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La Conférence de Washington (12 novembre 1921-6 février 1922)

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LÉON ^RCHIMBAUD

3

DÉPUTÉ, RAPPORTEUR DU BUDGET DES COLONIES / J

MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DES COLONIES ' /

LA CONFÉRENCE

D E

WASHINGTON

( 1 2 Novembre 1 9 2 / 6 Février 1 9 2 2 )

AVEC UNE CARTE EN NOIR

P A Y O T , P AR IS

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LA CONFÉRENCE

D E

W A S H I N G T O N

(6)

44 exemplaires de luxe su r p a pie r p u r fil L a/u m a numérotés de 1 à 44

non mis dans le. commerce.

(7)

LÉON ARCHIMBAUD

D É P U T É , R A P P O R T E U R D U B U D G E T D E S C O L O N I E S M E M B R E D U C O N S E I L S U P É R I E U R D E S C O L O N I E S

LA CONFÉRENCE

DE

W A S H I N G T O N

( 1 2 N ovem bre 1921 — 6 F évrier 1 9 22 )

A V E C U NE C A R T E EN NOIR

P A Y O T , P A R I S

1 0 C , BOULEVARD ST -G E R JfU tN

1923 T o u s droits réservés.

(8)

Tous droits de traduction, de reproduction et d ’adaptation réservés pour tous pays.

t t Copyright J923 by Payai, Paris, —

(9)

A ALBERT SARRAUT

M I N I S T R E D E S C O L O N I E S

Chef de la D élégation F ra n ç a is e à la C o n féren ce d e W a s h in g to n .

A U BON E T F I E R D É F E N S E U R D E S I N T É R Ê T S F R A N Ç A I S

S U R M E R E T O U T R E -M E R

(10)
(11)

TABLE DES MATIÈRES

P r é fa c e ... 11

C h a p it r e I er. — Les préliminaires de la Conférence... 13

Section I. ■— L a g en èse... ... 14

I I . — Le p rogram m e... 23

111. —• Les raisons et le b u t des É ta ts-U n is d ’A m érique... 30

—• I V . — Les em barras de la G r a n d e-B r eta g n e .. . 43

V. — Les ju stes appréhensions du J a p o n . . . . 50

—■ VI. — L ’erreur de la F r a n c e ... 66

VI I . — Les seconds rô les... 72

C h a p itr e II. — Vue d’ensemble sur la Conférence... 79

Section I. — Les d é lé g a tio n s... 79

II. — L es scènes publiques de la C o n fér en ce .. 86

I I I . ■— R éflexions sur le n ouveau jeu diplom a­ tiqu e ... 104

C h a p itr e III. ■— L a phase japonaise et la phase n a v a l e . . . 111

Section I. — La p h a s e . ja p o n a ise... 111

I I . — L a p hase n avale : 1° L a crise du M u ts u . . 118

I I I . — La p hase n a v a le : 2° L a crise des navires de lig n e ... 124

I V. — La phase n avale : 3° La crise des sous- m a rin s... 133

C h a p itr e IV. — L a phase c h i n o i s e ... 148

Section I. — A bolition de l’exterritorialité en C hine. 157 I I . — R en on ciation au x sphères d ’in térêt ou d ’influence et application du principe de la « porte ou verte »... 163

111. — A bandon des territoires à b a il... 178

/V . — R etrait de Chine des trou pes et police étran gères... 185

V. •— A utonom ie douanière de la C h in e... 193

—- V /. — Suppression des bureaux de p oste étran­ gers... 206

VI I . — Suppression des com m unications élec­ triques étrangères... 211

(12)

Seclion V I I I . — Les ch em in s de fer en Chine et spéciale­

m en t le chem in de 1er de l’E st chinois. 219 Ch a p i t r e V . — Les apartés, les questions secondaires et les

o m is sio n s... 222

Section I. — L ’île de Y a p ... 223

—- I I . — L e C h a n to u n g ... 228

—• I I I . —- M andchourie, M ongolie, T h ib e t... 241

I V. — L a S ib é r ie ... 247

Ch a p i t r e V I. — Les traités et les ré solutions... 2 5 7 Section I. — A ctes relatifs à la lim ita tio n des arm e­ m e n ts... 259

II . — A ctes relatifs aux q uestions concernant le P acifiq u e et l’E x tr ê m e -O r ie n t.. . . 289

Ch a p i t r e V IL — Un jugement sur l’œuvre de la Conférence. 3 1 6 Section I. — Le traité du P acifiq u e ou « traité des quatre puissances »... 322

I I . — Les accords n a v a ls... 327

I I I . — Les accords sur la C h in e... 341

I V. — C onclusion... 346

An n e x e n° I. — T raités, con ven tion s, accords, n otes et règlem ents de caractère pub lic in ter­ ven u s entre la France et la Chine ou con cern ant la C h in e..."ÿ 353 An n e x e n° II. — C onvention s p rivées in téressan t la Chine. 359 Bi b l i o g r a p h i e... 363

(13)

P R É F A C E

L a Conférence de W ashington venait à peine de clore ses travaux que, très vivement impressionnés p ar les discussions qui y avaient pris place, nous fondions la R evue du P acifique.

D ans cette revue, qui est déjà si largement diffusée, nous avons donné, sous la signature de X X X ., une série d ’études dont nos lecteurs indulgents ont bien voulu nous affirmer qu'elles offraient quelque intérêt. Ce sont ces études, adaptées, corrigées et augmentées de développements entièrement nou­

veaux, que nous avons l’honneur de présenter au public, réunies dans ce volume.

N ous avons longtemps et modestement attendu la p u b li­

cation d’un ouvrage critique de quelque étendue sur la Confé­

rence de W ashington. M a is sont-ce les difficultés de la vie, la lassitude des auteurs, les conditions pénibles de l’édition, à plus d ’un an de distance il ne semble pas qu 'il ait encore été écrit et les seules relations que nous possédons sont une p la­

quette introuvable d e M . Léger : « A u to u r de la Conférence de W ashington », et une série d ’articles d ’un tour fort agréable parus dans la R ép u b liq u e française, sous la signature de M . Casenave, m inistre plénipotentiaire. C’est dans ces condi­

tions que nous nous sommes décidés à utiliser les notes recueillies à la suite de conversations avec des témoins oculaires français et étrangers, à grouper en faisceau nos études éparses, à pousser les dessins d ’esquisses jusque-là négligées, et en usant, d’une part, des éléments parfois im parfaits de l’observation indirecte corrigés par le nombre des témoignages et leur qualité et, d’autre part, en étudiant attentivement les documents officiels qui viennent à peine d ’être publiés tant en A m érique qu'en France, nous avons composé ce livre que

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devront lire, ceux qui s’intéressent à la politique étrangère et coloniale de notre pays.

Cet ouvrage, écrit sitôt après la Conférence, portera peut- être le vice d ’une naissance hâtive. C’est le sort comm un des relations de ce genre. Elles ne peuvent pas toujours s’affranchir suffisam ment du temps et du m ilieu dans lesquels elles ont été écrites. Elles sont privées des bénéfices d'études d'inspirations diverses et de tendances opposéesqui permettent dedégager sans effort et avec de plu s grandes chances de justesse des opinions moyennes exactes. M a is, ce qu'elles perdent de ce point de vue, elles le regagnent en fraîcheur et en sincérité. P u isse ce livre posséder de telles qualités qui l’excuseront auprès de ceux qui seraient tentés de le trouver prématuré.

Prém aturé? Certes non. Une relation loyale et impartiale de la Conférence de W ashington était nécessaire et urgente.

Trop de mensonges ont été colportés un peu partout, trop d'erreurs ont été écrites dans les journaux, trop de ragots et de commentaires tendancieux ont circulé dans les couloirs des deux Chambres pour ne pas tenter un parlementaire curieux de connaître la vérité, dépouillée des voiles dont elle a été entourée par l’ignorance et la passion politique.

Les pages qui suivent sont les résultats de cette recherche consciencieuse de la vérité.

Un parlementaire parle par définition, il parle même beaucoup et pas toujours avec une notion très claire de ce qu’il d it; il écrit m o in s: quand on écrit, on est généralement obligé de faire un effort de pensée et de réflexion... A u lecteur de dire si un tel effort passe témérité.

L. A.

(15)

LÀ CONFERENCE DE WASHINGTON

CHAPITRE PR EM IER

LES P R É L IM IN A IR E S D E LA C O N F É R E N C E De siècle en siècle, des d éplacem en ts se so n t p ro d u its dans l ’histoire du m onde. C artilage long tem p s rég na su r le comm erce ju sq u e dans l’O céan e t f u t an é an tie . Venise, m aîtresse de la M éditerranée, p é rit v ictim e de la décou­

v e rte de n o u v e a u x passages m aritim es. L a Iia n s e do m in a dans la B altique. P uis le P o rtu g a l se plaça a u p rem ier plan . L ’E spagne co n n u t son heu re glorieuse avec la d éco uv erte de l’A m érique e t dom ina les m ers p e n d a n t d eu x cents ans.

L a H ollande s ’assu ra ensu ite la m aîtrise des océans, m ais la p e rd it presque a u ssitô t. D epuis lors, la G rande-B retagne régna sans p a rta g e su r m er. Mais la M istress of the Seas, pro fo n d ém en t tro u b lé e dans les cond itio ns de sa vie im pé­

riale, fré m it à la pensée que le scep tre des m ers p o u rra it lui échapper. La M éditerranée, puis l’A tlan tiq u e , o n t cessé d ’être l ’o b je t de p réoccu p atio n s in te rn atio n a le s. L a scène des grands évén em ents du m onde est en tra in de se déplacer e t de passer du c o n tin e n t européen a u x eau x de ce P acifique q u e la caravelle de M agellan tra v e rsa la prem ière fois en 1520.

D epuis quelques années, de graves d ang ers s o n t nés de l ’opposition fond am en tale des politiques jap on aise e t am éricaine, et la paix du m onde v a se tro u v e r p o u r l ’av en ir indissolublem ent liée à celle d u Pacifiq u e. D e c e tte concur­

rence, de c e tte riv alité en tre d eux peuples, d eux races, deux civilisatio ns, é ta it née une course à la supériorité des forces e t des a rm em en ts. L a situ atio n su r les eau x du v a s te océan p ré se n ta it, dans un o rd re de g ran d eu r b eaucoup plus

(16)

considérable, des analogies avec celle d o n t souffrait l ’E u ro p e dan s les années qui p récédèren t 1914. Il y a une certain e sim ilitu d e e n tre les lois m ilitaires allem andes de 1911, 1912, 1913 e t les program m es navals anglais, am éri­

cain e t jap o n a is qui é ta ie n t p rév u s po u r la décade 1920- 1930. U ne riv a lité ruineuse s ’é ta it élevée en tre les É ta ts - U nis d ’une p a rt, l ’A ngleterre e t le J a p o n de l ’a u tre , parce que les in té rê ts nippons ne so n t pas en harm onie avec les in té rê ts am éricains e t parce que les A nglais, p o u r leur h o n neu r e t aussi p o u r leur sécurité et p o u r celle de leurs D om inions, ne v o u la ie n t pas renier o u v e rte m e n t des amis de v in g t ans en v u e de plaire a u x É ta ts-U n is. On enregis­

tr a i t chaque jo u r les signes av an t-co u reu rs du plus redou­

ta b le conflit qui a it jam ais m enacé la planète.

E n opposition avec le choc fa ta l des in té rê ts n a tio n a u x et la p o litiq u e nécessairem ent offensive des gouvernem ents, s ’ép a n o u it chez presque to u s les peuples un im m ense désir de paix, de p a ix absolue, radicale, d éfinitive e t un dégoût v iolent de nouvelles av e n tu res. On a vu so m brer le g rand em pire m oscovite e t la m on arch ie d u a liste e t on ne v e u t pas vo ir la fam ine e t l’an arch ie s’éten d re de proche en proche à to u te l ’E u ro p e e t au m onde en tier. Chez tous les peuples, le chôm age e st intense, les ouvriers so nt jetés à la rue, les im pôts, conséquence fata le des d ettes de guerre, s ’accroissent avec une rap id ité stu p é fia n te : une crise économ ique e t sociale de la plus h a u te g rav ité éten d ses tristesses su r to us les pays.

C’est sans d o u te de ces circonstances q u ’é ta it née la Conférence de W ash in gto n, e t ce so n t les circonstances qui o n t fa it d ’elle l'év é n e m e n t le plus considérable de l ’histoire du m onde depuis l’arm istice et a v a n t l’o ccu patio n de la R uhr.

Se c t i o n p r e m i è k e.

LA GENÈSE

Quelle est e x a cte m e n t la genèse de cette réunion diplo­

m atiq u e?

(17)

Dès le d é b u t de l’année 1921, une v iolente cam pagne é ta it m enée, t a n t dans la presse q u ’au P a rle m en t am éricain, en vue de la rédu ction générale des arm em en ts et, d ’une façon plus lim itée e t plus précise, en vue de l’a rrê t p artiel des con- stru c tio n sm a ritim e s, qui serait adm is conjo in tem ent p a r les tro is plus g randes puissances navales : la G rande-B retagne, les É ta ts-U n is e t le Ja p o n . E n ja n v ie r 1921, une com m is­

sion de la Cham bre am éricaine des R e p ré se n ta n ts v o ta it une résolution Brooks a u to risa n t le P ré sid e n t à convoquer a u x É tats-U n is une conférence in te rn atio n a le , e t la com ­ mission sénatoriale des Affaires étran g ères a d o p ta it la résolution B orah fav orable au « p acte tria n g u la ire ». Mais le p résiden t H ard in g, nouv ellem ent élu, se m o n tra it p ru d e n t e t réservé. E n février, un nouvel a m en d em en t des séna­

teu rs B o rah e t Edge, v o té à l ’un an im ité, in v ita it le P rési­

d e n t à convoquer u n e conférence in te rn a tio n a le p o u r p ro ­ poser au x tro is puissances des « vacances navales ». Les o pposants à ce m ouv em ent in sista ien t su r la com plexité et l ’acuité des problèm es d u P acifique non encore réglés.

Som mé de se prononcer, le p résid en t H a rd in g fit con naître a u x sén ateurs H aie e t P o in d e x te r q u e la q u estion d ’une Conférence in te rn atio n a le relev ait seule du pouvoir exécutif, e n te n d a n t p a r là dem eurer m a ître de l ’heure. Sans doute, le présid en t H a rd in g vou lait-il c o n n aître l ’opinion de la G rande-B retagne, a tte n d re la réunion de la Conférence impériale b rita n n iq u e e t les ré su lta ts de la discussion anglo- japonaise pou r le renouvellem ent du tr a ité d ’alliance.

Après une période d ’accalm ie, la cam pagne rep re n a it au d é b u t de m ai avec une nouvelle violence.

Quelques sem aines plus ta rd , se réu n issait à Londres la Conférence im périale b rita n n iq u e g ro u p a n t d an s u n m êm e congrès les rep résentan ts de la M étropole, des D om inions e t de l ’Inde» De to u tes les questions qui fu re n t soulevées, la p rin cip ale f u t n atu rellem en t celle du renouvellem ent du tra ité d ’alliance anglo-japonais d o n t l’échéance é ta it proche.

E n présence de l’h ostilité des D om inions, le G ouvernem ent b rita n n iq u e se tro u v a dans u n e situ atio n trè s délicate,

(18)

a y a n t à choisir e n tre les É ta ts-U n is e t le Jap o n , alors q u ’il p ré fé ra it m én ager les d eu x p ay s e t conserver leur am itié.

P o u r m e ttre un term e à son em b arras e t tro u v e r la voie d ’un accom m od em en t, il c ru t habile de proposer au G ouverne­

m en t a m é ric a in u n e c o n v e rsa tio n à trois, au cours de laquelle s e ra ie n t envisagés à L ondres les problèm es d u Pacifique.

L a M aison-B lanche ne ré p o n d it pas e x actem en t aux suggestions d u c a b in e t de S ain t-Jam es. Si elle ne se m o n tra pas opposée à une con v ersatio n in te rn atio n a le , elle dem anda qu e les pays qui o n t des in té rê ts d an s le Pacifique, et n o ta m m e n t la F ran ce e t la Chine, fu ssen t égalem ent conviés, ne m én a g e a n t pas sa d ésap p ro b atio n à une procé­

d u re qui a u ra it p o u r o b je t d ’é c arte r ces d eu x puissances.

E lle suggéra à son to u r la réunion d ’une Conférence in te r­

n a tio n a le à W ashingto n.

P e n d a n t la fin du mois de juin e t les d éb u ts du mois de ju illet, M. L loyd George e t lord Curzon, secrétaire d ’É ta t a u x Affaires étran gères, e u re n t u ne a ttitu d e des moins claires. A près av o ir déclaré que l'offre d ’un e conférence s e ra it acceptée avec joie, lord Curzon essaya de nouer des négociations séparées avec les am b assad eu rs des É ta ts- U nis, du J a p o n e t avec le m in istre de Chine.

Sans a tte n d re d av a n ta g e , le p résid e n t H ard in g pressen tit officieusem ent divers g ou v ern em en ts sur son p ro jet C onférence in te rn a tio n a le et, a y a n t rencontré un au.

fav o rab le, lan ça le 10 ju ille t a u x principales puissa. „s alliées e t associées (G rande-B retagne, F ran ce, Italie, Ja p o n ), ainsi q u ’à la Chine, l’in v itatio n ci-après :

Le P résid en t est p rofondém ent satisfait jde la cordialité avec laquelle les puissances intéressées on t répondu à la suggestion q u ’il a ém ise au sujet d ’une conférence où l’on discutera la limi­

ta tio n des arm em ents en m êm e tem p s que les problèm es du Paci­

fique et de l’E xtrêm e-O rient. L e m onde du travail chancelle sous un fardeau si lourd, qu’il est d e to u te n écessité de réduire les grandes charges financières des É ta ts, et il est vain de rechercher la sta b ilité e t de songer à garantir la ju stice sociale, la sécurité et la p aix ta n t que les dépenses im productives brisent l’espoir de sa ju ste récom pense et d étru isen t tou te espérance raisonnable de progrès,

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Les] énorm es dépenses nécessitées par les rivalités d'arm em ent co n stitu en t m anifestem ent une grande part des charges qui p èsent sur les entreprises et la prospérité n ation ale, et des dépenses extra­

va g a n tes, qu’il serait facile de réduire, ne sont pas im possibles à ju stifier au p oint de vu e économ ique, m ais elles con stitu en t une m en ace con stante à la p aix du m onde, e t non une garantie de sa conservation. E t cependant il sem blerait q u ’il n ’y a pas de raison d e s ’attendre à un arrêt de l ’accroissem ent de ces dépenses, à moins que les puissances les plus grandem ent intéressées ne trou ven t une base satisfaisante pour un accord qui assure c e tte lim itation.

N ous croyons que le m om ent est ven u pour ces puissances d’aborder ce sujet directem ent et en conférence. S ’il est naturel que, dans une discussion sur la lim itation des arm em ents, la ques- tn n des arm em ents navals occupe la prem ière place, nous avons nensé, d ’autre p ari, q u ’il ne con ven ait pas d ’exclure les problèm es relatifs ->ux arm em ents d ’une autre nature, de telle façon que toutes ;< mesures susceptibles d ’alléger les charges financières pui sant « tre exam inées ainsi qu’il con vient.

Peu -être trouvera-t-on aussi q u ’il serait u tile de form uler des propositions grâce auxquelles on organiserait un contrôle efficace des nouvelles m éthodes de guerre ; cepend an t, il est to u t à fa it clair qu’il ne saurait y avoir dans le m onde aucune garantie défi­

n itive de tranquillité s ’il ne s’y m anifestait p oin t un réel désir de paix, et il est bien certain que le p rojet de réduire les arm em ents n ’aurait aucune chance de succès si cette v olon té pacifique ne trou vait son expression dans un con stan t effort efficace en vu e d ’écarter tous les cas de m ésen ten te et de rechercher un terrain d ’accord, aussi bien en ce qui concerne les principes que leur application.

Le G ouvernem ent des É ta ts-U n is souhaite ardem m ent que, par un échange de vu es et grâce au x facilités que p erm ettra la confé­

rence, il devienne possible de résoudre les problèm es du P acifiq ue et de l’Extrêm e-O rient d ont l ’im portan ce est in discu tée.

Le Gouvernement am éricain espère qu’un accord sur ces ques­

tions, affectant des in térêts in tern ationau x, contribuera à créer une am itié durable entre les nation s qui prendront part à la Confé­

rence (f).

E n m êm e tem ps que cette in v ita tio n é ta it envoyée au x diverses chancelleries, le D é p a rte m e n t d ’É ta t p u b lia it

« p a r o rd re d u P résident » la note su iv a n te :

(1) D ’a p rè s l ’agence R e u le r.

(20)

É ta n t donnée l ’im portance considérable de la question de la lim itation des arm em ents, le P résid en t a adressé une dem ande sans caractère officiel, m ais bien d éfinie, au groupe de puissances désignées ju sq u ’ici com m e les principales puissances alliées et associées — c ’est-à-dire la G rande-Bretagne, la France, l ’Italie et le Jap on — afin de savoir s’il leur serait agréable de p articiper à une conférence sur ce sujet qui se tien drait à W ashington à une date sur laquelle on s’enten drait. Si la proposition est ju gée acceptable, des in v ita tio n s officielles seront lancées pour cette conférence.

Il est m anifeste que la question de la réduction des arm em ents est en rapport étroit avec les problèm es du P aciliq u e e t de l ’E x ­ trêm e-O rient ; aussi le P résid en t a-t-il suggéré que les puissances sp écialem ent intéressées à ces problèm es en treprissent dans cette conférence l’exam en de to u tes les questions tou ch a n t à leur solu­

tion en v u e d ’atteind re une com m une e n ten te concernant les principes et la p olitiq u e à suivre en E xtrêm e-O rien t.

Ceci a été com m uniqué au x puissances in téressées, et la Chine a été aussi in v itée à prendre part à la discussion des problèmes de l ’E xtrêm e-O rien t (1).

Les G ouvernem ents in v ités e u re n t des a ttitu d e s diverses.

Alors que la F ra n ce accueillait avec em pressem ent l ’invi­

ta tio n , le J a p o n g a rd a it p e n d a n t un certain tem p s un m utism e co m p let qui p ro v oq u a quelque n erv o sité à W ashin g ton . L a proposition am éricaine laissa, sem ble-t-il, le G ouvernem ent du M ikado « up in llie air ». C’est q u ’il a v a it conservé un so uvenir désagréable de la Conférence de P o rtsm o u th , en 1905, où il f u t c o n tra in t de renoncer à une in d em n ité de guerre de la Russie, et de la C onférence de Paris, que les É ta ts-U n is e t la Chine essayèrent de tra n s ­ form er en un e sorte de trib u n a l, qui a u ra it décidé des m esures à p ren d re p o u r réfrén er ses am bitions. P a r suite, il a v a it une certain e m éfiance des conférences où ou traite des questions d ’E xtrêm e-O rien t. L a v o lo n té expresse des É ta ts-U n is de voir la Chine présen te à W ash in g to n perm it a u com te O kum a de dénoncer une nouvelle m anœ uvre am éricaine en vue de lim iter le ch am p d ’actio n du Japon.

P a r c ra in te de voir so u m e ttre à la Conférence des ques­

tions q u ’il co n sid érait com m e ne rele v an t que de lui, le

(1) J o u r n a l The W orld d u 11 ju ille t 1921.

(21)

G ouvernem ent japo n ais dem an da que le prog ram m e de W ashin g ton fû t préalab lem en t précisé. T o ut, dans son a ttitu d e , resp ira it la crainte d ’être a ttiré dans un piège et de se tro u v e r isolé d e v a n t une coalition d ’Anglo-Saxons a n x ie u x de régler à leur guise la question du Pacifique. E n u n m o t, le p rem ier se n tim e n t du Ja p o n a v a it été « la peur de l’encerclem ent ».

T e n a n t com pte de ce que les questions ne p o u v a ie n t être inscrites au program m e de la Conférence q u ’avec l ’un an i­

m ité des nations p articip an tes, e t c ra ig n a n t p a r ailleurs de se tro u v er seul dans un refus qui e û t aggravé sa situ a tio n internationale, le Jap o n , avec sa souplesse habituelle, renonça à faire fixer avec plus de précision 1’ « agenda » de la Conférence et envoya, le 26 ju illet, son adhésion avec une réserve toutefois :

E n vu e d’assurer le succès de la C onférence, le G ouvernem ent japonais estim e désirable que le program m e en soit établi en accord avec l’objet principal des discussions telles qu'elles sont définies ci-dessus et que les problèm es qui n ’in téressent que cer­

taines puissances en particulier ou des p oints qui p eu ven t cire regardés com m e des faits accom plis soient scrupuleusem ent évités.

Après le long silence, la p erp lex ité e t la gêne du déb u t, ce fu t donc une accep tatio n conditionnelle en vue de conserver des relations am icales avec le voisin de l ’a u tre rive du Pacifique.

De son côté, la G rande-B retagne se tro u v a it en quelque so rte prise à son pro p re piège. E lle essaya de b a ttr e en re tra ite et dem anda au G ouvernem ent am éricain de v en ir r é g le ra Londres, dans une conversation préalable à trois, à to u t le moins la question des arm em en ts navals à laquelle é ta ie n t seuls intéressés en fa it la G rande-B retagne, les É ta ts - Unis e t le Ja p o n , la question d u P acifique é ta n t reten ue pou r u n e conférence qui se tie n d r a it u lté rie u re m e n t à W ash in g to n.

M. L lo y d George vo u lait sans d o u te recom m encer la causerie à tro is qui lui réussit si bien avec les présidents

(22)

W ilson e t Clem enceau et, a d ro item en t, sans bruit, désarm er le J a p o n e t su p p rim er la concurrence am éricaine avec la secrète espérance de l ’au baine d ’un courtage.

Mais le G ou vernem ent am éricain a v a it gardé le désa­

gréable souvenir de l ’in cid en t de « la lib erté des m ers » qui se p ro d u isit en décem bre 1918, a v a n t la Conférence de la p a ix ; et, le -29 juillet, il refu sait to u te conversation à tro is « à cause des m alen ten d u s q u ’elle p o u rra it causer e t de l’im pression erronée e t néfaste q u ’elle créerait d ans le p ublic qui ne m a n q u e ra it pas de croire que des a rra n g e m e n ts seraien t faits p a r quelques puissances à l’insu des a u tre s puissances invitées à la Conférence ».

W ash in g to n m a rq u a it n e tte m e n t sa rép u g nan ce pour les a p a rté s (asidcs) et a u tre s causeries privées (private confabs).

Si le G ouvernem ent b rita n n iq u e dévora cet affront en silence, il n ’en f u t pas de m êm e de la presse anglaise. P our­

quoi W ash ing to n e t pas L ondres? P ou rq u oi céder à l’orgueil n a tio n a l am éricain, à des obligations de p olitique in té ­ rieure am éricaine e t à des considérations de prestige personnel po ur le p résid en t H a rd in g ? P a r ailleurs, l ’invi­

ta tio n à la F ran ce é ta it vue du plus m auvais œil. Les divers jo u rn a u x ém iren t des appréhensions sur l’influence de la p olitiqu e française dans les délibérations de W ashington e t des réserves su r l ’u tilité de la présence de n o tre pay s à la Conférence, oubliant, en v érité tro p faci­

lem ent, que l’A ngleterre n ’est pas seule à avoir des colonies e t que la F ran ce est aussi une g rande puissance asiatique.

Le conseil que d o n n a it lord Salisbury à ses com patrio tes de se servir de cartes à grande échelle est to u jo u rs d ’actua­

lité. C ette jalousie e t cet é to n n e m en t injustifiés m ar­

q u a ie n t tro p clairem en t le d é p it de l’échec diplom atique subi p a r le cab in et de S ain t-Jam es.

Mais M. L loyd George ne se d éco u rag eait pas. Il essaya de n oy er dans une triple alliance les suspicions des A m éri­

cains e t des Ja p o n ais en é c a rta n t la France. D ans son discours à la C ham bre des com m unes du 18 a o û t 1921,

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le P rem ier b rita n n iq u e , re n d a n t com pte des résu lta ts de la Conférence im périale, lança le ballon d ’essai d ’une e n te n te trip a rtite :

S i notre alliance avec le Japon d evait se transform er en accord p lus v a ste com p ren an tl’Am érique, et si cet accord p o u v a it porter sur tou s les problèm es essentiels du P acifique, je suis convaincu que ce serait là une garantie pour la p aix du m onde.

Les questions qui m etten t en jeu l’avenir de l ’h um anité p eu ven t avoir aujourd’hui pour théâtre l’océan A tla n tiq u e e t dem ain le Pacifique. Dans ce dernier cas, les principales puissances intéressées son t évidem m ent l’Amérique, le Japon, l ’E m p ire britannique et la Chine ; aussi, je suis d ’avis, pour m a part, que le problèm e du désarm em ent sera beaucoup plus facile si une en ten te p eu t être réalisée dans le sens que j ’ai indiqué, et j’espère que la Conférence qui va avoir lieu à W ashington nous conduira à un tel accord.

Malgré l’espoir m an ifesté p a r Jefïerson q u ’un jo u r l’A ngleterre d ev ien d rait l’alliée de l’A m érique, les offres de M. Lloyd George fu re n t accueillies des plus froidem ent e t avec a u ta n t de soupçons que les Grecs a p p o rta n t des p résents a u x Troyens. Le m o t d ’alliance sonne très m al a u x oreilles am éricaines. Les É ta ts-U n is o n t un g o û t trè s vif d e là liberté et, s ’ils rép u g n e n t à to u te tu te lle , la tu te lle b rita n n iq u e est v raisem b lab lem en t celle q u ’ils d é te ste n t le plus. L a presse d ’o u tre -A tla n tiq u e n o tifia au P rem ier britan n iq u e q u ’elle v o u la it à W ash in g to n u n « jeu loyal et une honnête franchise » {fuir play and honest straighlfor- wardncss) et elle lui conseilla de 11e pas essayer de m e ttre du sel sur la queue de l’aigle am éricain. A v a n t l’o u v e rtu re de la Conférence, l’idée d ’alliance d e v a it être élim inée de to u s les esprits, les É ta ts-U n is n ’a y a n t en vue que des a rra n ­ g e m en ts m utuels pour observer certain s principes, accorder c ertain es politiques, consentir à certain es restrictio n s sur les arm em en ts.

E n présence de ses échecs successifs, M. L loyd George fit des te n ta tiv e s obliques pour em pêcher le p ro je t de confé­

rence d ’a b o u tir. Il semble q u ’il essaya de dissuader M. B riand d ’aller à W ashington , e sp éra n t que l ’absence des

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deux P rem iers anglais e t français d im in u era it à un p o in t tel l ’a m p leu r e t le prestige de c e tte réunion diplom a­

tiq u e, son im p o rtan ce e t ses chances de succès, que la M aison-B lanche se ra it am enée d ’elle-m êm e à y renoncer.

M. B rian d ne se p rê ta pas à c e tte m an œ u v re, e t 011 a u ra it p u espérer qu e le G o u vern em en t am éricain nous au rait eu quelque g ra titu d e à la Cois de la ferm eté de n o tre pre­

m ier m in istre e t de la p ro m p titu d e e t de. la sp o n tan éité de son a ccep tatio n officieuse (12 juillet).

E n désespoir de cause, la G ran d e-B retag n e se résig n ait à a ccepter l ’in v ita tio n de W ash in g to n (21 ao û t), suivie peu après p a r l’Ita lie (1er septem bre).

L a Belgique, la H ollan de e t le P o rtu g al, u ltérieu rem en t conviés, a c ce p tère n t l ’in v itatio n du G ouvernem ent am éri­

cain. Cela p o rta it à neuf le nom bre des puissances qui d e v a ie n t y pren d re p a rt.

Des g ro u pem en ts eth n iq u es ou politiques qui n ’o n t pas ou qui n ’o n t plus leur ind ép en d ance (l’Irlan de, la Corée, la R ép u b liq u e d ’E x trê m e-O rien t) e t des républiques du C entre e t du Sud-A m érique (le M exique, P a n a m a , le Pérou, la Bolivie e t le Chili) d em a n d è re n t à être adm is à la Con­

férence. Le G ou vernem en t am éricain ne v o u lu t pas les accueillir, e stim a n t q u 'il serait to u jo u rs possible au x élé­

m en ts qui p ro te s te n t de faire en ten d re leur voix d irecte­

m e n t ou in d ire cte m e n t e t que, les grandes puissances é ta n t seules dangereuses p o u r la p a ix du m onde, il é ta it suffisant e t plus p ra tiq u e de n ’in v ite r qu'elles.

A u G o uv ern em ent provisoire russe de T c h ita , le Gouver­

n em en t am éricain rép o n d it p a r la d éclaratio n ci-après, en d ate du 19 sep tem b re 1921, p a r laquelle il affirm ait hau te­

m en t, sans d o u te p o u r les oreilles nippones, que jusq u’à nouvel ordre la R ép ublique d ’E x trê m e -O rie n t 11’est q u ’une p a rtie du te rrito ire de la R ussie :

E n l’absence d ’un unique G ouvernem ent russe reconnu, la pro­

tection des in térêts légitim es russes d oit revenir, comme un d evoir m oral, à la C onférence dans son ensem ble.

Il est à regretter que, pour des raisons absolum ent in d ép en ­

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dantes des puissances participan tes, la Conférence so it privée, dans ses d élib érations, des avan tages d ’une coopération russe, m ais on ne sau rait concevoir q u ’elle prît des décisions préjudiciables aux in térêts légitim es russes ou p ortât d ’aucune façon a tte in te aux d roits russes.

L e G ouvernem ent des L ta ts-U n is espère et com pte que la Conférence établira les principes généraux d ’une action in tern atio­

n ale qui m ériteront et obtiendront l’appui des p opu lations de la S ibérie orientale, ainsi que du peuple de to u te la R u ssie, en raison d e leur éq u ité et de leur efficacité pour le règlem ent des difficultés présentes.

On n ’a jam ais connu les term es d e là réponse du G ouver­

nem ent des É ta ts-U n is au M exique, à la Bolivie, au P érou e t au Chili, répu bliques qui accueillent volon tiers l ’im m i­

gration japonaise e t qui sem blent en bons term es avec l’E m pire du Soleil-Levant. L a Bolivie a u ra it voulu rep rendre à W ashington la révision, ajo u rn ée p a r la Société des N ations à Genève, du tr a ité de 1904, passé après la guerre avec le Chili, e t le Pérou a u ra it désiré d em an der la révision du tra ité de 1883, p ro je t q u ’il a v a it form é, puis re tiré à Genève. Mais il ne sem ble pas que le G o uvernem ent des É ta ts-U n is d ’A m érique a it été, à ce m om ent-là, trè s préoccupé d ’a p p o rte r aussi une solutio n a u x différends du Sud-Pacifique. Des b ru its c o u ru re n t alors d ’une Conférence am éricaine qui serait appelée à en con n aître. C ette Conférence s’est réunie plus ta r d , en 1922.

S e c t i o n II.

LE PROGRAMME

L orsque le président H a rd in g lança ses in v ita tio n s à une C onférence in tern atio n ale à W ash in gton , il n ’est pas a b so lu m e n t sûr q u ’il se soit re n d u com pte de la p ortée de sa dém arch e. Il semble que, prim itiv em en t, son dessein a it été de ch erch er un m oyen de réduire les arm em ents sans o u v rir u n g ran d d é b a t politique. L ’opinion publique am éricaine

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é ta it persuadée que, depuis la d isp aritio n de la puissance navale allem ande, l ’alliance anglo-japonaise é ta it néces­

sairem en t dirigée c o n tre la puissance navale am éricaine ; et le p résid e n t H a rd in g tie n t le plus g rand com pte de l’opi­

nion p ub liqu e de son pays.

M ais on s’est bien v ite ap e rç u à la M aison-Blanche que le problèm e politique du P acifique — plus e x a c te m e n t le réseau de questions connexes qui c o n stitu e n t le problèm e du P acifique — d o m in a it de to u te sa g ran d eu r e t pesait de to u t son poids su r la course a u x a rm em en ts. On s’est ren d u com pte que l ’on ne p o u rra it d ésarm er que lorsque a u ra ie n t é té réglées les difficultés en prévision desquelles ju ste m e n t 011 a rm a it. Le ra p p o rt des deux questions s’est tro u v é ainsi co m p lètem en t renversé.

A u lieu de fixer d o g m atiq u em en t les règles d ’un désar­

m em ent que le p résident H a rd in g jug eait lui-m êm e im pos­

sible (1), on te n ta à tra v e rs la question du Pacifique un p rem ier essai ex périm ental de désarm em ent. Les t r a c ta ­ tion s rép u g n a n tes d o n t e st rem plie l ’h istoire du Pacifique

(1) L e ttr e de rép o n se de M. le p ré sid en t H a rd in g à Miss E lla T. F reed , de B ro o k ly n : « B y re aso n a b le lim ita tio n , I m ean so m eth in g p ra c tic a b le t h a t th e re is a c h an ce to a cco m p lish , r a th e r th a n a n id éal w hich th e re w ould be no ch an ce to réalisé. I t is n e ce ssary to d eal w ith a c tu a litie s a n d to do th e b e st possible.

« U n iv e rsal d is a rm a m e n t is b e v o n d th e hope of ré a lis a tio n a n d even its d e s ira b ility a t th is tim e m ig h t wcll be quest ioned. T h o u sa n d s of y ears of h is to ry , reco rd in g tlie w ars a n d c o n tro v e rsies of m a n k in d , suggest t h a t h u m a n n a tu r e w ould h av e lo u n d e rg o a re v o lu tio n a ry ré o rg a n isa tio n to m ak e u n iv e rs a l d is a rm a m e n t po ssib le. A c o n sid éra tio n of th e p re s e n t State of th e w orld m u s t, 1 th in k , enforce th e conclusion t h a t th is is n o t a h o p efu l tim e to u n d e rta k e th a ï k in d of ré v o lu tio n . On th e o th e r h a n d , th e w orld, w ith th e h o rro rs of ré c e n t e xpériences sta m p e d on its m in d an d sta g g erin g u n d e r th e lo ad of d e b l a n d a rm a m e n ts, g e n ero u siy ju stifie s our h o p e fo r a fa v o ra b le a ttitu d e to w a rd s th e p ra c tic a l effort l'or a sincere begin- n in g w hich we a re a tte m p tin g .

« T he fine sp irit in w h ich th e lea d in g n a tio n s h a v e re ceiv ed o u r in v ita tio n to m ee t a n d consider th ese th in g s is a lto g e th e r e n co u rag in g . T o u n d ertak e th e im p o ssib le a n d fail m ig h t leave o u r la s t s ta te w orse t h a n th e first.

« T h e a ttitu d e of o th e r n a tio n s w a rra n ts th e confidence t h a t we wiil not fail, b u t r a th e r t h a t a s u b s ta n tia l re su it w ill be acco m p lish ed which is c a icu la te d to lessen th e a rm a m e n t b u rd e n a n d red u ce th e d an g er of arm e d conflict.

« I feel t h a t in su ch an effort we a re e n title d to th e su p p o rt of ail people w ould be glad, as I can assure you I w ould be, lo see slill m ore accom plished if possible. »

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en ces dernières années o n t ren d u de plus en plus difficile la tâ c h e d ’écarter l ’orage qui gronde. Le G ouv ern em en t am éricain v o u lu t essayer une dernière fois de régler a im a ­ b lem e n t les nom breuses difficultés qui s ’élèvent en E x trêm e- O rien t e t d ’é v ite r un conflit possible p a r un a ju ste m e n t pacifique des politiques e t des in té rêts in te rn a tio n a u x . Il n ’e st pas trè s sû r que ce G ouvernem ent a it eu un e confiance absolue dans le succès de son entreprise, m ais il désira une discussion ouv ertem en t et lo y alem en t poursuivie d e v a n t le m onde entier, afin que chacun sû t, le cas éch éan t, pourquoi, e t à cause de qui, on 11e p o u v a it pas p a rv e n ir à un accord sur le désarm em ent e t à un a rra n g e m e n t su r les problèm es du Pacifique.

Voici le p rogram m e de la Conférence de W ashington, tel q u ’il fu t com m uniqué a u x différentes chancelleries :

L IM IT A T IO N D E S A R M E M E N T S

1° L im itatio n des arm em en ts n av als :

A. Principes se rv a n t de base à c e tte lim ita tio n ( basis);

B. É ten d u e de c e tte lim ita tio n (exlent) ; C. E xécu tio n des décisions prises (fiilfillm ent).

2° Mesures à p ren d re p o u r co n trô ler les n o u v eau x pro­

cédés de guerre (Rules for cortlrol of new agericies oj warjare) ; 3° L im itatio n des arm em en ts terrestres.

Q U E S T IO N S C O N C E R N A N T L E P A C IF IQ U E E T L ’E X T R E M E - O R IE N T

1° Questions c o n cern an t la Chine : A. Principes à a d o p te r ;

B . Leur application.

Les différents sujets à tra ite r seraien t : In té g rité territoriale ;

In té g rité ad m in istra tiv e ;

La p o rte o u v erte ; égalité de d ro its po u r le com m erce e t l ’in d u strie (equalily oj commercial and industrial oppor- lunities);

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Concessions, m onopoles ou privilèges économ iques p réfé­

rentiels ;

D évelo pp em en t des lignes de chem in de fer, y com pris les p ro je ts c o n c ern a n t le chem in de fer de l’E st chinois ;

É t a t a ctu el des eng agem ents pris p a r la Chine (status of cxisting committments).

2° L a Sibérie (m êm es subdivisions).

3° M an dais su r les îles du Pacifique (à m oins que ces questions n ’a ie n t été réglées a n té rie u rem e n t).

D ’a u lre p a rt, la notificatio n du pro g ram m e é ta it accom ­ pagnée de ces m ots :

The Government of the United States expects also thaï opportunity w ill be afforded to consider and to reach an understanding with respect to the unsettled questions invotving the nature and scope of committments under which claims of rights m ay hereafter be asserted.

Ce dernier p a ra g ra p h e e t le status of cxisting committments to u c h a n t la Chine a p p e la ie n t des ex p licatio n s que le G o u v ern em en t am éricain fo u rn it de trè s bonne grâce.

Il précisa q u ’il d ésirait o b te n ir à l ’occasion de la discussion des affaires d ’E x trê m e-O rien t « u n franc e t am ical échange de renseignem ents e t de vues su r to u s les accords qui p o u rra ie n t ê tre invoqués a c tu e lle m e n t ou d an s l’avenir p a r différentes puissances au s u je t de leu r p o litiq u e en E x trê m e-O rien t, ainsi q ue su r leu r application spéciale, afin d ’essayer d ’a rriv e r à u n e e n te n te su r la n a tu re e t les effets de ces accords e t d ’é c a rte r ainsi pou r l ’a v e n ir to u te co n trov erse p o u v a n t résu lte r d ’u ne connaissance inexacte de la situ a tio n des différentes puissances ».

Il fu t convenu, en o u tre, q u ’aucune nouvelle question ne p o u rra it être ajo u tée au p ro g ram m e ainsi arrêté sans l ’acquiescem ent de l ’u n a n im ité des puissances convoquées à la Conférence.

N éanm oins, à la faveur des term es volon tairem en t vagues e t larges de 1’ « agenda » am éricain, la discussion a u r a it pu être plus é te n d u e qu 'elle ne p a ra issa it devoir l’ê tre to u t

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d ’abord . C’est l’in co n vénien t e t le danger des program m es m al définis e t insuffisam m ent arrêtés.

Sous la ru b riq u e Lim itation des armements terrestres p o u­

v a ie n t être abordées les questions de la fortification ou de la n e u tra lisatio n des îles d u P acifique e t de la s u b stitu tio n d ’u n e police n atio n ale ou in te rn atio n a le au x nom breuses arm ées p erm an entes chinoises : la prem ière f u t ab o rd ée et réglée, la seconde éludée.

Sous les rubriques Intégrité territoriale et adm inistrative p o u v aien t être soulevées p a r la Chine, so u ten u e en dessous m ain p ar les É ta ts-U n is, la questio n de la cession tem p o ­ raire à bail de c ertain s te rrito ire s (Q uang-T chéou-W an, W eï-Haï-W eï, etc...), celle des concessions m unicipales, celle de l ’ex territo rialité des étra n g ers a u p o in t de vue de la ju ridiction, celle de l’o u v e rtu re des p o rts e t des villes au comm erce in te rn atio n a l, celle du régim e des a d m in is tra ­ tions des postes e t des douanes.

C’est ce qui se p ro d u isit en fa it e t qui ne m an q u a pas de su rp rend re nos p lén ip o ten tiaires c e p en d a n t en défense.

A la fav eur des m o ts « la p o rte o u v erte », il sem blait que le G ouvernem ent des É ta ts-U n is essaierait d ’in corpo rer un open door covenant quelconque dans un tra ité ratifié p a r les G ouvernem ents de to u te s les puissances représentées à la Conférence. De son côté, il p a ra issa it que le J a p o n p o u rra it dem ander la révision des tarifs douaniers chinois, l ’égalité de tra ite m e n t au p o in t de v u e com m ercial en A u stralie e t dans les îles du P acifique e t re p re n d ra it, com m e le p ro ­ m e tta it Y A sa h i-Sh inb u n de Tokio, le 7 octobre 1921, l’ancienne co n testatio n relativ e a u x dro its de douane à a c q u itte r en Indochine. On s ’en d o u ta it, rien n ’é ta it c e rtain . C’é ta it la m éfiance dans la n uit.

On p o u v a it se dem an der aussi, si, a u m o m e n t où la Con­

férence se réunirait, les affaires de Y ap e t du C hantoung p o u rra ie n t être considérées com m e des faits accomplis. Ce fu re n t des faits accomplis, à to u t le m oins po ur la F rance, qui fu t exclue des négociations relativ es à ces deux affaires.

Il re s ta it enfin la question irrita n te de l’im m igration

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japonaise dans les diverses régions d u Pacifique et le pro ­ blèm e difficile des d e tte s alliées. Mais elles ne figuraient pas à F « ag en d a » de la Conférence, e t il a v a it é té annoncé à g ran d fracas q u ’elles n ’y seraient pas portées. L a prom esse f u t ten u e : les É ta ts-U n is e stim e n t que l’im m igratio n cali­

fornienne est une question qui n ’intéresse que le J a p o n et eux-m êm es ; p a r ailleurs, ils n ’é ta ie n t pas désireux d ’échanger avec les G ouvernem ents européens des vues m êm e officieuses to u c h a n t le rem b o u rsem en t et la conso­

lid atio n de leurs e m p ru n ts de guerre. Le président H a rd in g a v a it recom m an dé le v o te d ’une loi c ré a n t une commission chargée de négocier avec les Alliés les conditions de c e tte consolidation e t de ce rem boursem ent. C ette loi a été votée, la com m ission a éLé créée e t à sa tê te a été placé le secré­

ta ire du Trésor, M. Mellon ; ses dispositions o n t p a ru aussi p eu conciliantes que possible.

A la veille de l’o u v e rtu re de la Conférence de W ashington, 011 e stim a it dans les cercles d iplom atiques que la réduction des arm em en ts d e v a it ê tre différée ju s q u ’au règlem ent des questions relativ es au P acifique e t que, t a n t que la paix du P acifique 11e se ra it pas assurée de façon trè s certaine, il se ra it im possible de songer au désarm em ent.

P o u r les esp rits sy stém atiq u es, to u t se résum ait en trois form ules q u ’il s ’agissait de tro u v e r :

Une form ule p o u r délivrer le J a p o n du surplus de sa p o p u latio n sans to u ch er au x droits d ’aucun a u tre pays, que cela so it en Sibérie, en Chine, à m oins que la G rande- B retag n e n ’offrît, su iv a n t une suggestion am éricaine Ksome of the m an y half-vaccini spaces on wliich the sun never sets lhat are under lier flag ».

U ne form ule sa tisfa isa n t la G rand e-B retagn e sur le fait que les m ers seraien t ten u es libres e t o u v ertes en tem ps de guerre, sans qudi to u t d ésarm em en t n a v a l serait im pos­

sible.

U ne form ule sa tisfa isa n t la F ra n ce pour sa sécurité nationale, afin de lui p e rm e ttre de réduire ses forces te r ­ restres (puisque la joint guarantee de la G rande-B retagne

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e t des É ta ts-U n is n ’a pas joué), form ule en conséquence de laquelle tous les arm em ents te rre stre s p o u rra ien t être ré d u its.

M alheureusem ent, aucune de ces tro is form ules essen­

tielles n ’a été réalisée. L a Conférence de P aris d e v a it faire la paix : elle ne l’a pas faite. L a Société des N ations dev ait g a ra n tir la p a ix ; elle ne l ’a pas g aran tie. L a Conférence de W ash in g to n n ’a guère été plus heureuse. E lle n ’est p o in t c e p en d a n t un échec. Elle a eu son u tilité . P o u r les A m éri­

cains, elle a abouti à quelque chose : a jo u rn e r à dix ans u n e crise dont le développem ent rap id e m en a it à la guerre.

Les préoccupations du G o uvernem ent am éricain é ta ien t analogues à celles du G o uvern em en t b rita n n iq u e en 1912 et en 1913. (On se rappelle l ’in u tile voyage de lord H ald an e en Allem agne.) Il y a v a it un d an ger : de m êm e que l ’échec de la Conférence de L a H ay e a v a it con trib u é à précip iter la c a ta stro p h e de 1914, de m êm e la Conférence de W ashing­

ton p o u v a it m ûrir, brusq uer, rend re infaillible le conflit q u ’on v o u lait éviter. On p o u v a it red ou ter, si une solution n ’in te rv e n a it pas, que la situ a tio n d e v în t rap id e m e n t plus ten d u e et q u ’un ren fo rcem en t soudain des arm em en ts ne ferm ât to u te issue a u x solutions pacifiques e t ne p ro v o q u â t le recours forcé à Yultim a ratio.

Il n ’en a rien été. E n to u te s choses, il fa u t se te n ir à égale distance d 'u n pessim ism e e t d ’un optim ism e exagérés.

Le 12 juillet 1921, le D aily New s im p rim a it ces lignes pro­

phétiques : « L a Conférence du P acifique n ’a p p o rte ra pas encore le règlem ent com plet e t la solution t a n t désirée de la q uestio n des arm em ents, m ais elle sera le p rem ier et b rilla n t chapitre de la nouvelle histo ire non seulem ent du P acifiqu e, mais du Monde. »

La Conférence de W ashington a été la clef qui a o u v e rt la p o rte s u r un m onde nouveau. N ous ne devons pas avoir to u te s nos forces accrochées au R hin et nos yeux éternelle­

m en t fixés su r R erlin. Nos vues s ’é te n d e n t sur le v a ste m onde. A la W eltpolilik germ aine succède une W orld

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policy anglo-saxonne. L a F ran ce victorieuse d o it avoir elle aussi sa p olitiqu e m ondiale. E lle ne p e u t pas re ste r confinée dans ce coin d ’E u ro p e que la g u erre a ravagé, dans une position e x cen triq u e à l ’e x tré m ité de ce qui n ’est, après to u t, q u ’u ne péninsule du c o n tin e n t asiatique. E lle a un rôle considérable à jo u er su r le P acifiq u e qui, selon la parole sereine du p résid e n t H a rd in g , « ought to bc the scat of gene- rous, free, and open-m inded compétition between the best idcals of easlern and western life » (1).

S e c t i o n III.

LES RAISONS ET LE BUT DES ÉTATS-UNIS D ’AMÉRIQUE

A ux souffles généreux qui b ra ssa ie n t en 1919 l'a tm o ­ sphère in te rn a tio n a le o n t succédé les bises aigres e t âpres des in té rê ts n a tio n a u x surexcités. Le G ouvernem ent am é­

ricain d em an d a a u x peuples de v e n ir dire à W ashington les conditions nécessaires à leu r existence. D ivers facteurs e x p liq u e n t l ’in v ita tio n adressée p a r le p résid en t H arding a u x principales puissances alliées e t associées e t à quelques a u tre s : les uns so n t du dom aine de la politique in térieu re des É ta ts-U n is, les a u tre s a p p a rtie n n e n t à celui de la po litiq u e e x térieu re am éricaine.

L e s r a i s o n s d e p o l i t i q u e i n t é r i e u r e . — A. Volonté du peuple américain de voir dim inuer le p rix de la vie et le poids toujours accru des impôts. — L ’opinion publique am éricaine réclam e à cor e t à cri ra b a is se m e n t du coût de la vie e t du m o n ta n t des co n trib u tio n s. Le 4 m ars 1921, le p résid e n t H a rd in g p ren d le po u v o ir ; le 12 avril, il lit son pro gram m e d e v a n t le Congrès assem blé, e t, avan t to u te chose, il d em ande que l’on fasse les économ ies nécessaires :

(1) M essage d u i l se p t. 1921 a u Congrès de la Presse universelle à H o n o lu lit.

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A l ’intérieur rien n ’est plus urgent que de restreindre nos dépenses n ation ales, de telle sorte qu’elles ne d épassent pas nos revenus n ation au x, et d ’alléger en m êm e tem ps d ’une façon appréciable pour le peuple américain le poids des im pôts de guerre.

N u l n ’ignore que le m ot « économ ie » est un cri de ralliem ent très em p loyé et sur lequel 011 insiste surtout dans les m anifestes qui p récèd en t les élections, mais il nous ap p artien t de faire en sorte que la chose elle-même devienne un des p rin cip au x ob jets vers lesquels tendront toujours le pouvoir législatif et le G ouvernem ent.

E t le discours continue en p ro m e tta n t l ’allég em ent des im pôts, un tarif d ouanier qui pro tég era l’in d u strie am éri­

caine, la réorganisation des tra n s p o rts , etc...

En cc qui concerne le c o û t de la vie, les elTorts du Gou­

vernem ent am éricain ne sem b len t guère av o ir été couronnés de succès. L ’Em ergency bill provisoire p rom ulgué au d é b u t de 1921 a p ro d u it des ré su lta ts p lu tô t inverses de ceux que l’on ch erch ait : le ta rif do u an ier draconien q u ’il com porte a eu un effet d é sastreu x su r les affaires, p uisque les im p or­

tations e t les e x p o rta tio n s de l ’année o n t é té inférieures de moitié à celles de l ’année p récédente.

T out espoir p a ra ît ég alem ent devoir ê tre ab an d o n n é en ce qui concerne la réd u ctio n des im p ôts. De n o u v e a u x besoins financiers p ro m e tte n t u n accroissem ent de ta x e s : po u r l’année fiscale 1921-1922, le secrétaire d ’É t a t Mellon annonçait dans son ra p p o rt financier que les dépenses s ’élèveraient à 4 514 522 160 dollars e t les recettes à 4 547 043 000 dollars, m ais dans les recettes é ta ie n t compris les in té rêts des d e tte s à l ’é tra n g er qui ne d e v a ie n t p as être payés e t qui s ’élev aien t à 225 026 000 dollars.

A près révision, M. Mellon e stim a it que le déficit p o u rra it ê tre ram ené à 70 m illions de dollars qui d e v ra ie n t ê tre dem andés à de nouvelles ta x e s . Le public am éricain v o y a it ainsi s’évanouir les belles prom esses du p a rti rép u­

blicain actuellem ent au p o u v o ir, e t c ’est sans d o u te pour pallier la fâcheuse im pression qui en é ta it résu ltée que le G ouvernem ent am éricain songea à ré u n ir une Conférence à W ashington comm e un m oyen in d ire c t de parv en ir à la réduction des im pôts.

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Le p rem ier ré s u lta t de la Conférence d ev ait ê tre de dim inu er considérablem ent, sinon d ’an n uler com plè­

te m e n t, les <; dem andes d ’a p p ro p riatio n » qui s ’élevaien t à 346 703 906 dollars pou r l’arm ée e t 396 001 249 dollars p o u r la m arin e. Si ce ré s u lta t é ta it obtenu, il re n d ra it au peuple am éricain sa confiance fléchissante dans le n ouveau Gou­

v ern em en t, e t la position de M. H ard in g s ’en tro u v e ra it rafferm ie ; les a tta q u e s du sé n ate u r B orah, l ’hom m e farouche de l ’Idaho, d e v ien d raien t ainsi sans o bjet.

B. Volonté du peuple américain de voir cesser l'agitation belliqueuse qui secoue l'univers et désir du parti démocrate de voir appliquer dans la mesure du possible son programme de p a ix mondiale. — L ’opinion p ublique am éricaine espérait que la Conférence a p p o rte ra it un rem ède à l’é ta t d ’ag itatio n belliqueuse qui secoue le m onde, é ta t dans lequel elle v o it la cause d irecte de tous les m au x d o n t elle souffre e t d o n t l ’E urope, e t plus spécialem ent la F rance, serait respon­

sable. Il a p p a ra issa it a u x y e u x de to u s que des vacances navales é ta ie n t im possibles a v a n t que n ’a ie n t été réglés les divers problèm es d u Pacifique, m ais la conviction unanim e a u x É ta ts-U n is, conviction qui a v a it tro u v é son expression dans la résolution B orah au Sén at am éricain, é ta it q u ’une lu tte po u r la puissance nav ale avec la G rande-B retagne e t le Ja p o n é ta it plus q u ’une folie, un v éritab le crim e. Ce fu t ce se n tim e n t p ré d o m in a n t qui d icta sans doute la convoca­

tio n d e là Conférence elle-m êm e. Mais, a v a n t q ue les É ta ts - U nis p u isse n t réd u ire leur propre b u d g e t n a v a l, il fallait q u ’ils fu ssen t assurés que la G rande-B retagne e t le Ja p o n en fera ie n t a u ta n t . Si, du m êm e coup, 011 p o u v a it p a rv en ir à 1 a réductio n des arm em en ts terrestres, les possibilités de paiem en t des d ettes de guerre p a r la G rande-B retagne e t p a r la F ran ce s ’en se ra ie n t tro u v é e s accrues e t les prem iers v ersem ents de lib é ratio n se ra ien t venus dim inuer d ’a u ta n t le poids qui pèse su r les épaules de ch aq u e A m éricain.

D ans le pays to u t e n tie r rég n a it une inquiétude que dis­

tilla it chaqu e jo u r la presse H earst, la presse ja u n e , le

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véritable péril jau n e p o u r les É ta ts-U n is. On e sp éra it que la Conférence dissiperait ce m alaise.

Les élections du 2 novem bre 1920 e t l’arrivée au pouvoir des républicains o n t été un l'ait politique d ’une ex trêm e im p o rtan ce. Le p résid en t H ard in g o b tin t la m ajorité daus tre n te -se p t É ta ts avec 401 votes su r 531 que com porte le collège électoral : ce so n t les grands É ta ts indu striels des régions n o rd -a tla n tiq u e e t centre-n o rd (N ew -Y ork, Penn- sylv ania, Illinois, Ohio, Missouri, M assachussets) qui lui o n t donné le plus de voix; les É ta ts du sud, agricoles e t libre- échangistes puisqu’ils v iv en t s u rto u t de l ’e x p o rta tio n coton- nière vers l ’Europe, so n t dem eurés le fief des dém ocrates (Texas, Louisiane, A rkansas, K cn tu ck y , Georgie, Floride, Virginie, Caroline du N ord e t du Sud). M. H ard in g est un hom me d ’affaires e t l ’élu des hom m es d ’affaires. « J e placerai n o tre G ouvernem ent, dit-il à W heeling, le 28 sep­

tem bre 1920, su r la base solide des affaires. » Il fa u t assurer la p a ix universelle po u r faire prospérer les affaires am éricaines. E t su r ce principe général, les vues des rép u ­ blicains se con fon den t avec celles des d ém ocrates, bien q u ’elles diffèrent sur les m odalités d ’ap plicatio n.

C. Nécessité d'une solution à la crise économique. — Comme to u te s les n atio n s en guerre, les É ta ts-U n is s’é ta ie n t équipés po ur prod uire su r une échelle qui dépasse de b e a u ­ coup leur consom m ation norm ale. Le d irecteu r de la National City B a n k c o n s ta ta it q u ’à la fin de 1920 la p u is­

sance de p roduction des É ta ts-U n is d ép assait de 20 p. 100 le pouvoir de consom m ation in térieu re. A l’heure actuelle, les stocks de m archandises fabriquées so n t considérables ; les industries o n t dû a rrê te r le tra v a il, le nom bre des ouvriers en chômage est énorm e, les affaires so n t dans le m arasm e le plus com plet. Le Fédéral Reserve Board e stim a it à la fin de 1920 que les douze denrées-types, d o n t la v e n te est poul­

ies É ta ts -U n is une nécessité v ita le — blé, maïs, porc, sucre, fer, cuivre, plomb, bois, pétrole, coton, peaux, c ao u t­

chouc — a v a ie n t baissé, en tre m ai e t décem bre, de 33 à 50 p. 100. C ette baisse prend la p ro p ortio n d ’une catas-

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