• Nie Znaleziono Wyników

Le juste prix des écoles d’art

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "Le juste prix des écoles d’art"

Copied!
1
0
0

Pełen tekst

(1)

Le juste prix des écoles d’art

PAR JEAN-CHRISTOPHE CASTELAIN · LE JOURNAL DES ARTS LE 27 FÉVRIER 2019 - 407 MOTS

campus.

Plusieurs présidents d’université et directeurs d’école d’art ont manifesté leur opposition à l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants non ressortissants de l’Union européenne.

Si l’on ne peut pas totalement écarter chez certains la crainte de ne pas arriver à remplir leur promotion, les raisons invoquées – diversité, aide aux pays en difficulté – sont nobles et généreuses. Mais n’est-ce pas contre-productif ?

La plupart des écoles d’art – pour s’en tenir qu’à elles – ne sont financées que par leur tutelle publique qui rechigne à augmenter leur contribution, limitant leur développement et donc in fine leur attrait dans un marché de l’enseignement supérieur de plus en plus mondialisé.

On observe qu’à l’étranger, les grandes écoles d’art n’ont pas les mêmes scrupules. Au Royal College of Art de Londres, qui a formé de si brillants artistes britanniques et s’apprête à s’étendre, les frais de scolarité sont de 34 000 euros pour quinze mois de cours. Au California Institute of Arts (la fameuse CalArts), ils s’étalent de 16 000 euros à 43 000 euros. En fait, toutes les grandes écoles d’art ont des frais supérieurs à 10 000 euros par an. En France, les droits d’inscription sont de moins de 1 000 euros par an.

Il faut remettre les choses dans le bon ordre. La priorité est de hausser la qualité de

l’enseignement en attirant les meilleurs professeurs français et étrangers, de moderniser les équipements, la gestion, la communication. Tout cela coûte cher et il faut se rendre à l’évidence l’argent public sera de plus en plus rare. À moins de se satisfaire d’être dans la profondeur du classement des écoles d’art dans le monde et donc à terme de disparaître, il faut augmenter les recettes propres et donc les frais de scolarité – et pas seulement pour les

étudiants étrangers – pour financer leur développement.

En contrepartie, il convient d’augmenter massivement les bourses publiques pour les étudiants dont les parents ne peuvent pas payer les frais. Il faut également développer fortement le mécénat d’entreprise sous forme de financement de chaires, de programmes, d’équipements et de bourses d’études. C’est ici que les associations d’anciens, encore trop peu actives, peuvent apporter leur contribution.

Enfin, sans remettre en cause l’accueil des étudiants du continent africain – les plus démunis et pour qui la langue française n’est pas un handicap –, il serait de bonne politique de financer des établissements dans leur propre pays et ainsi nourrir un écosystème.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°518 du 1 mars 2019, avec le titre suivant : Le juste prix des écoles d’art

Cytaty

Powiązane dokumenty

En outre, dans les documents administratifs du Journal officiel de la République française le Premier ministre a mis l’accent sur le fait qu’il s’agissait juste de proposer et

L’ANdÉA, association nationale des écoles supérieures d’art et de design publiques françaises, en collaboration avec l'atelier des artistes en exil - membre associé

[r]

Cinq écoles du réseau délivrent des diplômes d’établissement spécifiques : les trois écoles nationales supérieures parisiennes (ENSBA, ENSAD et ENSCI), l’École

Emmanuel Tibloux est plutôt favorable à la refonte du réseau : « Il faut explorer les trois hypothèses qui sont avancées : penser la répartition des spécialités et des niveaux

En 2019, les subventions du ministère de la Culture pour les écoles nationales s’élevaient à 62 millions d’euros, un chiffre stable mais avec une répartition entre écoles que

Près de 300 enseignants d'écoles d’art et de design publiques demandent à l’État de "s’engager financièrement dans le réseau et de financer la réforme

Le commissariat de cette manifestation réalisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, était assuré par Richard Brettell, directeur de l’Edith O’Donnell Institute