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En quête du style proustien dans les traductions polonaises d’"Albertine disparue"

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Academic year: 2022

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Marceli Świątkowskiej, J. Górnikiewicz, H. Grzmil-Tylutki & I. Piechnik (éds), Kraków, Wyd. UJ, 2010

Joanna Górnikiewicz

Université Jagellonne de Cracovie

EN QUÊTE DU STYLE PROUSTIEN DANS LES

TRADUCTIONS POLONAISES D’ALBERTINE DISPARUE

Il n’y a aucun doute que la parution d’A la recherche du temps perdu a bouleversé la vie littéraire polonaise. J. Domagalski (1995), dans son ouvrage sur la réception de Proust en Pologne dans la première moitié du XXe siècle, en donne un témoi- gnage plus que convaincant (voir aussi Speina 1992). Les lecteurs, qui jusqu’en 1937 avaient à leur disposition uniquement l’original, n’ont pas pu rester indiffé- rents ni à la « qualité du langage »(Czapski 1928 : 497), perçu comme étranger au génie de la langue française, ni à l’univers dépeint à l’aide de celui-ci – deux aspects dont Proust lui-même a proclamé l’union indissoluble(voir Mouton 1948 : 36). Une traduction éventuelle, bien que très attendue, n’est longtemps restée qu’un simple rêve et un vœu pieux. Le professeur Lutosławski (1925 : 4) était même fermement convaincu qu’il serait peu probable que cet auteur puisse être un jour traduit et trouve un éditeur, précisément à cause des particularités de son style, jugé quasi impossible à rendre dans une autre langue. Toutefois, heureusement pour le public polonais non-francophone, Lutosławski ne s’est pas révélé bon prophète. En effet, le cycle a été traduit et même partiellement retraduit ce dont rend compte le tableau ci-dessous :

Tableau 1.

Les (re)traductions d’A la recherche du temps perdu (pol. W poszukiwaniu straconego czasu)

Original Traductions

Texte intégral Fragments

Du côté de chez Swann (1913)

W stronę Swanna (1937), trad. T. Boy-Żeleński

Sonata fortepianowa (1929), trad. A. Iwaszkiewicz Combray (1998), trad. K. Rodowska*

A l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919)

W cieniu zakwitających dziewcząt (1937), trad. T. Boy-Żeleński

Dziewczyna o świcie (1929), trad. A. Iwaszkiewicz

Le côté des Guermantes (1920–1921)

Strona Guermantes (1938), trad. T. Boy-Żeleński

Czerwone trzewiki księżnej (1929), trad. A. Iwaszkiewicz

Sodome et Gomorrhe (1922)

Sodoma i Gomora (1939), trad. T. Boy-Żeleński

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La Prisonnière (1923) Uwięziona (1939), trad. T. Boy-Żeleński

Patrzenie na jej sen (1923), trad. H. Elzenberg

Moje przebudzenie (1923), trad. H. Elzenberg Le Temps retrouvé

(1927)

Nie ma Albertyny (1960), trad. M. Żurowski

Utracona (2001), trad. M. Tulli Albertine disparue

(1925)

Czas odnaleziony (1965), trad. J. Rogoziński Czas odnaleziony (2001), trad. M. Żurowski

* Le titre du cycle : W poszukiwaniu utraconego [!] czasu1.

Dans Górnikiewicz (à paraître), nous avons essayé de répondre aux questions suivantes : qui a traduit et, quand et pourquoi a été traduit Proust ? A ce niveau, nous avons analysé les facteurs2 externes (liés à la sélection des livres à (ré)éditer et (re)traduire) et internes à la première traduction (influence des traductions anté- rieures, coexistence des traductions successives). Dans le présent article, nous aime- rions attirer l’attention des lecteurs au rôle du traducteur en tant qu’acteur – récepteur, interprétant de l’original et créateur d’un texte nouveau, soit faire quelques remarques à propos du style des deux traductions polonaises du 6e volume – Albertine disparue (La Fugitive) paru sous deux titres différents : Nie ma Albertyny (trad.

M. Żurowski) et Utracona (trad. M. Tulli)3.

Selon V. Nabokov (2000 : 285)4, le style proustien contient trois éléments parti- culièrement saillants : l’abondance des métaphores (entendues au sens large comme toute figure d’analogie5), la longueur et l’enchevêtrement de la phrase (offrant souvent un contraste frappant avec une ou des phrases d’une brièveté éton- nante), l’absence d’une ligne de partage nette et précise entre les parties dialogales et descriptives.

Et qu’est devenue cette forme nouvelle et compliquée dans les deux versions polonaises ? Le premier constat qui doit être fait et qui les ramène à peu près sur le même plan est que les traducteurs choisissent de façon plus ou moins systématique de mettre les dialogues à la ligne et les font précéder d’un tiret6 (p.ex. p. 32 [P] / 51–52 [G], p. 23–24 [M.Ż.], p. 30 [M.T.])7. Ici deux remarques s’imposent :

1 A comparer avec les premières tentatives de la traduction du titre de J. Spychalski (1925 : 4) : W poszukiwaniu czasu utraconego (opposé à Czas przywrócony, le titre du dernier volume).

2 Voir Skibińska (2007).

3 Sur le titre de l’original et ceux des traductions polonaises voir Górnikiewicz (à paraître).

4 Voir entre autres également Pierre-Quint (1925 : 131–139), Milly (2004).

5 Image chez J. Mouton (1948 : 67 et suiv.).

6 Il faut souligner qu’une telle décision traductologique n’est pas nouvelle. T. Boy-Żeleński a également eu recours au même procédé. Voir Boy-Żeleński (1937/1958 : 172).

7 Dorénavant : P pour Pléiade, G pour Grasset, M.Ż. pour la traduction de M. Żurowski, M.T. pour celle de M. Tulli.

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premièrement, il est à noter que déjà l’original n’est pas homogène sur ce point.

Les nombreuses conversations rapportées, même celles retransmises au discours direct, sont certes de préférence intégrées dans les parties narratives sans blancs ni tirets, mais les passages « classiques » ne manquent pas non plus.8 Deuxième- ment, les deux originaux présentent des divergences plus ou moins considérables.

A titre d’exemple signalons que dans la version de la Pléiade, à la page 37, les dialogues sont soit mis à la ligne, soit intercalés dans le texte, mais ils sont toujours signalés par un tiret. Dans la nouvelle version (p. 57), les dialogues restent inclus dans le texte et sont placés entre guillemets. Quant aux versions polonaises, ici les deux traducteurs optent pour une solution « standard » (mise en relief des dialogues, précédés d’un blanc et d’un signe typographique conven- tionnel, p. 35, M.T., p. 27, M.Ż.). Autre exemple : à la page 31 (P) Proust introduit une phrase au discours indirect : Il me demanda si je n’avais pas un portrait d’Albertine. La version donnée par Grasset (p. 50) : « Tu n’as pas une photo- graphie ? Cela me serait bien utile. »9 présente d’importantes divergences qui s’étalent sur plusieurs plans – ceux du vocabulaire, du message transmis (l’ajout d’un commentaire), de la part de l’implicite (une photographie) et des niveaux d’énonciation (phrase au discours direct contenant une question10). Les versions polonaises s’appuient respectivement sur la version de la Pléiade pour M. Żurowski : Spytał mnie, czy nie mam jakiejś jej podobizny (p. 23) (avec l’emploi du possessif jej à la place du complément du nom) et sur celle de Grasset pour M. Tulli qui cependant ajoute un verbe de parole (spytać, fr. demander) et met la phrase à la ligne : – Nie masz jakiej fotografii? – spytał – Bardzo by się przydała.

Dans la version de M. Żurowski on reconnaît les fameuses phrases proustiennes.

Fameuses car « quelquefois si longues, d’une construction si compliquée, surchar- gées de parenthèses, de conjonctions et cependant toujours correctes11 ». Comme le souligne J.-Y. Tadié (1971 : 298), en reprenant les propos du grand maître de la stylistique Leo Spitzer, « le rythme de la phrase est l’élément déterminant directe- ment lié à la façon dont Proust regarde le monde ». Voilà un exemple provenant du tout début du livre :

8 Comparer p.ex. p. 30–32 (P) / 49–52 (G), p. 22–24 (M.Ż.), p. 28–30 (M.T.) et p. 297, 299–301 (P), p. 217–220 (M.Ż.), p. 291–295 (M.T.).

9 Entre guillemets dans le texte.

10 Bien que cette question ne soit pas signalée directement par un verbe de parole, la reconnaissance du locuteur secondaire ne pose pas de problèmes (insertion dans une suite de dialogues, l’apparition juste après du style indirect avec un verbe de parole dans le discours rapportant : Je répondis d’abord que non…).

11 Pierre-Quint (1925 : 131). Toutefois, comme le précise J. Mouton (1948 : 22), des opinions opposées se faisaient également entendre. P. Souday par exemple était d’avis que Proust « ignorait la grammaire et ne se préoccupait pas des fautes contre la langue ».

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Tableau 2.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli

« Mademoiselle Albertine est partie ! » Comme la

souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! Il y a un instant, en train de m’analyser, j’avais cru que cette séparation sans s’être revus était justement ce que je désirais, et, comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu’elle me privait de réaliser (et auxquels la certitude de sa présence chez moi, pression de mon atmosphère morale, avait permis d’occuper le premier plan dans mon âme, mais qui à la première nouvelle qu’Albertine était partie ne pouvaient même plus entrer en concurrence avec elle, car ils s’étaient aussitôt évanouis), je m’étais trouvé subtil, j’avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l’aimais plus.

(p. 7 [P])

„Panna Albertyna pojechała!”

Jak daleko głębiej niż psychologia sięga w psychikę cierpienie! Przed chwilą jeszcze, analizując siebie, sądziłem, że to zaoczne rozstanie było właśnie rzeczą, której pragnąłem, i porównując mierność przyjemności dostarczanych mi przez Albertynę z bogactwem pragnień, których realizację mi uniemożliwiła (i które dzięki pewności, że ona jest u mnie, w połączeniu z ciśnieniem mojej wewnętrznej atmosfery, zdołały zająć w mej duszy pierwsze miejsce, lecz na wiadomość o wyjeździe Albertyny nie mogły nawet z nią konkurować, bo po prostu zniknęły), podziwiałem swoją przebiegłość i doszedłem do wniosku, że nie chcę już jej widzieć, że już jej nie kocham.

(p. 5).

„Panna Albertyna wyjechała!”

O ileż głębsze prawdy odsłania w nas ból niż cała psychologia!

Zaledwie przed chwilą, badając własne uczucia, myślałem jeszcze, że nagłe rozstanie bez pożegnań byłoby właśnie tym, czego sobie życzę.

│Porównywałem bladą nijakość zaznawanych przy Albertynie rozkoszy z przepychem pragnień, których z jej powodu zmuszony byłem się wyrzec, a które na powierzchnię wyniosła, współdziałając z moim wewnętrznym ciśnieniem atmosferycznym, pewność, że Albertyna zawsze będzie przy mnie. │Lecz wobec świadomości o jej wyjeździe żadne z tych pragnień nie mogło się ostać, po prostu wszystkie naraz się ulotniły. │ Podziwiając własną przenikliwość, uznałem, że nie pragnę już jej widoku, że już jej nie kocham. (p. 5).

Pour J. Mouton (1948 : 129–130) « la démarche naturelle de la phrase prous- tienne est la lenteur », mais il arrive que cette lenteur cède la place à un rythme bref et haché pour traduire l’angoisse et l’inquiétude. La phrase qui ouvre la sixième partie est de cette nature : simple, brève et concise. C’est une exclamation provenant directement du cœur du jeune narrateur qui annonce une catastrophe imminente d’une ampleur encore inimaginable. Elle trahit la peur qui commence à l’envahir et qui sera la première cause de sa douleur. Marcel souffre et en prend conscience à l’instant même (Comme la souffrance…) ! Ensuite vient une phrase d’une certaine longueur – le début d’une analyse introspective et la tension tombe.

Dans l’original, cette phrase contient 19 propositions, dont trois jouissent du statut des phrases principales (leurs pivots sont en caractère gras12) juxtaposées. Elle commence, comme c’est souvent le cas chez Proust, par un complément qui traduit

12 Dans je m’étais trouvé subtil, nous avons mis en relief également l’adjectif subtil qui, vu sa fonction syntaxique d’attribut est le porteur principal de sens. Il s’interprète comme un prédicat qui exprime une caractéristique du sujet. Riegel, Pellat, Rioul (2004 : 233).

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l’écoulement du temps : il y a un instant13. Le participe présent (comparant), d’un emploi très fréquent lui aussi, rattache un nouveau champ logique (Milly 2004 : 33) à la phrase principale qui suit. Quant au fragment entre parenthèses, intégré à l’ensemble à l’aide d’un relatif14 (reprise de l’antécédent désirs), il sert à introduire une sorte de commentaire, de bilan des désirs/plaisirs éveillés chez le jeune narrateur et accordés à lui. Un tel procédé permet, d’une part, d’accroître l’attention du lecteur (effet retardant), d’autre part, de suivre le mouvement de la pensée humaine, souvent très complexe : non linéaire, parfois sans fil conducteur mais toujours capable d’effleurer plusieurs sujets, problèmes, sentiments… Les parenthèses peuvent également signaler un changement d’instance discursive (Milly 2004 : 32), tel le passage du narrateur « racontant » au narrateur

« commentant ».

Cette union du fond et de la forme est-elle perceptible dans les versions polo- naises ? Comme nous l’avons dit, M. Żurowski s’efforce de ne pas porter atteinte à la complexité de la phrase proustienne. Il conserve son architecture : les phrases principales restent à leur place (sauf que les deux dernières sont unies par un rapport de coordination) de même que le fragment entre parenthèses, la marque de temps et le participe présent ; le nombre des propositions subordonnées ainsi que leur nature sont comparables, l’ordre des constituants reste le même. Sa stratégie consiste à traduire le sens, le vouloir dire de l’auteur ou encore l’âme de l’œuvre à l’aide des moyens analogues. M. Tulli, par contre, refuse de copier l’outil original15. Elle découpe toute phrase (ou presque) trop longue et à un sens trop obscur qui aurait pu rebuter le lecteur et elle le fait tantôt à la recherche d’une clarté, tantôt pour améliorer et embellir le style16. Pour le fragment choisi elle propose quatre phrases indépendantes, renonce aux parenthèses et déplace certains constituants (p.ex. które na powierzchnię wyniosła […] pewność – la postposition du sujet pewność fr. certitude). Ainsi sa langue n’est pas « si originale (mais originale, précisons, à la proustienne) qu’il soit nécessaire de l’apprendre comme une espèce de langue étrangère, dont tous les mots nous seraient connus. » (Pierre- Quint 1925 : 132).

A un niveau inférieur à ceux de la phrase ou d’une proposition, M. Żurowski conserve également, là où il peut, les constructions syntaxiques de Proust :

13 J. Milly (2004 : 32–33) souligne que La Recherche est un roman du temps ce qui se reflète dans ses pages, notamment grâce à l’abondance des notations temporelles qui commencent les phrases.

14 Les moyens de liaison sont fréquents chez Proust et servent à « cimenter les phrases démesurées ». Les parenthèses peuvent également constituer une dérive syntaxique interne et ne pas être intégrées au reste de la phrase. Voir J.-Y. Tadié (1971 : 238).

15 « La langue est un outil à l’aide duquel Proust a écrit son live. Il ne s’agit pas de copier l’outil. Le traducteur a le sien : sa langue à lui. Qu’il bâtisse, en s’y appuyant, la même construction en conservant les significations, les nuances, les rythmes, la disposition des accents dans les phrases ». Tulli M. interviewée par K. Masło (2001), trad. J.G. Propos confirmés dans la lettre du 27 novembre 2009, correspondance privée. Comparer avec la stratégie du premier traducteur polonais de Proust. Boy-Żeleński (1937/1958 : 171–172).

16 « Je me posais la question de savoir si je voulais qu’une telle phrase figure dans mon propre texte ». Tulli M. Correspondance privée du 27 novembre 2009.

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Tableau 3.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli Tout cela n’a aucune

importance (p. 8 [P] / 25 [G]) cette peur n’était pas raisonnée (p. 13 [P] / 30 [G]) J’aurais été trop heureuse de revenir ! (p. 53 [P] / 76 [G])

To wszystko nie ma żadnego znaczenia (p. 5)

strach nie był wyrozumowany17 (p. 9)

Byłabym aż nadto szczęśliwa wracając! (p. 40)

Nic się nie stało (p. 6)

ten strach nie pochodził z królestwa rozumu (p. 11) Przyjechałabym z miłą chęcią!

(p. 53)

ainsi que l’ordre des éléments, ce qui parfois permet de préserver certains effets stylistiques (ici le rapprochement des mots de la même famille) :

Tableau 4.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli Toute femme sent que, plus

son pouvoir sur un homme est grand, le seul moyen de s’en aller, c’est de fuir.

Fugitive parce que reine…

(p. 15 [P] / 33 [G])

Każda kobieta czuje, że im większa jest jej władza nad mężczyzną, tym bardziej jedynym sposobem odejścia staje się ucieczka. Ucieka, bo ma władzę… (p. 11)

Każda kobieta wie, że w miarę jak wzrasta jej władza nad mężczyzną, ucieczka staje się jedynym możliwym sposobem odejścia. Władczyni-

-uciekinierka… (p. 13)

(Il est toutefois à remarquer que reine devient władczyni chez M. Tulli et que l’équivalent de fugitive est également nominal – uciekinierka ; il rappelle le titre initial du tome.)

Avant de passer aux métaphores, il faut caractériser, au moins sommairement, le vocabulaire de l’original et des traductions. Selon J. Milly (2004 : 30), celui de Proust ne recherche pas l’exceptionnel. Il est vaste avec assez peu de termes rares, mais précis dans certains domaines. Comme La recherche est une œuvre où il est essentiellement question d’amour, certains mots de ce champ sémantique reviennent régulièrement (avec amour en première position18). Les équivalents proposés par M. Żurowski sont, dans la plupart des cas, ceux qui viennent immédiatement à l’esprit, ceux qu’un dictionnaire bilingue donne en premier lieu19 :

17 Ce mot ne figure pas dans le Inny słownik języka polskiego (2000). Dans le Praktyczny słownik współczesnej polszczyzny (1995–2005) on retrouve le verbe wyrozumować qui est cependant qualifié de rare et dont le sens n’est pas forcément le même que celui du verbe français raisonner.

18 Newman-Gordon (1968), citée par Pluchart-Simon B. (1975 : 7–8).

19 Bien sûr, toute règle admet des exceptions : ce mot, p. 10 (P) / 27 (G), ten list, p. 7 (M.Ż.) contre te słowa, p. 8 (M.T.), bonne humeur, p. 28 (P) / 48 (G), nastrój pogody, p. 21 (M.Ż.) contre dobry humor, p. 27 (M.T.).

(7)

Tableau 5.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli la richesse des désirs (p. 7 [P])

la médiocrité des plaisirs (p. 7 [P])

Aie une seconde de patience (p. 7 [P] / 25 [G])

devinant confusément (p. 7 [P])

Mon ami (p. 9 [P] / 26 [G]) entre nous, la vie est devenue impossible (p. 9 [P] / 26 [G]) il y avait quelque chose de changé dans nos rapports, (p. 10 [P] / 26 [G]) je vous prie d’être assez bon (p. 10 [P] / 27 [G]) j’étouffais de colère (p. 39 [P] / 59 [G]) le marteau d’une porte (p. 286 [P] / 128 [G])

bogactwo pragnień (p. 5) mierność przyjemności (p. 5) Bądź cierpliwy przez chwilę (p. 5)

zgadywałem niejasno (p. 5)

Drogi Przyjacielu (p. 7) nasze wspólne pożycie stało się niemożliwe (p. 7)

coś się w naszych stosunkach zmieniło (p. 7)

proszę, abyś był tak dobry (p. 7) dusiłem się z wściekłości (p. 29)

młotki [!]20 przy drzwiach wejściowych (p. 210)

przepych pragnień (p. 5) blada nijakość rozkoszy (p. 5) Wytrzymaj jeszcze chwilę (p. 5)

czułem już mgliście (p. 6) Mój drogi (p. 7)

nasze wspólne życie stało się nie do zniesienia (p. 7) coś pękło między nami (p. 7)

proszę, byś był tak miły (p. 8) zakipiałem z wściekłości (p. 37)

kołatki u drzwi (p. 281)

et il n’est pas rare que les équivalents des verbes du dire confirment cette tendance :

me dit-il (p. 30 [P] / 49 [G]) je disais modestement (p. 32 [P] / 51 [G])

rzekł (p. 23)

rzekłem [sans adverbe] (p. 23)

spytał (p. 29)

odezwałem się skromnie (p. 30)

Souvent les équivalents choisis par M. Żurowski ont le même étymon (ou rela- tivement proche) et, par conséquent, une forme semblable dans les deux langues :

Tableau 6.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli en train de m’analyser (p. 7 [P])

entrer en concurrence (p. 7 [P])

notre intelligence (p. 8 [P]) l’autre hypothèse

(p. 12 [P] / 29 [G])

révolution (p. 12 [P] / 30 [G]) le départ (…) n’était qu’une simulation (p. 27 [P] / 46 [G]) un bon petit rapport rassurant (p. 28 [P] / 48 [G])

le relief (p. 286 [P] / 129 [G])

analizując siebie (p. 5) konkurować (p. 5)

nasz intelekt (p. 6) druga hipoteza (p. 9)

rewolucja (p. 9) wyjazd (…) polegał na symulacji (p. 20)

raport uspokajający (p. 21) relief (p. 210)

badając własne uczucia (p. 5) ostać się (p. 5)

umysł (p. 6)

inne założenie (p. 10)

przewrót (p. 10)

(…) że był to [ten wyjazd]

wybieg jedynie (p. 26) uspokajające sprawozdanie (p. 27)

płaskorzeźba (p. 281)

20 Mot douteux dans cette acception ; aucun des dictionnaires consultés n’atteste ce sens.

(8)

L’emploi, certes fort probablement inconscient, des emprunts aussi bien au latin et au grec ancien (qui ont subi des modifications phonétiques et morphologiques)21 qu’à d’autres langues crée un effet indésirable, à savoir celui d’approcher le parler

« simple et discret » (Mouton 1948 : 29) des protagonistes proustiens de celui des élites ou des personnes ou groupes sociaux voulant passer pour telles22.

Chez Żurowski les mêmes équivalents reviennent régulièrement. M. Tulli puise au contraire beaucoup plus souvent dans la richesse synonymique de la langue polonaise23 : le mot peur (2 occurrences – p. 13 [P] / 30 [G]) est traduit par lęk (p. 10), strach (p. 11) (contre : 2 fois strach, p. 9, M.Ż.), la souffrance (p. 18 [P] / 35 [G], 2 occurrences – p. 21 [P] / 39, 40 [G]) par udręka (p. 16), dotkliwy ból (p. 19), cierpienie (p. 19) (contre : cierpienie, p. 13, 15, 16, M.Ż.), Françoise, curieuse (p. 66 [P] / 91 [G]) devient wścibska Franciszka (contre Franciszka przez ciekawość, p. 49, M.Ż.) et sa curiosité de domestique (p. 67 [P] / 93 [G]) – dociekliwość Franciszki cecha powszechna wśród służby (p. 67) (contre jej ciekawość, właściwa służbie domowej, p. 50, M.Ż.).

Pendant que la langue de l’original reste relativement moderne24, celle de la première traduction a partiellement vieilli. Certains mots ou expressions employés par M. Żurowski ont disparu (p.ex. le verbe śniadać25 dans wracamy śniadać, p. 211, contre wracając do niej na obiad, p. 282 [M.T.] pour où nous rentrons déjeuner, p. 287 [P] / 129 [G]). D’autres, que nous avons jugés vieillis au cours de la lecture en nous fiant à notre compétence de locutrice native (p.ex. wyekspediowałem telegram [p. 63], contre mój telegram został nadany [p. 82, M. T.] pour mon télégramme venait de partir, p. 84 [P] / 110 [G]), może [panicz] być nawet bardzo kontent (p. 64) contre powinien się panicz bardzo ucieszyć [p. 84, M. T.] pour Il [Monsieur] va être au contraire bien content, p. 86 [P] / 112 [G]) sont géné- ralement qualifiés de tels par la plupart des dictionnaires monolingues polonais auxquels nous avons eu recours26.

21 Très souvent il s’agit d’internationalismes. Maćkiewicz (2001 : 556–557).

22 Particulièrement vrai, à une certaine époque, pour les emprunts au français (ici : relief, raport), langue longtemps préférée des groupes sociaux privilégiés. Walczak (2001 : 533).

23 Bien que la simple répétition d’un terme puisse être significative, p.ex. Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie !, ( p. 7 [P]).

24 Telle est également l’avis de M. Tulli. Voir Masło (2001).

25 Ce mot ne figure pas dans les dictionnaires que nous avons consultés à l’exception du Praktyczny słownik współczesnej polszczyzny (1995–2005) qui le qualifie de vieilli et de savant à l’époque actuelle : śniadać – jeść pierwszy posiłek danego dnia, jeść rano, fr. ‘prendre le premier repas du jour, manger le matin’. (A noter par ailleurs l’écart sémantique.) Il est encore présent dans le Słownik języka polskiego (1966), dictionnaire qui ferme la série des ouvrages documentant l’évolution de vocabulaire polonais à commencer par le dictionnaire de l’ancien polonais jusqu’à nos jours. Le Słownik języka polskiego (1966) recense le vocabulaire de la langue littéraire du XVIIIe à la seconde moitié du XXe siècle et qualifie déjà ledit verbe de vieilli.

26 Inny słownik języka polskiego (2000) (ce dictionnaire qualifie le mot wyekspediować de savant, kontent de vieilli), Słownik języka polskiego (1958–1969), Słownik języka pol- skiego (2002) (seul l’adjectif kontent est étiqueté vieilli dans ces deux derniers ouvrages).

Les auteurs du Słownik współczesnego języka polskiego (1996) et (2000) ont renoncé à pré- ciser la valeur chronologique des mots. Ceux du Praktyczny słownik współczesnej pol-

(9)

Les métaphores, finalement, si chères à Proust qui les veut à chaque fois « des créations nouvelles et complètes, ayant un caractère de nécessité » (Mouton 1948 : 30), sont traduites dans la plupart des cas dans cette version littéralement ce qui peut être considéré comme une conséquence naturelle des tendances signalées :

Tableau 7.

Original Traduction de M. Żurowski Traduction de M. Tulli le désert du dallage (p. 286

[P], p. 129 [G])

j’apercevais cette ogive qui m’avait vu, et l’élan de ses arcs brisés ajoutait à son sourire de bienvenue...

(p. 288 [P] / 130 [G])

elle envoyait vers moi (...) son amour qui ne s’arrêtait que là où il n’y avait plus de matière pour le soutenir, à la surface de son regard passionné (...), à l’avancée de ses lèvres, en un sourire qui semblait m’embrasser dans le cadre et sous le dais du sourire plus discret de l’ogive illuminée par le soleil du midi (p. 288 [P] / 130 [G]) une voilette en tulle blanc aussi déchirant que celui de ses cheveux pour moi qui...

(p. 288 [P], 130 [G]) les jardins traversés par la percée du canal laissaient traîner jusque dans l’eau leurs feuilles ou leurs fruits étonnés (p. 291 [P] / 133 [G])

pustynia placu (p. 210)

dostrzegłem ten łuk, który w tej chwili też mnie widział i lotnością swoich złamanych ramion dodawał swemu powitalnemu uśmiechowi...

(p. 211)

przesłała mi (...) swą miłość zatrzymującą się dopiero tam, gdzie już brakło jej oparcia na powierzchni spojrzenia (...), na końcach warg wysuniętych do przodu w uśmiechu jak gdyby dającym mi pocałunek w obramowaniu i pod baldachimem jeszcze dyskretniejszego uśmiechu, jakim promieniował ów łuk oświetlony południowym słońcem (p. 211)

tiulowa woalka o bieli równie rozdzierającej dla mnie jak jej siwizna (p. 211)

ogrody przecięte kanałem wrzucały weń liście i zdziwione owoce (p. 213)

bruk pustego placu (p. 281) rozpoznawałem ją [fasadę, którą zdobił łuk (!)], ona w tejże chwili spoglądała na mnie, a porywająca strzelistość ostrołuku niczym powitalny uśmiech nadawała... (p. 282) z daleka udzieliła mi swojej miłości (...), posłała ją ku mnie na skrzydłach spojrzenia (...);

złożyła przy tym wargi w uśmiech, który wydawał się pocałunkiem – ujętym w ramę uśmiechu jeszcze bardziej nieuchwytnego, pod baldachimem ostrołuku [!]

skąpanego w blasku

południowego słońca (p. 283) pod tiulem woalki, która swą bielą rozdzierała mi serce tak samo jak jej siwizna (p. 282– 283)

przecięte kanałami ogrody pozwalały wodzie unosić liście i strącone z drzew owoce (p. 285)

M. Tulli, par contre, se délivre beaucoup plus souvent de l’emprise des mots qui pour Proust ont un double pouvoir : un pouvoir de signification et l’autre, non moins important, d’évocation (Mouton 1948 : 22). Elle s’appuie sur ce deuxième pouvoir, fait une synthèse non verbale du processus de compréhension (découvre le sens27), autrement dit, pour employer le langage cognitif, elle se fie à l’image qui s’esquisse dans son esprit et propose des solutions variées : soit elle renonce

szczyzny (1995–2005) informent sur le caractère périmé d’une forme flexionnelle mais ne précisent nullement s’il s’agit d’un mot vieilli ou sortant d’usage considérant de telles caté- gories comme non pertinentes (voir l’introduction, tome 1); ce dictionnaire recense les mots utilisés dans la seconde moitié du XXe siècle).

27 Voir Hurtado Albir (1990).

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à la métaphore (comme à celle relevant du champ lexical des sentiments – fruits étonnés) tout en introduisant une nouvelle figure d’analogie à un autre endroit du texte, là où celle-ci faisait défaut dans l’original (compensation) (p.ex. skrzydła ruchomego mostu, rozsunięte na chwilę, p. 286 pour un pont mobile dont les deux moitiés viennent de s’écarter, p. 291 [P] / 133 [G], ruchomy most, którego połowy właśnie się rozdzieliły, p. 213 [M.Ż.]), soit elle en propose une variante qui tantôt s’inscrit bien dans le style proustien (comme celle où l’épithète est un verbe « dont le pouvoir d’action renforce encore l’intensité des images »[Mouton 1948 : 24] : woalka, która rozdzierała mi serce), tantôt (cas rares) détonne car l’image manque de singularité et commence à faire cliché (strzelistość ostrołuku). Si l’on est déjà au caractère conventionnel des métaphores, force est des constater que les collocations28 qui souvent sont de nature métaphorique29 (p.ex. podkreślać głębię cienia, p. 281, à comparer avec przydawać gęstości cieniowi, p. 210 [M.Ż.] pour rendre plus foncé..., p. 286 [P] / 128 [G]) et même certaines phrases sont plus conformes au génie30 de la langue polonaise (a czułość, jaką dla mnie miała, była niczym owe zabronione potrawy, które przestaje się podawać choremu z chwilą, kiedy wiadomo już, że jego przypadek jest beznadziejny, p 282, à comparer avec i czułość, z jaką się do mnie odnosiła, była niczym te zabronione potrawy, na które się pozwala chorym, od chwili, gdy wiadomo, że są nieuleczalni, p. 211 [M.Ż.]

pour et la tendresse qu’elle me prodiguait était comme ses aliments défendus qu’on ne refuse plus aux malades, quand il est assuré qu’ils ne peuvent plus guérir, p. 287 [P] / 129 [G] ou dzięki miejskim skojarzeniom, jakie zawsze budzą pejzaże Wenecji, p. 288 à comparer avec z powodu miejskiego charakteru wrażenia, jakie wszędzie robi Wenecja, p. 215 [M.Ż.] pour à cause du caractère toujours urbain que Venise donne, p. 294 [P] / 134 [G]).

Cette brève analyse comparative des principaux éléments du style proustien nous a permis de mettre en évidence les différences les plus saillantes entre les deux versions polonaises d’Albertine disparue (de même que de celles qui séparent l’original et l’une et/ou l’autre traduction) ainsi que de signaler l’existence d’autres, plus subtiles, qui se dévoilent peu à peu au cours d’une lecture attentive.

Elle a fait apparaître deux conceptions de traduction qui se situent à des pôles

28 Les collocations sont des groupements de mots à degré de figement assez fort, presque obligatoire pour un locuteur natif. Il s’agit des « termes qui, sans être totalement liés par une syntaxe fixe, s’attirent fréquemment en discours. (...) il existe entre eux une force d’attrac- tion réciproque, due à l’usage », Schapira (1999 : 35). La norme langagière exige l’emploi des collocations appropriées dans des situations déterminées. Chaque langue dispose de collocations spécifiques bien qu’elles puissent correspondre partiellement, surtout dans le cas d’une proximité culturelle et langagière.

29 Lakoff, Johnson (1988).

30 Pour nous, le concept de génie de la langue renferme tout ce qui est propre à une langue.

En disant que le traducteur doit préserver le génie de la langue d’arrivée, nous postulons qu’il doit parler une langue correcte, naturelle (telle qu’elle serait parlée par un locuteur natif) et repousser les interférences possibles avec l’autre langue. Il doit tenir compte de son ‘carac- tère’ (langue dans l’usage, ‘caractère intérieur’) et de sa ‘charpente’ (son ensemble structu- ral, ‘caractère extérieur’) pour employer les termes de Humboldt. Voir : Trabant (2000 : 86–87).

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opposés : un plus grand respect de la lettre chez Żurowski (avec comme consé- quence certains effets indésirables) et une marge de liberté beaucoup plus importante chez Tulli qui refuse de considérer le texte littéraire comme un musée (où tout est dans les vitrines et il est interdit de toucher aux objets exposés). Un texte, ça doit avant tout se lire, il doit donc ‘sonner’ de manière plus ou moins naturelle.31 Ainsi les lecteurs polonais ont à leur disposition deux Albertines différentes, voire deux Proust différents, car, comme le souligne A. Hurtado-Albir (1990 : 147), « il n’existe pas de traduction fidèle unique au sens, mais toute une gamme de traductions possibles fidèles au sens (…) ». Mais ce constat peut-il être défendu dans le cas des textes dans lesquels la forme fait partie intégrante du message ? Nous laissons le débat ouvert tout en rappellant qu’« une partie de la traduction se joue dans l’écriture du discours d’arrivée, dans la constitution d’un texte qui a ses propres lois, tout autant que par rapport au principe de respect du texte de départ dans la reformulation » (Ballard 1997 : 88).

BIBLIOGRAPHIE

TEXTES INTÉGRAUX

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Proust M. (1929), « Czerwone trzewiki księżnej », trad. A. Iwaszkiewicz, Droga 4, 380–389.

Proust M. (1929), « Dziewczyna o świcie », trad. A. Iwaszkiewicz, Droga 4, 380–389.

Proust M. (1929), « Sonata fortepianowa », trad. A. Iwaszkiewicz, Muzyka 3, 126.

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31 Correspondance privée du 27 novembre 2009. Traduction J.G.

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ARTICLES

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Słownik współczesnego języka polskiego (2000), B. Dunaj (éd.), Kraków : SMS.

Abstract

In search of Proust’s literary style in two Polish translations of Albertine disparue In the presented paper, the author is in search of the most important elements of Proust’s literary style in two available Polish translations of Albertine disparue (Albertine Gone). Two divergent trends in translation are identified in the comparative analysis: a deep respect of the ‘letter’

(M. Żurowski who appears to have reproduced the original style) and the desire to create a text that sounds natural in the target language (M. Tulli).

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Streszczenie

W poszukiwaniu stylu Proustowskiego w polskich przekładach Albertine disparue W niniejszym artykule autorka wyrusza na poszukiwanie najważniejszych elementów stylu Proustowskiego w dwóch polskich przekładach Albertine disparue. Analiza porównawcza pozwala wyróżnić dwie odmienne koncepcje przekładu: poszanowanie ‘litery’ (próba oddania stylu oryginału) (M. Żurowski) oraz pragnienie uzyskania tekstu brzmiącego naturalnie w języku docelowym (M. Tulli).

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