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Les aspects pragmatiques de ľanalyse logique des questions

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A C T A U N I V E R S I T A T I S L O D Z I E N S I S

FOLIA PHILOSOPH ICA 9, 1993

M aria Lew andowska

LES A SPECTS PRAGM AT1QUES DE Ľ A N A L Y S E LO GIQ UE DES Q U E ST IO N S

Ľ a n a ly se logique des questions em brasse trois aspects: syntaxique, sćm an- tique et pragm atique. Le prem ier d ’entre eux concerne la constru ctio n des theories logiques des questions sous la form e de systém es déductifs. Ľ a sp e c t sém antique, le plus souvent, com plete la caractérisatio n syntaxique, parce que les n otions principales de la logique des questions, ainsi que les relations entre ces notions, tro u v en t leur in terp re tatio n dan s un d o m ain e determ ine. Ľ a sp e c t pragm atique, q u a n t á lui, est de m oindre im p o rtan ce p o u r la logique des questions c est-á-dire p o u r la logique conęu com m e la théorie qui concerne d une part la caractérisation des questions, des réponses et des presuppositions des questions, et ď a u tre p art ľanalyse des relations en tre les questions et leurs presuppositions. Les theories des questions, en reconnaissant p o u r fondam en- tales les notions de question, de réponse et de presupposition de la question, se d istinguent p a r la relation q u ’elles choisissent de tra ite r com m e la plus im portante. P ar consequent, dans certaines theories, c’est la relation „ques- tion-réponse” qui est essentielle, tandis que dan s les autres, c’est la relation „ q u e stio n -p résu p p o sitio n ” .

En determ in an t de la faęon la plus générale ľo b jet de ľan aly se de la prag m atiq u e des questions, il suffit de co n state r q u ’elle exam ine les liaisons entre la classe des propositions ćn onęant des questions et l’u tilisateur de la langue. Les questions ainsi conęues sont to u jo u rs exam inees dan s un contexte com pose av an t to u t de celui qui pose la question (le locuteur), celui qui y répond (ľin terlo cu teu r) et celui qui accepte la presupposition de la question, c’est-á-dire qui a une conviction déterm inée q u a n t á l’existence de la réponse á la question. Si n o tre reflexion s’étend aux app licatio n s possibles de la logique des questions ľaspect prag m atiq u e est un sujet q u ’o n ne peut pas négliger. L objectif de nos reflexions est la p resentation des problém es pragm atiques;

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c’est de résoudre, p a r l'analyse logique, des problém es dan s les dom aines ou la ľonction interrogative de la langue est particuliérem ent im po rtan te. N os consid eratio n s em brasseront:

1. Les types de problém es ap p a rte n a n t au dom aine de la prag m atiq u e des questions.

2. Les aspects pragm atiques dan s la logique des questions.

3. La fonction de l’analyse pragm atique des problém es de la logique des questions.

1. LES TYPES DE PROBLÉMES A PPA R T E N A N T AU DOMA1NE DE LA PRAGMATIQUE DES QUESTIONS

C om m e il y a diíférentes conceptions de la prag m atiq u e logique, la portée des recherches est variable. Les relations pragm atiques sont traitées la plus souvent de la faęon la plus générale, com m e relations entre le signe et son usager, le signe étan t lui-m ém e traité com m e expression linguistique et ľu sager com m e celui qui se sert de la langue. O n définit lcs questions com m e des énoncés (signes linguistiques) qui exprim ent le désir d ’o b ten ir une certaine connaissance exprim ée p a r le locuteur. Lc problém e de la determ ination de ce qui est exprim é dans les questions constitue le problém e pragm atique.

N ous accepterons la conception de la pragm atique proposée p a r R. S talnaker dan s son travail Pragmatics (1972)1. S talnaker, en d eterm in an t le sujet des parties particuliéres de la sém iotique, adm et que la syntaxe exam ine les phrases, la sém antique les propositions, tan d is que la prag m atiq u e analyse les actes linguistiques et les contextes dans lesquelles ils sont accom plis. La pragm atique analyse done les actions linguistiques, la faęon de s'exprim er; eile accorde beaucoup d ’atten tio n aux circonstances dan s lesquelles ces actions sont accom plies. C om m e consequence de cette conception de la pragm atique, il fau t distinguer deux principaux types de problém es: 1) la definition des types d ’actes linguistiques (des actes de la parole) et de leurs realisations, e’est-a-dire, des propositions énonciatives; 2) la caractérisation du contexte de ľex- pression; eile revient á determ iner les priopriétés du contexte qui perm ettent de préciser quelle proposition est exprim ée dan s ľé n o n eiatio n donnée.

L’analyse des actes illocutionnaires peut servir d'exem ple p o u r le prem ier type; ľexam en des locutions indexicales, occasionnelles, caractérisan t le contexte, convient com m e exem ple du deuxiém e type. Les types d ’actes linguistiques sont entre autres: affirm ations (assertions), dem andes, prom esses,

1 R. C. S t a 1 n a k e r, Pragmatics, [dans:] Semantics o f Natura! Language, éd. Davidson and Harman, Dordrecht 1972, p. 380-397.

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rćponses aux questions. Ľ a n a ly se de chacun dc ccs actes consiste a determ in er des conditions nécessaires et süffisantes p o u r l’accom plissem ent de ľa ctio n linguistique. Vu que I’acte linguistique a lieu dan s un contexte, qu'il est accom pli grace a la presence ou ä ľabsence de différents caractéres du contexte, ľexam en des elem ents particuliers co n d u it á fixer des conditions nécessaires et sulfisantes de sa realisation. N o u s avons com m e exemples de telies propriétés: les in tentions du locuteur, ses connaissances et com petences, ses croyances, les intérôts com m uns de celui qui parle et de celui qui i’écoute, le tem ps, les autres actions linguistiques réalisées dan s les memes circonstances. La réponse á la question ćta n t un acte linguistique qui est analyse, le fait de l’accom plissem ent d ’un acte linguistique, c’est-á-dire le fait que la personne questionnée rép o n d ra á la question, d épendra de caractéres du contexte tcls que les intentions de celui qui répond, Ic degré de ľin té ré t qu'il p o rte á la question etc. En resum é il faut souligner que la definition des types ď acte s linguistiques consiste á form uler des conditions p o u r la realisation des actions linguistiques.

Le deuxiém e type de problém es pragm atiques concerne la description des propriétés des contextes et I explication de la relation en tre ľén o n ciatio n sous la form e d ’une phrase et son interpretation. L 'in terp rétatio n est conęue com m e la determ ination de ce qui a été exprim é dan s ľén o n ciatio n et com m e la definition de sa valeur logique. Les regies syntaxiques et sém antiques de la langue préciscnt la phrase interprćtće; cette phrase, avec les caractéres du contexte de son usage, exprim e une certaine p roposition. D one la phrase est com prise com m e une fonction définie sur les contextes et p re n an t com m e valeurs les propositions. D ans les phrases se trouve exprim ée la liason entre le contexte de 1 em ploi de 1 én o nciation, c’est-á-dire les circonstances de sa pro n o n ciatio n , et les propo sitio n s co n stitu a n t le contenu de ľéno n ciatio n . Les propo sitio n s sont com prises com m e des fonetions déterm inées sur ľensem ble de m ondes possibles, p re n an t les valeurs vrai ou faux. Les propositions exprim ent la liason entre ľ é ta t actuel du m onde ou ses états potenticllem ent possibles et les valeurs logiques. A utrem ent dit, la p ro p o sitio n est un m oyen de distinguer en realite deux espéces d ’états possibles, á savoir: 1) ceux, auxquels la p roposition su b o rd o n n e la valeur de la vérité, do n e ceux qui ne sont pas exelus en égard á la vérité de la proposition; 2) ceux auxquels la prop o sitio n ne su b o rd o n n e pas la valeur de la vérité d one ceux qui sont exelus de la proposition en égard á la vérité de la p roposition. C e qui constitue la spécifité et en méme tem ps ľorig in alité de la conception de S taln ak er c ’est que le contexte et le m onde possible sont étudiés séparem ent com m e deux references d iIférentes, autrem ent dit, le m onde possible n'est pas un élém ent du contexte. Les propositions m éritent une atten tio n spéciale, parce q u ’elles sont ľo b jet des actes illocutionnaires aussi bien que des attitudes. La p ro p o sitio n constitue le

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co n ten u com m un ď én o n cé s tels que eo n stata tio n s, prom esses, désirs, questions et réponses, ce sont do n e des énoncés q u ’on peut caractériser com m c possibles ou vraisem blables. II faut souligner que les régles, d eterm in an t la valeur de vérité directem ent á p a rtir des contextes, ne perm ettent pas de définir de tels énoncés. Si ce sont les questions qui suscitent ľin téré t, la definition de la prop o sitio n contenue dan s la question est essentielle, parce q u ’elle perm et de classer la phrase, form ulće com m e réponse párm i les réponses dites pro p res ou directes. P ar exemple, la réponse p ro p re á la question „est-ce que?” sera la phrase co n ten a n t la prop o sitio n exprim ée dan s la question. Si q u elq u 'u n dem ande: „ L a logique est-elle nécessaire?” („E st-ce que la logique est nécessaire?” ), la p roposition exprim ée dans la question est la phrase: „L a logique est nécessaire” et la réponse p ro p re est ľassertio n ou la negation de cette proposition. D ans le cas de la question du type „q u e l” , p ar exemple „Q uel m anuel de logique recom m ande-tu á tes étu d ian ts?” , c'est la conviction de celui qui pose la question (á savoir q u 'u n des m anuels est recom m andé) qui sera la p roposition. En em ployant la term inologie du dom aine de la logique des questions, on peut dire que la proposition est la presupposition dc la question. Si nous acceptons la distinction des deux types principaux de problém es de la pragm atique en general, nous pouvons caractériser d 'u n e faęon analogue les problém es spécifiques de la prag m atiq u e des questions. On peut do n e dire que celle-ci d ’une p art analyse et définit les espéces dc questions et de réponses, com prises com m e actes linguistiques, et d ’a u tre p a rt caractérise les liasons entre le contexte de l’em ploi de la question et la proposition co rresp o n d an t á la question, e’est-a-dire entre le contexte et la presupposition de la question. Le prem ier des deux types de la prag m atiq u e des questions est envisage dans les considerations qui concernent la determ in atio n de la notion-m em e de „q u e stio n ” . La form ulation des conditions nécessaire et süffisante p o u r accom plir l’acte linguistique (la form ulation de la question) constitue alors le problém e essen tiel. Les analyses a p p a rte n a n t au second type o n t p o u r objet l’exam en des m oyens de designer la p ro p o sitio n exprim ée p ar la q uestion dan s le contexte donné. Le problém e de la definition de la fonction des presuppositions est traité dan s la logique des questions com m e quelque chose d ’essentiel; la vérité de la presupposition est alors traitée com m e une co ndition nécessaire de la réponse. U ne difficulté surgit: les types de problém es cités plus h a u t sont-ils exhaustifs p o u r la prag m atiq u e des questions? II semble que la solution dépende de ľéten d u e de la prag m atiq u e en general et des critéres q u ’on accepte p o u r classer les problém es dans les dom aines particuliers de la sém iotique, c’est-á-dire la syntaxe, la sém antique et la pragm atique. La question de la determ ination de la portée peut soulever des discussions. C ep en d an t il n ’y a aucun d o u te que les deux types m entionnés sont du ressort de la p ra g m atiq u e des questions.

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2. LES ASPECTS PRAGMATIQUES DANS LA LOGIQUE DES QUESTIONS

Ju sq u ’á present nous venons seulem cnt de m o n trer la possibilitć et en m ém e tem ps la nécessité de prendre en consideration les aspects pragm atiques d an s les recherchcs sur les questions. Si nous voulons en o u tre justifier le fait que, dan s les trav au x qui sont le résultat de ľin téré t p o rté á la problém atique des questions, on tient com pte du point de vue prag m atiq u e, nous devons retro u v er les elem ents qui en sont ľexpression. N o u s essayerons do n e de presenter de tels elem ents, en nous référant ä certains trav au x su r la caractérisatio n des questions. II semble que ľ a ttitu d e p ra g m atiq u e se m anifeste le plus souvent dans ľan aly se des problém es suivant: 1) la m otiv atio n de ľin térét p o rté aux questions; 2) la definition des n otions principales, c ’est-á-dire celie de la question, de la presupposition de la question, de la réponse dan s le sens pragm atique; et enfin 3) la distinction des types de questions p a r égard aux critéres pragm atiques.

Parm i les raisons qui conduisent á étudier la problém atiq u e des questions on peut indiquer les m otifs a tte sta n t la preference p o u r les aspects p rag -m atiques. La fonction des questions dan s le processus de l’enseigne-m ent fut soulignée p a r K. A jdukiew icz2; celui-ci considérait com m e nécessaire ľanalyse logique visant á au g m eter la precision dan s [’expression des questions et á respecter les exigences p erm ettan t ď év iter des fautes d an s la form ulation des questions. L ’enseignant, qui dispose d ’un savoir sur les questions et les réponses, peut ap p ren d re á poser des questions ainsi q u ’á d o n n er des réponses correctes. La théorie des questions et des réponses peut étre em ployer com m e un instrum ent de recherche sur le m odele „ľen seig n em en t-ľétu d e” (c’est l’opinion de J. H in tik k a3). C ertains auteurs, p a r exem ple W. M arciszew ski4, J. G ied y m in 5 sont d ’avis que la description et ľan aly se des questions posées dan s une science donnée font p artie de leur ca ractérisatio n m éthodologique. Les problém es résolus en science sont des questions form ulées p ar les chercheurs. U n problém e bien posé a souvent la form e d 'u n e question bien form ulée. Les directives de la form ulation des questions peuvent étre ap- pliquées dans le processus de la recherche.

Les principales n otions définies d an s la logique des questions sont „ q u e stio n ” , „rép o n se” et „presu p p o sitio n de la q u estio n ” . La determ ination de leur sens peut prendre un caractére pragm atique. U ne telle situation a lieu, q u an d on analyse ces term es, en p re n a n t en consideration la personne posant

2 K. A j d u k i e w i c z , Zdania pytajne. [dans:] J ęzy k i poznanie, t. 1, Warszawa 1985.

3 J. H i n t i к к a, A Dialogical M odel o f Teaching, „Synthese” 1982, N o. 51, p. 39-59.

4 W. M a r c i s z e w s k i , M etody analizy tekstu naukowego. Warszawa 1981. 5 J. G i e d y m i n , Problemy, założenia, rozstrzygnięcia, Warszawa 1964.

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la question, celie qui donne la réponse etc. Ľ a n a ly se qui vise á étab lir ce qu'est la question m ene ses au teu rs á énum érer des elem ents co m p o san t, dan s leur ensem ble, une phrase interrogative. Scion W. M arciszew ski, dans une ques-tion, on peut distinguer les com posantes suivantes: 1) les phrases ap p a rte n a n t á la langue dan s laquelle clles o n t été form ulées, 2) les phrases exprim ant les attitu d e s et les croyances de l’a u teu r de la question, 3) les phrases exprim ant les evaluations, les ordres, les dcsirs. Le prem ier de ces elem ents constituc la com p o san te descriptive de la question, les deux autres ses com posantes m odales. Les essais p o u r préciser ce qui est exprim c p ar la question cherchent á souligner l'aspcct pragm atique, q u an d les questions sont définics com m c des phrases interrogatives p a r lesquelles est exprim é le problém e d an s le sens psychologique, c’est-á-dire ľ é ta t dc l’esprit de la personne p o san t la question, ľ é ta t de la connaissance de sa p ro p re ignorance (q u ’elle cherche á élim iner). La notion de question au sens prag m atiq u e a été étudiée p a r G iedym in; celui-ci á identifié lc term e de „q u e stio n ” avec ceux de „p ro g ra m m e ” et de „p ro b lé m e” . II á caractérisé un problém e com m e un couple, d o n t le prem ier élém ent est une expression qui signifie le devoir de d o n n e r une in fo rm atio n , ct le deuxiém e les presuppositions de la question. II prend les presuppositions com m e les m otivations de la question; une question bien posée est une question qui a une presupposition vrai. Les presuppositions spécificnt q u ’il existe la réponse á la question, ou bien que les réponses ne sont pas tou tes vraies, ou bien q u ’il existe exactem ent une seule réponse vraie. Le p o in t de vue pragm atique se m anifeste p a r la distinction entre les p resuppositions d ans le sens subjectiľ, done re la tif á celui qui pose la question, et les presuppositions dan s le sens absolu. Les presuppositions dan s le sens re la tif peuvent étre considérées com m e pragm atiques, parce q u ’on y pren d en consideration les personnes o p eran t les questions. T. K ubiński6 a p ro p o se d ’étab lir une difference en tre les presuppositions pragm atiques des questions intérieures et celieš des questions extérieures. Les prem iéres sont des phrases de stru ctu re définie, form ulées relativem ent au locuteur á ľin sta n t donné, et la relation entre ces phrases et la personne p osant la question s’exprim e p a r le fait que cette personne croit á leur vérité. P ar contre, les presuppositions p ragm atiques des questions sont appelées extérieures, q u an d elles se ra p p o rte n t aux croyances nourries p a r le locuteur á ľin sta n t donné relativem ent á ľin ter- locutcur; le locuteur croit que celui q u ’on questionne sera en é tat de répondrc á la question posée.

La caractérisation de la réponse, ainsi que le definition des n otions de question et de presupposition peut renforcer l’aspect pragm atique dc la réponse. II s’exprim e p a r le fait q u ’on definit la notio n de réponse relative. En co n stata n t q u 'u n e certaine phrase est une réponse á la question relative

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á ľin terlo cu tcu r, nous nous servons d 'u n e notion p ra g m a tiq u e de réponse. A u trem en t dit, on applique la notion prag m atiq u e de réponse, q u an d on co n state que ľin terlo cu tc u r á ľ in sta n t donné, prend la phrase com m e réponse á la question posée. Les reflexions concern an t la question, quelles phrases peuvent étre considérées com m e les réponses directes á la question posée ont le caractére pragm atique, au cas ou on les in te rp re ti com m e suit: quelle phrase, to u te personne co m p re n an t la question peut considérer com m e une réponse. En sim plifiant, on p o u rrait dire que le savoir relatif á ce qui peut étre considéré com m e une réponse est une condition indispensable p o u r d o n n er la réponse.

Les theories logiques des questions se distinguent aussi, en tre autres, p ar cela qu'elles a ttrib u e n t au term e de „ q u e stio n ” des significations differentes. N ous rappelons seulem ent que, p arex em p le, dan s la théorie de D. H a rra h 7 les questions sont identifiées avec les phrases au sens logique; cependant il faut ajo u ter que l'identification en ce cas n 'a q u 'u n carac té re exclusivement syntaxiquc. D. H arrah soulignait que les questions et les phrases au sens logique different p a r le fait d ’exprim er des idées diverses; d an s la question, c’est la dem ande des in form ations sur un certain é tat de choses qui est exprim ée. D one au sens p ragm atique, les questions different des phrases au sens logique. L’identification des questions et des phrases revient en effet á celie des questions avec leurs presuppositions. U ne a u tre théorie des questions, celie de L. A qvist8, s’appui sur ľidée selon laquelle les questions sont posées p o u r o b ten ir une certaine inform ation; ľo rd re, la dem ande, le so u h ait exprim ent le désir d o b ten ir une connaissance. C 'est p o urquoi les q uestions sont identifiées avec les ordres (les én onciations im peratives). L ’identification des questions avec les ordres peut étre considérée com m e ľexpression de la com prehension prag m atiq u e de la question, parce que la faęon d 'e x p rim e r la question est conditionnée p ar le but d o n t la realisation est possible lorsque q u elq u ’un pose une question ä son interlocuteur.

En analysant les classifications des questions faites sur la base de différents critéres, on peut d o n n e r plusieurs distinctions resultant de ľa cce p ta tio n de ľaspect p ra g m atiq u e p o u r leur source. A jdukiew icz, en d istinguant les questions posées „ d 'u n e faęon sérieuse” de celieš „seulem ent pensées", a adm it com m e base de distinction „ ľ é ta t de la q u estio n ” , lequel se m anifeste d ans la tendance d obten ir la connaissance. La personne qui pose une question „ d ’une faęon sérieuse'' vit ľé ta t de la question, celie qui en pose une „seulem ent pensée" la com prend, m ais ne vit pas ľ é ta t de la question. Les questions didactiqucs, c’est-á-dire celieš que ľenseignant donne á ses éléves ne sont pas des questions „sérieuses du point de vue du professeur. Les questions didactiqucs on t p o u r but ľo b tcn tio n d 'u n e réponse á la question, le plus

D. H a r r a h , What Should We Teach ahout Questions. „Synthese" 1982, No. 51. p. 21 38. 4 L. A q v i s t , A New Approach to the Logical Theory o f Interrogatives, Uppsala 1965.

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souvent non prononcée, á savoir la question dc verifier si le q u estionné (l'éléve) con n ait la réponse. En p renant com m e critére Ic but chcrché á ľaide des questions, Ajdukiew icz a défm i les questions suggestives et les questions déconcertantes. D ans le cas des questions suggestives, celui qui questionne á p o u r but de d o n n er au q u estionné une certaine in fo rm atio n que celui-ci ne con n ait pas. Les questions d éconcertantes sont posées afin d 'o b tc n ir du q uestionné ľin fo rm a tio n q u ’il v o u d ra it cacher ou de laquelle découlerait ce qui est con traire á ses autres énonciations.

La distinction des questions en ouvertes et fermées a aussi des valeurs pragm atiques, parce que ľin te rp ré ta tio n des questions ouvertes doit étre faite p a r ľin terlo cu teu r. Les questions ouvertes sont celieš auxquelles n'est sub- ordonnée ni la liste détaillée des réponses adm issibles, ni la m éthode effective de ľo b ten tio n des réponses. Les questions ouvertes sont aussi appelées questions du type „p o u rq u o i” . Elles exigent que la signification du m ot „ p o u rq u o i” soit précisée. Selon la m aniere d o n t on com prend ce term e, eiles sont caractérisées com m e questions d em an d a n t une preuve o u com m e celles d em a n d a n t une explication. Ľ in te rp ré ta tio n de la question, exprim ée dan s sa caractérisatio n visant á élim iner la polysém ie est une in terp re tatio n p ra g -m atique. U n exe-m ple d ’analyse des questions du type „ p o u rq u o i” a été préscnté dan s ľarticle „A n ap p ro ach to why q u estio n s” d o n t l’a u te u r A. K o u ra 4 s’est concentre av an t to u t sur ľanalyse sém antique des questions de ce genre. C ependant on peut aussi у noter les aspects pragm atiques de ľanalyse; ceux-ci sont app aru s, entre autres, p e n d a n t ľanalyse de l'explication, q u an d on dćlibćrait sur la question á quel m om ent l’explication d o nnée peut étre reconnuc p o u r „ b o n n e ” , „ a d e q u a te ” . L ’explication, c’est-á-dire la réponse á la question du type „ p o u rq u o i” selon l'au teu r, est adequate, q u an d la réponse á la question contient ce que voudrait savoir celui qui pose la question. L’explication est inadequate, q u an d p ar exemple, la rcponse conticnt des notions qui sont inconnues du (incom préhensibles p o u r) questionneur. L 'analyse des questions du type „ p o u rq u o i” a p o u r but leur presentation sous une form e qui dan s une situation concrete p erm ettra á celui qui pose la question ct á celui á qui la question est adressee de com p ren d re la question et de ľin te rp ré te r de lc m ém e faęon; la polysémie potentielle est alo rs élim inée ou limitée au m inim um .

P o u r term iner les rem arques concernant les aspects p ragm atiques dans ľan aly se logique des questions, il faut encore m entionner ľin te rp ré ta tio n des questions occasionnelles, e’est-a-dire les questions du type „q u 'est-ce que c’est?” La com prehension de la question occasionnelle conform e aux in ten -tions de la personne qui la pose est une co ndition nécessaire p o u r que la réponse soit posée. U ne phrase de ce type dem ande done un contexte précisant

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la signification; ce peut étre une in terp re tatio n in d iq u an t quc le q u estio n n cu r veut o b ten ir une definition réelle, on une definition nom inale.

Les reflexions presentees in d iq u an t le point de vue p ra g m atiq u e dan s ľanalyse de certains problém es du d om aine de la logique des questions n e p u ise n t pas cette p roblém atique. L eur but était, av an t to u t, ď a ttire r ľ a tte n tio n sur la m éthode p ra g m atiq u e q u 'o n peut appliq u er ä la ca rac-térisation des problém es qui font ľo b jet de la logique des questions.

3. LA FONCTION DE ĽANALYSE PRAGMATIQUE DES PROBLÉMES DE LA THftORIF LOGIQUE DES QUESTIONS

Si nos reflexions concernent la fonction que peut ou do it rem plir la conception prag m atiq u e de certains problém es exam ines dan s le cadre de la théorie logique des questions, le plus im p o rtan t sera ď a b o rd le problém e de ľu tilité de cette théorie, done le problém e de ľa p p lica tio n des résultats des recherches sur les questions. D ans la p ra g m atiq u e dc S talnaker, ľexam en des m oyens p o u r designer la p ro p o sitio n exprim ée p a r une certaine p hrase á ľa id e des contextes linguistiques, constitue un des deux principaux problém es pragm atiques. La solution de cc problém e exige dc specifier les d eterm in a n ts des propositions. A cet effet, S taln ak er a in tro d u it la distinction entre les d eterm inants eontextuels des p ropositions et les d eterm in an ts de la validité des phrases. La ca ractérisatio n de la n o tio n de la presu p p o sitio n prag m atiq u e constitue la base et en m ém e tem ps la m otiv atio n de cette distinction. La presupposition pragm atique, dan s la conception présentée, est la base d o n t ľobjet peut étre un des elem ents du contexte linguistique, e'est-a-dire une personne, un groupe, une in stitution, une m achine. C epcndant c’cst la p roposition qui peut étre ľo b je t de la presupposition; en se servant du term e „p ro p o sitio n ” , on peut aussi p arier du co n ten u de la presupposition. En co n stata n t que q u e lq u 'u n suppose une p ro p o sitio n au sens pragm atique, on co n state de m ém e qu'il accepte la vérité de la p ro p o sitio n et croit que les autres pcrsonncs acccptcrons aussi ccttc vérité dans les m em es circonstances. Les presuppositions ont la form e des p ro p o sitio n s avant de devenir la partie essentielle des attitu d e s linguistiques. L 'enscm ble des presuppositions acceptées p a r une certaine personne dans le contexte d o n n é conduit á delim iter la classe des m ondes possibles. S ta ln ak er souligne que p o u r éviter des m alentendus, il serait desirable, que tous dan s le mém e contexte (e'est-a-dire dans les memes circonstances) ap p ro u v en t les m em es presuppositions. En ra p p o rta n t aux questions la notion de la presupposition pragm atique, telle que la com prend S talnaker. on peut dire que celui qui pose la question est le sujet de la presupposition, que la p resupposition exprim e son attitude; cepcndant la

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p ro p o sitio n concern an t la réponse ä la q uestion en est I'objel ou le contenu; clle exprim e la conviction q u'il cxistc une telle réponse, do n e que sa com m unication est possible.

La presupposition dc la question sous la form e d 'u n e p ro p o sitio n trouve ensuite son expression dan s un com p o rtem en t linguistique dcfini, e’est-a-dire p a r des actions visant a ľo b te n tio n d 'u n e réponse. La presupposition de la q uestion, com prise com m e presupposition p ragm atique, peut tro u v er son application d an s tous les dom aincs, dan s lesqucls le proccssus dc recherche constitue la situation linguistique. D ans la situation dc com m unication linguistique, ou toutes lcs presuppositions sont com m uném ent partagćcs p ar tous les p articip an ts, do n e les p resuppositions p a r rap p o rt auxquclles tous lcs p articip an ts sont d ’accord, peuvent étre traitćes com m e ľélém ent le plus im p o rta n t du contexte. Les recherchcs com m unes exigent l'accep tatio n proa la-bie des presuppositions. C 'est p o u rq u o i la notio n dc la presupposition p rag m atiq u e de la question a une im portance a u ta n t p o u r prćciser la n o tio n dc la question et dc la réponse lice á ellc, que p o u r d eterm iner les conditions qui rendent possibles les rcchcrches et la découverte dc la réponse.

O u tre le role que jo u c la presupposition de la question dan s la situation des rcchcrches scientifiques, nous a ttire ro n s encore I’a tten tio n sur une do ses applications ct sur I'application des autres notions dćfinies d 'u n e faęon pragm atique. N ous avons en vue ľu tilité dc ľanalyse p ra g m atiq u e des questions po u r la co n tru c tio n d ’un m odéle d'enseignem ent, dans lequel les questions et les réponses jo u en t un rôle essenticl. Le savoir puise dan s le dom aine de la théorie logique des questions sera l'instrum ent po u r exam iner un tel modele. C ’est le travail de J. llin tik k a intitule A Dialogical M odel o f Teaching qui est un exemple d'exam en du m odéle d ’enseignem ent, d an s lequel le dialogue „enseignant-éléve” occupc la place centrale, et la relation „ques- tion-réponse” decide du caractére dc „enseignem enl-étude ". D ans nos ref-lexions nous nous b o rn ero n s á attire r l’a tten tio n sur le travail m entionné, en soulignant qu'il pent inspirer la recherche des possibilités diverses d 'a p p liq u er les elem ents dc ľanalyse logique des questions p o u r la precision des notions fondam entales de la théorie dc ľenseignem ent, c'est-a-dire de notions telies que ľenseignem ent et ľétude. Le m an q u e de precision dan s la com prehension de ces notions, ainsi que la polysém ie, constituent une source du d éfau t d 'u n e langue com m une párm i les chercheurs représentant des disciplines pédagogiqu- es. La recherche d 'u n e langue facilitant I'cntente dan s ces disciplines est une täche to u jo u rs actuelle. Si la théorie des questions pouvait fo u rn ir des instrum ents p o u r la distinction conceptuelle des actions d o n t se com pose le processus de ľenseignem ent, un tel genre d ’application serait hautem ent apprécié a u ta n t par les chercheurs créant la théorie des questions que p ar ceux qui créent les theories dans le d om aine des sciences pédagogiques.

Université de L ó d / Pologne

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Maria Lewandowska

PR A G M A T Y C Z N E A SPEK TY A N A L IZ Y LOGICZNEJ PY TAŃ

Artykuł dotyczy pragmatycznych aspektów badań nad pytaniami. Przedmiot rozważań stanowiły relacje między pytaniami a użytkownikiem języka, posługującym się pytaniami dla realizacji różnych celów . Problematyka zastosow ań logicznej teorii pytań została przedstawiona w kontekście użyteczności pragmatycznej. Z w rócono uwagę na m ożliwości wykorzystania rezultatów analizy logicznej do rozwiązywania problemów w dziedzinach, w których interrogacyj- na funkcja języka posiada szczególne znaczenie.

Artykuł składa się z następujących części: I) rodzaje problem ów należących do zakresu pragmatyki pytań; 2) pragmatyczne aspekty w logice pytań; 3) funkcja pragmatycznego ujęcia zagadnień logicznej teorii pytań.

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