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LXXIV.2 (1996)

Sur la longueur de la fraction continue de α n

par

Guillaume Grisel (Caen)

I. Introduction. Soit x un nombre rationnel. Notons d(x) le nombre de termes de la fraction continue de longueur paire de x. Y. Pourchet dans une lettre `a M. Mend`es France d’une part et G. Choquet dans une s´erie de comptes rendus `a l’Acad´emie des Sciences [2] d’autre part, ont d´emontr´e que si x n’est ni un entier ni l’inverse d’un entier, alors sup d(x n ) = ∞. La d´emonstration de Y. Pourchet, non publi´ee, est r´esum´ee dans l’article de A. J. van der Poorten [7].

Nous nous int´eressons `a un probl`eme similaire portant sur les nombres quadratiques r´eels. Si α est un nombre quadratique r´eel, son d´eveloppement en fraction continue est p´eriodique, de longueur de p´eriode primitive l(α).

En Novembre 1992, lors d’un congr´es `a Tokyo, M. Mend`es France posait la question suivante ([5], probl`eme n o 6) : pour tout nombre quadratique r´eel α, est-il vrai que

lim sup

n→∞ l(α n ) = ∞?

Une premi`ere r´eponse, `a mettre en parall`ele avec le cas des entiers dans le probl`eme sur les nombres rationnels, peut d´ej`a ˆetre faite : R. Paysant-Le Roux et E. Dubois remarquent dans [6] que si α est une unit´e quadratique, alors l(α) ≤ 2. La question doit donc ˆetre reformul´ee en ne consid´erant plus que les nombres quadratiques r´eels qui ne sont pas des unit´es quadratiques.

L’existence du nombre l(α n ) pour tout n ≥ 1 est ´equivalente `a α 2 6∈ Q, il est donc bien entendu que si ce n’est pas le cas, n d´esignera un nombre impair.

Nous montrons que, pour une large classe de nombres r´eels quadratiques, la r´eponse `a la question de M. Mend`es France est non seulement positive mais que l(α n ) tend vers l’infini avec n et ceci de mani`ere explicite. Nous

´etablissons :

Th´ eor` eme. Soit α = (a + b

d)/c, a ∈ Z, b ∈ Z , c ∈ N , pgcd(a, b, c) = 1 et d ≥ 2 sans facteur carr´e. Posons f 2 = pgcd(a 2 + b 2 d, 2ab, c 2 ), c 2 = c 2 /f 2 et N 2 = (a 2 − b 2 d) 2 /f 2 2 . Supposons que α v´erifie l’une des conditions suivantes :

[161]

(2)

(i) N 2 6≡ 0 (mod c 2 ), (ii) pgcd(a, b) > 1, (iii) pgcd(a, d) > 1,

(iv) a 2 − b 2 d pair et c impair.

Alors il existe une constante effectivement calculable K strictement positive et ind´ependante de n, telle que pour tout n ≥ 2,

l(α n ) > K 2 n n .

La preuve de ce th´eor`eme consiste en la d´etermination, pour tout n ≥ 1, d’un g´en´erateur de O n l’anneau des stabilisateurs du module Z + Zα n , en fonction de conditions sur α. Plus pr´ecis´ement, il s’agit de faire apparaˆıtre des grandes puissances d’entiers dans le conducteur de O n . Deux minora- tions, l’une de l(α n ) (proposition 5) due `a E. P. Golubeva [4] et faisant in- tervenir l’unit´e fondamentale et le discriminant de O n , et l’autre de l’indice du groupe des unit´es de O n dans le groupe des unit´es du corps Q(α) (propo- sition 6), reposant sur un lemme de H. Cohen [3], sont `a la base de cette d´emonstration.

II. La forme canonique de α n . Consid´erons α = (a + b

d)/c, o` u a ∈ Z, b ∈ Z , c ∈ N , pgcd(a, b, c) = 1 et d ≥ 2 sans facteur carr´e, et posons N = a 2 − b 2 d. Notons, pour tout n ≥ 1,

α n =

 a + b d c

 n

= a n + b n

d

c n , avec pgcd(a n , b n , c n ) = 1 et c n > 0.

D´efinissons, pour tout n ≥ 1, les entiers a 0 n et b 0 n par (a+b

d) n = a 0 n +b 0 n d, et posons f n = pgcd(a 0 n , b 0 n , c n ).

Proposition 1. Pour tout n ≥ 1, f n = 2 l

0n

(pgcd(a, d, c)) l

n

, avec : (i) l n = [n/2];

(ii) Si l’un des nombres a 2 − b 2 d ou c est impair , alors l 0 n = 0;

(iii) Si les deux nombres a 2 − b 2 d et c sont tous les deux pairs, alors

l 0 n =

 

 

 

 

0 si d ≡ 2 (mod 4), [n/2] si d ≡ 3 (mod 4), n − 1 si d ≡ 1 (mod 8),

n − 1 si d ≡ 5 (mod 8) et si 3 ne divise pas n, n si d ≡ 5 (mod 8) et si 3 divise n.

D ´e m o n s t r a t i o n. Le cas a = 0 est trivial : comme pgcd(b, c) = 1 et d est sans facteur carr´e on a alors f 2n+1 = pgcd(b 2n+1 d n , c 2n+1 ) = (pgcd(c, d)) n . Nous supposons donc a 6= 0 dans la suite de la d´emonstration.

Posons, pour tout n ≥ 1, δ n = pgcd(a 0 n , b 0 n ). Nous explicitons dans un

premier temps les diviseurs premiers de δ n , puis nous d´eterminons les puis-

(3)

sances avec lesquelles ils divisent δ n . Nous en d´eduisons alors f n . Les facteurs communs `a a et b divisent δ n , mais ne divisent pas f n car pgcd(a, b, c) = 1.

On peut donc supposer, pour l’´etude de f n , δ 1 = pgcd(a, b) = 1.

Lemme 1. Supposons δ 1 = 1. Pour tout n ≥ 1, si p premier divise δ n

alors p = 2 ou p divise pgcd(a, d).

D ´e m o n s t r a t i o n. On a, pour tout n ≥ 1,

(1) a 0 n+1 = a 0 n a + b 0 n bd, b 0 n+1 = a 0 n b + b 0 n a.

Donc si p divise δ n , il divise aussi δ n+1 . Alors quitte `a changer n en n + 1, on peut supposer n pair. En posant n = 2m, on a alors

a 0 n = a 02 m + b 02 m d, b 0 n = 2a 0 m b 0 m .

On en d´eduit que ou p = 2, ou p divise δ m , ou p divise pgcd(a 0 m , d).

Si m = 1, comme on a suppos´e pgcd(a, b) = 1, alors p = 2 ou p divise pgcd(a 0 1 , d) = pgcd(a, d).

Si m > 1, alors ou p = 2, et c’est fini, ou p divise pgcd(a 0 m , d), ou p divise δ m .

(a) Si p divise pgcd(a 0 m , d), alors par (1), il divise pgcd(a, d) ou il divise pgcd(a 0 m−1 , d) et on obtient par r´ecurrence descendante jusqu’`a m = 1, p divise pgcd(a, d).

(b) Si p divise δ m , alors soit [(m + 1)/2] = 1, soit [(m + 1)/2] > 1.

Dans ce second cas, on a alors ou p = 2 et c’est fini, ou p divise pgcd(a 0 [(m+1)/2] , d) et on effectue (a), ou p divise δ [(m+1)/2] et on recom- mence (b).

On s’arrˆete donc en entrant dans (a), ou lorsque [(m + 1)/2] = 1. Il suit donc p = 2 ou p divise pgcd(a, d).

Comme d est sans facteur carr´e, on peut ´ecrire pgcd(a, d, c) = p 1 . . . p s o` u les p i sont premiers et tous distincts. Or il est facile de voir, en d´eveloppant (a + b

d) n par la formule du binˆome, que pour tout n ≥ 2, le pgcd(a, d, c) divise δ n , et que par cons´equent il divise f n . On en d´eduit donc par le lemme 1,

f n = 2 l

0n

p l 1

1,n

. . . p l s

s,n

, l i,n ≥ 1.

• Montrons le point (i) de la proposition 1. Pour tout i compris entre 1 et s, comme par hypoth`ese pgcd(a, b, c) = 1, p i ne divise pas b, et puisque d est sans facteur carr´e, p i divise exactement N = a 2 − b 2 d. D’o` u, si v p

i

(x) d´esigne la valuation p i -adique de l’entier x, v p

i

(N n ) = v p

i

(a 02 n − b 02 n d) = n.

On a alors :

• soit v p

i

(a 0 n ) ≤ v p

i

(b 0 n ), et alors v p

i

(N n ) = v p

i

(a 02 n ), d’o` u n est pair et v p

i

n ) = v p

i

(a 0 n ) = n/2;

• soit v p

i

(b 0 n ) < v p

i

(a 0 n ), et alors v p

i

(N n ) = v p

i

(b 02 n d) = n; il suit que n

est impair et v p

i

n ) = v p

i

(b 0 n ) = (n − 1)/2.

(4)

Comme v p

i

(c n ) ≥ n, on obtient donc l i,n = l n = [n/2].

• Le point (ii) de la proposition 1 est imm´ediat.

On d´eduit le point (iii) de la proposition 1 `a partir de la valuation 2- adique de δ n , qui fait l’objet du lemme suivant :

Lemme 2. Si v 2 1 ) = 0 et N = a 2 − b 2 d pair , alors pour tout n ≥ 1,

v 2 n ) =

 

 

[n/2] si d 6≡ 1 (mod 4), n − 1 si d ≡ 1 (mod 8),

n − 1 si d ≡ 5 (mod 8) et si 3 ne divise pas n, n si d ≡ 5 (mod 8) et si 3 divise n.

D ´e m o n s t r a t i o n. Si d ≡ 2 (mod 4) et N = a 2 − b 2 d pair, alors pgcd(a, d) est pair. Il existe donc un indice i tel que p i = 2, et d’apr`es la d´emonstration du point (i) de la proposition 1, v 2 n ) = l n = [n/2].

Si d ≡ 3 (mod 4), comme δ 1 = 1 et N pair, alors v 2 (N ) = 1. En reprenant la d´emonstration du point (i) avec v 2 (N n ), on obtient pour tout n ≥ 1, v 2 n ) = [n/2].

Partant de (1), on peut ´ecrire, pour tout n ≥ 1,

(2) a 0 n+2 = 2aa 0 n+1 − N a 0 n , b 0 n+2 = 2ab 0 n+1 − N b 0 n .

Comme δ 1 = 1, de N pair et d ≡ 1 (mod 4), on a v 2 (a 0 1 ) = v 2 (b 0 1 ) = 0 et v 2 (a 0 2 ) = v 2 (b 0 2 ) = 1. On raisonne alors par r´ecurrence sur n.

Si d ≡ 1 (mod 8), alors v 2 (N ) ≥ 3. Supposons que v 2 (a 0 n ) = v 2 (b 0 n ) = n−

1 et v 2 (a 0 n+1 ) = v 2 (b 0 n+1 ) = n, et montrons que v 2 (a 0 n+2 ) = v 2 (b 0 n+2 ) = n+1.

Par (2), on a v 2 (a 0 n+2 ) = min{v 2 (2aa 0 n+1 ), v 2 (N a 0 n )} = min{n + 1, n + 2 + k} avec k = v 2 (N ) − 3. D’o` u v 2 (a 0 n+2 ) = n + 1. De la mˆeme mani`ere, on obtient v 2 (b 0 n+2 ) = n + 1.

Si d ≡ 5 (mod 8), alors v 2 (N ) = 2. Supposons que v 2 (a 0 3k+1 ) = v 2 (b 0 3k+1 )

= 3k et v 2 (a 0 3k+2 ) = v 2 (b 0 3k+2 ) = 3k + 1. Montrons alors que v 2 3(k+1) ) = 3(k + 1), v 2 (a 0 3(k+1)+1 ) = v 2 (b 0 3(k+1)+1 ) = 3(k + 1) et v 2 (a 0 3(k+1)+2 ) = v 2 (b 0 3(k+1)+2 ) = 3(k + 1) + 1.

On a

v 2

 2aa 0 3k+2

2 3k+2 N a 0 3k+1 2 3k+2



≥ 1,

et par (2), v 2 (a 0 3(k+1) ) ≥ 3(k + 1). Avec les mˆemes arguments, on d´eduit v 2 (b 0 3(k+1) ) ≥ 3(k + 1), et donc v 2 3(k+1) ) ≥ 3(k + 1). En utilisant de nouveau les in´egalit´es (2), on obtient

v 2 (a 0 3(k+1)+1 ) = v 2 (b 0 3(k+1)+1 ) = v 2 3(k+1) ) = 3(k + 1).

Or, d’apr`es (1), si un entier divise δ n alors il divise δ n+1 . Il en suit donc

v 2 3(k+1) ) = 3(k + 1). On obtient finalement, par (2), v 2 (a 0 3(k+1)+2 ) =

v 2 (b 0 3(k+1)+2 ) = v 2 3(k+1)+2 ) = 3(k + 1) + 1.

(5)

• Montrons le point (iii) de la proposition 1. Si N et c sont pairs, alors v 2 (f n ) = min{v 2 n ), v 2 (c n )}. Or d’apr`es le lemme 2, v 2 (f n ) ≤ n ≤ v 2 (c n ).

Si d ≡ 2 (mod 4), comme pgcd(a, b) = 1 et d est sans facteur carr´e, alors v 2 (pgcd(a, d, c)) = 1. Or, pour tout n ≥ 1, on a, f n = 2 l

0n

(pgcd(a, d, c)) [n/2]

et d’apr`es le lemme 2, v 2 (f n ) = [n/2]. Il suit donc l 0 n = 0.

Si d 6≡ 2 (mod 4), alors pgcd(a, d, c) est impair, et donc pour tout n ≥ 1, l 0 n = v 2 n ) donn´e par le lemme 2, ce qui termine la d´emonstration de la proposition 1.

III. Etude de l’anneau des stabilisateurs. Pour tout n ≥ 1, soit O n l’anneau des stabilisateurs du module Z+Zα n , i.e. l’ensemble des γ ∈ Q(

d) tels que γ(Z+Zα n ) ⊂ Z+Zα n . Nous nous proposons dans ce paragraphe de donner, au travers de trois propositions, une description de O n en fonction de α.

Consid´erons, pour tout n ≥ 1, l’´equation minimale de α n : ω 1 (n)X 2 + ω 2 (n)X + ω 3 (n) = 0,

avec (ω 1 (n), ω 2 (n), ω 3 (n)) ∈ Z 3 , ω 1 (n) > 0 et pgcd(ω 1 (n), ω 2 (n), ω 3 (n)) = 1.

On peut ´ecrire, en reprenant les notations du paragraphe II, ω 3 (n)

ω 1 (n) = a 2 n − b 2 n d

c 2 n et ω 2 (n) ω 1 (n) = 2a n

c n . En posant γ n = pgcd(2a n c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ), il suit alors

(3) ω 1 (n) = c 2 n n .

Remarquons que de mani`ere plus simple, on a γ n = pgcd(2c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ).

En effet, pgcd(2c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ) divise γ n . R´eciproquement, tous les di- viseurs de γ n divisent pgcd(2c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ) sauf peut ˆetre s’ils divisent a n . Or, si un premier p divise a n et γ n , il divise b 2 n d. Il ne divise pas b n , car pgcd(a n , b n , c n ) = 1 et par suite il divise d. Or comme d est sans facteur carr´e, il divise exactement a 2 n − b 2 n d et par cons´equent, il divise exactement γ n . Mais alors, comme il divise c 2 n , il divise aussi pgcd(2c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ).

D’apr`es Z. I. Borevitch et I. R. Chafarevitch [1], p. 152, on a O n = Z[ω 1 (n)α n ] = Z + Zω 1 (n)α n .

Pour tout n ≥ 1, posons N n = a 2 n − b 2 n d. En consid´erant les trois cas suivants : c n ne divise pas N n , c n divise N n mais c 2 n ne divise pas N n , et c 2 n divise N n , on d´etermine alors c 2 n n et donc O n en fonction de a n , b n , c n et d. On obtient :

Proposition 2. Pour tout n ≥ 1, l’ordre O n est ´egal `a Z[ξ n ], o`u l’entier

quadratique ξ n est donn´e par le tableau suivant :

(6)

Tableau 1

N n ≡ 0 (mod c n )

N n ≡ 0 (mod c 2 n ) et N n 6≡ 0 (mod c n ) N n 6≡ 0 (mod c 2 n )

d ≡ 2, 3 (mod 4), ou

d ≡ 1 (mod 4) et c n impair ξ n = k n

d ξ n = k n

d ξ n = k n

d

ξ n = (1 + k n

d)/2 ξ n = (1 + k n

d)/2 d ≡ 1 (mod 4) si v 2 (N n ) > v 2 (c n ) si v 2 (N n ) > v 2 (c n )

et ξ n = 1 + k n

d

c n pair 2 ξ n = k n

d ξ n = k n

d si v 2 (N n ) = v 2 (c n ) si v 2 (N n ) ≤ v 2 (c n )

avec k n entier v´erifiant : (i) k n =

 |c n b n n | si O n ⊂ Z[ d],

|2c n b n n | si O n 6⊂ Z[ d];

(ii) k n > |b n | si et seulement si N n 6≡ 0 (mod c n ).

La divisibilit´e de N n par c n joue un rˆole important dans la forme de ξ n . Nous allons en d´eterminer des conditions ´equivalentes.

Proposition 3. Les assertions suivantes sont ´equivalentes : (i) Il existe n ≥ 2 tel que c n divise N n .

(ii) c divise N , pgcd(a, d, c) = 1, 0 < v 2 (c) ≤ v 2 (N ) − 1 ou v 2 (c) = 0.

(iii) Pour tout n ≥ 1, c n divise N n . (iv) c 2 divise N 2 .

D ´e m o n s t r a t i o n. (iii)⇒(iv) et (iv)⇒(i) sont claires. Nous allons mon- trer que (i)⇒(ii) et que (ii)⇒(iii).

Pour tout n ≥ 1, on a c n = c n /f n et N n = N n /f n 2 , o` u f n est le pgcd d´efini au paragraphe II. On peut donc ´ecrire

(c n divise N n ) ⇔ (c n divise N n /f n ).

D’apr`es la proposition 1, f n est de la forme f n = 2 l

0n

(pgcd(a, d, c)) l

n

. Posons comme pr´ec´edemment pgcd(a, d, c) = p 1 . . . p s avec les p i premiers et tous distincts. Alors c n divise N n si et seulement si les trois conditions suivantes sont v´erifi´ees :

1) c divise N ;

2) pour tout i = 1, . . . , s, v p

i

(c n ) ≤ v p

i

(N n ) − v p

i

(f n );

3) v 2 (c n ) ≤ v 2 (N n ) − v 2 (f n ).

(i)⇒(ii). D’apr`es 1), c divise N . D´eduisons de 2) que pgcd(a, d, c) = 1.

Raisonnons par l’absurde, et supposons que pgcd(a, d, c) 6= 1. D’apr`es la

proposition 1, on a l n = [n/2]. Donc, il existe un indice i, 1 ≤ i ≤ s,

(7)

tel que v p

i

(f n ) = [n/2] ≥ 1, car n ≥ 2. De plus, comme par hypoth`ese pgcd(a, b, c) = 1, p i ne divise pas b. Il suit alors que v p

i

(N ) = v p

i

(d) = 1, car d est sans facteur carr´e. De 2) on obtient donc nv p

i

(c) ≤ n − 1, d’o` u v p

i

(c) = 0, ce qui est une contradiction.

Reste `a montrer 0 < v 2 (c) < v 2 (N ) ou v 2 (c) = 0. Si v 2 (f n ) ≥ 1, alors v 2 (c) > 0, et la condition 3) implique

0 < v 2 (c) ≤ v 2 (N ) − v 2 (f n )/n ≤ v 2 (N ) − 1/n < v 2 (N ).

Si v 2 (f n ) = 0, 3) devient v 2 (c) ≤ v 2 (N ), et d’apr`es la proposition 1, on a v 2 (c) = 0 ou v 2 (N ) = 0.

(ii)⇒(iii). Si (ii) est vraie alors, pour tout n ≥ 1, 1) et 2) sont v´erifi´ees.

Si v 2 (c) = 0 alors pour tout n ≥ 1, v 2 (f n ) = 0 et 3) est v´erifi´ee. Si 0 <

v 2 (c) < v 2 (N ), comme d’apr`es la proposition 1, v 2 (f n ) ≤ n, on a alors 0 < v 2 (c) ≤ v 2 (N ) − 1 ≤ v 2 (N ) − v 2 (f n )/n et 3) est v´erifi´ee.

Nous d´eterminons maintenant la forme de ξ n en fonction de conditions sur α.

Proposition 4. (i) Si d 6≡ 1 (mod 4), alors pour tout n ≥ 1, ξ n = k n

d.

(ii) Si d ≡ 1 (mod 4) et ξ 1 = k 1

d, alors pour tout n ≥ 1, ξ n = k n

d.

(iii) Si d ≡ 1 (mod 8) et ξ 1 = (1 + k 1

d)/2, alors pour tout n ≥ 1, ξ n = (1 + k n

d)/2.

(iv) Si d ≡ 5 (mod 8), et ξ 1 = (1 + k 1

d)/2, alors ξ n =

 k n

d si 3 divise n, (1 + k n

d)/2 si 3 ne divise pas n.

D ´e m o n s t r a t i o n. (i) Si d 6≡ 1 (mod 4), alors pour tout n ≥ 1, l’anneau O n est inclus dans Z[

d].

(ii) Si d ≡ 1 (mod 4) et ξ 1 = k 1

d, alors d’apr`es le tableau 1, on a v 2 (c) = 0 ou v 2 (N ) ≤ v 2 (c).

Si v 2 (c) = 0, alors pour tout n ≥ 1, v 2 (c n ) = nv 2 (c) − v 2 (f n ) = 0, et grˆace au tableau 1, ξ n = k n

d.

Si v 2 (N ) ≤ v 2 (c), on peut ´ecrire, pour tout n ≥ 1, v 2 (N ) ≤ v 2 (c) + v 2 (f n )/n,

c’est-`a-dire v 2 (N n ) ≤ v 2 (c n ), et d’apr`es le tableau 1, ξ n = k n

d.

(iii) De ξ 1 = (1+k 1

d)/2 il suit, d’apr`es le tableau 1, v 2 (N ) > v 2 (c) > 0.

Si d ≡ 1 (mod 8), on en d´eduit alors, par la proposition 1, que pour tout n ≥ 1, v 2 (f n ) = n − 1, et on peut ´ecrire

0 < v 2 (c) < v 2 (N ) − v 2 (f n )/n,

qui ´equivaut `a v 2 (c n ) < v 2 (N n ). D’o` u, grˆace au tableau 1, ξ n = (1+k n

d)/2.

(8)

(iv) De ξ 1 = (1 + k 1

d)/2 on a, comme pr´ec´edemment, v 2 (N ) > v 2 (c) >

0. Si d ≡ 5 (mod 8), il suit alors par la proposition 1, pour tout n ≥ 1,

(4) v 2 (f n ) =

 n si 3 divise n,

n − 1 si 3 ne divise pas n.

Si 3 ne divise pas n, en reprenant la d´emonstration du point (iii), on a ξ n = (1 + k n

d)/2.

Reste `a ´etudier le cas 3 divise n. On a, par hypoth`ese, pgcd(a, b, c) = 1.

Donc, de v 2 (c) > 0, il suit que pgcd(a, b) est impair. On d´eduit alors de v 2 (N ) > 0 et de d ≡ 5 (mod 8), v 2 (N ) = 2. On a donc v 2 (c) = v 2 (N ) − 1 = 1. Les ´egalit´es (4) impliquent alors, si 3 divise n,

v 2 (c n ) = nv 2 (c) − v 2 (f n ) = 0.

D’o` u, d’apr`es le tableau 1, ξ n = k n d.

IV. Une in´ egalit´ e utile. Pour tout n ≥ 1, soit (α i (n)) i≥0 la suite des quotients complets du d´eveloppement en fraction continue de α n . No- tons h1, α i (n)i le Z-module Z + Zα i (n). En utilisant l’algorithme des frac- tions continues, on montre que pour tout i ≥ 0 et n ≥ 1, h1, α i+1 (n)i = α i+1 (n)h1, α i (n)i. On en d´eduit que pour tout i et j, h1, α i (n)i et h1, α j (n)i sont des modules semblables et admettent donc le mˆeme anneau des stabili- sateurs, O n . Une minoration de l(α n ) en d´ecoule :

Proposition 5 (E. P. Golubeva [4]). Soient ϕ n l’unit´e fondamentale plus grande que 1 du groupe des unit´es de O n et D n le discriminant de O n . Alors, pour tout n ≥ 1,

(5) l(α n ) > log ϕ n

log 2 D n .

D ´e m o n s t r a t i o n. Posons, pour tout n ≥ 1 et i ≥ 0, α i (n) = a i (n) + b i (n)

d

c i (n) , pgcd(a i (n), b i (n), c i (n)) = 1 et c i (n) > 0.

Soit i n le plus petit indice i tel que α i (n) soit r´eduit, i.e. α i (n) > 1 et

−1 < α i (n) < 0. On peut alors ´ecrire, pour tout i ≥ i n , (6) α i (n) < α i (n) − α i (n) = 2b i (n)

d c i (n) .

Or, d’apr`es [1], si O est l’anneau des stabilisateurs du module M = Z + Zβ, o` u β non rationnel est racine du polynˆome λ 1 X 2 2 X +λ 3 avec (λ 1 , λ 2 , λ 3 )

∈ Z 3 premiers entre eux et λ 1 6= 0, alors D, le discriminant de O, est ´egal `a D = λ 2 2 − 4λ 1 λ 3 . On en d´eduit b i (n) 2 d ≤ D n , et par (6), pour tout i ≥ i n ,

α i (n) < 2 p

D n .

(9)

On a, par p´eriodicit´e de la fraction continue de α n , h1, α i

n

(n)i = h1, α i

n

+l(α

n

) (n)i.

Or

h1, α i

n

+l(α

n

) (n)i = α i

n

+l(α

n

) (n) . . . α i

n

+1 (n)h1, α i

n

(n)i,

et d’apr`es la th´eorie des fractions continues, α i

n

+l(α

n

) (n) . . . α i

n

+1 (n) = α i

n

+l(α

n

)−1 (n) . . . α i

n

(n) est l’unit´e fondamentale strictement plus grande que 1 de l’anneau des stabilisateurs de h1, α i

n

(n)i, c’est-`a-dire ϕ n . Mais α i (n) est r´eduit pour tout i ≥ i n . On a alors, pour tout n ≥ 1,

ϕ n = α i

n

+l(α

n

) (n) . . . α i

n

+1 (n) < (2 p

D n ) l(α

n

) . Il suit finalement

l(α n ) > log ϕ n log 2

D n .

L’utilisation de l’in´egalit´e (5) n´ecessite une majoration du discriminant D n , qui fait l’objet du lemme suivant :

Lemme 3. Pour tout n ≥ 1, log 2

D n ≤ n/A, o`u A −1 = log (|a| + |b| d) + log c + log 4.

D ´e m o n s t r a t i o n. En reprenant les valeurs de ξ n donn´ees par la propo- sition 2, on a pour tout n ≥ 1, D n ≤ 4c 2 n b 2 n d. Comme c n est toujours inf´erieur ou ´egal `a c n , il nous suffit alors de majorer |b n |, pour tout n.

Consid´erons `a nouveau les entiers a 0 n et b 0 n d´efinis au paragraphe II par (a + b

d) n = a 0 n + b 0 n

d. On peut alors ´ecrire, pour tout n ≥ 1,

|b n |

d ≤ |b 0 n |

d ≤ |a 0 n | + |b 0 n |

d = (|a| + |b| d) n . On en d´eduit

log 2 p

D n ≤ log (4|c n b n | d) ≤ n



log (|a| + |b|

d) + log c + log 4 n

 . La minoration (5) donn´ee dans la proposition 5 ne devient donc effective que si l’on peut minorer de fa¸con non triviale l’unit´e ϕ n . D´esignons alors par G le groupe des unit´es de Z[

d] si O n ⊂ Z[

d], ou de Z[(1 + d)/2]

si O n 6⊂ Z[

d]. Si G n est le groupe des unit´es de O n , on d´efinit, pour tout n ≥ 1, l’entier µ n par

µ n = [G : G n ].

Soit alors ε 0 l’unit´e fondamentale plus grande que 1 de G. Remarquons que ε 0 est l’unit´e fondamentale plus grande que 1 du corps Q(

d), sauf si d ≡ 5 (mod 8) et O n ⊂ Z[

d], o` u ε 0 peut ´eventuellement ˆetre le cube de l’unit´e fondamentale plus grande que 1 du corps Q(

d). On a alors ϕ n = ε µ 0

n

. Nous obtenons alors par la minoration (5) et le lemme 2 l’in´egalit´e

(7) l(α n ) > A µ n

n log ε 0 .

(10)

Notre probl`eme se ram`ene donc `a la d´etermination d’une minoration de l’indice de groupe d’unit´es µ n , ce qui fait l’objet du paragraphe suivant.

V. Etude de l’indice µ n . Soit, pour tout n ≥ 1, ξ n le g´en´erateur de O n donn´e par la proposition 2. Posons ω =

d si ξ n = k n

d, et ω = (1 + d)/2 si ξ n = (1 + k n

d)/2.

D´esignons, pour tout s ≥ 0, par P s /Q s les r´eduites de la fraction continue de ω, et pour tout n ≥ 1 et par P s (n) /Q (n) s les r´eduites de la fraction continue de ξ n . D´efinissons encore π = l(ω) et, pour tout n ≥ 1, π n = l(ξ n ). D’apr`es la th´eorie des fractions continues, on peut, pour tout n ≥ 1, exprimer ϕ n `a par- tir des r´eduites et de la longueur de la p´eriode de la fraction continue de ξ n :

ϕ n = P π (n)

n

−1 + Q (n) π

n

−1 ξ n .

De mˆeme, les puissances de ε 0 s’expriment en fonction des r´eduites et de la longueur de la p´eriode de la fraction continue de ω :

(8) ε ν 0 = P νπ−1 + Q νπ−1 ω, ν ≥ 1.

Or comme ϕ n = ε µ 0

n

, on obtient

P π (n)

n

−1 + Q (n) π

n

−1 ξ n = P µ

n

π−1 + Q µ

n

π−1 ω.

En rempla¸cant ξ n et ω par leurs valeurs, il suit alors (9) k n Q (n) π

n

−1 = Q µ

n

π−1 .

On d´eduit de ces ´egalit´es une minoration de l’indice µ n = [G : G n ].

Proposition 6 (Minoration de l’indice). Soit k n = Q s

n

i=1 t e n,i

i

(n) la d´e- composition de k n en facteurs premiers, et pour tout i = 1, . . . , s n ,

ν i (n) = min{m ≥ 1 : t n,i | Q mπ−1 }, e 0 i (n) = max{e ≥ 1 : t e n,i | Q ν

i

(n)π−1 }, δ i (n) =

 0 si e 0 i (n) ≥ e i (n), e i (n) − e 0 i (n) si e 0 i (n) < e i (n).

Alors µ n Q s

n

i=1 t δ n,i

i

(n) .

D ´e m o n s t r a t i o n. La preuve s’articule autour du lemme suivant : Lemme 4 (H. Cohen [3]). Soit σ un nombre premier. Supposons que σ m divise exactement Q γπ−1 , m ≥ 1, γ ≥ 1. Alors σ m+1 divise exactement Q σγπ−1 et σ m+1 ne divise pas Q uγπ−1 , 1 ≤ u < σ.

D ´e m o n s t r a t i o n. D’apr`es (8), pour tout u ∈ N , P uγπ−1 + Q uγπ−1 ω

est une unit´e de G, et P uγπ−1 + Q uγπ−1 ω = (P γπ−1 + Q γπ−1 ω) u . Par la

(11)

formule du binˆome, on a alors

Q uγπ−1 =

[(u−1)/2] X

j=0

C u 2j+1 P γπ−1 u−2j−1 Q 2j+1 γπ−1 d j si ω = d



resp. Q uγπ−1 = 1 2 u−1

[(u−1)/2] X

j=0

C u 2j+1 (2P γπ−1 − Q γπ−1 ) u−2j−1 Q 2j+1 γπ−1 d j ,

si ω = 1 + d 2

 . Or par hypoth`ese, σ m divise exactement Q γπ−1 . Alors σ 2m divise tous les membres de la somme, sauf peut ˆetre

C u 1 P γπ−1 u−1 Q γπ−1 = uP γπ−1 u−1 Q γπ−1 si ω =

 d,

resp. C u 1

2 u−1 (2P γπ−1 − Q γπ−1 ) u−1 Q γπ−1

= u

2 u−1 (2P γπ−1 − Q γπ−1 ) u−1 Q γπ−1

 . Si σ 6= 2, alors σ ne divise pas P γπ−1 car sinon, comme P γπ−1 2 −Q 2 γπ−1 d =

±1 (resp. (2P γπ−1 − Q γπ−1 ) 2 − Q 2 γπ−1 d = ±4), alors σ divise 1 (resp.

σ divise 4), ce qui est absurde. On voit alors que σ est le plus petit en- tier u tel que σ m+1 divise uP γπ−1 u−1 Q γπ−1 (resp. σ m+1 divise 2

u−1

u (2P γπ−1 Q γπ−1 ) u−1 Q γπ−1 ). σ est alors le plus petit u tel que σ m+1 divise Q uγπ−1 , et de plus, σ m+1 divise exactement Q σγπ−1 .

Montrons que si σ = 2, alors ω =

d. Raisonnons par l’absurde, et supposons ω = (1 +

d)/2. On a alors d ≡ 1 (mod 4), et 2 divise 2P γπ−1 Q γπ−1 si m > 1 ou 4 divise 2P γπ−1 − Q γπ−1 si m = 1. D’o` u, (2P γπ−1 Q γπ−1 ) 2 − Q 2 γπ−1 d est impair, ce qui est absurde.

Donc si σ = 2 alors ω =

d, et avec les mˆemes arguments que pr´ec´edem- ment, 2 est le plus petit entier u tel que 2 m+1 divise Q uγπ−1 et 2 m+1 divise exactement Q 2γπ−1 .

D´esignons alors par µ i (n), i = 1, . . . , s n , le plus petit entier positif m tel

que t e n,i

i

(n) divise Q mπ−1 , son existence ´etant assur´ee par (9). En reprenant

la d´emonstration du lemme 4 en rempla¸cant σ m par t e n,i

i

(n) , on voit que pour

tout u ≥ 1, t e n,i

i

(n) divise Q

i

(n)π−1 . Donc si µ 0 n est le plus petit entier positif

m tel que k n divise Q mπ−1 , on a µ 0 n = ppcm(µ i (n)). Or, t e n,i

0i

(n) divise exacte-

ment Q ν

i

(n)π−1 . On en d´eduit donc, grˆace au lemme 4, µ i (n) = ν i (n)t δ n,i

i

(n) .

(12)

Et comme les t n,i sont premiers entre eux, µ 0 n = ppcm(ν i (n))

s

n

Y

i=1

t δ n,i

i

(n) , c’est-`a-dire,

µ 0 n

s

n

Y

i=1

t δ n,i

i

(n) .

Mais par la d´efinition de µ 0 n et (8), ε µ 0

0n

est une unit´e de O n . Comme ε µ 0

n

est l’unit´e fondamentale de O n , il suit alors que µ n divise µ 0 n . Or, par (9), µ 0 n µ n , d’o` u µ n = µ 0 n , ce qui termine la d´emonstration de la proposition 6.

On en d´eduit le corollaire suivant :

Corollaire. Si λ est un entier plus grand que 1 et si λ m divise k n , il existe un entier r ind´ependant de m tel que µ n ≥ λ m−r .

VI. Minoration de l(α n ). Il apparaˆıt que la minoration donn´ee par le corollaire de la proposition 6 est int´eressante si k n est divisible par une puis- sance ´elev´ee d’un nombre entier. L’ensemble des nombres r´eels quadratiques pour lesquels l’application de ce r´esultat permet de conclure est donn´e par le th´eor`eme suivant.

Th´ eor` eme. Soit α = (a + b

d)/c, a ∈ Z, b ∈ Z , c ∈ N , pgcd(a, b, c) = 1 et d ≥ 2 sans facteur carr´e. D´esignons par ε 0 l’unit´e fondamentale plus grande que 1 du corps Q(

d) ou son cube. Posons A −1 = log (|a| + |b| d)+

log c + log 4 et % = pgcd(a, d, c). Supposons que α v´erifie au moins l’une des conditions suivantes :

(i) N 2 6≡ 0 (mod c 2 );

(ii) pgcd(a, b) > 1;

(iii) pgcd(a, d) > 1;

(iv) a 2 − b 2 d pair et c impair.

Alors il existe une constante effectivement calculable r ne d´ependant que de α et deux entiers λ ≥ 2 et f (n) ≥ [n/2] tels que pour tout n ≥ 2,

l(α n ) ≥ A log ε 0 λ f (n)−r

n ,

o`u l’on peut prendre comme valeurs de λ et f (n) :

• si α v´erifie (i), celles donn´ees par le tableau 2;

• si α v´erifie (ii), λ = pgcd(a, b) et f (n) = n;

• si α v´erifie (iii), λ = pgcd(a, d) et f (n) = [n/2];

• si α v´erifie (iv), λ = 2 et f (n) = v 2 n ) donn´e par le lemme 2.

(13)

Tableu 2 ξ n = k n

d ξ n = k n

d

et et ξ n = (1 + k n

d)/2 c/γ 1 entier c/γ 1 non entier

N 6≡ 0 (mod c) λ = (c/γ 1 ), f (n) = n avec c/γ 1 > 1

λ = (2c/γ 1 ), f (n) = n avec 2c/γ 1 > 1

λ = (2c/γ 1 ), f (n) = n avec 2c/γ 1 > 1 N ≡ 0 (mod c)

et v 2 (c) < v 2 (N )

ou v 2 (c) = 0

λ = %, f (n) = [n/2]

avec % > 1

λ = %, f (n) = [n/2]

avec % > 1

λ = %, f (n) = [n/2]

avec % > 1

N ≡ 0 (mod c) et

v 2 (c) = v 2 (N ) > 0

λ = 2 et f (n) = l n 0 impossible impossible

Nous justifions dans la remarque suivante les situations impossibles du tableau 2.

R e m a r q u e. Par hypoth`ese, pour tout n ≥ 1, pgcd(a n , b n , c n ) = 1, et les entiers γ n et b n n’ont pas de facteur commun. On en d´eduit donc, puisque par d´efinition k 1 est entier, que si c/γ 1 n’est pas entier, alors k 1 = |2cb/γ 1 |, et par la proposition 2, ξ 1 = (1 + k 1

d)/2. D’o` u, d’apr`es le tableau 1, 0 < v 2 (c) < v 2 (N ).

Par cons´equent, avoir c/γ 1 non entier et v 2 (c) ≥ v 2 (N ) est impossible. De mˆeme, si ξ n = (1+k n

d)/2, grˆace `a la proposition 4, on a ξ 1 = (1+k 1 d)/2, et par suite 0 < v 2 (c) < v 2 (N ).

Afin de d´egager des puissances ´elev´ees de nombres entiers dans les di- viseurs de k n , nous allons, dans le lemme 6, donner une factorisation de l’entier k n . D’apr`es la proposition 2, on a k n = |c n b n n | avec c n n ∈ N si ξ n = k n

d, et k n = |2c n b n n | avec 2c n n ∈ N si ξ n = (1 + k n

d)/2.

Il est alors n´ecessaire de d´eterminer l’entier γ n en fonction de α, ce qui fait l’objet du lemme 5.

Lemme 5. Si pour tout n ≥ 1 γ n = pgcd(2c n , a 2 n − b 2 n d, c 2 n ), alors γ 1 n = γ n f n 2 .

D ´e m o n s t r a t i o n. Soit, pour tout n ≥ 1, ω 1 (n)X 2 + ω 2 (n)X + ω 3 (n)

= 0 l’´equation minimale de α n introduite au paragraphe III. Posons, pour all´eger l’´ecriture, ω 1 = ω 1 (1), ω 2 = ω 2 (1) et ω 3 = ω 3 (1). On montre par r´ecurrence sur n que l’´equation minimale de α n est ω 1 n X 2 2 (n)X +ω 3 n = 0.

De (ω 1 α 2 + ω 3 ) 2 = ω 2 2 α 2 , on obtient ω 2 1 α 4 + (2ω 1 ω 3 − ω 2 2 2 + ω 3 2 = 0, ce

qui montre la propri´et´e pour n = 2. Supposons la propri´et´e vraie jusqu’au

(14)

rang n. On peut ´ecrire

1 n α 2n + ω n 3 )(ω 1 α 2 + ω 2 α + ω 3 ) = 0.

En d´eveloppant, on obtient

ω n+1 1 α 2n+2 + ω n+1 3 + (ω 1 n ω 2 α 2n+1 + ω 1 n ω 3 α 2n + ω 3 n ω 1 α 2 + ω 3 n ω 2 α) = 0.

Or,

ω 1 n ω 2 α 2n+1 + ω n 3 ω 2 α = −ω 2 ω 2 (n)α n+1 et

ω 1 n ω 3 α 2n + ω n 3 ω 1 α 2 = −ω 3 ω 1 ω 2 (n − 1)α n+1 . On en d´eduit alors

ω 1 n+1 α 2n+2 − (ω 1 ω 3 ω 2 (n − 1) + ω 2 ω 2 (n))α n+1 + ω n+1 3 = 0.

Si p > 1 premier divise pgcd(ω 1 , ω 3 ), alors il ne divise le coefficient de α n+1 que s’il divise ω 2 , car d’apr`es l’hypoth`ese de r´ecurrence p ne divise pas ω 2 (n).

Or pgcd(ω 1 , ω 2 , ω 3 ) = 1. La propri´et´e est donc v´erifi´ee au rang n + 1.

D’apr`es (3), on a pour tout n ≥ 1, ω 1 (n) = c 2 n n . Il en suit ω 1 (n) = ω n 1 = c 2 n

γ n

=

 c 2 γ 1

 n . De c n = c n f n , on d´eduit alors γ 1 n = γ n f n 2 .

Lemme 6. Posons % = pgcd(a, d, c). Alors pour tout n ≥ 1, une factori- sation de k n est donn´ee par le tableau suivant :

Tableau 3 ξ n = k n

d ξ n = k n

d

et et ξ n = (1 + k n

d)/2 c/γ 1 entier c/γ 1 non entier

k n (c/γ 1 ) n % [n/2] 2 l

0n

|b n | (2c/γ 1 ) n % [n/2] |b n | (2c/γ 1 ) n % [n/2] |b n |

D ´e m o n s t r a t i o n. Si ξ n = k n

d, alors d’apr`es la proposition 2, k n =

|c n b n n |, et si de plus c/γ 1 est entier, de l’´egalit´e c n = c n f n et du lemme 4, on ´ecrit

k n = (c/γ 1 ) n f n |b n |.

Et, d’apr`es la proposition 1, on a f n = 2 l

0n

% [n/2] . Si ξ n = k n

d, alors k n = |c n b n n |, et si c/γ 1 n’est pas un entier, alors par d´efinition de γ n , 2c/γ 1 est un entier. D’o` u, grˆace au lemme 4,

k n = (2c/γ 1 ) n (f n /2 n )|b n | = (2c/γ 1 ) n % [n/2] 2 l

0n

−n |b n |.

Mais de c/γ 1 non entier, on d´eduit, comme dans la remarque du tableau 2, ξ 1 = (1 + k 1

d)/2. Il suit, par le tableau 1, v 2 (N ) > v 2 (c) > 0. De plus,

(15)

comme ξ n = k n

d, on obtient, grˆace `a la proposition 4, d ≡ 5 (mod 8) et 3 divise n, d’o` u finalement, d’apr`es la proposition 1, l 0 n = n.

Si ξ n = (1 + k n

d)/2, alors k n = |2c n b n n |. Par d´efinition, 2c/γ 1 est un entier, et on ´ecrit grˆace au lemme 4,

k n = (2c/γ 1 ) n f n |b n | = (2c/γ 1 ) n % [n/2] 2 l

0n

−(n−1) |b n |.

De la proposition 4, on d´eduit ξ 1 = (1 + k 1

d)/2 et d ≡ 1 (mod 8) ou d ≡ 5 (mod 8) avec n non divisible par 3. Du tableau 1, on tire alors v 2 (N ) >

v 2 (c) > 0, et par suite, d’apr`es la proposition 1, l 0 n = n − 1.

D ´e m o n s t r a t i o n d u t h ´e o r `e m e. Nous allons, pour chacune des quatre conditions du th´eor`eme, d´eterminer λ ≥ 2 et f (n) ≥ [n/2] tels que pour tout n ≥ 2, λ f (n) divise k n . Par suite, grˆace `a l’in´egalit´e (7) et au corollaire de la proposition 6, on d´eduit qu’il existe un entier r ind´ependant de f (n) tel que pour tout n ≥ 2,

l(α n ) > A log ε 0 λ f (n)

n ≥ A log ε 0 2 [n/2]

n .

(i) N 2 6≡ 0 (mod c 2 ). Fixons n ≥ 2. Comme c 2 ne divise pas N 2 , en prenant la contrapos´ee de la proposition 3(i), pour tout n ≥ 2, c n ne divise pas N n . D’o` u par la proposition 2(ii), k n > |b n |. C’est-`a-dire, d’apr`es le lemme 6 :

(10) k n

|b n | =

 

 

c γ

1

 n

% [n/2] 2 l

0n

> 1 ou

2c γ

1

 n

% [n/2] > 1.

Or, grˆace `a la proposition 3(ii), c 2 ne divise pas N 2 est ´equivalent `a : c ne divise pas N , ou % = pgcd(a, d, c) > 1, ou v 2 (c) = v 2 (N ) > 0. Notons que la derni`ere condition devrait ˆetre v 2 (c) ≥ v 2 (N ) > 0. Mais v 2 (c) = v 2 (N ) > 0 suffit, car si v 2 (c) > v 2 (N ) alors c ne divise pas N .

Si c ne divise pas N , alors d’apr`es la proposition 2(ii), c/γ 1 > 1 ou 2c/γ 1 > 1. On en d´eduit donc par (10) que pour tout n ≥ 1, (c/γ 1 ) n divise k n si ξ n = k n

d et c/γ 1 est entier, ou (2c/γ 1 ) n divise k n si ξ n 6= k n d ou si c/γ 1 n’est pas entier.

Si c divise N et v 2 (c) < v 2 (N ) ou v 2 (c) = 0, alors % = pgcd(a, d, c) > 1, alors par (10), pour tout n ≥ 1, % [n/2] divise k n .

Si c divise N et v 2 (c) = v 2 (N ) > 0, alors d’apr`es la proposition 1, pour d 6≡ 2 (mod 4) et pour tout n ≥ 1, l n 0 ≥ [n/2]. Donc par (10), si ξ n = k n

d et c/γ 1 est entier, 2 [n/2] divise k n . Si d ≡ 2 (mod 4), alors forc´ement 2 divise pgcd(a, d, c) et on revient au cas pr´ec´edent.

(ii) pgcd(a, b) > 1. Comme pgcd(a, b, c) = 1, il suit que pour tout n ≥ 1,

(pgcd(a, b)) n divise b n , et donc divise k n .

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