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Les orientations, les méthodes et la problématique dans la sociologie de la religion en Pologne (1957-1977)

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Władysław Piwowarski

Les orientations, les méthodes et la

problématique dans la sociologie de

la religion en Pologne (1957-1977)

Collectanea Theologica 48/Fasciculus specialis, 5-40

1978

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A

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I

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L

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S

C o lle c ta n e a T h eo lo g ica 48 (1978) fase, sp e c ia lis

W ŁAD YSŁA W PIW O W A R SK I, LUBLIN

LES O R IENTA TIO NS, LES MÉTHODES ET LA PROBLÉMATIQUE DANS LA SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN' POLOGNE '

(1957— 1977)

D ans la p é rio d e qui a su iv i la d eu x ièm e g u e rre m o n d ia le on n é ­ g lig e a it les é tu d e s sur la relig io sité d e la société polonaise, et, en général, on p u b liait trè s p e u d 'o u v ra g e s co n sacrés à la sociologie d e la religion. Le p rem ier qui a it sig n alé l'im p o rta n ce d es rec h e rch e s eth n o -so cio lo g iq u es sur la relig io sité en P o lo gne fut L. H a 1 b a n .1 M ais c 'e st seu lem en t dix an s a p rè s la p a ru tio n de l'é tu d e de H alban, qu e S. N o w a k o w s k i , a p rè s a v o ir p ris c o n n a issa n ce des r é ­ su lta ts d e la so cio lo g ie d e la re lig io n en France, a rap p e lé la n é ­ ce ssité des é tu d e s de c e tte so rte en Polo g ne.2

O n a u ra it p u cro ire q u e c e tte la c u n e fû t à p ré se n t com blée. C e­ p e n d a n t en 1970 encore, W . M a r k i e w i c z a écrit: „A insi, bien q u ’on a it d é jà am orcé et d év e lo p p é d e n o m b reu ses b ra n c h e s p a rtic u ­ liè res d e la Sociologie qui ont é té chez n o us ig n o rées ou négligées... c e p en d a n t on a sans d o u te co n sacré tro p d 'a tte n tio n à c e rtain e s disciplines, com m e p a r ex em ple à la sociologie du loisir, tan d is q u 'o n s 'in té re ssa it tro p p e u au x au tres, b ea u co u p plu s im p o rtantes, com m e la sociologie de l'é d u c a tio n et la socio log ie d e la relig io n .3 A v a n t 1957 la socio lo gie d e la relig io n é ta it en d év e lo p p e m e n t à l'U n iv ersité C ath o liq u e de Lublin, et on faisa it des rec h e rch e s se­ lon la m é th o d e d e l'o b se rv a tio n in d ire c te .(archives p aro issiales, d io ­ césaines, les co m p tes ren d u s des curés, etc), am orcées dans les a n ­ nées tr e n te p ar L e B r a s en France, ou d u m oins a pu p ro p ag er

1 L. H a l b a n , O p o tr ze b ie badań etn o -sO cjo Io g iczn ych n ad relig ijn o ścią , Lublin 1946.:

2 S- N o w a k o w s k i , R e lig ia ja k o p rze d m io t badań so c jo lo g ic zn y c h , K u l­ tu r a i S p o łecze ń stw o 1957, n ° 1, p. 233.

3 W . M a r k i e w i c z , S o c jo lo g ia p o ls k a (1919— 1969), S tu d ia S ocjologiczne 1970, n ° 1, p. 5.

: 4 J. M a j k a , S o c jo lo g ia relig ii w P olsce, Z eszy ty N a u k o w e KUL 5(1962) n ° 4, p. 99— 111; idem , La so cio lo g ie de la relig io n en P ologne, S ocial C om pass 10(1963) p; 453—476; W . P i w o w a r s к i, R o zw ó j k ie r u n k ó w , p ro b le m a ty k i i m e ­

to d badań w p o ls k ie j sb cjö lo g ii religii, S tu d ia W a rm iń sk ie , v ol. V III, O lszty n 1971,

p. 345— 385; i d e m , S o cjo lo g ia religii, dans: D zie je te o lo g ii k a to lic k ie j w Polsce, réd. p a r M. R e с h b- w i с z\\ vol. III, p a rt 2, Lublin 1977, p. 189— 212

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6 WŁADYSŁAW PIW O W A RSK I

les résultats de la sociolo g ie de la religion d es auteurs occidentaux. M ais la m éfiance générale envers la sociologie s'est aussi laissé sen­ tir à l'U niversité Catholique d e Lublin. Après 1957, les premiers qui ont com m encé d es recherches sociologiques sur la religiosité en Po­

logn e étaient des socio lo g u es appartenant à des centres laïques.5 Les centres catholiques n'ont entrepris d e telles recherches qu'un peu plus tard.

A vant d'examiner les orientations et les m éthodes de la socio ­ lo g ie des religions en Pologne après 1957, il convient de présenter les centres qui poursuivent de telles recherches, ou qui les pro­ tègent, de m êm e que d'indiquer les attitudes théoriques et m éthodo­ logiqu es représentées par différents auteurs.

Parmi le s centres laïques il convient de signaler d'abord Le Centre des Recherches de l'Opinion Publique auprès de ,,La Radio et la Télévision". Organisé vers la fin de 1957, ce centre a poursuivi de nom breuses recherches soit à l'éch elle du pays entier, soit à l'éch elle des régions, des v illes et des bourgades. Parmi le s problè­ m es dont on s'était préoccupé, une place considérable a été faite à la problématique religieu se et morale, qui faisait l'objet des études soit directes soit indirectes.6 U ne partie des résultats obtenus par Le Centre des Recherches de l'Opinion Publique n'a pas été publiée. A côté d e ce centre, les autres centres, qui étaient lié s aux recherches sur la religiosité de la société, sont les suivants: La So­ ciété Polonaise des Etudes R eligieuses, „Euhemer" et „Z eszyty Ar­ gumentów" („Człow iek i Światopogląd"). Selon l ’opinion de К. J u - d e n k o et Z. P o n i a t o w s k i , leur activité se déroulait sur trois niveaux: a. encouragem ent et financem ent d es recherches socio- graphiques (quelquefois sérieuses), b. publication d'un grand nombre d es recherches régionales, et c. les ten tatives d'attirer l ’at­ tention sur les aspects théoriques et m éthodologiques de la socio­ lo g ie de la religion. Les différents auteurs ont présenté dans un article spécial cette activité à tous les niveaux indiqués plus haut.7 Parmi d'autres centres, il convient de signaler l'Institut de Philosophie et de S ocio lo g ie d e l'A cadém ie Polonaise des Sciences et l'Ecole Supérieure des Scien ces Sociales, dans laquelle, à partir de 1962 ont été faits des cours sur la so cio lo g ie d e la religion, et, à partir de 1963 un sém inaire des recherches. Dans le cadre des universités, la problématique socio-religieuse a été traitée entre autres par le s chaires de so cio lo g ie à V arsovie et à Cracovie.

5 K. J u d e n k o , Z. P o n i a t o w s k i , Socjo logia religii, E uhem er. P rzeg ląd R elig io zn aw czy 10(1966) n ° 6, p. 31—42.

8 Cf. S p o łe c z e ń stw o p o ls k ie w badaniach a n k ie t o w y c h O środka Badania Opinii

Publicznej p r z y „Polskim Radio i TV" (lata 1958— 1964). P rz e g lą d z e b ra n y c h m a ­

te ria łó w p od re d a k c ją A. S i c i ń s k i e g o , W a rs z a w a 1966. 7 K. J u d e n k o , Z. P o n i a t o w s k i , art. cit., p. 39—40.

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LA SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN POLOGNE 7

Quant aux centres catholiques qui poursuivent des recherches sociologiq ues sur la religiosité des catholiques, il convient de nom­ mer en premier lieu l'U niversité Catholique de Lublin. D'un côté cette université poursuit des recherches historiques relatives à la so ciolo gie de la religion, dont l'objectif est de préparer un „Atlas historique de l'Eglise en Pologne", de l'autre elle d évelop pe diffé­ rents genres de recherches sur la religiosité de la société contem ­ poraine polonaise. Il faut noter que parmi les universités polonaises, seu le l'U niversité Catholique de Lublin possède une chaire de so ­ ciolog ie de la religion. Parmi les centres catholiques qui font des recherches socio-religieuses, il convient aussi de signaler l'A cadé­ m ie de T héologie Catholique à V arsovie et le s centres de T h éologie de Cracovie et de W rocław. De m êm e le centre scientifique e c clé ­ siastique de K atow ice m anifeste une grande activité dans les recherches sur la religiosité. Les lacunes existant depuis la secondé guerre dans le dom aine de la problématique théorique et m éthodo­ logique sont com blées par le groupement de „W ięź”, qui, dans le cadre de la „Bibliothèque de W ięź" a déjà publié plusieurs livres relatifs à la socio lo g ie religieuse.8

Lorsqu'il s'agit de l'attitude théorique et m éthodologique dans la socio lo g ie religieuse contem poraine en Pologne, il convient de constater que d'anciennes orientations de recherches ont perdu dans une grande m esure leur importance. Ceci concerne surtout l'école analytique, qui — en dehors de rares exceptions — n'a plus de con­ tinuateurs dans le dom aine des recherches sur la religiosité.9 C'est aussi vrai en partie pour l'orientation culturelle, qui — comme on le sait — était d iv isée en plusieurs courants de recherches, et qui a été cultivée dans le cadre d'au m oins deux dom aines de la science — d'ethnologie et de sociologie. Ces deux disciplines se sont avec le tem ps séparées, en précisant davantage leur champ des recherches et leurs m éthodes.10 Lorsqu'il s'agit des auteurs qui dans l'entre- -deux-guerres se sont occupés de la sociologie de la religion, on peut nommer deux, dont les positions théoriques et m éthodologiques ont é v e illé quelque intérêt — ce sont K r z y w i c k i et C z a r n o w ­ s k i . La position du premier, approfondie et com plétée par la

doc-8 Cf. Socjo logia le lig ii. W p r o w a d z e n ie ; Ludzie — W i a r a — Kościół. A n a li z y

socjolo giczne, W a rs z a w a 1966.

9 Cf. p a r e x e m p le E. J a k u b c z a k , P o s ta w y św ia t o p o g lą d o w e w pam iętn i­

kach robotnik ów ; E u h em er 6(1962) n ° 2, p. 37— 47; J. K u c z y ń s k i , P o s ta w y św ia t o p o g lą d o w e chło pów, W a rs z a w a 1961; J. M a l a n o w s k i , Przem ia ny w re­ ligijności e m ig ra n tó w p ols kic h w Danii, E u h em er 3(1959) n ° 4, p. 420—423.

10 E n tre a u tre s g râ c e à la c ré a tio n de c h a ire s de so cio lo g ie d a n s le s u n iv e r­ sités p o lo n a ise s d an s l’in te rv a lle des d e u x g u e rre s, cf. J. C h a ł a s i ń s k i , T r z y ­

dzieści lat so cjolo gii p o ls k ie j (1918—-1947), P rz e g lą d S o cjo lo g iczn y 10(1948— 49)

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8 WŁADYSŁAW PIW OW ARSKI

trin e du m até ria lism e p h ilo so p h iq u e et h isto riq ue, se re flé té dans la sociolog ie id éo lo g iq u e c u ltiv é e p a r les a u te u rs a p p a rte n a n t au c e n tre d ',,Euhem er". C e c e n tre e n te n d p a r la sociologie scien tifiqu e d e la relig io n u n e so cio lo g ie „m arx iste" et „ la ïq u e ” . Il lui oppo se en m êm e tem p s la so ciolo g ie „ c ath o liq u e ” ou „p asto rale", c'est-à-d ire u n e sociolog ie de la relig io n a u se rv ic e d e l'id é o lo g ie d e l ’Eglise.11 La p o sitio n du secon d de ces c h e rc h e u rs a été re p rise p ar E. C i u - p a k, a u te u r de p lu sie u rs d izain es d 'a rtic le s et de n o m breux liv re s a p p a rte n a n t au d o m aine de la so cio log ie d e la relig io n .12 C i u - p a k écrit: „En a d m e tta n t les prin cip es m éth o d o lo g iq u es g é n é ra u x de Stefan C z a r n o w s k i , su g g é ra n t q u e la relig io n est un é lé ­ m ent d e la c u ltu re sociale, et, sur c e tte base, en u tilisa n t d es m a té ­ ria u x em piriques, je v é rifie p lu sie u rs h y p o th è se s plus a n c ie n n e s des sociologues polonais, qui s'in té re s s a ie n t au x problèm es d e la r e ­ ligion. J 'e s s a y e aussi, d an s c e rta in s problèm es, de choisir m a p ro p re p o sitio n ".13 D 'a u tre s a u te u rs ju g en t d e la m êm e façon les p rin cip es m éth o d o lo g iq u es d es re c h e rc h e s m en ées p a r C i u p a k. J u d e n - k o et P o n i a t o w s k i , cités ci-dessus, s'e x p rim e n t ain si en p a rla n t de lui — „qu 'il n e so rta it p as au fond d u cercle des p ro b lè ­ m es c a ra c té ristiq u e s de l'é c o le d e D u r k h e i m - C z a r n o w -

s k i ” .14 D ans ces d eu x jug em en ts, on re c o n n a ît u n e d é c la ra tio n du sociologism e, dans le sens d u ' m arx ism e sociologique. J. M a j k a d é n o n c e au su rp lu s d an s les tra v a u x d e C i u p a k l'id éo lo g ism e,15 car celui-ci ad m et la th è s e d e. l'a lié n a tio n de l'hom m e p ar la r e ­ lig io n .16 Toutefois, en d é p it de ces d é c la ra tio n s et d e ces jugem ents, les p rin cip es m éth o d o lo g iq u es q u 'o n re tro u v e d an s les tra v a u x d e v u lg a risa tio n et d an s les tra v a u x scien tifiq ues de C i u p a k n e se la isse n t pas facilem en t définir. Il sem ble p o u rta n t q ue si cet a u te u r a d o p te dan s ses d é c la ra tio n s la p o sitio n du m arxism e sociologique, il n e la tie n t p as d a n s ses p u b licatio n s. En général, on p e u t r e ­ m arq u er q ue si d an s ses tra v a u x d e v u lg a risa tio n co n sacrés à la sociologie d e la relig io n C i u p a k g a rd e u n e p o sitio n m arx iste d é ­ cidée.17 d an s ses p u b lic a tio n s scientifiques, ce qui a d e l'im p o rta n ce

11 Cf. S o c jo lo g ia religii, d ans: M ała e n c y k lo p e d ia re lig io zn a w stw a m a r k s is to w ­

s k ie g o , E uh em er 14(1970) n ° 3— 4 p. 204—207.

12 Cf. p a r e x em p le E. С i u p a k, K u ltu ra relig ijn a w si, W a rs z a w a 1961, p. 157— 164; i d e m , Paralianie? W a rs z a w a 1961; i d e m , K u lt re lig ijn y i je g o sp o ­

łe c z n e p o d ło że. S tu d ia n ad k a to lic y z m e m p o lsk im , W a rs z a w a 1965.

« E. C i u p a k , K u lt r e lig ijn y , op. cit., p. 10.

14 K. J u d e n k o , Z. P o n i a t o w s к i, S o cjo lo g ia , religii, op. cit., p. 3 9 .. 15 Le te rm e d '" iâ é o Io g is m è " em p lo y é ici d an s le sen s de ré d u c tio n de la r e ­ lig io n a u rô le d ’u n e id é o lo g ie spécifique.

16 J. M a j k a , K sią ż k a o re lig ijn o śc i w si, T y g o d n ik P o w szech n y n ° 25 du 18.VI.1961.

17 Cf. p a r ex em p le P rzem ia n y re lig ijn o śc i w P olsce, W a rs z a w a 1962, p. 50;

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Ι Α SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN POLOGNE 9

ce sont: a. les m a té ria u x co n c re ts rec u e illis d an s le m ilieu social, b. les a n a ly se s de c a ra c tè re sociog raph iqu e, c. d e s con clusions d 'u n e p o rté e lim itée. Com m e on en p eu t voir, С i u p a к est un c h erch eu r ex act de la v ie relig ieu se.

La plu s im p o rta n te o rie n ta tio n qui se so it ré p a n d u e en P ologne a p rè s 1957 est l'o rie n ta tio n so c io g ra p h iq u e d e s é tu d e s c o n sacrées à la relig io sité de la société. Elle a é té c réée p ar G ab riel L e B r a s , h isto rie n et ca n o n iste fra n ç a is.18 D ans ses rech erches, il v isait à saisir l'é ta t d e la p ra tiq u e re lig ie u se en F ra n ce sur deu x n iv e a u x — historique, e t g éo g rap h iq u e, et à défin ir c e rtain s fac teu rs stru c ­ tu ra u x d ifféren cian t et c o n d itio n n a n t le n iv e a u de „ l'ecclésialité". C es rec h e rch e s c o n d u isa ien t à u n e d escrip tio n e x a c te des p h é n o m è ­ n e s relig ieu x , à é ta b lir u n e ty p o lo g ie des c a th o liq u e s et des g ro up es relig ie u x et à d éfinir c e rta in e s d é p e n d a n c e s e n tre les p h én o m èn es so ciaux et les p h én o m èn es relig ieu x . Elles ont eu po ur la sociologie d e la relig io n u n e im p o rtan ce d écisiv e. Elles ont p erm is d 'u n côté d 'a b a n d o n n e r les g ran d es th é o rie s socio lo g iqu es liées aux sy stèm es p h ilo so p h iq u es d éterm in és, d e l ’a u tre d e créer des p o ssib ilités de c u ltiv e r u n e socio lo g ie scien tifiq u e de la relig io n in d ép end am m ent d 'u n e id éo lo g ie im p o sée ou d 'u n e v isio n du m o n d e 1 déterm in ée. Les sociologues de la religion, au ssi b ien en O ccid en t q u 'e n Pologne, qui ont ad h éré au x m éth o d e s de L e B r a s , c o n sid è ren t q u 'à l'é ta p e a c tu e lle des rec h e rch e s il fau t a v a n t to u t c u ltiv e r d ’u n e façon cor­ re c te la so ciographie. S’ils e n tre p re n n e n t d e s a n a ly se s sociologiques et co n stru ise n t des th é o rie s em piriques, celles-ci ont u n e p o rté e li­ m itée. C ar ils sont c o n v ain cu s q u e de g ran d es synthèses, et d es ex p licatio n s e x h a u stiv e s n e p o u rro n t ê tre faites q ue lo rsq u e la so­ cio lo gie de la relig io n sera plu s a v a n c é e .19

D ans c e tte p ersp e c tiv e , on n e p e u t p as co m p ren d re la p o sitio n d e ces a u te u rs p o lo n ais qui c o n sid è ren t q u 'o n p e u t c u ltiv e r' d eu x sortes d 'é tu d e s socio lo g iqu es co n sac ré es à la religion: u n e socio ­ logie „laïq u e" et u n e so ciolo g ie „catholique"'. Si la sociologie d e la relig io n est u n e scien ce p o sitiv e et o b je c tiv e des p h én o m èn es r e ­ ligieux, alo rs il fau t re c o n n a ître q u 'a u c u n e de ces deu x d istin ctio n s n e p e u t ê tre adm ise, d e m êm e q u 'o n n e p e u t a d m e ttre u n e astro n q m iê ou u n e chim ie „ m a rx iste ” ou „ c a th o liq u e ” .

La p lu p art d es rec h e rch e s c o n tem p o rain es m en ées a p rès 1957 en Pologne, qui re lè v e n t d e l'in flu e n c e d e la m éth o d e d e L e B r a s, é v ite n t les p o sitio n s ex trê m e s in d iq u ées p lu s h au t. C ’est p o urq uo i

18 La p o sitio n th é o riq u e et m éth o d o lo g iq u e de L e B r a s est tr a ité e av ec p lu s d ’a m p le u r e n tre a u tre s p a r K. G e n r e s , R elig io n und G esellsch a lt nach Gab­

riel Le Bras, K öln 1957.

19 Cf. H, C a r r i e r , L es c a th o liq u e s e t la so cio lo g ie em p iriq u e, dans: Essais

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1 0 WŁADYSŁAW PIW OW ARSKI

ces recherches ont le plus souvent un caractère sociographique. Ce qui ne veut pas dire cependant que leurs auteurs se lim itent seu le­ ment à la description et à la classification des phénom ènes re­ ligieux. Ils considèrent la sociographie religieuse comme une étape des recherches sociologiq ues sur la religion. En admettant les prin­ cipes m éthodologiques de la so ciolog ie en tant que science,20 de nombreux sociologu es étudient non seulem ent le s attitudes ou les institutions religieuses, mais aussi le s dépendances m utuelles entre les phénom ènes religieux et les phénom ènes sociaux, formulent certaines régularités dans ce domaine, et recherchent leur expli­ cation. Toutefois leurs interprétations et leurs éclaircissem ents n'ont pas de caractère philosophique ou théologique. Ce qui leur importe, c'est d'établir des sources fondam entales, d e poser et de vérifier des hypothèses, de relever des relations entre les phénom ènes sociaux et les phénom ènes religieux, de construire des théories empiriques d'une portée lim itée.21

Après avoir considéré les recherches sur la religiosité contem ­ poraine en Pologne sous l'aspect de l'organisation et de la m éthode, nous allons essayer de caractériser — du m oins d'une façon gén é­ rale — les courants ou le s orientations des recherches. N ous om et­ trons en m êm e tem ps la division en recherches „catholiques" et recherches „laïques", avan cée par certains centres ou par certains auteurs, car nous la considérons comme un m alentendu compromet­ tant une conception scientifique de la sociologie de la religion.

Il est assez difficile de préciser les différents courants des recherches en Pologne à cause du caractère partiel et accessoire de la plupart des études sociologiques religieuses.22 On y trouve peu d'études programmées, embrassant une problématique hom ogène. La plupart des travaux ont été entrepris sur l'initiative des per­ sonnes pour lesq u elles ils présentaient d e l'intérêt; il s'agissait le plus souvent de fournir des m atériaux à une th èse universitaire. Sans aucun doute un nombre beaucoup plus grand d'études pro­ grammées a été réalisé dans des centres laïques, par exem ple les recherches réalisées par le Centre des Recherches de l ’O pinion Pu­ blique ont été com m andées par différentes institutions sociales. A cet égard, les centres catholiques se trouvent dans une situation

20 Cf. p a r e x e m p le L ard iè re, S o cjo lo g ia a m y ś l c h rze śc ija ń sk a , d an s: S o c jo lo ­

gia religii. W p r o w a d z e n ie , réd . p a r F. H o u t a r t, K ra k ó w 1962, p. 1—21; W . G о d-

d i j n i H. P. M. G o d d i j n, R o zw ó j so c jo lo g ii religii, ibid.

21 Cf. J. M a j к a, K o n cep cja so cjo lo g ii religii, d ans: C o llo q u iu m S a lutis. W r o c ła w s k ie S tu d ia T e o lo g ic zn e , v ol. V III, W ro c ła w 1976, p. 189—204.

22 Cf. М. К o ś c i u k i e w i c z, B ibliogratia badań so c jo lo g ic zn y c h n ad p o sta ­

w a m i re lig ijn o -m o ra ln y m i, S tu d ia S o cjo lo g iczn e 1964, n ° 4, p. 195— 215; W . P i ­

w o w a r s k i , P u b lica tio n s de so cio lo g ie re lig ie u se e n la n g u e p o lo n a ise 1961— 1968, S ocial C o m pass 15(1968) p. 293—294.

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l a s o c i o l o g i e: d e l a r e l i g i o n e n Po l o g n e 11

b eau co u p m oins fav o rab le: n o n seu lem en t on n 'y faisait p o in t d e r e ­ c h erch es Com m andées p a r d es in stitu tio n s ecclésiastiq u es, m ais a u ssi on n ’y faisait p as d e re c h e rc h e s prog ram m ées. D ans ces cen ­ tres, m êm e les d écisio n s du V a tic a n II, reco m m an d an t d es re c h e r­ ches en v u e d e la réfo rm e de l'a c tio n p asto rale, n 'o n t pas tro u v é d 'é c h o .23 Gom m e il e x iste b e a u co u p p lu s d e tr a v e a u x a c ce sso ire s qu e d 'é tu d e s re p ré s e n ta n t q u e lq u e c o u ra n t d é te rm in é d es rech erch es, il est difficile d e d éfin ir les o rie n tatio n s et les te n d a n c e s d an s la so cio ­ lo g ie d e la re lig io n en Pologne.

En te n a n t com pte de ces d ifficultés, il sem ble q u 'a p rè s la seco n d e g u e rre m ondiale, et p lu s p réc isém e n t a p rè s 1957, on p e u t p a rle r de c e rtain s c o u ra n ts d e re c h e rc h e s d a n s la so ciologie d e la re lig io n en Pologne. En se ré fé ra n t au ty p e et a u g e n re d e re c h e rc h e s sig nalés plus haut, on p o u rra it a d o p te r com m e le c ritè re le plus c o n v e n a b le p o u r les d istin g u er, le g e n re d e la p ro b lé m atiq u e cho isi p a r diffé­ re n ts c e n tre s scien tifiq u es se co n sac ra n t a u x é tu d e s sur la re li­ g io sité d e la so ciété p o lo n aise. D 'ap rès ce critère, on p e u t d istin g u er les c o u ra n ts d e re c h e rc h e s su iv ants:

1. E tu d e des d im en sio n s fo n d am e n ta les d e la relig io sité. 2. E tude des co m m un au tés et d e s in stitu tio n s relig ieu ses.

3. E tude d e la relig io sité d e s p e rso n n e s a p p a rte n a n t a u x d iv erse s c atég o ries sociales.

4. E tude d es re la tio n s e n tre la relig io n et d 'a u tre s d o m aines d e l'a c tiv ité hum aine.

5. E tude de l'in flu e n c e d es ch an g em en ts c u ltu rels et so ciau x sur la relig io sité.

Les o rie n tatio n s in d iq u é e s n 'é p u is e n t p a s to u te la p ro b lé m atiq u e so cio -relig ieu se faisan t l'o b je t d e l ’a n a ly se des d iv e rse s é tu d e s accesso ires. D 'ailleu rs la d iv isio n en o rie n tatio n s des rec h e rch e s p e u t ê tre effectuée d 'a p rè s d 'a u tre s critères, p a r exem ple d 'a p rè s les différen tes m an iè re s d e c u ltiv e r la so cio lo gie d e la religion, ou d 'a p rè s les p rin cip es théo rico -m éth o d o lo g iq u es. Il sem ble to u tefo is qu e les o rie n tatio n s sig n a lé es p lu s h a u t p e rm e tte n t d ’u n e façon su ffisan te au m oins au d ép art, d 'o rd o n n e r le s rec h e rch e s e n tre p rises ju sq u 'ic i d a n s le d o m ain e qui n o u s in téresse.

1. Etude des dim ensions fo n d am en tales de la relig io sité En a d o p ta n t com m e p o in t d e d é p a rt la c o n cep tio n d e la re li­ gio sité a v a n c é e p a r L e B r a s , les d im en sio n s fo n d am e n ta les se laissen t ram e n er à trois, à sav o ir la foi, la p ra tiq u e e t la m o ra le re ­ lig ieu se s.24 D ans ce g e n re d 'é tu d e s, il s'a g it en effet d es rec h e rch e s

23 D écr. C h ristu s D om inus, n ° 16.

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1 2 WŁADYSŁAW PIW OW ARSKI

c e n trée s sur u n e de ces dim ensions. C e rta in es é tu d e s ont eu p o u r o b jectif d 'a u tre s m an ifestatio n s d e la v ie relig ieu se, to u te fo is une de ces dim en sio ns y é ta it dom in ante.

a) L a f o i r e l i g i e u s e

C e tte d im en sio n p e u t ê tre c o n sid é rée d e d eu x façon s — d a n s un sens la rg e et dan s u n sens étro it. D ans le p rem ier cas, on ex am in e les a ttitu d e s relig ie u ses des p e rso n n e s in te rro g é e s en v ers la foi r e ­ lig ieu se c o n sid é rée g lobalem ent, et en v ers le s cro y a n c e s relig ieu ses; dan s le secon d cas, on ex am in e seu lem en t l'a ttitu d e d e s p e rso n n e s in te rro g é e s e n v e rs les c ro y a n c e s religieu ses, p a r ex em ple en v ers l'en se m b le d es d og m es d e la foi. Ici, il s'ag it du prem ier p o in t de vue, d 'a u ta n t plus q u e d e n o m b reu ses rec h e rch e s se so n t lim i­ tée s à saisir l'a ttitu d e g lo b ale e n v e rs la religion, en o m ettan t l'en se m b le des cro y ances. Q u elqu efois elles é ta ie n t p ré se n té e s com m e d es é tu d e s sur la „vision du m onde" ou com m e des é tu d es sur „les a ttitu d e s relig ieu ses". De te lle s rec h e rch e s ex am in aien t, à côté du p ro b lèm e de l'a ttitu d e e n v e rs la foi, au ssi le p ro b lèm e d e l'a ttitu d e e n v e rs les p ra tiq u e s relig ieu ses. M ais à cau se d u c a ra c tè re de la ré p o n se (au to d é cla ra tio n des p e rso n n e s in terro g ées), on les tra ita it ensem ble. D’a ille u rs on tra ita it so u v en t la q u e stio n sur la foi et la q u e stio n sur les p ra tiq u e s relig ie u ses com m e u n e seule question, en é ta b lissa n t de te lle s c atég o ries comm e: „ c ro y a n t et p ra tiq u a n t", „c ro y a n t et n o n p ra tiq u a n t” , „in c ro y an t" etc. La ré p o n se à c e tte q u estio n fo u rn issait l'in fo rm atio n sur ,,l'a ttitu d e e n v e rs la relig io n " d es p e rso n n e s in terro g ées.

Parm i le s p lu s a n c ie n n e s re c h e rc h e s d e c e tte sorte, il fau t nom m er les so n d ag es du C e n tre des R ech erch es d e l'O p in io n P u­ bliq u e.25 O n y u tilisa it un q u e stio n n a ire d istrib u é p a r des e n q u ê te u rs sociaux: à to u te la p o p u la tio n a d u lte du p a y s entier, ou à u n e c e rta in e c a té g o rie d e p e rso n n e s.26 En p ré le v a n t d e s éc h an tillo n s à l'é c h e lle du p a y s en tier, on u tilisa it la m éth o d e du quota, qui d e v a it g a ra n tir l'é tu d e re p ré s e n ta tiv e d 'a p rè s le s c a ra c té ristiq u e s su iv an tes: sexe, âge, g e n re du tra v a il, in stru ctio n , lie u d 'h a b ita t. D ans les éc h an tillo n s au n iv e a u régional, on u tilisa it le cho ix p a r le tira g e au sort (d 'ap rès le re g is tre d e la p o pu lation ). D ans les rec h e rch e s du C e n tre d es R ech erch es d e l'O p in io n Publique, on in te rro g e a it so u v e n t les p erso n n e s n on seu lem en t sur le u r a ttitu d e e n v e rs la foi, m ais au ssi su r la façon d o n t c e tte a ttitu d e se form ait sous l'in flu e n c e des c a ra c té ristiq u e s ' d ém o g rap h iq u es e t . so ciales

25 Cf. S p o łe c z e ń stw o p o ls k ie w badaniach a n k ie to w y c h , op. cit., p. 5 ss. 26 Cf. p a r ex em p le Z. S k ó r z y ń s k a , M ło d zie ż w ś w ie tle a n k ie ty „ Mó j św ia ­

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LA SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN POLOGNE 13

in d iq u é e s p lu s h au t. D ans c e cas, .„la.:.foi” é ta it c o n sid é rée com m e u n e „ v a ria b le ”, in té re s s a n te po u r les e n q u ê te u rs à cau se d es c a ra c ­ té ristiq u e s indiq u ées.

En g u ise d 'e x e m p le d e so n d ag e du C e n tre d e s R ech erch es d e l'O p in io n Publique, n o u s p o u v o n s c ite r les rec h e rch e s ré a lis é e s en i960 d 'a p rè s l'é c h a n tillo n re p ré se n ta tif (1280 p e rso n n e s à la c am ­ p a g n e et 1144 p e rso n n e s en ville) d e l 'ensem ble d e la p o p u latio n a d u lte du pay s. L eurs ré su lta ts en p o u rc e n ta g e sont les s u iv a n ts:27

A ttitu d e e n v e rs la f o i , cam p a g n e v ille

c ro y a n ts p ro fo n d s 26,1 19,4

c ro y a n ts ■ 57,7 56,2

p lu tô t n o n c ro y a n ts, m ais a tta c h é s à la tra d itio n 8,3 12,1

in d iffé re n ts 6,3 9,2

■incroyants 1,1 3,1

a b se n c e de ré p o n s e 0,5 —

a u to ta l 100,0 100,0

A ttitu d e e n v e rs les p ra tiq u e s re lig ie u se s cam p a g n e v ille

p ra tiq u a n ts ré g u liè re m e n t 46,7 35,6

p ra tiq u a n ts n on ré g u liè re m e n t 33,3 34,0

o b se rv a n ts c e rta in e s p ra tiq u e s seu le m e n t 12,8 17,9

n on p ra tiq u a n ts 6,3 12,3

a b se n c e de ré p o n s e 0,9 0,2 .

au to ta l 100,0 100,0

C om m e on p e u t v o ir d 'a p rè s ces d e u x tab le au x , les in d ices des c ro y a n ts e t d es p ra tiq u a n ts parm i la p o p u latio n a d u lte du p a y s en 1960 é ta ie n t é lev és. En g én éral, il y a eu à la cam p agn e 83,8% de c ro y a n ts et 80% d e p ra tiq u a n ts rég u lière m e n t ou n o n rég u lièrem en t, et d an s les v illes les in d ices c o rre sp o n d an ts é ta ien t: 75,Φ/ο et 69,6%. Les in d ices o b ten u s a lo rs o n t é té en p rin c ip e confirm és p a r les re c h e rc h e s e n tre p rise s u lté rie u re m e n t p a r le C e n tre des R ech erch es d e l'O p in io n P u b liq u e,28 ce qu i tém o ig n e d 'u n e c e rta in e sta b ilité d es a ttitu d e s e n v e rs la re lig io n en Pologne. O n a m êm e c o n sta té u n e c e rta in e au g m e n tatio n d es p ra tiq u e s relig ie u ses d an s le m ilieu

27 A. P a w e ł c z y ń s k a , P o sta w y lu d n o śc i w ie js k ie j w o b e c religii, R oczniki S ocjologii W si. S tu d ia i m a te ria ły , vol. V III — 1968, W ro c ła w 1970, p. 71— 93, tab . 2 et 3.

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rural, ce qu'on a expliqué par une augm entation de l'influence de l'Eglise sur la société.29 A insi par exem ple parmi la population adulte à la campagne, l'indice des pratiquants réguliers ou irréguliers, en 1965, était 86,1%, c'est-à-dire dans la période de 5 ans il y a eu une augm entation de 6,1%.30. En m êm e temps on a constaté dans les recherches du Centre des Recherches de l'O pinion Publique que c'est justem ent dans le m ilieu rural qu'a eu lieu une croissance de la laïcisation, qui trouve son expression dans la régularité suivante: plus grand est l'indice de la lecture d es livres, et de la participation aux valeurs culturelles répandues par les média, plus bas est le degré de l’observance des pratiques religieuses.31

On peut noter un phénom ène, révélé par les recherches du Centre des Recherches de l'Opinion Publique, qu'en dépit du grand nombre des croyants, on constate un pourcentage é le v é d e personnes qui rejettent certaines vérités et certains principes de la foi. Comme exem ple on peut indiquer ici le fait que parmi la population rurale adulte seulem ent 16,9% de personnes considèrent la contraception comme contraire à la m orale religieuse; 17,5% de personnes con si­ dèrent le divorce comme contraire aux préceptes de la religion et 13,9% de personnes désirent l'aide du prêtre dans les conflits fa­ miliaux. En présentant ces indices, A. P a w e ł c z y ń s k a affirme que l'état de la propagation des normes liées à la religion est plutôt indépendant de la foi religieuse.32

Les recherches du Centre d es Recherches de l'O pinion Publique, en dehors des informations relatives à l'intensité des attitudes re­ lig ieu ses dénotent certaines dépendances entre c e s attitudes et les caractéristiques sociales et dém ographiques des personnes inter­ rogées. A insi par exem ple on a constaté que les fem m es sont plus religieuses que le s hommes; la courbe d e l'intensité de la religion se constitue en dépendance d e l'âge (les plus religieux sont les

» Ibid., p. 75— 76.

30 Ibid., tab. 6; cf. A. Ś w i ę c i c k i , A k tu a ln e uw arunkowania relig ijn ośc i

w Polsce, dans: M a te ria ły z seminarium so cjolo gii religii, O łta rz e w (tex te d a c ty ­ lo g rap h ié) 1976. Ś w i ę c i c k i a q u a lifié ce sé m in a ire de: "Ier C o n g rès d es So­ cio lo g u es d e la R elig io n ", ce q u i e st u n ab u s, ca r la S ociologie re lig ie u se de l'U n i­ v e rs ité C a th o liq u e de L ublin n 'y a p as p a rtic ip é , e t m êm e a p ro te sté . Ce n 'é ta it donc p as u n e c o n fé re n c e n a tio n a le (cf. A . Ś w i ę c i c k i e t a u tre s, Situation de la

s ociolo gie d e s relig ions en Polo gne c om parée à celle d e s autres p a y s socialiste s d'Europe, d ans: S y m b o lis m e relig ieux séculie r et c lasses sociales. A c t e s 1 4ème Con­

féren ce Internationale de Socio logie d e s Religions. S tra sb o u rg 1977, L ille 1977, p.

423).

81 A. P a w e ł c z y ń s k a , Studia nad cz y t e ln i c tw e m , W a rs z a w a 1969, p. 56— 59.

82 A. P a w e ł c z y ń s k a , P o s t a w y ludności w i e j s k i e j w o b e c religii, op. cit., p. 92 ss.

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enfants, le s jeunes et les personnes âgées); l'intensité de la reli­ giosité diminue avec l e progrès de l'instruction; enfin l'intensité de la religiosité dépend de la catégorie professionnelle (les agriculteurs et le s ouvriers sont plus religieux que le s travailleurs intellectu els).33 A ce genre des recherches on peut aussi ajouter le s sondages faits par d'autres centres sociologiques. A insi par exem ple la chaire de sociologie d e l'U niversité d e V arsovie a réalisé à deux reprises (en 1958 et en 1961) des recherches sur les attitudes religieuses des étudiants de V arsovie.34 L’échantillon représentatif (800 personnes) a été établi par le tirage au sort systém atique d'après la liste. Il convient d e noter que les personnes enquêtées ont été différentes dans les deux cas et que le questionnaire a été le même. D'après les informations obtenues par le s sociologues on peut conclure qu'en 1961 a eu lieu une baisse dans la catégorie des croyants et des pratiquants, et, d'autre part, une augm entation dans la catégorie des croyants peu pratiquants et des indifférents.

D'intéressantes recherches sur les attitudes religieuses des uni­ versitaires ont été réalisées par l'Institut de Philosophie et de So­ cio lo g ie de l'A cadém ie P olonaise des S cien ces.35 1366 personnes (34,7% de réponses) appartenant à cette catégorie ont répondu à l'enquêe qui leur a été présentée. Les personnes constituaient un échantillon sélectionné, du m oins du point d e vu e de leur attitude envers la foi. L'auteur de ces recherches, I. N o w a k o w s k a , considère que le s enquêtes rassem blées sont représentatives du point de v u e du sexe, de l'âge et des spécialisations scientifiques. Elles ont permis de constater qu'il y avait en général 42% d’uni­ versitaires croyants, 12% d’attachés à la tradition religieuse et 46% d'autres. Ces recherches ont confirmé l ’hypothèse que les plus re­ ligieu x sont les agronom es et le s techniciens, un peu m oins religieux sont les m athém aticiens, les physiciens et les chim istes et les m oins religieux sont les représentants des scien ces humaines.

Les exem ples de recherches par sondages sur les attitudes re­ ligieu ses des grands ensem bles humains que nous venons d'exminer n'épuisent pas la liste des recherches de ce genre. N ou s songeons à des études sur de petites co llectiv ités humaines, entreprises surtout par deux centres: l'U niversité Catholique de Lublin et l'A cadém ie de T h éologie Catholique. Comme le s recherches faites à l'U niversité Catholique de Lublin avaient le plus souvent un caractère plus large, à cause d'un exam en plus com plexe du phénom ène de la re­ ligiosité, nous n'en parlerons pas ici, et nous allons examiner le

84 S tu d e n c i W a r s z a w y (raport z badań), sous la d ire c tio n de S. N o w ak , vol. I—II, W a rs z a w a 1965.

35 I. N o w a k o w s k a , S to s u n e k p r a c o w n ik ó w n a u k i do religii, E uhem er 10(1966) n ° 3—4, p. 133— 144.

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courant principal d'études réalisées à l'A cadém ie de T h éologie Catholique.

L’Institut de S ociologie de la Religion à l'A cadém ie de Théologie Catholique, dirigé par A. Ś w i ę c i c k i , entreprit des recherches sur la p sych o-so cio lo g ie de la religion, en la traitant — du m oins comme il sem ble — comme une disciplin e n ée d’une sim ple réunion de la p sych o lo gie et de la sociologie. Cet institut étudie surtout les idées religieuses reconnues com m e particulièrem ent importantes à cause de leur lien avec la v ie religieuse, telles que l'idée de Dieu, du Christ, de l'Eglise, de la prière etc.36 Ces recherches embrassent différentes catégories de gens fréquentant l'église. Les m éthodes du choix de l'échantillon n ’ont pas de grande importance dans cette sorte de recherches, à cause des an alyses plutôt qualitatives du phé­ nom ène religieux. Pour recueillir les matériaux, on se sert d'une

enquête com posée de plusieurs questions ouvertes. Les réponses qu'on obtient au m oyen de cette technique, on les soum et à une analyse détaillée, d'après laquelle on établit une „classification” des idées religieuses et on déterm ine des dépendances entre les „classes” des idées et les caractéristiques sociales et dém ogra­ phiques des réponses. A titre d'exem ple, nous pouvons ici prendre l'idée de Dieu, dont le contenu fut considéré dans 21 „classes", et celles-ci, à leur tour — en se fondant sur des contenus plus fon­ damentaux — dans 7 „ensembles". Les „ensem bles”, obtenus par certains procédés, sont considérés comme de n ou velles „classes".

Les études consacrées à l'attitude des personnes envers la re­ ligion et le s croyances religieuses ■— d'ailleurs entreprises de m oins en moins, sauf l'étude des idées religieuses — se caractérisent par une certaine étroitesse, non seulem ent en raison des „techniques pauvres", mais aussi en raison de l'objet. Ce dernier se lim ite à un seul, ou à quelques indices étroits de religiosité, et, en m êm e temps, on y remarque une tendance à tirer des conclusions sur l'ensem ble de la v ie religieu se de la population étudiée. En laissant de côté un exam en détaillé des recherches du Centre des Recherches de l’O pinion Publique,37 nous allons nous occuper des recherches de l'A cadém ie de T héologie Catholique. Les recherches poursuivies dans ce centre suscitent quelques réserves du point de v u e de la m éthode. On peut déjà m ettre en question l'instrument utilisé dans ces recherches, c’est-à-dire ,,l'enquête com posée de plusieurs

36 Cf. J. S i e m i ń s k a , W s p ó łc z e s n e badania so c jo lo g ic zn e i p sy c h o lo g ic zn e

d o ty c z ą c e p o ję c ia B oga, d a n s : B óg — D eka lo g — B ło g o sła w ie ń stw a — M o d litw a ,

sous la d ire c tio n d e A. Ś w i ę c i c k i , K ra k ó w 1977, p. 60— 75; A. Ś w i ę c i c k i ,

T rójca Ś w ięta , ibid., p 76—84; J. S ł o m i ń s k a , P ojęcia re lig ijn e w y b r a n y c h ś r o d o w isk w P olsce (tex te d a c ty lo g ra p h ié ).

87 Cf. W . P i w o w a r s k i , R o zw ó j k ie r u n k ó w , p ro b le m a ty k i i m e to d badań,

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LA SOCIOLOGIE' DE LA RELIGION EN POLOGNE 17

qu e stio n s o u v e rte s". C ar il est n o to ire q u e les p e rso n n e s n e ré ­ p o n d e n t p as v o lo n tie rs a u x q u e stio n s o u v ertes, et si elles d o n n e n t des rép o n ses, celles-ci so n t so u v e n t trè s g é n é ra le s et n on a d é q u a te s au c o n te n u d e la q u estio n . D 'un a u tre côté, la c a té g o risa tio n d es rép o n se s de ce g e n re sera to u jo u rs p ro b lé m a tiq u e e t — com m e cela se v o it d 'a p rè s les tra v a u x d é jà accom plis — p e u claire. O n n e v o it d 'a ille u rs pas p o u rq u o i les a u te u rs d e ces é tu d e s u tilise n t le te rm e d e „classe" du m om en t q u 'ils ré a lis e n t d ifféren tes ty p o lo g ies; or, com m e on le sait, cla ssifica tio n e t ty p o lo g ie sont d e u x choses diffé­ ren te s. O n é ta b lit au ssi sa n s g ra n d e p réc isio n des ty p e s d 'idées, p a r ex em p le du p o in t d e v u e de la d isjo n ctio n , ce qui condu it à son to u r à des in te rp ré ta tio n s d o u te u se s e t g ra tu ite s (on m an q u e d e n o tio n s claires, d e p o in ts d e référen ce, d 'h y p o th èses).

b) P r a t i q u e s r e l i g i e u s e s

De to u te s le s d im en sio n s fo n d am e n ta les d e relig io sité, ce sont les p ra tiq u e s re lig ie u se s qui on t fait le p lus so u v e n t l'o b je t d 'é tu d e s sociologiques. L e B r a s lui-m êm e s’e st exprim é à leu r su je t qu e ce sont „les sig n es les p lu s visib les, m esu rables, qui se laissen t saisir p a r la s ta tis tiq u e ” .38 Les p ra tiq u e s re lig ie u se s se ré p a rtis s e n t en p ra tiq u e s o b lig a to ires (rites d e p a ssa g e et p ra tiq u e s p ériod iques) et en p ra tiq u e s fac u lta tiv e s. T o u te s ces so rte s d e p ra tiq u e s é ta ie n t un o b jet fav o ri d es étud es, su rto u t de la p a rt des sociologu es liés à des c e n tre s e c clé sia stiq u e s en P ologne. Les re c h e rc h e s é ta ie n t ce n trée s sur les u n ité s te rrito ria le s (paroisse, diocèse) et sur c er­ ta in e s c a té g o rie s sociales. O n y u tilis a it d iv ers p ro céd és d e re c h e rc h e — enq u ête, in terv iew , ob serv atio n , calcu l de visu, c o n su lta tio n d o­ m inicale. G râce à l'u tilis a tio n d e n o m b reu ses te c h n iq u e s et m é­ thodes, les in fo rm atio n s su r le s p ra tiq u e s relig ie u ses q u 'o n o b ten a it p o ssé d a ie n t u n c a ra c tè re objectif.

Parm i les rech erch es, d o n t les ré s u lta ts é ta ie n t rare m e n t publiés, il fau t su rto u t sig n a le r d es é tu d e s sur la p ra tiq u e relig ie u se dan s d iffé re n ts d io cèses p o lo n ais. O n y c h e rc h a it à é tu d ie r n o n seulem ent l'é ta t d e la p ra tiq u e relig ieu se, m ais a u ssi ses co n d itio n n e m e n ts h isto riq u e s et co n tem p orains. Ces re c h e rc h e s o nt eu p o u r b u t de réa lise r la c a rte des p ra tiq u e s relig ie u ses et d e faire leu r ré p a rtitio n p a r régions, ce qui a u ra it p erm is à son to u r d 'e x a m in er les v a ria b le s plus „glo bales" d u n iv e a u d iv ersifié des p ra tiq u e s re lig ie u se s en Pologne. Ges re c h e rc h e s o n t é té m en ées p a r l'In s titu t d e Sociologie d e la R eligion d e l'U n iv ersité C ath o liq u e de. Lublin; cepend an t, p o u r d ifféren tes raiso n s, il n 'a p u les m en er ju sq u 'a u b ou t. J u s q u 'à p r é ­ sent, en d é p it d e s re c h e rc h e s assez éten d u es, on n 'a é tu d ié q u e

88 G. L e B r a s , E tu d es de so cio lo g ie re lig ie u se , vol. II, op. cit., p. 612. 2 2 -C o llectan ea T heo lo g ica

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18 WŁADYSŁAW PIW O W A RSK I

q u e lq u e s diocèses: ceu x d e G d a ń sk (E. M y c z к a et А. В e z - p a l k o ) , de G niezno (F. W e 1 c), d e K ato w ice (B. W o ź n i с a), d 'O p o le (H. K r z e s z ó w s ki ) , d e W arm ia (W. P i w o w a r s k i), de L ublin (S. W a c h o w s k i ) . En ou tre, l'é q u ip e d e l'A cad ém ie d e T h éolo g ie C a th o liq u e a é tu d ié le d io cè se d e C zęstochow a (A. Ś w i ę c i c k i et a u tre s).39 D ans ces diocèses, les rec h e rch e s sur les p ra tiq u e s re lig ie u se s ont é té ré a lis é e s au m o y en d ’un q u e stio n n a ire spécial, acco m p ag n é d 'u n e in stru c tio n d e stin é e au curé. L 'e n q u ê te é ta it d istrib u é e et re c u e illie p a r les cu ries e p isc o ­ pales. En prin cip e, les q u estio n s du q u e stio n n a ire n e c o n c ern a ie n t q u e ces p ra tiq u e s su r lesq u e lle s le curé p o u v a it a v o ir des infor­ m atio n s o b jectiv es, soit d ’a p rè s les liv re s p aro issiau x , soit p a r la v o ie du calcul des p rése n c e s à l'église. Parm i les p ra tiq u e s in d iq u ées p lu s h au t, les sociolo gu es é tu d ie n t le plus so u v e n t les in d ices des d o m in ica n tes et des p aschantes. D ans les d io cèces indiq uées, ces indices sont les su ivan ts:

d io cèse re c h e rc h e sd a te des d o m in ica n tes p a sc h a n te s

C zęsto ch o w a 1971 45,9 ____ G d ań sk 1962 51,3 56,7 G d ań sk 1968 48,3 66,6 G niezno 1962 63,8 84,4 K ato w ice 1963 82,4 — K ato w ice 1974 63,1 69,5 Lublin 1971 36,3 (42,8)* — O pole 1968 72,6 84,9 W a rm ia 1965 44,4 79,0

* 36,3% — d 'a p rè s le ca lc u l de l'I n s titu t P rin c ip a l des S tatistiq u es, 42,8 d 'a p rè s le ca lc u l des curés.

Il co n v ie n t d e sig n aler le fait q u e d an s les d io cèses le nom bre des p a sch a n tes est plus é le v é q u e celui d es dom in ica ntes, et que c e tte d ifféren ce est p lu s g ran d e dans les d io cèses „urbain s" q u e d a n s les d io cèses „ru ra u x ". O n c o n sta te au ssi u n e b a isse des d o ­ m inican tes, ce qui se laisse v o ir d a n s le s d io cèses d e G dań sk et d e K atow ice. La d iffé re n c e d an s le nom b re des pasch an tes du d io cèse de G dańsk a p u ré s u lte r d e l'u tilisa tio n des différents c ritè re s p ar le s d e u x au teu rs.

89 A. Ś w i ę c i c k i e t a u tre s, S ta ty s ty k a p r a k ty k i k a te c h iza c ji w d ie c e zji

c z ę s to c h o w s k ie j 1971 i 1972, C z ęsto ch o w sk ie S tu d ia T eologiczne, vol. Ii, 1974,

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LA SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN POLOGNE 19

L 'étu d e d es p ra tiq u e s relig ie u ses dan s le s p aro isses é ta it réa lisé e le p lu s so u v e n t d 'a p rè s la m é th o d e d ite d e la co n su lta tio n dom ini­ cale. Elle c o n siste à d istrib u e r u n d im an ch e d e l'a n n é e à to u s les p a rtic ip a n ts à la m esse u n q u e stio n n a ire, au q u e l ils rép o n d en t, le plus so u v e n t p e n d a n t la m esse, en y faisa n t des d é c h iru re s au x en d ro its indiqués. Les p a rtic ip a n ts re n d e n t l'e n q u ê te rem p lie à la so rtie de l'ég lise. Le q u e stio n n a ire ren ferm e des q u e stio n s re la tiv e s au x p ra tiq u e s relig ie u ses fo n d am e n ta les et a u x c a ra c té ristiq u e s d é ­ m o g rap h iq u es et so ciales d es p erso n n es. C es re c h e rc h e s sont ré ­ a lisé es p a r l'In s titu t de S ocio log ie de la R eligion d e l'U n iv ersité C a th o liq u e de Lublin. J u s q u 'à p résen t, on y a d é jà é tu d ié p lu sie u rs d izain es d e p a ro isse s u rb ain e s et ru ra le s.40 Elles o nt perm is d e d é ­ term in e r n o n seu lem en t l'in te n sité des p ra tiq u e s religieu ses, m ais aussi la stru c tu re sociale et d ém o g rap h iq u e des p ratiq u an ts. E ntre au tres, u n e ré p é titio n de ce g e n re de re c h e rc h e s dans les m êm es p a ro isse s a perm is de c o n sta te r que d a n s les m ilieu x u rb ain s et ru ra u x se c o n stitu e u n ,,n o y a u " d e p a ro issie n s p ra tiq u a n t ré g u liè ­ rem ent: ce so n t eu x qui c o n s titu e n t la m a jo rité des fid èles p ré se n ts à l'église. O n c o n sta te en m êm e tem p s la d isp a ritio n d e la p ratiq u e de la p articip a tio n à la m esse d o m in icale parm i les p e rso n n e s n e p ra tiq u a n t pas rég u lièrem en t.

En d eh o rs des co m m u n autés te rrito ria le s, on a au ssi étu d ié l'é ta t des p ra tiq u e s relig ie u ses p arm i des p e rso n n e s a p p a rte n a n t a u x diffé­ re n te s c a té g o rie s sociales, p a r exem p le les en fa n ts des éco les p ri­ m aires, la je u n e sse des éco les seco n d aires, les in stitu te u rs etc.41 A titre d'exem ple, on p e u t in d iq u e r ici l'é tu d e c o n c ern a n t la p a rti­ cip atio n a u x p ra tiq u e s re lig ie u se s des in stitu te u rs de Łódź.42 Les é tu d e s ont é té ; faites en 1961. Elles o n t co n cern é 504 in stitu te u rs des éco les prim aires, ce qui c o n stitu e 90% de ce g roup e de gens d an s le q u a rtie r d e Łódź-Polesie. Ces re c h e rc h e s ont p erm is de c o n sta ter qu e 60,3% d 'in stitu te u rs p a rtic ip a ie n t au x p ra tiq u e s r e ­ lig ieu ses (63,2% d e fem m es et 45,8% d'hom m es). A ussi b ien les re c h e rc h e s p ré se n té e s q u e les a u tre s ont eu p o u r o b jectif non seulem en t d ’é ta b lir les in d ices des p ra tiq u e s relig ieu ses, m ais aussi d e c o n sta ter la d é p e n d an c e e n tre celles-ci et c e rtain e s c a ra c té ­ ristiq u e s so ciales et d ém o g rap h iq u es. C es d e rn iè re s ont é té form u­ lée s de la m êm e m an iè re q u e d an s l’a n a ly s e d e la foi relig ieuse. Il c o n v ie n t au ssi d e n o te r le s rec h e rch e s d e A. P a w e ł c z y ń s k a ,

•40 Les in fo rm atio n s c o n c e rn a n t ces re c h e rc h e s e t titr e s des é tu d e s se tr o u v e n t d an s B iu le ty n so cjo lo g ii religii, p u b lié ré g u liè re m e n t à p a rtir de 1974 d an s la re v u e trim e strie lle „ C o lle c ta n e a T h eo lo g ica".

41 J. M a j k a , J a k i je s t k a to lic y z m polski? Z n ak 18 (1966) p. 272— 293. 42 A. W ę d i y с h o w i с z, P r z y c z y n e k do badań u d zia łu n a u c z y c ie li łó d z k ic h w p r a k ty k a c h re lig ijn y c h , E uhem er 5(1961) n ° 6, p. 49— 53.

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qui a d é m o n tré e n tre a u tre s q u e la p a rtic ip a tio n au x p ra tiq u é s r e ­ lig ieu se s d ép en d du m ilieu local. C e tte d é p e n d a n c e p e u t ê tr e fo r­ m u lé e ainsi: p lu s e st „ o u v e rt” un m ilieu local, plus je u n e e st la c a ­ té g o rie des gens chez qui se m an ifeste u n e „p rem ière" b a is s e des p ra tiq u e s relig ie u ses.43

Il co n v ie n t d e c o n sid é rer à son to u r le g e n re p a rtic u lie r d e p ra tiq u e re lig ie u se su ré ro g a to ire q u 'e s t le p èlerin ag e. D ans ce d o ­ m aine, n o u s a v o n s ju sq u 'ic i le s tra v a u x socio lo giq u es d'E. G i u - p a k , W. W i t k o w s k i , A. K r y n i c k i , M. F a l k et d e R. J u s i a k .44 C onsidérons, à titr e d 'ex em p le, le s p è le rin a g e s à C zęstochow a. C i u p a k s 'e s t in té re ssé a u p è le rin a g e a n n u e l d e V a rso v ie à C zęstochow a. Il s 'e st a p p u y é su r l'o b se rv a tio n p a rtic i­ p a n te , accom p lie p a r d e u x é tu d ia n te s p a rtic ip a n t a u p è le rin a g e en 1962. Les m a té ria u x rassem b lés se rv ire n t d e b a s e p o u r ex am in er le s a sp e c ts sociau x et c u ltu rels d u p èlerin ag e, la s tru c tu re so ciale d e s p a rticip a n ts, le u rs m o tiv atio n s et la fo rm atio n d u lie n social e n tre les p èlerin s. C i u p a k c h e rc h a it su rto u t à c o n n a ître d 'u n e faç o n g é n é ra le l'a s p e c t so cial d u p è le rin a g e . K r y n i c k i a fait u n ex am en sem b lab le du p è le rin a g e d e V a rso v ie à C zęstochow a, m ais au m o y en d 'u n e e n q u ê te d istrib u é e à la je u n e sse (au to ta l 142, ce qui c o n stitu a it 35,5% d 'e n q u ê te s d istrib u ées). P lus im p o rta n tes so n t d 'a u tre s é tu d e s d e cet a u te u r re la tiv e s a u x p è le rin a g e s à C zę­ stochow a. A cô té d e s m a té ria u x d 'a rc h iv e s, K r y n i c k i a tiré ses in form ation s d es re c h e rc h e s q u 'il a réa lisé e s sur les p è le rin s d u ra n t l'a n n é e 1970. Elles o n t co n cern é les p e rso n n e s a rriv é e s à C zęsto ­ chow a au ssi b ie n c o lle ctiv em e n t q u 'in d iv id u e llem e n t. A u to tal, on a ex am in é à l'a id e d e la „g ra n d e ” e n q u ê te (73 q uestions) 560 p e r­ sonnes, et à l'a id e d e la „ p e tite " e n q u ê te (9 questio ns) 1000 p e r­ sonnes, et on a in te rro g é d a n s u n in te rv ie w 54 chefs d e g ro u p es d e pèlerin s. L 'a u teu r a a u ssi u tilisé u n e o b se rv a tio n p ro lo n g é e e t d i­ re c te d es p è le rin s à C zęstochow a. En co nclu sio n d e ces étu d es, on a p u c o n sta te r e n tre a u tre s q u e le p è le rin a g e ap p ro fo n d it d a n s u n e g ran d e m e su re la c o n scien ce relig ie u se et n a tio n a le des p èlerin s. La p ié té d es p è le rin s e st su rto u t stim u lé e par: la cérém o n ie d u

48 A. P a w e ł c z y ń s k a , W p o w ia to w y m m ieście, W a rs z a w a 1964, p. 52— 53. 44 E. C i u p a k , S o c jo lo g ia c u d u i p ie lg r z y m e k , E u h em er 8(1964) n ° 1, p. 41— 47, n ° 2, p. 55— 64; n ° 3, p. 41—52; n ° 6, p. 41—5,3; 9(1965) a ° 1, p. 65— 77; W . W i t ­ k o w s k i , R ola s a n k tu a riu m m a r y jn e g o w T u c h o w ie , S tu d iu m so c jo lo g ic zn e , Lu­ b lin 1965 (te x te dact.); A. K r y n i c k i , U c ze stn ic tw o m ło d z ie ż y w p ie lg rzy m c e

w a r s z a w s k ie j. S tu d iu m s o c jo lo g ic zn e na p o d sta w ie b a d a ń a n k ie to w y c h z 1968 r.,

L ublin 1970 (tex te dact.) i d e m , R ola p ie lg r z y m k i w ż y c iu re lig ijn y m k a to lik ó w .

S tu d iu m so c jo lo g ic zn e na p r z y k ła d z ie J a s n e j G óry, Lublin 1972 (te x te d act.); M.

F a l k , „ W a r m iń sk ie ło s ie r y " ja k o p rz e ja w ż y w o tn o ś c i re lig ijn e j na p r z y k ła d z ie

p a ra iii S ęta l, Lublin 1971 (tex te d act.); R. J u s i a k , P o sta w y re lig ijn e m ło d z ie ż y a c zę s to tliw o ść u c ze s tn ic tw a w p ie lg rzy m c e , L ublin 1977 (tex te dact.).

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LA SOCIOLOGIE DE LA RELIGION EN POLOGNE 21

dé v o ile m e n t d e l'im a g e d e la V ie rg e (67%), la p riè re p e rso n n e lle (53,8%), la p a rtic ip a tio n à la m esse (45%) et la confession (27,2%).

En d é p it d es ré s u lta ts obtenus, les re c h e rc h e s su r les p ra tiq u e s relig ie u ses q u e n o u s v e n o n s d ’e x am in er on t un c a ra c tè re lim ité. Com m e n o u s l'a v o n s d é jà n o té, on y tie n t su rto u t com pte des a sp ec ts q u a n tita tifs et on y p rê te m oins a tte n tio n à l'in te n s ité et a u x m otifs d e la p a rticip a tio n . En n é g lig e a n t cet aspect, on n e p e u t p a s d o n n e r u n e ré p o n se à la q u e stio n si elles sont l'ex p re ssio n d ’un e n g ag em en t p e rso n n e l des p a rtic ip a n ts ou un ré s u lta t de l ’actio n des m écan ism es du m ilieu. D ans ce seco nd cas, m êm e u n e p a r­ tic ip a tio n m assiv e à u n e p ra tiq u e n e tém o ig n e p as d 'u n en g ag em en t re lig ie u x d es cath o liq u es. A in si p a r exem ple, L e B r a s a co n sta té que plus e n ra c in é e s so n t les p ra tiq u e s d an s un m ilieu, m oins e n ra ­ cin ées elles sont d a n s l'in d iv id u .45 Les é tu d e s sur le s m otifs des p ra tiq u e s relig ie u ses so n t e n c o re p e u d é v e lo p p é e s.46 O n leu r con­ sa c re des q u e stio n s d a n s les e n q u ê te s et les in terv iew s, m ais ces q u e stio n s sont in su ffisan tes p o u r faire u n e a n a ly s e co m p lète des m écan ism es d e la p ra tiq u e relig ieu se.

c) M o r a l e r e l i g i e u s e

Par „m o rale relig ieu se" on com p ren d ,,la v ita lité d e la m orale" d es cath o liq ues, c'e st-à-d ire le d eg ré d an s leq u e l ils ré a lis e n t dan s le u r vie l'id é a l de la m o ra le cath o liq u e. La m o ra le ain si c o n çu e c o n stitu e un élé m en t d e la relig io sité . Ici, n o u s p o u v o n s situ er les tra v a u x réa lisé s p a r le C e n tre d e s R ech erch es d e l'O p in io n Publique, b ien q u e leu r po in t d e v u e soit u n p e u d ifférent. Parm i ceux-ci il co n v ie n t d e sig n aler les re c h e rc h e s p a r so n d ag es re la tiv e s aux a tti­ tu d e s e t au x v a le u rs m o ra les des d iffé re n te s c a té g o rie s d e p erso n n es, et à l'a ttitu d e d e la so ciété e n v e rs les p ro b lèm es d e la cro issan ce d ém o g raph iq u e, des divorces, d e la p ro p rié té sociale, d e la v ie s e ­ x u e lle .47 A titre d 'ex em p le co n sid éro n s ici les re c h e rc h e s d e H. M a ­ l e w s k a . En s 'a p p u y a n t sur ses p ro p re s re c h e rc h e s (861 in te rv ie w s a v e c des fem m es p a tie n te s d es clin iq u es g y n éco lo g iq u es et des c e n tre s m éd icau x ,,K") et su r d es re c h e rc h e s p a r e n q u ê te du C e n tre des R ech erch es d e l'O p in io n P u b liq u e (2000 p e rso n n e s ^— éc h an tillo n

45 G. Le Bras, É tu d es de so cio lo g ie re lig ie u se , op. cit., p. 561.

4^ Cf. J. M a r i a ń s k i , M o ty w y w ia r y w ś w ie tle badań so c jo io g ic zn y c h , C o lle c ta n e a T h eo lo g ica 45(1975) f. Ill, p. 137— 150.

4,7 Cf. A. P o d g ó r e c k i e t a u tre s, P o g lą d y sp o łe c ze ń stw a p o ls k ie g o na m o ­

ralność i praw o, W a rs z a w a . 1971; A . P o d g ó r e c k i — A. K o j d e r , E w olucja św ia d o m o śc i p ra w n e j i p o sta w m o ra ln y c h sp o łe c ze ń stw a p o lsk ie g o , W a rsz a w a

1972; J. G ó r e c k i — A. P o d g ó r e c k i , R o z w o d y w o p in ii p u b lic zn e j, W a r­ szaw a 1964; J. M a l a n o w s k i , S to s u n e k sp o łe c ze ń stw a do p ro b le m ó w p r z y ro stu

n a tu ra ln eg o , W a rs z a w a 1959; H. M a l e w s k a , K u ltu ro w e i p s y c h o s p o łe c z n e d e ­ te r m in a n ty ż y c ia se k su a ln e g o , W a rs z a w a 1967.

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à l'é c h e lle du p a y s entier), e lle é tu d ie la d é p e n d a n c e e n tre les id ées et la v ie sex u elle d es p e rso n n e s et leu rs d é te rm in a n ts c u ltu re ls et p sy ch o -so ciau x . E n tre a u tre s elle a d é m o n tré à p lu sie u rs re p rise s d a n s son é tu d e q u e le d e g ré d e re lig io sité des e n q u ê té s c o n s titu e un fa c te u r im p o rta n t d a n s la fo rm atio n d es a ttitu d e s e n v e rs la v ie sex uelle. Il e x iste u n e d é p e n d a n c e e n tre le rig o rism e relig ie u x et l'a b se n c e d e sa tisfa c tio n se x u elle dan s les p rem ière s exp érien ces, ce qui e x e rc e à son to u r u n e in flu en ce sur les p ra tiq u e s u lté rie u re s d e la v ie se x u elle et sur la sa tisfa c tio n qui y est liée. C e tte d é ­ p e n d a n c e s'e x p liq u e p a r le conflit des m otifs, c'e st-à-d ire on c o n sta te q u e la v é rita b le c a u se d e l'a b s e n c e d e la sa tisfa c tio n d a n s les p re ­ m ières e x p é rien c e s se x u elles n e se tro u v e p a s d an s la relig io sité, m ais d a n s le conflit e n tre les d é sirs sex u els e t la c ra in te d e tra n s ­ g resse r les n o rm es d e la m o ra le c a th o liq u e ré g la n t la v ie sexuelle. C e rta in es é tu d e s sur la m o ra le o nt é té au ssi ré a lisé e s d a n s d 'a u tre s c e n tre s sociologiques, e n tre a u tre s à l'U n iv ersité C ath o liq u e d e L ublin et à l'A c a d ém ie d e T h éo lo g ie C ath o liq u e. D ans le prem ier d e ces c e n tre s on a réa lisé des re c h e rc h e s sur les. a ttitu d e s de c a ­ tég o ries d iv erse s d e p e rso n n e s e n v e rs le tra v a il et la p ro p rié té so ­ ciale, et su r la m o rale d e c e rtain e s pro fessio n s.48 Sont su rto u t in té ­ re ssa n te s ces d e rn iè re s rec h e rch e s, qui e x am in en t u n e p ro b lé m atiq u e m o ra le p a rtic u liè re à c h a q u e profession , la h ié ra rc h ie des valeu rs, les n o rm es et le s m o d èles des c o m p o rtem en ts m oraux. Com m e in stru m e n t des re c h e rc h e s on y a a d o p té la m éth o d e d e l'e n q u ê te et d e l'in te rv iew , ren fe rm a n t d es e n sem b les d e q u e stio n s re la tiv e s à c e tte pro b lém atiq u e. L 'é tu d e d e la m o rale p ro fe ssio n n e lle n ’est pas facile, et c 'e st pou rq u o i on é tu d ie a v a n t to u t les p ro fessio n s plus im p ortantes, com m e celles d 'in g én ie u r, d e m édecin, d 'u n iv e rsita ire , d 'e c c lé sia stiq u e etc. D ans le seco n d d e ces cen tres, on é tu d ie la c o n scien ce m orale, les pro b lèm es du tra v a il p ro fessio nn el, l'a lc o ­ olism e,49 Les re c h e rc h e s ré a lisé e s à l'A c a d ém ie d e T h éo log ie C a ­ th o liq u e son t c o n sac ré es le p lu s so u v e n t au x d iv ers g ro u p es de p e rso n n e s lié e s à l'E glise p ar les p ra tiq u e s relig ieu ses. A insi par ex em ple T. W o ł o s z y n a ex am in é à l'a id e d e l'en q u ê te, en 1970, 240 p erso n n e s d 'e n tre les p a rtic ip a n ts à l'in stru c tio n relig ie u se à V arso v ie, et, en 1972/73, 320 p e rso n n e s d 'e n tre les p a rtic ip a n ts

48 Cf. p a r e x e m p le J. Ś l ą z a k , M o d e l „dobrego r o b o tn ik a ” w o p in ii w y b r a ­

n y c h k a te g o r ii p ra c o w n ik ó w p r z e m y s ło w y c h , L ublin 1977 (tex te d a c ty lo g ra p h ié );

J. K r ó l , S to s u n e k p ra c o w n ik ó w za k ła d u p ra c y do w ła sn o śc i s p o łe c zn e j, Lublin 1977 (tex te d act.); M. G o ź d z i a l s k a , P ro b lem y e ty c z n e za w o d u leka rza , Lub­ lin 1976 (te x te dact.).

,4e Cf. p a r ex em p le T. W o ł o s z y n , Z badań n ad św ia d o m o ścią m oralną, W a rs z a w a 1976 (tex te dact.); S. S t r a d o m s k i , P ro b lem y p ra c y z a w o d o w e j sta ­

w ia n e p rz e z pracę. W a rs z a w a 1976 (tex te dact.); S. O 1 e j a r z, A lk o h o liz m na w s i n a .p r z y k ła d z ie d w ó c h w si p o w , k o n iń s k ie g o , W a rs z a w a 1.972 (tex te d act.). . . .

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