup de z ć le ; M ais de ce liert vous ne faites encor Que cle s o r tir ; roeme outre 1’ordinaire.

(47) L. E. M. u L E T I Ę K,. En avez pris , et beaucoup plus qu’assez, Eour D ieu, M o n sie u r, je vous prie , avises Que ne soit trop ; votre sante m’est chere, Le R oi fut sagę , et se douta du t o u r ; Ele sonna m o t , descendit dans la cour $ Euis de la cour entra dans 1’e c u r ie , ^ugeant en lui cpie le cas provenoit G’un M uletier , comme l’on lui parloit, rl'oute la troupe etoit lors endorm ie, Eors le G alan t qui trem bloit pour sa vie,; Ee Pio i n ’avoit lanterne ni bougie ; En tdtonnant il s’approcha de tous ; Erut que 1’auteu r de cette trom peris connoltroit au battem ent du pouls, Eas ne faillit dedans sa conjecture : Et le second qu’il tś.ta d!aventure Etoit son h o m m e , a qui d’em o tio n , ®oit pour la peur , bu soit p our Factjon » Ee coeur battoit, et le pouls tou t .en.semble, Efe sęachant pas ou devoit aboutir Eout ce m ystbre, il feignoit de d o rn iir: ^ ais quel soinmeil i Le R o i, pendant qu il trem bjej En certain coin va prendre des ciseaus: Eont on. coupoit le crin a ses chevaus • f aison s, dit-il? au G ajant une marqueq.

(48) 46. L. E. 3V1 U L E T X E R.. P our le pouyoir demain connoitre mieuS; In ccn tin en t de la main du M onarque II se sent to n d re; un toupet de clieveux L u i fut c o u p e , droit vers le fron t du sire ; E t cela fait le P rin ce se retire. 11 oubłia de serrer le to u p e t ; D o n t le G alant s’avisa d’un secret Qui d’A gi!u f gdta le stratageme. L e M uletier alla sur l’heure meme E n pareil lieu tondre ses compagnons. L e jour ven u , le R oi vit ces garcons Sans poił au front. Lors le Prince en son ame Qu’est-ceci donc ? Qui croiroit que ma femme A riroit ete si vaillante au ddduit? Q u o i! T eudelingue a-t-ełle cette nuit Fourni. d ebat a plus de quinze ou seize? A u ta n t en vit vers le front de tondus. O r b ie n , d it- il, qui l’a fait si se taise 5 A u demeurant qu’ii n ’y retourne plus..

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(50) LA. S E II Y A N T E J. U S T. 1 F I Ź E.. ■ Nou\>etLe tiree des Contes de la Heine de Navarrc.. L. ■ *Joc a c e n’est le seul qui me fournit : J0 vas par fois en une autre boutigue. H est bien vrai que ce diyin E sprit Plus que pas un me donnę de pratigue. ^'Iais comme il faut manger de plus d’un pain , J0 puise encore ćn un vieux magasin , :W.\. V ieux, des plus v ie u x , ou Nouvelles noiwelles Sont jusqu’a c e n t, bien deduites et belles Pour la p lu p a r t, et de ties-bonne maili, Pour cette fois la Reine de N ayarre , P ’un C ’etoit-m oi n aif autant que rare, Putretiendra dans ces vers le L e c te u r : ^roici le fait , quiconque en soit 1’Auteur. A. mets du inien, selon les occurrences:. C’est ma coutu m e, et sans telles licences , Je quitterois la charge de Conteur. PTn homme donc avoit belle S erv a n te: 11 la rendit au jen d’amour sęavante. Pile etoit filie a. bien arm er un l i t , Pleine de s u c , et donuant appet i t ;.

(51) 48 -. L. a. S. e r v a n t e. J u S T I F I ^ E .. *. C e q u o n appelle en franęois bonne robbe. 1 ’ar un beau jour cet homme se derobe Ł> avec sa fem m e, et de tres-grand matin S en r a trouver sa Servante au jardin. L J e laisoit un bouquet p our M adame :. 49. •^•ous VoilA pris, d it- il, A sa Seryante : ^ °tre yoisine est languarde et n k c h a n te ; ■ ^lais ne soyeż en crainte aucunement. 11 ’ *’a trouyer sa Femme en ce moment :. P .. 7. Uls iait si bien q u e, s’etant ey e ilk e ,. C ótoit sa iśte. A y a n t donc de la femma V u le b o u g u e t, ii commence a louer. Pile se leve , et sur 1’heure habiłlće , }] ’ 1 Contmue A jouer son r o lle t :. L a s s o rtim e n t, tAclie k s’insinuer: S insinuel’ ; en fait de cliam briere,. l <irit qu a dessein dkllet' faire un bouguet* pauyre Epouse au jardin est menee.. C est proprem ent couler sa main au s e in ,. lut par lui procóde de nouyeau:. Ce qui lu t fait. L a Servante soudain. klenie d e b a t, mthne jeu se comm ence i. Se defend it, mais de guelle m aniere? Sans rien gAter ; c ’etoit uue faęon. eui-s de ro le r , tetons d’entrer en dańse. Pile y prit g o u t ; le jeu lui sembla beau.. 7. Sur le n la r c lie : bien sęayoir sa leęon.. ornme j que 1 herbe en fut encor froissee.. L a t e lle prełid les ileurs qu’elle ayoit mises L n un m onceau , les jette au Compagnon, 11 la baisa pour e n a y o ir raison ? T a n t ct si bien qu’ils en yinrent aux prises. L n cet etrif la Seryante tomba :. P;t Pauyre Damę a lk 1’aprbs-dinee ° k sa yoisine > k qui ce se c re t-k Chargeoit le cceur : elle se soulasrea Tl O °ut des 1abord. j e ne puis , ma Comm ^re,. Liii d en tirer aussi-tót avantage.. j.IŁ cette femme avec un front seyere , aisser p a sser, sans vous en a vertir,. Le mai henr fu t, que tout ce-b eau menage l-'ut decouYert d’un logis pres de-la.. Pe que j ai vu. Y oulez-yoiis vous servir ncor long-tem s d u n e filie perdue?. ?Mos gens n ’avoient pris gardę a cette affaire. U ue Y o isin e apperęut le m ystere :. ^ coups de p ie d , si j ’etois que de vou s,. Ł E p o u s la vitj je ne śęais pas coriuńent. /. ' N ouj. /. ^ 1 enyoirois ainsi qu’elle est yenue. ouim ent! elle est aussi brave que nous. D.

(52) 5o. L a. S e k v a n t e. O r b ie n , je sęais celui de qui proce de. J u S T I F I E E .. Sl. V o r s i n e.. L a. C ette piafe ; apportez-y rem ede. Cette personne enfin sur riierb e tendre. T o u t au p lu tó t: car j'e yous ayertis. Est treb uch ee, e t , coinme j'e łe c ro i, kans se blesser : yous riez ?. Que ce inatin, dtant k la Fenetre , N e soais p ó u rq u o i, j ’ai vu de mon logis. L. a. F. m m. e. Dans son j'ardili Vctre M ari parol tre ,. C e to it moi.. Puis la G alante ; et tous deux se sont mis A se j‘ etter quelques fleurs a la te te. Sur ce propos , 1’autre 1’arrete coi ;. L. Y o i s i n e .. Y o ire ! ecoutez le reste de la fćte : Y ous n e sęavez oii j'e veux en venir.. a. V o. i. s. i n e.. E n cotillon a parę la yerdure.. Je yous entends, dit-elle ; c ’dtoit moi. L a. e.. L a. F. a. V o. e m m. e.. L. i. s. i n e.. Sans vous m ettre en co u ro u x ,. Les bonnes gens se sont pris ii cueillir. Qui le portoit de la lilie ou de yous ?. Certaines fleu rs, que baisers on appelle. L a F e m m e.. Jusques au bout a pousse l’aventure.. C ’est encor m o i, que vous preniez pour elle.. •. C ’etoit le mień.. C est la le p o in t: car M onsieur votre Epoux. D u jen des fleurs i celui des tetons. L a F e m m e. Qui ? c e to it m o i: yotre tete est bien dure. L a V o i s i n e.. lis sont passds : apres quelques faja ns ,. A h ! c ’est assez: je ne m’inform c plus.. A pleine main l’on les a laiss^s p rtndre.. J’ai pourtańt l ’ceil assez bon, ce me sem b le;. L a. L a. V o i s i. n e.. F e m ri r.. J aurois jurę que j'e les avois vus. Et pourquoi non ? c e to it m o i: votre Epoux. En ce licu la se divertir ensemble.. N ’a-t-ilpas d o n cle s nuknes droits sur yous?. Alais excusez, et ne la chassez pas..

(53) k>z. L a. S. e r v a n t e. L. a. F. , e tc .. e m m e.. Pourquoi chasser? j ’en suis tres-bien seryie. L a. V o i s i n e.. T a n t pis pour vous : c’est justem ent le cas, Y o u s en tenez, ma Commere m’amie..

(54) LA GAGEURE J> E S T R. O I S. C O M M E R E S ,. O h sont d eux Noiw elles tirees de Bocace. - A . p r e s bon vin , trois Commeres un jo nr S ’entretenoient de leurs tours et prouesses ; T ou tes avoient un ami par a m o u r, Et deux etoient au logis les maitresses. L ’une disoit : L ai le Roi des maris ; Ii n ‘en est point de meitleur dans Paris. Sans son conge je vas p ar-tout rnebattre. A vec ce tronc j ’en ferois un plus fin. 11 ne faut pas se lever trop m atin , Pour lui prouyer que trois et deux font quatre* Par mon serm ent, dit une autre au ssi-tót, Si je l’aVois , je n ferois une etrenne ; Car quant i moi , du p k isir ne me chaut , A. moins qu’il soit m ele d’un peu de peine,. V o tre E poux va tou t ainsi qu’on le raene : Le mień n’est t e l , j’en i’ends graces a Dieu. Bień sęauroit prendre et le tems et le p eu ,. Mil .■ k Mfc . - i > k <»'k. Qui trom peroit i son aise un tel horome. V iij.

(55) 54. L. a. G. a g e d r e. P o u r to u t cela ne croyez que j e chornme. L e passe-tems en est d a u tąn t plu s.d oux $ P lus grand en est 1’amour des deux parties. Je ne youdrois contrę aucune de yo u s, Qm vous yantcz d’etre sl bien lotles , A y o ir trorjud de galant ni d’epoux. S u r ce deb at, la troisieme, Commere Ł es mit d’accord : car elle fut d’ayis Qu’A m ou r se plait avec los bońs maris , E t yąut aussi quełque peine łegere. C e point vu id e, le propos s’ech au ffa n t, E t d en conter toutes trois trip rap h an t, C elle-ci d i t : Pourquoi tant de paroles ? Voulez-yo.us yoir qui lem p orte de nous ? Laissons a p art las disputes Iriyoles : Su r nouveaiix frais attrapońs nos Epoux. L e moi as bon tcmr payera quelque amende. N ou s le youlons ; c ’e s tc e que l ’on dem ahde, D iren t les deux. 11 fant faire serm ent , One toutes trois , sans nu l deguisem enf, R ap p o rte ro n s, 1’affaire etant p assee, L e cas au vrai : puis pour le jugem ent O n en croira la Commere M acee. A insi fu t d i t , ainsi l’on saccorda. Y o ic i com m ent chacune y procęda..

(56) •if. DES. TROIS. COMME.RES.. 65. C e l l e des trois qui plus etoit contrainte,, Aim oit alors im beau jeune gar eon l'i'ais, d elica t, et sans poił au m entoli : Ce rjui leur lit m ettre en jeu cette fe in te : Les pauvres. gens n ’avcient de leurs amours Encor j o u i , sinon par ecliap pees: -Eoujours falloit forger de nouveaux to u rs , Toujours ch erclier des maisons em pruntees , Eour plus a Farsę ensem ble se jou er. Ea bomie Damę habille en cliam briere , Ee Joim m ceau cpui vient pour se lo u e r , E)’un air modeste , et baissant la paupiere. I)u coin de 1mil FĘpoux la rega rd o it, Et dans son cccur d ej a se proposoit Ele reiiausser le lingę de la filie. Eien lui sem b lo it, en la coiisiderant y El en avoir v u j ani ais de si gentille. C u la retient , avec p eiae po nr t a n t : Bebe se m a n ie , et maci vert galant 5 C’etoit m atiere a feindre du scrupule. Les premiers jours le M ari dissim ule, E etourne 1’oęil, et ne fait pas sem blant De regard er sa Servante nouvelle. Efitis tut api (is ił tourna tant la B elłe , Eant lui donna., tant encor l.ui prom if ^. -•. •. D iv.

(57) 1. 56. ■ ! I|. il i. L. a. G. a g e u r e. DES. T R O I S. C O M M E R E S.. Qu’elle feignit 4 la fm de se rendre j. Je ne suis pas a jetter dans la rue.. E t de jen f a it , a dessein de le p ren d re,. Laissons ce p o in t; je sęais un bon m oyen :. U n certain soir la Galante lui dit :. Vous n ’aurez plus d autre lit que le mień.. M adam e est m a i, et seułe ełłe yeu t etre. V oyez un p e u ; diroit-on qu,elle y tou ch e?. P o u r cette nult : incontinent le M aitro. V ite , m archons ; que du lit ou je c o u c h e ,. E t la Servante ayant fait leur m a rc h e ,. Sans m arch an d er, on prem ie le chem ia.. S ’en vont au l i t ; et le dróle couche ,. V ous cherch erez yos besognes demain,. E lle en c o r n e tte , et degrafant sa jupe ,. Si ee n ’etoit le scandale et la h o n te,. M adame vient. Qui fut bien em peche ?. Je yous m ettrois dehors en cet etat.. C e fu t ł ’E pou x, cette,fotis pris p ou r dupę.. Mais je suis bonne , et ne veux point d’e c la t:. O h , oh , lui dit la Com m ere on riant ,. Puis je rendrai de yous un tre -bon compte. V o tre ordinaire est donc trop p eu friand A votre gout; et par saint Jean, beau S ire ,. A l’avenir , et yous jurę ma foi , Que nuit et jour vous serezpres de moi.. IJn peu p lu iót vous me le deviez dire. Qu’ai-je b eso in d em e m ettre en allarm es,. J ’aurois chez moi toujours eu des tendrons.. J)uisque je puis em peclier tous y o sto u rs ?. D e c e lle -c i, pour certaines raisons,. La C ham briere, ecoutant ce discotus,. V o u s faut passer ; ch erchez autre ayenture,. Fait la honteuse , et jette une on deux Iarines. E t vqus , la belle au dessein si g a illa rd , M erci de m o i, Cham briere d u n liard ,. Lrend son p aq u et, et sort sans con su lterj Ffe se le fait pas deux fois r e p e te r ,. Je vous rendrois plus noire qu’une mure.. S’en va jotier un autre personnage ,. II vous faut donc du nieme pain qu’a m oi?. Fait au logis deux metiers tour a tou r s. .Ten suisd’avis ; non pourtant qu’il m’en chaillei. G alant de n u it, Cham briere de jou r,. N i qu’on ne puisse en trouyer qui le yaille: G races a D ie u , je crois avoir de quoi. E n d e u x fa ę o n s elle a soin du menagft. Le p au rre E poux se trou i e tou t heure: x .. D onn er encor a quelqu’un dans la vue i. si bon com pte il en nit etc quitte..

(58) 58. L A. G A G E U Ii E. Ł ni couche seu l, notre couple amoureux D an tems si doux a son aise profide : riti s’en perd , et des moindres momens E. o iis. mdnagers furent nos deux Am ans ,. Seaohant tres-bien que Fon n y revient gueres. V o fla Ie tou r d’une des trois Commeres. D a u x r e , de cju ilem ari croyoit: to u t, A re e g n e lui sous un Poirier assise,. DES. TROIS. COM M E R E S .. I ^evant les gens prendre ainsi vos ebats ! •. d’un V a le t vous ne faites nul cas , V t s vous devez du respect a yous-meme.. I Quel taon vous p o in t; attendez a tantót ; Cos priyautes en seront plus friandes : "Cout aussi-bien , pour le tems qu’il rous fan t, Ces nuits d’ete sont encor aSsez grandes :. D e son dessein yini: aisement a bout.. C<Hirquoi ce lieu? vous ayez pour cela Cant de bons l i t s , tant de cham bres si belles.. En pen de mots f e n vas eonter la gui.se*. Ca Danie d i t : Que conte cęlui-la ?. E eu r grand Y a le t pres d e u x etoit d e b o u t, (j-aręcm b ien fait, bean. parłeur et de m isę, E t qui faisoit les s e n antes trot.e.r.. 5f). crois qu’il reve : ou prend-il ces nouyelles ? QLl’entend ce fol avecque ses ebats ? JY. .. oscens, descens; mon a m i, tu yerras.. Da Damę d i t : ,Te youdrcis bien gońter. Ciiillot descend. H e bien , lui dit son M ałtre,. D e ce fruit-la : G u illo t, momte et secoua. C°us jouoris-nous ?. N o tre Poirier. G uillot rnonte a 1’instant. G rim pe qu’ił esc, le dr Ale fait semblant Qu’ił łui parole que le im r is e joue A v e c sa femme : aussi-tói: le Y a le t. G U I Ł L O T. N o n pas pour le present.. k. I,. TJn peu plus loin vous poftyiez ałler r ir e , E t moi p re se n t, du moins vous eu passer. Gaci me cąuse une s.urprise ex trem e,;. M. ar. i.. G u t ł r o T. O ui, M on sieur, je yeux elre. E rotant ses yeux, comme etonne du f a i t ; Y ra im e n t, M o n sieu r, commence-t-il a d ire , Si vous yo u łiez M adame caresser ,. k. °U rle p r e s e n t!. ' c°rch e y i f , si tou t incontinent ^°us ne baisiez M adame sur Fherbette.. L. a. F. e m m e.. ^C'eux te yaudroit laisser cette sornette . e. le dis ; car elle sent les coups..

(59) Co. L. G. a. a g e u r ę. L E. M A $ I.. N o n , non , m’amie , il faut qu’avec les fbua T o n t cle ce pas par mon ordre on le m ette, G t) I L L O T. Est-ce.- etre f o u , qne de vęir ce qu’on roit ? L a. F e m m e.. E t qu'as-tu vu ? G TJ X L R O T. J a i yu , je łe rep eta, V o u s et M onsieur q » i, dans ce menie e n d r o il, Jou eztous deux ati d o u s je u d’ąmourette. Si ce P oirier n ’est p eut-etre c Far me, L A. F E M M B.. V o ire , ch am ie ; tu nous fais un beau eon te. L e. M A R i.. Je łe veu-x voir vra im en t; fant que j y monte ; Y o u s en sęaureż bieńtót la vdrite. I,c M aitre a peine.est sur 1’arbre m onte, Qne łe V alet embrasse ła Maitresse. L E pous , qui voit comrne l ’on se caresse,. Crie , et descencl .en .grand’h 4te aussi-tót. II se rompit le c o l , ou peu s’en f a u t , Pour em pecher la suitę de laffa ire :■ F t toutes fois il ne put si bien faire.

(60) Je ile sais plus ce qu’il faut que je die : N o tre Poirier ndabuse assurement. Y o yo n s cncor. Dans le nieme moment Ł ’Epoux remonte , et G uilłot recom m ence. P our cette fois le M ari yoit la danse * Sans se fa c h e r , et descend doucem ent. N e cherchez plus, leur d it-il, d ’autres causes : G e st ce Poirier. II est ensorcele ; Puisqu’il fait voir de si yiiaines choses , Reprit laFem m e, il faut qu’il soit brule. Cours au logis ; dis qu’on le vienne abattre. ;. Je ne veux plus que cet arbre maudit Trom pe les gens. L e V a let obeit. Sur le pauvre arbre ils se m ettent a quatre , Se demandant l’un 1’autre sourdem ent, Ouel si grand crime a ce Poirier pu faire ? La Damę dit : abattez seulement ;. Quant au surplus ce n e s t pas rotre affaire, P ar ce m oyen, la seconde Commere V in t au-dessus de ce qii’elle entreprit. Passons au tou r que la troisiem e fit. L es rendez-vous chez quelque bonne amie N e lui manquoient, non plus que l’eau du puitS' La tous les jours etoient nouveaux deduits,.

(61) DES. T R OI S. CoM M E R E S.. U .tre Donzelle y ten o :t sa partie. * u sień A m a n t, etant lors cle cjuartier, Ue croyant pas qu un plaisir fut e n tie r, ®il n’etolt libro , a la Damę proposs Ile se trouyer seuls ensemble uno nuit. ^ ux , lui clip-'-Ile , et pour si pen de chose 1 ous. ne serca nullem ent econdr.it. lii de par moi ne m anquera 1’affaire ; Ile mon mari ja sęaurai me cleiaire , P)ndant ce tems. A ussi-tót fait cpue cb.t. '-on besoin ru t cbet.re fernme d’esprit ; Car pour E poux elle avoit p n s un homme Qui ne faisoit en yoyages grands frais ; H n’alloit pas cjuerir pardons a Rom ę Quand il pouvoit en ren con trer plus pres. Tout au rebours de la bonne D o n z e lle , Q ui, pour m ontrer sa ferveur et son ż e le , Toujours alloit au plus loin s’ en pourvoir. Pelerinage avoit fait son devoir Plus durne fois ; mais c’etoit le vieux style 11 lui fa llo it, pour se faire valoir , Cliose qui fut plus rare et moins facile. Elle s’attache a fo rte il , des le soir, Un brin de f i l , qui rendolt a la porte Ue la maisou ; et puls se va coucher.

(62) / > 64. L A G. D E S. A G E U n E. T E Ol S b O M M E E E S i. D roit au cóte d H e n riet Berlinguier ,. ^ le fut donc par une Chambrióre.. ( On appeiloit son mari de la s o r te }.. Tout dom estkjue, en trom pant un mari >. Elle fit tant qu’H enrięt se tou raan t ,. ^ense gagńer indulgence pleniefe.. S e n title fil. A ussi-tót ii soupyonne. ^andis qu ainsi Berlinguier fait le g u e t ,. Qus!que dessein ; c t , sans faire sem blant D etre ey e ille , sur ce fait il raisonne ;. Da bonne Damę , et le ieiirie M u cu et. Se leve enfin > et sort tout. doucem ent,. 'U l snnt aux mains , et D ieu snalt la manierę* Du grand soiilas cette nuit se passa ;. De bornie foi son Epouse d o rm a n t,. Dans leurs plaisirS lien rie les traversa.. Ce lui sembloit ; suit le Hi dans la rue , C o lici ut de-la que Fon le tra h isso it;. Tout fut des m ieux, graces ii la serya n te,. Que quelque A m a n t, que la Donzelle ayoit $ A v e c ce fd par le pied la tiro it,. Que le Ctalint tou t a tems delogea.. L avertissant ainsi de sa venue ;. Deprit sa place , et dit que la migraiiie. Que la Galante aussi-tót descendoit,. D’avoit contraint d’aller coticlier en haut.. I aiidis que lui pauyre M ari d o rm o it:. D jux jours apres la commere ne faut. Car a u trem en t, pourrpioi ce badinage ? II fallpit bien que M esser Cocuage. De mettre un lii : Berlinguier aussi-tót,. L e yisitdt; Iionneur dont > a son sens,. Dourt a son poste , et notre A m an t au sień.. 11 se seroit passe le mieux du rnonde.. Denfort de joie : on s’en trouya si bien ,. Dans ce p e n s e r, il s’arme jusqii’aux dents j. Qu’encore un coup on pratiqua la ruse ;. Hors la maison fait le guet et la ronde , P our attraper quiconque tirera Le b lin de lii. O r le L e c te u r soaura Que ce log;s aroit sur le derriere. Dt Berlinguier , prenant la móme excu.se}. Dequoi pouroir introduire Fami i. L en falliit yeriir au denouement.. Qui fit si bien devoir de suryęillante, D’Epoux revint quand le jour ap proch a,. 6’ayant s e n ti, rentre en la móme peine,. Sortit encore. 0 n s’en tint la. L eu r ardeur refroidie 11. i. et fit place a 1’A m a n t;. Autre ren fort de tout cbntentement.. E.

(63) 66. L. a. G. a g e u r e. DES. TROIS. C O M M E R E S .. 6j. T rois actes eut sans plus la Comddie.. E’Epoux , la Filie ; et le Y a le t, 1’A m a n t:. Sur le minuit, l ’A m ant s’etant sauye,. ^'uis au m outier le couple s’alla rendre ,. L© brin cle fil aussi-tót f u ttiie Par un des siens sur qui l’Epoux se r u e ,. l<'e connoissant tous deux de jilus d’un jour. * -e fut la fin qu’eut le troisieme tour.. E t łe con train t, en occupant la r u e ,. ^ °quel vaut m ieux? pour m o i, je m’en rapporte.. D entrer chez lui, le tenant au c o lle t,. M a c e e ayant pouvoir de decider ,. E t ne sęachant que ce fut un Y alet.. J^ e scut a qui la yictoire acco rd er,. Bień k propos lui lu t donnę le change.. J ant cette affaire k resoudre etoit forte.. Dans le logis est un yacarm e etrange :. ^ uutes avoient eu raison de gager.. L a Femme accourt au bruit que fait l’Epoux.. ^‘9 proces pend ,e t pendra de la sorte. L e Com pagnon se jette a leurs g en o u x ,. ^ ico r long-tem s, comme fo n peut juger.. D it qu’il venoit tro u vcr la Cham briere ; Qu’avec ce R1 il la tiroit a soi , Pour faire ouvrir , et que depuis n’aguere T o u s deux s’etoient entredonne la foi. C ’est donc cela , poursuiyit laC om m ere, E n s’adressant a la F ilie, en c o le re , Que l’autre jo u r je vous vis a 1’orteil U n brin de fil ; je rrien mis un pareil, P o u r attra^er avec ce stratageme V o tre Galant. O r bien, e’est yotre Epoux , A le bonne-heure : il faut cette nuit nieme Sortir d’ici. Berlinguier fut plus doux ; D it qu’il falloit au lendem ain attendre. O n les dcta fu n et 1’autre am plem ent ;.

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(65) LE C A L E N D R I E R D E S. r i E I L L A R. D. S .. ( Nouvelle tiree de Bacaće.). P "L Ltrs d'une fo isje me srns etonne Que ce qui fait la paix du m ariage, En est le point le moins considere. Eorsque Fon met une filie en menage , Ess pere et m ere ont p our objet le bien ; Eout le sur plus iłs le com ptent pour rien j ^Riines tendrons a yieillards apparient ; Et cepem !ant je vois qu’ils se soucient E’avoir ckevaux a leur char atteles Ee mśme taille , et memcs chiens couples. ^insi des b.oeufs , qui de force pareille ^ent toujours pris. ; car. ce seroit m eryeille. sans. cela, la charrue alloit bien. Eomment pourroit celle du mariage ETe mai a ller, ótant un attelage Qui bien souvent ne se rapporte en rien ? Een vas conter un exemple notable. O n sęait qui fut R ichard de Q uinzica, Eu i rnainte fóte a sa femme allegua ^Eiinte vigile , et maint jouę feriable E iijj.

(66) jo. L e. C a l e n d r i e r. d e s. Y i e i l l a r d s .. Et du devoir crut s’echapper par-la.. Mais d o n tle sexe abhorre la m ethode.. Tr&s-lourdem ent il erroit en cela.. Quand je dis p oin t, je veux dire tres-peu;. C ettui Richard etoit juge dans P isę,. Lncor ce peu lui donnoit de la peine.. Hom m e sęavant en l’etude des lo ix ,. Toute en F erie il m ettoit la semaine. R ich e d’ailleurs ; mais dont la barbe grise. Et bien souyent faisoit re n ir en je u. M ontroit assez qu’ił devoit faire choix. Saint qui ne fut jamais dans la lAgende... D e quelque femme a peu pr&s de meme dge ;. Le V endredi, disoit-il, nous demande. C e qu’il ne f i t , prenant en mariage. L au tres pensers , ainsi que chacun sęait.. L a mieux seante et la plus -jeune d’ans D c la C it e , filie bien alliee ,. Lareillement il faut que l ’on retranehe. B elle s u r-to u t: c’etoit Bartholom ee. L au ta n t que c’est la veille du Dimanche,. D e G a la n d i, q u i, parmi ses parens ,. Lour ce dernier, c’est un jour de repos.. Le Sam ed i, non sans juste sujet,. P o uvoit com pter les plus gros de la viłle.. Quant au L u n d i, je ne trou ye k propos. E n ce ne fit Richard tour d’hornme habile ;. Le com m encer par ce point la semaine ;. E tT o n d iso it communement de lu i,. Le n’est le fait d’un ame bien chretienne.. Que ses enfans ne m anqueroient de peres. T e l fait m etier de conseiller a u tru i,. Les autres jours autrem ent s’excusoit :. Qui ne voit goute en ses propres affaires.. Lt quand venoit aux fćtes solem nelłes, L etoit alors que Richard trio m p h o it,. Quinzica donc n a y a n t de quoi servir. Lt qu’il donnoit les leęons les plus belles... U n te l oiseau qu’etoit B arth olom ee,. Long-tems deyant toujours il sh b stcn o it ; ;. P our s’excuser et pour la co n ten ir,. Long-tems apr&s il en usoit de mśme.. N e reneontroit point de jours en 1’annee , Selon son compte et son Calendrier , Óii1’on se put sans scrupule appliquer. ®ans oublier l’A ven t ni le Carćme.. Au. faitd’hym en. ; chose aux. Yieillardscommod6. Quatre-tems autant il en fa is o it, Lette saison pour le V ieillard etoit LTn tems de D ieu , jamais ne s e n lassoit. E iv.

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