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Meilleures approximations d’un ´ el´ ement du tore T 2et g´ eom´ etrie de la suite des multiples de cet ´ el´ ement

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(1)

LXXVIII.1 (1996)

Meilleures approximations d’un ´ el´ ement du tore T 2 et g´ eom´ etrie de la suite des multiples de cet ´ el´ ement

par

Nicolas Chevallier (Mulhouse)

1. Introduction. L’algorithme du d´eveloppement en fraction continue d’un r´eel v´erifie deux propri´et´es fondamentales, l’unimodularit´e (p n q n+1 p n+1 q n = ±1), et la propri´et´e de meilleure approximation diophantienne (cf.

d´efinition 1). En dimension sup´erieure ou ´egale `a 2, il n’y a pas d’algorithme aussi satisfaisant car la suite des meilleures approximations d´epend de la norme choisie ([L1]) et elle ne v´erifie pas la propri´et´e d’unimodularit´e ([L3]).

Plusieurs approches sont possibles pour remplacer le d´eveloppement en frac- tion continue en dimension sup´erieure `a 2. On peut soit privil´egier l’aspect algorithmique et l’unimodularit´e, soit ´etudier la suite des meilleures approxi- mations sans chercher `a la calculer explicitement. Beaucoup de travaux sont consacr´es `a la premi`ere approche. La seconde a ´et´e moins explor´ee. J. C.

Lagarias est le premier `a avoir ´etudi´e la suite des meilleures approxima- tions pour elle-mˆeme ([L1]–[L3]). Citons aussi le travail de G. Szekeres et V. T. S´os ([Sz-S´o]) et ajoutons que J. W. S. Cassels dans [Ca] introduit le d´eveloppement en fraction continue au moyen de la suite des meilleures approximations. Nous avons adopt´e ce point de vue; nous rappelons des r´esultats de J. C. Lagarias et nous g´en´eralisons au tore T 2 les deux r´esultats classiques suivants :

1. Pour tout Θ ∈ T 1 et n ∈ N, q n+1 kq n Θk ≥ 1/2, o`u (q n ) d´esigne la suite des d´enominateurs des r´eduites de Θ.

2. L’ensemble des Θ ∈ T 1 dont les coefficients du d´eveloppement en fraction continue forment une suite born´ee, est n´egligeable pour la mesure de Lebesgue.

Nous nous sommes aussi int´eress´es `a l’extension de la propri´et´e suivante :

1991 Mathematics Subject Classification: 11J25, 11J70, 11J83, 11K55, 11K60.

Key words and phrases: best simultaneous diophantine approximation, continued frac- tion, metric theory, Vorono¨ı diagram, Rokhlin tower.

[19]

(2)

Pour tout entier n, T 1 \{0, Θ, . . . , nΘ} est la r´eunion de n + 1 intervalles qui ont au plus trois longueurs distinctes.

Pour ´etendre cette propri´et´e `a T 2 , on peut remplacer les intervalles par des r´egions de Vorono¨ı (cf. d´efinition 9). Des arguments simples montrent que le nombre de r´egions de Vorono¨ı, distinctes `a isom´etrie pr`es, est li´e au nombre de cˆot´es d’une r´egion de Vorono¨ı (cf. proposition 15). Cela donne en dimension 1 une propri´et´e voisine de celle des intervalles. Pour finir, on d´eduit des r´esultats pr´ec´edents l’existence de tours de Rokhlin privil´egi´ees associ´ees aux translations de T 2 .

2. Notations et rappels

A. On munit R d d’une norme et T d = R d /Z d de la distance quotient;

on note p la projection de R d sur T d . Dans la suite, on aura le plus souvent d = 2 et parfois d = 1. On d´esignera toujours par θ un ´el´ement de R d et par Θ sa classe dans T d . On utilisera la notation standard kΘk pour la distance dans T d entre 0 et Θ.

R e m a r q u e. Pour tout k dans N et tout Θ dans T d on a kkΘk ≤ kkΘk.

Si kθk = kΘk alors pour tout λ ∈ R + on a kp(λθ)k ≤ kλθk = λkθk = λkΘk.

efinition 1. Soit Θ dans T d . Appelons q n (Θ) le n-i`eme entier q (s’il existe) tel que kqΘk < kkΘk pour tous les k entiers compris entre 1 et q − 1 (q 1 (Θ) = 1). Si θ a des coordonn´ees rationnelles la suite q n (Θ) est finie. Si l’une des coordonn´ees est irrationnelle la suite est infinie. Lorsqu’il n’y a pas d’ambigu¨ıt´e, on note simplement q n (Θ) par q n . Appelons aussi r n = r n (Θ) = kq n (Θ)k. Nous dirons que q n est le d´enominateur d’une meilleure approximation ou plus simplement une meilleure approximation.

R e m a r q u e. Comme l’a d´eja signal´e J. C. Lagarias, il est clair que la suite (q n ) d´epend de la norme choisie ([L1]).

N o t a t i o n s. [x] d´esigne la partie enti`ere du r´eel x. |A| d´esigne la mesure de Lebesgue d’une partie A de R d ou T d .

Si A est une partie d’un espace m´etrique (X, d), on appelle

r(A) = inf{d(x, y) : x 6= y ∈ A} et e(A) = sup{d(x, A) : x ∈ X}.

Pour Θ ∈ T d on pose e(n, Θ) = e({0, Θ, . . . , nΘ}). Les fonctions r(A) et e(A) sont des mesures de la r´epartition de A dans X.

Si n est un entier, d(n), σ(n) et φ(n) d´esignent les fonctions arithm´etiques usuelles, c’est-`a-dire

d(n) = X

d|n

1, σ(n) = X

d|n

d, φ(n) = X

d∧n=1

1.

(3)

Soient G un groupe et A une partie ou un ´el´ement de G, hAi d´esigne le groupe engendr´e par A.

B. Meilleures approximations et r´eseaux. De nombreuses in´egalit´es sur les approximations diophantiennes simultan´ees sont obtenues `a partir d’in´ega- lit´es dans les r´eseaux. Cependant il faut en g´en´eral introduire un r´eseau dans un espace de dimension plus grande. Les meilleures approximations permettent de ne pas augmenter la dimension. Si q n est une meilleure ap- proximation de Θ ∈ T d , les points 0, Θ, . . . , (q n − 1)Θ sont proches d’un sous-groupe de T d . Plus pr´ecis´ement, soit ε n ∈ R d tel que q n Θ = p(ε n ) (rappelons que p est la projection de R d sur T d ) et r n (Θ) = kε n k. Posons Θ n = Θ − p(ε n /q n ).

Lemme 2. (1) Pour tout k ∈ {0, . . . , q n }, d(kΘ, kΘ n ) ≤ r n (Θ).

(2) 2r n−1 (Θ) ≥ r(hΘ n i) ≥ r n−1 (Θ)/2.

P r e u v e. (1) d(kΘ, kΘ n ) = kkp(ε n /q n )k ≤ (k/q n )kε n k ≤ r n (Θ).

La preuve de (2) est simple, elle est contenu dans la d´emonstration de la proposition 2.2 de [Ch]. Si k ∈ {0, . . . , q n − 1} est tel que kkΘ n k = r(hΘ n i) alors k(q n − k)Θ n k = r(hΘ n i), on peut donc supposer k ≤ q n /2, d’o` u,

kkΘ n k = r(hΘ n i) = kk(Θ − p(ε n /q n ))k ≥ kkΘk − kkp(ε n /q n )k

≥ r(hΘi) − k q n

n k ≥ r(hΘi)/2.

Enfin r(hΘ n i) ≤ kq n−1 Θ n k ≤ kq n−1 Θk + kq n−1 n − Θ)k ≤ r n−1 (Θ) + r n (Θ).

Le lemme suivant n’est qu’une reformulation des r´esultats sur les r´eseaux de R 2 muni de la norme euclidienne. La proposition 2.1 de [Ch] correspond au mˆeme r´esultat pour la norme sup.

Lemme 3. On munit R 2 de la norme euclidienne. Soit Θ ∈ T 2 tel que card(hΘi) = q < ∞. Alors, Λ = p −1 (hΘi) est un r´eseau de R 2 et det Λ = 1/q. De plus, il existe une base r´eduite (x, x 0 ) de ce r´eseau, c’est-`a-dire telle que

kxk = r(hΘi) et kx 0 k = inf{kyk : y ∈ Λ, y ind´ependant de x}.

Les in´egalit´es v´erifi´ees par les bases r´eduites montrent que sin d (x, x 0 ) ≥

3/2 et 1

qr(hΘi) ≤ kx 0 k ≤ 2

3qr(hΘi) .

Corollaire 4. On munit R 2 de la norme euclidienne. Pour tout Θ dans T 2 , pour tout entier n on a

e(q n − 1, Θ) ≤ 4

3

q n r n−1 .

(4)

P r e u v e. Appliquons le lemme 2 `a Θ et le lemme 3 `a Θ n . On obtient e(q n − 1, Θ) ≤ e(hΘ n i) + r n (Θ) ≤ e(hΘ n i) + 2kxk

1

2 (kx 0 k + kxk) + 2kxk ≤ 3kx 0 k ≤ 2 3

q n r(hΘ n i) 4 3 q n r n−1 . 3. Quelques in´ egalit´ es

A. Rappelons des in´egalit´es bien connues de la dimension 1. Pour Θ dans T 1 on a :

1) q n+1 ≥ q n + q n−1 , 2) r n+2 1 2 r n ,

3) q n+1 r n ≤ 1 et (q n+1 r n = 1 ⇒ q n+1 Θ = 0), 4) q n+1 r n ≥ 1/2.

Les trois premi`eres in´egalit´es se transposent en dimension 2. Par contre, la quatri`eme n’est vraie que pour une sous-suite (cf. propositions 6 et 18).

L’in´egalit´e (i) de la proposition suivante est due `a J. C. Lagarias ([L2]) et l’in´egalit´e (ii) a ´et´e prouv´ee pour la norme euclidienne par J. C. Lagarias ([L4]). Elles reposent sur le principe des tiroirs. Des in´egalit´es analogues, mais en g´en´eral moins bonnes, sont vraies pour une norme quelconque.

Proposition 5. Soit θ ∈ R 2 \Q 2 .

(1) Si R 2 est munit de la norme sup, alors

(i) q n+4 ≥ 2q n+1 + q n , (ii) r n+9 1 3 r n , (iii) ∀n ≥ 1, q n+1 r 2 n < 1.

(2) Si R 2 est muni d’une norme quelconque, alors q n+1 r n 2 ≤ 16/v o`u v d´esigne l’aire de la boule unit´e de R 2 .

P r e u v e. (iii) L’in´egalit´e q n+1 r 2 n ≤ 1 a ´et´e prouv´ee dans [Ch], elle vient simplement du fait que les int´erieurs des boules B(kΘ, r n /2), k = 0, . . . , q n+1 − 1, sont disjoints. Prouvons l’in´egalit´e stricte.

Si q n+1 (Θ)r 2 n (Θ) = 1, les boules B(kΘ, r n /2), k = 0, . . . , q n+1 −1, recouv- rent T 2 . Leurs images r´eciproques par p forment donc un pavage P de R 2 . Ce pavage est constitu´e par des carr´es de cˆote r n (les boules associ´ees `a la norme sup sont carr´ees). Un tel pavage est n´ecessairement constitu´e de bandes parall`eles `a l’un des axes de coordonn´ees. Supposons que ces bandes soient parall`eles `a l’axe des x. Posons Q =

q n+1 = 1/r n , Q est un entier

car P est invariant par translation verticale de 1 et l’´epaisseur de chaque

bande est r n . Cela montre aussi que la deuxi`eme coordonn´ee de θ est un

multiple de 1/Q et que QΘ appartient `a T 1 × {0}. Le pavage P contient un

carr´e centr´e en (0, 0), un carr´e centr´e en (0, 1) et un carr´e centr´e en Qθ et

comme Qθ est sur l’axe des x, la premi`ere coordonn´ee de Qθ doit ˆetre un

(5)

multiple de 1/Q. Les deux coordonn´ees de θ sont donc des multiples de 1/Q, ce qui contredit θ ∈ R 2 \Q 2 .

(2) En utilisant l’´equivalence des normes, on peut d´eduire de l’in´egalit´e (iii) une in´egalit´e du mˆeme type que l’in´egalit´e 2), mais avec une constante ne faisant pas intervenir l’aire. Utilisons le lemme 2 avec n + 1 `a la place de n.

Λ = p −1 ({0, Θ n+1 , . . . , (q n+1 − 1)Θ n+1 }) est un r´eseau de d´eterminant 1/q n+1 , donc d’apr`es le th´eor`eme de Minkowski la boule B(0, 2/

vq n+1 ) contient au moins un point de Λ diff´erent de 0. Or la distance d’un tel point

`a 0 est sup´erieure `a r n /2 d’apr`es le lemme 2.

B. Dans ce paragraphe on munit R 2 de la distance euclidienne. Soient Θ un ´el´ement du tore T 2 et θ un de ses repr´esentants dans R 2 .

Proposition 6. Si ZΘ est dense dans T 2 alors il existe une infinit´e de n dans N tels que

r n−1 r n q n+1 ≥ 1/100.

La proposition r´esulte des 2 lemmes suivants.

Lemme 7. Si il existe Q ∈ {q n , . . . , q n+1 } tel que d(QΘ, {0, . . . , q n Θ}) >

6r n−1 , alors r n−1 r n q n+1 ≥ 1/32.

P r e u v e. Soient ε n et θ n tels que θ = θ n n /q n , q n Θ n = 0 et kε n k = r n (cf. lemme 2). Notons G n = hΘ n i, K n = p −1 (G n ) = Zθ n + Z 2 .

L’id´ee de la d´emonstration est d’exploiter le r´eseau K n+1 . On va montrer que le premier minimum de ce r´eseau est de l’ordre de r n et que le deuxi`eme est de l’ordre de r n−1 .

Posons

ε 0 = ε n q n

ε n+1 q n+1

et ε = q n ε 0 .

On a kεk ≤ r n−1 + r n ≤ 2r n . Soit x n ∈ K n tel que d(x n , 0) = r(K n ); on a d(x n , 0) = r(K n ) = r(G n ) ≤ 2r n−1 . On a Q = Aq n + b o` u 0 ≤ b < q n et A ≥ 1. De plus, si q = aq n + b avec 0 ≤ a ≤ A, alors

n+1 = q(θ n + ε 0 ) = bθ n + aq n θ n + aq n ε 0 + bε 0 = bθ n+1 + aε + aq n θ n , d’o` u

p(qθ n+1 ) = p(bθ n+1 + aε).

Soit B la bande {x ∈ R 2 : d(x, bθ n + Rx n ) ≤ 2r n−1 }.

1) Les points bθ n+1 + aε, a = 0, . . . , A, sont des points align´es de K n+1 , distants de kεk, et Qθ n+1 = bθ n+1 + Aε n’est pas dans B. En effet,

d(Qθ n+1 , bθ n + Rx n ) + kx n k ≥ d(Qθ n+1 , bθ n + Zx n ) ≥ d(QΘ n+1 , G n )

≥ d(QΘ, G n ) − d(QΘ, QΘ n+1 )

≥ d(QΘ, G n ) − d(Qθ, Qθ n+1 ),

(6)

de plus chaque point de G n est `a une distance inf´erieure `a r n d’un point de {0, . . . , q n Θ}, donc

d(QΘ, G n ) − d(Qθ, Qθ n+1 ) ≥ d(QΘ, {0, . . . , q n Θ}) − r n − r n+1 > 4r n−1 . Le point Qθ n+1 n’est donc pas dans B. Comme bθ n+1 est dans B on en d´eduit que le vecteur Qθ n+1 − bθ n n’est pas parall`ele `a l’axe de la bande B, ainsi ε et x n ne sont pas parall`eles.

2) Notons D la droite bθ n + Rx n . Alors B ∩ K n+1 rencontre toute boule de rayon 4r n−1 centr´ee sur cette droite:

∀x ∈ D ∃y ∈ K n+1 ∩ B, kx − yk ≤ 4r n−1 .

En effet, il existe k ∈ Z tel que bθ n + kx n ∈ B(x, 2r n−1 ), donc il existe i ∈ {0, . . . , q n } et P ∈ Z 2 tels que iθ n + P = bθ n + kx n ∈ B(x, 2r n−1 ); or

d(iθ n , iθ n+1 ) = ikε 0 k ≤ q n ε n

q n

ε n+1 q n+1

≤ 2r n−1 , donc iθ n+1 + P ∈ B(x, 4r n−1 ).

3) Montrons qu’il existe deux points P et P 0 de K n+1 ∩B dont la distance est inf´erieure `a 16r n−1 et tels que P P 0 ne soit pas parall`ele `a ε. En effet, grˆace `a 2) on peut construire une suite P 0 , . . . , P k , . . . de points K n+1 ∩ B telle que r n ≤ d(P k , P k+1 ) ≤ 16r n−1 et telle que le signe du produit scalaire (P k+1 − P k ) · x n ne d´epende pas de k. Comme ε n’est pas parall`ele `a l’axe de la bande B et comme la suite (P k ) ne sort pas de la bande B, il existe k tel que P k P k+1 ne soit pas parall`ele `a ε .

Soient λ 1 et λ 2 les deux minimas du r´eseau K n+1 . D’apr`es 1), on a λ 1 ≤ kεk ≤ 2r n . Comme P P 0 est ind´ependant de ε, on a λ 2 ≤ 16r n−1 , d’o` u 32r n r n−1 ≥ λ 1 λ 2 ≥ det K n+1 = 1/q n+1 .

Lemme 8. Soit m tel que q m r m−1 r m−2 ≤ 1/100. Supposons que pour tout n ≥ m et tout Q ∈ {q n , . . . , q n+1 } on ait d(QΘ, {0, . . . , q n Θ}) ≤ 6r n−1 . Alors ZΘ n’est pas dense dans T 2 .

P r e u v e. Reprenons les notations du lemme pr´ec´edent et utilisons le lemme 3. Soit (x, x 0 ) une base r´eduite du r´eseau K m . Appelons Π la projec- tion sur la droite Rx 0 parall`element `a x. Alors Π a une norme inf´erieure `a 2/

3, Π(K m ) = Zx 0 et kx 0 k ≥ 1

q m r(K m ) 1

2q m r m−1 ≥ 50r m−2 (lemmes 2 et 3).

1) Pour tout n ≥ m on a

Π(K n+1 ) ⊂ {y ∈ Rx 0 : d(y, Π(K n )) ≤ (16/

3)r n−1 }.

En effet, soit Qθ n+1 + P ∈ K n+1 avec P ∈ Z 2 et Q ≤ q n+1 . D’apr`es

(7)

l’hypoth`ese du lemme, il existe P 0 ∈ Z 2 et Q 0 ≤ q n tel que d(Qθ + P, Q 0 θ + P 0 ) ≤ 6r n−1 ; or d(Qθ n+1 , Qθ) ≤ r n+1 et d(Qθ, Qθ n ) ≤ r n , donc

d(Qθ n+1 + P, Q 0 θ n + P 0 ) ≤ 8r n−1 et

d(Π(Qθ n+1 + P ), Π(Q 0 θ n + P 0 )) ≤ (16/

3)r n−1 .

2) Soit H un sous-groupe de R tel que tout point de H soit `a une distance strictement inf´erieure `a 1/3 d’un point de Z. Alors H ⊂ Z.

3) En utilisant 1) et 2), on montre par r´ecurrence que pour tout n ≥ m on a Π(K n ) ⊂ Π(K m ). Ceci prouve que ZΘ n’est pas dense dans T 2 .

4. Diagramme de Vorono¨ı et isom´ etries. Pour trouver un analogue en dimension sup´erieure `a 2 de la propri´et´e des intervalles de T 1 \{0, . . . , nΘ}, il faut d’abord trouver une partition naturelle associ´ee `a la suite 0, Θ, . . . , nΘ.

Nous avons choisi les r´egions de Vorono¨ı associ´ees aux sites {0, . . . , nΘ}. Le paragraphe A regroupe quelques remarques pr´eliminaires `a la d´emonstration de la proposition 15 qui donne une majoration du nombre de r´egions de Vorono¨ı distinctes `a isom´etrie pr`es.

A. Soit (X, d) un espace m´etrique ayant la propri´et´e suivante : si x et y sont deux points de X, alors il existe un chemin γ joignant x `a y, d´efini sur [0, 1], tel que pour tout t ∈ [0, 1] on ait d(x, γ(t)) + d(γ(t), y) = d(x, y). On appellera un tel chemin une g´eod´esique.

Le tore T 2 muni de la distance euclidienne poss`ede cette propri´et´e. Dans T 2 les r´egions de Vorono¨ı associ´ees `a un ensemble fini sont des polygones convexes. Le lemme 11 donne une condition suffisante pour que 2 r´egions soient voisines et le lemme 12 donne une condition suffisante pour qu’elles soient disjointes.

efinition 9. Soit E une partie de X. Pour un ´el´ement x de E, on d´efinit la r´egion de Vorono¨ı associ´e `a l’ensemble E et au site x par

V (E, x) = {y ∈ X : ∀x 0 ∈ E, d(x, y) ≤ d(x 0 , y)}.

Lemme 10. Soient E ⊂ X, x ∈ E, y ∈ V (E, x) et γ une g´eod´esique joignant x et y. Alors γ est inclus dans V (E, x).

P r e u v e. Soient x 0 dans E\{x} et t dans [0, 1]. On a d(x, γ(t)) = d(x, y)−

d(y, γ(t)) ≤ d(x 0 , y) − d(y, γ(t)) ≤ d(x 0 , γ(t)).

Lemme 11. Soient E ⊂ X, x ∈ E et x 0 6∈ E. Posons E 0 = E ∪ {x 0 }. S’il existe y ∈ V (E, x) tel que d(x 0 , y) ≤ d(x, y) alors V (E 0 , x) ∩ V (E 0 , x 0 ) 6= ∅.

P r e u v e. Soit γ une g´eod´esique joignant x `a y. D’apr`es le lemme 10, pour

tout z ∈ E et tout t ∈ [0, 1], d(γ(t), z) ≥ d(γ(t), x); or par continuit´e il existe

s ∈ [0, 1] tel que d(γ(s), x 0 ) = d(γ(s), x), donc γ(s) ∈ V (E 0 , x) ∩ V (E 0 , x 0 ).

(8)

Lemme 12. Soient x, x 0 ∈ E. Si d(x, x 0 ) > 2e(E) alors V (E, x) ∩ V (E, x 0 ) = ∅.

P r e u v e. Sinon, il existe y ∈ V (E, x) ∩ V (E, x 0 ) et d(x, x 0 ) ≤ d(x, y) + d(y, x 0 ) ≤ 2e(E).

B. Soit f une isom´etrie bijective de l’espace m´etrique X et x 0 un point de X. On note, pour tout n ∈ Z, x n = f n (x 0 ) et E q = {x 0 , . . . , x q }. La remarque de base pour compter les r´egions de Vorono¨ı `a isom´etries pr`es est le lemme suivant.

Lemme 13. (1) Soit k ∈ {0, . . . , q − 1}. Si pour tout x ∈ V (E q , x k ), d(x, x k ) ≤ d(x −1 , x) alors f (V (E q , x k )) ⊂ V (E q , x k+1 ).

(2) Soit k ∈ {1, . . . , q}. Si pour tout x ∈ V (E q , x k ), d(x, x k ) ≤ d(x, x q+1 ) alors f −1 (V (E q , x k )) ⊂ V (E q , x k−1 ).

P r e u v e. (1) Soient x ∈ V (E q , x k ) et n ∈ {0, . . . , q}. On a d(f (x), x n ) = d(x, x n−1 ) ≥ d(x, x k ) = d(f (x), x k+1 ), donc f (x) ∈ V (E q , x k+1 ).

(2) On applique (1) en changeant f en f −1 et x 0 en x q . Lemme 14. Soient

A + = {k ∈ {0, . . . , q − 1} : V (E q ∪ {x −1 }, x k ) ∩ V (E q ∪ {x −1 }, x −1 ) 6= ∅}, A = {k ∈ {1, . . . , q} : V (E q ∪ {x q+1 }, x k ) ∩ V (E q ∪ {x q+1 }, x q+1 ) 6= ∅}.

Pour tout entier j compris entre 0 et q, le nombre d’´el´ements, distincts `a isom´etries pr`es, parmi {V (E q , x k ) : k = 0, . . . , j}, est inf´erieur ou ´egal `a

1 + card(A + ∩ {0, . . . , j − 1}) + card(A ∩ {1, . . . , j}).

P r e u v e. Soient

M + = {k ∈ {0, . . . , j − 1} : f (V (E q , x k )) non inclus dans V (E q , x k+1 )}, M = {k ∈ {1, . . . , j} : f −1 (V (E q , x k )) non inclus dans V (E q , x k−1 )}.

Montrons par r´ecurrence sur card M + + card M que le nombre d’´el´ements distincts `a isom´etries pr`es parmi {V (E q , x k ) : k = 0, . . . , j} est inf´erieur `a 1 + card M + + card M .

Supposons card M + + card M = 0. Comme f est bijective, on a pour tout k entre 0 et j − 1, f (V (E q , k)) = V (E q , k + 1). Toutes les r´egions sont donc isom´etriques. Supposons card M + + card M > 0. Soit j 0 = max(max M , max M + +1). Pour tout k dans {j 0 , . . . , j−1} on a k+1 6∈ M et k 6∈ M + , donc f (V (E q , x k )) = V (E q , x k+1 ). On applique l’hypoth`ese de r´ecurrence `a M + ∩ {0, . . . , j 0 − 2} et M ∩ {1, . . . , j 0 − 1} en remarquant que l’un de ces deux ensembles `a un cardinal inf´erieur `a celui de M + ou M .

Pour finir montrons que M + ⊂ A + et M ⊂ A . Soit k dans M + .

D’apr`es le lemme 13 il existe x dans V (E q , x k ) tel que d(x, x k ) > d(x, x −1 ),

donc d’apr`es le lemme 11, V (E q ∪ {x −1 }, x k ) et V (E q ∪ {x −1 }, x −1 ) se

coupent. Ainsi M + ⊂ A , de mˆeme M ⊂ A .

(9)

R e m a r q u e. Le raisonnement pr´ec´edent montre un r´esultat un peu plus pr´ecis que celui du lemme. Il existe une partition de l’intervalle {0, . . . , q}

en au plus 1 + card A + + card A sous-intervalles telle que si n et n + 1 sont dans le mˆeme sous-intervalle alors f (V (E q , x k )) = V (E q , x k+1 ).

C. Notation. On munit R d de la norme euclidienne. Pour Θ dans T d et 0 ≤ m ≤ n, V (Θ, n, m) d´esigne la r´egion de Vorono¨ı associ´ee au site mΘ de l’ensemble {0, Θ, . . . , nΘ}. On note Is(Θ, n) le nombre de r´egions de Vorono¨ı distinctes, `a isom´etrie pr`es, dans l’ensemble {V (Θ, n, m) : m = 0, . . . , n}.

Proposition 15. Avec les notations du lemme 14, pour tout Θ ∈ T d et tout entier q ≥ 1, on a Is(Θ, q) ≤ card(A ) + 1. En d’autres termes, le nombre de r´egions de Vorono¨ı d´etermin´e par l’ensemble {0, Θ, . . . , qΘ}, distinctes `a isom´etrie pr`es, est major´e par le nombre de r´egions voisines de V (Θ, q + 1, q + 1), plus un.

P r e u v e. Appelons s la sym´etrie x ∈ T d → −x ∈ T d et f la transla- tion x → x + Θ. L’application φ = f q s est une isom´etrie de T d . Comme φ(V (Θ, q, m)) = V (Θ, q, q − m), Is(Θ, q) est le nombre de r´egions distinctes

`a isom´etrie pr`es dans l’ensemble {V (Θ, q, m) : 0 ≤ m ≤ [q/2]}. De plus φf = f −1 φ, l’application m → q − m est donc une bijection de A + sur A , donc

card(A + ∩{0, . . . , [q/2]−1})+card(A ∩{1, . . . , [q/2]}) = card A + = card A . On conclut en utilisant le lemme 14 avec j = [q/2].

Appliqu´ee `a T 1 , la proposition pr´ec´edente donne un r´esultat tr`es voisin de la propri´et´e des trois intervalles. En dimension 1 une r´egion de Vorono¨ı a au plus deux voisines, d’o` u

Corollaire 16. Soit Θ ∈ T 1 .

(1) On a pour tout entier q, Is(Θ, q) ≤ 3.

(2) Soient (a n ) la suite des coefficients du d´eveloppement en fraction continue de Θ et (q n ) la suite des d´enominateurs des r´eduites de Θ. Si q = q n−1 + aq n − 1, avec a ∈ {1, . . . , a n+1 }, alors Is(Θ, q) = 2.

Dans T 2 , une r´egion de Vorono¨ı peut avoir un nombre quelconque de voisines. On peut majorer ce nombre dans deux cas grˆace `a des r´esultats de [Ch] (dans [Ch] la norme consid´er´e est celle du sup mais un changement de norme ne modifie que les “constantes”). La proposition 18 montre qu’il existe des Θ ∈ T 2 tels que lim sup n→∞ Is(Θ, n) = ∞.

Corollaire 17. (1) Pour presque tout Θ ∈ T 2 , on a lim inf n→∞ Is(Θ, n)

< ∞.

(2) Si Θ ∈ T 2 est un nombre mal approximable, c’est-`a-dire tel que

c = inf{nknΘk 2 : n ∈ N } > 0,

(10)

alors il existe une constante C ne d´ependant que de c telle que Is(Θ, n) ≤ C pour tout n.

P r e u v e. (1) D’apr`es le th´eor`eme 4.1 de [Ch], on a pour presque tout Θ ∈ T 2 ,

lim inf

n→∞ e(n, Θ)/r({0, Θ, . . . , nΘ}) = c < ∞.

Soit n tel que e(n, Θ)/r({0, Θ, . . . , nΘ}) ≤ a. Le lemme 12 montre que les r´egions voisines de V (Θ, n, n) sont dans la boule de centre nΘ et de rayon 2e(n, Θ), leurs nombre est donc inf´erieure `a (2e(n, Θ)) 2 /(r({0, Θ, . . . . . . , nΘ})/2) 2 ≤ 16a 2 . D’o` u d’apr`es la proposition 15, Is(Θ, n−1) ≤ 16a 2 +1.

(2) D’apr`es le corollaire 7 de [Ch], il existe une constante c 0 ne d´ependant que de c telle que e(n, Θ)/r({0, Θ, . . . , nΘ}) ≤ c 0 pour tout n. On conclut de la mˆeme mani`ere que pour le (1).

Il reste une question naturelle : a-t-on lim inf n→∞ Is(Θ, n) < ∞ pour tout Θ ∈ T 2 ?

5. Deux exemples

Proposition 18. (1) L’ensemble {Θ ∈ T 2 : lim inf

n→∞ r n−1 (Θ)r n (Θ)q n+1 (Θ) = 0}

contient un G δ dense.

(2) L’ensemble {Θ ∈ T 2 : lim sup n→∞ Is(Θ, n) = ∞} contient un G δ

dense.

R e m a r q u e. Cela montre en particulier que ces deux ensembles sont non vides.

P r e u v e d e l a p r o p o s i t i o n 18. (1) Soit ε un r´eel positif. Appelons V l’ensemble des Θ ∈ T 2 tels que

inf{r n−1 (Θ)r n (Θ)q n+1 (Θ) : n ≥ 1} < ε.

Consid´erons l’ensemble des θ ∈ R 2 dont l’une des composantes est irra- tionnelle et l’autre rationnelle; cet ensemble est dense dans R 2 . Soit θ un

´el´ement de cet ensemble. On a sup{r n (Θ)q n+1 (Θ) : n ≥ 1} < ∞, donc r n−1 (Θ)r n (Θ)q n+1 (Θ) < ε pour n assez grand. Fixons un tel n. Comme r n et r n−1 d´ependent continˆ ument de Θ, l’in´egalit´e r n−1 (Θ)r n (Θ)q n+1 (Θ) <

ε est valable sur un voisinage de Θ. Ainsi V contient un ouvert dense.

L’intersection des V , pour une suite de ε tendant vers 0, contient donc un G δ dense.

(2) Soit N un entier. Appellons U l’ensemble des Θ ∈ T 2 tels que sup{Is(Θ, n) : n ≥ 1} ≥ N. Montrons que U contient un ouvert dense.

Soient k un entier et θ = (2 −k , 3 −k ) + δ o` u δ = (10ε, ε) et ε est strictement

positif. Posons N k = 2 k 3 k . Le groupe engendr´e par la classe de (2 −k , 3 −k )

(11)

dans T 2 est {(a2 −k , b3 −k ) : 0 ≤ a < 2 k et 0 ≤ b < 3 k }, donc pour ε assez petit il existe n ∈ {0, . . . , N k } tel que nθ = (0, 3 −k ) + nδ + A o` u A ∈ Z 2 . Ap- pelons P la projection orthogonale de (0, 3 −k )+nδ sur la droite Rδ. On peut choisir ε suffisamment petit pour qu’il y ait au moins 2N multiples de δ dans le segment ]0, P [ . Choisissons q = 2N k N . Il revient au mˆeme de consid´erer la situation dans R 2 . Appelons E l’ensemble {mθ : 0 ≤ m ≤ q} + Z 2 . Soit j ∈ {1, . . . , 2N − 1}. La projection de V (E, jN k δ) dans T 2 est V (Θ, q, jN k ).

Le bord d’une r´egion V (E, jN k δ) est une ligne polygonale convexe et ferm´ee.

Par des raisonnements de g´eom´etrie ´el´ementaire on montre que pour ε assez petit les propri´et´es suivantes sont vraies pour chaque j ∈ {1, . . . , 2N − 1}.

1) Il y a 3 cˆotes du bord de V (E, jN k δ) qui sont cons´ecutifs et qui sont inclus dans les m´ediatrices des segments [jδ, (j − 1)δ], [jδ, (0, 3 −k ) + nδ] et [jδ, (j + 1)δ].

2) L’angle entre la m´ediatrice du segment [jδ, (j − 1)δ] et la m´ediatrice du segment [jδ, (0, 3 −k ) + nδ] est une fonction strictement d´ecroissante de j.

3) La m´ediatrice du segment [jδ, (j − 1)δ] et la m´ediatrice du segment [jδ, (j + 1)δ] sont parall`eles.

Ces trois propri´et´es assurent qu’il y a au moins N r´egions distinctes `a isom´etrie pr`es parmi les r´egions V (E, jN k δ), j ∈ {1, . . . , 2N − 1}. Ceci est valable pour tous les θ de la forme θ = (a2 −k , b3 −k ) + δ avec a impair et b non multiple de 3. Comme les r´egions de Vorono¨ı d´ependent continˆ ument de θ, pour chaque k, l’ensemble U contient un voisinage de {(a2 −k , b3 −k ) + δ : a impair et b non multiple de 3}, U contient donc un G δ dense.

6. Coefficients associ´ es ` a la suite des meilleures approximations, majoration de ces coefficients. Les coefficients (a n ) du d´eveloppement en fraction continue de Θ ∈ T 1 v´erifient les relations suivantes :

a n+1 = [q n+1 /q n ] = [r n−1 /r n ].

Pour Θ ∈ T 2 il n’y a pas de tels coefficients mais en rempla¸cant les a n par [r n−1 /r n ] on peut ´etendre `a T 2 le r´esultat classique suivant.

Pour presque tout Θ ∈ T 1 , la suite des coefficients du d´eveloppement en fraction continue est non born´ee.

Th´ eor` eme 19. Pour presque tout Θ ∈ T 2 , M (Θ) = sup{r n−1 (Θ)/r n (Θ) : n ≥ 2} = ∞.

P r e u v e. Nous supposerons que R 2 est muni de la norme sup. La d´emon- stration pour une norme quelconque s’obtient en modifiant les constantes dans les in´egalit´es. Notons

A = {Θ ∈ T 2 : M (Θ) = ∞},

(12)

et T l’endomorphisme d´efini par T : x ∈ T 2 → 2x ∈ T 2 . Soient α un r´eel strictement positif et (β n ) une suite de r´eels strictement positifs plus petits que 1 et α/2, qui d´ecroˆıt vers 0. Pour n ∈ N , soient

G(n) = p({(k/n, k 0 /n) : k, k 0 ∈ N}),

B(n) = {a ∈ G(n) : ordre(a) = n, r(hai) ≥ αn −1/2 }, E(n) = {x ∈ T 2 : d(x, B(n)) ≤ β n n −3/2 }.

Comme T est ergodique, pour prouver que A est de mesure 1, il suffit de montrer que A est un ensemble T -invariant de mesure strictement positive.

On montre successivement : (1) lim sup n→∞ E(n) ⊂ A,

(2) pour un bon choix de α et de (β n ), l’ensemble lim sup n→∞ E(n) est de mesure strictement positive,

(3) T (A) ⊂ A.

P r e u v e d e (1). Soit x ∈ E(n). Si y ∈ B(n) est tel que d(x, y) ≤ β n n −3/2 , alors knxk ≤ β n n −1/2 car ny = 0 et pour m < n on a

kmxk = km(y + x − y)k ≥ kmyk − km(x − y)k ≥ αn −1/2 − mkx − yk

≥ αn −1/2 − β n n −1/2 ≥ (α − β n ){knxk/β n } ≥ (α/2){knxk/β n }.

Ainsi n est une meilleure approximation de x et

M (x) ≥ inf{kmxk/knxk : m < n} ≥ 1/(2β n ).

Cela montre que lim sup n→∞ E(n) ⊂ A.

P r e u v e d e (2)

Lemme 20 ([Sp], p. 17). Soit (Ω, A, µ) un espace mesur´e tel que µ(Ω) <

∞ et A q ∈ A un suite de parties de Ω telle que X

q=1

µ(A q ) = ∞.

Alors,

µ(lim sup

n→∞ A n ) = lim sup

m→∞

( P

1≤q≤m µ(A q )) 2 P

1≤p,q≤m µ(A p ∩ A q ) .

Lemme 21 ([Sp], p. 52). Pour r entier notons T r l’application x → rx de T 1 dans lui mˆeme. Soient A et B deux intervalles de T 1 , et p et q deux entiers. On a

|T p −1 A ∩ T q −1 B| = |A| · |B| + O



|A| p ∧ q p



,

o`u O ne d´epend pas des intervalles A et B et des entiers p et q.

(13)

Lemme 22 ([H-W]). (1) Pour tout ε > 0, d(n) = O(n ε ).

(2) On a

X N n=1

σ(n) = O(N 2 ), X N n=1

φ(n) ≥ AN 2 o`u A ne d´epend pas de N .

Lemme 23 ([Ch], lemme 4.3). On a

card B(n) ≥ nφ(n) − 4α 2 σ(n)φ(n) − 2αd(n)φ(n)n 1/2 .

Utilisons le lemme 20 avec A n = E(n). Notre but est de prouver que pour un bon choix de la suite (β n ), on a

X

p≥1

|E(p)| = ∞ et X

1≤p,q≤N

|E(p) ∩ E(q)| ≤ C n X

1≤p≤N

|E(p)|

o 2

o` u C ne d´epend pas de N . 1) D’apr`es le lemme 23, on a X

1≤p≤N

|E(p)| ≥ card E(p)(2β p p −3/2 ) 2

≥ 4 X

1≤p≤N

β p 2 p −3 (pφ(p) − 4α 2 σ(p)φ(p) − 2αd(p)φ(p)p 1/2 ), et comme φ(p) ≤ p, on obtient

X

1≤p≤N

|E(p)| ≥ X

1≤p≤N

β p 2 p −3 (pφ(p) − 4α 2 σ(p)p − 2αd(p)p 3/2 )

X

1≤p≤N

β p 2 p −2 (φ(p) − 4α 2 σ(p) − 2αd(p)p 1/2 ).

Posons D(q) = β q 2 q −2 − β q+1 2 (q + 1) −2 . Une transformation d’Abel et le lemme 22 montrent que

X

1≤p≤N

|E(p)| ≥ X

1≤p≤N −1

D(p)(Ap 2 − αO(p 2 )).

Choisissons α suffisamment petit pour que Ap 2 − αO(p 2 ) ≥ cp 2 o` u c est une constante strictement positive. On a alors

X

1≤p≤N

|E(p)| ≥ c X

1≤p≤N −1

D(p)p 2 .

2) Soit I p l’intervalle [−β p p −1/2 , β p p −1/2 ]. On a E(p) ⊂ {T p −1 (I p )} 2 .

D’o` u, d’apr`es le lemme 21,

(14)

|E(p) ∩ E(q)| ≤ |{T p −1 (I p )} 2 ∩ {T q −1 (I q )} 2 | = |{T p −1 (I p ) ∩ T q −1 (I q )} 2 |



|I p | · |I q | + O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2

≤ {|I p | · |I q |} 2 + O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2

+ 2|I p | · |I q |O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q



≤ 2{|I p | · |I q |} 2 + 2O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2 . Estimons les deux termes de cette derni`ere expression, apr`es sommation sur 1 ≤ p, q ≤ N .

3) On a X

1≤p,q≤N

(|I p | · |I q |) 2 = n X

1≤q≤N

|I q | 2 o 2

= n X

1≤q≤N

q −1 β 2 q o 2

.

4) De plus, X

1≤p≤q≤N

O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2

X

1≤p≤q≤N

O



|I q | p ∧ q q

 2

X

1≤p≤q≤N

O



β q q −1/2 p ∧ q q

 2

= O

 X

1≤p≤q≤N

q q −3/2 p ∧ q) 2



≤ O  X

1≤q≤N

β q 2 q −3 X

1≤p≤q

(p ∧ q) 2



≤ O  X

1≤q≤N

β q 2 q −3 X

d|q

d 2 X

k≤q/d

1



≤ O  X

1≤q≤N

β q 2 q −3 X

d|q

d 2 q/d



≤ O  X

1≤q≤N

β q 2 q −2 X

d|q

d



≤ O  X

1≤q≤N

β q 2 q −2 σ(q)

 .

Avec une transformation d’Abel et le lemme 22 on obtient X

1≤q≤N

β q 2 q −2 σ(q) = O

 X

1≤q≤N −1

q 2 q −2 − β q+1 2 (q + 1) −2 ]q 2



+ β N O(1).

Avec 1) cela montre X

1≤p,q≤N

O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2

= O  X

1≤p≤N

|E(p)|



+ β N O(1).

(15)

5) Choisissons β n = (ln n) −1/2 . On obtient D(q) = q −3 (ln q) −1 (2 + o(1)).

D’apr`es 1) on a X

1≤p≤N

|E(p)| ≥ c X

1≤p≤N −1

D(p)p 2 ≥ c 0 X

1≤p≤N −1

p −1 (ln p) −1

et X

p≥1

|E(p)| = ∞.

D’apr`es 3) on a X

1≤p,q≤N

(|I p | · |I q |) 2 =

 X

1≤p≤N −1

p −1 (ln p) −1

 2

= O n X

1≤p≤N

|E(p)|

o 2  . D’apr`es 4) on a

X

1≤p,q≤N

O

 min



|I p | p ∧ q

p , |I q | p ∧ q q

 2

= O  X

1≤p≤N

|E(p)|

 . Ces derni`eres estimations et 2) montrent que

X

1≤p,q≤N

|E(p) ∩ E(q)| ≤ C n X

1≤p≤N

|E(p)|

o 2 , ce qui ach`eve la d´emonstration de la deuxi`eme ´etape.

P r e u v e d e (3). Soient x ∈ A et n ∈ N tels que r n (x) ≤ r n−1 (x)/2.

Nous avons

kq n (x)2xk ≤ 2kq n (x)xk = 2r n (x).

Soit m le plus grand entier tel que q m (2x) < q n (x)/2. Comme q m+4 (2x) ≥ 2q m+1 (2x) (cf. proposition 5), on a q m+4 (2x) ≥ q n (x) et donc r m+4 (2x) ≤ kq n (x)(2x)k ≤ 2kq n (x)xk = 2r n (x). On a aussi r m (2x) = k2q m (2x)xk ≥ r n−1 (x), donc

r m (2x)/r m+4 (2x) ≥ r n−1 (x)/(2r n (x)),

et pour un k ∈ {m, . . . , m + 4}, r k (2x)/r k+1 (2x) ≥ [r n−1 (x)/(2r n (x))] 1/4 . Cela prouve que M (2x) ≥ (M (x)/2) 1/4 .

7. Tours de Rokhlin dans T 2 . Soit f un automorphisme d’un espace

mesur´e (X, A, µ). Une tour de Rokhlin associ´ee `a f est une suite finie de

parties mesurables A 1 , . . . , A n , deux `a deux disjointes, telle que f (A i ) =

A i+1 , i = 1, . . . , n − 1. La propri´et´e suivante est classique. Soit Θ ∈ T 1 telle

que ZΘ soit dense dans T 1 . Pour tout entier pair n, T 1 est la r´eunion de deux

tours de Rokhlin disjointes. Posons A 1 = [−r n+1 (Θ), 0[ , A 2 = [0, r n (Θ)[ ,

(16)

I 1 = {0, . . . , q n − 1} et I 2 = {0, . . . , q n+1 − 1}. On a la partition T 1 = n [

k∈I

1

(kΘ + A 1 ) o

n [

k∈I

2

(kΘ + A 2 ) o

.

Le diam`etre des ´el´ements de ces tours de Rokhlin tend vers 0 quand n tend vers l’infini. Dans T 2 , on a le th´eor`eme.

Th´ eor` eme 24. Soit Θ ∈ T 2 de trajectoire dense. Il existe un entier m v´erifiant : pour tout ε > 0 il existe un entier n, une partition de {0, . . . , n}

en m intervalles I 1 , . . . , I m , et des parties A 1 , . . . , A m de T 2 tels que 1) les parties kΘ + A i , i ∈ {1, . . . , m} et k ∈ I i , sont disjointes et de diam`etres inf´erieurs `a ε,

2) la mesure du compl´ementaire de la r´eunion de ces parties est inf´e- rieure `a ε.

P r e u v e. Montrons que l’on a soit lim inf n→∞ e(n, Θ)/r(n, Θ) = c < ∞, soit M (Θ) = ∞. Supposons que pour tout k on ait r k−1 (Θ)/r k (Θ) ≤ M <

∞. D’apr`es la proposition 6, il existe une partie infinie J de N telle que pour tout k dans J on ait r k−1 r k q k+1 ≥ 1/100. Donc pour tout k dans J on a q k+1 r k 2 ≥ 1/(100M ). D’apr`es le corollaire 4 on obtient

e(q k+1 − 1, Θ) ≤ (400/

3)M r k (Θ) pour tout k appartenant `a J, et donc

lim inf

n→∞

e(n, Θ)

r(n, Θ) ≤ lim inf

k∈J, k→∞

e(q k+1 − 1, Θ)

r k (Θ) ≤ (400/ 3)M.

1) Supposons lim inf n→∞ e(n, Θ)/r(n, Θ) < c < ∞. Soit n tel e(n, Θ)/r(n, Θ) ≤ c. Le nombre de r´egions de Vorono¨ı voisines de V (Θ, n, 0) est inf´erieure `a C = 16c 2 . D’apr`es le lemme 14 et la remarque qui le suit, l’intervalle {0, . . . , n − 1} est la r´eunion d’au plus m = 2[C] + 1 inter- valles disjoints I 1 , . . . , I m tels que si k et k + 1 sont dans le mˆeme I i alors V (Θ, k, n − 1) + Θ = V (Θ, k + 1, n − 1). On conclut en remarquant que V (Θ, k, n − 1), k = 0, . . . , n − 1, forment une partition de T 2 et que le diam`etre de ces r´egions tend vers 0 quand n tend vers l’infini.

2) Supposons M (Θ) = ∞. Soient n un entier, ε n et θ n ∈ R 2 tels que θ n = θ − ε n /q n , q n Θ n = 0 et kε n k = r n (Θ). Soit

A = {x ∈ T 2 : d(x, 0) ≤ d(x, kΘ n ) − 2r n , k = 1, . . . , q n − 1}.

Pour tous k ∈ {0, . . . , q n − 1} on a

kΘ + A ⊂ V (Θ n , k, q n − 1).

En effet, si x ∈ A alors pour p 6= k, p ∈ {0, . . . , q n − 1}, on a

d(x + kΘ, pΘ n ) ≥ −d(x + kΘ, x + kΘ n ) + d(x + kΘ n , pΘ n )

(17)

≥ −r n + d(x, (k − p)Θ n ) ≥ d(x, 0) + r n

= d(x + kΘ, kΘ) + r n ≥ d(x + kΘ, kΘ n ).

Les parties kΘ + A, k = 0, . . . , q n − 1, sont donc disjointes. Lorsque r n−1 /r n tend vers l’infini,

|A|

|V (Θ n , 0, q n − 1)| → 1, en choisissant n convenablement on a donc

T 2 \ [

k=0,...,q

n

−1

(kΘ + A) ≤ ε.

ef´ erences

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Universit´e de Haute Alsace 4, rue des Fr`eres Lumi`ere 68093 Mulhouse, France

E-mail: N.Chevallier@univ-mulhouse.fr

Re¸cu le 1.12.1995

et r´evis´e le 20.3.1996 (2900)

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