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[Qu'est-ce donc que la science?]

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Academic year: 2021

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D iscussion 29 la tâche de donner une synthèse, u n image général du développem ent de la science — p ar la création d ’une e n c y c l o p é d i e des sciences.

Mais, lorsqu’on comprend, que le b u t essentiel de l ’h isto rien d e la science est de créer une s y n t h è s e , on com prend aussi q u ’il ne s’agit pas de lim iter les sciences spéciales. Il fau t p o u rtan t se délim iter des conceptions positivistes d’AuguSte Com te qui a échoué, car au lieu de chercher des rég u larité s générales du développem ent des sciences, il essayait d e créer u n edifice irrée l et fantastique, à savoir une encyclo­ pédie des sciences.

Il m e sem ble que l ’objet d e l ’histoire de la science d o it ê tre non seulem ent l’histoire des inventions qui font l’époque, l’histoire des grands hommes, des institu tio n s scientifiques, des sociétés scientifiques, m ais aussi l’histoire des notions principales des sciences naturelles, a n th ro ­ pologiques e t sociales, dont le professeu r Suchodolski a donné quelques exemples.

W. Voisé

Qu’est-ce donc que la science? L a question n ’est p as nouvelle et la réponse proposée ne sera pas sans doute satisfaisante même pour l’a u te u r de ces réflexions. Néanmoins, le m étier d e chercheur oblige: il fau t chercher toujours, m êm e dans le cas où la possibilité d ’u n e trou v aille est presque nulle.

L ’historien des sciences voit deu x m anières d e résoudre le problèm e présenté ici. La p lus ancienne consiste à te n te r de tro u v er une définition de la “science en soi”. L ’autre, plus récente, réside dans l’effort de préciser la notion de la science e n ta n t que phénom ène sociologique.

Le T héétète de P lato n nous offre l ’exem ple, devenu classique, de la m éthode dite philosophique. Suivons 'la voie tracée p a r Socrate, p a r le m athém aticien et l'astronom e Théodore d e C yrène et p a r son élève Théétète, membre, p lu s tard , de l ’Académie. On voit que P lato n a élu des interlo cuteu rs rêvés p ou r u n en tretien sur la science.

En quoi consiste la science? Théétète essayait de rép o n d re et il commence par do n n er une collection d’exem ples au lieu d’une défini­ tion: to u t ce q u ’on apprend chez Théodore, à savoir géom étrie, astrono­ mie, etc., to u t cela est science. Corrigé et en m êm e templs encouragé p a r Socrate, Théétète estim e que la science “n ’est au tre chose que sensation”. M ais Socrate réplique : si Chaque sensation est vraie, pourquoi p ren d re en considération les sensations des hommes seuls et non pas les sensa­ tions des au tres êtres vivants? Et d e quelle façon pourrions-nous distin­ gu er les imbéciles des sages, appren d re quelque Chose e t p ro uver nos

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opinions étan t donné que chaque sensation serait ju^te? Et, qui plus est: savoir, c’est aussi apprendre et se rappeler des Choses q u ’on n ’ob­ serve pas actuellem ent. A près (le sensationnism e protagorien vient une a u tre hypothèse de travail: la science c’est l’opinion vraie. Mais, en définissant la science ainsi, T héétète est p a rti de l’existence de l ’opinion fausse. A lors chaque fois que Socrate essaie d ’ex pliquer en quoi consiste l’opinion fausse, il se se rt inconsciem m ent de la notion de la connais­ sance c’est-à-dire de la notion q u ’il voulait définir. Voilà donc la tau to ­ logie. Et, enfin on arriv e à une a u tre hypothèse: “construire une opinion vraie” veut dire “tro u v er son g enre le p lu s rapproché et sa différence spécifique”. Mais de nom breuses te n tativ es visant à définir 'le phénom ène de la science selon le principe classique de la définition, re ste n t aussi sans ré su lta t positif. Chaque analyse d ’un phénom ène ay an t pour bu t la définition doit englober la richesse presque inépuisable des cas p a rti­ culiers en question. Et la science est u n phénom ène non seulem ent com­ pliqué m ais auslsi m ultiform e.

De cette m anière, comme écrit M. K oyré d an s l ’Introduction à la

lecture de Platon, le dialogue T héétète “se term ine par une constatation

d’ignorance, p a r u n appel à des recherches fu tu re s ”.

Puis, pendant p lusieurs siècles, on a varié la définition d’A ristote:

scientia est cognitio certa essentiae rerum per causas. Au Moyen Âge

le m ot “science” fu t em ployé d ’après A ristote m ais d ’une m anière plus large qui adm ettait u n e diversité des sciences, y eompiris la théologie. Mais, p o ur les scolastiques, de même que pour A ristote, il n ’y avait de science que lorsqu’on savait que les choses ne pouvaient être au trem en t: la science concerne toujours le nécessaire. En d’au tres term es elle ne concerne que ce que notre esprit considère comme nécessaire.

Nous voyons que cette notion de la science fait appel à notre senti­ m ent préém in ent d ’un certain degré de la connaissance intellectuelle. La m êm e observation concerne aussi la définition de Thomas d’A quin

(assimilatio m entis ad rem scitam), la form ule courante dans 'la scola-

stiqu e (habitum asserta dem onstrandi) et la considération d e K ant qui définit la science en général comme toute doctrine qui form e un système, c’est-à-dire to ut ensem ble de connaissances ordonné d ’après des principes. Sous chaque définition de ce genre, quelle q u ’elle soit, se cache le dram e de Théétète, à savoir le cauchem ar d ’une définition circulaire ou d’une pétitio n de principe, car on p ren d p o u r accordée, sous une form e différente, la thèse m êm e q u ’il s ’agit d e dém ontrer.

E t q u ’est ce qui Ise passe m aintenant, c’est-à-dire 25 siècles environ après la ten tativ e échouée de P lato n ? A ctuellem ent on cherche à pré­ ciser la notion de la science comme phénom ène sociologique. On constate le p lu s souvent que pour l'hom me contem porain “la science” c’est l’ensemble des connaissances qui ont une valeu r praxéologique et une “sanction sociale”. D’u n côté on considère comme “science” l'in stru m en t

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D iscussion 31 qui p erm et d ’ag ir efficacem ent dans le dom aine de la n atu re ou de la société (par exem ple la “sociotechnique”), de l ’au tre, “la science” c’est l ’ensem ble des connaissances sanctionnées par les savants, c’est-à-d ire p ar les gens qui trav a illen t dans les in stitu tio n s scientifiques, telles q u e les universités, académ ies etc.

M alheuresem ent ces tentativ es m odernes sont aussi stériles que les anciennes. Une m in u te de réflexion suffit pour en m o ntrer la cause. Un certain ensem ble de connaissances m é rite le nom de la science p arce qu ’il est sanctionné p ar un certain groupe social. Et pourquoi ce groupe donne-t-il la sanction? Il le fait parce que cet ensem ble de connaissances est considéré comme science p ar ce groupe. C’est l’exem ple ty p iq u e de circle vicieux d u raisonnem ent.

On appe'le aussi la science l’in stru m en t qui ren d possible n o tre ingérence dans le m onde entourant. Mais im m édiatem ent su rgit la question: est-ce-que chaque cas d’une telle ingérence exige l’in terv en ­ tion de la science? Sinon, quel est le degré exigible p o u r que l ’action soit baptisée scientifique ou, du moins, ay an t u n e genèse scientifique?

Ainsi on n ’est p a s tro p étonné d ’aboutir, en fin de com pte, à u n e définition circulaire p arce que, dès le début, on se m ouvait en cercle. On ne pouvait s ’en échapper isans s’apercevoir que — com me disait M. K oyré dans 'son livre déjà cité — “la circu larité nécessaire de to u te définition de la science nous révèle le caractère préém inent de c e tte notion”. Et il conclut: “La définir est to u t aussi impossible que «définir» celle de l’Être. Ou du Bien”.

F aut-il dons renoncer à tou te te n tativ e de définir la science comme le fait par exemple; Encyclopaedia Britannica ou M. K. Popper? Il m e sem ble que non, m ais pour é v iter p lu sieu rs erre u rs n ’oublions pas qu’a u lieu d e form uler encore une définition ce qui n e signifie souvent q u e jo u er avec des mots, il fau t p lu tô t saisir la direction du développem ent de la notion de la science. Ainsi la philosophie de la science p e u t tou­ jours trou v er u n allié dans l ’histoire des sciences.

En étu d ian t le problèm e de la notion de la science du point de v u e d u développem ent historique on y voit deux tendances principales. P re ­ m ièrem ent: la science spéculative ou p lu tô t contem plative (ou si l’o n veut, la science “en soi”) a to u jo u rs é té opposée à la science “o p érativ e”. Il s’agit non seulem ent de l ’opposition e n tre la science comme en sem ble de principes de la pensée “'pure” et la science concernant les faits, c’est-à-dire “appliquée”, m ais su rto u t de l ’opposition en tre la science qui nous perm et de com prendre et la science qui nous aide à tran sfo rm e r le monde, bien que sans com prendre on ne peut pas le tran sfo rm er. En p a rla n t d ’une m anière u n peu vague, on peut exp rim er cette oppo­ sition ainsi: les sciences sont considérées m a in ten an t plutôt d’une façon objective, en ta n t que ré su lta t d e l’activité intellectuelle qui nous p e rm e t l’activité pratique, tandis que les “traditionnalistes” tra ite n t la science

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•d’une façon sulbjective, comme le fru it deis considérations personelles du savant.

La deuxièm e tendance est aussi évidente que la prem ière: pour les p artisan s de lia science “o p érative”, il s ’agit de tran sfo rm er aussi bien le m onde de la n a tu re q ue le m onde des (hommes. P o u r nous la conclu­ sion s’impose : on ne peut p as ab o u tir à u n e v érité généraile sans exam iner

to u te m atière accessible à nos recherches. Une élim ination a priori des m atériau x que peuvent ap p o rter les sciences sociales d’une époque donnée serait inadmissible du point de vue méthodologique. Voilà pourquoi les conclusions générales su r la notion de la science basées p resque exlusivem ent su r l’an aly se des sciences “exactes” devraient ê tre vérifiées s u r la base d’une confrontation avec les recherches du dom aine des sciences “sociales;”.

Il fau t d’ailleu rs rappeler, que la distinction des “le ttre s ” et des “sciences” n ’e st pas, comme on le disait parfois, particulière à la France, à l’Italie et a u x pays anglosaxons, où seule la trad itio n linguistique a consacré l ’organisation actuelle des universités, académies etc. C’est a u X IX e siècle que l ’Académie allem ande de B erlin a proposé et fait ado p ter la division en deux sections — “litté ra ire ” et “scientifique”. Ce fait est plutôt bizarre, étant donné que le term e allem and “W issen-

sch a ft” (de même que p ar exem ple le term e polonais “nauka”) com prend

l ’ensem ble de l’activité intellectuelle des hommes, c’est-à-dire em brasse aussi bien “Iles sciences” que “lies hum anités”. Il fau t aussi noter que cette division ne correspond pais à l ’ancienne étendue de cette notion, parce que les sciences et le s hum anités form aient longtem ps deux branches de la même discipline.

“Qui tro p em brasse m al étre in t”, et nous voici devant des difficultés nouvelles, souvent à ipeu p rè s insurm ontables. M ais il ne fau t pas capituler dev an t le fétichism e de lia définition: m êm e “p lu riv alen tc”, la définition ne signifie presque jam ais la résolution du problème. A joutons que les fruits de nos réflexions théoriques, bien qu’ils aient apparem m ent la form e gram m aticale des affirm ations, ne sont parfois q u ’une directive de l’activité. Nomina su nt consequentiae rerum disait le philosophe ancien et il avait raison. Mais, en même temps, la façon de considérer les Choses déterm ine, à son to u r, n d tre façon d ’être envers la réalité entourante.

A . Gella

L istening to th e voices in ou r discussion I h av e decided to add a few w ords on th e developm ent of methodology in social sciences today. This developm ent seems to be as strong and serious as in exact sciences. Let

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