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Apport de la science polonaise a la reconquete de l'independance en 1918

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ORGA N O N 25:1989/1993 LA SCIENCE ET LES

SAVANTS EN POLOGNE

Tadeusz M arian N ow ak (Pologne)

A P P O R T D E L A S C IE N C E P O L O N A IS E A L A R E C O N Q U E T E D E L ’IN D E P E N D A N C E E N 1918

L e problèm e de la reconquête de l ’indépendance par la Pologne en 1918 ainsi que ses causes et m écanism es ou, autrem ent dit, la question de la genèse de la D euxièm e République, constituent depuis longtem ps le sujet des n o m ­ breuses controverses où participent, outre les historiens professionnels, des publicistes et des écrivain s1. Il sem ble toutefois que, ces controverses à ca­ ractère politique le plus souvent m ises à part, il est possible de form ler quelques constations, nécessaires pour introduire dans ces problèm es com plexes le sujet de cet article, et notam m ent le rôle jo u é p ar la science polonaise, personnifiée par ses représentants.

Il semble hors de doute que la reconquête de l’indépendance en 1918 ré­ sultait de l’action conjuguée des facteurs inérieurs et extérieurs. Le facteur in­ térieur c ’est avant tout la volonté inébranlable du peuple polonais qui, durant toute la période de servitude, tendait avec une rem arquable conséquence vers l’indépendance, que ce soit par la lutte armée, se m anifestant dans des insur­ rections successives et dans l’activité des formations m ilitaires polonaises pen­ dant la guerre du 1914-1918, our bien par le travail et la persévérance pour garder toujours en éveil la conscience et la fierté nationales.

L e facteur extérieur c ’est la situation internationale telle q u ’elle ap paraît à la suite de la Prem ière G uerre M ondiale et qui am ena l ’échec des deux envahisseurs ainsi que la révolution qui élim ina du je u le troisièm e, de sorte que les conditions de la paix, entre autres celles concernan t les frontières des nouveaux états (selon la définition de la C onférence de P aris) furent décidées p a r les m em bres de la coalition victorieuse, com m e la France, l ’A ngleterre et les E tats-U nis.

Il sem ble indubitable que l’un et l ’autre de ces facteurs su bissaient l ’in ­ fluence plus ou m oins directe de la science polonaise, des savants qui par

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leurs travaux fournissaient le nécessaire pour propager dans les sociétés les valeurs de la culture polonaise et pour présenter à l ’étranger le d roit de la Pologne à posséder son propre état.

C ela concernait la science historique largem ent conçue, englobant l ’h is­ toire de la nation dans tous les aspects de la vie politique, économ ique et culturelle. C ela concernait égalem ent la géographie largem ent conçue et qui, s ’appuyant sur des données statistiques, pouvait présenter une riche peinture des terres polonaises, leurs ressources et la vie de leurs habitants avec la com position quant à la nationalité, l ’économ ie et la culture. C ela concernait aussi d ’autres branches de la science.

J ’aim erais illustrer les problèm es esquissés là-dedans avec trois exem ­ ples choisis, les plus proches chronologiquem ent des événem ents du 1918 et assez étroitem ent liés avec eux, bien que des façons diverses. Ces exem ­ ples ce sont: 1) l’activité du professeur Eugène de R om er, 2) l ’oeuvre „La Pologne dans la culture universelle” , 3) les travaux du B ureau des travaux préparatoires de la délégation polonaise au congrès de la paix, élaborés p e n ­ dant la conférence de Paris en 1919.

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E ugèn e R o m er (1 8 7 1 -1 9 5 4 ) , d iscip le entre au tres du b o tan iste et géograp h e A n toine R ehm an (1 8 4 0 -1 9 1 7 ), p ro fe sseu r à l ’U n iv e rsité de L vov, au teu r de l ’oeuvre en deux volum es in titu lée „T erres de l ’a ncien ne Pologne et des pays slaves voisins dans l ’asp ect p h y sic o -g é o g ra p h iq u e ” (L vov 1 8 9 5 -1 9 0 4 ) s ’in téressa au fon dem ent th éo riq u e de la p lac e de la P o log n e en E urope déjà en 1907, c ’est-à-d ire au m o m en t où, h u it ans après s ’être fait h a b ilite r en 1899 il vint à V arsov ie, in v ité p a r l ’a sso c ia ­ tio n éd u cative „M acierz S zko ln a” (’’M ère des E c o les” ) p o u r y e n seig n er m i-clan d estin em en t la science „sur la terre, la nation e t l ’éta t de P o lo g n e ” . „ C ’est alors - écrivait-il tren te ans après - que l ’idée des fon d em entes natu rels de la P ologne h isto riqu e m ’est venue p o u r la p rem ière fo is, c ’est alors q u e je suis en tré en service p o lo nais g éo p o litiqu e, auquel j e suis resté fidèle m a vie d u ran t”4. Ses idées à ce sujet, R o m er les ex p rim a entre autres dans son o euvre de 48 pages „F ondem ents n atu rels de la P o log ne h isto riq u e ” , p ub liée à Lvov en 1912. P o lém isan t ici avec la thèse de V a- clav N ałkow ski (1 8 5 1 -1 9 1 1 ) - et q u ’il d éfin it com m e „éd ifice intellectu el fa it de d ’e sesp o ir” - selon laq uelle sa situ atio n p ro v o q u e tem p o rairem en t „ l’in ex isten ce p o litiq u e de la notion histo riq u e et p o litiq u e de la P o lo g n e im p o ssib le à d éterm in er”5, R om er so u tien t que la P o lo g n e, co n stitu an t la p late-fo rm e entre la B altiqu e et la M er N oire est un e u n ité g éograp hiq ue, ind ép en d an te - écriv ait-il - des phénom ènes h isto riq u e s p assag ers et des m o d ificatio n s p o litiq u es” . C ette thèse, sou tenue en c o re p a r l ’affirm atio n que la ren aissan ce de la P ologne, inév itab le p o u r des raison s g éo g ra p h i­ ques, d o it aussi s ’a p p u yer sur la volo n té du p eu p le, p e rm e tta it de créer la théorie utile à tous les cam ps p o litiq u es, d é sira n t resta u re r l ’éta t p o lo ­ nais dans ses fro n tières h isto riq u es6.

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Apport de la science polonaise a la reconquete 139 Dès le début de la Prem ière G uerre M ondiale, R om er, qui est depuis 1910 professeur de géographie à l’U niversité de Lvov, consacre toute son attention à la préparation du m atériel englobant un large éventail de pro ­ blèm es, com pris dans la notion de la question polonaise. Il réag it vivem ent aux événem ents courants, ce dont nous avons la m anifestation dans l’élab o ­ ration et l ’édition im m édiate en 1916 à Lvov de la „C arte p olitiq u e et m i­ litaire de la Pologne”, dont le sous-titre contient l ’explication „A cause du m anifeste du 5 novem bre 1916” . C ette carte contient des élém ents h istori­ ques tels que les frontières de la Pologne du 1772, celles du Princip auté de V arsovie du 1809-1815, du Royaum e de Congrès du 1815-1831, celles des états d ’avant 1914, et enfin six lignes des fronts des années 1914-1916; à part cela, des frontières des unités adm inistratives ju s q u ’aux arrondissem ents, num érotés de 1 à 334. Tous ces élém ents constituent la toile de fond pour le sujet essentiel de la carte, qui est la représentation du pourcentage des Polonais dans la population des terres historiques polonaises, avec la division en territoire ethnographique polonais (plus de 50% ) et en deux zones des intérêts polonais.

L a m êm e année 1916 voit à Lvov la parution de l ’oeuvre de R om er „Pologne et Polonais” , l ’année suivante - la parution à L vov de „Pologne - terre et état” et è Cracovie celle de „C om bien som m es-nous” ?

M ais l ’oeuvre principale, l’oeuvre m aîtresse de R om er restera toujours élaboré à cette époque „Atlas de la Pologne (G éographie et S tatistique) ré ­ digé et publié par Eugène de R om er docteur ès lettres, P ro fesseur de géo ­ graphie à l’U niversité de Léopol, en collaboration avec plusieurs savants” . E dité par les A ssociations polonaises d ’épargne et de crédit sous les suspices de la D iète provinciale de la G alicie, 1916, V arsovie et C racovie. Edit. G e­ bethner et W olff. Ateliers cartographiques de Freytag et B erndt (à V ienna). Im prim erie A. Holzhausen.

L ’Atlas du form at 36x33 cm contient 32 pages sur lesquelles se trouvent 65 cartes m ulticolores, chrom olitographiées ainsi que 65 pages de texte. Le texte et les explications sont rédigés en trois langues: on polonais, en français et en allem and. Le trait caractéritique de ces cartes est la représentation conséquente des phénom ènes sociaux et économ iques par la m éthode iso ry ­ thm ique, adm ettant pour tout le territoire considéré 441 points, répondant è la situation des chefs-lieux et des villes de plus de 10.000 habitants.

L es cartes de l ’A tlas rep résen ten t le territo ire h isto riq u e de la P o logn e et com p rennent à l ’ouest l ’em b o u ch u re de l ’O d e r et (en deho rs du cadre) B erlin, à l ’e st (d ép assant le cadre) l ’arc du D n iep er près d ’É k a térin o sla v (a u jo u rd ’hui D n iépro pétro vsk), au sud les côtes nord de la M e r N oire avec O dessa, et au nord (d épassan t le cadre) la C o u rlan de. L es cartes prin cip ales ont en général l ’éch elle 1 : 5 .000.00 0, e x c e p tio n n e lle m e n t la carte h isto riq u e et g éo graphique 1 : 6 .0 0 0.00 0, les cartes c o m p lé m e n taires o n t l ’échelle plus petite.

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R om er est lui-m êm e auteur des 23 pages, co-auteur des 3: avec Casim ir N itsch (carte IX: Polonais), avec Bronislas G ubrynow icz (carte XVI: E d u ­ cation B. Im prim és polonais) et avec Bronislas C hodkiew icz (carte XXXII: Transports). Il n ’en est pas auteur, m ais rédacteur des cinq, intitulées: G éo­ logie (carte II, Jean N ow ak), Flore (carte IV, L adislas Szafer), H istoire (carte V, L adislas Sem kow icz), Grandes propriétés (carte XVII, Jean Rutkow ski) et Ressources m inières (carte X X VIII, S. W eigner).

Dans la préface, signée à V ienne la 23 décem bre 1915, il définit com m e suit le but qui le guidait durant l ’élaboration de l ’Atlas: L ’étude de la question polonaise soulève trois points à élucider: Prim o, l’héritage politique et civilisateur de l ’em pire écroulé il y a un siècle; secundo, les déchirures produites au sein de cette nation, autrefois unie, par sa vie tourm entée sous trois gouvernem ents; et, tertio, les bases nationales, sociales et économ iques de la question polonaise dans l’histoire contem poraine.

Pour faire droit à ces m ultiples considérations, il a fallu com prendre dans cet Atlas non seulem ent les territoires de la Pologne historique de l’a n ­ née 1772, mais aussi toutes les contrées lim itrophes qui, par les proportions q u ’y occupent les populations polonaises, font égalem ent partie de la ques­ tion polonaise.

Nous avons essayé de tracer dans ce cadre un tableau com plet de la vie du peuple et de réunir toutes sortes d ’abondantes m atières afin de perm ettre au lecteur de se form er un jugem ent sur ces questions” .

Et de term iner: „Que ces tableaux de chiffres du pays et du peuple polonais servent d ’enseignem ent à nos com patriotes et instruisent ceux que la sort des form idables révolutions de l’histoire contem poraine choisira pour résoudre la «Question polonaise». Les chiffres décèlent l’art de gouverner le m onde!”

Le grand m érite de l’Atlas fut le fait que ces chiffres dont parle Rom er, il les puisait pour chacune des cartes - com m e l ’indiquent des données b ib ­ liographiques trouvées dans les textes d ’explication - dans des statistiques officiellem ent éditées par les états envahisseurs, évitant ainsi le reproche éventuel de la partialité de la part de l ’auteur de l’Atlas.

Le contenu de l’Atlas concerne les problèm es de la physiographie (4 pages), de l’histoire (1 page), de la densité et la croissance dém ographique (2 pages), de la nationalité et la religion de la population (6 pages), de l ’éducation (2 pages), de l’agriculture et l’élévage (11 pages), de l ’industrie et des m ines (3 pages), des économ ies de la population (1 page) et du trans­ port (1 page). Par conséquent, c ’est un tableau très riche, et de son im por­ tance tém oigne le fait que la parution de l’A tlas et ses prem iers exem plaires existant dans les pays de la coalition inquiétèrent tellem ent l’état-m ajor al­ lem and q u ’il dem anda aux autorités autrichiennes d ’arrêter R om er sous l’in­ culpation de haute trahison. L ’inculpation fut appuyée par le professeur de géographie A lbrecht Penck, sous la direction duquel R om er perfectionnait

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Apport de la science polonaise a la rectmquele 141 ses connaissances à l’U niversité de V ienne; m ais com m e le ch e f de l ’Institut M ilitaire de G éographie de V ienne, le général Hübl ém it l’opinion sur l ’im ­ portance scientifique et non politique de l’A tlas, le procès n ’eut pas lieu7.

Il est hors de doute que l’Atlas géographique et statistique de R om er de 1916 jo u a un rôle considérable dans la form ation et la m otivation de la cause des frontières du futur état polonais au sein du Com ité N ational P o ­ lonais, constitué en 1917 et considéré par les états de la coalition com m e la représentation de la Pologne8. Il sem ble probable que le contenu des notes au sujet des frontières polonaises, notes déposées en m ars 1917 et ju ille t

1917 par le président du Com ité, Rom an D m ow ski, chez le m inistre des A ffaires Etrangères de la G rande-B retagne, A rthur B alfour9 fut influencé par le contenu de cet Atlas. D ’autre part, cet A tlas influençait ég alem ent le m ém orial transm is par Dm owski au président des E tats-U nis, W ilson, le 8 octobre 1918. Ce m ém orial fut accom pagné des quatre cartes, illustrant: a) Répartition politique du territoire polonais avant la guerre et répartition du m êm e territoire selon la langue parlée par ses habitants, b) C arte historique de Pologne, c) Province prussienne: nationalité des enfants dans les écoles élém entaires, d) Frontières proposées de la Pologne, avec le texte d ’ex p li­ c a tio n 10.

En décem bre 1918, Rom er reçut un télégram m e, l’invitant à venir or­ ganiser le départem ent de la géographie dans le Bureau des T ravaux au C ongrès, à Paris. A yant rassem blé les m atériaux nécessaires, R om er partit au début de l ’année 1919, accom pagné du cartographe T héophile Szum ański; son séjour et le voyage furent financés, com m e l’édition de l ’A tlas, p ar les A ssociations polonaises d ’épargne et de crédit, suite à l’initiative de François Stefczyk (1861-1924), qui fut en 1899-1918 chef du D épartem ent du B ureau de Patronage de ces A ssociations. A Paris - désirant garder une in d ép en ­ dance totale des différentes querelles politiques et se consacrer uniquem ent au service de la cause polonaise au Congrès - R om er refusa de devenir m em bre du Com ité N ational Polonais et il resta expert des problèm es terri­ toriaux et chef du B ureau G éographique de la m ission polonaise. C ’est ce bureau-ci qui fut, parm i les établissem ents accom pagnant la représentation polonaise à Paris, celui qui travaillait le plus assodum ent, car outre les tra­ vaux faits spontaném ent ou sur com m ande pour les besoins de la m ission polonaise, outre la participation aux conférences organisées p ar elle, il s ’o c­ cupait de l ’activité de renseignem ent et de propagande auprès des m em bres des m issions étrangères. A Paris, R om er et Szum ański élaborèrent plus d ’une centaine de cartes, dont 34 furent publiées dans la revue „Indépendence P o ­ lonaise” , rédigée par le professeur Stanislas Stroński. Il faut ajouter que pendant ces intensifs, durant une dizaine de m ois, „travaux fo rés” - l’ex ­ pression de R om er - celui-ci eut le tem ps de noter les événem ents courants, ce qui donna un vaste journal dont les fragm ents, concernant la conférence de Paris, furent p u b liés11.

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Les travaux d ’Eugène de Rom er, ceux qui sont m entionnés ci-dessus ainsi que des travaux ultérieurs, concernant la frontière est et les territoires soum is au plebiscit, constituent un exem ple typique de l ’apport de la science et des savants polonais dans l ’oeuvre de la reconquête de l’indépendance et dans la form ation de l’état ressuscité.

Le deuxièm e exem ple c ’est la parution dans cette année décisive 1918 d ’une vaste oeuvre collective en deux volum es, „La Pologne dans la culture universelle” . Cette oeuvre, éditée au seuil de l ’indépendance, constitue une som m e des réussites de la science, l’économ ie et la culture polonaises et présente en m êm e temps des liaisons unissant la Pologne à l’O c c id e n t12.

Le livre parut par les soins et fut financé par les A ssociations polonaises d ’épargne et de crédit. Le ch ef du Bureau de Patronage de ces associations, le célèbre m ilitant de la cause des coopératives, François Stefczyk m entionné ci-dessus, définit expressém ent dans la préface à cette oeuvre datée du 2 mai 1918 deux objectifs principaux de son élaboration et édition. Il souligne le fait que, face aux annexions dont la Pologne fut victim e, la connaissance de sa propre histoire et culture est une condition nécessaire pour se défendre „contre le partage et la désunion spirituels de la nation” 13 et que „le grand capital national ram assé de cette façon nous perm et m aintenant aussi d ’ap ­ puyer à l ’extérieur notre droit naturel et de réconforter à l’intérieur nos forces spirituelles et m atérielles” 14. Il m entionne égalem ent que „il ne nous est pas perm is de rester indifférents à la question si le m onde connaît la Pologne en tant que totalité, sa situation et son apport dans la culture universelle, et sous quel éclairage, sous quel angle il la connaît. C ar le m onde décide de nous avec ou sans nous, et nom breuses sont les tentatives de nous présenter sous la jo u r le m oins favorable, du point de vue des intérêts souvent opposés aux nôtres. Ce serait une grosse erreur que de négliger de nous présenter tels que nous som m es en réalité, d ’abandonner les tentatives de dém ontrer le bien-fondé de notre droit à notre terre, notre volonté et notre culture... C ’est nous autres qui pouvons m ontrer au m onde notre visage le plus vrai et le plus expressif et c ’est à nous de le faire. V oilà les m obiles et les fils conducteurs de ces deux éditions, entreprises pendant la guerre avec l’aide des A ssociations polonaises d ’épargne et des crédits, et notam m ent de «L ’A t­ las de la Pologne. G éographie et Statistique» du prof. Eugène de R om er et de ses collaborateurs et de «La Pologne dans la culture universelle». D ans cette optique, ces oeuvres sont com plém entaires” 15.

”La Pologne dans la culture universelle” , ayant 1116 pages im prim ées dans les deux volum es, contient outre la préface susm entionnée, 37 chapitres qui contiennent l ’histoire de presque tous les dom aines de la science, la littérature, les beaux-arts et la m usique ainsi que des données concernant les conditions d ’existence et la développem ent de l ’économ ie, l ’agriculture et l ’industrie d ’une part et de l’éducations et le travail culturel de l’autre, tout cela sur les territoires ann ex és16. Les auteurs de ces chapitres sont élus parm i

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Apport de la science polonaise a la reconquete 143 les plus célèbres savants polonais de l’époque, experts en problèm es p résen ­ tés dans cette oeuvre. L ’élaboration du livre fut précédé par une action éd u ­ cative (conférences), m enée par les professeurs de l’U niversité de C racovie; ce sont eux, p ar conséquent, qui constituent la plupart des auteu rs17. A insi, outre le chapitre pouvant être considéré com m e introduction, et dont l ’auteur est égalem ent organisateur et rédacteur de l ’oeuvre toute entière, Félix Ko- neczny (1 862-1949), ultérieurem ent professeur à l ’U niversité de V ilnius (d e­ puis 1920) et qui nous parle des conditions de travail dans la dom aine de la culture dans la Pologne après le p a rta g e 18, le livre nous présente aussi: l ’historiographie polonaise, par Ladislas K onopczyński (18 8 0 -1 9 5 2 ; depuis

1917 professeur à l’U niversité Jagellonne de C raco v ie);1 le développem ent de la pensée politique, par Stanislas K utrzeba (187 6-19 46 , depuis 1908 pro­ fesseur à l’U niversité Jagellonne);20 l’histoire de la philosophie et de la p e n ­ sée pédagogique, par M aurice Straszew ski (1848-1921, depuis 1910 pro fes­ seur à l ’U niversité Jagellonne);21 l’histoire de la linguistique, p ar Jean R ozw adow ski (1867-1936, depuis 1900 professeur à l ’U niversité Ja g el­ lonne);22 le développem ent des sciences exactes, par Louis A ntoine B irken- m ajer (18 55 -1 9 29 depuis 1897 professeur à l’U niversité Jagellonne);23 l’his­ toire des recherches dans le domaine de la botanique, par Joseph Rostafiński (1850-1928, professeur à l’Université Jagellonne dans les années 1 87 8-1 9 10);24 dans le dom aine de la zoologie, par Michel Siedlecki (1873-1940, depuis 1912 professeur à l’Université Jagellonne)25 dans le dom aine des sciences agricoles, par Etienne Surzycki (né en 1864, depuis 1909 professeur à l’Université Jagel­ lonne);26 par Emile Godlewski sr (1847-1930, depuis 1891 professeur à l’U ­ niversité Jagellonne)27, et Casimir Rouppert (1885-1963, depuis 1919 profes­ seur à l’Université Jagellonne);28 dans le domaine de la géologie, par Ladislas Szajnocha (1857-1928, depuis 1885 professeur à l ’Université Jagellonne);29 dans le dom aine de la médecine, par Adam W rzosek (1875-1965, depuis 1910 professeur à l’Université Jagellonne)30.

Les savants cracoviens rédigèrent égalem ent des chapitres concernant l ’histoire de la littérature (M arian Szyjkow ski, 1883-1952, depuis 1919 pro­ fesseur à l’U niversité Jagellonne)31, des beaux-arts (Stanislas T om kow icz,

1850-1933)32 et de la m usique (Zdzisław Jachim ecki, 1882-1953, depuis 1918 professeur à l ’U niversité Jagellonne)33. Les professeurs de l’U niversité de Lvov furent auteurs des chapitres consacrés à l ’histoire de la géographie et des voyages (Stanisław Paw łow ski, 1882-1940, depuis 1918 professeu r à l ’U niverstié de Lvov et Eugène Rom er, 1871-1954, depuis 1910 professeur à l’U niversité de Lvov)34, ainsi q u ’à l ’histoire de la philologie classique (Jean Sajdak, 1882-1967, depuis 1916 professeur à l’U niversité de Lvov) 5; deux chapitres, dont le sujet touche en m êm e tem ps l ’histoire de la science et l’histoire économ ique, furent écrits p ar les professeurs de l ’A cadém ie A gricole à Dublany près de Lvov. Ils concernent l ’histoire de la culture des plantes en Pologne d ’après le partage (C asim ir M iczyński sr, 1868-1918,

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professeur de l’A cadém ie A gricole depuis 1901) et la participation scien­ tifique et économ ique de la Pologne dans l’élévage général des anim aux dom estiques (Charles M alsburg, 1856-1942, depuis 1905 professeur de l’A ­ cadém ie A gricole)37. Les auteurs des chapitres sur l ’histoire du génie et de la m écanique (Félix K ucharzew ski, 1849— 1935)38 et de la chim ie (A ntoine Gaûecki, 1882-1962, professeur à l ’U niversité de Poznan depuis 1919)39 sont originaires des territoires annexés par la Russie.

Les problèm es économ iques, aussi im portants que l ’histoire de la science et jo u an t un rôle im portant pendant la future conférence de la paix, trouvent égalem ent leur reflexe dans l ’oeuvre m entionnée. Ils sont représentés par le chapitre d ’introduction de Félix K oneczny au sujet de ,,1’histoire économ ique polonaise”40 et deux chapitres traitant des conditions politiques du travail économ ique dans le R oyaum e de Pologne (la Pologne russe) - par Thom as Lulek (1 8 7 9 -1 9 6 2 , professeur à l’E cole Supérieure du C om m erce de Cra- covie depuis 1906) et des conditions du développem ent écon o m iq ue sur les territoires annexés par la Prusse et l ’A utriche (François B ujak, 1875— 1953, p rofesseur à l’U niversité Jagellonne depuis 1909)42, ainsi que par deux chapitres consacrés à la situation économ ique actuelle en ce qui concerne les produits m iniers en G alicie (Zdzisław K am iński, 1862 -1 92 0)43 et l’industrie des m ines et des fonderies dans le Royaum e de P ologne (Julien H ofm an)44.

Il n ’est pas possible de négliger un recueil d ’articles, illustrant la thèse qui fut idée fixe de Félix Konieczny. Elle proclam ait, prem ièrem ent - que le m ilieu dans lequel poussa la culture polonaise est la civilisation catholi­ que-rom aine de l ’Europe O ccidentale et, deuxièm em ent, que la Pologne rem ­ p lit une m ission historique en propageant sa culture ainsi form ée dans les pays de l ’Europe Centrale, O rientale et du Sud. C ’est pour cette raison que tout de suite après le chapitre essentiel de Stanislas K utrzeba sur „La spé­ cifique de la culture polonaise et ses relations avec l ’O ccident”45 est placé le chapitre de Ladislas Konopczyński sur „la défense de la culture occiden­ tale” , suivi de deux articles de K onieczny lui-m êm e et qui parlent géné­ ralem ent des influences polonaises dans les contrées slaves occidentales47, et de deux autres au sujet des influences sur le territoire de la Lithuanie et des contrées slaves orientales (A lexandre Brückner, 1856-1939, professeur à l ’U niversité de Berlin depuis 1881 )48 et sur le territoire des B alcans et de l ’O rient (Jean G rzegorzew ski, 1850-1922 env.)49.

Il sem ble que cette thèse, dém ontrée si largem ent dans le recueil en question, put - indépendem m ent de sa valeur scientifique - servir la cause polonaise à l’égard des représentants des états occidentaux.

Des chapitres traitant de „la participation des Polonais dans les luttes libératrices à l’époque après le partage de la Pologne” (Boleslas L im anow ski, 1835—1935)50 et de „K osciuszko en A m érique” - avec la sous-titre signifi­ catif „U nion des idéaux de la Pologne de la l ’A m érique” (V aclav Sobieski,

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Apport de la science polonaise a la reconquete 145 1873-1935, professeur de l ’U niversité Jagellonne depuis 1910)51 ont sans doute le m êm e objectif, bien qu ’ils soient adressés différem m ent.

En résum é, les deux volum es de „La Pologne dans la culture universelle” sont la prem ière oeuvre renferm ant au sein du m êm e travail l ’histoire de la science polonaise, l ’union de la culture polonaise avec l ’O ccident et son rayonnem ent dans les pays lim itrophes, et faisant une large p lace aux pro­ blèm es économ iques. L ’édition en 1918, lannée décisive po u r la cause po ­ lonaise, à l’avant-veille de la conférence de la paix à Paris, servit bien l ’oeu ­ vre de la reconquête de l ’indépendance.

Il faut égalem ent rem arquer que sept parm i les coauteurs de ce livre participaient aux travaux de la m ission polonaise et du B ureau de Congrès, dont l ’activité constitue le troisièm e exem ple illustrant l ’apport de la science polonaise à la reconquête de l ’indépendance. Ce sont: François Bujak, La- dislas K onopczyński, Stanislas K utrzeba, B oleslas Lim anow ski, E ugène R o­ mer, Jean R ozw adow ski et V aclav Sobieski.

Pour diriger un peu de lum ière sur l ’activité des représentants de la science polonaise pendant et ju ste avant la conférence de la paix à Paris, il faut rappeler quelques faits. L ’ouverture du congrès avait lieu le 18 jan v ie r 1919. L a voix décisive en ce qui concerne les problèm es essentiels, et surtout ceux liés aux territoires, appartenait aux cinq puissances principales, et no­ tam m ent les Etats-U nis, l ’A ngleterre, la France, l ’Italie et le Japon, dont les représentants au nom bre de dix d ’abord, et de quatre à p artir de la m i-m ars (Georges Clem enceau, W oodrow W ilson, D avid L loyd G eorge, V ittorio Em anuele O rlando) délibéraient dans le secret le plus strict, utilisant les m atériaux fournis par les com m issions, celles-ci se com posant - du m oins les plus im portantes, s ’occupant des problèm es territoriaux et m ilitaires - des représentants des cinq puissances principales uniquem ent.

Pour s ’occuper de la Pologne on appela la C om m ission pour les affaires polonaises, présidée par par le Français Jules C am bon. Ses m em bres furent les représentants des Etats-U nis - Isaiah B ow m ann, docteur en géographie, et après sa dém ission Robert H ow ard Lord, professeur d ’histoire; de la G rande-B retagne - sir W illiam Tyrrel; de l ’Italie - com te V anutelli-R ey et du Japon - O tchai52.

L e problèm e de la représentation de la Pologne, état ressuscité après une longue période de non-existence, fut com pliqué. La 15 août 1917, à Lausanne, se créa la Com ité N ational Polonais, où entraient, outre son p ré­ sident Rom an D m owski, Ignace Paderew ski, Erasm e Piltz, Jean R ozw adow ­ ski, M arian Seyda, Constantin Skirm unt, le com te L adislas Sobański et le com te M aurice Zam oyski. Le Com ité fut reconnu successivem ent p ar les gouvernem ents de la France (le 20 septem bre), de la G rande-B retagne (le 15 octobre), de l ’Italie (le 30 octobre) et des Etats-U nis (Le 1er décem bre) pour la représentation des intérêts polonais envers les états de la coalition, qui évidem m ent ne reconnurent pas le Conseil de Régence, créé le 12 septembre

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1917 sur l’ordre des empereurs de Prusse et d’Autriche, ni le Conseil d ’Etat du Royaume de Pologne, appelé par le Conseil de Régence le 4 février 191853.

L a situation en Pologne changea au m om ent où le Conseil de R égence avait dissolu (le 7 octobre 1918) le Conseil d ’Etat et proclam a l ’indépen­ dance de la Pologne, et surtout au m om ent où il céda le pouvoir m ilitaire (le 11 novem bre 1918) à et civil (trois jou rs plus tard, le 14 novem bre 1918) à Joseph Piłsudski. Trois jo u rs plus tard, le 17 novem bre 1918, se form a le gouvernem ent de Jędrzej M oraczew ski, président du cabinet. D ans ces condi­ tions le président du Com ité National Polonais à Paris, Rom an D m ow ski, vit la nécessité de nouer le contact avec Piłsudski, depuis le 22 novem bre

1918 C h ef d ’E tat Provisoire. Il confia cette m ission à Stanislas Grabski (18 7 1 -1 9 4 9 )54, économ iste et politicien, depuis 1910 professeur à l ’U niver­ sité de Lvov. St. Grabski arriva de Paris à V arsovie et y entreprit des po ur­ parlers avec Piłsudski. Le C h ef d ’Etat Provisoire donna son accord à ce que le Com ité possède le m andat de représenter la nation polonaise auprès des états de coalition, mais il refusa de rem placer le gouvernem ent socialiste de M oraczew ski par le cabinet coalisé55

L a m ission de Grabski eut un second objectif: celui de com pléter et envoyer à Paris un groupe de spécialistes qui - form ant une équipe de Bureau de Congrès près de la m ission polonaise - lui auraient préparé les m atériaux du dom aine de la géographie, l’histoire, l’ethnographie et des différentes branches du droit et de l’économ ie. Le choix des spécialistes que proposa Grabski ne convenant pas au m inistre des Affaires E trangères du gouverne­ m ent de M oraczew ski, Léon W asilew ski, ni à son adjoint, Titus Filipow icz, les passeports leur furent refusés. Grabski autrait alors m enacé - selon Jean Zam oyski, d ’après les „M ém oires” de V ladim ir B artoszew icz - d ’intervenir suprès du gouvernem ent français, pour que celui-ci refusât les visas d ’entrée à toute personne envoyée à Paris par le gouvernem ent polonais56. L a m enace ayant atteint son but, le 23 décem bre 1918 partit de C racovie la délégation envoyée par Piłsudski57. Elle était com posée de: C asim ir D łuski, célèbre m édecin et m ilitant socialiste, président de la délégation ( 1855—1930)58; et des m em bres: docteur M ichel Sokolnicki (1 8 8 0 -1 967)59, historien, p ro fes­ seur Antoine Sujkowski ( 1867— 1941 )60, géographe, et deux officiers: capitaine Boleslas W ieniawa-Długoszowski et lieutenant Michel Mościcki. Le 27 décem ­ bre 1918 Piłsudski nom m a chef du Bureau de Congrès l’historien François Pułaski (1875-1956), qui depuis 22 juin au 7 octobre 1918 rem plissait les fonc­ tions du m aréchal du Conseil d ’Etat du Royaum e de Pologne *.

Les événem ents qui avaient lieu en Pologne en novem bre 1918 ne chan­ gèrent rien dans l ’attitude des gouvernem ents des états de coalition, pour lesquels le seul représentant des intérêts polonais restait toujours le Com ité N ational Polonais. Lorsque la délégation envoyée p ar Piłsudski voulut après son arrivée faire un visite officielle (le 4 jan v ier 1919) au m inistre français des A ffaires Etrangères, Stéphen Pichon, celui-ci refusa de la recevoir, m ais

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Apport de la science polonaise a la reconquete 147 la renvoya au C om ité N ational Polonais, le seul représentant de la Pologne reconnu p ar la France. Ju sq u ’au 15 jan v ie r 1919 la délégation de Piłsudski m enait des pourparlers difficiles avec le C om ité. Ce jo u r-là, plusieurs év é­ nem ents im portants eurent lieu. Prem ièrem ent, Pichon inform a le C om ité que la Pologne pourrait être représentée par deux délégués p endant la co nfé­ rence de la paix, et il dem anda de com m uniquer leurs nom s le plus vite possible. D euxièm em ent, le Com ité et la délégation conclurent un accord, en vertu duquel dix personnes proposée par Piłsudski devaient en trer dans le Com ité, à condition q u ’il se form e en Pologne le gouvernem ent dont le prem ier m inistre serait Ignace Paderew ski, récem m ent (le 2 ja n v ie r 1919) venu à V arsovie des Etats-U nis. T roisièm em ent, il fut décidé que Rom an Dm ow ski allait être le délégué polonais à la conférence de la p aix 62.

L a lendem ain (la 16 janv ier 1919), Paderew ski prit les fonctions du prem ier m inistre et du m inistre des A ffaires Etrangères du nouveau g o uver­ nem ent polonais, après quoi (le 22 jan v ier 1919) le Com ité N ational Polonais reconnut son pouvoir, et Paderew ski reconnu le Com ité com m e représentant de la Pologne envers la coalition et le gouvernem ent suisse (le 23 jan v ie r

1919). Ces événem ents eurent com m e résultat la reconaissance du gouver­ nem ent et de l’état polonais de ju re par les Etats-U nis (le 30 jan v ier), la France (le 23 février), l’A ngleterre (le 25 février) et l ’Italie (le 27 février)63.

D eux sem aines après le début de la c o n féren ce (2 fé v rie r 1919) un télég ram m e adressé au C om ité est arrivé de V arsovie. P ad e re w sk i y in ­ fo rm ait q u ’il serait lui-m êm e le d euxièm e, (à côté de D m o w sk i), d élég u é à la conférence et q u i’il nom m ait le d o cteu r C asim ir D łuski son re m p la ­ çant. En réalité, la P ologne fut rep résen tée et les travaux de la d é lé g a tio n dirigés p ar D m ow ski (du 16 ja n v ie r au 31 m ars 1919), P ad erew sk i (du 1er avris au 31 octobre 1919) et ultérieu rem en t, ju s q u ’à la ferm etu re des bureaux de la d élégation à la fin de 1920 - par L adislas G rabski et S ta ­ nislas P a tek 64.

Les em ployés deu Bureau de Congés polonais (nom officiel: B ureau des travaux préparatoires de la délégation polonaise au congrès de la paix) quit­ tèrent V arsovie le 5 février et Cracovie le 6 février pour arriver à Paris le

13 février à travers la Bohèm e, l ’A utriche et la Suisse65. Le B ureau se com posait de66: François B ujak (1875-1953), historien de l ’économ ie, d e­ puis 1909 professeur à l ’U niversité Jagellonne, auteur de l ’oeuvre en deux volum es „G alicie” , éditée en 1908-1909; Joseph Buzek (1 8 7 3 -1 9 3 6 ), éco ­ nom iste, spécialiste dans les problèm es de la statistique, depuis 1904 pro ­ fesseur à l’U niversité de Lvov, auteur des travaux au sujet des problèm es de nationalités, ultérieurem ent (1918-1929) directeur du B ureau Central de Statistique à V arsovie;67 Jean Czekanow ski (1882-1965), anthropologiste et ethnologue, depuis 1913 professeur à l’U niversité de L v ov ;68 deux ro m a­ nistes travaillant en tant q u ’interprètes: docteur Sigism ond C zerny, né en 1888, ultérieurem ent (depuis 1924) professeur à l’U niversité de L vov69 et

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docteur Ladislas Folkierski (1890-1961), ultérieurem ent (depuis 1920) pro­ fesseur à l ’U niversité Jagellonne;70 A ntoine Górski (18 62 -1 92 8), ju riste et économ iste, depuis 1891 professeur à l’U niversité Jagellonne;71 O scar Ha- lecki (1891-1973), historien du M oyen-A ge, depuis 1919 professeur à l ’U ­ niversité de Varsovie, ch ef du secrétariat scientifique, de la bibliothèque et des archives du Bureau de C ongés;72 Ladislas K onopczyński (1880-1952), historien de l’époque m oderne, depuis 1917 professeur à l’U niversité Jagel­ lonne, ch ef du départem ent des éditions du B ureau de C ongrès;73 Stanislas K utrzeba (1876-1946), juriste et historien, depuis 1908 p rofesseur à l’U ni­ versité Jagellonne, auteur du livre „Congés, traite et la P ologne” (V arsovie 1919) où il décrit entre autres les travaux du Bureau de Congrès polonais;74 Vincent Lutosławski (1863Ó), philosophie, depuis 1919 professeur à l’Université de Vilnius;75 docteur Marian Morelowski (1884—1963), historien de l’art, ulté­ rieurement (depuis 1934) professeur à l’Université de Vilnius;76 Casimir Nitsch (1874-1958), linguiste et ethnographe, depuis 1910 professeur à l’Université Ja­ gellonne, pendant les années 1916-1919 à l’Université de Lvov77; François Puła­ ski (1875-1956), historien, travaillant à la Bibliothèque des Krasiński, éditeur des sources;78 Eugène Romer (1871-1954), géographe et cartographe, depuis 1910 professeur à l’Université de Lvov; venu avant les autres employés du Bureau, il dirigeait à Paris le Bureau Géographique près de la mission polo­ naise; docteur Simon Rundstein (1876-1942), juriste, auteur des travaux concernant entre autres le droit international, p. ex. édité en 1917 „Idée du droit

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des nations” ; Vaclav Sobieski (1872-1935), historien de l’époque m oderne, depuis 1910 professeur à l’U niversité Jagellonne, il dirigeait pendant un tem ps le départem ent de presse au Bureau de C ongés;81 docteur Bohdan W iniarski (1884-1969), spécialiste du droit international, ultérieurem ent (de­ puis 1922) professeur à l’U niversité de Poznań;82 R odolphe Z uber ( 1858—

1920), géologue, depuis 1896 professeur à l’U niversité de Lvov, spécialiste dans le com aine de la géologie des produits pétroliers83.

Précédant les travailleurs du Bureau, car le 10 janvier, 1919 arriva à Paris une délégation économ ique84, envoyée par la Société des Industriels du Royaum e de Pologne, existant depuis 1909. Son c h ef fut l’ingénieur A n­ dré W ierzbicki (1877-1961), depuis 9 février 1919 m em bre du C om ité N a­ tional P olonais8 . Parmi les m em bres de cette délégation il y eut égalem ent des savants célèbres qui coopéraient avec le Bureau, et notam m ent: Casim ir K asperski (1873-1951), économ iste, expert dans les traités internationaux concernant le com m erce et le transport, auteur de nom breux travaux de ce dom aine;86 Rom an Rybarski (1887-1942), économ iste et historien de l’éco­ nom ie, depuis 1917 professeur à l’U niversité Jagellonne;87 Henri T enenbaum (1881-1946), économ iste, depuis 1918 m aître de conférences à l’E cole

Su-88 périeure de Com m erce à V arsovie .

L ’objectif principal des savants travaillant au Bureau de Congés et de la délégation économ ique fut la préparation des m atériaux nécessaires aux

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Apport de la science polonaise a la reconquete 149 délégués à l’élaboration des m ém oriaux et exposés. Ces travaux se faisaient dans le secret le plus strict, si bien que dans les souvenirs des participants on ne peut trouver que des m entions très vagues à ce sujet. Il est néanm oins possible d ’apprendre q u ’en décem bre 1918 déjà, en Pologne, fut faite au Bureau: „la liste de tous les problèm es liés avec la question polonaise qui selon les prévisions pourront se présenter au C ongrès, donc surtout les pro ­ blèm es concernant les territoires et la frontières de la Pologne, m ais é g ale­ m ent les questions économ iques; plusieurs dizaines de savants spécialistes furent invités pour étudier chaque problèm e de tous les côtés et de m anière succinte, dans les exposés ne dépassant pas une feuille d ’im pression. D ans la question de G dansk, par exem ple, il y eut plus de deux cents rapports. Ce m atériel se trouva dans le catalogue résum ant brièvem ent chaque d isser­ tation et fut mis à la disposition des m em bres du Bureau qui p ouvaient s ’en servir à leur guise”89.

C om m e résultat de ces travaux, furent créées les deux notes les plus im portantes et que Dm owski transm it au président de la com m ission pour les affaires polonaises, Jules Cam bon, et notam m ent „Note sur les frontières occidentales de l’état polonais” datée du 28 février 1919 et „N ote sur les frontières orientales de la Pologne” datée du 3 m ars 19 1 990, et aussi un bon nom bre d ’autres rédactions plus ou m oins longues, destinées entre autres aux m em bres de la délégation polonaise qui siégeant dans de différentes com m issions du congrès y défendaient les intérêts polonais, en corrigeant nouvent de façon essentielle les solutions proposées. Ceci concerne entre autres le Com m ission de la réparation des dom m ages, où se distingua surtout Casim ir O lszew ski, auteur du travail édité à V arsovie en 1918, intitulé „F on ­ dem ents des règlem ents nationaux entre la Pologne et la R ussie” ; la C om m is­ sion de la responsabilité de la guerre et sanctions, où siégeait Constantin Skirm unt; la très im portante Com m ission du régim e international des ports, voies d ’eau et voies ferrées, dans laquelle les intérêts essentiels de la Pologne furent défendus par le professeur C asim ir K asperski et le professeur Stanislas Kutrzeba; et enfin la Com m ission E conom ique dans les sections de laquelle plusieurs Polonais travaillaient, com m e: le professeur Joseph B uzek, le pro ­ fesseur C asim ir Kasperski, le professeur A ntoine Górski ainsi que Henri T ennenbaum et Bohdan W iniarski.

C ’est dans les m ém oires que nous retrouvons égalem ent la description de ces travaux dont les plus chargés furent les économ istes, ju riste s et g éo­ graphes travaillant au Bureau de Congrès. Nous pouvons y lire que „le travail individuel à la m aison ne se lim itait pas à écrire tranquillem ent des m ém o ­ riaux, des projets juridiques ou des brochures; en cas de besoin il fallait fournir im m édiatem ent des rapports et des notes, brefs et concis, que ce soit pour les rem ettre au congrès ou à l’usage de nos délégués ou des politiciens de la coalition et leurs experts. Ce fut un travail extrêm em ent éprouvant: il fallait non seulem ent bien connaîre le sujet, m ais aussi savoir - sans s ’élo i­

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gner de la vérité - éviter tout ce qui pourrait nuire à l’orientation politique de notre délégation; chose d ’autant plus difficile q u ’une organisation im par­ faite laissait souvent à l ’écart des directives politiques, nécessaires à ce genre de travail. E t ces notes, toutes brèves q u ’elles aient été, avaient souvent une im portance prim ordiale, car les grands politiciens n ’avaient souvent point le tem ps - ni l ’envie, peut-être - de lire des rapports plus longs”91.

A côte des travaux, secrets en principe, qui préparaient des m atériaux pour les délégués polonais déposant des notes à la C om m ission pour les affaires polonaises et pour les m em bres polonais d ’autres com m issions, le Bureau rédigeait et éditait rapidem ent plusieurs publications distribuées en français ou en français et anglais, dont le but était d ’expliquer et de docu­ m enter les postulats polonais. En mars 1919 parut à Paris le travail intitulé „Q uestions relatives aux territoires polonais sous la dom iniation prussienne” , que ses auteurs: les professeurs Bujak, Buzek, K onopczyński et R om er éq u i­ pèrent de la carte illustrant la répartition forcée de la population polonaise sur les territoires annexés. En m êm e tem ps, le professeur R om er rédigeait son „M ém oire sur la G alicie” , avec des annexes historiques des professeurs H alecki et K utrzeba. Le travail édité à Paris en mai 1919 et intitulé „Les confins orientaux de la Pologne” dont les auteurs furent C zekanow ski (ta­ bleaux et cartes), H alecki, K onopczyński, K utrzeba et T ennenbaum constitue le plus vaste m ém orial de ce cycle. A part ces grands travaux, englobant les problèm es concernant les trois parties annexées de la Pologne et les postulats quant aux frontières, deux autres articles m oins vastes parurent, et notam m ent: „La question de Silésie de C ieszyn” du professeur B uzek et „Territoires polonais en H ongrie septentrionale” du professeur Nitsch.

En février 1919 la délégation économ ique polonaise m entionnée ci-des­ sus fit publier un vaste rapport intitulé „M ém oire sur la situation économ ique de la Pologne unifiée et sur l ’urgence de donner satisfaction à ses besoins économ iques”, accom pagné d ’un annexe grand et clair, et en m ars - un court exposé intitulé „L ’industrie de pétrole en G alicie” .

O utre ces publications officielles, les savants polonais rédigèrent en dé­ but 1919 plusieurs positions à caractère inform atif, basées sur les m atériaux servant aux besoins du Bureau. Ainsi, le professeur V incent Lutosalw ski présentait le point de vue polonais, sur la question de G dańsk et de la Prusse O rientale92 et sur la question de la L ithuanie et la B iélorussie93; K utrzeba et Bujak s ’occupaient de la question ju iv e94; R om er - des statistiques co ncer­ nant la G alicie 5; K utrzeba - des droits de la R ussie à la Lithuanie et la B iélorussie96; le professeur Stanislas Stroński (1882-1955) publia les d ocu­ m ents concernant la politique allem ande à l’égard du peuple ukrainien sur le territoire de la G alicie O rientale97. Tous ces rapports furent rédigés en français ou en anglais.

Les travaux de Lutosław ski sur G dańsk et la Prusse O rientale, ceux de K utrzeba sur les droits de la R ussie à la Lithuanie et la B iélorussie et ceux

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Apport de la science polonaise a la reconquete 151 de B ujak sur la question ju iv e en Pologne furent distribués en 30.000 e x em ­ plaires sur le territoire de la G rande-B retagne, en version anglaise98.

Il sem ble que ces trois exem ples: l’activité du professeur E. R om er du­ rant les années 1907-1919, l’édition en 1918 de „La Pologne dans la culture universelle” et, enfin, les travaux du Bureau de Congés à Paris en 1919 tém oignent d ’un rem arquable apport des savants polonais dans la reconquête de l’indépendance par la Pologne en 1918 et dans l’établissem ent de sa form e territoriale. L ’apport de la science polonaise dans la reconstruction et l ’unification de l ’état polonais en un seul organism e fut plus grand encore, m ais ceci est une question qui dem ande à être présentée séparém ent.

N o te s

I C f. T h a d é e s Jç d ru sz c z a k , „ C o n tro v e rse s s u r la g e n è se de la 2emc R é p u b liq u e ” d a n s „ A tra v e rs un d ein i-siècle. D e la P o lo g n e d es a n n ée s 1 9 1 8 -1 9 6 8 ” . R ap p o rts d es sessio n s s c ie n tifiq u e s d e l ’A c a d é m ie P o lo n a ise d es S cien ces e t de l ’U n iv e rsité de V a rso v ie c o n sa c ré s au c in q u a n tiè m e a n n iv e rsa ire de la re c o n q u ê te de l ’in d é p e n d an c e . V a rso v ie 1969, p. 4 5 -6 0 .

" L u c e M az u rk ie w ic z H e rzo w a, „E u g è n e R o m e r” , V a rso v ie 1966; Ju lie n C zy ż e w sk i, „ V ie e t o e u v re d ’E u g è n e R o m e r” d a n s „ E u g è n e R oiner. C h o ix des T ra v a u x ” to m e I, V a rso v ie 1960, p a g es 9 - 1 1 5 ; E d m o n d R o m er, „ G é o g ra p h e d es tro is é p o q u es. S o u v e n irs de m o n p è re ” . V a rso v ie 1985.

' „ H isto ire de la scie n c e p o lo n a ise ” so u s la ré d a ctio n d e B o g d an S u c h o d o lsk i (c ité e c i-d e ss o u s co m m e H SP). T o m e IV 1 8 6 3 -1 9 1 8 , W ro c ła w 1987, vol. 1, p. 26 8 , vol. 2, p. 1 7 8 -1 8 0 ; „ D ic tio n n a ire d e s b io lo g is te s p o lo n ais” (c ité c i-d e sso u s co m m e D B P ), V arso v ie 1987, p. 4 4 6 -4 4 7 .

4 C ita tio n de: Jan u sz P a je w sk i „ R e c o n stru c tio n d e l ’é ta t p o lo n a is 1 9 1 4 -1 9 1 8 ” . 2imc é d itio n , V a rso v ie 1980, p. 33.

V a cla v N a łk o w sk i „ P o lo g n e ” , d an s „ D ictio n n aire g é o g ra p h iq u e du R o y a u m e d e P o lo g n e e t d ’a u tre s pays slav e s” . T o m e V il), V a rso v ie 1887, p. 601: „ C o m m e g é n éralem e n t l ’e x iste n c e e t le d e stin d e s é ta ts et n atio n s d é p e n d e n t en g ra n d e p a rtie d es co n d itio n s p h y siq u es et g é o g ra p h iq u e s, ici é g a le m e n t la n o n -e x is te n c e p o litiq u e e t l'in d é te rm in a tio n de la n o tio n h isto riq u e, p o litiq u e e t e th n o g ra p h iq u e de la P o lo g n e d é p e n d e n t de l ’in d é te rm in a tio n de sa n o tio n p h y siq u e e t g é o g ra p h iq u e ” . D e N a łk o w sk i: „ D ic tio n n a ire P o lo n a is B io g ra p h iq u e ” (c ité ci-d e sso u s c o m m e D P B ), T o m e X X II (1977), p. 5 0 0 -5 0 3 (auteur: S ta n isła w K o n a rsk i); H S P T o m e IV /2, p. 1 8 7 -1 8 8 . C f. E u g è n e R o m e r „F o n d e m e n ts n a tu re ls de la P o lo g n e h is to riq u e ” , L v o v 1912, p. 5.

6 J an u sz P ajew sk i, o p u s cit., p. 3 3 -3 5 .

7 C f. E d m o n d R o m er, „ H isto ire de la c o n ce p tio n d e „ L ’A tlas g é o g ra p h iq u e e t s ta tistiq u e d e la P o lo g n e ” (so u v e n irs du fils) dans „E tu d e s et m a té ria u x de l ’h isto ire de la scie n c e p o lo n a is e ” , S é rie C , c a h ie r 24 , V a rso v ie 1980, p. 5 -1 3 ; A n g è le C h ału b iń sk a , „R a p p o rts d ’E u g è n e R o m e re t d ’A lb re c h t P e n c k ” , ib id ., p. 1 5 -3 3 , S té p h a n ie G u rb e, G e o rg e s M o śc ib ro d a „ L ’atlas g é o g ra p h iq u e e t statistiq u e de la P o lo g n e l ’E u g è n e R o m e r - o e u v re m o n u m e n ta le de la carto g ra p h ie p o lo n a ise ” . „R ev u e P o lo n a ise C a rto g ra p h iq u e ” , T . X IV (1 9 8 2 ) n° 2 , p. 7 8 -8 6 ; L . M a z u rk ie w ic z -H erzo w a , o p .cit., p. 171, E . R o m er, „ G é o g ra p h e d es tro is é p o q u e s ” , p. 149; S ta n is la s L esz- czy ck i, „ T ra v a u x d es g éo g ra p h es p o lo n ais à l’é ta b liss e m e n t d es fro n tiè re s d e l ’é ta t p o lo n a is p e n d a n t les c o n fé re n ce s de V e rsa illes en 1919 et de P o tsd am en 1945” . „R e v u e T rim e strie lle de l ’H isto ire d e la S c ie n c e et la T e c h n iq u e ” , A n n ée X X IV (1 9 7 9 ), n 1’ 2, p. 294.

8 C f. M arian L ec z y k , „ C o m ité N atio n al P o lo n a is e t l ’E n te n te e t les E ta ts -U n is 1917—1919” . V a rso v ie 1966 et J a n u s z P ajew sk i, „ A u to u r d e la q u e stio n p o lo n a ise P a ris-L a u sa n n e -L o n d re s” . P o zn an 1970.

l> „ D o ssie rs et d o c u m e n ts c o n ce rn a n t la q u e stio n d es fro n tiè re s de la P o lo g n e à la C o n fé re n c e d e la p aix

à Paris 1 9 1 8 -1 9 1 9 " , recu eil é d ité p a r le sec ré ta ria t g é n é ra l d e la d é lé g atio n p o lo n a ise. ILrc p a rtie . P ro g ra m m e te rrito ria l d e la d é lé g atio n . P aris 1920, p. 1 1 -3 1 .

II C f. E u g è n e R o m er, T h é o p h ile S zu m ań sk i (1 8 7 5 -1 9 4 4 ), „ R e v u e G é o g ra p h iq u e ” t. X IX (1 9 4 5 -1 9 4 6 ), p. 1 0 2 -1 0 7 e t L u c e M a z u rk ie w ic z -H erzo w a , op .cit. p. 1 6 4 -1 7 2 ; E. R o m er, „ G é o g ra p h e d es tro is é p o q u e s ” , p. 13 1-151 e t 1 9 4 -2 0 9 ; E u g è n e R o m e r, „Jo u rn au x de l ’a n n ée 1919. C o n fé re n c e d e la p aix à P a ris” . „ M e n s u e l L ittéraire ” a n n é e X V III (1 9 8 3 ) n" 3, p. 9 2 -1 0 3 , n" 4, p. 8 6 -9 7 , n" 5, p. 1 2 5 -1 3 3 et n" 6, p. 1 2 4 -1 3 4 ; S. L e szczy ck i, o p .cit. p. 2 9 4 -2 9 5 .

1 „ L a P o lo g n e d an s la c u ltu re u n iv e rselle ” . O e u v re c o lle ctiv e so u s la ré d a c tio n de F é lix K o n e c z n y . Ière p artie, g é n érale. IIimc p artie, d é taillée. C ra co v ie 1918 (c ité e ci - d e sso u s c o m m e P C U I et P C U II).

(17)

14 Ibid., p. X IX . 15 Ibid., p. X X -X X II. lr’ H S P t. IV /2 , p. 5 0 4 -5 0 6 . 17 P C U I, p. X X II.

18 „ C o n d itio n s de trav ail d a n s le d o m a in e de la c u ltu re d a n s la P o lo g n e a p rè s le p a rta g e ” , P C U I, p. 3 6 6 4 1 2 ; de F. K o n eczn y : D PB t. X III (1 9 6 7 - 1 9 6 8 ), p. 4 4 8 - 4 4 9 ; de L a d isla s K o n o p c zy ń sk i: D P B t. X III (1 9 6 7 -1 9 6 8 ) p. 5 5 6 -5 6 1 (E m m a n u el R o stw o ro w sk i).

2(1 „Id é es s o c io -n a tio n a le s de la P o lo g n e ” , P C U I, p. 5 2 -7 4 ; de S. K u trz e b a: D PB t. X V I (1 9 7 1 ), p. 3 1 4 -3 1 8 (A d a m V etu lan i).

21 „ P e n sé e p h ilo so p h iq u e p o lo n a is e ” , P C U I, p. 1 8 9-241 et „P e n sé e p é d a g o g iq u e p o lo n a is e ” , ib id ., p. 2 4 2 -2 6 7 ; de M . S trasz ew sk i: H S P t. I V / 1, p. 9 7 -9 9 et t. IV /2, p. 4 7 8 —480.

22 „ A p p o rt d es P o lo n a is à la lin g u is tiq u e ” , P C U II, p. 1 3 0 -1 3 6 ; de J. R o zw a d o w sk i: H S P t. IV /2 , p. 7 9 7 -8 0 4 et 8 2 3 -8 2 5 .

23 „ A p p o rt d e la P o lo g n e à la p ra tiq u e e t le d é v e lo p p e m e n t d es scie n c e s e x a c te s ” , P C U II, p. 2 1 2 -2 6 7 ; d e L. A. B irk e n m a jer: D PB t. II (1 9 3 8 ), p. 1 0 2 -1 0 6 (réd a c tio n ).

24 „ B o ta n iq u e e t zo o lo g ie e n P o lo g n e d ep u is les te m p s a n c ie n s ju s q u ’à l ’o u v e rtu re d e l ’E c o le C e n tra le ” , ib id . p. 2 8 0 -2 9 2 ; d e J. R o stafiń sk i: H S P t. IV /1, p. 1 3 1 -1 3 2 e t t. IV /2 , p. 3 4 2 -3 4 3 ; D B P , p. 4 5 3 -4 5 4 .

5 „ A p p o rt d es P o lo n ais d an s les tra v a u x du d o m a in e de la zo o lo g ie à l ’é p o q u e ré c e n te ” , P C U II, p 2 9 3 -3 0 4 ; de M . S ie d le c k i: S ta n isła w Ł o z a , S a v e z-v o u s q u i c ’e st? ” , V a rso v ie (Iirc et Ilimt' p a rtie ), 1 9 3 8 -1 9 3 9 . R eim p re ssio n V a rso v ie 1983 (cité c i-d e sso u s co m m e Ł o z a , o p .cit.), I, p. 6 6 2 ; H S P t. IV /2, p. 3 6 8 , D B P , p 4 83.

26 „P ré c is du d év elo p p em e n t d e la scie n c e a g ric o le e n P o lo g n e ” , PC U II, p 4 3 6 -4 4 8 ; de S. S u rzy ck i: Ł o z a , o p .cit. I, p. 7 0 8 : H S P t. IV /1 , p. 141.

2 „ D é c o u v e rte s récen tes d e la s c ie n c e a g ric o le p o lo n a is e ” , P C U II, p. 4 6 1 -4 6 8 ; d e E. G o d le w sk i: D PB t. V III (1 9 5 9 ), p. 1 7 2 -1 7 3 (B o le slas H ry n ie w ie ck i); D B P , p. 184.

28 „ E c o le d e G o d le w sk i dans la scie n c e a g ric o le p o lo n a ise ” , P C U II, p. 4 4 9 -4 6 0 ; d e G . R o u p p ert: H S P t. IV/1 p. 1 3 2 -1 3 3 ; D B P , p. 457.

2 / G é o lo g ie ” , PC U II, p. 349 -376; de L. S zajn o ch a: H S P t. IV /1, p. 137, D B P , p. 5 2 3 -5 2 4 .

311 „ P a rtic ip a tio n d e la m éd ecin e p o lo n a ise d an s la c u ltu re u n iv e rselle, P a rtic u liè re m e n t à l ’é p o q u e a p rè s le p artag e de la P o lo g n e ” , PC U II, p. 3 0 5 -3 1 9 ; d e A W rzo sek : Ł o z a , op .cit. I, p. 8 2 2 ; H S P t. IV /1 , p. 155; D B P . p. 5 9 4 -5 9 5 .

' 1 „ D ire c tio n s d e d é v elo p p em e n t de l ’o e u v re littéraire p o lo n a is” , PC U II, p. 5 3 1 -5 9 0 ; d e M . S z y jk o w sk i: H S P t. IV /1 , p. 114, „ L itté ra tu re p o lo n a ise. G u id e e n c y c lo p é d iq u e ” (c ité c i-d e sso u s c o m m e L P G E ), t. II, V a rso v ie 1985, p. 4 3 9 (a u te u r du b io g ra m m e - Jean W o jn o w sk i).

32 „ A rt p la stiq u e ” , P C U II, p . 1—46; d e S. T o m k o w ic z : H S P t. IV /2, p. 681 e t 69 4 .

33 „ M u s iq u e ” , P C U II, p. 4 7 - 6 9 ; de Z. Jac h im e c k i: D PB t. X ( 1 9 6 2 -1 9 6 4 ), p. 2 6 5 -2 6 6 (V la d im ir P oźniak).

34 „ G é o g ra p h ie e t v o y a g es” , P C U II, p. 1 4 5 -2 1 1 ; d e S. P aw ło w sk i: DPi3 t. X X V (1 9 8 0 ), p. 5 1 3 -5 1 6 (A n d ré D z içc z k o w sk i); de E . R o m e r cf. n o te 2, ci-d essu s.

35 „ P h ilo lo g ie c la ssiq u e en P o lo g n e ” , PC U II, p. 9 5 —129; de J. Sajdak: Ł o z a , o p .cit. 1. p. 6 4 8 ; H S P t. IV /2, p. 735.

6 „ C u ltu re d es p la n te s en P o lo g n e ap rès le p artag e de c e lle -c i” , P C U I, p. 4 6 9 -4 8 4 ; d e C . M icz y ń sk i: D P B t. X X (1 9 7 5 ), p. 7 1 6 -7 1 8 (S tan isla s B rzo zo w sk i et Z d z is ła w K o siek ); D B P , p. 367.

7 „ P a rtic ip a tio n scie n tifiq u e e t é c o n o m iq u e de la P o lo g n e d a n s l ’é lé v a g e g é n é ra l d e s a n im a u x d o m e sti­ q u e s ” , P C U II, p . 4 8 5 - 5 3 0 ; de C M alsb u rg : D PB t. X IX (1 9 7 4 ), p. 3 8 1 -3 8 2 (S ta n isla s M . B rz o z o w sk i); D B P, p. 351.

38 „ G én ie e t m é c an iq u e ’, P C U il, p. 4 1 5 -7 4 3 6 ; de F. K u eh arzew sk i: D PB t. X V i (1 9 7 1 ), p. 5 7 -5 8 (B o le slas O rło w sk i).

39 „ C h im ie e n P o lo g n e ” , P C I; II, p. 3 2 0 -3 4 8 ; de A. G a łec k i: Ł o za, o p .cit. I, p. 191; D B P . p. 171.

40 „ C o u p d ’o e il s u r l ’h isto ire é co n o m iq u e p o lo n a ise ” . P C U I, p. 2 6 8 -2 8 7 , d e F. K o n e cz n y cf. n o te 18 ci-d essu s.

41 „ C o n d itio n s p o litiq u e s du tra v a il é co n o m iq u e au R o y a u m e de P o lo g n e ” , P C U I, p. 2 8 7 -3 1 7 ; d e T. L u lek : D B P t. X V III (1 9 7 3 ), p. 1 2 9 -1 3 0 (Ja n u sz K aliń sk i).

42 „C o n d itio n s d u d é v e lo p p e m e n t é c o n o m iq u e s u r les te rrito ire s a n n ex é s p a r la P ru sse et l'A u t ric h e ” , P C U I, p. 3 1 8 -3 5 6 ; d e F. B u jak: H S P t. IV /1, p. 105; „ E n c y c lo p é d ie de l’h is to ire é c o n o m iq u e de la P o lo g n e ju s q u ’au 1945” (c ité e c i-d e sso u s c o m m e E H E P ), V a rso v ie 1981, t. 1, p. 7 7 -7 8 (a u te u r: St. T raw k o w sk i).

43 „P ro d u its m in ie rs en G a lic ie ” , PC U II, p. 3 8 9 -4 1 4 ; d e Z . K am iń sk i: D PB t. X I (1 9 6 4 - 1 9 6 5 ), p. 5 8 2 -5 8 3 (Ju lie n S àm u jtlo ).

(18)

Apport de la science polonaise a la reconquete 153

45 „ S p é c ifiq u e d e la cu ltu re p o lo n a ise et ses re la tio n s a v e c l ’O c c id e n t” , F C U I, p. 1 -3 1 ; d e S. K u trz e b a cf. n o te 2 0 c i-d e ssu s.

46 „ D é fe n s e d e la cu ltu re o c c id e n ta le ” , P C U I, p. 3 2 - 5 1 ; d e L . K o n o p c z y ń s k i cf. n o te 19 c i-d e ssu s. 47 „ In flu e n c e s p o lo n a ises d a n s les c o n tré e s sla v e s o c c id e n ta le s (litté ra tu re p o lo n a is e d a n s les c o n tré e s s lav e s” , P C U II, p. 7 0 - 9 4 ; de F . K o n e cz n y cf. n o te 18 c i-d e ssu s.

48 „ In flu e n c e s p o lo n a ises su r le te rrito ire de la L ith u a n ie e t des c o n tré e s sla v e s o rie n ta le s ” , P C U I, p. 1 5 3 -1 6 6 ; de A lex . B rü ck n er: L P P E I, p. 110 (Ju lie n K rz y ż an o w sk i).

49 „ A ctiv ité d es P o lo n ais su r le te rrito ire d es B alca n s e t d e l ’O rie n t” , P C U I, p. 1 6 7 -1 8 8 ; d e J. G rz e ­ g o rz e w sk i: D P B t. IX (1 9 6 0 -1 9 6 1 ), p. 9 5 - 9 7 (V la d im ir Z a ją c zk o w sk i).

50 „ P a rtic ip a tio n d es P o lo n a is d a n s les luttes lib é ra tric e s à l ’é p o q u e a p rè s le p a rta g e d e la P o lo g n e ” , P C U I, p. 7 5 - 8 9 ; de B. L im an o w sk i: D P B t. X V II (1 9 7 2 ), p. 3 4 0 -3 4 6 (H e n ri W eresz y ck i).

51 „ K o śc iu s z k o en A m ériq u e. U n io n d es id éau x d e la P o lo g n e e t de l ’A m é riq u e ” , P C U I, p. 9 0 - 1 0 3 ; de V . S o b iesk i: H S P t. IV /1, p. 101.

52

' C f. S ta n isla s K u trzeb a, „L e C o n g rè s, le tra îté e t la P o lo g n e ” , V a rso v ie 1919, p. 5, 1 0 -1 1 , 15; M a ria n S ey d a, „ L a P o lo g n e au m o m en t c ru cial d e l ’h isto ire. F a its e t d o c u m e n ts” . T. II. „ D e p u is l ’in te rv e n tio n a rm é s d es E tats-U n is j u s q u ’à la fin d e la g u e rre ” . P o zn ań 1931, p. 5 8 6 et s u iv an tes; T h a d é e P is z c z k o w s k i, „ R e c o n ­ s tru c tio n de la P o lo g n e 1 9 1 4 -1 9 2 1 . H isto ire et p o litiq u e ” . L o n d re s 1969, p. 190 e t su iv an tes.

53 „D ossiers et docum ents concernant les frontières d e la P ologne...” P K' partie, p. 73. 54 H S P t. IV /1 , p. 2 8 8 ; L o za, o p .cit. I, p. 226.

55 J. P a je w sk i. „R e c o n stru c tio n de l ’é ta t p o lo n a is ...” p. 3 2 1 -3 2 3 .

56 Jea n Z a m o y sk i „ R e to u r s u r les cartes. C o m ité N atio n a l P o lo n a is P a ris 1914—1919” . L o n d re s 1984, p. 112.

57 Z d zisław W roniak, ,JLe rôle de la délégation p olonaise à la co n féren ce de Paris dans l ’é ta b lisse m en t de la frontière o ccidentale polonaise” dans „Problèm e p o lono-allem and dans le traîté de V ersailles” . T rav ail c o lle ctif sous la rédaction de J. Pajew ski. Poznań 1936, p. 221.

58 D B P , p. 1 3 0 -1 3 1 . 59 L o z a , o p .cit. I, p. 6 8 1 -6 8 2 . 6H L o za, o p .cit. I, p. 70 6 ; H S P t. IV /2 p. 1 5 8 -1 5 9 , 1 8 1 -1 8 3 , 188. 61 Z. W ro n ia k , o p .cit., p. 2 2 1 -2 2 8 . 63 Ibid., p. 236. 64 Ibid., p. 2 2 9 e t 237. 65 S. K u trz e b a, „L e C o n g rè s...” p. 1-2. 66 Ibid., p. 5 1 -5 2 .

67 D PB t. III (1 9 3 7 ), p. 1 5 5 -1 5 6 (S tan islas G łą b in sk i). 68 D B P , p. 113.

69 L o za, o p .cit. II, p. 4 9 -5 0 . 70 L o za, o p .cit. I, p. 179.

71 D PB t. V III (1 9 5 9 ), p. 4 3 5 ^ 3 7 (réd actio n ). 72 L o za, o p .cit. I, p. 245.

73 C f. n o te 19 ci-d essu s. 74 C f. n o te 2 0 ci-d essu s.

75 D B P t. X V III (1 9 7 3 ), p. 1 5 3 -1 5 6 (T h ad ée C zy ż o w sk i). 76 D P B t. X V III (1976), p. 7 6 7 -7 6 8 (M ie cz y sła w Z lat). 77 D P B t. X X III (1 9 7 8 ), p. 1 4 5 -1 5 0 (S tan islas U rb ań czy k ). 78 C f. n o te 61 ci-d essu s. 79 C f. n o te 2 ci-d essu s. 80 L o za, o p .cit. I, p. 638. 81 C f. n o te 51 ci-dessus. 82 L o za, o p .cit. I, p. 780. 83 H S P t. I V / 1, p. 2 69, t. IV /2, p. 2 0 2 et 302. 84 S. K u trzeb a, „ L e C o n g rè s...” p. 5 0 -5 1 ; Z . W ro n ia k , o p .cit., p. 236. 85 L o za, o p .cit. I, p. 796. 86 D PB t. X II ( 1966— 19 6 7 ),p . 1 8 3 -1 8 4 (G e o rg e s L oth ). 87 E H E P t. II, p. 223 (Z b ig n ie w L an d au ). 88 L o za, o p .cit. I, p. 74 8 ; H S P t. IV /1, p. 462. 89 S. K u trzeb a, „L e C o n g rè s...” , p. 6 2 -6 3 .

90 „ D o ssie rs et d o c u m e n ts c o n ce rn a n t les fro n tiè re s de la P o lo g n e ...” Icrc p a rtie , p. 1 0 9 -1 3 3 . 91 S. K u trzeb a, „ L e C o n g rè s...” , p. 5 7 -5 8 .

(19)

93 L ith u a n ia and W h ite R u th e n ia. P aris 1919.

94 S. K u trz e b a, „ L a q u e stio n ju iv e e n P o lo g n e ” . C ra c o v ie 1919 e t F . B u ja k , „ L a q u e s tio n ju iv e en P o lo g n e ” , P a ris 1919. Id. „T h e je w is h q u e stio n in P o la n d ” . P aris 1919.

95 „ S ta tistic s o f G a lic ia ” . P aris 1919.

96 „ D ro its de la R u ssie su r la L ith u a n ie et s u r la R u th é n ie -B la n c h e ” . P a ris 1919 e t „T h e rig h t o f R u ssia to L ith u a n ia a n d W h ite -R u th e n ia ” . P a ris 1919.

97 „ D o cu m e n ts ru th é n o -u k ra in ie n s ” . P aris 1919, d e S. S tro n sk i: L o z a , o p .cit. I, p. 7 0 2 ; H S P t. IV /1, p. 1 2 1 -1 2 2 ; t. IV /2 , p. 7 0 4 , 7 8 0 -7 8 1 .

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