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Langage et Méthode dans la philosophie classique de l'être

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Edmund Morawiec

Langage et Méthode dans la

philosophie classique de l’être

Collectanea Theologica 49/Fasciculus specialis, 215-224

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C o lle c ta n e a T h eo lo g ica 49 (1979) fasc. sp e c ia lis

EDMUND M O R A W IEC , CSsR, W A R SZ A W A

LANGAGE ET MÉTHODE DANS LA PHILOSOPHIE CLASSIQUE DE L'ÊTRE

Il n 'y a qu'assez peu d'études qui jusqu'ici ont été consacrées au langage et à la m éthode de la philosophie classique d e l'être. N ous n ’allons pas les énumérer, mais nous n e serons sans d oute p as loin de la v érité en affirmant que les principales opinions que nous ex­ primons ici sur cette question s'inspirent avant to u t des positions prises en ce dom aine par le Professeur S. K a m i ń s k i 1. N otre en­ treprise pour étudier pareil thèm e s'est aussi tro uv ée directem ent m otivée par un article du même auteur: Uwagi o ję z y k u teorii b ytu (Remarques sur le langage de la théorie de l'être)*. Dans cet article, S. K a m i ń s k i adm et le caractère autonom e et réel d e la problé­ m atique classique de la philosophie de l'ê tre ainsi que l'irréductibi­ lité essentielle de ses modes de solution à une au tre m éthode que celle d e l'an alyse sém antique. Il y essaie dès lors, en s'ap pu yan t sur ce tte dernière méthode, non seulem ent com prise comme m éthode im portante, m ais comme la seule possible dans la p ratique de la phi­ losophie d e l’être, de m ettre en évidence le caractère du langage et, jusqu'à un certain degré, de la m éthode philosophique de la théorie d e l'être. La caractéristique présentée dans cet article n e renferm e évidem m ent pas toutes les dim ensions naturelles, ce que reconnaît d 'ailleurs l'au teu r lui-même, qui ne décrit pas non plus la langue dans toutes ses m odifications et variantes, m ais seulem ent dans ce qui lui paraît être typique dans cette théorie. En m êm e tem ps qu'il

--- è :

1 N ous so n g eo n s à d e s tr a v a u x te l que: L ogika w sp ó łczesn a a filo zo iia (Lo­

g iq u e c o n te m p o ra in e e t p h ilo so p h ie), R oczniki F ilo zo ficzn e 9 (1961) c a h ie r 1, p. 49— 84; O za sto so w a n ia ch lo g ik i w sp ó łc z e s n e j do m e ta iiz y k i k la s y c z n e j (A propos

d e s a p p lic a tio n s d e la lo g iq u e c o n te m p o ra in e à la m é ta p h y siq u e c la ssiq u e ), in: S. K a m i ń s k i et M. A, K r ą p i e c , Z te o rii i m e to d o lo g ii m e ta iiz y k i (De la

th é o r ie e t de la m é th o d o lo g ie d e la m é ta p h y siq u e ), L ublin 1962, p. 273— 294; Co d a je sto so w a n ie lo g ik i form aln ej do m e ta iiz y k i k la s y c zn e j? (Q u 'a p p o rte l'a p ­

p lic a tio n d e la lo g iq u e fo rm elle à la m é ta p h y siq u e classiq u e?), R oczniki F ilo ­ zoficzne 12 (1964) c a h ie r 1, p. 107— 112; A k s jo m a ty z o w a ln o ść k la s y c z n e j m eta fi­

z y k i o g ó ln ej (A xiom atisa b ilité d e la m é ta p h y siq u e g é n é ra le classiq u e), S tu d ia

P h ilo so p h ia e C h ris tia n a e 1 (1965) n ° 2, p. 103— 116; O fo rm a liza cji teo rii tom i-

s ty c z n e j ruchu (Sur la fo rm alisatio n de la th é o rie du m o u v em en t th o m iste), in:

S p ra w o z d a n ia z c zy n n o ści w y d a w n ic z e j i p o sie d z e ń n a u k o w y c h KUL, 1967, n ° 15, p. 49—52.

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adm et une caractéristique ainsi bien délim itée, l'au teu r choisit un angle de vue qui lui perm ette de com parer la langue d e la philo­ sophie de l'ê tre avec la langue d'une théorie typique de la nature, à savoir la physique, laquelle est généralem ent regardée comme étan t la science la plus fondam entale et la plus générale sur la ré a ­ lité, et dont l'appareil conceptuel possède la théorie la m ieux élabo­ rée. Les problèm es discutés dans le cadre du langage de la théorie physique constitueront, de l'avis de S. K a m i ń s k i , l'occasion d'exam iner com ment ces questions se présentent relativem ent au langage philosophique. C 'est un problèm e un peu différent que j'ai, q uant à moi, soulevé dans l'article intitulé: Langage et m éthode dans la philosophie de l'être. A dm ettant comme S. K a m i ń s k i , l'autono­ m ie et la réalité de la problém atique classique d e la philosophie de l'être, dans le présen t article, je voudrais effectuer une certaine coüfrontation du langage et d e la m éthode de la philosophie classi­ que avec la langue et la m éthode qui ont qualité d 'idéaux et de m odèles sûrs pour to u te science sur la réalité comme telle, c'est-à-di­ re avec la langue et la m éthode em ployées d ans les théories form a­ lisées. Il n e s'agira donc pas ici de délim iter l'étend u e d e l'applica­ tion de la logique contem poraine à la philosophie d e l'être. Ces pro­ blèmes ont été, dans une large mesure, débattus récem m ent dans la litté ratu re m éthodologico-philosophique polonaise3. Il s'agira plu­ tô t d 'en trep ren dre un trav ail qui perm ette à son tour d'exam iner comment se présentent les questions d e langage et d e m éthode de la philosophie classique d e l'ê tre en les référant aux questions d e langage èt de m éthode dans les théories formelles. Le thèm e ainsi formulé et donc le problèm e exprim é en lui pourrait être traité de deux façons différentes: ou bien d 'u n e façon descriptive, ou bien d ’u ne façon norm ative. En songeant à constituer un com pte-rendu descriptif du langage et de la m éthode en usage dans la philosophie classique, nous n e pourrions sans doute, au prix d 'u n gros effort, obtenir qu'un résu ltat assez m ince et qu'un tab leau plutôt découra­ geant. C 'est qu'en effet, sans cesse, la „tour d e Babel" des langages et la m ultiplicité des argum ents non codifiés et de caractère le plus souvent persuasif, sem blent prédom iner dafts la m anière d'écrire des philosophes de l'Ecole dont nous discutons ici. Nous aborderons donc no tre thèm e d 'étu d e sur le mode normatif: nous allons traiter du langage et d e la m éthode d e la philosophie classique comme s'ils étaien t une sorte de monolithe, non pas, cependant, tel qu'il est, m ais tel qu'il faudrait qu'il soit en égard à son objet et à ses desseins. Par cette approche, nous espérons obtenir un certain m odèle avec

s C e tte q u e stio n a é té d é b a ttu e dans les a n n é e s tr e n te e t l'e s t à n o u v e a u p o u r le m om ent. Cf. à ce p ro p o s le s p ris e s d e p o sitio n de S. K a m i ń s k i e t l'a r tic le d e F. D r e w n o w s k i , S to s o w a n ie lo g ik i s y m b o lic z n e j w filo z o fii (A pplication d e la lo g iq u e sy m b o liq u e à la p h ilo so p h ie), S tu d ia P h ilo so p h ia e C h ris tia n a e 1 (1965) η ° 2, p. 53—67.

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toutes ses lim itations naturelles et to u tes ses spécificités. Et ce mo­ d èle qui est moins connu, nous voulons le former sur un au tre mo­ dèle, bien connu quant à lui, tel que celui du langage formalisé et d e la m éthode des théories formelles. C e travail d e form ation et ce trav ail de comparaison, et, plus souvent encore, d'opposition, nous révélera, à coup sûr, à quels moments, et pour quelles raisons, un m odèle philosophique n e peut pas ê tre un m odèle m athém atique.

h Du langage de la philosophie classique de l’être

a. L e p r o b l è m e d e l a h i é r a r c h i e d e s l a n g a g e s La m étalogique pose un p o stulat catégorique de la distinctiori co nstante des degrés du langage. Car le langage universel, dans le­ quel les signes des différents degrés sont utilisés sans aucune restric­ tion, est — comme l'a dém ontré Alfred T a r s к i4 — un langage antinom ial et m ène à la contradiction to u te th éo rie où il n 'y pas d e frontières précises entre les énoncés du langage prim aire („lan­ gage — objet" chez R u s s e l ) et du m étalangage. En connexion de ce postulat, les langages formalisés d es théories form elles respectent soigneusem ent la h ié ra rch ie des langages. Dans la pratique cepen­ d an t souvent le m athém aticien ne se soucie pas de la répartition p ré­ cise des degrés d u langage dans ses formules et cela uniquem ent p arce que comme il le croit — il sera, toujours en m esure d'effectuer cette répartition. De la même façon pourrait aussi procéder un ph i­ losophe qui à chaque mom ent de ses réflexions saurait déterm iner le degré du langage de ses propositions. Si p o urtant la litté ratu re phi­ losophique n e m anque pas d'exem ples de la confusion des degrés du langage, il est facile de com prendre que l'erreur est d u e non pas à la nature du langage philosophique m ais plutôt à l'auteu r qui la com­ met.

b. L a s y n t a x e d u l a n g a g e

d e l a p h i l o s o p h i e c l a s s i q u e d e l ' ê t r e

P arlant du langage de la philosophie je pense uniquem ent à son langage — objet. Le langage — objet est désigné quant à sa syntaxe par le vocabulaire des mots simples de ce langage et par l'ensem ble des règles reconnues de la formation des expressions com posites de ce langage. La „definite" m orphologique du langage dépend étroi­ tem ent de la definite aussi bien de ce vocabulaire que de ces règles. Les langages form alisés sont, quant à cette definite, un idéal inacces­ sible pour les langages naturels. Le vocabulaire du langage forma­ lisé comme les régies de la syntaxe sont établis avec précision. Les

4 Cf. A. T a r s k i , P o jęcie p r a w d y w ję z y k a c h n a u k d e d u k c y jn y c h (Le co n ­ cep t de v é rité d an s les la n g a g e s des sc ie n c e s d é d u c tiv e s), W a rs z a w a 1933.

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ensem bles d e tous les noms et de toutes les propositions sont énu- m érables, c'est-à-dire connus effectivem ent5. Tandis que d e cette ènum érabilité, definite et effectivité m anquent aux langages n a ­ turels dans lesquels le vocabulaire et les règles8 changent et n e sont définis que partiellem ent. D éjà la seule classification des term es d ’un langage natu rel selon leur catégorie syntactique: noms, propo­ sitions, foncteurs et opérateurs n 'est pas aussi aisée à faire que dans les langages formalisés et souvent même impossible à effectuer sans se rapporter au contexte et au sens des term es qualifiés. Des mots d u langage natu rel de la philosophie classique de l'être comme par exemple: ,,forme", „m atière", „essence", „existence", „substance”, „accident", peuvent, selon leur emploi dans les différentes proposi­ tions, de par une d e leurs significations, ê tre des noms, d e par une autre encore — foncteurs des constitutions des termes, et de par une au tre encore — prédicats. Les langages formalisés procèdent en plus à une qualification des term es selon leurs types et rangs, par égard au principe de la pureté des types logiques qui doit préserver la théorie form ulée dans ce langage des antinom ies logiques et donc des contradictions. V oulant faire u ne qualification analogique des énoncés de la philosophie classique de l'être nous nous plaçons de­ v an t le problèm e qui, jusq u’ici, n 'é ta it pas encore étudié: de quel ty pe et rang sont par exem ple des m ots comme: „l'être", „forme"7, „m atière", „essence", „existence", „substance", „accident”, „Puis­ sance", „acte", „vérité", „unité", „beauté", „cause", „raison" etc. Il y a des signes d e polisém antism e ty p iq u e des concepts m étaphysi­ ques, si par exem ple le mot „l’être" peut se rapporter aussi bien à la substance qu'à l'accident ou à la relation (ordo unius ad aliud), mais nous ne savons non plus par exem ple dans quel rang d'objets nous devons prendre les accidents et les relations. Lorsqu'on parle du v o ­ cabulaire de la philosophie classique de l'être il faut aborder le pro­ blème, peu t-être le plus im portant: y a-t-il une dém arcation précise entre les mots propres à cette philosophie et les mots du langage

5 D ans le cas d 'u n la n g a g e d o n t le s en sem b les de n o m s e t p ro p o sitio n s so n t é n u m é ra b le s , les en sem b les q u 'o n y re lè v e so n t te lle m e n t b ien défin is q u e, san s risq u e r de co m m ettre d ’e rre u r, l'o n e st en m e su re de d é c id e r, à p ro p o s d e to u t é n o n c é ou s é rie d 'é n o n c é s si c e t é n o n c é o u c e tte s é rie d 'é n o n c é s a p p a rtie n t à l'u n des e n sem b les de ce la n g a g e e t, d ans le cas affirm atif, a u q u e l de ces en sem b les c e t é n o n c é o u sé rie d 'é n o n c é s a p p a rtie n t.

4 C o n tra ire m e n t a u x rè g le s lo g iq u e s de la s y n ta x e du la n g a g e fo rm alisé, les rè g le s s y n ta x iq u e s du la n g a g e n a tu r e l — rè g le s d 'o rd re p u re m e n t g ra m m a tic a l — so n t n o m b re u se s à n 'ê tr e d é fin ie s q u 'à m o itié e t à se m o n tre r v a ria b le s . E lles e x ig e n t, o u tre l'a p p lic a tio n d e c ritè re s m o rp h o lo g iq u es, l ’a p p lic a tio n de p rin c ip e s p eu ferm es d ’o rd re sé m a n tiq u e .

7 J. M. B o c h e ń s k i , A n a lisi logica di un te s to di s. Tom m aso d'A qu in o (1, 75,6), in.- N o v e Iezioni di lo g ica sim bolica, R om a 1938, p. 147— 155, lo rs q u ’il

fo rm alise la p re u v e a v a n c é e p a r T h o m a s c o n c e rn a n t l'im m o rta lité d e l'â m e h u ­ m ain e, a ttrib u e m êm e a u x c o n cep ts m é ta p h y siq u e s te ls qu e „ e x is te n c e " ou „for­ m e" u n ty p e lo g iq u e d 'in d iv id u .

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courant. Dans les théories formalisées des disciplines formelles, à côté des notations propres, on trou v e égalem ent des énoncés en langage prim aire (plus ou moins vulgaire), mais le rôle d e ce langage y est précisém ent défini: ce langage appartient à la m étathéorie. Dans la philosophie classique le rôle du langage n 'est pas aussi bien précisé, m ais il me semble que nous sommes égalem ent portés à ne voir dans le langage prim aire dans la m étaphysique que son com plé­ m ent m étathéorique, bien qu'il rem plisse différentes fonctions illus­ tratives, inventives, argum entatives, persuasives, etc. L'imprécision de l'opposition entre la théorie et la m étathéorie dans la philosophie provient du fait que si dans les théories form alisées des petits com­ m entaires m étathéoriques accom pagnent l’axiom atique et la partie déductive de la th éo rie est développée, dans la théorie philosophi­ que — au contraire — on accentue l'axiom atique dans un contexte m étathéorique particulièrem ent développé et on n 'attach e plus d'im ­ portance à la partie déductive de la théorie. Le vocabulaire de la philosophie classique de l'être est donc, au fond, établi mais les rè­ gles de sy n tax e en ta n t que règles uniquem ent gram m aticales sont beaucoup moins claires que les règles d e la syntaxe logique dans les théories formalisées. L'indéfinité d e l’ensem ble des énoncés com­ posés est en outre renforcée par l'indécision et l'irrésolution des cri­ tères syntaxico-m orphologiques de qualification des énoncés selon leur catégorie, type, rang et degré. Il reste encore beaucoup à faire, comme nous le croyons, dans le sens de l'accroissem ent de la dé- finité m orphologique du langage de la philosophie classique de l ’être.

c. L a s é m a n t i q u e d u l a n g a g e d e l a p h i l o s o p h i e c l a s s i q u e d e l ' ê t r e

La sém antique du langage d e la philosophie classique de l'être est — à n o tre avis — le dom aine de recherche le moins développé. N ous ne savons toujours pas grand chose sur les notions sém anti­ ques même les plus élém entaires de ce langage. Nous restons im­ puissants déjà devant les questions des désignations, extensions, et connotations de concepts fondam entaux de la m étaphysique comme: forme, m atière, essence, existence, substance, etc. Pratiquem ent nous n e savons rien sur les semi-modèles8, m odèles et sur îa réalisation

8 La q u e stio n d es sem i-m o d èles e s t lié e au p ro b lè m e a u q u e l p rê te a tte n tio n E. N a g e l (T he stru ctu re o l S cien ce, N ew Y ork 1961), lo rsq u 'il estim e que les la n g a g e s d es th é o rie s e m p iriq u e s d e v ra ie n t p o ss é d e r d es rè g le s d e c o rre sp o n ­ d a n c e qui a p p liq u e ra ie n t à c h a q u e sig n e de ce la n g a g e des d o n n ées co n c rè te s b ien d éfin ies, q u 'e lle s so ie n t e x p é rim e n té e s ou sim p lem en t c o n stru ite s m e n ta le ­ m ent. Si l'o n v o u la it a p p liq u e r p a re il p o s tu la t à la la n g u e d e la p h ilo so p h ie c la s si­ q u e de l ’ê tre , il c ré e r a it u n e s itu a tio n trè s co m p liq u ée. Q u e lle s d o n n é e s co n c rè te s p o u rra ie n t se rv ir d 'e x e m p le s à des sig n es te ls que, p a r ex em p le, ce u x d '„ a c te ”, de „ p u is sa n c e ", d '„ e sse n c e " , de „form e", etc.? Un la n g a g e a u q u e l fo n t d é fa u t des

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d es théories philosophiques en formation. Et même si on considère différents pronoms utilisés dans le langage d e la philosophie com­ m e des variables libres, il est possible que des propositions — au moins certaines d'entre elles — n e sont que des fonctions phraséolo- giques, et le problèm e de leur vérité sera une question de tautolo­ gie. L'analogie de l'être, si souvent soulignée par les philosophes, trouve son corrélatif sém antique dans l'im précision des notions m é­ taphysiques et cette im précision a pour conséquence ce fait sém an­ tique que des extensions d e notions m étaphysiques n e sont pas des ensembles définis avec précision (selon le sens donné par C a n t o r ) m ais des ensem bles dilués (fuzzy sets) dans le sens proposé par Z a - d e hs. Ainsi la base théorique et de m odèle de la philosophie de­ vrait égalem ent différer des recherches sém antiques dans les th éo ­ ries des disciplines formelles. La très grande com plexité d e la problé­ m atique sém antique dans la philosophie classique de l'être est com­ pliquée encore plus par le fait que les élém ents ontiques de l'être ne se soum ettent à aucune des formes de qualification predicative ou m éréologique10.

2. De la méthode de la philosophie classique de l'être

a. R e m a r q u e s s u r l e s f o r m e s f o n d a m e n t a l e s d e l à d é m o n s t r a t i o n

N ous com prenons par la m éthode une m anière de procéder suf­ fisam ment complexe et organisée de telle façon que chaque action organisée de la même façon la plupart du temps est efficace quant aux fins sem blables“ . Il s'agit de la m éthode dans les efforts de cons­

rè g le s de c o rre sp o n d a n c e p e u t fo u rn ir l'o c c a sio n de fo rm er d es th è s e s in é b ra n b a - b les. En e ffe t le s d o n n é e s c o n c rè te s n e p e u v e n t é b ra n le r des p ro p o sitio n s g é n é ­ ra le s gui n e c o m p o rte n t a u c u n e ré fé re n c e a u x d o n n é e s c o n c rè te s. Il s 'a g ira it n é a n ­ m oins alo rs d 'u n e esp è c e d é s o rd o n n é e de n o n -é b ra n le m e n t. P e u t-ê tre , d ans ces cas, e n tr e n t en lig n e dé com pte — q u a n d il s 'a g it de p h ilo so p h ie ·— c e rta in e s fo r­ m es de v é rific a tio n in te n tio n n e lle des p ro p o sitio n s. C e n 'e s t là p o u rta n t q u 'u n e é v e n tu a lité q u i n e se p rê te p as â ex am e n .

8 L. A. Z a d e h, F u zzy s e ts , Inform ation and. C ontrol, v ol. 8, 338— 353.

10 Les p ré d ic a ts ; „...est...” , e t a u ss i „...est élé m e n t de..." a p p a rtie n n e n t Sans a u cu n d o u te a u x te rm e s qui n e so n t p as d é fin iss a b le s d an s le la n g a g e de la p h i­ lo so p h ie c la ssiq u e (et d e sa m é ta p h y siq u e ), alo rs q u 'ils so n t des term es in d isp e n ­ sa b le s de son v o c a b u la ire . M ais n i l'e x a m e n c o m p tab le d e s p ré d ic a ts (selon un o rd re q u elco n q u e ), n i u n e th é o rie de la m u ltitu d e , n i n o n p lu s u n e m éré o lo g ie ne s a isis se n t le se n s p ro p re q u ’o n t, p o u r la, p h ilo so p h ie, le s p ré d ic a ts m e n tio n n é s. Il n e sem b le pas n o n p lu s q u e l'o n to lo g ie de S ta n isła w L e ś n i e w s k i (avec le te rm e p re m ie r „est") o u la th é o rie des o b je ts de S ta n isła w K a c z o r o w s k i (avec le te rm e p re m ie r „est é lé m e n t d e ”) — S. K a c z o r o w s k i , O te o rii p rzed ­

m io tó w (Sur la th é o rie des o b jets). S tu d ia L ogica 9 (1960) p. 177— 203, fo u rn isse n t

u n d isco u rs fo rm alisé des sig n ific a tio n s p ré c isé m e n t q u e ces p ré d ic a ts o n t le d ro it d 'a v o ir d an s la p h ilo so p h ie classiq u e.

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titu tio n des sciences chez les philosophes d ’orientation thom iste. Ces efforts peuvent se réduire à deux genres: la constitution des mo­ dèles et la dém onstration. La constitution des m odèles de la réalité, son application théorique à l'aid e des signes du vocabulaire de la philosophie d e l'être est une activité pour la plupart inventive, créa­ trice et comme telle, échappe à to u te codification dans les règles et les m éthodes. Ici le philosophe procède de la même façon qu’un m a­ thém aticien qui élargit sa théorie par de nouvelles assertions impor­ ta n tes en les inventant et non en les déduisant: et c'est seulem ent par la suite q u ’il essaie, sur la base d e sa théorie, de dém ontrer ces in ­ tuitions originelles form ulées dans une proposition m athém atique. Comme il n 'y a ni m anière, ni m éthode de l'invention des découver­ tes scientifiques, parlant de la m éthode de constitution des sciences, nous ne pensons qu'aux formes de la dém onstration des théorèm es et des théories entières.

Les m éthodologues des sciences affirm ent unanim em ent que dans les sciences a lieu la dém onstration directe (sans interm édiaire du raisonnem ent) et indirecte (par l'interm édiaire du raisonnem ent). D éjà A r i s t о t e dans les A n a lytiq u es dit qu'aucune science ne p eu t continuer indéfinim ent la chaîne des ses dém onstrations mais doit avoir à côté des énoncés dém ontrés par d ’autres énoncés, des én o n cés tels qu'on les adm et tout simplement sans faire appel aux autres énoncés, les axiomes. Tandis que la dém onstration indirecte dans la constitution des sciences av ait chez lui (Aristote) uni­ quem ent la forme déductive laquelle à son avis était la m éthode universelle d'élargissem ent d ’une science par des thèses nouvel­ les12. A ujourd'hui on accepte généralem ent que la réduction est égalem ent une m éthode de la constitution des sciences, mais en même temps il faut donner raison à la th èse du prof. T. C z e ż o w - s к i13 que les raisonnem ents qui sur le plan de la logique classique sont réductifs, sont susceptibles d ’une transform ation en raisonne­ m ents déductifs sur le plan d e certaines logiques non classiques. On pourrait donc encore actuellem ent n e pas attribuer de grande im portance à la distinction entre les dém onstrations indirectes dé- ductives et inductives. En distinguant dans chaque science son

de la scien cè), in: P o jęcie nauki i k la s y iik a c ja nauk (C oncept de scien ce e t c la s­

sific a tio n des scien ces), L ublin 1970, p. 163— 178; Т. К o t a r b i ń s к i, O m e to ­

d zie d e d u k c y jn e j (De la m éth o d e d éd u ctiv e), in: E lem en ty teorii poznania, logiki

fo rm a ln ej i m e to d o lo g ii nauk (E lém ents d e th é o rie d e la co n n aissan ce, de logique

fo rm elle e t de m é th o d o lo g ie d es scien ces), W a rs z a w a 1961, p. 288— 290.

12 Cf. J. S a 1 a m u с h a, P o jęcie d e d u k c ji u A r y s to te le s a i św . T om asza z A k ­

w in u (C oncept d e d é d u ctio n chez A ris to te e t sa in t T hom as d'A q u in ), W a rsz a w a

1930.

12 Cf. T. C z e ż o w s k i , K la sy iik a c ja rozu m ow ań i j e j k o n se k w e n c je w te o ­

rii nauki (C lassificatio n d es ra iso n n e m e n ts e t ses c o n séq u en ces d an s la th é o rie d e

la scien ce), in: F ilozoiia na rozdrożu (P hilosophie dans l'in d écisio n ), W a rsz a w a

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étape pragm atique — l'étap e de la création, et son étape ^prag m a­ tique — discursive, on attache évidem m ent la plus grande impor­ tance à l'étap e discursive en forme, pour la plupart, déductive, imi­ tant le m odèle idéal d'une théorie formalisée. Dans une théorie idéale sont idéaux: le langage, les term es prem iers et les règles d'inférence. Le langage idéal c'est un langage formalisé. Les thèses prem ières d'une théorie, c'est-à-dire les propositions directem ent justifiées, ce sont les axiomes, les principes et les définitions. Dans une théorie idéale l'ensem ble des term es prem iers est enum erable et l’ensem ble fermé des règles d'inférence est choisi d 'u ne façon qui fait que chaque règle conduit infailliblem ent et dans tous les cas d ’une vérité à l'autre. Sur la base des énoncés prem iers (axio­ mes, principes, définitions, règles) se développe un calcul par lequel nous transform ons m orphologiquem ent une thèse en une autre. On obtient ainsi une certaine théorie concrètem ent conçue comme un fragm ent de to u te la théorie prise abstractivem ent et potentielle­ m ent donnée dans les thèses premières. La philosophie classique de l'être est évidem m ent encore loin de la réalisation de ce modèle. Ce m odèle d'ailleurs est plutôt un point de référence de com pa­ raison qu'un term e du développem ent. Et en plus il est plutôt dou­ teux que des études sur la philosophie classique d e l'être qu'on trouve dépassent l'étape pragm atique de plus que d'un choix d'une trentaine d e propositions prem ières14. Ainsi la déduction dans l'é ta ­ pe apragm atique y est incom plète et uniquem ent intuitive, fondée sur les liens sém antiques et non m orphologiques entre les énon­ cés. Il est égalem ent difficile de dire à priori, sans d e nouvelles recherches précises et laborieuses, dans quelle m esure la philo­ sophie d e l'ê tre est susceptible d'une systém atisation par des rè­ gles m orphologiques de la déduction, et ensuite, d 'u n e form alisa­ tion. Parmi les obstacles sur la voie de la form alisation de la phi­ losophie on compte to u t d ’abord l'inadaptation des m oyens actuels de la form alisation à la structure to u t à fait spécifique des liens sé­ m antiques entre les notions de la philosophie classique de l’être. Les m éthodologues de la philosophie sont généralem ent d'accord sur. la non-susceptibilité fondam entale de la philosophie classique à la formalisation. Il serait cependant plus raisonnable, à notre avis, d ’en rester aux estim ations plus m odérées et de ne rien p ré­ juger des résultats des recherches non encore entreprises. Et pour le bien de la cause il serait préférable d e créer une am biance en­ courageante et non reb utan te dans les recherches par ailleurs déjà trop com pliquées — sur le langage, les m éthodes et la form alisa­ tion de la philosophie classique de l'être.

14 Cf. S. K a m i ń s k i , A k s jo m a ty z o w a ln o ś ć k la s y c z n e j m e ta fiz y k i o g ó ln e j (A x io m atisab ilité de la m é ta p h y siq u e g é n é ra le classiq u e). S tu d ia P h ilo so p h ia e C h ris tia n a e 1 (1965) n ° 2, p. 106.

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b. L a q u e s t i o n d e l a m é t a t h é o r i e d e l a p h i l o s o p h i e c l a s s i q u e d e l ' ê t r e

Dans la m étathéorie des sciences formelles on a déjà obtenu des résultats considérables de validation et d'évaluation de ces sciences. Sans aucun doute la propriété la plus im portante d'une, théorie est sa non-contradiction. Dans une théorie contradictoire toutes les propositions sont aussi valables que non valables, ce qui fait qu'une telle théorie est stérile. En effet tous les efforts théo­ riques de dém onstration des thèses d ’une théo rie peuvent appa­ raître inutiles si la théorie elle-même est contradictoire. Signifi­ catif est dans cette m atière le dernier siècle de l'h isto ire des scien­ ces logiques et m athém atiques où on a dénoncé plusieurs inexacti­ tudes par lesquelles les plus exactes des sciences se sont montrées, contradictoires15. On a constaté que certaines dém arches apparem ­ m ent tout à fait simples et intuitives m ènent en conséquence à la contradiction, Même les définitions n e peuvent être arbitraires et libres de toute restriction. A l'usage des sciences formelles on a dé­ jà élaboré un nom bre im posant de m éthodes pour év iter to u te anti­ nom ie sém antique et logique, comme des m éthodes de dém ontrer la non-contradiction d 'u n e théorie. Bien entendu la philosophie, classique de l'être est encore loin de l'étap e où on pourrait appliquer les m éthodes des sciences formelles à l'exam en de sa non-contra­ diction, et elle-même, n e dispose pas de procédés qui lui soient propres dans cette matière. Et pire encore, on ne voit même pas les philosophes se dem ander si les systèm es de leurs thèses n e sont pas contradictoires. Il ne s'agit évidem m ent pas ici d'une non-con­ tradiction contingente d'un certain ensem ble de propositions ci­ tées, mais d'une non-contradiction fondam entale de tout le sy stè­ me (aussi bien dans sa p artie potentielle) dans to u te l'extension d e l'inférence à partir des term es prem iers de la théorie. D 'autres con­ cepts im portants m étathéoriques (comme axiom atibilité, indépen­ dance des axiomes, catégoricité, décidibilité, etc.) on pourrait ana­ logiquem ent — quoique sans grande perspective de succès — con­ sidérer dans la philosophie comme on les considère dans les d is­ ciplines formelles. A joutons que même lorsque le philosophe d'orientation thom iste cherche à conclure à l'existence de l'être n é­ cessaire à partir de l'existence des êtres accidentels, il se v o it tout de su ite confronté au problèm e m étalogique: en quoi consiste la déduction elle-même. De même un m éthodologue de la philosophie classique de l'ê tre soutenant que les thèses élém entaires de la mé­ taphysique sont déductivem ent indépendantes, n e pourrait pas se passer, pour défendre sa thèse, des thèses m étathéoriques sur la déduction dans le langage et la théorie philosophique.

15 Cf. A. A. F r a n к e 1, У. В a r H i 1 1 e r, F o u n d a tio n o i S e t T h e o ry , A m ­ ste rd a m 1958 (chap. I à p ro p o s des an tin o m ies).

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Conclusion

Quoi qu'on dise cependant, il est évident que nous ne savons même pas si nos rem arques norm atives sur le langage et la m é­

thode d e la philosophie classique de l'ê tre se prêten t à former la pratique philosophique, et si cette pratique peut avoir le point d ’arrivée que nous voulons. Q u'il nous suffise ici de prendre con­ science de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui la phi­ losophie classique d e l'être, comme un certain langage et u n e cer­ tain e théorie, sur laquelle les recherches m étathéoriques ne sont q u ’au point de départ.

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