T R O I S I Ê M E P A R T I E
DISCUSSION
E. O lszew ski
Me ré fé ra n t à m a com m unication au su je t du ra p p o rt du professeur Zvorykime je voudrais m entionner u n a u tre encore aspect d e l ’action directe de la technique sur l ’homme: son in fluence s u r l’a rt. L ’im portance de la technique pour la vulgarisation des oeuvres d ’a r t est fort évidente: c’est succesivem ent grâce à l ’im prim erie, à la T.S.F. e t la T.V., a u x dis ques, aux reproductions en couleur etc. que les oeuvres d’a r t p eu v en t dépasser les m ilieux re stre in ts des élites et atte in d re to u te ou p resque toute la population.
Mais l'in fluen ce de la technique s u r le fond, le contenu e t s u r la form e des oeuvres d’a r t est même p lu s im portante. P ren o n s la p e in tu re comme exemple.
La technique crée une réalité qui se superpose à la réalité n atu re lle et la modifie. Ce son t des lignes courbes, des lignes floues qui p ré dom inent d ans le paysage n atu rel. Mais la techn iq ue y in tro d u it des lignes droites — le paysage se géométrise. Cette géom étrisation a une influence évidente su r l’im agination, l’esprit des artistes.
Une p ein tu re de K lee in titu lée Paysage d ’E gypte est bien connue. Elle se compose d’une vingtaine des rectangles m ulticolores e t re p ré sente une vue aérienne des cham ps avec des différentes cultures. A p re m ière v u e on p o u rrait dire que c’est une p ein tu re ab straite, tandis que ce n ’est q u ’une transform atio n artistiq ue d’une réalité technique.
On p o u rrait faire des analyses analogues d e différentes oeuvres soi-disant abstraites, p.ex. de celles dé Léger ou de Brancusi. C’est à to rt q u ’elles sont traitées comme ab straites e t de se fait — cho quantes.
J. Su lo w ski
E tant d ’accord avec le professeur Olszewski, que l'autom atisation est u ne de conditions de l’av en ir du communisme, on n e p eu t pas passer sous silence le danger lié avec la technocratie. Voici u n exemple.
148 Les aspects sociau x du progrès scien tifiq u e e t tech niqu e
Il y a deux ou trois mois u n de trè s populaires périodiques polonais, pas scientifique (“P rzek ró j”), a publié u n e assez innocente statistiqu e concernant un groupe d ’anciens élèves d ’un de nos lycées. La plus grande p artie d ’entre eux est devenue ingénieurs, d o nt le salaire est relativ em en t tr è s élevé, 3 o u 5 fois p lu s g ran d que le salaire d ’u n trav a il le u r scientifique ou universitaire. C hacun de ces ingénieurs a sa voiture e t to utes le s a u tre s commodités de la vie m oderne. D ’a u tre part, nous savons que ce n ’e st pas un cas uniquem ent caractéristiq u e pour la Pologne. On observe la m êm e chose en France, en Italie, aux États-U nis et dans tous les a u tre s pays.
Nous n e voulons pas dire avec Ellul, que c’est u n signal de ty ran n ie technocratique, m ais c’est certainem ent u n signal de dévaluation des valeurs hum anistes. Et nouis n e disons pas ça p a r la jalousie, m ais seulem ent à la base de triste expérience d e la période passée quand la technique était souvent appliquée p a r le s barb ares de différente pro venance.
Parfois cette dévaluation de l’hum anism e est vraim ent dangereuse pour la paix et pour la race hum aine. N otre devise doit être Et hoc
faciendum et illud non om ittendum . L ’autom atisation augm ente nos
possibilités et stim ule n o tre progrès, mais n ’oublions pas, que la sagesse est le' plus g ran d titr e à n o tre gloire.
G. M. Dobrov
Though sharing, on th e whole, the view s expressed in th e lectu re of Professor Zvorykine, I w ish how ever to supplem ent it w ith one rem ark. It seems to m e th a t th e classification of w orks dealing w ith th e problem t e c h n o l o g y — s o c i e t y , as offered in th e lecture, is inexact. In this connection, th e review of w orks bearing on th a t subject is not com plete either. In o u r opinion, th e 'world lite ra tu re concerned w ith the above problem should n ot be separated into th ree groups as th e lectu rer has done it (I — technological determ inism , II — sociological determ i nism and III — w orks im plying more 'complex connections), b u t at least in to four. The la st group, moreover, o ught to 'be divided into two, in th e m ain m ethodologically different groups of w orks: a) w orks whose authors tr y to give reasons for th e view concerning th e possibility of changing th e consequences of scientific and technological progress by means of m oral factors a n d even of th e idea of God; >b) w orks b y M arxist authors who find — to ou r m ind — q u ite a legitim ate explanation of th e m inute phenom ena in th e specificity of th e economic relations, the relations of production, peculiar to one o r an o th er society.