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Problèmes géohydrologiques des travaux du Zuiderzee

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Academic year: 2021

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P R O B L È M E S G E O H Y D R O L O G I Q U E S D E S T R A V A U X D U Z U I D E R Z E E

PAR I R . A . V O L K E R

A N C I E N I N G E N I E U R E N C H E F A U X T R A V A U X D U Z U I D E R Z E E

I . I N T R O D U C T I O N

Le but de ces quelques pages est de donner une esquisse du róle de Ia géohydrologie dans le projet et 1'exécution des Travaux du Zuiderzee. I I est surtout intéressant de tracer le développement et l'application de cette science a partir du moment oü l'on songea sérieusement a entre-prendre l'oeuvre de la fermeture et de 1'asséchement partiel du Zuiderzee et de suivre ce développement jusqu'a nos jours. La période qui retiendra surtout notre attention est celle oü les méthodes d'investigation furent mises au point. G'est précisement la période pendant laquelle le Professeur THIJSSE, alors ingénieur en chef aux Service des Travaux du Zuiderzee était chargé de la Section d'Hydraulique de ce service.

La fermeture du Zuiderzee et 1'asséchement de cinn vastes polders situ és plusieurs metres en dessous du niveau moyen de la mer signifient un changement profond du régime naturel des eaux de surface et des eaux souterraines. On se rendra compte de la modification du régime des eaux souterraines en considérant la constitution géohydrologique du sous-sol de la région du Zuiderzee. En grandes lignes cette constitution se carac-térise par la présence de couches de sables plistocènes s'étendant jusqu'a des profondeurs de 200 ou de 300 mètres. Les formations sont recouvertes par des couches semi-perméables d'argile, limon ou tourbe d'épaisseur variable. Les assises du paquet perméable sont constituées par des couches d'argile marine du plistocène ancien.

Or dans la majeure partie de la région du Zuiderzee le paquet perméable est saturé d'eau saumatre. Nous insisterons plus loin sur 1'origine de ces eaux qui jouent un róle important dans le régime hydrologique de la partie basse de notre pays.

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L'asséchement de polders dans l'ancien Zuiderzee transformé en bassin d'eau douce - le Lac Yssel - signifie un abaissement du plan d'eau de 3 a 6 mètres sur de vastes étendues. La différence de niveaux ainsi créée entre la nappe phréatique dans les polders asséchés et les eaux environ-nantes donne lieu a une infiltration des eaux souterraines a travers le paquet perméable dans le sous-sol. La transmissibilité de ce paquet est considérable: celle-ci s'élève a presque 8000 m^ par jour dans les régions oü les assises se trouvent a une profondeur de prés de 300 mètres. G'est la résistance des couches superficielles qui déterminé 1'apport d'eau par i n -filtration. La oü ces couches sont minces et oü elles sont perforées par les fossés et les canaux de drainage, 1'apport d'eau par infiltration peut dépasser les 20 mm par jour. Une prévision de ces apports est done d'une importance capitale pour le projet de drainage des terres asséchées. Les eaux en excédant en provenance des pluies et des infiltrations sont evacuées par les stations de pompage des polders vers le Lac Yssel. De la elles s'écoulent par gravité au moyen de pertuis aménagés dans la Digue de Barrage vers la Mer du Nord.

Etant donné que les eaux souterraines présentent un taux en sei con-sidérable, i l est évident que le Lac Yssel - qui joue le róle de réservoir d'eau douce - regoit un apport de sei qui peut influeneer défavorable-ment la qualité des eaux en réserve et par conséquence leur utilisation pour le ringage des canaux et pour l'irrigation supplémentaire des régions limitrophes. L'article du Professeur MAZTJRE dans ce même livre traite du bilan de sei du lac dans lequel 1'apport de sei en provenance des infiltrations dans les polders figure comme un des articles les plus im-portants.

Enfin le mouvement des eaux souterraines en direction des polders a faible altitude peut répercuter sur les conditions hydrologiques des régions adjacentes plus élevées. Ces régions subissent en effet une perte d'eau qui peut donner lieu a un rabattement de la nappe phréatique et par consé-quent a des effects néfastes pour les cultures agricoles. Ce rabattement s'est a peine produit dans les régions limitrophes du Polder du Wieringer-meer (asséché 1930) mais i l s'est manifesté de fagon assez prononcée aux alentours du Polder Nord-Est (asséché 1942). La dans l'ancienne ligne cótière un rabattement de la nappe phréatique de plus de 1,2 m a été observé dans la période qui a suivi la mise a sec du polder.

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le projet d'aménagement des travaux du Zuiderzee. Ce qui importe sur-tout c'est de pouvoir disposer d'un pronostie des conditions futures. Bien que I'lmportance du régime géohydrologique fut saisie dès 1850, les méthodes d'investigation et I'appareil mathématique ne furent éla-borés que graduellement. On distingue une période de tatonnements et un développement guidée par les expériences obtenues dans les polders déja asséchés.

I I . L A P E R I O D E A N T E R I E U R E A L ' A S S E C H E M E N T D U P O L D E R D U W I E R I N G E R M E E R E N 1930

Ge fut vers 1877 - done bien avant l'éxécution des premiers travaux de poldérisation dans le Zuiderzee - que le problème des infiltrations dans les terrains a assécher donna lieu a une véritable controverse. Ce fut le Professeur HARTING, géologue, qui attira 1'attention sur les difficultés auxquelles on pourrait s'attendre en projetant le tracé des digues d'isole-ment des polders sur des fonds sablonneux, c'est a dire sur des parties oü les couches plistocènes apparaissent a la surface. A son avis l'infiltration en pareil cas serait telle que 1'épuisement des polders deviendrait impos-sible. Des essais de laboratoire lui confirmaient que les eaux pénètrent facilement dans les couches plistocènes et peuvent se déplacer sur de longues distances.

Une commission dc 1'Académie Royal des Sciences fut chargée dc se prononcer sur cette question en 1878. Faute de données exactes elle donna le sage conseil d'entreprendre une étude systématique des infiltrations dans des polders déja asséchés dans d'autres parties du pays. En premier lieu i l importerait d'assembler des données quantitatives sur les infiltra-tions par l'étude de l'écoulement durant des périodes sèches a faible éva-poration. Ensuite une relation pourrait être établie entre ces valeurs et les différences de niveau, la longueur des digues et la constitution géolo-gique du sous-sol.

De telles études furent eflFectivement entreprises dans quelques polders, surtout dans le Polder du Haarlemmermeer par E L I N K STERK. Pour le projet des polders dans le Zuiderzee, i l fallait attendre jusqu'aux environs de 1910 avant qu'une nouvelle analyse des mouvements d'eau souterraine ne fut executée. Ce fut a 1'occasion d'un projet pour le Polder du Wie-ringermeer dont la mise a sec ne serait réalisée qu'en 1930 - que les condi-307

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tions géoliydrologiques furent 1'objet d'une étude approfondie. L'auteur de ce rapport, 1'ingénieur DE BLOGC^ V A N KUFFELER, plus tard directeur

général du Service des Travaux se rendrait compte des repercussions que pourrait avoir I'intervention dans le régime naturel des eaux souterraines. Le projet ne pourrait être dressé sans un pronostic des infiltrations et de 1'apport de sei a la surface.

Les récherches, qui devaient être exécutées avec des fonds modestes, se sont surtout portées sur un polder déja asséché dans la périphérie du territoire a assécher et dont les conditions géotechniques étaient consi-dérées comme étant représentatives pour l'ensemble du territoire. En tenant compte de la longueur du périmètre du nouveau polder et de la différence des niveaux l'on pouvait arriver ainsi a une estimation des inhltrations dans les conditions futures.

Ce pronostic s'est confirmé dans la suite, mais i l faut reconnaltre que quelques hypothèses heureusement posées ont beaucoup contribué au bon résultat. Ce qui manquait c'était d'abord I'appareil mathématique décri-vant l'essentiel du phénomène et ensuite le moyen de déterminer les con-stantes géotechniques comme valeurs moyennes sur de grandes étendues.

I I I . LES E T U D E S G E O H Y D R O L O G i q U E S D U

P O L D E R D U W I E R I N G E R M E E R E T D U P O L D E R N O R D - E S T

Le Polder du Wieringermeer f u t mis a sec en 1930. La fermeture de la Digue de Barrage suivit en 1932. Le Zuiderzee séparé de la Mer du Nord, se transforma graduellement dans les années a suivre dans un bassin d'eau douce - le Lac Yssel - grace a 1'apport d'eau du bassin versant et des eaux douces de l'Yssel, un des bras du Rhin. Le dessalement du bassin fut prévu pour 1937.

La question qui se posait dès la fermeture de la grande digue était de prévoir aussi exactement que possible le taux final en sei de ce lac. Serait-il possible notamment d'utiliser les eaux du Lac Yssel pour ralimentation en eau potable de la partie occidentale du pays? Dans quelle mesure pourrait-on envisager l'emploi de ces eaux pour l'irrigation supplémen-taire en été de régions vouées a 1'horticulture? De toute fagon on pouvait prévoir un taux en sei inférieur a quelque 500 milligrammes d'ions chlore par litre mais i l importait d'en savoir davantage.

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infiltra-tions non seulement dans le Polder du Wieringermeer mais aussi dans les autres polders dont I'assechement serait entrepris plus tard. I I fallait aussi pouvoir pronostiquer la variation de cet apport avec le temps. Ce fut la Section d'Hydraulique des Travaux du Zuiderzee qui fut charge d'étudier ces problèmes en collaboration avec I'lnstitut d'Etat pour 1'Ali-mentation en Eau Potable. Le programme de recherches mis en oeuvre entre 1932 et 1935 comprenait une analyse du bilan d'eau et de sei du polder asséché en 1930 et l'éxécution d'un grand nombre de forages pour la détermination des salinités des eaux souterraines et l'observation des niveaux piézométriques. Le Professeur M A Z U R E , alors ingénieur de la Section d'Hydraulique, mit au point une méthode de calcul des courants d'eau souterraines basée sur les caractéristiques du profil géotechnique. Le rapport sur la constitution géohydrologique du Wieringermeer, paru en 1935, est devenu l'exemple classique d'une étude des eaux souten-aines dans une région deltaïque.

U n des résultats les plus intéressants de cet étude se trouve dans 1'analyse des changements dans la teneur en sei des eaux souterraines a grandes profondeurs par suite du mouvement d'eau souterraine généré par la différence de niveaux. Les eaux saumatres présentes dans le sous-sol sont en effet graduellement remplacées par les eaux de surface dans la péri-phérie du polder qui sont des eaux plus ou moins douces. I I en suit que 1'apport de sei par infiltration diminu graduellement avec le temps. En raison des oetites vitesses du mouvement r e dessafement nrnp-ressif dn

± 1- - O

sous-sol s'étend toutefois sur des centaines d'années.

L'étude géohydrologique du Polder du Wieringermeer démontra la né-cessité de déterminer le régime des niveaux piézométriques avant 1'abais-sement du plan d'eau dans le polder et c'était sur ce point la que les données manquaient.

Pour le Polder Nord-Est, dont l'asséchement ne serait efFectué vers 1942, un programme de forages f u t done mis en exécution dès 1934. Le rapport sur la constitution géohydrologique du futur Polder Nord-Est, paru en 1938, donne entre autres un pronostic sur Papport d'eau et de sei par infiltration. I I faut noter que le point faible de ce pronostic se trouve dans 1'estimation des résistances hydrauliques des couches superficielles contre le passage des eaux. Ces résistances doivent être évaluées comme des moyennes sur des aires de plusieurs centaines de kilomètres carrés et les moyens classiques commes les essais de pompage ne pourraient fournir 309

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les données voulues. C'était seulement par comparaison des valeurs ob-tenues dans le Polder du Wieringermeer avec la structure des couches semi-perméables dans le territoire du futur Polder Nord-Est qu'une esti-mation put être faite. I I n'est pas surprenant de trouver une valeur réelle pour l'apport d'eau par infiltration d'environ 1 mm par jour contre une valeur prévue de 2 mm.

Le rapport de 1938 insiste également sur les répercussions que pourrait avoir l'asséchement du Polder Nord-Est sur le régime hydrologique des régions adjacentes moins basses que le territoire du futur polder. O n s'attendait a un rabattement de la nappe phréatique dans la région cótière du pays existant. Cette prévision s'est avérée par la suite et dans les années après la mise a sec en 1942 les observations poursuivies dans un grand nombre de puits de repère ont démontré en effet des rabattements s'éten-dant sur quelques kilomètres en profondeur tout le long de l'ancienne cóte. Si ce rabaissement f u t prévu, i l n'en était pas le cas avec les con-séquences pour les conditions agronomiques de la région en question. Cettes répercussions dépendent en effet, étant donné le climat, de la con-stitution pédologique des couches en surface et notamment de la présence de couches argileuses a grande capacité de rétention. Dans une partie de la région oü des couches tourbeuses se trouvent a faibles profondeurs, les cultures ont souffert par des effets de sécheresse. Ainsi a-t-on dans la suite dü suppléer au manque d'eau par un système d'irrigation souterraine par inhltration.

I V . L E PROJET POUR L'ASSECHEMENT D E L A P A R T I E M E R I D I O N A L E D U L A G YSSEL

Après l'asséchement des deux polders clans la partie septentrionale du Lac Yssel, les projets se portèrent sur la récupération de trois autres polders dans la partie sud d'une superhcie totale de quelque 1500 kilomètres carrés.

Les problèmes géohydrologiques résultant de l'abaissement du plan d'eau de plusieurs mètres sur cette étendue se distinguent des problèmes ren-contrés auparavant par suite de la topographic des régions limitrophes si différente de celles dans la partie septentrionale. Vers 1'est de la partie a assécher se trouvent les collines sablonneuses du ,,Veluwe" modelées pendant la dernière période glacière. Les eaux de pluie qui s'infiltrent

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dans ce terrain ont constitué dans le sous-sol une nappe libre d'eau douce en équilibre dynamique avec la réalimentation par un écoulement souter-rain dans toutes les directions. Les eaux soutersouter-raines se déplagant en direction du Lac Yssel remontent en partie a la surface dans la zone cótière oü les cultures profitent de cette résurgence d'eau douce, en partie elles poursuivent leurs cheminements dans les couches plistocènes con-stituant le sous-sol du Lac Yssel pour remonter dans le fond jusqu'a une quinzaine de kilomètres de la ligne cótière.

La topographic de la région limitrophe de l'ouest par contre, se distingue par les faibles altitudes du terrain, constituées par des lacs asséchés et des polders entre 2 et 4 mètres en dessous du niveau moyen de la mer. Cettes dépressions donnentlieu également a un courant d'eau souterraine en direction ouest et alimenté par une infiltration d'eau dans le fond du lac. Les conditions géohydrologiques du bassin méridional du Lac Yssel sont done caractérisées par une remontée d'eau douce a travers les couches de fond dans la partie oriëntale et par une descente d'eau dans la partie vers l'ouest.

Dans le projet d'asséchement des polders méridionaux i l fallait tenir compte de ces particularités en étudiant les conséquences de I'interven-tion dans le régime hydrologique. Le problème se posait d'abord pour la région cótière du ,,Veluwe" oü la remontée d'eau souterraine main-tient la nappe phréatique dans les couches sablonneuses a un niveau suffisamment élevé pour que les plantes en puissent profiter. L'asséche-ment du Polder Flevoland Oriental - la première partie a récupérer le long de la cóte - pourrait causer l'élimination de cette remonté et par conséquent des diminutions des récoltes.

On pourrait neutraliser I'influence de la dépression du futur polder en laissant un ,,lac de ceinture" entre la partie a assécher et la zone cótière, mais cet artifice signifierait une perte de terres qu'on aurait pu assécher en cas d'une soudure du polder contre le pays existant. La solution la plus économique est évidemment celle dans laquelle la perte totale de terres est minimum.

Cette comparaison demaindait deux études de caractère different. a. Une étude géohydrologique qui fournirait le rabaissement de la nappe

phréatique dans la zone cótière pour le cas d'une soudure du nouveau polder a la cóte et pour le cas d'un lac de ceinture de diverses largeurs. b. Une étude agrohydrologique qui donnerait les pertes de rendement

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agricole en fonction des rabaissements de la nappe phréatique dans les différentes parties de la région.

La première étude demandait des données précises et sur les constantes géotechniques et sur les débits des courants souterrains. Nous insisterons plus loin sur les méthodes mises en oeuvre pour obtenir ces données. Elles ont toutes comme objet d'étudier le courant souterrain d'eau douce dans la région a étudier. Puisque les constantes géotechniques déterminent la répartition des vitesses de courant et des niveaux piézométriques, c'est en étudiant ces derniers qu'on peut dériver les résistances des couches semiperméables et la transmissibilité des sables plistocènes. Par voie i n -directe on peut également calculer le débit du courant souterrain en divers points.

L'étude agrohydrologique a été rendue possible par les variations des conditions de milieu, variations qui existent dans le terrain même, oü l'on peut installer des champs d'essai avec les mêmes cultures, sur les mêmes profils pédologiques mais avec différentes hauteurs de la nappe phréatique.

Le résultat de ces études montra en premier lieu qu'une soudure du nouveau polder a la région cótière - comnie clans le projet du Polder Nord-Est - entrainerait des conséquences trés graves. Dans des années comme 1949 on pourrait s'attendre a une perte de rendement de plus de 30% sur une grande surface, correspondant en moyenne avec une perte equivalente a 1700 hectares. Les calculs hydrologiques montraient que seule la création d'un lac de ceinture d'une largeur - suivant la constitu-tion géotechnique - de 2 a 4 kilomètres et d'un niveau rehaussé de quel-ques décimètres pourraient contre-balancer l'effet de l'asséchement. Mais, dans ce cas, la surface a assécher devrait être réduite de quelque 7100 hectares. O n serait disposé a mettre en balance la perte de terres dans le pays existant et le gain de terres nouvelles dans la partie a assécher. Cette comparaison serait valable s'il s'agissait d'un seul exploitant dans les terres nouvelles et les terres existantes. I I n'en est généralement pas ainsi et un autre facteur entre alors en jeu. La perte de rendement dans la région cótière briserait en effet l'économie des exploitations privées, entrainant ainsi des conséquences beaucoup plus graves que ces simples chifïres ne peuvent le laisser prévoir.

L'ensemble de cettes considérations a finalement conduit a une solution d'après laquelle un lac de ceinture a été aménagé de largeur variable.

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Cette largeur est maximum la oü des mesures curatives pour compenser la perte de rendement sont impossibles ou reviendraient a des prix exces-sifs. Le lac de ceinture se réduit a un canal de dérivation la oü dans le pays existant i l n'y a pas lieu de craindre des conséquences néfastes et oü des mesures curatives sont praticables.

Le problème de la soudure des polders a assécher dans la partie méridio-nale du Lac Yssel contre le pays existant se pose non seulement pour le „ V e l u w e " , mais pour tout le périmètre de ce bassin. Le problème pré-sente un aspect particuher en ce qui concerne la région hmitrophe de la ville d'Amsterdam. I c i ce ne sont pas des intéréts agronomiques qui entrent en jeu, mais la nécessité d'épargner les pilotis en bois formant les fondations des maisons d'Amsterdam. I I est connu que des pilotis en bois restent en parfait état de conservation durant des siècles, tant qu'ils sont complètement submergés, mais qu'a la suite d'une abaissement de la nappe phréatique ils sont pounds en peu de temps.

Si les constantes géotechniques sont connues, on peut calculer le rabaisse-ment du niveau piézométrique dans la nappe en charge sous la ville. I I reste a considérer dans quelle mesure cet rabaissement sera suivi par un rabaissement de la nappe phréatique - dont dépend la préservation des pilotis en bois - separée de la nappe en charge par des couches d'argile de grande épaisseur. Le tassement de ces couches par suite de l'augmen-tation des pressions intergranulaires demande un certain temps et i l est probable que la période „ h y d r o d y n a m i q u e " s'étend sur des centaines d'années. Pour éliminer des rabaissements considérables dans la nappe en charge, la ville d'Amsterdam sera séparée des asséchements futurs par un lac d'environ 10 kilomètres de largeur.

La variation des valeurs des résistances hydrauliques des couches super-ficielles dans les diflFérentes parties du Lac Yssel et la coniplexité des conditions marginales ont donné lieu a la construction d'un modèle mécanique, dans lequel les mouvements d'eau souterraine sont imités par des courants d'huile a grande viscosité. Dans le modèle le paquet perméable est représenté par une couche d'huile dans une fente entre deux plaques, dont une représenté les assises imperméables et l'autre, perforée, les couches semi-perméables. Les niveaux de l'huile en dessus de la plaque supérieure correspondent avec les différents niveaux des eaux de surface dans le prototype. Les perforations et la transmissibilité

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de la couche horizontale sont telles que, d'après les lois de modèle, les phénomènes dynamiques correspondent avec ceux dans le prototype. O n peut mesurer les niveaux piézométriques avec des tubes de niveau ainsi que les débits des remontées d'eau. Après l'ajustement du modèle pour les conditions primitives on peut étudier les modifications dans le régime géohydrologique par suite des abaissements des niveaux des eaux de surface.

V . L A P R O S P E G T I O N G E O P H Y S i q U E E T L ' E T U D E D E L A D I F F U S I O N D A N S L E S C O U C H E S D E F O N D D U L A G Y S S E L

Une des particularités du substratum du bassin méridional du Lac Yssel est constituée par la divergence des teneurs en sei des eaux souterraines. Prés de la cóte du „Veluwe" ou se manifeste un écoulement souterrain dü a la réalimentation de la nappe dans ces terrains par la pluie, le paquet perméable de sables plistocènes est saturé d'eau douce. Par contre, dans le centre du bassin, les sables plistocènes contiennent des eaux sau-matres avec une teneur en sei augmentant en profondeur jusqu'a des valeurs de quelque 6000 milhgrammes d'ions-chlore par litre. La transi-tion entre les eaux douces et les eaux saumatres est assez compliquée; i l n'existe pas de plans de séparation bien définis et partout l'on trouve aussi bien dans la verticale que latéralement des transitions graduelles. Considérant la superficie du bassin, i l était pratiquement impossible de déterminer la variation des salinités par le système classique de forages avec prélèvement d'échantillons d'eau; ceci aurait demandé l'éxécution d'une centaine de forages jusqu'a des profondeurs de quelque 300 mètres. I I fallait limiter le nombre de forages et suppléer au manque de données par une méthode rapide et économique.

C'est la prospection géophysique et notamment la méthode des résistivités électriques qui est susceptible de donner rapidement une idéé globale de la teneur en sei. Les méthodes géophysiques permettent de prospector le sous-sol en eflFectuant des mesures physiques a la surface du sol. L a mé-thode géo-éleetrique est toute indiquée pour le cas en question, puisque la résistivité électrique est fortement influencée par la teneur des eaux en ions.

Pour la mesure des résistivités du sous-sol on opère avec quatre électrodes punctiformes placées dans un alignement a égale distance entre elles.

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Cette distance est variable et la méthode d'usuelle consiste a mesurer la résistivité apparente pour différentes valeurs de cette distance et de dresser un graphique. En général la courbe ainsi obtenue est caractéris-tique pour une série de couches horizontales de résistivité différente. Pour exécuter les mesures dans l'eau du lac un dispositif spécial de cables conducteurs a dü être construit. I I est en effet trés difhcile de placer les quatre électrodes en pleine mer exactement aux distances voulues. Pour remédier a cet inconvénient, un cable contenant 14 brins isolés a été construit de telle fagon que neuf combinaisons de quatre électrodes peu-vent être réalisées.

La mise a 1'épreuve et 1'étalonnage ont été facilités par le fait que quelques forages a grandes profondeurs avaient été réalisés au préalable. Ainsi fut-il possible de déterminer la relation entre la résistivité des couches de sable en place - constituées par les grains et les eaux des pores - et la teneur en sei des eaux des pores.

Mise en oeuvre en 1951, la prospection par sondages électriques a connu un véritable succès. Dans les années a suivre elle fut bientót appliquée pour la prospection de tout le territoire du Zuiderzee et ensuite dans d'autres parties de la HoUande. EUe a été appliquée dans le cadre de 1'assistance technique pour des projets d'aménagement de réservoirs en Irak et pour un projet de poldérisation au Japon. A l'heure actuelle plusieurs équipes sont en train de poursuivre des investigations détaillées du sous-sol dans différentes parties du pays y compris la région dite du „Delta".

L'élaboration du bilan de sei du Lac Yssel demandait une étude de la dif-fusion de sei dans les couches constituant le fond du réservoir. Ces couches ont été imbibées par l'eau de mer pendant la période longue de quelque 6ÜÜ ans précédent la fermeture du Zuiderzee. Après la fermeture du golfe du Zuiderzee en 1932, les eaux recouvrant le fond se sont graduellement transformées en eaux douces. I I en résulte que les ions de sei dans les couches de fond se déplacent en raison des différences de concentration. Les lois de la diffusion règlent ce mouvement qui donne lieu a un apport de sei dans les eaux douces du bassin.

Pour connaitre la répartition des sahnités dans les couches de fond, on exécuta des centaines de forages avec prélèvement d'échantillons non-remués pour 1'examen en laboratoire de la composition chimique des eaux des pores. Cette étude f u t confiée au Laboratoire d'Hydraulique de

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Delft, dont le Professeur THIJSSE était alors le directeur. L'examen de la répartition des salinités dans les verdcales révéla bientót l'effet de la remontée d'eau douce dans certaines parties du fond du bassin, notam-ment celles limitrophes des collines sablonneuses du ,,Veluwe". D'autre part dans les parties limitrophes des dépressions constituées par les polders du pays existant, oü se manifeste une infiltration d'eau per descensum, la diffusion de sei est superposée par le mouvement vertical.

On comprit I'lmportance de cette découverte pour la connaissance du régime géohydrologique et l'auteur de ces lignes, alors ingénieur de la Section d'Hydraulique des Travaux du Zuiderzee, fut chargé d'examiner sous la direction du Professeur THIJSSE, le phénomène de la diffusion plus en détail.

La première conclusion qui s'imposait était que les mouvements verticaux per ascensum et per descensum devaient se manifester également par les différences entre le plan d'eau du Lac Yssel et les niveaux piézométriques de la nappe en charge. On procéda done a l'installation de plusieurs dizaines de puits d'observation temporaires dans le fond du lac. Cettes ob-servations donnaient une belle confirmation des conclusions déduites par les données sur la répartition des teneurs en sei des eaux des pores, les zones avec des niveaux piézométriques supérieurs au niveau du plan d'eau de surface correspondant exactement avec les zones oü d'après la réparti-tion verticale des salinités une remontée d'eau se ferait sentir. La comparaison de ces deux données vitesses et gradients piézométriques -perrnettait aussi d'évaluei- directement la résistance hydrauiique des cou-ches semi-perméables. Ainsi i l fut possible de calculer tout le régime des mouvements d'eau souterraine et de fournir les données de base pour les calculs des modihcations du régime par suite des asséchements envisagés. Nous attendons toujours la publication de cette étude pour laquelle le Professeur THIJSSE a toujours montré le plus vif intérêt.

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