Teresa Kostkiewiczowa
"Horyzonty wyobraźni. O języku
poezji czasów Oświecenia", Teresa
Kostkiewiczowa, Warszawa 1984 :
[recenzja]
Literary Studies in Poland 17, 140-146
ge. Ł apińsk i calls it tragicom edy. “O ne w riter to read sim ultaneously with G om brow icz is Blaise P ascal,” says Ł apiński q u o tin g C zeslaw M ilosz.
T he concluding c h a p te r o f Ł ap iń sk i’s book is devoted to the
Diary (“ Final W ord on M eth o d : T he O th er M e, or th e D iary").
Ł apiński outlines the successive stages o f p ro du cin g th a t b o o k to proceed to a succinct d escription o f its genre. Ł apińsk i believes G om brow icz refutes the co n cep t o f diary as a “chronicle o f cu rren t events,” or as a “co n v ersation with oneself,” o r as a “collection o f th o u g h ts.” But alth o u g h he refutes or, m ore precisely, parod ies the n arrative convention o f diaries, G om brow icz avails h im self o f the o p p o rtu n ity to write his ow n spiritual au to b io g rap h y in the
Diary. Says Ł apiński,
T h is is n o t a portrait but a series o f m utu ally p a ro d y in g p o rtra its; it is n o t a b iograp h y but a series o f b rief b iograp h ical p resen ta tio n s w h ich often clash w ith o n e a n o th er (p. 88).
H owever, the true p ro tag o n ist o f the Diary is n o t W itold G om brow icz as a person b u t as “the au th o r o f the W itold G o m brow icz o f the Diary and th e au th o r o f m any other characters, events and situ a tio n s—an a u th o r o f a u th o rs” (p. 103).
Ł ap iń sk i’s boo k is u n doubted ly the best ever study o f G om brow icz. Its succinct and lucid style is rem iniscent o f G o m b ro w icz’s ow n, as it is in its consistency o f analysis and his logic o f argum ents. W ith C artesian clarity it illum inates the darkness o f G o m b ro w ic z’s universe.
W ło d zim ie rz B o le c k i
T ransl. by Z y g m u n t N iera d a
T e r e s a K o s t k i e w i e ż o w a , Horyzonty wyobraźni. O Języku poezji
oświecenia (Les Horizons de 1’imagination. Sur la langue de la poésie du Siècle des Lumières), Państw ow e W ydaw nictw o N aukow e, W ar
szawa 1984.
Le titre du présent ouvrage co m p o rte deux no tio ns fondam entales p o u r to u te réflexion sur la poésie, sa spécificité, ses tran sfo rm atio n s et son im portance. L ’im agination et la langue — ces p oin ts de référen
ce des énoncés poétiques sont d ’h ab itu d e mis au prem ier plan, lo rsq u ’on caractérise la p ro d u c tio n versifiée, quoique chacune d ’elles ait tra it à des types d e réflexion su r la poésie totalem en t différents et provienne des o rien ta tio n s m éthodologiques diverses. C ’est p o u r quoi les procédés de la recherche scientifique ad op tés d an s cet ouvrage ne résultent p as de la tendance à u n e conséquence in ébran lable d e dém arches analytiques, au co n traire, ils so nt inspirés p ar le ch a m p où s ’exerce l ’intérêt du lecteur de la poésie. Celui-ci la conçoit com m e un d iscours organisé d ’une m anière spécifique, se référant p a r cette organisatio n mêm e à un contexte culturel plus vaste, à des expériences, représentations ou asp iratio n s collec tives, com m unes au créateu r et aux destinataires de la littérature. C e qui devient im p o rta n t dan s une telle perspective, c ’est la répétition, dan s les textes poétiques, de certaines im ages, catégories et n otions qui servent à la tran sm ission littéraire des connaissances sur le m o nde et qui p erm e tte n t de vivre ce m onde au sein d ’une collectivi té donnée.
O r, le discours p o étiq ue a tendance à se figer d an s des form ules et im ages toutes faites, à em ployer un ensem ble de clichés m entaux, de stéréotypes, d ’autom atism es phraséologiques, de loci communes littéraires. Ils d evienn en t tous une form e pétrifiée de la transm ission des expériences hum aines relatives aux connaissances et aux ém otions établissant les lim ites de l ’univers qui est accessible à la p én é tra tion poétique, m ais d o n t les autres sphères et phénom ènes ne se laissent pas d o m in er p a r l’esprit. La victoire rem po rtée su r les conventions trou ve son expression à l’égard du m ot qui est placé d ans des contextes inattendus, que l’on fait so rtir des ra p p o rts et liaisons consacrés p a r l’usage.
Il sem ble tou tefois q u e ce soit en m êm e tem ps la m anifestation de processus qui franchissent les limites de la langue et favorisent l’activité de l’im agination p o étique non seulem ent inspirée p a r la vigueur du talen t individuel des créateurs, m ais aussi enracinée d ans la sphère des ém otion s collectives, des aspiratio n s et des besoins intérieurs. D ans l’effort créateur, qui accom pagne la d én o m in a tion des sentim ents et des attitu d e s p ro p re s à l ’hom m e, la langue d o it en tre r en co n tac t avec l’im agination. Celle-ci trio m p h e de l’im age stéréotypée et révèle au poète les possibilités d ’associations im prévues, les dom ain es de représentation s expressives qu i se réfèrent
à la faculté d ’im aginer des lecteurs, d evenan t l ’équivalent im agé de l’attitu d e de l ’hom m e à l’égard du m o n d e q u ’il lui faut co n n aître et vivre. D ans cet effort il ne s’agit pas seulem ent d ’une attitu d e active à l’égard du m ot, de l ’inventivité qui ab o u tit à l ’enrichisse m ent des énoncés de term es nouveaux à la ré in te rp ré ta tio n sém anti que des form ules em ployées jusque-là. Il s ’agit égalem ent de se frayer le chem in vers de nouveaux h orizo ns de l’im agination p o éti que et, p a r conséquent, de d o n n er la form e d ’im age au con ten u transm is.
Si nous adm etto n s un tel poit de vue, l’essetiel est de savoir vers quelles associations d ’idées et im ages, vers quelle sphère des phénom ènes se dirige l ’atten tio n de l’au teu r qui ab o rd e les thèm es, exam inés déjà bien des fois dans les textes littéraires, com m e la n atu re env iro n n an t l’hom m e, la situ atio n d e son pays natal, son attitu d e à l’égard des autres ou sa p ro p re vie intérieure. Les questions fondam entales que l ’on pose aux textes p oétiq ues dans le présent ouvrage so n t les suivantes: quel type de représentatio ns y dom ine, d an s quels dom aines ils recherch ent la m atière des phénom ènes évoqués, à quoi tend la tra n sfo rm a tio n des significations des m ots qui représentent les im ages concrétisées?
T outes ces recherches ind iquen t p o u r ainsi dire un horizon, un certain espace où se m ouv ent les créateu rs et d o n t les limites déterm inent les possibilités de p ro d u ire un énoncé poétique.
La poésie du siècle des Lum ières est envisagée de deux points de vue qui se co m plèten t: c ’est la langue qui est décrite, mais en m êm e tem ps l’étend ue et le co n ten u des espaces délim ités p ar l ’horizon de l’im agination qui est p ro p re. Les analyses effectuées dans les chapitres successifs perm etten t, d an s la m esure du possible, de rep ro d u ire le rép ertoire de notion s, de catégories de l’esprit, de celles de l’im agination en particulier, qui ap p a raissen t d an s cette poésie et qui servent à la transm ission p o étiq u e des connaissances sur le m onde et sur la façon d o n t il est vécu. La reco nstructio n des notions et catégories ci-dessus ouvre le chem in q u i m ène à la com préhension de la p ro b lém atiq u e caractéristiq u e de cette poésie. L ’horizon de l’im agination qui lui est accessible et, p a r conséquent, la form e de la langue q u ’elle a élab orée décide de to u t ce d o n t elle parle et de ce q u ’elle ne p eu t dire à cet égard. L ’observation
de ce que l’on p o u rrait appeler la m atière des oeuvres poétiques nous approche de la réponse à la question com m en t la poésie du siècle des Lum ières tran sm ettait les inform ations co n cern an t certains dom aines de la réalité collective et quelles façons de les ab o rd er elle gravit d an s la conscience sociale.
C h ap . I exam ine les m anières d o n t était traité, dans la poésie le m o tif des saisons de l’année, en vogue à l ’époque des Lum ières. Se référant ici à la trad itio n antiq u e et à l ’ancienne trad itio n polonaise, p ro fitan t de riches expériences de la poésie européenne, les auteurs de l ’ép oque créaient, to u t en s’ap p u y a n t sur le m o tif des saisons, des im ages de la n atu re p articulièrem en t am ples et interprétaient de diverses façons la p roblém atiqu e du tem ps, de l ’inconstance, de l’o rd re de l ’univers et des lois qui le régissent, im pliquée p ar ce m otif. La p résentation, du p o in t de vue d ’un agriculteur, des m étam o rphoses cycliques de la n atu re soum ise aux catégories culturelles, l’intro d u ctio n du m o tif des saisons d an s le do m ain e de la p résen tatio n lyrique des ém otions et dan s la poésie p atrio tiq u e où il acquiert des significations sym boliques, la recherche des analogies et des différences entre le cours des saisons et les «saisons» de la vie hum aine — voilà le cham p des possibilités où se placent les expériences langagières de la poésie du siècle des L u m ières qui ab o rde le m o tif ci-dessus.
C h ap . II — « L ’hom m e et la lutte des passions» — est consacré aux différentes m anières d e présenter, au m oyen de la langue, les actions de l’hom m e et les sentim ents q u ’il éprouve. Les procédés le plus souvent em ployés dans ce d om aine — l’allégorie et la p e r sonnification — co nd uisent au problèm e des ra p p o rts entre la poésie et les arts plastiques de l ’époque. L ’analyse des form es et du fonctionnem ent des représentations personnifiantes perm et de form uler une conclusion im p o rtan te relative au rôle qui leur était attrib u é d ans la conscience de l'ép o q u e : l’em ploi de ces représentation s était une des m an ifestations de la conviction que les arts concentrés sur la p énétratio n de la vie intérieure de l'h o m m e so nt parallèles. La personnification, qui tire son origine de la trad itio n em blém ati que, devint l’un des m oyens essentiels de l ’expression poétique équ iv alan t à la lum ière et à la co uleur d ans la pein ture. Les analyses effectuées m o n tren t égalem ent les changem ents d e style qui se p ro
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d uisaient dans la façon de tra ite r la personnification, elle com m ence à revetir la form e qui l’ap p a re n te déjà aux expériences du ro m antism e.
C hap. III — « A u to u r d u co e u r et de la sensibilité» — présente la sém antique des deux term es fond am en tau x de la p ro d u c tio n relative à la vie sentim entale, en m o n tra n t leur fo n ctio nn em en t aussi bien d ans les textes discursifs de la concience littéraire de l’ép oque que dans les oeuvres poétiques. Le m atériel po étiq u e et linguistique rassem blé révèle aussi des tran sfo rm atio n s plus p ro fo n d es dans le lexique poétique et d a n s la re p résen tatio n p ar des images, liées à une nouvelle vision de l’hom m e et de sa vie intérieure. C e phénom ène est illustré, en tre autres, p a r le fo nction nem en t dans cette poésie du m o tif des yeux et des m ains ce qu i reflète la théorie de la connaissance sensualiste.
C h ap . IV — «Les pricipaux m otifs verbaux de la poésie p a trio ti que» — se ra p p o rte aux tran sfo rm atio n s du vocabulaire et de la représentation p ar des im ages d an s la p ro d u c tio n liée aux événem ents politiques et exp rim ant des sentim ents p atriotiques. Il présente co m m ent étaient surm ontées les façons de p arle r des affaires de la patrie, propres à l’ancien polonais, il m o n tre l’élab o ratio n d ’une nouvelle phraséologie (dans une ce rtain e m esure l’influence de la pensée française et de la poésie de la R évolution), les changem ents de la sém antique des n o tio n s telles que la p atrie, la n atio n , la liberté, le désespoir, la violence. Il signale égalem ent des tendances dans la rep résentation p ar des images et d an s la p ré sen tatio n des affaires co n cernan t la n atio n , qui co nd u isen t déjà à la vision ro m antique.
C hap. V — «D u language po étiq u e de Ignacy K rasicki» — entre p rend de reconstruire les norm es fond am entales du language poétique de l’époque sur l’exem ple de l ’oeuvre d e son rep résen tan t le plus ém inent.C elui-ci rejeta l ’exclusivité du style h a u t et po m peux et m it à la portée de l’énoncé p o étique to u te une palette de n uances: de la plaisanterie, de la p aro d ie, d ’une réflexion recueillie ju s q u ’à une sublim ité authentique, ju s q u ’à l’ironie et le sarcasm e.
Il s ’éleva au-dessus des frontières qui séparaien t les styles tra d itio n nels, p u isan t d an s chacun d ’eux ce qui convenait le m ieux à sa co nception de la poésie q u ’il co n sid érait com m e un d iscours in tellectualisé, clair et élégant. Il choisissait to u t ce qui p erm ettait
d ’o btenir la cohésion et *la lim pidité. Il asp irait à tran sm ettre le m essage des textes n o n seulem ent p ar les sens des m ots, mais su rto u t par la façon de les ranger, p ar la m ise en relief des règles de leur accouplem ent qui se trouv ent à la base des stuctures logiques et gram m aticales inscrites d an s l’énoncé. L a tendance essen tielle du language de K rasicki consiste à exploiter les possibilités du m ot qui dem eurent d an s le code de la langue lui-m êm e, dans la sphère des structu res gram m aticales et sém antiques de la langue qui sont mises au prem ier plan et d o n t le rôle est de rassem bler les significations surjoutées, po étiques du texte.
La cohésion sém antique de l’énoncé, acquise grâce aux ra p p o rts qui on t lieu im plicitem ent, m ais qui indiquent des relations sém an tiques univoques en tre les com p o san ts, devient le tra it d istin ctif d a la langue p o étique de K rasicki.
C hap. VI — «Les horizons de l ’im agination» — co n tien t les co n clu sions résultant des o bservation s et des analyses qui so nt présentées dans les discussions consacrées aux sujets particuliers. Il concerne av an t to u t les trad itio n s stylistiques et langagières qui, à l ’épo qu e des Lum ières, exerçaient une puissan te influence su r les différentes m anières d ’envisager le m onde et sur la langue p o étiq ue elle-même. Les énoncés m étalittéraires aussi bien que l’aspect des textes p ro u vent que celle-ci était form ée su rto u t p ar les trad itio n s an tiqu e et biblique. T outefois ces caractères de la langue, de la rep résen tation p a r des im ages et des forces m otrices de l ’im ag inatio n tém oignent, à l ’évidence, de la victoire rem po rtée sur les barrières qui, ap parues au X V IIe siècle, se dressaient sur le chem in du développem ent de la poésie, l’élo ig n an t de ce fait des tendances de la p ro d u c tio n occidentale. Ils tém o ig nent en m êm e tem ps d ’un effort continuel d ’ad o p tatio n , du besoin d ’ap p ro p riatio n entre les nouveautés reçues et les expériences locales, les traits du caractère nation al inscrits d ans la stru ctu re m êm e de la langue nationale.
La poésie du siècle des Lum ières puisait d ans divers co u ran ts de la littératu re européenne, établissant chaque fois le phénom ène ad a p té dans le sous-sol local de la langue. L ’ép o qu e des Lum ières fut à cet égard la co n tin u atio n d u processus de la p articip atio n à l ’héritage com m un à tous les peuples européens, la preuve de la présence con tinu elle de la littératu re polo naise dans l ’univers occidental de la cu ltu re m éditerranéen ne avec son hum anism e et ses
critères des valeurs qui lui sont propres. Les poètes de ces tem ps m anifestaient des façons les plus diverses cette conscience de la c o m m u n au té et, à la fois la conviction que le processus de l'é la b o ra tio n de la cu ltu re nationale, a p p a rte n a n t à un ensem b le plus vaste, est un processus in in terro m p u , c ’est lui précisém ent qui a déci dé du visage de la cu ltu re polonaise.
R és. par l'auteur
Trad, par M a łg o r z a ta K a ll au r
E l ż b i e t a S a r n o w s k a - T e m e r i u s z , Zarys dziejów poetyki. O d sta
rożytności do końca XVII wieku (An Outline o f the History of Poetics. From Antiquity to the End o f the 17th c.), W arsaw 1985,
670 pp.
T he boo k by Elżbieta Sarnow ska-T em eriusz, in spite o f its title, is n o t sim ply “an outline o f the history o f poetics.” Its arrangem ent, the way it presents the problem s and their very choice, the style o f its n a rra tio n , altho ugh all o f them can be open to discussion, seems to indicate som ething different. The au th o r tries in her F o rew ord, by m eans o f the usual rhetorical alibi, to m inim ize the effects o f her w ork:
T h e w ork , w hich has b een ca lled “an o u tlin e ,” in d ica tes th ereb y that it d ea ls o n ly w ith so m e selecte d gro u p s o f fa cts and that it d o e s it in a sk etch y w ay ( ...] T h u s it is co n c e r n e d so le ly with the E u rop ean p o etics, or to b e m ore p r e c ise — w ith the m ajor facts from the h istory o f G reek and R o m a n p oetics, L atin and n a tio n a l p o e tic s cu ltiv a ted in v a rio u s E u rop ean co u n tr ies (p. 7).
These are tru e statem ents, yet one ca n n o t take them at their face v a lu e ... Especially when we m ust identify th a t “sketchiness” with typicality at which the a u th o r’s arg u m en tatio n tends consistently to arrive.
T he history o f poetics, the think ing a b o u t poetry, as “o u tlin ed ” by E. Sarnow ska-T em eriusz, covering alm ost 25 centuries o f E uropean culture, is m ainly concerned with types. Indeed it is n o t a picture o f p artic u la r cases b u t a wide p an o ram a. A p an o ram a o f ideas, categories, term s (once m ore investigated and in terpreted ) rath er th an o f persons, thinkers, which does no t m ean th a t they do not ap p e ar in this book. They do bu t, so to speak, pedagogically as “encyclopedic,”