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Janusz Lalewicz 1939-1985

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Jan Kordys

Janusz Lalewicz 1939-1985

Literary Studies in Poland 17, 153-157

1987

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The Necrology

Le N écrologe

Jan u sz Lalewicz 1 9 3 9 - 1985

Le 14 septem bre 1985 est décédé Jan u sz Lalewicz, chercheur au D ép artem en t d ’études sur la culture littéraire à l’Institut d ’Etu- des L ittéraires de l ’A cadém ie P olonaise des Sciences, au teu r de nom breux articles et études relevant des dom aines de la théorie de la com m unication littéraire, de la sém iotique et de la philosophie linguistique. O n lui d o it plusieurs dizaines d ’articles et de com ptes rendus dans des revues littéraires et scientifiques {Pamiętnik L i­ teracki, Studia Sem iotyczne, T eksty Archiwum H istorii Filozofii i M y śli Społecznej, K w artalnik H istorii N a u k i i Techniki), dan s les docum ents de conférences scientifiques et d an s des ouvrages collectifs édités p ar l ’Institu t. P lusieurs de ses textes o n t paru en anglais et en allem and.

U ne conn aissan ce p ro fo n d e du français lui a perm is de tra d u ire plus d ’un ouvrage. Phèdre de R acine a été jouée d an s sa trad u ctio n au théâtres à W rocław et à G dynia. O u tre de nom breux articles de théorie de la littératu re, il a tra d u it en p olonais des écrits de R o lan d B arthes qui o n t tro u v é une place d ans l’anthologie M it i znak {Le M y th e et le signe, 1970). Très essentielle p o u r la culture po lo naise a été la p aru tio n d ans sa tra d u c tio n des essais de critique littéraire de Jean-P au l S artre Q u ’est-ce que la littérature et du livre de Paul H a zard L a Crise de la conscience européenne 1680— 1715 (1974), ce dernier avec A ndrzej Siemek.

Jan u sz Lalew icz a aussi enseigné à l ’U niversité M arie S kłodow ska- -C urie de Lublin, à l’Ecole S upérieure de Pédagogie de Siedlce

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(1977— 1978) et à la F acu lté de N éo-philologie de l ’U niversité de V arsovie (1981 — 1982), en assurant un cours à l'in ten tio n de personnes p ré p a ra n t leurs thèses de d o cto ra t. En 1978, à Paris, c ’est en boursier à l'E cole des H autes Etudes des Sciences Sociales q u ’il a participé à une conférence franco-polonaise su r le thèm e «L a théorie de la littératu re et la m éthodologie de la recherche littéraire». Il était aussi a c tif dans la Société S ém iotique Polonaise, et p articip ait régulièrem ent aux conférences n ation ales de théorie de la littératu re où, ch aq u e fois, ses co m m unications faisaient l ’événem ent.

A travers to us ses textes tran sparaissen t les traits de sa fo rm ation intellectuelle. C e qui lui était propre c'était le souci de la précision de la pensée, de la clarté de l’expression, de la logique du dévelop­ pem ent. Ces caractéristiq ues se retro uvaien t au niveau de l’archi­ tecture de ses interventions dans les d ébats, to u jo u rs em preintes du désir d ’une expression cohérente des idées et d ’une pleine intel­

ligence des poin ts de vue différents. C ette attitu d e ten ait à sa «triple fo rm ation» : connaissance approfon die de la cu ltu re française (en p articulier du G ra n d Siècle et du Siècle des Lum ières), de l’histoire de la linguistique et une form ation p hilo so p h iq u e et logi­ que. Ses m aîtres à l ’U niversité furent B ronisław B aczko, Leszek K ołakow ski, K rzy szto f P om ian et R om an Suszko. Et, dan s la traditio n philosophique, le penseur q u ’il appréciait le plus h au tem ent était sans d o u te D escartes. Les valeurs de la culture euro péen ne s ’alliaient chez lui à la connaissance de la pensée orientale, en particulier de la civilisation ja p o n aise du M oyen Age. U ne telle configuration des connaissances lui a perm is de faire son chem in personnel de systém atisation des faits de culture et d ’intelligence du m onde.

Ses deux livres font un to u t à développem ent logique s ’o rd o n n an t en séquence: p aro le — écrit — im primé. Janu sz Lalewicz analyse ch a­ cun de ces élém ents selon leurs fonctions variées et les effets q u ’ils e n tra în en t dans les systèmes sociaux de com m unication. Le prem ier est consacré d ans une large m esure à la p ro blém atiqu e de la p aro le com m e form e de com m unication opposée à l’écrit, il a mis à co n trib u tio n l’appareil conceptuel de la linguistique stru ctu ra­ le, la théorie des actes de parole p o u r exposer la «dram aturgie» com plexe de la co m m u nicatio n orale, il a co n stru it une typologie fonctionnelle des énoncés et en a révélé les m odalités. U ne

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corn-m unication qui procède p ar la technique de l’écrit, an é an tit l’unité de l ’émission et de la réception, dégage l’acte d ’écritu re et de lecture ainsi que le texte lui-m êm e. C ela pose le pro blèm e de l’établissem ent d ’un systèm e de référence, d ’un univers com m un à celui qui écrit et à celui qui lit, en ta n t que co nd ition nécessaire de la lecture. Jan u sz Lalewicz a dém ontré q u ’un texte ne se réalise que par l ’acte de lecture qu an d il se transform e en un co m m uniqué qui «dit quelque chose». L ’im prim é tran sfo rm e encore d avantage le système de rôles de com m un ication , de ra y on nem en t social et de circuit des com m uniqués, en form an t un «nouvel espace de diffu­ sion».

L’autre ouvrage de Lalewicz, celui d ’agrégation, d éb u te p ar une critique radicale et en m êm e tem ps co nstructive des m odèles de com m unication littéraire qui se fondent sur l’illusion de parole. Des schém as simples em pruntés p a r la linguistique à la théorie de l'in fo rm atio n (du type: ém etteu r — co m m uniqué — récepteur), ne trouvent pas d ’applicatio n, m êm e en version élargie et modifiée, à la description des faits de cu ltu re littéraire, dans la civilisation de l’im prim é et des institutio ns qui s’y ra tta ch en t. Jan u sz Lalewicz délim ite nettem ent le processus de co m m un icatio n, l’appareil de diffusion et le texte lui-m êm e, en p assa n t en revue l ’évolution des form es des circuits sociaux de la litté ra tu re et les tra n sfo rm a ­ tions institutionnelles, depuis l’ép o qu e ro m an tiq u e ju s q u ’à la co m m u n i­ cation électronique de la fin du X X e siècle. D ans une au tre section de l’ouvrage, il développe la conception de « trahison créatrice» de R obert E scarpit. S ur l’exem ple de textes anciens, non littéraires, m ais qui sont considérés de nos jo u rs com m e relevant des belles lettres, il a m o n tré le chagem ent de l’«univers d 'in terp rétatio n » , les conditionnem en ts culturels de la ren co n tre du public d 'a u jo u rd 'h u i avec des textes d ’autres époques. Il a décrit les fonctions et les types de lecture, de lecteurs, de publics, de circuits, en se servant d'exem ples les plus divers: la cu ltu re française de salon, la culture de la cou r du Jap o n féodal ou enfin cet espace récent de com m unication littéraire ra ttach ée au genre de science-fiction.

La véritable passion de Janusz Lalewicz c ’était le dessin à la plum e. Il était p articulièrem ent attiré p a r les arts graphiques du m oderne style, l’a rt d e l ’E xtrêm e-O rient, et exécutait volontiers lui- -même des ca rrica tu res aussi sim ples que pertinentes et des récits

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en im ages s’inspirant de bandes dessinées. D ans tous ces trav aux l’on découvre, o u tre une m aîtrise du trait, une distance, des mises en tre guillem ets, un cadre, chacun de ces dessins ren voy ant à une au tre séquence de «textes de culture». C ette création s ’acco m p agn ait de réflexion sém iotique. En 1979—1980, la revue S ztu k a a publié une série en six feuilletons sous le titre «Essai d ’analyse sém iotique du dessin».

Ses co nsid ératio ns p arta ien t de questions sim ples, p o u r ne pas dire b anales: que signifie-t-il q u ’une chose est figurée p ar le dessin? Q ue signifie-t-il: représentation en dessin d ’une chose? C o m m ent cela se fait-il que la plum e, le crayon créent une réalité nouvelle «à mi chem in entre l ’objet et le signe» (la form ule est de C laude L évi-Strauss)? La linguistique stru ctu rale (Louis H jelm slev, Em ile Benveniste), les travaux de Lévi-Strauss, d ’A lain ainsi que de traités chinois et jap o n ais sur la p einture, lui o n t fourni des instrum ents p ro p res à lui perm ettre de répondre à ces questions. Jan u sz La- lewicz a mis à c o n trib u tio n des travaux de linguistique sém iotique avec le quadrillage conceptuel q u ’ils com p o rten t, en pleine conscience des différences q u ’il y a en tre les m étalangages prop res à la d escription d ’un dessin et du langage verbal. Le discours sém iologi- que ne co n d itio n n ait q u ’en partie la m anière de perception de l’objet, dans la m esure où il perm ettait d ’établir avec précision les niveaux d ’analyse, sans im poser, p o u r les arts graphiques, un m odèle à la ressem blance des m odèles linguistiques. Si le dessin est u n e tran sp o sitio n en traits, en surfaces circonscrites, en p oin ts et en tâches de l’aspect de l’objet, l ’analyse d ev rait p o rter su r la configuration des traits fo rm an t un to u t et no n rechercher, au-delà, l’objet présum é (figuré). D ’où la tendance à saisir là en signes de la rep résen tatio n , l’agencem ent signifiant des traits, agencem ent qui se laisse com p arer, dans son aspect fonctionnel, à la significa­ tion d ’un énoncé linguistique. Ainsi se trou ven t com prom ises toutes co nsid ératio n s générales sur la ressem blance, le m im étism e, la n atu re figurative car la m orphologie du dessin s’o rd o n n e selon une échelle de niveaux: depuis les élém ents les plus simples, irréductibles (le trait) ju s q u ’aux figures com plexes. D an s une analyse précise de la form e du trait, l ’au teu r a m o n tré com m ent le grossissem ent ou l’am incissem ent sous l ’effet d ’un changem ent de la pression sur la plum e agit su r les fonctions figuratives des divers élém ents constitutifs

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d ’un dessin. C ’est ainsi que la n atu re du tra it dans les dessins de D ü re r influe n on seulem ent sur la n atu re des objets m ais égalem ent sur leur choix. C ’est u ne étud e faisant oeuvre de pionnier non seulem ent dans la recherche en Pologne.

Ja n u sz Lalew icz faisait de la recherche d ’une façon novatrice sur la com m u n icatio n littéraire. Il ab o rd a it aussi des sujets d épassan t de loin le cad re de sa discipline m ère (théorie du texte, poétique de l’im itatio n , sém iotique des signes figuratifs). Les solutions m éth o d o ­ logiques q u ’il a proposées d em an d en t à être développées. M ais d ’ores e t déjà ses textes font p artie des lectures obligatoires de to u t sociologue de la littératu re.

Jan K o r d y s

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