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L'emploi des titres 'abba', 'apa' et 'papas' dans l'Egypte byzantine

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The Journal of Juristic Papyrology Vol. XXIV, 1994, pp. 23-56 '

T o m a s z Derda E w a Wipszycka

L'EMPLOI DES TITRES ABBA, APA ET PAPAS D A N S L ' E G Y P T E B Y Z A N T I N E

Chaque éditeur ou lecteur de papyrus de l'époque byzantine doit se po-ser la question de savoir comment il faut entendre les titres abba et ара, qui apparaissent très fréquemment (surtout dans les titulatures), ainsi que le titre papas (plus rare)1.

La réponse n'est pas facile à trouver, car, si les attestations des termes abba et ара sont extrêmement nombreuses, les règles qui en déterminaient l'usage ne sont formulées dans aucun texte. Cette difficulté s e m b l e avoir découragé les chercheurs. En tout cas, il faut constater que jusqu'à présent, il n'y a pas eu, à ce sujet, de recherches allant au-delà des commentaires "ad loc." ou des explications dans les dictionnaires.

N o u s nous proposons ici d'entreprendre une étude détaillée de c e s termes, sans nous faire d'illusions sur la possibilité de la mener jusqu'au bout. Tant qu'il n'y aura pas une prosopographie c o m p l è t e de l ' E g y p t e byzantine, il faudra se contenter de résultats approximatifs.

Faute d'avoir la préparation nécessaire, nous ne s o m m e s pas en mesure de traiter dans cet article l'aspect linguistique de la question. C e qui nous intéresse, c'est l'emploi, et non pas l'étymologie, ni les conditions dans

les-1 Les termes exprimant la notion de relation entre père et fils ont, dans l'antiquité tardive, une signification théologique profonde. Nous ne pouvons pas traiter cet aspect dans le présent article, si strictement papyrologique (au sens technique du mot). Nous ne pouvons faire rien d'autre que de renvoyer à deux études théologiques: L. DÜRR, 'Heilige Vaterschaft im antiken Orient' [dans:] Heilige Überlieferung, Münster 1938, p. 1-20; J. DUPONT, 'Le nom d'Abbé chez les solitaires d'Egypte', La Vie Spirituelle, 77, 1947, p. 216-230.

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q u e l l e s abba/apa est entré dans les langues grecque et copte (le terme papas heureusement ne pose pas des difficultés de ce genre). C ' e s t pour-quoi notre étude est fondée sur les données fournies par les documents pa-pyrologiques et les inscriptions. Ce sont les seuls textes qui puissent nous renseigner sur 1 'usus linguistique de l ' é p o q u e dont ils proviennent. Les oeuvres littéraires sont moins fiables en ce qui concerne notre sujet, car au cours de la transmission du texte, les copistes ont pu modifier la titulature pour la rendre c o n f o r m e aux usages de leur époque2.

Cet article n'aurait pu naître si le Duke Data Bank of Documentary Pa-pyri (Packard Humanities Institute, C D R O M #6) n'avait existé. Nous nous s o m m e s servis de ce programme tout au long de notre travail, mais nous en d é p e n d o n s surtout dans la partie qui traite du rapport entre l ' e m p l o i des mots abbalapa et les nomina gentilicia Aurelius et Flavius.

Outre les formes ара et abba, apparaissent dans les d o c u m e n t s égale-ment, mais bien plus rareégale-ment, les formes appa et aba. Deux explications sont possibles pour chacune des deux formes. Appa peut être conçu soit c o m m e une variante de abba, due à cette confusion entre consonnes sono-res et consonnes muettes q u ' o n constate très souvent dans le grec des papy-rus d ' E g y p t e3, soit c o m m e une variante de а р а , due à la gemination4. De façon analogue, aba peut être conçu soit comme une variante de ара, due à la confusion entre consonnes sonores et consonnes muettes, soit c o m m e une variante de abba, due à une réduction de la géminée - b b -5.

Dans les éditions de textes papyrologiques, les mots атта et α β β α sont accentués α π α et αββα. Pour αββα, l'accentuation choisie par les éditeurs se f o n d e sans doute sur le fait q u ' e n dehors de l'Egypte, apparaît souvent la f o r m e déclinable ό aßßas (mais dans les documents provenant de l'Egypte, une seule fois!), et que les noms en -a? ayant au génitif la terminaison - a sont périspomènes. Pour aiта, nous ne sommes pas en mesure d ' e x p l i q u e r

2 C'est, par exemple, le cas de l'apophthegme Epiplianios 3, où aßßas (sans nom) est employé pour désigner le supérieur d'un monastère ( Έ δ ^ λ ώ θ η τ ω μακαρίω Έ π ι -φανίω τω ίτησκόττω Κύπρου, 7тара τον αββα της μονής ής είχζν èν Παλαιστίνη).

Cet usage à'abbas est contraire aux règles que nous pouvons formuler sur la base des papyrus, mais correspond certainement à la terminologie monastique du moyen âge.

3 Cf. F.Th. G I G N A C , A Grammar of the Greek papyri of the Roman and Byzantine period, vol. I: Phonology, Milano 1976, p. 83-86.

4 Sur ce phénomène, cf. F.Th. G I G N A C , op. cit., p. 154-155, 161-162.

5 F.Th. G I G N A C ne note pas de cas de simplification -bb->-b-, parce que la géminée -bb- n'apparaît pas dans des mots grecs; mais il parle (op. cit., I, p. 161) de la simplifi-cation -pp->-p-.

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LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS 25 pourquoi les éditeurs l'ont considéré corne paroxyton (peut-être sous l'in-fluence de αππα = πάτπra; cf. LSJ, s.w. αττττα et π ά π π α ? ) . Nous avons décidé d'écrire απα et αββα sans accent et sans esprit6.

*

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C o m m e n ç o n s par une revue des opinions qui ont été émises par divers savants au sujet de la signification d ' a b b a / a p a .

W . E . C r u m , Coptic Ostracci (1902), p. 49: " A b b a is apparently more ceremonious than а р а . "

G. L e f e b v r e , s.v. Ара dans: Dictionnaire d'Archéologie et de Liturgie chrétienne (1924): "Ара, exclusivement employé en Egypte, est un terme d'origine sémitique. La m ê m e racine a donné йчпл en dialecte sa'idique et г^ббйч en memphitique. On sait que cette seconde forme est passée en grec et dans les langues latines; la première est restée spéciale au copte [...] Ce mot, dans son usage ordinaire, correspond au titre abouna, notre père, qui dans l ' E g y p t e moderne, se donne à tout ecclésiastique, régulier ou séculier. En outre, on l'accorda aussi à des personnages laïques, réputés pour leur sain-teté, notamment à des martyrs [...] Ара était enfin un titre d ' h o n n e u r donné aux saints."

W . E . C r u m , The Monastery of Epiphanius at Thebes (1926), vol. II, p. 190: "For 'Abba' v. С.О. 286. A ceremonious distinction between it and ара is denied by G. Lefebvre ( B I F A O III 80) and a comparison of their employment in the Jême texts (where both are used of St. Phoebamon, also of the prior Surus) appears to justify him. In Bohairic texts too the two forms are used indiscriminately of the same person; Άρα' being probably reminiscent here of the original, Sa'idic version of such texts."

W . S p i e g e l b e r g , 'Koptische Miszellen', Zeitschrift für die ägyptische Sprache 62, 1927, p. 47-48: "Soviel ich sehe, wird allgemein angenommen, daß die beiden Titel, mit denen die dem Noviziat entwachsenen Mönche be-zeichnet werden, in den beiden koptischen Mundarten, in der oberägypti-schen (S) und der unterägyptioberägypti-schen (B) promiscue gebraucht werden. Das

6 Pour simplifier nos citations des textes grecs, nous avons renoncé à indiquer les

re-stitutions et les abréviations, de m ê m e nos avons éliminé le pointillage sous les lettres endommagées. Il va de soi que nous nous sommes permis d ' a g i r ainsi seulement dans les cas où la reproduction diplomatique des textes n'avait aucune importance pour notre étude. Nous n'indiquons les numéros des lignes que lorsqu'il s'agit de documents longs.

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ist indessen nur bedingt richtig. Bei einer Nachprüfung stellte ich fest, daß sich л п х zwar gelegentlich in bohairischen Texten findet, die sonst gebrauchen, aber im großen und ganzen läßt sich doch sagen, daß nor-malerweise Ачпгч die oberägyptische, гчВЁгч die unterägyptische Form des Ti-tels ist. Ja das Vorkommen von гчпгч in einem Text der letzteren Mundart zeigt mehrfach gerade den sahidischen Charakter dieser Form. So wird z. B. in einem bohairischen Text neben dem Unterägypter лчлкгчрг der Oberägypter Schenute stets л п л щ е м о т ^ г genannt, während in einem ande-ren bohairischen Text der Oberägypter Pamô mehrfach гчпгч π λ λ \ ω neben гчбВг^ пг^лш heißt. Auch Crum hat, wie er mir auf eine A n f r a g e freundlich mitteilte, seit langem denselben Eindruck gewonnen, daß man nördliches гчббгч und südliches λ π λ scheiden könne, wenn auch diese Scheidung nicht fest durchgeführt sei. Er weist noch auf Vita Sinuthii (ed. J. Leipoldt) S. 16 hin, wo лточ щ е н о ^ х und г^пх βχκτωρ neben гчВВл. κ τ ρ ι λ λ ο ο erscheinem. Dabei wäre es möglich, daß das unterägyptische г^ббгч eine b e s o n d e r s ehrende Form des Patriarchentitels war. Er fügt noch hinzu, daß in dem bo-hairischen Pesynthiosleben (Mem. Inst. Egypt. II 337/8) гчттгч von Euagrios und Kollouthos ebenso wie von Theodoras (ib. 364) gebraucht werden. Übrigens wirft Crum mit Recht die Frage auf, wie weit der wirkliche leben-dige Gebrauch der Titelform dem der Literatur entspricht, auch abgesehen von den Fehlern der Abschreiber der Handschriften."

W . E . C r u m , Coptic Dictionary (1939), s.ν. г^пл: " г ^ п л SBF, title of re-verence corresponding to гчВВгчс and mostly in В to гчёбгч. "

H . I . M a r r o u dans le commentaire à P. Fouad I (1939): "le titre abba n ' a pas en Egypte la valeur précise qu'il recevra en Occident (le terme technique pour supérieur d ' u n monastère est 7τροεστώ?); il se donne à tout moine méritant quelque respect particulier."

G . W . H . L a m p e , Greek Patristic Lexicon (1961), s.v. aßßäs, aßßä: " f a -ther, abbot. Title of respect accorded to monks in general, especially to pro-minent ascetics and monks and abbots of monasteries. Title of respect given to priests and bishops as spiritual fathers."

W . C . Till, Die koptischen Rechtsurkunden aus Theben (1964), p. 242: "ара = ein Ehrentitel, manchmal aber auch ein Bestandteil eines Personen-n a m e Personen-n s . "

M . N a l d i n i , P. Oxy. XLIII 3149 (1975): " а р а — used of Christian priests from about the middle of the fourth century."

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LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS 27 R . P . S a l o m o n s , P. Vindob. Salomons 10 (1976): " d e r Ehrentitel ара oder abba wird nicht nur f ü r Priester, sondern auch für Laien verwendet."

G. Tibiletti, Le lettere private nei papiri greci del 111 e IV secolo d. C. (1979), p. 180: " а р а : titolo di rispetto dato a vescovi e preti in Egitto."

B. K r a m e r , J . C . S h e l t o n , P. Nepheros (1987): " W ä h r e n d mit -πατήρ bisweilen auch eine Funktion bezeichnet werden kann, ist а р а ein religiöser Titel, der das geistliche Ansehen seines Trägers wiederspiegelt."

Aziz S. A t i y a , The Coptic Encyclopedia (1991), s.v. Ара: "The Coptic term ара is interchangeable with the Arabic abba, which occurs in Semitic l a n g u a g e s , i n c l u d i n g Syriac, A r a m a i c , and even H e b r e w , all m e a n i n g ' f a t h e r ' . This is a title of reverence usually preceding n a m e s of persons in the church hierarchy. Historically the title is extended to the names of secu-lar martyrs as well. It is also inspired by the opening of the L o r d ' s Prayer, and its Latin equivalent of pater appears in the Latin Vulgate, originally in the Coptic гчттлтнр or гчточ п л т н р . Sometimes it is also cited in Coptic as г^мбгч or гчлшгч, which is generally used in modern Arabic with the names of bishops, archbishops and patriarchs, such as Anba Shinudah. Derived f r o m it is the word abuna m e a n i n g ' o u r f a t h e r ' which is used in adressing a priest or a m o n k . "

C. W i e t h e g e r , Das Jeremias-Kloster zu Saqqara unter besonderer Be-rücksichtigung der Inschriften (1992), p. 268-269: " А р а ist im allgemeinen der Titel f ü r M ö n c h e [ . . . ] Der Ursprung des Titels liegt im Syrischen. Als А р а tituliert aber auch nichtklerikale Märtyrer, z . B . Viktor, P h o i b a m m u n , M e n a s , Georg, Kyriakus und Philotheus."

Ces opinions, c o m m e on peut aisément le constater, ne concordent que sur un point: abba et ара seraient des titres donnés aux ecclésiastiques, aux moines et aux saints. Elles sont divergentes en ce qui concerne les questions suivantes: Existait-il une d i f f é r e n c e entre l'emploi à'abba et â'apal Est-ce que tous les ecclésiastiques et tous les moines portaient l ' u n ou l ' a u t r e de ces titres? Pouvait-on donner l'un ou l'autre de ces titres à des personnes qui n ' é t a i e n t ni des ecclésiastiques, ni des m o i n e s ? Q u e l l e est la place d'abba et d ' а р а dans la titulature byzantine?

C ' e s t à ces questions que nous essaierons de trouver une réponse au cours du présent article.

*

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28 T. DERDA - Ε. WIPSZYCKA L a p r e m i è r e c o n c l u s i o n à l a q u e l l e n o u s a u t o r i s e n o t r e r e c h e r c h e s u r l e s p a p y r u s c o n s i s t e e n la c o n s t a t a t i o n q u e abba et ара s o n t e m p l o y é s d a n s la l a n g u e v i v a n t e i n d i f f é r e m e n t d a n s t o u t e l ' E g y p t e . Il n ' y a p a s d e c o r r e s -p o n d a n c e e n t r e l e s d e u x g r a n d e s a i r e s d i a l e c t a l e s ( s a h i d i q u e et b o h a i r i q u e ) et l e s a i r e s d ' e m p l o i d'abba et ара. Abba a p p a r a î t n o n s e u l e m e n t au n o r d , m a i s a u s s i à A n t i n o e , H e r m o p o l i s , A p h r o d i t ô , A p o l l o n o p o l i s M a g n a , S y e n e7 et P h i l a e8. А р а , d ' a u t r e p a r t , a p p a r a î t à A r s i n o e et a u F a y o u m9, a i n s i q u e

d a n s les d o s s i e r s m é l i t i e n s d e P. Jews et P. Nepheros, p r o v e n a n t d e M o y e n n e E g y p t e ( n o m e h é r a c l é o p o l i t e ? ) . D a n s l e s i n s c r i p t i o n s c o p t e s ( t r è s n o m -b r e u s e s ) d u m o n a s t è r e à'ара J é r é m i e à S a q q a r a , a-b-ba n ' a p p a r a î t p a s , a l o r s q u e ара y e s t t r è s f r é q u e n t1 0. Il e x i s t e d e s t e x t e s et d e s d o s s i e r s o ù f i g u r e a u s s i b i e n l ' u n q u e l ' a u t r e m o t " . T r è s s i g n i f i c a t i v e e s t l ' o s c i l l a t i o n d a n s le n o m d u m o n a s t è r e d ' A p o l l o s d e B a o u i t à T i t k ô i s ( n o m e h e r m o p o l i t e ) : le s a i n t est a p p e l é abba A p o l l o s , m a i s a u s s i ара A p o l l o s1 2.

7 W.Ε. C R U M , Catalogue of the Coptic manuscripts in the British Museum, London 1905 (que nous citerons par la suite par: Crum, BM), nos. 449, 450, 467.

8 Nous ne citerons que quelques documents choisis. Antinoe: P. Cairo Masp. Ill

6 7 2 9 5 [ V Ie] ; P. Ant. I l l 189 [ V Ie- V I Iе] . A p h r o d i t ô : P. Cairo Masp. II 6 7 2 3 4 [ V Ie] ; P.

Flor. III 297, 48, 66, 225 [VIe]; SB VI 9144 [Ve]; Inscr. Philae 203; 216 [VIe]; le code fiscal du début du V I I Ie s. publié par P. PINTAUDI, P.J. SIJPESTEIN, ZPE 8 5 , 1991 (lignes 48, 63, 125, 136); Koptskije Teksty Ermitazha 3 [VIIIе].

9 P. land. VI 103 [VIe]; P. Rain. Cent. 146 [VIe-VIIe]; BGU I 103 [VIe/VIIe]; P.

Prag. I 65 [VIIе].

1 0 С . WiETHEGER, op. cit. (p. 2 7 ) , p . 2 6 8 - 2 6 9 .

11 P. Prag. I 65 [VIIe]; P. Sta. Xyla 10 [VIe]: le moine est appelé ара, mais le saint

patron du m ê m e monastère abba, P. Oxy. XVIII 2195 [VIe]; P. Flor. III 297 [VIe]:

liste fiscale mentionannt plusieurs fois personnages portant les titres d'abba et d 'apa~, Inscr. Philae 203 [vers 537]: ара; Inscr. Philae 216 [577]: abba-, Crum, BM 971 [VIIe]:

dans ce diptyque nous trouvons abba Benjamin, archevêque d'Alexandrie, et Eunomios évêque, mais Viktor martyr est а р а . Crum, BM 1076 et 1078 [VIIIe], listes fiscales où

apparaissennt en même temps abba, aba, ара.

1 2 Sur ce monastère, voir R.G. COQUIN, 'Apollon de Titkooh ou/et Apollon de

Ba-wit?', Orientalia 46, 1977, p. 437-438; J. GASCOU, 'Documents grecs relatifs au mona-stère d ' A b b a Apollos de Titkôis', Anagennesis 1, 1981, p. 219-230. L ' e m p l o i parallèle d'abba et d'ара se constate également dans d'autres textes. Exempli gratia: SB III 6009 (αββα Άβραμίου етпакоттоу) et 6010 (απα Έησάμμων kiriaκόπου): inscriptions sur des boîtes destinées à contenir des livres, provenant du m ê m e lieu et de la m ê m e é p o q u e [ Ve/ V Ie, Louxor], ou bien P. Sta. Xyla 5; 6; 8 [tous du VIе]. D i g n e d'intérêt

est l ' u s a g e attesté par SB III 6087 [VIIe]: l'évêque d'Alexandrie, Agathon, est appelé

abba, alors que saint Jean Baptiste et saint Jean Parthenos (certainement saint Jean Evangéliste) reçoivent le titre d'ара.

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L E S T I T R E S ABBA, APA E T PAPAS 29

Les textes le plus anciens attestant l'emploi de abba et de ара datent du d e u x i è m e quart du I Ve siècle. Le premier texte de la liste, P. Jews 1914, donne le titre A'ара tout aussi bien au destinataire du d o c u m e n t ( τ ω αγαπη-τ ω άδ(λφω απα Π c u e o v ) q u ' à un certain Ioannes qui se trouve à A n t i o c h e (peut-être Jean Arkaph, qui dirigea l'Eglise mélitienne après la mort de son fondateur). H.I. Bell datait ce texte, avec hésitation, de l ' a n 335. Cette data-tion a été mise en doute par D . W . H . Arnold d a n s sa r é c e n t e b i o g r a p h i e d ' A t h a n a s e1 3. C e savant pense q u ' u n e datation précise n'est pas possible; à son avis, il serait prudent de placer ce document dans un laps de t e m p s plus large: de 3 2 8 (début de l ' é p i s c o p a t d ' A t h a n a s e ) à 3 4 0 ( d é b u t de son d e u -xième exil). А р а apparaît aussi dans d ' a u t r e s textes du m ê m e dossier, étant attribué à plusieurs personnalités: P. Jews 1917; 1918; 1919.

D e u x lettres, publiées dans les m ê m e s P. Jews et adressées à un

Paph-n o u t i o s , a p p e l l e Paph-n t c e l u i - c i ара o u appa: τ ω αγαπητω πατρ\ атга ΥΙαπνουθίω (P. Jews 1 9 2 4 ) ; τ ω τ ι μ ι ο τ ά τ ω κ α ι χρηστοφόρω καϊ πάσης αρετής

κεκοσμη-μενω αππα Παφνούθις (P. Jews 1926). Ces lettres ont été datées par Bell du milieu du I Ve siècle. Le titre ара est e m p l o y é aussi dans le dossier P. Ne-pheros, aux environs de l ' a n 3 5 2l 4. Il est attribué aussi bien à N e p h e r o s q u ' à d ' a u t r e s personnes m e n t i o n n é e s dans le dossier: Sarapion, Neilos, Ho-rion, Ota et, peut-être, Kasis. Il n ' a c c o m p a g n e pas a u t o m a t i q u e m e n t le n o m de celui qui mérite de le porter: en témoigne P. Nepheros 12, adressé à τ ω

άγαπητω μου π α τ ρ ί αϊτα Π ε τ ε χ ώ ι > ό πατήρ της μονής et o ù N e p h e r o s e s t

d ' a b o r d mentionné (1. 3) c o m m e τον πατέραν μου N ε φ ε ρ ω ς τον πρεσβύτε-ρ ο ν , mais porte un peu plus loin (1. 12) le titre d ' а р а . D a n s une lettre copte du m ê m e dossier, P. Nepheros 15, Nepheros est appelé simplement πρεσβύ-τερος (sans le titre d ' а р а ) , alors que l ' a u t e u r s ' a p p e l l e lui m ê m e (au début de la lettre aussi bien que dans l'adresse, au verso) а р а P a p n o u t e .

U n c e r t a i n I o a n n e s αναχωρητής o u παναναγωρητής o u αποτακτίκός,

q u e nous connaissons grâce à un dossier mixte, grec et copte, provenant du n o m e hermopolite et datant de la fin du I Ve siècle, est régulièrement appelé

1 3 D . W . H . A R N O L D , The early episcopal career of Athanasius of Alexandria, Notre D a m e - London 1991, p. 84-87.

1 4 Cette datation a été proposée par R.S. B A G N A L L sur la base des prix: voir son ar-ticle 'Four-century prices: new evidence and further thoughts', Z P E 76, 1989, p. 75. Sur ce dossier mélitien, voir J . Ε . G O E H R I N G , 'Melitian monastic organization: A chal-lenge to Pachomian originality', [dans:] Studia Patristica 25, 1993, p. 388-395.

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ара. Quelques autres personnes mentionnées dans ce dossier portent le même titre1 5.

Un dossier composé d'ostraka provenant d'Ain Waqfa et datables de la fin du IVe et du début du Ve siècle, permet de constater que abba/apa pou-vait être remplacé par πατήρ. Dans ce dossier, trois presbytres sont appelés -πατήρ καΐ πρεσβύτερος (les numéros 3 et 19 et O. Douch 361). Le mot πατήρ remplit la même fonction dans une formule qui apparaît dans un ordre de paiement, P. Merton I 41 [406 environ, Oxyrhynchos]: τω κυρίω μου πατρι Πέτρω πρεσβυτέρω της άγιας εκκλησίας του Καισαρείου. Aux siècles suivants, πατήρ apparaît parfois à côté d'abba ou d ' а р а , surtout dans les adresses des lettres ou au début des documents; cette combinaison des deux mots visait sans doute, conformément aux habitudes de l'époque byzantine, à amplifier l'effet honorifique du titre. Voyons des exemples:

P. Fouad 86: δεσπό(τη) ημών ώ? άληθ(ώς) τα πάντα θεοφιλεσ(τάτω) κ(αϊ) άγιοτ(άτω) πατρϊ αββα Τεωργίω προεστ(ώτι) μοναστη-ρίου) Μετανοίας\

P. Grenf. I 63 [VIe?, VIIe?]: αββα Σενουθιω τω όσιωτάτω μου bεσπό-τη και πατρϊ και επισκοπώ 'Απόλλωνος',

G. Lefebvre, Recueil des inscriptions grecques chrétiennes d'Egypte (que nous citerons par la suite par Recueil...) 66: έκοιμήθη ό τρις μακάριος πατήρ αββα Ζαχαρίας.

La titulature des évêques contient souvent abba ou ара. Nous citerons quelques documents exempli gratia:

P. Oxy. XVI 1967 [427]: ή άγια του Θεου καθολική εκκλησία ή υπό τον άγιώτατον απα Πέτρον επίσκοπον ; SB XII 10939 [Ve]: τη άγια του Θεοϋ καθολική εκκλησία τή υπό τον άγιώτατον και θεοφιλέστατον πατέρα ημών απα Τιμόθεων; P. Oxy. XVI 1900 [528]: καθολική εκκλησία ή υπό τον άγιώτατον και θεοφιλέστατον πατέρα ημών αββα Π έτρον επίσκοπον; SB VIII 9876 [534]: τ ω όσιωτάτω καϊ θεοφιλεστάτω αββα Παύλω επισκοπώ; ι 7

1 5 Les textes coptes de ce dossier ont été publiés par W.E. C R U M , Catalogue of the Coptic manuscripts in the collection of the John Rylands Library, Manchester 1909, nos. 2 6 8 - 2 7 4 , 276; les textes grecs se trouvent dans P. Herm. Rees, nos. 7-10, aux-quels il faut ajouter P . Lond. inv. 1014, publié par G.M. P A R A S S O G L O U , 'Request for help', [dans:] Miscellania papirologica Ramon Roca-Puig, p. 2 4 1 - 2 5 0 (= SB X V I I I 13612). Sur c e dossier, voir P . VAN M I N N E N , 'The roots of Egyptian Christianity', Archiv für Papyrusforschung 40, 1994, p. 80-84.

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LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS 31

P. Cairo Masp. III 67295, col. III, 18-19 [VIe]: τω δ ε σ π ό τ η μου та πάντα 0εοσε/3εστάτω καΐ ауштатш πατρι και ε π ι σ κ ο π ώ α π π α Κ εφαλωζη;

Ρ. Berl. Zill. 14 [VIе]: ό όσιωτάτοί αββα Πέτρο? ό επίσκοπο?;

Ρ. Cair. SR 36761 6 [VIе]: τω δεσπότη μου τω θ ε ο φ ι λ ε σ τ ά τ ω πνεύμα-τοφόρω γνησίω π α τ ρ ί . αββα Ταυρίνω ε π ι σ κ ο π ώ ;

P. Grenf. I 63 [VIе?, VIIе?]: αββα Σενουθι'ω τω όσιωτάτω μου δεσπότη και πατρι και επισκοπώ;

S ß XVI 12869 [VIe/VIIe]: ό kolvos δεσπότη? 6 όαιωτατοί επίσκοπο? α/3/3α Μακάριο?;

Ρ. ßer/. Ζ///. 8 [663]: τω άγίωτάτω θεοτιμητω αββα Πετρω ε π ι σ κ ο π ώ . Λρα fait toujours partie de la titulature d'Abraham, évêque d'Hermon-this, connu grâce à de nombreux textes coptes et à son testament rédigé en g r e c1 7.

Abba et ара peuvent apparaître dans un même dossier et se référer à une même personne. Parmi les inscriptions de Philae, une appelle l'évêque Théodore abba (Iriser. Pliilae 203, env. 537), une autre l'appelle ара (Inscr. Philae 216, de 577). Les lettres envoyées à Pisenthios, évêque de Koptos, s'adressent à lui ainsi: "A mon seigneur Yapa P é s u n t h i o s , évêque"; "A notre père et seigneur vénéré en toute manière, Christophore en vérité, l'abba Pésunthios, évêque"1 8.

Les évêques ne sont pas toujours appelés abba ou ара. Citons au moins une partie des textes où ce titre manque:

CPR V 11 [début du IVe siècle]: contrat entre un évêque et l'un de ses diacres1 9;

P. Jews 1914 [328-340]: l'évêque Isaac, mentionné dans ce document, ne porte pas le titre apa\ celui-ci accompagne, en revanche, le nom d'une autre personne;

1 6 Publié par C . G A L L A Z Z I , 'Léttera al v e s c o v o Taurino', Analecta Papyrologica 2 , 1 9 9 0 , p . 1 2 5 - 1 2 8 .

1 7 M . K R A U S E , Ара Abraham von Hermonthis. Ein oberägyptischer Bischof um 6 0 0 , Berlin 1956. La plupart des textes concernant Abraham ont été publiés par W.Ε. C R U M dans Coptic Ostraca, London 1902.

1 S Ε . R E V I L L O U T , 'Textes coptes extraits de la correspondance de St. Pésunthios, évêque de Coptos', Revue Egyptologique 9, 1900, p. 133-177; 10, 1902, p. 34-47; 14,

1914, p. 22-32.

1 9 Au sujet de ce texte, voir E . W I P S Z Y C K A , 'Il v e s c o v o e il suo clero. A proposito di CPR V U ' , The Journal of Juristic Papyrology 22, 1992, p. 83-128.

(11)

3 2 T. DERDA - Ε. WIPSZYCKA

P. Oxy. XXII 2344 [env. 336]: une requête est adressée au stratège du nome 7тара. Διονυσίου επισκόπου καθολικής εκκλησίας-, P. Col. VII 160 [345-354]: document qui mentionne à plusieurs

re-prises le bateau de l'évêque Hierakapollon (R 1, 4; R 1, 8; R 1, 15; R. 1, 22);

P. Oxy. X X X I V 2729 [IVe]: lettre qui mentionne "le bateau de Theo-doras, notre évêque";

PSI IV 311 [ I Vе/ Ve] : lettre mentionnant Theodotos, évêque de Lao-dicée;

P. Köln III 152 [477]: mention d ' u n e église dirigée ύπο τον όσιωτατον Έ λ λ ά δ ι ο ζ ; επίσκοπον,

P. Princ. II 82 (= SB III 7 0 3 3 )2 0 [481]: K i p o s θεοφιλέστατος ё т ά σ κ ο -πος της καθολικής Αυκοπολιτών άγιας του Θεον εκκλησίας·, VPB IV 95 [Vе]: un compte de revenus ecclésiastiques est signé par

[ ]ης επίσκοπος. La ligne précédente est complète, et la lacune de la ligne en question est trop petite pour contenir — outre le nom propre dont la terminaison s'est conservée — le titre а р а ou (à plus forte raison) abba\

P. Prag. I 100 [Ve]: τω τιμιωτάτω και άγαπητω Προκοπίω Κ α λ ο σ ι -ριος επίσκοπος εν κ(υρί)ω χαίρει ν,

SB XII 10766 [seconde moitié du Ve]: quittance signée par l ' é v ê q u e Eirenaios;

SB XII 10808 [Ve]: quittance délivrée au nom de l'évêque Ioannes; SB XII 10809 [VIe]: ordre de paiement signé par l ' é c o n o m e

représen-tant l'évêque Oulpianos;

P. Haun. III 65 [Ve-VIe]: quittance signée par l'évêque Theodoras; SB XII 10767 [VIe]: quittance signée par l'évêque Christodoros; P. Michael. 41 [539 ou 554]: document émis par un évêque et signé

χειρί εμοϋ 'Ιωάννου ελεεί Θεοϋ επισκόπου2^.

P. Lond. V 1803 [VIe]: ordre de paiement signé par l ' é v ê q u e Hera-k l a m m o n ;

P. Rain. Cent. 79 [VIe]: lettre signée par ' Ι ω ά ν ν η ς ελεεί Θεοΰ επίσκο-πος.

20 P. Princ. II 82 est une réédition partielle de SB III 7033.

2 1 Cette lecture nous a été s u g g é r é e par A . LAJTAR à la place de ελεεινού επισκό που. Elle est d é c i d é m e n t plus c o n f o r m e à la façon chrétienne d e c o n c e v o i r les rapports e n t r e l ' h o m m e et Dieu. Il f a u d r a i t contrôler tous les p a s s a g e s où les é d i t e u r s ont lu ελεεί vos επίσκοπος (ou πρεσβύτερος).

(12)

L E S T I T R E S ABBA, APA E T PAPAS 33

Enfin, dans de nombreux comptes (par exemple P. Erlangen 106, 66 [ I Ve] ; P. Herm. Land. 298, 305, 512 [IVe]; С PR VIII 37, 9, 10 [IVе]; P. Laur. IV 186, col. В, 7 [VIIе], figurent des noms d ' é v ê q u e s qui ne sont ac-compagnés ni de abba, ni de ара.

L ' a b s e n c e du titre abba ou ара dans les textes cités ci-dessus nous paraît significative, d'autant plus que ces textes appartiennent à différents genres (documents officiels, lettres, comptes, ordres de paiement, quit-tances). Avons-nous affaire à des évêques qui, avant l'ordination, n'ont pas été des moines? Cette hypothèse est tentante, mais malheureusement ne peut être vérifiée.

Un cas différent est constitué par P. Leid. Z [entre 425 et 4 5 0 ]2 2, une requête ( δ ε η σ υ καΐ ικεσία) adressée aux "maîtres de la terre et de la mer, de toute nation et race des hommes, Flavius Théodose et Flavius Valentinien, Augustes perpétuels". Son auteur se dit Appion episkopos. L ' a b s e n c e d'épithètes et de titres est due, sans aucun doute, au caractère solennel du texte: celui qui parle aux "maîtres de la terre" doit, par humilité, renoncer aux marques de son statut social. P. Cairo Masp. III 67283 fournit une ana-logie frappante: pas un seul parmi les 13 ecclésiastiques qui signent le rap-port adressé à l'impératrice Theodora par les habitants d ' A p h r o d i t ô ne porte le titre ара {ара accompagne seulement les noms des saints patrons des églises).

L'oscillation entre abba et ара dans la titulature des évêques et le cas du monastère de Titkôis, qui est appelé tantôt monastère d ' а р а Apollo, tantôt monastère d ' a b b a Apollo, suggèrent, à première vue, que les deux mots s ' é q u i v a l e n t2 3. Cependant, un examen attentif des papyrus montre qu'il n ' e n est pas ainsi. En effet, abba n'apparaît que dans des contextes monastiques, alors que а р а peut s'appliquer à des personnes de diverses conditions.

Passons en revue quelques textes qui nous aident à préciser la significa-tion d ' a b b a .

Abba a c c o m p a g n e le nom du fondateur dans les dénominations des monastères. Exempli gratia: P. Cairo Masp. II 67242 [547]; P. Oxy. I 148

2 2 D . FEISSEL, K . A . WORP, 'La requête d'Appion évêque de Syène à Théodose I I . P . Leiden Ζ révisé', Oudheidkundige Mededelingen uit het Rijksmuseum van Oudheden te Leiden 68, 1988, p. 97-111.

2 3 Voir aussi un cas analogue: P. Jews 1924: τω αγαπητω ττατρί απα Υλαττυου-θίω, et P. Jews 1926: τω τιμιοτάτω και χρηστοφόρω και πάσης αρετής κ,ίκοσμη-pevcü αττττα Παφυούθις.

(13)

34

T. .DERDA - Ε. WIPSZYCKA

[556]; SB XVIII 14061 et 14062 [556]; P. Oxy. XXVII 2480, 31, 466, 120

[564-566]; P. Oxy. LV 3804 [566]; P. Rein. I 107 [deuxième moitié du

VI

e

]; P. Cairo Masp. II 67234 [VI

e

]; P. Leiden (= P. L. Bat. XXV) 72

[VI

e

]; P. Mich. XIII 667, 7 [VI

e

]; P. Oxy. XI 1357 [535-536]; P. Oxy.

XVIII 2206 [VI

e

]; P. Ant. III 189 [VI

e

-VII

e

]; P. Lond. V 1762 [VI

e

-VII

e

];

P. Rain. Cent. 146 [VI

e

-VII

e

]; PUG I 37 [VI

e

-VII

e

]; SB I 5114 (= P. Labia

1) et 5115 (= P. Labia 2 )

2 4

[613-640]; SB VI 9590 [VII

е

]. Dans le nom

d'un hôpital: P. Oxy. XXVII 2480, 44 [565-566]; P. Oxy. XVI 1898 [587].

Les moines portent souvent le titre d'abba: P. Vindob. Sijpesteijn 2 8

[V

e

-VI

e

]; P. Köln II 11 1 [V

e

/VI

e

]; P. Cairo Masp. III 67286 [542-543]; P.

Strasb. IV 279 [VI

e

]; SB III 6255 [VI

e

]; P. Fouad I 86 [VI

e

]; P. Cairo

Masp. I 67047 et 67048 [VI

e

]; SB VI 9051 [VI

e

]; VPB IV 55 [VI

e

]; P.

Flor. III 297, 48, 66, 225 [VI

e

]; P. Turner 54 [VI

e

]; P. Strasb. VII 679 [fin

du VI

e

]; P. Vindob. Worp 14 [VI

e

-VII

e

]; BGU I 103 [VI

e

-VII

e

]; P. Rain.

Cent. 146 [VI

e

-VII

e

]; P. Lond. V 1899 [600]; P. Lond. III 1060 [VII

e

]; P.

Prag. I 65 [VII

e

]; Crum, Ep.

25

144; 151; 162 [VII

е

].

De même les saints sont dits abba:

Apollos: SB XVI 12401 [590]; P. Sta. Xyla 8 et 10 [VI

e

]; P. Amst. 48

[VI

e

]; SB XVI 12266 [VII

e

]; SB VI 9051 [VI

e

]; SB VI 9144

[VII

e

];

Jean Baptiste: CPR IX 32 [551];

Théodore Martyre: P. Lond. III 1080 [VI

e

]

2 6

;

Michel ayant son topos à Aphroditô

2 7

.

L'existence d'une différence de signification entre abba et ара est

suggérée également par quelques documents où figurent les deux mots à la

fois:

P. Oxy. XVIII 2195 [VI

e

]: ττ(αρά) Πérpov καΐ απα "Ωρον κ,αΐ

к.ош(ш-νών) δ(ιά) ΤΙραυοϋτος και Π έ τ ρ ο ( υ ) Άβρααμίο(υ) Ь(тткр)

νής) Έρύ0€ω? (ligne 163); π(αρά) Ά7τολλώ Θίκ,λας ύ(ττβρ)

μηχ(α-2 4 Nous citons de cette manière les textes publiés par B.C. MCGING, 'Melitian Monks at Labia', Tyche 5, 1990, pp. 67-94.

The Monastery of Epiphanius at Thebes, II: Coptic Ostraca and Papyri, ed. W.E. CRUM, New York 1932, cité comme Crum, Ep.

2 6 Publié par P.J. SIJPESTEIJN, 'New Light on the Philoponoi\ Aegyptus 59, 1989,

p . 9 5 - 9 7 .

(14)

LES TITRES ABBA. APA ET PAPAS 35

νής) αββα Ιωάννου (ligne 165); ττ(αρά) ΚοΚλούθου

ττρ((σβντί-ρου) δ(ιά) Ά7Γθλλώ φρο(ντι,στοϋ) (ligne 168);

P. Sta. Xyla 10 [543] : document adressé à αττα Φΐβίς μονάζοντος και.

άρχων ελαιωργος του άγιου μοναστηρίου αββα Ά 7τολλώτο?;

Ρ. Prag. I 65 [VII

e

]: quittance établie par ара Hous grammateus pour

abba Serenos presbytre et archimandrite.

Il faut enfin comparer la fréquence des emplois d'abba et celle des

em-plois d'ара dans le grec des papyrus et des inscriptions d'Egypte. Le Duke

Data Bank of Documentary Papyri donne pour αββα 172 attestations, pour

αττα 784

2 8

. La différence est tellement nette qu'on ne saurait la considérer

comme fortuite. Elle semble suggérer que W.E. Crum n'avait pas tout à fait

tort lorsqu'il affirmait que abba est "more ceremonious in Upper Egypt

than ара".

Abba et ара étaient-ils déclinables? Les savants hésitent à ce sujet. D.J.

Chitty a étudié la question à l'intérieur du dossier pachômien grec

2 9

. Il a

constaté l'existence de deux formes du substantif abba: une forme

décli-nable (nominatif άββάς, accusatif άββάν), toujours précédée de l'article, et

une indéclinable (αββα), dépourvue d'article; et sur la base de cette

consta-tation, il a considéré αββα précédé de l'article του ou τω comme

appar-tenant à la forme déclinable (génitif ά/3βά, datif άββά). Après avoir

distin-gué ces deux formes, Chitty s'est posé la question de savoir comment elles

sont distribuées. La conclusion à laquelle il est parvenu est intéressante: la

forme déclinable, précédée de l'article, est appliquée à Pachôme et à

Théo-dore, qui, pour les auteurs du corpus pachômien, sont des personnages

his-toriques; la forme indéclinable, sans article, accompagne le nom d'Horsiesi,

qui, fort probablement, était encore en vie aux temps où ce corpus était en

train de naître. C'est probablement de la même manière qu'il faut entendre

la forme άββάς, précédée de l'article, dans les Apoplithegmes, qui traitent

de moines célèbres vivant dans le passé.

Dans les documents provenant de l'Egypte et concernant des personnes

vivantes, la forme indéclinable αββα constitue la règle. F.Th. Gignac

3 0

con-2 8 Nous ne tenons compte que des textes de provenance égyptienne. Aux attestations de αββα, nous ajoutons celles de aßa; et aux attestations de αττα, nous ajoutons celles de αττττα. Si nous considérions αττττα comme une variante de αββα (ainsi que l'ont fait certains éditeurs; cf. supra, p. 24), nos résultats seraient légèrement différents.

9Q

^ D.J. CHITTY, 'Some notes, mainly lexical, on the sources for the Life of Pacho-mius' [dans:] Studia Patristica V.3, Berlin 1962, p. 267-269.

(15)

3 6 Τ: DERDA - Ε. WIPSZYCKA

sacre au mot abba un paragraphe (alors qu'il ne parle pas du tout de ара), et il déclare qu'il se décline ainsi: "à/3/3â?, gen. a ß ß a , dat. a ß ß a , acc. αββα (aßßav at Nessana)". Du nominatif αββάς, Gignac ne cite q u ' u n e seule occurrence, et celle-ci ne se trouve pas dans un papyrus provenant de l'Egypte, mais dans un papyrus de Nessana, à savoir P. Colt. Ness. 53, 2. Pour l'accusatif à/3 β à, Gignac mentionne deux documents provenant de l'Egypte: P. Oxy. XVI 1900, 5, et PSI I 89, 1; ά/З/Зау ne semble pas être at-testé dans les papyrus d'Egypte. U va sans dire que le génitif aßßa et le da-tif ά/3/3ά ne se distinguent pas du nominada-tif ou accusada-tif aßßa. En somme, il faut constater, malgré Gignac, que le mot abba, dans les d o c u m e n t s d ' E g y p t e , est normalement indéclinable.

Il en va autrement dans les papyrus de Nessana du début du VIIe siècle: ici, αββάς et αββαν sont bien attestés (aß/За?: P. Colt. Ness. 53, R, 2; 89, 23; aßßäv P. Colt. Ness. 50, 1, 5; 52, 13). De même, le nominatif ά/З/За? apparaît dans les inscriptions de Syrie et de Palestine: .

LBW 20943 1 (sans date): " A ν γ ε λ ο ς εύλαίβείας] ό ά/З/За? Αντίπατρος; Inscr. Nécropole Туг 2 0 03 2 [609]: ô αββας Αεόντως ο πρεσβύτερος', Inscr. Negev 2 73 3 [618]: Άνεπάεί ώ μακάριο? Κ α π ι τ ω [ά|/3/3α? Έ ρ α

-σίνου ό -πρεσβύτερος, L'éditeur traduit cela par "Came to rest the blessed Abbas Kapito, the presbyter, (son) of Erasinos", mais dans le commentaire, il note: "It seems that ά/З/За? should be interpreted here as ηγούμενος". Autrement dit il propose d ' e n -tendre "Le bienheureux Kapitô, le presbytre, chef du monastère d'Erasinos, est mort". Cette dernière interprétation nous semble meilleure que la première, à la condition pourtant que abbas à ce m o m e n t - l à ( V I Ie s.) soit devenu synonyme de hegoumenos ou proestos (voir nos remarques à propos l ' a p o p h t h e g m e Epipha-nios 3, ci-dessus, p. 24 et n. 2).

Ά/З/За? au nominatif apparaît dans quelques inscriptions de Nessana: 38, b, 8-15 (sans date).3 4

3' Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure, vol. III, Inscriptions grecques et latines, e d . P h . LE BAS et W . H . WADDINGTON V I , P a r i s 1 8 7 0 , p . 4 9 4 .

3- J.-P. REY-COQUAIS, Inscriptions de la Nécropole (= Inscriptions grecques et la-tines découvertes dans les fouilles de Tyr [ 1963-1974], I), Paris 1977, p. 106-108.

3 3 A. NEGEV, The Greek Inscriptions from the Negev (= Studium Biblicum

Francis-canum, Collectio Minor 2 5 ) , J e r u s a l e m 1 9 8 1 , P. 3 6 - 3 7 .

3 4 G . Ε . KIRK, C . B . WELLES, Excavations at Nessana, L o n d o n 1 9 6 2 , 1 : Inscriptions,

(16)

LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS 37 Peut-être à/3/3âs apparaît-il également dans Inscr. Moab35 374 [VIe]: Έ υ ό ά δ ί κ ( ε ) Μ α ι ) ' A ß ß a s Γα/3άλου; selon l'éditeur, " A ß ß a s è tras-crizione di ЮК, nome proprio semitico assai diffuso". Mais il se peut, nous semble-t-il, que αββας soit ici le titre du défunt et que le nom de celui-ci ait disparu dans la lacune (à en juger par la transcription diplomatique, il aurait commencé par O); Gabalos serait le nom de son père.

Dans une inscription non datée, gravée sur un linteau et trouvée à il-Mucarribeh (Syrie)3 6, α β β α peut être considéré c o m m e un génitif: à/3/3â Σ ί ρ γ ί ο υ ^ . Le génitif α β β α apparaît également dans une inscription du mo-nastère du Sinaï [ V Ie- V I Ie]3 8; en outre dans Inscr. Beth Shan 19 [ 5 2 2 ]3 9: à/3/3|â; et Inscr. Negev 5 24 0. Inscr. Negev 84 [byz.]4 1 n'est pas claire4 2.

Dans LBW 2 0 3 84 3 (sans date): . . . è[m] του вео φιλ[ί]στά\του ο ί κ | ο -νόμοϊυ] Ά / 3 α η λ ί ο υ του Κυον . . . , les éditeurs prennent aussi en considéra-tion la possibilité de la lecture: ά/3(/3)ά Ή λ ι ο υ

Pour ара, le Duke Data Bank ne connaît pas d'occurrences dans les ins-criptions de Syrie et de Palestine.

3-S R . C A N O V A , Iscrizioni e monumenti protocristiani del paese di Moab (= Sussidi alio Studio delle Antichità cristiane pubblicate per cura del Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana, IV), Città del Vaticano 1954, p. 370-371.

36 Publications of the Princeton University Archaeological Expeditions to Syria in

1904-1905 and 1903, Division Ш: Greek and Latin Inscriptions in Syria, Section A: Southern Syria, Part 5: Haurân Plain and Djebel Haurân, by Ε. L I T T M A N N , D. M A G I E JR., D . R E E D S T U A R T , n o . 6 1 4 , p . 2 7 7 .

3 7 La suite de l'inscription, telle qu'elle a été publiée, nous paraît douteuse: les

édi-teurs lisent: 'A/3/3S Σΐργίου (και) Βοέθου ιτρ(()σβ(υτέρου) ("Of Abbot Sergius and Boethos, presbyter").

3 8 I. SEVCENKO, ' T h e early period of the Sinai Monastery in the light of its inscrip-tions', Dumbarton Oaks Papers 20, 1966, p. 263, no. 11.

3 9 M . S C H W A B E , В . LIFSCHITZ, Beth Shecarim, II: The Greek Inscriptions, Jerusalem 1974.

4 0 A . N E G E V , op. cit. (note 3 3 ) , p. 5 2 - 5 3 .

41 Ibidem, p. 70-71.

4 2 L'éditeur lit: K(vpi)e βοήθησον τον Άββα | Ζηνοβίου του παραμοναρίου et traduit ainsi: " О lord, help Abba (son) of Zenobius the warden". N o u s s o u p ç o n n o n s cependant qu'il y a en réalité τον αββα, et que le génitif a été employé au lieu du datif (qui serait normal avec le verbe βοηθάυ)\ il faudrait en ce cas entendre: "Seigneur, aide abba Zenobios, le gardien".

(17)

38 Τ, DERDA - Ε. WIPSZYCKA

Un seul p a p y r u s d ' E g y p t e — une lettre datable p a l é o g r a p h i q u e m e n t des V Ie- V I Ie siècles — atteste de façon sûre la forme déclinable ό aßßas: P.

Vindob. Worp 15, 6: ό ίββας Δ α μ ι a v ó sĄ Ą.

Les autres occurrences de la f o r m e aßßas q u ' o n trouve d a n s les édi-tions de papyrus, sont illusoires: il ne s'agit pas d'attestaédi-tions, mais de lac u n e s remplies ou d ' a b r é v i a t i o n s résolues par les éditeurs, donlac d ' h y p o -thèses. Celles-ci ne nous paraissent pas justifiées. A ce propos, il vaut la peine de signaler que dans la plupart des éditions de p a p y r u s que n o u s avons passées en revue, les index donnent la f o r m e déclinable à/3/3âs, qui n ' e s t pas attestée dans les papyrus, alors qu'ils ne donnent pas la f o r m e in-déclinable αββα, qui est attestée4 5.

Cela étant, on se demandera pourquoi l'auteur de P. Vindob. Worp 15 a écrit ό aßßäs au lieu d'aßßa. Il se peut qu'il ait été sous l ' i n f l u e n c e des textes littéraires (des apophthegmes ou des textes du corpus pachômien), ou bien qu'il ait suivi les habitudes syriennes. Il est impossible de le savoir. Ce qui est sûr, c ' e s t que nous avons affaire à un cas exceptionnel.

*

* *

А р а apparaît dans des contextes très variés, dont une partie seulement peut nous servir dans notre enquête.

C e m o t apparaît e x t r ê m e m e n t s o u v e n t d a n s les d é n o m i n a t i o n s d e s églises et des monastères, où il a c c o m p a g n e le nom du f o n d a t e u r ou du saint. Voici quelques exemples, choisis parmi les plus intéressants:

m o n a s t è r e d ' а р а S a b i n o s près d ' A n t i n o e : P. Prag. I 45 et 46 [milieu du VIe]; P. Köln III 153 [ Ve- V Ie]

m o n a s t è r e d ' ара Agenios: P. Cairo Masp. II 67139, col. Ilia, 21, 25, col. IVa, 713 [VIe]; PSI VIII 933 [538]

monastère d'ара Makrobios: P. Köln III 157 [589]

4 4 Dans une autre lettre, P. Vindob. Worp 14.6, on lit τοϋ θεοφιλέστατου πατρός

ήμών αββα Ααμιανοϋ οικονόμου. Est-ce la même personne? К . A . W O R P ne se

pro-nonce pas à ce sujet. En tout cas, il est impossible de savoir si ncus avons affaire à la forme déclinable ou à la forme indéclinable du mot.

4 5 Un cas particulier mérite d'être signalé, celui de P. Lond. V 1741, 1 [après 642]:

αββα Φ ο ί βα Ισακίου: on pourrait, à première vue, penser que Valpha soulevé après a/3/3 est une abréviation (analogue à Y alpha soulevé après Φοι/З) et qu'il faut lire aßßäis) Φθίβά(μμων) Ίσα/α'ου. Cependant, les scribes de l'époque byzantine écri-vaient très souvent la dernière voyelle ou diphtongue en haut: voir par exemple, dans ce même texte, Ισα/α0". Nous pensons qu'il faut lire αββα Φοίβά(μμων) Ίσακί'ου.

(18)

L E S T I T R E S ABBA, APA E T PAPAS 3 9

topos d'ара Dios: PSI IV 2 8 4 [VIе]; P. Cairo Masp. I 6 7 1 1 7 [VIe] m o n a s t è r e à'ара Souros: P. Cairo Masp. II 6 7 1 3 3 [VIе]; P. Mich. XIII

667, 7, 35 [VIе]

m o n a s t è r e d'ара Jérémie: P. Cairo Masp. II 67151, 102, 163, 234, 21в [VIе]

topos d'ара Pinoution: P. Cairo Masp. III 67328 [VIе] topos d ' а р а Shenoute: P. Ross. Georg. III 48 [VIе] m o n a s t è r e d ' а р а Sarous: P. Oxy. XLIII 3150 [VIe]

m o n a s t è r e d'ара M o u s a i o s : P. Cairo Masp. III 67312, 42, 8 0 [VIe] m o n a s t è r e d'ара Viktor: P. Cairo Masp. II 6 7 1 6 2 [VIe]

m o n a s t è r e d'ара H e r m a u o s : P. Cairo Masp. II 6 7 1 3 8 , col. III, 11; 67139, V, 4, 24 [VIe]

m o n a s t è r e d'ара Zenobios: P. Flor. III 297, 16, 267, 364 [VIe]

P o u r ce qui concerne les d é n o m i n a t i o n s d ' é g l i s e s , il s u f f i t de r e n v o y e r aux index des P. Cairo Masp., s.v. " E d i f i c e s religieux", où l ' o n t r o u v e r a de n o m b r e u x e x e m p l e s de l ' e m p l o i d'ара près du n o m du f o n d a t e u r ou du s a i n t4 6.

Le titre а р а est porté par les supérieurs des m o n a s t è r e s . V o y o n s p a r e x e m p l e la titulature des abbés à la tête du monastère de St. P h o i b a m m o n à Deir e l - B a h a r i4 7. Après а р а A b r a h a m , évêque, se succèdent: а р а Viktor fils de K y r i a k o s , а р а Petros, а р а Iakob, а р а Viktor fils de T h e o d o r o s , а р а Ioannes, а р а Kyriakos, а р а Petros II, а р а Kyriakos II.

Plusieurs moines sont appelles ара. Exempli gratia: PSI XIII 1342 [fin du I Ve] ; P. Köln III 153 [ Ve- V Ie] ; P. Prag. I 45 et 4 6 [milieu du V Ie] ; P. Köln III 157 [589]; P. Cairo Masp. II 67139, col. III R 1 [VIe]; P. Herm. Rees 31 [VIe]; P. Flor. III 297, 66 [VIe]; O. Deir el-Gizah [ 5 9 9 - 6 1 9 ]4 8; P. Prag. I 7 9 [VIIe]; P. Apol. And 6 9 [703-715].

C e p e n d a n t , tous les moines n ' o n t pas droit au titre d ' а р а . C ' e s t ce qui ressort de l ' a n a l y s e des d o s s i e r s c o n c e r n a n t telle ou telle c o m m u n a u t é m o n a s t i q u e . Ayant e x a m i n é les inscriptions du m o n a s t è r e de J é r é m i e à S a q q a r a , C. W i e t h e g e r a constaté de f a ç o n sûre que le titre n ' e s t a p p l i q u é q u ' à une partie des moines (nous ne savons pas à laquelle). C ' e s t à la m ê m e

4 6 Voir aussi les index de P. Freer (J. G A S C O U , L. M A C C O U L L , 'Le cadastre

d'Aphro-ditô', [dans:] Travaux et Mémoires 10, 1987, p. 157).

4 7 W . G O D L E W S K I , Le monastère de St. Phoibammon, Varsovie 1 9 6 8 , chapitre IV

'Histoire du monastère'.

4 X Publié par A . Di BITONTO K A S S E R , 'Deir А Р А Samuele: localizzazione E storia di un monastero délia regione tebana', Aegyptus 6 9 , 1 9 8 9 , p. 1 7 3 - 1 7 7 . C'est une lettre de Pesunthios, évêque de Koptos, à ара Jakob, presbytre et proestos du monastère.

(19)

4 0 T. DERDA - Ε. WIPSZYCKA

c o n c l u s i o n que nous a m è n e l ' a n a l y s e du dossier des textes c o p t e s d é c o u -verts à Deir B a l a i z a h4 9 dans les ruines du monastère d'apci Apollos (fin du V I Ie- d é b u t du V I I Ie siècle). V o y o n s des exemples. D a n s P. Balaizah 104 — d o c u m e n t attestant le p a i e m e n t d ' u n e dette — , le supérieur du m o n a s -tère, Psha, ne porte pas le titre d'apa; des quatre autres m o i n e s mentionnés, un seul porte ce titre. P. Balaizah 104 m e n t i o n n e trois m o i n e s (dont deux sont d ' A n t i n o e , l ' a u t r e est du monastère du lieu): a u c u n d ' e n t r e eux n ' e s t dit ара. D a n s P. Balaizah 1 19 — contrat de vente d ' u n â n e — , f i g u r e n t A b r a h a m , moine du monastère d ' а р а Menas, et deux moines qui sont titrés ара. Dans P. Balaizah 132, Psote, qui est proestos, mais ne porte pas le titre d'apa, écrit au frère Chaël, qui, lui aussi, est dépourvu de ce titre.

E n c o r e un autre dossier qui peut nous permettre d ' é t u d i e r l ' e m p l o i du terme а р а dans les milieux monastiques, c ' e s t l ' e n s e m b l e des ostraka et des inscriptions de Wadi Sarga, datables des environs de l ' a n 6 0 05 0. D a n s les textes c o m m é m o r a t i f s (nos. 3 I 79), nous p o u v o n s distinguer trois c a t é g o -ries de moines: 1) ceux qui portent le titre d'apa-, 2) ceux qui sont appelés f r è r e ; 3) c e u x qui sont appelés papas (sur ce dernier terme, nous revien-d r o n s par la suite). Parmi les moines qui ne sont pas appelés а р а , se trou-vent les é c o n o m e s de la c o m m u n a u t é monastique de W a d i Sarga.

De m ê m e , un g r o u p e de stèles f u n é r a i r e s trouvées à El D o u k h e i l e h et p r o v e n a n t d ' u n centre m o n a s t i q u e situé près d ' A l e x a n d r i e5 1, atteste la pré-sence de moines titrés а р а à côté d ' a u t r e s moines qui ne sont qu'àôeAc^oi.

Le m ê m e état de c h o s e s se retrouve ailleurs. P a r e x e m p l e , la lettre P. M e d . C o p t o inv. 7 6 2 63 2 d o n n e le titre d'apa à quatre m o i n e s , mais ne le d o n n e pas à cinq autres. Dans P. Cairo Masp. I 6 7 0 9 6 [VIe], A p o l l o s , le p è r e du célèbre D i o s k o r o s , est dit а р а , tandis q u ' E n o c h , f i l s d ' I o a n n e s , m o i n e et é c o n o m e du monastère, et Psates, moine et presbytre, ne portent pas ce titre.

C ' e s t à des c o n s t a t a t i o n s a n a l o g u e s que n o u s a m è n e l ' e x a m e n de la prosopographie que W . C . Till a établie pour D j e m e5 3.

49 Balaizah. Coptic texts from Deir el-Balaizah in Upper Egynt, ed. P . E . K A H L E , Oxford 1954.

50 Wadi Sarga: Coptic and Greek texts, ed. W . Ε . C R U M , H.l. B E L L , Hauniae 1922. 5 1 G. L E F E B V R E , Recueil..., nos. 1-14.

5 2 Publié par S. P E R N I G O T T I , 'I papiri copti dell'Universita Cattolica di Milano',

Ae gyp tus 6 5 , 1985, p . 7 8 - 9 2 .

5 3 W.C. T I L L , Datierung und Prosopographie der koptischen Urkunden aus Theben, Wien 1962.

(20)

LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS 4 1

А р а fait très s o u v e n t partie de la titulature d e s m e m b r e s du c l e r g é . C e p e n d a n t , tout c o m m e dans le cas des moines, il faut constater que tous les ecclésiastiques ne sont pas appelés de cette façon. Cela ressort de d o c u m e n t s ayant trait au clergé ainsi q u e de listes de personnes, où certains ecclésias-tiques sont mentionnés avec le titre d ' а р а et d ' a u t r e s sans ce titre. Voici un e x e m p l e : P. Oxy. X V I 2036 [VIe]: Papnoute, presbytre de l ' e p o i k i o n N i k e -ros, porte le titre A ' а р а , tandis que le presbytre Ioannes ne le porte pas.

А р а a c c o m p a g n e les n o m s des saints, non seulement des saints m o i n e s ( c o m m e а р а Apollos de Baouit), mais aussi des martyrs, par e x e m p l e de saint Viktor {P. Cairo Masp. II 67162, 8, 324 [568]; 67006, 56 [VIe]), de saint T h é o d o r e (P. Cairo Masp. I 67104, 8 [VIe]; III 67313, 55 [VIe]), de saint O r o u n c h i o s (P. Cairo Masp. I 6 7 0 9 4 [553]). Voir aussi les n o m s de saints dans un calendrier des fêtes d ' O x y r h y n c h o s : Apollo, Phib, Bane, Iole, S o r o s , P a n o d o r o s5 4. D a n s certains cas, а р а s ' e s t f o n d u a v e c le n o m du saint, et cet alliage est devenu un nom propre c o u r a m m e n t e m p l o y é (voir ci-dessous, p. 50-54).

V o y o n s enfin les cas des h o m m e s qui n'étaient ni des ecclésiastiques ni des m o i n e s et qui, malgré cela, apparaissent dans nos textes a v e c le titre d ' а р а . Pour l'instant, nous laissons de côté ceux qui portent les n o m s Hol, Kyros, Nakios, Sirios, Sion, Dios, (nous en parlerons par la suite). Voici la liste:

P. Oxy. X V I 2036 [la fin du Ve]: ара Anousi, chartularius.

SB VIII 13885 [562]: ара Sois du village D i k a i o s ( c ' e s t un p a y s a n , ainsi qu'il ressort du contexte).

P. Oxy. X I X 2244, 4 [ V Ie- V I Ie] : ара Hor y e a ψ γ ό ί .

P. Prag. I 65 [VIIe]: ара H o u s γραμματεύς, établissant u n e q u i t t a n c e d ' i m p ô t s pour abba Serenos, presbytre et archimandrite.

Wadi Sarga 16 [VIIe]: contrat de travail, par lequel l ' a r c h i m a n d r i t e du monastère e n g a g e а р а Paulos, c h a r p e n t i e r5 5;

54 SB X V I I I 1 3 1 4 0 [ V IE/ V I IE] , récemment commenté par J. G A S C O U , 'Un nouveau calendrier de saints égyptien', Analecta Bollandiana 107, 1989, p. 384-391.

5 5 "Daniel, it is, by God's mercy archimandrite, writes to Ара Paul the carpenter, [saying]: I appoint thee to do carpenter's work for [...] of the monastery, in this year of the 12th indiction; and that you do your work without neglect in anything. And [I undertake] that we will pay for your wages, namely 25 artabae of corn and 12 lâhe of wine and [... of] fodder and 4 artabae of barley [and] a cloak and a sackcloth and a [ ] and a (pair) of sandals. For your assurance, then, I have drawn up this agreement for you and I consent thereto. Thoth 26th, 12th indiction". — Il n'y a pas de doutes que cet artisan n'était pas un moine, mais un spécialiste venu du dehors.

(21)

42

Τ: DERDA - Ε. WIPSZYCKA

CPR IX 67 [VII

e

/VIII

e

] : ара Ioulios, φΰλαξ.

G. Lefebvre, Recueil ... 76: inscription funéraire, trouvée dans le

Fa-youm, d ' а р а Iouli, κλώωποώς (1. κ λ α δ ο π ο ι ό ? )

5 6

.

P. Beri. Kopt. III 347 [VII

e

-VIII

e

]: ара Phoibammon signant un

con-trat en qualité de témoin doit être un simple laïc, puisqu'il ne

porte aucune indication de la fonction, tandis que d'autres

per-sonnes qui signent cet acte se présentent comme presbytres (sans

ара)·,

P. Berl. Kopt. III 363 [VIII

e

l: ара Kolthe chartularius;

P. Lond. V 1743 [période arabe]: abba Menas, soldat, si l'abréviation

στp( ) doit vraiment être résolue en στρ(ατίώτης).

Ара peut accompagner les noms de laïcs faisant partie de l'élite d'une

localité:

SB XVI 12485 [VI

e

]: ара Hor, γίοϋχος.

PSI VIII 1345 [VI

е

-VII

е

]: lettre où l'on lit: παρακαλών τον δεσττότην

μον δια του абеЛфог) κ αϊ περίβλεπτου κύρ(ου) απα Ιωάννου.

Ρ. Laur. V 198 [VII

е

]: lettre copte adressée à ара Kollouthos,

werço-терос

5 7

;

P. Berl. Kopt. III 330 [VII

e

-VIII

e

]: lettre copte adressée à kyrios ара

Ioannes par un ecclésiastique Abdias (son appartenance au clergé

est indiquée par l'épithète Ελάχιστο?). Si kyrios ара Ioannes était

un membre du clergé, on s'attendrait à trouver le nom de la

fonc-tion; s'il était moine, nous aurions un terme qui indiquerait le

sta-tus monastique du destinataire.

P. Lond. IV 1529; 1542 [début du VIII

e

]: ара Kosmas, représentant

(πρόσωπον) du pagarque et α ϊ η ί γ ε ο ΰ χ ο ς , porte l'épithète

περί-βλεπτός; cela nous assure qu'il ne s'agit pas d'un ecclésiastique.

Ayant constaté que а р а pouvait accompagner le nom d'une personne

laïque vivant dans "le monde", il nous faut corriger une opinion émise par

différents papyrologues au sujet de la carrière à ' а р а Apollos, le père de

l'avocat-poète Dioskoros

5 8

. Nous pouvons suivre les traces de cet Apollos

Sur les doutes que soulève ара placé devant Ioulios ou Iouli, voir ci-dessous, p. 53.

5 7 "It is your servants, the headmen of Small Nemjew, who venture to write to their lord and patron, master ара Collouthos, the foreman".

5 8 Sur ce personnage, voir J.G. Keenan, 'Aurelius Apollos and the Aphrodite vil-lage elite', Atti del XVII Congresso Internationale di Papirologia, Napoli 1984, p.

(22)

LES TITRES ABBA, APA ET PAPAS

4 3

depuis 514, date à laquelle il paie un impôt (SB XVI 12370), jusqu'à sa

mort en 546/7. En 527, étant protocomète d'Aphroditô, Apollos prend à

bail une parcelle de terre appartenant au monastère de Zmin (P. Cairo

M asp. III 67307; P. Lond. V 1690). Un autre document, daté de 531, le

présente comme protocomète (P. Cairo Masp. III 67301), deux autres

en-core, datés respectivement de 536 et de 537, le présentent comme

συντε-λεστής (P. Flor. III 283; P. Ross. Georg. III 36); ils font partie d'un

con-trat daté de 538 et qui commence ainsi (PSI VIII 933): τω δικαάυ του αγίου

μοναστηρίου αϊτα Ά γ ε ν ί ο υ όρου? του Ά 7 τ ο λ λ ω ν ί τ ο υ μίκ,ροϋ νομοϋ ύττο

δωίκησιν του ένδοζοτάτου κόμίτος Αμμωνίου δια του σεβασμιωτάτου

αϊτα Άπολλώτος Δωσκόρου. En 541, Apollos fait un voyage à

Constan-tinople avec Viktor, presbytie et fils de son frère Besarion.

P. Cairo Masp. I 67064 (malheureusement non daté) porte la

souscrip-tion δεσπ(ότη) τ(ω) έμω τα 7τάν(τα) λαμττροτατ(άτω) [Ά7Γθλλ]ώτι, suivie de

la phrase κ,αϊ ασπάζομαι εκθύμω? την ΰμετέραν ττατρικήν δίάθεσίν μετά

των συν αυτή πατέρων те και αδελφών. J. Maspero a commenté cette

phrase ainsi: "on voit par ce passage qu'Apollos s'était fait moine tout en

restant prôtokômète d'Aphroditô". Cette opinion a été accueillie par J.G.

Keenan et, plus tard, par L.S.B. MacCoull. A leur avis, Apollos aurait été

moine dès 538, étant entré au monastère des Apôtres fondé par lui-même

5 9

— monastère dont l'existence est attestée par des textes grecs et coptes

jusqu'aux années soixante du VI

e

siècle. J.G. Keenan se rendait compte de

la faiblesse de cette hypothèse: dans P. Cairo Masp. I 67126 — document

rédigé à Constantinople —, Apollos (qui n'est pas dit а р а ) porte l'épithète

θαυμασίώτατος, qui appartenait normalement aux membres des élites

locales occupant des postes inférieurs dans la carrière bureaucratique, tandis

que son compagnon, Viktor, est présenté comme un presbytre et est dit —

conformément aux habitudes terminologiques concernant les membres du

clergé — ελεεί. Θεοΰ -πρεσβύτερος (1. 1 et 43) et ευλαβέστατος (1. 75).

Dans son article dans Le Muséon, en publiant de nouveaux documents grecs

et coptes ayant trait au monastère fondé par Apollos, L.S.B. MacCoull n'a

pas tenu compte des doutes exprimés par Keenan; elle a écrit (p. 24):

"Coptic, as well as Greek, documents exist from the period (A.D.

538-546/7) during which Apollo both was a monk ( ' А р а ' ) and continued to

9 5 7 - 9 6 3 , et L . S . B . MACCOULL, 'The Ара Apollos monastery of Pharoou (Aphrodito) and its papyrus archive', Le Muséon 106, 1993, p. 21-63.

(23)

44 T. D E R D A - Ε. W I P S Z Y C K A

s e r v e h i s t o w n in v a r i o u s o f f i c e s . A p a p y r u s letter ( n o . 2 2 4 1 ) in the I s m a i l i a M u s e u m , E g y p t , is a d d r e s s e d to ' m y b e l o v e d lord a n d h o n o r e d , G o d l o v i n g b r o t h e r , А р а A p o l l o s t h e p r o t o c o m e t e s ' . R e f e r r i n g t o s e r v i c e s p e r f o r m e d b y D i o s c o r o s f o r t h e n e i g h b o r i n g m o n a s t e r y of А р а P r o m a o w i t h r e g a r d to t h e o r d e r s of the B y z a n t i n e b u r e a u c r a c y , the letter s h o w s that A p o l l o s f u n c -t i o n e d s i m u l -t a n e o u s l y as m o n k a n d v i l l a g e h e a d m a n " . E n o u -t r e (p. 2 5 ) : " W h i l e still a m o n k , A p o l l o s , w h o m a d e a c a r e e r in l a n d e n t r e p r e n e u r s h i p a n d m a i n t a i n e d an interest in b u i l d i n g u p the l a n d e d e n d o w m e n t that w a s t o p a s s t o h i s son and t o the m o n a s t e r y u n d e r his s o n ' s a d m i n i s t r a t i o n , c o n t i n -ued to pay his land-tax (demosion)".

S ' i l est c e r t a i n q u e les m o i n e s p o u v a i e n t g é r e r l e u r s b i e n s ( t e r r e s , m a i -s o n -s , a t e l i e r -s a r t i -s a n a u x ) , il e-st d i f f i c i l e d ' a d m e t t r e q u ' i l -s p o u v a i e n t r e m p l i r d e s f o n c t i o n s l i t u r g i q u e s c o m m e c e l l e d e p r o t o c o m è t e : c e l a n o u s p a r a î t c o n t r a i r e à c e q u e n o u s s a v o n s s u r la m e n t a l i t é d e s m o i n e s et s u r les c o u -t u m e s m o n a s -t i q u e s . D u m o m e n -t q u e n o u s s a v o n s q u e le -ti-tre d'ара p o u v a i -t ê t r e p o r t é p a r d e s h o m m e s q u i n ' é t a i e n t ni d e s e c c l é s i a s t i q u e s , ni d e s m o i n e s , n o u s n ' a v o n s p l u s b e s o i n d e r e c o u r i r à c e t t e h y p o t h è s e si f r a g i l e . A p o l l o s a pu f o n d e r un m o n a s t è r e p l u s i e u r s a n n é e s a v a n t d ' y e n t r e r , a v e c l ' i d é e q u ' i l p o u r r a i t y p a s s e r s e s v i e u x j o u r s . A v a n t d e d e v e n i r m o i n e , il a pu j o u e r le r ô l e d e p a t r o n d u m o n a s t è r e p a r lui f o n d é : le titre d'ара, d ' u n c ô t é , l ' e x p r e s s i o n π α τ ρ ι κ ή δ ι ά ό ε σ ί ΐ , d e l ' a u t r e , c o n v i e n d r a i e n t b i e n à c e t t e s i t u a t i o n h y p o t h é t i q u e . O n c o m p r e n d r a i t é g a l e m e n t q u e q u e l q u ' u n ait pu le p r i e r d e t r a n s m e t t r e s e s s a l u t a t i o n s a u x m o i n e s du m o n a s t è r e d o n t — s e l o n l ' h y p o t h è s e — il s ' o c c u p a i t ( v o i r P. Cairo Masp. I 6 7 0 0 4 ) . E t a n t e n c o r e un h o m m e du " m o n d e " ( q u o i q u ' i l e û t d é j à l ' i n t e n t i o n d e le q u i t t e r ) , A p o l l o s a u r a i t pu ê t r e dit σ ί β α σ μ ι ώ τ α τ ο ?6 0. C o n c l u o n s c e t t e p a r t i e d e n o t r e e x p o s é . Abbci et ара n e s o n t p a s d e s t i t r e s e x a c t e m e n t i n t e r c h a n g e a b l e s . Abba a p p a r a î t s e u l e m e n t p o u r d e s i g n e r d e s m o i n e s (ou d e s e x - m o i n e s d a n s le c a s d e s é v ê q u e s ) ; а р а est e m p l o y é b e a u c o u p p l u s l a r g e m e n t q u e abba, é t a n t a t t r i b u é à d e s p e r s o n n e s d e d i f f é -r e n t s m i l i e u x . Abba est senti c o m m e un tit-re p l u s p -r e s t i g i e u x q u e ара.

O n p e u t s u p p o s e r q u e p a r f o i s , c ' e s t à d e s p e r s o n n e s se d i s t i n g u a n t d a n s l e u r m i l i e u p a r u n e p i é t é p a r t i c u l i è r e m e n t p o u s s é e , q u ' o n d o n n a i t c e s titres. Il n o u s s e m b l e p o u r t a n t q u e n o r m a l e m e n t , c e n ' é t a i t p a s la c o n s i d é r a t i o n d e

6 ( ) L'emploi de cette épithète dans PSI VIII 933 est étonnant, car normalement, à l'époque byzantine, elle s'applique au serment,

ορκ,ος.

Dans

P. Cairo Masp.

I 67001, 28 [514] on s'adresse à des protocomètes par

ή υμών σίβασμώτης\

mais à la ligne suivante, cette expression est remplacée par

ή υμών θαυμασιότης.

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