A C T A U N I V E R S I T A T I S L O D Z I E N S I S
FO LIA A RC H A EO LO G IC A 26, 2009
An d r e a s Sc i i m i d t -Co l i n e t
Univcrsitcc de Vienne
ECHANGES DES «IMAGES» ET DES IDÉES :
DOCUMENTS ARCHÉOLOG1QUES DE PALMYRE
Palm yre est situć mi chem in entre la côte m ćditćrran ćen n e et 1’E uphratc. Seule g ra n d e oasis d an s le desert syrien cctte ville carav an iére a tenú une position clef en tre ľ o rie n t et ľoccid en t depuis le ž"“ m illcnairc avant J.-C. Ä ľé p o q u e hellénistique et rom aine, Palm yre jo u a it lc rôle interm édiaire le plus im p o rta n t du p o in t de vue com m crcialc ct culturelle entre lc m onde gréco-rom ain ct le royaum e p arth c ct sasanide, entre R om e et la C hine (fig. 1). Les sourccs écrites antiques nous parlent dc plusieurs routes dc com m erce qui passaicnt p a r Palm yre et de la m archandise tra n sp o rté e : D e l’ouest vers l’est o n tra n s p o rta it p a r exam ple des outillagcs de cuivrc, la verrcrie, des pcrles et d u p o u rp re, des vetcm ents et du vin, des d a tte s ct des ésclaves. A ľ a u tr e côté de l’cst vers l’oucst on tra n sp o rta it plusieurs sortcs dc bois précicux, des p ro d u its cosm étiques, la soie et l’encens. A u co n trairc des sources écrites, les d o cum ents archeologiques de P alm yre m em cs sont m oins varies, m ais, quelques fois, ces docum ents archeologiques n o u s d o n n en t la possibilité de suivrc concrétem ent cn detail la ro u te, le voyage / le transfer des m odéles / des im ages qui arrivaient á P alm yre ou de ľO u e st ou de l’Est. R egardons d o n e quelques exam ples de ces « voyages / itinéraires des im a-ges », qui sont to u tjo u rs aussi des « voyaa-ges des idćes ».
D ’ab o rd des voyages des images, qui arriv aien t á P alm yre de I’O uest, du m onde classique m editérranécn : D es sources écrites nous disent clairem ent, 4ue P alm yre était une ville im p o rtan te avant ľa riv ée des rom ains déjá, ä ľépoque prérom aine-hcllénistique. C ’est ď a u ta n t plus éto n n an t, que ju sq u ’á m a in ten an t, on a ja m a is trouvé ni un h a b ita t ni des objets dc ľép o q u e Prérom aine ou hellénistique dans tous les sondages á ľin té rie u r d u rem p art
de la ville rom aine. Ce fait bizarre n o u s a fait cherchcr la ville hellénistique déhors de la ville rom aine. E t il-y-avait plusicurcs raisons de cherchcr ccttc ville au sud de la ville rom aine, au sud du W adi, entre lc W adi et les jard in s de ľo a sis : d a n s cette region ici, oii a u jo u rd ’hui o n ne voit presque plus de vestiges au dessus de la surface. P o u r verifier ľexistancc de la ville prćro m ain e d an s cette region, qui m ésure presque 20 h cctar, nous avons fait - dan s lc cadrc d ’un project international - une p rospcction géophysique dc to u te la region en question. C ette prospcction géophysique a etc fait avec un m ag n eto m étre á caesium , qui m ésure le m agnetism e d an s le sol ju s q u ’á trois m etres de p rofondcur. Avec les donnćcs digitalisées de ccttc prospcction, on a o b tcn u un m agnetogram m e, qui - sans aucunc fouillc - vous m ontrc des stru ctu res dc co n stru ctio n dc to u t un h ab itat a u jo u rd ’hui couvcrt p ar lc sable. O n voit tres clairem ent le plan de to u te une ville, des rues principales, des petites rucllcs, des m aisons, des bätim ents plus grands, des zones sans aucunc co n stru ctio n (fig. 2).
A pres la p rospcction géophysique, rćccm m ent nous avons fait des petits sondagcs au centre dc cette « ville » p o u r verifier la d a ta tio n de ces con st-ructio n s so u terrain es p a r une fouillc stratigraphique. D a n s les couches les plus basses - e ’est á dire les plus anciennes - nous avons tro u v é - parm is d ’autre ceram ique - plusieurs fragm ents des am phorcs tim bres dc l’ile grecquc dc R hode. L ’exam ple le plus interessant dan s n o tre con tex t e ’est le tim bre d ’un certain D A M O K R A T E U S , bien écrit a u to u r d ’un fleur (fig. 3). Les tim bres de ce D A M O K R A T E U S de ľľlc dc R h o d e so n t bien connus et bien dates au 3C siecle av a n t J.-C . O n les a trouvé d an s to u te la m editérranée o rientale en tre la G rčce ju s q u ’á A ntioche en Syrie. A lors, m a in ten an t l’exem plaire de P alm yre nous tém oigne tres clairem ent le voyage d e ce type d ’am p h o re d u vin de la m er m éditérranéenne ju s q u ’á P alm yre déjá pour ľé p o q u e hellénistique.
R en tro n s á la ville d ’époque rom aine: Le m o n u m e n t le plus celebre de P alm yre est le T em ple de Bel co n stru it au d éb u t d u I er siécle aprés J.-C . En general, l’arch itectu re de ce tem ple, nous m o n tre une m ix tu re en tre la trad itio n m éditérran éen n e et une trad itio n orientale: D a n s un cô té c ’est un tem ple grecque avec des colonnes to u t a u to u r ď u n e celia. Ä ľ a u tre côté, la to itu re plate, co u ro n n ée des m erlons, des faux-frontons, ľe n trée au côté lang, des to u rs á escaliers p o u r m o n ter sur le to it etc viennent du vocabulaire d ’arch itectu re sacrale m ésopotam ienne. C o n cern an t le m odele greque, dans ce cas lá, nous pouvons determ iner plus concrétem ent la provenance de ce m odele : D ’ab o rd : N o u s connaissons l’architecte d u tem ple p a r une in-scription : C ’est un « A lex an d ras », alors un grecque. Puis, le plan du tem ple est une veritable copie exacte du tem ple hellénistique de M agnesie au M ean d re (fig. 4), situé á la côte ouest de l’Asie M ineure, qui - lui - était co n stru it p a r ľarchitectc H crm ogénc vers 200 av a n t J.-C . E ncore
plus su rp rć n an t, aussi quelques details du d ecor arch itectu ra l du tem ple de Bel, com m c les ch ap iteau x ionique, sont des copies exactes d u m čm e tem ple hellénistique en A sie M ineur. A lors, ici nous pouvons suivre exactem cnt le voyage du m odele grccque de l’Asie M ineur vers P alm yre au d éb u t d u 1er siede aprés J.-C .
E n tre lc 1er et le 3C sied e Palm yre est devenue de plus cn plus rom ain. R cgardons alors quelques exam ples des voyages des im ages v en an t de R om e vers P alm yre au 2C ct au 3e siede ap. D ’ab o rd il-y-a un detail d an s le décor arch itectu ral des to u rs funéraires, qui nous intéresse: L a to u r funérairc de Iam bliquc est d atéc 83 aprés J.-C . Le fro n to n au dessus dc la p o rte ď c n tré e de ce to m b eau est o rné, suivant la trad itio n hellénistique, avcc des rinceaux, des feuillcs de vigne ct des grenades, sym boles de b o n h eu r et de la vie étcrnelle. U ne generation plus tard , des le d eb u t d u 2er siécle on voit un changcm cnt significatif: Les ty m p an a de ces fro n to n s deviennet plus larges, parce quc les angles agrandissent á plus que 20 degrees, suivant le m odele rom ain (fig. 5). Avcc cctte agrandissem cnt á la rom aine, au m erne tem ps on voit un changcm cnt d u sujet d ans les ty m p an a : M a in te n a n t e ’est le buste d u fo n d a te u r du to m b eau qui ap p a rait au m ilieu d u fro n to n . C ’est a dire, au dessus de ľe n trée dc son tom beau, le fo n d a te u r lui m čm e représente sa position et son p o u v o ir sociale locale. D es rep resen tatio n s com m c celles ci on ne peu expliquer que p a r une influence directe de l’a rt et le sym bolism e funéraire de R o m e : O n se rappéle seulem ent le relief bien connu du to m b eau des H atcrii á R om e qui est á peu pres une generation plus ancien quc n o tre exam ple á Palm yre (fig. 6). Ici á R om e, c ’est le p o rtra it de la fam m e m o rte héroisée, qui ap p a rait au fro n to n de son tem ple funéraire. A lors, d an s ce cas, ce voyage d ’im age nous m o n tre, q u e á Palm yre on utilise la stru ctu re , le m odele rom ain, m ais on le rem pli avec un contenue ico n o g rap h iq u e locale.
O n peut suivre le voyage des m odeles de la ville de R om e vers Palm yre plus concretem en t encore: L a faęadc du to m b eau no 36, c o n stru it au deb u t du 3е siccle aprés J .-C ., déjá d an s sa com position general, p arle une langue d ’arch itectu rc rom aine. Aussi les form es d u d éc o r arch itectu ral en general sont ro m ain s : chapiteau x , fro n to n s, corniches etc. M ais, ce qui est le plus su rp rć n an t, c ’est un detail d u décor sculpté d an s la niche d ro ite en h a u t de la fassade : C ’est un p etit E ros p o rta n t un p arap lu it et m o n té su r un daufin (fig. 7). P arm is les m illions des rep resentations des E ro ts d ans l’a rt rom ain (dans la m osaique, la peinture o u en reliefs) qui so n t représentés o u á la péche, o u en b atea u , m o n tés sur des poissons ou p o rta n ts des instrum ents divers, il-n-y-a que un seul qui - lui aussi - est m o n té sur un d o p h in et qui - au m cm e tem ps - p o rte un parp lu it : C ’est le coté c o u rt ď u n sarcophage (a u jo u rd ’hui dan s la Villa A lbani á R om e) qui a était fa b riq u é á R om e dan s les années 160 aprés J.-C . (fig. 8), alors á peu pres deux generations
a v a n t n o trc exam ple de Palm yre. C om m e le sculptcur dc P alm yre d u d ćb u t d u 3е sičele certain cm en t ná pas pu voir lc sarcophage á R om e, il nous faut conclurc á l’existcnce des carnets de m odcles, lesquclles ćtaie n t accessiblcs et utilises p en d a n t une lange pćriode (dans n o trc cas : deux generations) et par des longcs distances (dans n otrc cas : R o m c-P alm y rc) et aussi p ar des ateliers diíT érants (dans n o tre cas : ateliers de sarco p h ag cs et atelier d ’architccture).
C om m e d ernier exam ple p o u r le voyage des im ages et des idćes entrc R om e et P alm yre, regard o n s un sarcophage rćccm m cnt tro u v é dans la n ecropole n o rd , et a u jo u rď h u i posé d evant le M usée de Palm yre (fig. 9). D ’aprés la typologie, l’iconographie et lc style, ce sarcophage d ate au 2‘ c a rt du 3е siecle aprés J.-C . II a une longueur dc 2 m 30, et une h au teu r dc 2 m 20. C ’est á dire, le personnage allonge su r le couverclc m csuraict á peu pres 2 m 80, s’il ćtait debout.
Le coffre de ce sarcophage est co n stru it com m e un lit, une kline. E ntre les pieds de ce lit o n voit sept personnes d éb o u ts au sacrifice avec des objects liturgiques et des offrandes : les auxiliaires h a b itu d e s p o rte n t un p la t dc fru its (figues), un canard (ou faisand ?), et des instru m en ts dc sacrifice com m e la patcne, la cruchc et le coffret d ’cnccns. Lc victimarius to u te á gauche p o rte l’h achctte sur son ćpaule d ro ite p o u r sacrificr lc toreau. T o u t ęa: des m otifs bien connues d an s l’a r t rom ain. A u centre dc la com p o sitio n le sacrificateur ap p a rait (fig. 10), en face. C ’est le p a tro n lui m ém e, en to u ré p a r des insigncs d ’un prctrc P alm yrenicn (C hapeau / M u- dius / co u ro n n e) visibles á coté de lui en arrier p lan . E t, l’h om m e fait le sacrifice á la ro m ain e en versant d ’encens sur un petit autcl. II porte la p atén e ou la patera d ans la m ain d ro ite et d ans la gauche une schedula ou un volumen. T o u t ęa rassem ble beaucoup aux rites rom ain s com m e p ar exam ple sur les reliefs d u m o n u m en t des argentarii á R om e, qui sont presque co n tem p o rain s á n o tre sarcophage (de ľan n ée 204). M ais, ce qui est le plus fra p p a n t et su rp re n a n t d an s n otre sarcophage, c’est que l’hom m e p o rte la toge (toga), le vetem ent officiel du citoyen rom ain. C a veut dire, il ne laisse pas de d o u te, q u ’il posséde le d ro it d ’un citoyen rom ain.
A u dessus d e cette representation, sur le couvercle c’est u n grand chef de carav an e, qu i a p p a ra it, repose au repas de fete et en to u ré d ’autres m em bres dc familie. T o u te á gauche, un cheval de guerre est reprćsentć, signe d u h a u t p o u v o ir m ilitaire de son p ropriétaire. Le gran d personnage allonge, lui m em c est habillé á la p arth e avec des b o ttes (ou pantouffles), des p an talo n s et un caftan co u rt richem ent brodé. II est arm e avec le poig n ard p a rth e et ľép ée longue qui ap p a rait au dessous d e lui.
P o u r co m p ren d re le m essage de ce sarcophage, il fa u t bien regarder ensem ble ces deux rep ćsan tatio n s différants du m erne p ersonnage : E t on realise to u te suite: « V oyage des im ages est aussi voyage des idées ». En
h a u t lc ch c f de fam ilie (lc sheich) d ćm o n tre son p o u v o ir social basć sur les racincs localcs : e ’est le chef de caravanc et h a u t fo nctionnaire mili- taire qui sc presente com m c m em bre de la socićtć la plus h au te et plus riche de Palm yre. A u dessous, le m em e p a tro n utilise le m odele rom ain p o u r d ém o n tre r son pouvoir politique et culturcllc com m e citoycn rom ain, sa conscience d ’etre m em bre de la co m m u n au tć d u m o n d c rom anisć (glo- balisée).
R cg ard o n s m a in te n a n t des voyages des im ages et des idees arriv an ts de l’est vers P alm yre, c ’cst á dire d e la M ćsopotam ie, de la B actriane, d e l’Inde ou m čm e de la C hine. Ces voyages sont d o cum ntés le plus clair p a r les plus q u e 2000 tissus trouvés d ans les tom beaux de P alm yre ou com m e parties des m om m ies o u com m e des fragm ents isolés. Les analyses scientifique de ces textiles nous d o n n en t bcaucout d ’in fo rm atio n s su r la provcnencc du m ateriel, les c o lo ra n ts / tcintures ou les lieux de fa b ricatio n s de ces tissus.
Ici seulem ent quelques exam ples significatifs : II у a des tissus de laine locale, des p ro d u c tio n s de Palm yre m em e ; m ais - d an s quelques cas - les files de laine o n t était colorées av an t les tissage ou avec du vrai p o u rp re de la coquillc M U R E X , pro v en an t de la M editérranée, ou avec le kerm es, petit anim al insecte, p ro v e n an t de la region du M o n t A ra ra t, ou avec l’indigo, p lante p ro v e n an t d ’aussi loin que l’Inde. O n tro u v e aussi des fibres de la chcvre kash m ir, qui a était im portée á P alm yre d e la region m o n tagneuse d ’A fg h an istan ou de la B actriane.
E t on peut préciser encore ces voyages o u itinéraires en tre P alm yre et l’E st : II y a un tissu de soie polychrom e extrém em ent difficile á fabriquer et prccieux (fig. 11). Le tissu a été fabriqué d e soie de la C hine et á la C hinoise sur un m etier á tissage spécial. Ä ľ a u tre côté, ľico n o g rap h ie de ce tissu n ’est pas d u to u t chinois : on voit des petits bonhom m es á la recolte d u vin á côté des cham eaux á deux bosses : Ni le vin ni les vrais cham eaux á deux bosses n ’existaient pas en C hine á cette époque, o u on connait seulem ent des drom ed aires á une bosse (com m e en Syrie). A lors ce tissu ęertainem ent a était fab riq u e mi chem in entre P alm yre et la C hine : dan s la region de la B actriane, qui - elle - était bien connues et m em e fam euse p o u r son vin aussi que p o u r ses cham eaux á deux bosses. A lors on voit tres claire le voyage ce tissu a fait. E nfin, á Palm yre on a tro u v é des tissus de soie im portés de la C hine m em e : P a r exemple un fragm ent (fig. 12) avec un d écor typiquem ent chinois: des losanges, des cercie de Jade, des dragons héraldiques et antith étiq u es, m ais aussi des petits bonhom m es stilisés. En plus, ce tissu p o rte des lettres, des charactéres chinois. II s’agit des felicita-tions p o u r le p o rte u r du vétem ent. Les spécialistes ne peuvent pas seulem ent lire ces inscriptions chinois. M ais - p a r la form e des ch aractéres - on peut m čm e les a ttrib u c r au x certains ateliers im périaux d e la c o u r Chinoise. C om m e ca, il est possible de d ater et d e localiser la fa b ricatio n de ces tissus.
E n som m c, ces tissus de Palm yre nous fo n t penser aux routes dc com m erce tran sc o n tin e n ta l (globalise) cntrc la M ćd itćrran će et l’Asie, q u ’on appéle norm alem ent « Les routes de soie » (flg. 13). A u jo u rd ’hui nous savons tres bien, q u e ’il-y-avait plusieures branches de cette ro u te, pas seulem ent sur terre, com m e o n a vu - p a r la B acriane/A fghanistan - m ais, aussi sur l’eau, sur l’E u frate, et á travers le golf persique ju s q u ’á l’Indc. E n plus, á Palm yre m ém e, o n c o n n a it une inscription d ’un c a p i t a i n e , qui a fait un voyage en b ateau.
Ces com m ercants-voyageurs dc Palm yre n ’o n t pas tra n sp o rte seulem ent de la m arch an d ise, m ais to u tjo u rs aussi des im ages avec eux et avec ęa des idées. Ces co m m crcan ts sont bien docu m o n tés aussi p a r des reliefs de sarcophages du 3mc siecle apres J.-C . : D es chefs de carav an e avec des d rom ed aires (fig. 14), m ais aussi des chefs de ca rav an e avec un bateau (fig. 15). E t ce b atea u n ’est pas seulem ent une b arq u e de fleuve, m ais - com m e nous disent le spécialistes de bateau x - u n b atea u , avec lequel on p eu t trav erser la m er.
Ces relief n o u s fo n t com p ren d re avec insistance la positio n centrale du com m erce de Palm yre entre l’orient et l’occident, d an s un m o n d e « globali-se ». E t ce com m erce n ’a pas u lieu globali-seulem ent p a r des caravanes de cham eaux á travers le desert Syrien, m ais aussi p a r des bateau x á longue distance.
Przenikanie kultur i idei: dokumenty archeologiczne Palmyry
S t r e s z c z e n i e
Poprzez swoje położenie - w połowie drogi między M orzem Śródziemnym a Eufratem - Palm yra odgryw ała rolę pośredniczki między Śródziemnomorzem a królestwem Partów i Sasanidów, między Rzymem a Chinami. Antyczne źródła wielokrotnie wzmiankują drogi handlow e z Zachodu na Wschód. Z Zachodu wieziono niewolników, wyroby z miedzi, szkła, perły, purpurę, ubiory oraz produkty spożywcze, jak wino czy daktyle, ze Wschodu najczęściej mówi się o szlachetnych gatunkach drewna, kosm etykach, jedw abiu i pachnidłach.
D okum entacja archeologiczna jest bardziej ograniczona, szczególnie dla okresów prze- drzym skich. D o dziś brakuje śladów osadnictwa przedrzymskiego wewnątrz m urów miejskich.
Prospekcja archeologiczna za pom ocą metody magnetycznej pozw oliła ekipie kierowanej przez au to ra ustalić istnienie miasta hellenistycznego na południe od rzymskiego, między W adi a oazą. M iasto to liczyło około 20 ha; dzięki pom iarom m agnetycznym przeni-kającym 3 m pod poziom ziemi udało się nakreślić plan m iasta z ulicami i placami (rys. 2). Sondaże pozwoliły ustalić i udokum entow ać handel winem rodyjskim w epoce helleni-stycznej.
U stalono, opierając się n a badaniach nad przepływem idei, że plan m onum entalnej świątyni Bela, projektu A leksandrosa, jest kopią planu hellenistycznej świątyni z Magnezji nad M
eand-rem, dzieła Hermogenesa z około 200 r. p.n.e. (rys. 4), za pewne motywy dekoracyjne są naśladownictwem wzorów greckich z Azji Mniejszej (np. E rot z parasolką n a delfinie (rys. 7)).
Podobnie rzecz się miała z badaniami nad architekturą sepulkralną okresu rzymskiego. W niektórych przypadkach analiza motywów pozwala założyć istnienie wzorników z ośrodków bardziej centralnych. T ak było w przypadku sarkofagów (rys. 8, 9). Jeden z motywów to typowo rzymskie taurobolium (rys. 10). M am y więc d o czynienia nie tylko z przepływem towarów, lecz także idei.
Wpływy z Baktrii, Indii i Chin najłatwiej m ożna zaobserwować, studiując ponad 2 tys. fragmentów tkanin odkrytych w Pamyrze. Lokalnie produkow ane tkaniny wełniane barwiono fenicką p urpurą, wyciągiem z insektów kermes z okolic góry A rarat, indyjskim barwnikiem roślinnym indygo. Sprow adzano kaszm ir z Afganistanu i Baktrii, jedw ab z Chin. D ekoracja mogła być obca miejscu produkcji, a także miejscu użytkow ania, jak np. sceny winobrania i dw ugarbne wielbłądy - oba motywy z Baktrii. D okum enty te świadczą o globalizacji żyda w Palmyrze.
1: Carte des routes de commerce a ľépoque hellénistique et romaine
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6: Rome, fronton du relief des Haterii, T moitié 1" siecle apr. J.-C.
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10: Togatus, detail de fig. 9 11: Palmyre, fragment de soie, probablement fabriqué en Bactriane
13: Les «routes de soie» ä l’epoque hellénistique et romaine
14: Palmyre, relief d'un sarcophage D i e w i c h t i g s t e n l l a n d c l s r o u t c n z w i s c h e n C h i n a u n d R o m