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Mobilité résidentielle et mobilité professionnelle: L’exemple d'une cohorte de Lyonnais (1896—1936)

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A C T A U N I V E R S I T A T I S L O D Z I E N S I S

FOLIA H ISTOR1CA 47, 1992

Jean Luc Pinol

MOBILITE RESIDENTIELLE ET MOBILITE PROFESSIONNELLE:

L’EXEMPLE D’UNE COHORTE DE LYONNAIS (1896—1936)

Cette recherche s’appuie sur une étude em pirique des cheminements individuels. Elle est essentiellement descriptive, mais les récits de vie, reconstitués à p artir des sources écrites, sont souvent éclairants.

Voici trois biographies. Joseph Jules Monteil est né le 17 janvier 1874 à Lyon, dans le 4ème arrondissem ent. Son père, un employé, âgé de 31 ans à sa naissance, habitait 9, cours d’IIerbouville, au bord du Rhône. En 1896, Joseph est inscrit sur les listes électorales du 6ème arrondissem ent; il loge au 48 de la ru e Tête d’Or et est employé de soierie. En mai 1900, il épouse une demoiselle Capiod à la m airie du 6ème arrondissem ent. Dès 1906, il a regagné la CroLx-Rousse, il est in­ stallé 50, rue Josephin Soulary et est toujours employé de soierie. En 1931, il est à nouveau dans le 6ème arrondissem ent où il habite 11, avenue du Parc et est tougours employé de soierie. Sa situation n ’a pas changé en 1936; il m eu rt en mai 1946 dans le 6ème arrondissem ent. Employé de soierie, il a habité la colline de la vieille Fabrique et la plaine des B rotteaux où s’est développée la nouvelle Fabrique.

Voici m aintenant François Thomas. Il est né le 30 juillet 1873 au domicile de son père, 13 rue S aint-Pierre de Vaise. Son père a 25 ans à sa naissance, il est manoeuvre, sa m ère dévideuse. En 1896, il habite 16, rue S aint-Pierre de Vaise, puis quitte le 16 pour le num éro 29 et, en 1921, on le retrouve au numéro 8 de la rue Saint-Didier. Cette rue débouche dans la rue S aint-Pierre au numéro 23; c’est dire la faible distance qui sépare les deux domiciles de François Thomas. En 1901, il s’est m arié à la m airie du 5éme arrondissement. En 1936, il habite toujours rue Saint-Didier. François Thomas est inscrit su r les listes

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électorales quatre fois comme cordonnier, q uatre fois comme ouvrier cordonnier1. En avril 1946, il m eurt à Villeurbanne.

Voici m aintenant un tout autre itinéraire: celui de Alfred Sylvestre Lambrechts. Né le 28 septem bre 1872 dans le 2ème arrondissem ent, son père tient un magasin de chaussures, 55 passage de l’Argue. En 1896, Alfred Lam brechts est employé et habite le Iüf arrondissem ent, 8 rue de Vauzelles. En 1901, il est domicilié au 37 rue Malesherbes, dans le 6ème arrondissem ent, puis au 9 ru e Pierre Corneille en 19062. Il est alors mécanicien. Il s’installe ensuite 55 avenue de Noailles, fu tu re ave­ nue Foch, où, après avoir été expert auprès de divers garages, il de­ vient propriétaire d’un garage. Alfred Lam brechts s’est m arié en 1906 à la m airie du 6ème arrondissem ent, c’est dans ce même arrondissem ent qu’il m eu rt en février 1961.

Itinéraires résidentiels et professionnels, approche de la mobilité in- tragénérationnelle et de la mobilité intergénérationnelle : tels sont les objectifs. Mais comment les atteindre?

À p a rtir des listes électorales de 1896, j’ai effectué un sondage au dixième dans la cohorte des inscrits nés en 1872, 1873 e t 1874. Un échantillon de 787 individus a été retenu. J ’ai suivi ces individus de 5 en 5 ans, jusqu’en 1936. Seules les listes électorales, tenues p ar arron­ dissement et par ordre alphabétique perm ettent une telle dém arche3; elles fo u rn issen t le squelette d ’une biographie avec changem ents d ’ad­ resses et changem ents professionnels.

Bien sûr, tous les individus ne sont pas retrouvés et je n ’ai pu re ­ constituer que 127 biographies complètes, mais même les biographies courtes offrent des données utilisables4. P our chaque individu, la fiche élaborée à partir des listes électorales fournit le nom des parents, le

1 L 'in d icateur F ournier d e 1938 s ig n a le , au n u m éro 8 d e la ru e S ain t-D id ier, un d én o m m é T h om as F. qui se r a it e m p lo y é. R eflet du c a ra ctère c o n se r v a te u r d e la lis te é le c to r a le ? 11 sera in té re ss a n t, d an s un d e u x iè m e tem p s de la r ec h e rc h e , de com parer, pou r le s m êm es in d iv id u s, l'itin éra ire p r o fe s s io n n e l r ec o n s titu é à partir d e s lis t e s n o m in a tiv e s du r e c e n se m e n t et d e s in d ica teu rs.

2 L 'in dicateur H en ry d e 1906 s ig n a le A . L am brech ts com m e r ep résen ta n t d e s a u to m o b ile s et c y c le s R ichard. D e u x a d r e sse s so n t in d iq u é es , c e lle d e so n g a r a g e, qui e s t c e lle de la lis te é le c to r a le , et c e lle d e so n d o m ic ile , ru e D u g u e sc lin .

3 J u sq u 'en 1929, le s lis t e s é le c to r a le s so n t te n u e s par a rro n d issem en t, après e lle s so n t te n u e s par b u rea u x d e v o te , c e qui s ig n ifie q u e le s m o b iles r é s id e n tie ls n e so n t p lu s r e c h e r c h é s dan s 8 lis te s a lp h a b é tiq u e s m ais d a n s p lu s d'u ne cen ta in e. Pour la critiq u e d e la so u r c e m a jeu re, je r e n v o ie à m a th è s e d e T r o isiè m e C y c le , Esp ace s o c ia l et E s p a c e p o l it i q u e . L y o n à l 'é p o q u e du Front Populaire, P r e ss e s U n iv e r sita ir e s d e L yon 1980, p. 8— 10.

4 J'ai com p aré le s in d iv id u s r e tr o u v é s et le s in d iv id u s n on r e tr o u v é s d a n s le s iis t e s é le c to r a le s . V o ic i le s résu lta ts:

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lieu de naissance, les adresses successives et les diverses professions. Les changements d’adresses ne sont pas sans rapport avec l’apparten an ­ ce sociale, mais je ne les retiendrai pas ici, je n ’aborderai qu’un phéno­ mène plus large, celui du changem ent d’espace social. À p artir des typo­ logies élaborées précédemment, j’ai découpé l’agglomération de Lyon et de V illeurbanne en dix zones®. Ces dix zones sont le cadre dans lequel sont étudiés les cheminements au coeur de l’espace urbain. Pour étudier les itinéraires professionnels, j’ai égalem ent retenu dix catégories®.

Comment évoluent les deux phénomènes?

Espace social Cheminement profession

Mobiles % Echan­ tillon Mobiles % Echan­ tillon 1896--1901 65 18,5 351 36 10,7 337 1901--1906 79 24,7 320 43 13,4 320 1906--1911 42 14,6 287 28 9,7 288 1911--1921 39 16,7 233 23 9,9 232 1921--1926 16 7,6 211 15 7,1 211 1926--1931 7 4,1 171 3 1,8 171 1931—-1936 7 5,6 126 3 2,4 126 255 1699 N on

retro u v és »/« R etro u v és °/o

N ID (N é g o c ia n ts — In d u striels) 4 1,4 5 1,3

C A S (C adres su p érieu rs) 2 0,7 2 0,5

ETU (Etudiants) 48 17,3 24 6,1

TCM (T ech n icien s — ca d res m o y en s) — 15 5,4 24 6,1

EMP (E m ployés) 76 27,3 115 29,4

PCO (P etits com m erçan ts) 13 4,7 17 4,3

O A R (O u vriers ou A rtisa n s) 55 19,8 92 23,5

O U V (O uvriers) 38 13,7 80 20,5

M A N (M a n o eu v res) 9 3,2 12 3,1

D IV (D ivers) 18 6,5 20 5,1

E ch an tillon : "278* ЗЭГ

Les in d iv id u s pou r le s q u e ls a u cu n e p r o fe ssio n n 'était m e n tio n n é e en 1896 n'ont p a s é t é r ete n u s. Les p r in c ip a le s d iffé re n c es s e m a n ife sten t p ou r le s é tu d ia n ts (n ette su r-r ep ré se n ta tio n a tten d u e d e s n on retr o u v é s) et pou r le s o u v r ier s et o u v r ier s ou a rtisan s. Le m o n d e o u v r ier se m b le m ieu x r e p r é se n té dan s la p o p u la tio n la p lu s sta b le, m ais c e la r e n v o ie p e u t-ê tre à la d iffé r e n c e d 'en reg istrem en t d e s d e u x p o ­ p u la tio n s: parm i le s n on r etro u v és, les n o n -ré p o n se s so n t au nom b re d e 85 (soit 23% du total), alo rs q u 'elle s n e so n t q u e 32 pou r le s retr o u v é s (soit 8°/o du to ta l).

5 V oir la ca rte p u b lié e e n a n n e x e .

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A chaque étape, la mobilité résidentielle est supérieure à la mobilité professionnelle, mais leurs variations sont similaires: toutes deux décli­ nent assez régulièrem ent avec l’âge. Les taux de mobilité maximale se situent avant 48 ans. Après cet âge, attein t en 1921, le taux de mobili­ té résidentielle chute très vite alors que le taux de mobilité profession­ nelle reste relativem ent élevé jusqu’en 19267.

Les trois biographies utilisées au début soulignent la double approche possible des phénomènes étudiés. On peut s’intéresser soit aux variables (m esurer l’attraction ou la répulsion qu’exerce su r la cohorte tel ou tel espace social, apprécier l’im portance du turnover qui caractérise une ca­ tégorie socio-professionnelle), soit aux individus (comprendre comment l’évolution individuelle est conditionnée par le passage ou non dans tel ou tel espace, dans telle ou telle catégorie).

Pour l’ensemble de la période étudiée, le dépouillem ent des listes électorales fournit 255 trajectoires résidentielles. Réparties en dix sec­ teurs, elles se révèlent difficiles à analyser e t aucun flux véritablem ent dom inant ne se dégage. E ntre 1896 et 1901, cependant, la rive gauche du Rhône, du moins la partie située à l’ouest de la voie ferrée, enregis­ tre 39 entrées et seulem ent 24 sorties, mais, dès la période suivante (1901— 1906), l’ordre est inversé: les sorties sont au nombre de 32 et les entrées 28. Pour la même période, la partie de la rive gauche située à l’est de la voie ferrée reçoit 23 nouveaux électeurs et n ’en perd que 4. Globalement, le phénomène s’avère particulièrem ent complexe, et une

th è s e d e T r o isiè m e C y c le (op. cit., p. 201— 202), m ais n 'a y a n t p as, pou r l'in sta n t, d é p o u illé le s lis te s n o m in a tiv e s du r ec e n se m e n t, je n'ai p as pu créer de c a té g o r ie A rtisan s; en effet, co n tra irem en t au r ec en se m en t, le s lis te s é le c to r a le s n 'in d iq u en t q u e le m étier, n o n le statu t.

7 S e lo n la d u rée d e s b io g r a p h ie s, le s ta u x d e m o b ilité p r o fe s s io n n e lle n'ont pas le m êm e ry th m e et su rtou t le fa cteu r tem p s e st e s s e n tie l pour com p ren d re la m o b ilité a sc e n d a n te. Parmi le s b io g r a p h ie s c o u r tes (c e lle s qui v o n t ju sq u 'en 1906

o u 1911), le s N é g o c ia n ts — In d u str ie ls so n t d e u x au départ, trois à l'a rriv ée! parm i le s b io g r a p h ie s m o y e n n e s (ju sq u 'en 1921 ou 1926), il n 'y en a au cu n au départ, cin q à l'arrivéoi parm i le s lo n g u e s (jusqu 'en 1931 ou 1936), la m êm e c a té g o r ie p a s sé d'un e ffe c tif d e trois au d épart à d ix -n e u f à l ’a rriv ée. La m o b ilité in tr a g én é- raW onnelle n 'est p a s n é g lig e a b le ; on d o it en tenir co m p te si l'on n e v e u t pas su restim er la m o b ilité in te r g é n é r a tio n n e lle . F aire u n ta b le a u c r o isé e n tre p r o fe ssio n d e s p è r e s et p r o fe ssio n d es fils e st in d is p e n sa b le , m ais on o b tien t d e s résu lta ts s e n s ib le m e n t d ifféren ts se lo n l ’â g e a u q u el la p r o fe ssio n du fils e s t r ete n u e . Trop so u v e n t, l'â g e e s t u n e v a r ia b le ig n o r é e d e c e g e n r e d 'étu d es. Sur la m o b ilité in te r g é n é r a tio n n e lle , on p e u t s e rep orter à G. D u p e u x , L'Etude d e la m o b il i té so c ia le : q u e l q u e s p r o b l è m e s d e m é t h o d e , in C o n j o n c t u r e é c o n o m i q u e , S tr u c tu r e s o c ia le , H o m m a g e à F.rnest L a b ro u s se , M o u to n 1974. Sur la m o b ilité in tra g én éra tio n - n e lle , v o ir R. В o u d o n , L'Inégali té d e s c h a n c e s . La m o b il i té s o c i a le d a n s les s o c i é t é s i n d u s tr ie lle s , A . C o lin , 1973, p. 19.

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étude fine de la disponibilité en logements libres pourrait, peut-être, fournir des éléments d’explication pertinents. Je peux cependant indi­ quer que 45% des trajectoires constatées s’opèrent sur la rive gauche du Rhône située à l’ouest de la voie ferrée, la zone située à l’est en enregistre 15% mais le rap p o rt entre les entrées et les sorties est de l’ordre de 2,5. Pour schématiser, la rive gauche ancienne sert de gare de triage, alors que la rive gauche nouvelle est un term inus.

Si l’on ne retien t que trois catégories, le phénomène devient n ette­ m ent plus limpide. Ces catégories ne renvoient pas à l’espace urbain mais à la connotation sociale de cet espace. Les résultats observés sont présentés en annexe. Les faits sont très nets: les échanges entre Lyon m oyen et Lyon dom inant sont équivalents et représentent 60% des tra ­

jectoires. E ntre le Lyon moyen et le Lyon périphérique, les échanges ne sont pas équivalents, le Lyon périphérique accueille plus qu’il ne renvoie. Ces échanges représentent 32% des trajectoires. Les relations entre le Lyon dom inant et le Lyon périphérique se caractérisent par leur faiblesse: 8% du total. De plus, alors que les différents secteurs du Lyon moyen et du Lyon dom inant com m uniquent entre eux, les secteurs du Lyon périphérique sem blent beaucoup plus isolés, même V illeurbanne et le Lyon de l’est n’enregistrent que des flux assez fai­ bles. Les zones périphériques accueillent de nouveaux venus, en pro­ venance surtout du Lyon moyen. Ils se fixent de m anière définitive, une fois installés dans ce nouvel espace social.

C’est le cas de Jean-C laude Gönnet. Cet im prim eur, fils de coiffeur, habite, en 1896, 95 rue Corneille, dans la partie huppée de la rive gau­ che; dix ans plus tard, il est installé rue Bonnel, à proxim ité de la Part-D ieu, un q u artier aux logements plus vétustes. En 1911, il occupe un logement aux Charpennes, à V illeurbanne et exerce la profession d’apprêteur. En 1921, il est toujours à Villeurbanne mais dans le q u ar­ tier des Maisons Neuves, rue du Gaz. Cet apprêteur a-t-il accédé à la propriété? P our l’instant, je l’ignore; toujours est-il qu’il ne bouge plus jusqu’en 1936.

Afin d’étu d ier les catégories sociales, je présenterai d’abord les mou­ vem ents enregistrés jusqu’en 1911, puis je com parerai l’ensemble des biographies reconstituées aux biographies les plus longues, celles qui atteignent 1936. Les résultats sont présentés en annexe.

La catégorie employés joue véritablem ent le rôle de plaque tournan­ te de la mobilité. Cette catégorie en tretien t des relations avec toutes les au tres et sa fonction distributive est essentielle. Les négociants et industriels apparaissent vraim ent en bout de chaîne: on y arrive, mais on ne rep art jamais; est-ce le signe d’une absence de mobilité descen­ dante ou le reflet du caractère conservateur des listes électorales?

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La catégorie employés enregistre 30 entrées et 38 sorties; le taux de turnover est de 20%, alors que la catégorie ouvriers n ’enregistre que 8 entrées et 10 sorties, son taux de turnover étan t de 10%.

Si 1 on compare les biographies les plus longues à toutes les autres (voir annexe)8, les différences les plus nettes se m arquent surtout aux flux plus im portants issus de la catégorie employés en direction des petits commerçants et des techniciens et cadres moyens. Est-ce une conséquence du taux plus élevé de natifs de Lyon chez les individus qui fournissent les biographies les plus longues? A utre différence no­ table: l’absence de liens m anoeuvres/ouvriers et employés. Enfin, alors que le taux de turnover des employés est de 20% pour toutes les bio­ graphies, il n ’est que de 17% pour les biographies les plus longues, et surtout, le rapp ort entre entrées et sorties est de 1 dans le prem ier cas et de 0,5 dans le second. P endant les quinze prem ières années de leur carrière, les individus qui seront des Lyonnais perm anents, désertent davantage la zone de turbulence sociale, ils s’installent plus précoce­ m ent que les autres dans les catégories moyennes de la hiérarchie so­

ciale, condition (?) de leur stabilité future.

Après avoir étudié les variables, abordons les individus et leurs iti­ néraires. L’étude des itinéraires individuels est délicate. Aisée pour les individus stables, elle exige pour les mobiles un lissage des itinéraires; faute de ce dernier, il est impossible d’obtenir des types représentatifs. Pour l’instant, je n’ai pas encore défini de critères de sim ilarité entre deux itinéraires. Je n’étudierai ici que les individus stables dont j’ai peu parlé jusqu’à présent.

Si l’on étudie les 365 biographies qui sont complètes jusqu’en 1911, on obtient 135 itinéraires professionnels et 182 itinéraires résidentiels. La m ajeure partie d’entre eux ne regroupent, bien sûr, qu’un seul in­ dividu. Parm i les itinéraires géographiques, 8 regroupent 138 individus, soit 38% de l’effectif. Parm i les itinéraires professionnels, 5 itinéraires regroupent 45,2% de l’effectif. Les résultats sont présentés en annexe.

Si l’on ne raisonne que sur les biographies longues (127), les mêmes itinéraires regroupent 41% des itinéraires résidentiels et 53,5% des iti­ néraires professionnels. Prolongés jusqu’en 1936, c’est à dire non plus su r une durée de quinze ans, mais de q uarante ans, ils représentent respectivem ent 32,3% et 43,3%. La différence entre les deux popula­ tions s’affirm e, les individus dont l’ensemble de la vie se déroule à Lyon sont plus stables résidentiellem ent et professionnellement. Mais en même temps, ils occupent plus tôt des situations plus enviables, privilège de

■ A fin d e ren dre le s d e u x g r a p h es co m p a ra b les, j'ai m u ltip lié le s ch iffres o b s e r v é s sur la g ra p h e В par 1,86 (rapport en tre le s d e u x é c h a n tillo n s ).

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la naissance à Lyon? Hypothèse à vérifier. Ajoutons que les 12 indivi­ dus qui résident à la Croix-Rousse en 1911, y résident toujours en 1936, confirm ation du rôle de conservatoire que joue ce quartier. Parm i eux, 11 sont nés à Lyon; un est ouvrier, un ouvrier ou artisan, deux employés, trois cadres moyens, un commerçant, trois sont devenus com­ merçants, un est devenu industriel.

Voici le portrait de l’un de ces cadres moyens. Joseph P ierre H uguet est né au domicile paternel, 18 G rande Rue de la Croix-Rousse, le 24 juillet 1873. Son père et sa m ère étaient tisseurs, les deux témoins cités dans l’acte de naissance, dont son grand’oncle, l’étaien t également. L’enfant, né à côté du bistanclaque, devient clerc d’avoué et le reste sa vie durant. Le passage en tre la vieille fabrique et l’étude, ou le comp­ toir, n ’est pas exceptionnel. Le fils de canut, après avoir habité le do­ micile paternel, s’installe, sans doute après son mariage en 1899, au numéro 50 bis de la rue de la Croix-Rousse, puis après la guerre, il réside au 2 rue Célu. On le retrouve ensuite au numéro 7, puis au nu­ méro 12, de la ru e Josephin Soulary. Une vie entière passée su r la colline où l’on travaille!

En croisant les itinéraires dominants, c’est à dire stables au plan professionnel et résidentiel, on obtient des résultats intéressants mais p o rtan t sur un échantillon faible (65 individus) dont il est difficile d’apprécier la représentativité.

Cette étude est, pour l’instant, volontairem ent descriptive. A vant de vouloir interpréter, il m ’a semblé nécessaire d’essayer de savoir ce qui s’était passé. Il n ’est pas question de croire au caractère strictem ent objectif des résultats produits, j’ai signalé au passage comment la sour­ ce utilisée donne une image biaisée de la réalité. Il n ’en dem eure pas moins que toute interprétation de la mobilité — et les préjugés idéolo­ giques en sont rarem ent absents9 — présuppose une description précise des phénomènes étudiés.

Dernière rem arque, je m anque d’éléments de comparaison mais les recherches similaires sont rares. J ’ai entam é la même étude pour la co­ horte qui a eu vingt ans en 1921; je disposerai ainsi, pour la même ville, d ’élém ents de comparaison et tenterai alors de répondre au sou­ hait de Raymond Boudon qui écrivait, en 1973: ,,1’analyse de l’évolu­ tion de la mobilité supposerait l’observation d’une suite de cohortes plus ou moins régulièrem ent espacées dans le temps”10.

8 Je n e c itera i ici q u e l'a rticle d e D. В о y , S y s t è m e p o l i t i q u e et m o b il i té s o c ia le , „ R ev u e F ra n ça ise de S c ie n c e s P olitiq u es" 1980, no 5, qui a b o rd e d e m anière e x p lic ite c e p oin t.

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Jea n Lu c Pinol

M O BILN O ŚĆ M IESZK AL NA I Z A W O D O W A W LYONIE W LA TA C H 1896— 1936

A u to r p rzed sta w i! p ie r w sz e r e z u lta ty b ad ań p r z ep ro w a d zo n y ch na p o d sta w ie z a ­ c h o w a n y c h lis t w y b o r c z y c h m ie s z k a ń c ó w Lyonu. B adan iom ty m p o d d a ł próbę ok. 800 o só b , k tó re w 1896 r. b y ły w w ie k u 22— 24 lat. N a s tę p n ie w o d s tęp a ch c o 5 lat do 1936 r., na p o d sta w ie lis t w y b o rc zy c h , śle d z ił ich m ie js c e za m ieszk a n ia oraz za w ó d . Z p o w o d u r ó żn y ch p rzy czy n n ie u d a ło się a u to ro w i p r z e ś le d z ić c a łe j

A N N E X E 1 LES ITINÉRAIRES D O M IN A N T S: LES NO N -M O BILES

T a b l e a u 1

M o b ilité r é s id e n tie lle

T o u s Itin éraires

Itin éra ires lo n g s ->-1911

Itin éra ires lo n g s -» 1 9 3 6 PID 16 8 5 RGD 20 7 6 PIM 30 12 12 RGM 35 12 7 RDM 5 1 1 VIL 7 3 3 RGP 12 5 4 RDP 13 4 3 T otal 138 52 41 E ch a n tillo n 365 127 127 T a b l e a u 2 M o b ilité p r o fe ssio n n e lle

T o u s Itinéraires

Itin éra ires lo n g s -*■ 1911

Itin éra ires lo n g s -*• 1936 EMP 60 23 17 O AR 50 24 19 O U V 38 15 14 тем 10 4 3 PCO 7 2 2 T otal 165 68 55 E ch a n tillo n 365 127 127

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A N N E X E

CARTE DE S IT U A T IO N — L’ESPACE SO C IA L A LYON

PID P resq u 'ile, dom inant: 11 + 21

RGD R iv e g a u c h e , dom inan t: 61 + 31 RDD R iv e droite, dom inan t: 51 PIM P resq u 'ile, m o y en : 4 2 + 12

PER Q uartier P errache: 22

RGM R iv e g a u c h e , m o y en : 62 + 32 + 72 RDM R iv e d ro ite, m oyen : 52

RGP R iv e g a u ch e, p érip h érie: 63 + 33 + 73 VIL V illeu rb a n n e: 03

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A N N E X E 3 LES FLUX ENTRE ESPACES SOCTAUX

1 dom in an t 2 m o y e n 3 p érip h ériq u e

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A N N E X E 4

TRAJECTOIRES PROFESSIONNELLES JU SQ U 'E N 1911

T otal: 902 M ob iles: 89

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TRAJECTOIRES PROFESSION NELLES J U S Q U ’E N 1911 A: T o u tes b io g r a p h ie s T otal: 587 M o b ile s: 63 E ch an tillon : 238 B: B io g ra p h ies lo n g u e s T otal: 587 (289) M o b ile s: 50 (26) E ch a n tillo n : 127

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d rogi ż y c io w e j w s z y s tk ic h w y b r a n y c h o só b na p rzestrzen i b a d a n e g o o k resu (o p u sz­ c z e n ie L yonu, z a g in ię c ie lis t w y b o rc zy c h , zgon ). W su m ie au tor zre k o n stru o w a ł p e ł­ n e d a n e na tem at d rogi ż y c io w e j 127 osób .

A n a liza m ie js c z a m ie sz k a n ia w y k a z a ła , że w la ta ch 1896— 1921 m ie js c e z a m ie sz ­ k an ia z m ien iło 25% o sób , a w n a s tę p n y c h la ta ch 8%. Z m ian y m iejsc z a m ie sz k a n ia d o k o n y w a ły s ię z g o d n ie z p r z y n a le ż n o ś c ią sp o łe c zn ą , c z ło n k o w ie w a r stw n a jb o ­ g a ts z y c h k ie ro w a li się do d z ie ln ic b o g a ty c h , w a r stw śre d n ich d o d z ieln ic śr e d n io ­ za m o żn y ch itp.

P rzy b ad an iu m o b iln o ś c i z a w o d o w e j au tor p o s łu ż y ł s ię p o d zia łem b a d a n y ch o só b na 10 k a teg o rii: p r z e m y sło w c y i k u p c y , w y ż s z e k a d ry k ie r o w n ic z e , u rzęd n icy , te c h n ic y i śred n ia kad ra, drobn i k u p cy , r z e m ie śln ic y , ro b o tn icy , r o b o tn ic y n ie w y ­ k w a lifik o w a n i, stu d e n c i, inn i. W su m ie m o b iln o ś ć z a w o d o w a o k a za ła się sła b sza od m ie s zk a ln ej. Ponad 50% b a d a n y ch nie z m ien iło w c ią g u s w e g o ż y c ia p r z y n a le ż ­ n o ś c i do k a te g o r ii sp o łe c z n o -z a w o d o w e j. W la ta ch 1896— 1906 z m ien iło k a te g o r ię za w o d o w ą 13%, w la ta c h 1906— 1921 — 10%, w la ta ch 1921— 1926 ok. 7%, a po 1926 r. ty lk o 2%. N a js z y b c ie j p ię ły s ię po d rab in ie sp o łe c z n o -z a w o d o w e j o so b y p o c h o d z ą c e z rod zin od d aw n a o sia d ły c h w L yon ie.

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