L. S zyfm a n
I ag ree w ith th e principal theses of Professor Olszewski, I th in k how ever th a t K u h n ’s notion of paradigm is a n a rb itra ry criterio n and it contradicts, therefore, th e general legitim ate schem e of th e lectu re’s author.
E very g reat epoch-m aking discovery changes th e form of science in a given historical period, as well as philosophy and m ethodology. Thus, for instance, th e solar system of Copernicus, th e discovery of the circula tion of blood by 'Harvey an d lastly N ew ton w ith his physics; of te rre stria l and heavenly bodies, w ith his th e o ry of colours, have thoroughly changed science, philosophy and th e gen eral m ethod of contem plating the reality. It was, then, a veritable scientific and philosophic revolution.
It is possible to cite a w hole series of exam ples in ord er to explain the essence of th e so-called leaps in th e history of science an d to sub stan tiate th e law of continuity a n d 'discontinuity of th e developm ent of scientific thought.
W hen ta lk in g about th e scientific revolution in th e X lX th c en tu ry — we usually m ean the discovery of p la n t a n d aniimal -cells, th e law of conservation of m a tte r and of m etabolism , th e D arw inism an d th e therm odynam ics. The discovery of these law s has secured th e triu m p h of th e historical idea of n a tu re a n d society, and th e definitive failure of fixism .
B ut even th e greatest discovery is not of decisive im portance to th e history of science unless it is applied in 'the industrial, ideological and freq u en tly political practice, too. As an example, I should cite th e role of Lavoisier in P ran ce a n d th a t of Lomonossov in Russia, a n d th e d iv ersity of th e ir influence upon th e social a n d economic stru ctu re.
J. Sm olka
Les ^problèmes de la périodisation rep résen ten t dans le cadre des sciences n atu re lle s u n des plus in téressan ts et des p lu s im portants ensem bles de questions théoriques. Et de p lein -droit o n lu i consacra a u cours de -cette réu n io n u n e atten tion spéciale. Il p a ra ît q u ’on p eu t considérer to u te -une série de questions concernant cet ensem ble comme étant d éjà résolues- II e n est ainsi p a r exem ple en ce qui -concerne la question d e la lim itation des -différentes périodes. D ans ce cas il fau t refu te r les opinions te n d a n t à sim plifier la question d e te lle m anière qu’elles voulaient fix er des term es bien stricts e t exactem ent lim ités représentés p a r une seule année ou m êm e p a r u n e journée b ien
déter-Discussion 241
mimée. Il en e st égalem ent en. ce qui concerne de point d e vue m entionné d as ison exposé p a r le (professeur Qlszewski, à savoir que la question d e la périodisatiom me se rap p o rte pas seulem ent à la q uestion de faciliter la rép artitio n de la m a tière e t de ren d re l ’exposé plus' clair, m ais q u ’il s’agit là en p rem ier dieu de saisir égalem ent des principales forces poussant e n av an t de développem ent scientifique et de dévoiler le u r régularités.
Une des plu s im portantes et e n m êm e tem ps des p lu s difficiles que stions, que mous recontrons e n voulant fix er des périodes d u dévelop p em en t — est celle du critère d e la périodisation. O n sait trè s bien q ue le développem ent des sciences est influencé p ar to u te u n e série de facteurs, dont chacun est d ’une im portance spéciale. C ependant ce tte im portance n ’est que relative, elle m’accuse pas u n caractère perm anent, elle change d ’une époque à d’autre, parfois m êm e d ’u n e m anière p lu s rapide. En principe, on peut donc choisir des périodes — comme il est dém ontré p a r da litté ra tu re contem poraine — en te n a n t compte d e nom breux 'Critères, d u développem ent in térieur, et, d e dà d’après: les personnes e t d’après les découvertes -principales, en te n a n t com pte égalem ent des idées e t des conceptions universelles; on p eu t accepter comme base le développem ent social et politique, etc.
Voilà des questions que mous étions Obligés d e -résoudre — MM. Novy, m oi-mêm e et d ’a u tre s collègues de P rag u e — en p ré p a ra n t l ’ouvrage collectif L ’Histoire des sciences exactes dans les pays tchèques, ouvrage qui concerne le développem ent des mathémaltiques, de l’astronom ie, d e la physique ainsi que de la chimie dans dés 'pays tchèques dep uis la fondation de l’U niversité Charles à P rag u e (1348) ju sq u ’à la fin du X IX e siècle. Les expériences acquises: a u cours de ce tra v a il peu v en t ê tre résum ées e n quelques m ots d ’u n e m an ière suivante.
La question d u critère de la périodisation n e p eu t être résolue in d é pendam m ent de la conception générale d e la recherche. A u contraire, ce critère dépend dams une certaine m esu re e t m êm e dams une grande m esure d u caractère de la m a tière soumise à l ’étude. Il fau t choisir un a u tre pro'Cédé en 'étudiant l ’histoire d ’u n e seu le bran ch e des sciences naturelles, u n procédé to u t d ifféren t si on tr a ite d’ensem ble de l ’histoire des sciences dans le cadre m ondial, e t e n fin u n au tre procédé p o u r étu d ier le développem ent deis sciences dams u n seul pays.
Si on considère le développem ent m ondial d’une certain e 'branche spéciade (par exem ple 'des m athém atiques ou d e la physique) ou m êm e seulem ent de développem ent d ’u n certain problèm e (p ar exem ple des idées relatives à la gravitation), on est e n 'présence en p rem ier lieu des m om ents in térieu rs et im m anents d u développem ent, de la succession historique e t logique de différen tes découvertes, de leur interdépendance, leur connexité avec les problèm es des sciences voisines, etc. Evidem m ent se fo n t valoir d ans une certain e m esure égalem ent des points de vue
théoriques p lu s généraux re la tifs à la science e n question. Ainsi — m êm e si o n se renid compte que la direction et la rap id ité du dévelop pem ent n e so nt pas indépendants de to u te une série de facteurs exté rieu rs — c’est, en p rem ier lieu, dans ce développem ent im m anent et logique u n nouveau paradigm e comme l ’ap p ellen t les professeurs K uhn et Olszewsiki, q ue -nous allons chercher, san s doute, les term es les plus convenables.
La situation change u n p e u si on commence à s ’occuper du dévelop pem ent m ondial des sciences n atu re lle s comme d ’u n ensemble. Il est évident que, dans u n te l cas, l ’im portance des différentes découvertes, des problèmes- p lu s spéciaux ainsi que des; sciences en tières sem ble 'di m inuer, e t c’est l’im portance des théories, des conceptions plus générales ain si que de la conception philosophique qui sem ble augm enter; même l ’influence des différentes stru c tu re s économ iques de la société hum aine commence à se faire valoir dans une m esure p lu s im portante.
Enfin, l’effort te n d a n t à fix er les périodes du développem ent des sciences n atu re lle s dans u n seul p ay s app orte des: problèm es tous d if férents. D’h ab itude il est question d ’u n développem ent 'Compliqué, donné p a r l’action des forces in térieures, scientifiques e t p ar to ute une série de forces extérieures, qui se p ro jeten t 'dans (le développem ent, s ’en tre m êlent, s’affro nten t e t s’influencent m utuellem ent. On y rencontre donc plu sieurs p articularités:
1) Le développem ent des différentes b ranches des sciences naturelles dans u n seul p ay s n ’est pas, habituellem ent, continu, le trav a il n e con stitu e p as u n co urant connexe, m ais on n e ren co n tre le p lu s souvent que d es .points discrets qui sont en relation' p lu tô t avec le 'développement m ondial q u ’e n tre eux-mêmes. D ans ces conditions, il est évidem m ent bien difficile de chercher e t de tro u v e r une rég u la rité in térieu re et il est pratiq u em en t presque ex clu de choisir cette dernière comme base pour’ fix er des périodes diverses.
2) Le développem ent des sciences d an s chaque pays dépend toujours dans une m esure p lu s ou moins grande du développem ent mondial. En rap p o rt avec les conditions sociales et historiques ses résu ltats p én ètren t avec u n e rapidité e t intensité -différente dans chaque pays e t influencent ici le développement. U ne question se présente donc de plein -droit: n e serait-il pas opportun de baser les périodes du développem ent des sciences dans u n certain pays s u r les term es d u développem ent mondial? J e crois q u ’il y a a u m oins deux; argum ents qui s ’opposent: prem ièrem ent la tendance d’ap pliquer les périodes m ondiales po urrait, à m on avis, effacer les particu larités spécifiques du développem ent de la science dans le pays e n question; deuxièm em ent, le développem ent dans les différen ts -pays est généralem ent en re ta rd p a r rap p o rt au dévelop pem ent mondial, les élém ents de l ’ancien paradigm e y su rv iv en t d ’ha bitude p lus longtem ps q ue dans le domaine d e la science mondiale.
Discussion 243
3) D ans le développem ent des sciences dams u n certain pays in te r vie n n en t d ’une m an ière trè s im p arta n te les influences sociales, notam m ent la production sociale, ses exigences ainsi q u e le n iv eau correspon d a n t d e la technique, la stru c tu re sociale, soin ra p p o rt à la science et son soutien m atériel et idéologique d e celle-ci, institutions, in stru ctio n publique, etc. L ’ensem ble d e toutes ces conditions constitue- u n m ilieu qui exerce une influence fondam entale s u r le développem ent des sciences d an s le p ays e n question, e t le u r im portance dépasse parfois m êm e celle des plus im p o rtants facteu rs p u rem e n t scientifiques. L ’effort d e souligner rim portam ce des facteu rs sociaux p ou r le développem ent des sciences d an s u n certain pays n e doit, évidem m ent, p as ab o u tir à id en tifier les périodes de l ’histoire natio nale avec le s périodes d u développem ent scientifique. Ce serait désavouer u n certain caractère spécifique d u développem ent scientifique e t n égliger le m écanism e d e l’influence sociale su r le développem ent des sciences. C ette influence n ’est pas toujours directe, elle est souvent entrem ise d’u n e m an ière très com pliquée.
Ces faits ind iq u ent en m êm e tem ps où fau t-il ch ercher les critères pour fixer les périodes d u développem ent des sciences d ans u n c e rta in pays. Il est évident q u ’on doit choisir des phénom ènes qu i in terv ien n e n t dans les sciences n atu re lle s e n général, e t qui accusent u n ra p p o rt p lu s larg e avec le développem ent social et c u ltu rel du pays en question. En prem ier lieu on p e u t donc voir ces critères dans les changem ents plus im p o rtan ts su rv en u s dans le n iv eau général d e la science, d ans son o rientation théorique e t philosophique ainsi que dans son orien tatio n générale, dans son rôle e t dans son u tilité sociale. Il n ’est p as sans in té rê t d ’étu d ier égalem ent d an s cet o rd re d ’id ée certain s changem ents quantitatifs, te ls que p a r exem ple d ifféren tes form es d’expansion de la science dans la vie sociale, et cela à p lu s fo rte raiso n q u e ces changem ents
q u an titatifs apportent, tô t ou ta rd , certain s changem ents qualitatifs. P o u r -conclure m on exposé, je voudrais .poser encore une question concernant le problèm e de l’unité d u critère d e périodisation. Considérée uniquem ent du point ide vue ab strait, une des exigences m éthodologiques d ev rait ê tre d e fix er des périodes d ans u n la rg e espace d e tem ps à base d ’un seuil critère, d ’u n seul phénom ène d ’une 'importance prim ordiale, dont o n p e u t su iv re les changem ents au cours d u développem ent to u t entier. Si on tra ite le développem ent des sciences dans u n seu l p ay s — notam m ent s ’il s ’ag it d ’uine période p lu s longue, p a r exem ple de p lu sieu rs siècles — et si on e st obligé de te n ir compte de nom breux e t d ifféren ts facteurs dont l ’im portance a changé a u cours d u développem ent, il su rg it nécessairem ent la question suivante: est-il nécessaire et possible de respecter — d'ans ces eomditionsHlà — l'u n ité d u principe de la, pério
assem blée p ou r la résoudre. Bien que je sache q u ’on n e p e u t pais ab an donner facilem ent cette unité, je dois avouer que je n ’en suis pas entièrem ent persuadé.
M. W ładyka
Il m e sem ble q u e lia discussion s u r la classification et s u r lia pério disation des sciences essaie de m e ttre l ’ordre 'dans île domaine de la science d’a u jo u rd ’hu i — si com pliqué q u ’il soit. Je voudrais y ajo u ter quelques m ots du point d e v ue d e la sociologie.
Je commence par la term inologie. P en d an t la discussion d’h ier et d ’au jo u rd ’hui plusieurs personnes au lieu de dire: “la science” ont dit: “la connaissance scientifique”. On p o u rrait dire aussi au lieu de “la technique” — “la connaissance technique”. Ces notions ont leur expres sion et je vois leur im portance aussi p ou r nos débats. Or, elles m etten t la connaissance scientifique et la connaissance technique à côté d ’autres genres d e la connaissance — te ls que philosophique, politique, religieux etc. C’est à nous de faire des recherches dans le dom aine de l'histoire de la connaissance scientifique et technique et évidem m ent il est juste et nécessaire de les distinguer. Tout de même il fau t aussi avoir la conscience de d’existence, des rela tio n s et de l ’évolution des au tres dom aines de la, connaissance.
Le second problèm e c’est da hiérarchisation d e différents dom aines de la connaissance dans les époques différentes 'de l’histoire hum aine et dans les cu ltu res 'différentes. A ujourd’h u i c ’est la science et la technique qui ont les places privilégiées dans da hiérarchie de notre civilisation. Cet ordre et ces places dans la hiérarchie des connaissances nous p arais sen t justes et justifiés. Mais qui sait si rév o lu tio n de l ’hum anité les respectera de la m êm e so rte dans l’avenir?
E. O lszewski
Some of th e debaters — fo r instance Professor Zvorykine a n d Taton — pointed to th e difficulties linked w ith th e establishm ent of periodization caesuras w ith in the h isto ry of science a n d w ith in th a t of technology. In doing so, th e y took th e ir sta n d on th e generally applied chronological periodization w itho u t considering m y 'lecture’s theses on the difference betw een th e historical and th e 'physical sim ultaneity. As fa r as I can see, the periodization difficulties as re fe rre d to d u rin g th e discussion