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Schémas formels des textes de presse: implications pour le développement des capacités rédactionnelles en FLE

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LINGUISTIQUE

M A R Z E N A B L A C H O W S K A -S Z M IG IE L

Università A dam M ickiew icz

SCHEMAS FORMELS DES TEXTES DE PRESSE: IMPLICATIONS

POUR LE DÉVELOPPEMENT

DES CAPACITES RÉDACTIONNELLES EN FLE

A b s t r a c t . B lachow ska-Szm igiel M arzena, Schem as fo rm éis des textes de presse: im plications p o u r le développem ent des capacites rédactionnelles en F LE [Formal schemes o f press texts: implications for the development o f editing capacities in FLE (French as a foreign language)]. Studia R om anica Posnaniensia, A dam M ickiew icz U niversity Press, Poznań, vol. XXX: 2003, pp. 3-11. ISBN 83-232- 1270-8. ISSN 0137-2475.

The writing o f expositive-explicative and argumentative texts is m ost difficult in learning French at the advanced level. This is due to the fact that students must have not only a knowledge o f language and skills in comm unication but also (or, perhaps, in the first place) the ability to reason. The difficulties also result from the specific form al-rhetorical nature o f the above m entioned types o f texts. In this article, we propose to m ake use o f the formal patterns o f press texts in order to develop the capacity for cohesive writing in French at the advanced level.

Les capacites rédactionnelles au niveau avancé en FLE se traduisent en general

en savoir écrire les textes descriptifs, narratifs, expositif-explicatifs et argumentatifs

cohésifs et cohérents. En principe, ni la description ni la narration ne posent de

difficultés aux sujets apprenant car elles ressortent du traitement d ’informations

sensorielles indispensables pour le fonctionnement du sujet cognitif dans son

environnement physique/social et s’inscrivent dans son experience. Bien entendu, le

sujet apprenant peut buter sur les differences culturelles dues, par exemple à une

perception du temps ou des couleurs complètement differente mais heureusement ce

n’est pas le cas du sujet apprenant en FLE (bien qu’il existe des differences dans la

perception du passe, du present et du futur entre un Franęais et un Polonais).

Il n ’en est pas ainsi dans le cas de la redaction des textes expositif-explicatif et

argumentatif en FLE car elle demande déjà de mettre en rapport logique des idées et

de tirer des conclusions, en bref de raisonner, ce qui reste une habileté generale

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4 M. Blachowska-Szmigiel

relevant plus du développement cognitif du sujet apprenant, de ses capacites

intellectuelles que de sa connaissance linguistique. A ceci s’ajoute encore les

differences formelles, stylistiques et rhétoriques. C ’est pourquoi il n’est pas rare de

lire une sequence justificative ou mème une dissertation correctes du point de vue

linguistique mais pauvre en arguments ou tout au contraire avec beaucoup de fautes

de langue mais riches en arguments originaux.

Comment done développer les capacites rédactionnelles au niveau avancé en

FLE? Dans la présente conference, nous réfléchissons sur les possibilités

d’exploiter les schemas forméis des textes de presse en cours de comprehension et

d’expression écrites dans le but d ’améliorer la cohesion des écrits en FUE. Pour ce

faire, nous caractérisons d’abord les genres de presse et les types de textes, ce qui

nous permettra d ’aboutir à un classement opérationnel des articles de presse.

Ensuite, afín d’évaluer l’intérèt pédagogique des schemas forméis des textes de

presse nous passons à l’analyse du schèma argumentatif de l’article Le mythe de la

fin du travail (Le Monde, le 13 novembre 1996) (voir Annexe).

I. GENRES DE PRESSE ET TYPES DE TEXTES

La presse écrite est un produit socio-culturel témoignant de revolution de la

société et influenęant les directions de cette evolution. D ’une part, les joumaux

répondent aux attentes et aux besoins de leurs lecteurs cible, d’autre part, ils

participent à la creation des besoins particuliers, par exemple en popularisant un

mode de vie. Ainsi, les traits représentatifs pour le discours de presse ressortent de

l’interaction entre son public cible avec ses attentes, ses goùts et ses besoins et le

joumaliste qui essait d ’y répondre conformément à la politique de son journal et

dans le cadre de ses responsabilités. En méme temps, au niveau textuel, les articles

de presse se développent selon les regles genérales de cohesion. Par consequent,

nous y identifions les trois types d’arrangements textuels de base, à savoir:

- les arrangements d’ordre tabulaire/hiérarchique caractéristiques pour les

sequences descriptives et expositivo-explicatives;

- les arrangements chrono-logiques représentatifs pour la sequence narrative;

- les arrangements logiques décidant de la spécificité des sequences argumen-

tatives et caractérisant aussi les sequences expositivo-explicatives.

En somme, les articles de presse décrivent, relatent, expliquent et argumentent,

et ce qui decide de leur spécificité c’est leur objet, autrement dit ils traitent des faits

ou/et des savoirs sélectionnés d ’après les critéres d’actualité, de signification et

d’intérèt (Gaillard 1980: 29-35). L ’information médiatique a toujours un caractère

contemporain, l’étendue de ses repercussions peut ètre locale, regionale, nationale

ou mondiale et elle doit éveiller l’intérèt du public cible. La manière de l’approcher

lors de la preparation d’un article de presse depend du lieu de travail du joumaliste

et de ses responsabilités.

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Lorsqu’il s'agit de prendre une position officielle/personnelle sur un événement

(un savoir) important de l'actualité, le rédacteur en chef et les rédacteurs en chef

adjoints sont appelés à écrire un editorial dont le plan s'approche du plan

dialectique de la dissertation: thèse-antithèse-synthèse (Voirol 1986: 62) et qui se

caractérise done par la dominance des arrangements d’ordre logique. Les secretaires

de redaction, qui peuvent valoriser ou dévaloriser une information par l’emplace-

ment de l’article, sa surface et son habillage, rédigent de courts articles descriptifs

(la brève et le filet) et narratifs (la mouture) à partir des communiques reęus des

sources diverses, par exemple des agences de presse. Les reporters, les joumalistes

specialises, les envoyés spéciaux et les correspondants collectent les informations

sur les lieux et suivent revolution des événements. lis rédigent les articles

descriptifs (le portrait), narratifs (le compte rendu, le reportage, l ’écho), expositif-

-explicatifs (I’analyse) et argumentatifs (l’enquète, la critique, la chronique, le

billet). De plus, ils préparent les interviews avec des personnes célebres (l’enquète

d'identite) avec des personnalités faisant autorité (l’enquète d'opiniori) et sur des

problèmes d’actualité (l’enquète sur un domaine particulier)

Le tableau suivant offre une courte caractéristique des genres de presse

repartís, suivant les types d’arrangements textuels dominant, en types de textes à

schèma monologai.

T a b le a u 1

TYPES DE TEXTES

GENRES D E PRESSE

Description • L a Brève répond en un minimum de mots (sans dépasser six lignes dactylo- graphiées) aux questions essentielles: qui? quoi? quand? où? et éventuellement: comment? et pourquoH Souvent, les brèves sont rassemblées sous un titre de rubrique: «En Bref».

• L e F ilet compte environ vingt lignes dactylographiées et développe plus les réponses aux questions comment? et pourquoi?

• L e P o rtra it présente l’aspect physique, le comportement, les habitudes, le langage, les projets, les ambitions, etc. d’une personnalité décrite et se caractérise par la dominance des arrangements d’ordre tabulaire-hiérarchique.

N arration • L a M outure peut aller de vingt à cent lignes dactylographiées. Le secrétaire de redaction l'écrit à partir d'informations reęues séparément: soit d'une méme source (une agence, un correspondant, etc.) soit de plusieurs sources differentes (agences, correspondants, communiques ou encore documentation du journal). La mouture relate un événement d'actualité qui peut appeler un commentaire, mais celui-ci vient toujours, soit dans un article séparé et il est signé soit entre les crochets à la fin de la mouture et precède de la mention NDLR (note de la redaction).

• L e Com pte re n d u est un témoignage précis sur l'événement. «L’exigence première du compte rendu est de ne rapporter que des faits tous les faits qui paraissent importants au joumaliste, nouveaux et intéressants pour son public (...)» (Voirol 1992: 52). • L e R eportage «a pour but de faire voir, entendre, sentir et ressentir ce que le joumaliste a vu, entendu, senti et Tessenti lui-mème» (Voirol 1992: 52). Il met en scène

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6 M. Blachowska-Szmigiel

• L 'E ch o est un court récit anecdotique, pittoresque, amusant ou indiscret souvent redige avec une pointę d'ironie qui relève des details inédits de l'événement de l'actualité.

Exposition-explication

• L'A nalyse consiste à expliquer un événement d'actualité qui suscite des questions. Pour ce faire le joumaliste cherche les causes de l'événement à travers l'histoire, la géographie, la politique, etc., et dans la conclusion il propose souvent une solution: «La véritable analyse (...) aboutit à un avis, une conclusion provisoire non partisane, ni non plus polémique» (Voirol 1986: 63).

A rgum entation • L 'E n q u ète a pour objectif de formuler des hypotheses et de les verifier sur le terrain «Une enquéte sérieusement menée peut tres bien aboutir à une conclusion qui n'avait jam ais été envisagée» (Voirol 1986: 60). Dans l’enquète se croise un comportement démonstratif et dialogique.

• L a C ritiq u e apporte, comme le constate M. Voirol (1992: 67), «une appreciation fondée sur des critères sérieux et argumentée avec rigueur».

• L a C hronique peut ètre confiée à un joumaliste reputé ou bien à un spécialiste d'un domaine particulier (par exemple un sociologue) et son objectif consiste à donner des commentaires personnalisés. Le chroniqueur est autorisé à employer la première personne et choisir le ton de son article. L'espoir, l'indignation, la deception, etc., n'importe quel sentiment peut ètre communique à travers la chronique où s'entrelacent une reaction et une réflexion. Le chroniqueur peut done très bien recourir à une demarche dialogique et diluée. Le titre de la chronique est souvent court, incitatif. • L e Billet est imprimé en italique pour faire oublier la machine à écrire et souvent signé d'un pseudonyme. Ce qui est d'importance dans le billet c'est de produire l'effet de spontanéité, de surprise, le sujet n'y est qu'un pretexte.

Il est done possible d ’exploiter les schemas forméis des articles de presse dans

le but d ’améliorer les capacites rédactionnelles au niveau avancé en FLE, mais il

faut teñir compte de leur spécificité due au contexte d ’énonciation. Pour 1’illustrer

et pour évaluer l’intérèt pédagogiques des schemas forméis des textes de presse,

passons à l’analyse de l’article Le mythe de la fin du travail (Le Monde, le

13 novembre 1996).

n . LE MYTHE DE LA FIN DU TRAVAIL

Le schèma formel d ’un texte argumentatif comporte une ou deux thèses, un

système d ’arguments conęu pour valider la thèse, ou en cas de deux thèses d’en

valoriser une, et une conclusion. Suivant le nombre de thèses, les textes

argumentatifs se divisent en monogérés et polygérés (Bronckart 1985: 50). Les

textes du premier groupe se caractérisent par les demarches expositive-explicative,

demonstrative ou bien diluée, tandis que les textes du deuxiéme groupe adaptent les

demarches explicitement polémiques, c’est-à-dire dialectique, anthitétique ou dia-

logique (Boissinot 1992: 41-42). Le tableau suivant recapitule le present classement

en tenant compte du type d’arrangements textuels contribuant à la spécificité des

variantes du schèma argumentatif.

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T a b le a u 2 D EM A RCHE TYPES D ’ARRA NGEM ENTS TEX TU ELS

DOM INANT Expositive-explicative --- ► TA BU LA IR E/H IÉR A R C H IQ U E D em onstrative --- ► LO G IQ U E

D ilute

---

► TA BU LA IR E/H IÉR A R C H IQ U E E T L O G IQ U E Explicitem ent polémique

---

► LO G IQ U E

Le schèma formel de 1’article Le mythe de la fin du travail se développe selon

une demarche explicitement polémique comportant les elements du schèma

dialogique et anthitétique et se présente corrane suit:

Thèse A: Pourquoi dans ces conditions, considérerait-on comme ineluctable que

de nos jours l ’individu sans travail cesse d ’etre regardé comme un citoyen

honorable? [paragraphe 1, phrase 2]

1

TRANSITION Mais [paragraphe 1, phrase 4]

Thèse B: Mais pouvons-nous réellement compter sur une pareille evolution du

regard social?

I

Sequence justificative pour la thèse A [paragraphe 3, phrases 1-5]

TRANSITION : Pourtant [paragraphe 3, phrase 6]

Contre-argumentation ou Sequence justificative pour la thèse B [paragraphes 4,

paragraphe 5 phrase 1]

TRANSITION Certes [paragraphe 5, phrase 2]

Argument pour la these A [paragraphe 5, phrase 2]

I

TRANSITION Mais [paragraphe 5, phrase 3]

I

Deux arguments pour la thèse B [paragraphe 5, phrase 3 et 4]

I

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8 M. Blachowska-Szmigiel

Le schèma de 1’article étudié est fondé, en premier lieu, sur une différenciation

de la théorie et de la pratique. La première, offre au lecteur une vision d'égalité

civique (paragraphe 3, phrase 1-5), la seconde la démolit en proposant deux

representations péjoratives, stéréotypées, du pauvre: celle du faible qui quémande

(paragraphe 4, phrase 1-2) et celle du prédateur qui force d'autres à nourrir son

oisiveté (paragraphe 4, phrase 3-4). La vie sans travail appartieni ainsi à l'idéal

inaccessible à notre époque (paragraphe 6, phrase 2-3): le travail reste une valeur

incontestable et l'oisiveté, identifiée à la pauvreté, est traitée comme un défaut

cardinal. De cette dissociation majeure ressortent les autres, à savoir:

- de juste versus injuste qui se traduit en opposition entre l'égalité civique

(paragraphe 3, phrase 1-5) en théorie et l'inégalité sociale en pratique;

- de possible versus impossible qui correspond à la capacité à fonder une

société nouvelle (en théorie) (paragraphe 5, phrase 2) et l'incapacité à le faire mème

dans le X X f siècle (en pratique) (paragraphe 5, phrase 3-4 et paragraphe 6, phrase 2).

Le sujet enonęant bàtit son raisonnement sur des opinions toutes faites en

recourant en premier lieu aux arguments d'autorité qui renforcent son point de vue

sans vraiment le justifier. Les connecteurs marquent les étapes clefs de son

raisonnement, c’est-à-dire:

- l'aboutissement des idées dans l'introduction (done);

- la mise en valeur des arguments pour la these B dans le développement

(mais, pourtant, certes).

En somme, dans ce texte se croisent des arrangements d'ordre logique et

tabulaire/hiérarchique. Ce qui constitue l'avantage pédagogique de Farticle en ques­

tion, c’est la clarté de son schèma formel quoique ce demier diffère du schèma de la

dissertation franęaise.

En l’exploitant en cours de comprehension et d ’expression écrites, il est

possible de sensibiliser l’étudiant:

- aux composants du schèma argumentatif, par exemple par leur identification

dans le texte en question suivie d’une activité qui consisterait à représenter l’article

sous la forme d ’un schèma arborescent;

- aux variantes du schèma argumentatif, par une étude comparative de l’article

en question et d ’une dissertation suivie d ’une activité qui consisterait à les dessiner;

- aux constituants de l’introduction et de la conclusion dans le but de faire

ressortir les ressemblances et les differences avec ceux de la dissertation, par une

étude comparative de l’article en question et d’une dissertation suivie d’une activité

de réécriture de l’introduction et de la conclusion de cet article de presse de faęon

à pouvoir les insérer dans une dissertation;

- aux arguments affirmatifs et quasi-logiques, par leur repérage dans l’article,

la recherche d ’exemples dans d ’autres textes argumentatifs et enfin par leurs

formulations pour des theses proposées par l’enseignant;

- aux rapports logiques explicites, par leur identification dans 1’article suivie

des activités qui consisteraient à completer des sequences argumentatives par des

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connecteurs et des expressions à valeurs des connecteurs ainsi que des activités

dont l’objeetif serait de rediger des sequences à partir des connecteurs choisis par

l’enseignant;

- aux rapports logiques implicites, par leur inference de l’article en question.

m. CONCLUSION

Les articles de presse se développent selon les regles genérales de cohesion,

mais leurs schemas forméis sont adaptes aux exigences de leur contexte d ’énon-

ciation, c’est pourquoi une analyse solide et détaillée devrait precèder Pexploitation

des textes de presse en cours de FLE. Sans prétendre à l'exhaustivité, l'étude qui

précède confirme la possibilité d’exploiter les schemas forméis des articles de

presse dans le but d ’entrainer l’étudiant à identifier/appliquer les types d ’arrange-

ments textuels et les types de schemas forméis ainsi qu’à repérer les cas d ’hétéro-

généité séquentielle dans les types de textes particuliers et à articuler dans leurs

propres productions les différents types de sequences.

Ces capacites qui correspondent au niveau de la mise en texte et contribuent à

améliorer la cohesion des écrits des étudiants doivent bien entendu ètre développées

en interaction avec les capacites à identifier/appliquer les procedes de la mise en

discours, à savoir:

- les référentiels spatio-temporels,

- les temps verbaux absolus et co-textuels,

- les subjectivémes,

- les strategies de citations.

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AN NEXE

Le mythe de la fin du travail

par Philippe d'Iribame

La resistance persistante du chóm age aux m ultiples thérapeutiques que les gouvernem ents de tous les bords m ettent en oeuvre, année après année, conduit assez logiquement à rechercher les moyens de rendre supportables une situation où nom bre de ceux qui désirent travailler sont durablem ent privés d'emploi. O n fait rem arquer ici ou là que, après tout, le fait de travailler n'a pas toujours été, et de loin, un attribut m ajeur de l'individu bien integré dans sa société, que les G recs ont valorise une vie de loisirs, qu'au début du siècle l'état de rentier était encore consideré comme parfaitem ent respectable. Pourquoi, dans ces conditions considérerait-on comme inéluctable que de nos jo u rs l’individu sans travail cesse d'etre regardé comm e citoyen honorable? Pouvons-nous réellem ent com pter sur pareille evolution du regard social?

O n ne peut répondre sérieusem ent à la question sans distinguer deux form es bien différentes de vie sans travail. L a vie de celui qui faisant partie des forts, a dans sa dépendance suffisam ment d ’es- claves, ou suffisam m ent de biens, pour en forcer d ’autres à travailler pour lui et la vie de celui qui, faible, dépourvu de capacité à assurer sa propre subsistance, en est réduit à dépendre d ’autrui pour survivre. C ’est bien sür la vie du prem ier que les G recs louaient, pendant q u ’ils m éprisaient le second. Et quand les sociétés européennes regardaient le riche rentier avec consideration, elles traitaient au mieux avec une com m iseration condescente celui qui m endiait son pain. Com ment done peut ètre vu, en donnant sens à sa situation, celui que certains de nos contem porains invitent à vivre autrement q u ’en travaillant?

Une prem ière lecture se dessine sans doute dans un registre politique et juridique. Chacun, en tant que m em bre d ’une société de citoyens, a droit à la solidarité de ses égaux. Quand la collectivité lui donne les moyens de subsister, elle ne fait que respecter ses droits. A recevoir une aide, on ne ressemble ni aux dom inants qui en obligent d ’autres à travailler pour eux, ni aux dom ines qui dépendent de la bienveillance d ’autrui. O n reste citoyen, égal en dignità à tous les citoyes. Pourtant, dès q u ’on quitte ce registre des principes et des lois pour se situer dans le registre des rapports sociaux quotidiens, cette vision d ’égalité civique a du mal à résister aux deux visions traditionnelles de celui qui n ’assure pas sa propre subsistance.

Bien sùr, 1’im age du faible qui quém ande et se soum et aux exigences des questionnaires des diverses form es d ’aide, à leurs questions inquisitrices, à leurs ingérences dans sa vie la plus intime (ne peuvent-ils pas, s ’il se conduit mal, aller ju sq u ’à lui enlever ses enfants?), et est ainsi réduit à une situation indigne, n ’a pas disparu. Com bien d ’allocataires du RM I vivent leur situation en la regardant à

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travers cette image? M ais l ’autre image, celle du prédateur qui n ’attend pas q u ’on lui donne mais qui se sert, qui force d ’autres à nourrir son oisiveté, n ’a pas été oubliée non plus. C ’est elle qui anim e les reactions populaires face au m auvais pauvre, qui est accuse d ’abuser cyniquem ent de l ’aide publique ou qui, m èlant hommes et chiens dans des bandes agressives, fait peur aux honnètes gens.

Entre ces deux images, de celui qui reęoit et depend, et de celui qui prend et exploite, il n ’est guère de place, parmi les bons citoyens, pour qui ne travaillent pas. Certes, on peut, face à ces réactions du corps social, mettre en avant la capacité im prescriptible des hum ains à se libérer des pesenteurs du passé, à faire table rase des conceptions anciennes pour construiré une société nouvelle. M ais l ’expérience de ces derniers siècles montre les lim ites d ’un tel volontarisme. Et, plus encore, n ’est-ce pas la vision m éme d ’une société de citoyens rassem blant des individus émancipés de toute dépendance qui nous fait juger nos congéneres à l ’aune de l’idéal de celui qui ni ne depend ni n ’a réduit autrui à dépendre?

La fin du travail? Peut-ètre un jour, mais dans une société fondée sur des principes tellem ent différents de ceux auxquels nous adhérons qu'elle n'est ni pour aujourd'hui ni pour demain ni, à coup sür, pour le siècle à venir.

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