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La question polonaise pendant la guerre mondiale

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Extrait de LA POLOGNE PENDANT LA GUERRE

LES PRESSES U N IVERSITAIRES DE FRANCE 49, Bo u l e v a r d Sa i n t-Mic h e l, PARIS

¡A

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La question polonaise pendant la Querre Mondiale

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I. — Les terres polonaises avant la guerre.

Les opérations de guerre qui se dérou lèren t en tre l’Alle­

m agne, l’A utriche et la R ussie au cours des années 1914-1918 eu ren t p o u r cham p presque exclusif les te rrito ire s de l’a n ­ cienne R épublique de Pologne, à te l p o in t que seule une p artie insignifiante de l’ancien É t a t polonais ne fu t pas occupée p e n d a n t une période plus ou moins longue p a r les arm ées ennem ies.

Afin de bien com prendre le dévelo p pem ent des opérations stratég iq u es, d o n t d ép en d ait ensuite l’occu p atio n du te rr i­

toire p a r la p a rtie victorieuse, ainsi que l’a ttitu d e ad o p tée p ar les É ta ts belligérants à l’égard de la question polonaise, a t t i ­ tu d e a y a n t subi, d u ra n t ces q u a tre années, m aintes fluctu atio n s, su iv a n t le cours plus ou m oins favorable des o pérations m ili­

taires e t l’extension de l’occupation, il est indispensable de prend re connaissance du p arta g e des terres de l’ancienne Pologne en tre les tro is P uissances qui y exerçaien t leur souve­

rain e té au m om ent où éclata la G rande G uerre.

L ’ancien É ta t polonais occu pait dans la seconde m oitié du x v m e siècle une superficie de 732.000 km 2. Cette superficie fu t divisée p a r les p artag es de 1772-5,1793 et 1795 en tre la Russie, l’A utriche et la P ru sse; to utefois l’é ta t de choses étab li p ar le dernier p a rta g e de 1795 ne se m a in tin t pas et su b it encore au cours du x i x e siècle de fréquentes m odifications, n o ta m ­ m e n t en 1807, 1809, 1815 et 1846. Après les changem ents de frontière susvisés, le p arta g e définitif des territo ire s de l’ancienne Pologne se p résen ta de 1846 à 1914 com me su it (voir la carte p. x n ) :

1° La P russe possédait une p a rtie du te rrito ire de l’ancienne Pologne éq u iv alan t à 54.550 k m 2, ces terres c o n s titu a n t deux

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provinces de l’É t a t prussien : la P osnanie (Provinz Posen) et la P russe occidentale (Westpreussen), avec une p o p u latio n d o n t le chiffre s’élevait a v a n t la guerre à 3.800.000. Malgré la germ anisation intense que le G ouvernem ent prussien p o u rsu iv ait dans ces provinces depuis les p artag es, et su rto u t depuis B ism arck, la P osnanie accusait — d ’après les statistiq u es prussiennes — une p rép on déran ce absolue de l’élém ent polo­

nais (60,9 0 /0 ).

O utre les d istricts du n ord, plus fo rtem en t a tte in ts p ar l’action germ an isatrice, cette p répond érance a tte ig n a it dans la m ajo rité des d istricts un chiffre trè s considérable (par exem ple : d istrict de Sroda, 87,18 0 /0 ; d istrict de K oźm in, 88,94 0 /0, etc.).

La Prusse occidentale, où les influences germ anisatrices s’é ta ie n t fait le plus sen tir, accu sait p o u rta n t, dans to u te une série de d istricts to u c h a n t à la B altiq ue, une prépondérance de p o p u la tio n polonaise qui a tte in t ju s q u ’à 73,47 0 /0 (districts de K a rtu z y , P u ck , K ościerzyna, S taro g rad , etc.).

2° L ’A u triche re ç u t p o u r sa p a r t 78.500 km 2 du te rrito ire de l’ancienne R épubliq u e de Pologne. Ces terres p o rta ie n t le nom artificiellem ent créé, après les p artag es, de R oyaum e de Galicie et de Lodom érie. Une parcelle de ce te rrito ire , avec Cracovie, occupée en 1846, é ta it officiellem ent désignée sous le nom de G rand-D uché de Cracovie. Toutefois l’usage étab li faisait q u ’on co m p ren ait to u te la ci-d evant Pologne a u tri­

chienne sous la dén om in atio n de Galicie. On d istin g u ait parfois deux p arties de cette province : la Galicie orientale et la Galicie occidentale, m ais ce n ’é ta it pas un p a rta g e a d m in istratif, et nul n ’a u ra it été à m êm e de fixer une ligne de d ém arcatio n , de dire où finit la Galicie occidentale et où com m ence la Galicie orientale. D u ra n t to u t le tem ps de la sou v eraineté autrich ien n e, la Galicie co n stitu a it une seule u n ité ad m in istrativ e. La Galicie occidentale é ta it peuplée p resqu e exclusivem ent p a r les P olo­

n ais; en Galicie orientale ces derniers se m élangeaient à l’élé­

m en t ru th èn e ou ukrainien.

3° La m ajeure p artie du te rrito ire de l’ancienne Pologne échut, lors des partag es, à la Russie. P a r la suite (depuis 1815), cette

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portio n s’accru t encore ju s q u ’à 599.000 k m 2. Au p o in t de vue a d m in istra tif et ju rid iq u e, ainsi q u ’à celui du degré d ’u n ion avec la Russie, lesdits te rrito ire s se d ivisaient en deux p arties très distinctes. La plus p e tite d ’en tre elles, soit 123.326 k m 2, s’é te n d a n t vers l’ouest, é ta it g énéralem ent connue a v a n t la guerre sous le nom de R oyaum e de Pologne. Afin d ’éviter u n m alentendu, il convient de rap p eler b rièv em en t la genèse de ce nom . E n effet, l’ancienne R ép ub liqu e de Pologne s’ap p elait aussi ju s q u ’a u x p artag es R oyaum e de Pologne. C ep endant le te rrito ire désigné sous ce nom au x i x e et au x x e siècle ne consis­

ta it q u ’en une p a rtie de l’ancienne Pologne, que le Congrès de Vienne, rég la n t en 1815 la succession de N apoléon, érigea en p e tit É ta t auton om e, avec le tz a r A lexandre de Russie com me roi de Pologne. D ’où égalem ent le nom de R oyaum e du Congrès. Ce « R oyaum e » c o m p ta it a v a n t la guerre plus de 13.000.000 d ’h a b ita n ts , presque exclusivem ent polonais.

Ce n ’est q u ’au nord, dans le G ouvernem ent de Suw ałki, q u ’on ren c o n tra it un faible p o u rcen tag e de L ith u an ien s — 345.000 (3,24 %) — et au sud-est, dans le G ouvernem ent de Chełm, un certain nom bre de R uthèn es, — environ 460.000 (3, 57 % ), — élém ent trè s a tta c h é à la religion cath o liq u e — bien que les Russes leur a ien t im posé la religion orthodoxe — et in tim e­

m en t uni au x Polonais p a r sa foi et sa tra d itio n .

De 1815 à 1830, le R oyaum e de Pologne é ta it une m onarchie constitutionnelle, liée à la R ussie p a r voie d ’union personnelle.

Bien que ce R oyaum e a it perdu, après l’échec de la guerre de 1831, sa propre D iète, e t q u ’il se soit v u privé, à la suite de l’insurrection de 1863, de ses a u to rités ad m in istrativ es centrales, il n ’en conserva pas moins le caractère d ’u n ité a d m in istra tiv e spéciale et des lois différentes de celles qui régissaient la Russie (par exem ple, le Code N apoléon, en vigu eu r su r ce te rrito ire depuis 1808).

Le reste des terres polonaises qui p assèren t sous la d o m in a­

tio n russe fu ren t baptisées p ar les Polonais du nom de « p ro ­ vinces enlevées » e t p a r les Russes de celui de « provinces reconquises ». C’é ta it un te rrito ire à p o p u latio n m ix te : dans certains gouvernem ents do m inait l’élém ent polonais, p a r

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exem ple dans le G ou vernem ent de W ilno; dans d au tres, la p o p u latio n polonaise c o n stitu a it u n p ourcentage sérieux à côté des L ith u an ien s au nord, des B lancs-R uthènes (catholiques à l’ouest et schism atiques vers l’est), ainsi que des U krainiens au sud.

C’est su r ces territo ire s que com m encèrent au mois d ao û t 1914 les opérations de guerre en tre les tro is Puissances q u i a v a ie n t dém em bré la Pologne.

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IL — Cours des opérations de guerre sur les terres polonaises.

Le te rra in p rin cipal des opérations de guerre engagées en tre les Puissances centrales et la Russie fu t le R oyaum e du Congrès et les territo ire s de l’ancienne Pologne situés à l’est de ce royaum e, ainsi que la Galicie. La ci-d ev ant Pologne prussienne : Posnanie et P om éranie, se v it épargnée p a r le choc direct de ces opérations. D u ra n t tro is années entières, c’est-à-dire ju s q u ’à l’effondrem ent de l’arm ée et du fro n t russes, la Pologne v it déferler sur elle, à m aintes reprises, le flot tu m u ltu e u x de la guerre, se figeant parfois dans de longues lu tte s de tranchées.

S u iv an t les plans d ’op ération s élaborés en tem p s de paix, l’A llem agne d ev ait diriger ses forces principales contre la F rance, en ne la issa n t à l’est que le m inim um de trou p es néces­

saire à la sauvegarde de la Prusse o rien tale; l’A utriche, d ’a u tre p a rt, a v a it p o u r tâ c h e de so u ten ir le choc des arm ées russes ta n t que l’A llem agne, après l’écrasem ent p rév u de l’arm ée française, ne serait pas à m êm e de tran sférer ses forces p rin ci­

pales sur le fro n t ru sse; les Russes, enfin, co m p taien t b a ttre l’A llem agne en P russe o rientale sur le fro n t n o rd-ouest et pousser ensuite ju s q u ’au x gués de la V istule inférieure; sur le fro n t sud- ouest, ils v o u laien t lancer leurs forces principales co ntre les A utrichiens en Galicie, leur couper la re tra ite vers l’ouest ou le sud et occuper la Galicie ainsi que les défilés des C arpathes.

1. — Opérations de 1914-1915.

Les opérations qui se dérou lèrent en 1914-1915 (voir carte p. 16) a v a ie n t le caractère d ’une guerre de m ou v em en t. Elles fu re n t com mencées p a r les Russes en P russe orientale au m oyen du choc concentrique de d eu x arm ées.

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Les A llem ands, p a r une m an œ u v re m agistrale, réussirent à in terro m p re la b ataille engagée à G ąbin avec Y « arm ée du N ie­

m en », b ataille qui m e n açait de donner l’av an tag e au x Russes, et se to u rn è re n t vers le sud contre F « arm ée de la N arew » q u ’ils encerclèrent et d éfiren t presque to ta le m e n t à la bataille de T annenberg (23 au 31 aoû t). Sans se c o n ten ter de ce succès, H in d en b u rg re v in t vers l’est, et re m p o rta près des lacs de M azourie (5 au 15 septem bre) une v ictoire qui refoula les Russes de la P russe o rientale et p erm it d ’occuper une p a rtie du Gou­

v ern em en t de Suw ałki. Le prem ier b u t de l’Allem agne, la défense de la P russe orientale, se tro u v a it ainsi a tte in t, bien q u ’au préjudice du fro n t occidental, d o n t on a v a it dû retirer des tro u p es p o u r les tra n s p o rte r à l’est.

Au m idi de la Pologne, les événem ents p ren aien t une au tre to u rn u re. Les A utrichiens et les Prussiens déclenchèrent presque sim u ltan ém en t une offensive sur to u t le fro n t en tre la Y istule e t le D niester. D eux arm ées au trich ien n es qui s’av an çaien t du San sur L ublin et Chełm, afin de te n d re la m ain au x tro u p es allem andes de la Prusse o rien tale à tra v e rs Siedlce et de conqué­

rir ainsi du coup to u t le R oyaum e de Pologne, rem p o rtèren t, il est v rai, des victoires à K raśn ik et à Zam ość (23 ao û t-1 er sep­

tem bre) sur les Russes, plus faibles com m e nom bre, mais d u ren t b a ttr e en re tra ite à la suite des événem ents de Lwów, où deux au tre s arm ées a v a ie n t subi une défaite to tale. E n effet, le 2 sep­

tem b re, Lwów fu t ab an d o n n é a u x Russes. Une deuxièm e te n ta tiv e de déclencher l’offensive en p a r ta n t de la ligne Gró- d ek -R aw a-R u sk a échoua, et les A utrichiens, après des pertes im m enses, se re tirè re n t dès le com m encem ent de septem bre de to u te la Galicie o rien tale ju s q u ’au San, et peu après ju s q u ’au

D unajec, la B iała et les C arpathes.

D u ra n t cette prem ière phase de la guerre, les lu tte s se p o u r­

su iv aien t p a r conséquent sur les deux ailes : au nord en Prusse orientale et au sud en Galicie orientale et dans le G ouvernem ent de L ublin. E n revanche, la p a rtie du R oyaum e de Pologne située su r la rive gauche de la V istule et d ’où les forces p rin ci­

pales de l’arm ée russe a v a ie n t été retirées dès le com m encem ent du mois d ’ao û t, ne fu t que le te rra in d ’engagem ents de m oindre

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im p ortance, à la suite desquels l’A utriche et l’A llem agne occu­

p èren t les te rrito ire s lim itrophes avec W łocław ek, Kalisz, Częstochowa, Miechów et Kielce.

E n octobre 1914, les opérations de guerre eu ren t p o u r p o in t prin cip al non plus les ailes, m ais le centre, soit le te rrito ire du R oy au m e s’é te n d a n t sur la rive gauche de la V istule. Les Russes a v a ie n t l’in te n tio n de m arch er de là sur la Silésie, mais ils fu ren t devancés p a r les A utrichiens qui déclenchèrent de Silésie l’a tta q u e de leurs forces principales et a tte ig n ire n t la V istule entre V arsovie et les bouches du San. Au cours des longues b atailles de D ęblin et de V arsovie (9-20 septem bre), ces derniers ne p u re n t résister à la contre-poussée des tro u p es russes so rta n t de V arsovie et se rep lièren t vers la fin de sep­

te m b re sur K luczbork, Częstochowa et Cracovie en d é tru isa n t sur leur parcours to u te s les ro u tes e t voies ferrées. De m êm e en Galicie, les A utrichiens, qui a v a ie n t passag èrem en t réussi à a tte in d re la ligne du San et à délivrer P rzem yśl assiégé, d u re n t se replier au delà du D unajec. Sur les ailes extrêm es ne se liv ra ie n t que des com bats d ’im p o rtan ce secondaire au cours desquels les A utrichiens p u re n t, bien q u ’à g ra n d ’peine, m a in ­ te n ir le fro n t c arp a th ien , m ais les A llem ands se v ire n t refoulés de la région de Suw ałki et forcés de s’a rrê te r sur la ligne : lacs M azouriens-W ęgorapa, en P russe orientale. La cam pagne d ’octobre se te rm in a donc p a r l’échec des arm ées au stro - allem andes. Les Russes e n tre p rire n t au ssitô t la réalisation de leur p lan principal : la m arche sur P oznań et B reslau à l’aide de forces colossales (le « rou leau à v a p e u r »). H in d enb u rg, nom m é en tre tem ps co m m an d an t en chef des arm ées allem andes à l’est, tra n sfé ra l’arm ée de M ackensen de la Silésie dans la région de T oruń (Thorn) et déclencha de là une offensive sur Łódź, afin de p rovoq u er le repli du fro n t russe à l’ouest de la V istule. Il s’ensfiivit une série de com bats acharnés, connus sous le nom de bataille de Łódź (16 novem bre-15 décem bre) où les A llem ands ne réu ssiren t pas, il est v rai, à encercler l’a r ­ mée russe et à la forcer à replier son fro n t, m ais où le b u t essen­

tiel de l’opération , l’a rrê t des masses russes dans leur m arche vers la Silésie, se v it a tte in t. E n effet, les Russes a b an d o n n è ren t

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Łódź et se re tirè re n t au delà de la ligne des rivières : B zura, R aw ka, P ilica et N ida. Plus au sud, en Galicie occidentale, les A utrichiens re m p o rtè re n t égalem ent des succès, en refo u la n t les Russes, qui s’a v an ç aien t en tre les Beskides et Cracovie, au delà du D unajec et de la B iała, batailles de L im anow a et de Ł a p a ­ nów (5-17 décem bre).

C ette victoire co m p léta les résu ltats des opérations de la b ataille de Ł ódź et b a rra d éfin itiv em en t a u x Russes la voie de la Silésie p a r la Galicie occidentale.

La cam pagne de 1914 n ’a b o u tit donc à aucune solution.

Le p lan russe : a ssa u t au cœ ur de l’A llem agne, échoua. Les Russes ne réu ssiren t q u ’à occuper la m ajeu re p artie de la Gali­

cie; d ’a u tre p a rt, les A utrichiens v ire n t leurs forces considé­

rab le m en t réd u ites et les effectifs allem ands é ta ie n t tro p faibles à l’est pour am ener une solution à leu r av an tag e. La guerre de m ouvem ent se m ua donc en guerre de position, et une suite in in terro m p u e de tran ch ées, creusées depuis les bouches du N iem en ju s q u ’à la frontière roum aine, m arq u a seule les résu l­

ta ts de la prem ière année de guerre.

Le d é b u t de 1915 est caractérisé p a r la reprise des com bats sur les ailes extrêm es, ta n d is que le centre (R oyaum e du Con­

grès et Galicie occidentale) d em eu rait passif. E n vue de m obi­

liser le fro n t engourdi et de délivrer le reste de la P russe orien­

tale, les A llem ands passèren t au mois de février à une offensive sur le fro n t nord. D u ra n t les co m b ats dits : deuxièm e b ataille des lacs de M azourie (4-22 février 1915), ils e n v ah iren t le G ou­

v ern em en t de Suw ałki, d é tru isire n t u ne arm ée russe dans les forêts d ’A ugustów e t po ussèrent ju s q u ’à G rodno, m ais leur m arche u ltérieu re vers la ligne B iebrza-N arew fu t arrêtée su r place p a r la p u issan te c o n tre -a tta q u e des Russes. A y ant libéré ainsi la P russe orientale, les A llem ands s’a rrê tè re n t donc sur la ligne M arjam pol-K alw arja-A ugustô^V -frontière prus- sienne-M ław a-Płock. D ans les C arpathes, les Russes refou­

lèrent les A utrichiens du v e rsa n t m éridional e t en v ah iren t la H ongrie. La c o n tre -a tta q u e au trich ien n e, renforcée p a r des troupes allem andes, ne re m p o rta q u ’u n succès p artiel, en lib é­

r a n t la B ukovine avec Czernow itz, K ołom yja et Stanisław ów .

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Toutefois, le p ro jet de rep ren d re P rzem yśl échoua, car cette forteresse, vaincue p a r la fam ine, se re n d it le 22 m ars 1915, et les Russes, accrus de l ’arm ée assiégeante, p assèrent de n o u ­ veau à l’offensive. Ce n ’est q u ’à la fin d ’avril que les arm ées austro-hongroises réu ssirent à a rrê te r leur m arche sur la H on­

grie.

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2. — Opérations de 1915-1916.

La grande offensive russe, qui, d ’après u n v aste plan, s’é ta it élancée d ’abord con tre les ailes, puis contre le centre, et enfin de nouveau co ntre les ailes extrêm es du fro n t, to u c h a it à sa fin. Les com m an dem en ts des arm ées austro-allem and es réso­

lu re n t alors d ’exécuter une a tta q u e définitive contre le fro n t russe en tre les C arp ath es et T arnów (voir carte p. 16), afin de briser le fro n t ca rp a th ie n et de libérer ainsi une p a rtie de leurs tro u p es p o u r pouvoir les tra n s p o rte r sur d ’au tres th é â tre s de la guerre.

Le 2 m ai 1915, les arm ées austro-allem an des com m andées p a r M ackensen ro m p iren t le fro n t russe sous Gorlice e t Tarnów et poussèrent rap id e m en t vers le San q u ’elles a tte ig n ire n t dès la m oitié de ce mois.

A droite et à gauche des tro u p es d ’a tta q u e , s’av an c èren t alors d ’au tre s arm ées autrich ien n es et allem andes, de sorte que la bataille entreprise p o u r rom pre le fro n t russe se tr a n s ­ form a en une grande o p ératio n générale qui s’é te n d it b ie n tô t au fro n t c a rp a th ie n et au R oy aum e du Congrès. P rzem yśl fu t repris dès le d éb u t de ju in , et le 22 ju in Lwów reto m b a au x m ains des austro-allem an ds. Les Russes se v ire n t forcés, m algré une défense acharnée, d ’ab an d o n n e r la Galicie orientale ju s ­ q u ’à la ligne du Seret et se rep lièren t sur la ligne Lublin-Chełm , dans la p a rtie m éridionale du R oyaum e. C’est à ce m o m en t que la conception stratég iq u e du d é b u t de la guerre red ev in t d ’ac­

tu a lité p o u r les Puissances centrales, n o ta m m e n t l’a tta q u e dirigée de la P russe o rientale au nord et au m idi afin de b arrer to u te issue à l’adversaire, enferm é dans l’arc de la Y istule, et de le d étru ire com plètem ent. Les A llem ands se je tè re n t donc

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sur la chaîne des forts de la N arew ; ils p rire n t P u łtu sk , R oźan et O strołęka et, à la fin de ju illet, ils encerclaient V arsovie de trois cotes. Les Russes se décidèrent à ab an d o n n er to ta le m e n t le R oyaum e du Congrès. Le 5 ao û t, V arsovie p assait au x m ains des A llem ands et, le 19 de ce mois, la forteresse de Modlin to m ­ b a it en leur pouvoir. L ’offensive déclenchée p a r le sud p erm it de p ie n d re D ęblin (4 août) et B rest (25-26 ao û t), et se to u rn a ensuite, sous un angle droit, vers P ińsk. L ’aile extrêm e au nord ne dem eura pas non plus oisive : au cours de ju ille t, ao û t et septem bre, les A llem ands occu pèren t la Courlande ju s q u ’à la ligne de la D una, le 18 ao û t ils p rire n t K owno, le 2 septem bre G rodno, le 18 sep tem bre W ilno, et s’élancèrent de là sur Mińsk à la po u rsu ite de l’arm ée russe. P resq ue sim u ltan é m en t avec l’offensive sur W ilno, les arm ées austro-allem and es a tta q u è re n t le trian g le des forteresses volhyniennes, ce qui eu t po ur ré su lta t la prise de Ł uck (31 ao ût) et celle de D ubno (8 septem bre).

Vers la fin de sep tem b re la grande offensive des Puissances centrales su b it un a rrê t. L ’arm ée russe n ’é ta it pas d étru ite, il est v rai, m ais affaiblie à te l p o in t que de longtem ps elle ne serait pas ap te à des opératio ns sérieuses. Toutefois les forces de ses ennem is éta ie n t épuisées e t ils accu saien t des p ertes consi­

dérables. Une p o u rsu ite u ltérieu re des Russes n ’a u ra it plus été à m êm e de m odifier essentiellem ent les ré su lta ts stratég iq u es de cette cam pagne, aussi les tro u p es passèrent-elles à la guerre de position sur une ligne a lla n t de R iga, le long de la D una, ju s q u ’à D u nab urg , puis p a r le lac N arw a, Baranow icze, P ińsk, D ubno et ia rn o p o l ju s q u ’à la frontière roum aine, près de Czernow itz, à l’ouest du Seret.

L ’organisatio n des étapes et le rétab lissem en t des com m unica- cations dans les provinces dévastées no u vellem ent occupées fu t alors le prem ier souci des com m andem ents au stro -alle­

m ands. On com pléta égalem ent les rangs, fo rt clairsem és, des tro u p es, e t on organisa au plus v ite des positions fortifiées.

Ces m esures p e rm ire n t au x A llem ands et au x A utrichiens de re tire r des divisions entières du fro n t o rien tal et de les tr a n s ­ férer sur les fro n ts français, italien et serbe. Mais la Russie u ti­

lisa égalem ent l’hiver p o u r récup érer ses forces, ce qui réussit

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grâce au x réserves inépuisables d ’hom m es que liv ra it l’Em pire russe, et à l’aide m atérielle prêtée p a r les Alliés. Grâce à ce concours de circonstances, la Russie p u t re m e ttre sur pied son arm ée et la fo rtifier ju s q u ’au p rin tem p s de 1916, de telle sorte q u ’elle d ev in t de nou v eau capable d ’agir efficacem ent.

A cette époque, l’A llem agne é ta it im m obilisée, à l’ouest, sous les m urs de V erdun, et l’A u triche p ar l’offensive tyrolienne.

La Russie p o u v a it donc procéder à une nouvelle offensive.

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3. — Suite de la guerre en 1916-1918 et sa fin.

Dès la deuxièm e m oitié de m ars 1916, les Russes déclen­

chèrent une offensive su r le secteu r nord du fro n t allem and, en tre le lac de W iszniew et le lac N arw a, et sous P o staw y po u r se fray er une voie sur W ilno, m ais leu r te n ta tiv e fu t aussi­

tô t « étouffée dans le sang et dans la boue ».

E n connexion avec l’offensive générale déclenchée p a r les alliés, les Russes p assèren t, dans les prem iers jours de ju in , à l’offensive sur to u t le secteur m éridional du fro n t, en tre la frontière roum aine et le fleuve P ry p eé, sous les ordres du géné­

ral B rousilov, co m m an d an t de ce fro n t (voir carte p. 16). La lu tte se co n ce n trait dans plusieurs foyers : sous les m urs de Ł uck, les Russes réu ssiren t à infliger une défaite sérieuse au x A utrichiens (4 juin) et à les refouler sur W łodzim ierz. Ce n ’est que l’aide des A llem ands qui p erm it à l’arm ée au trich ien n e de se m a in ten ir à l’ouest du S ty r et de repousser les a tta q u e s ultérieures su r W łodzim ierz et Kowel. Plus au m idi, en Galicie orientale, les Russes re je tè re n t égalem ent les tro u p es au stro - allem andes sous B ro dy et B uczacz; à l’extrêm e droite, ils re p rire n t Czernow itz, K ołom yja et Stanisław ów . La situ a tio n dev en ait tellem en t critiq ue p o u r les P uissances centrales q u ’elles d u re n t re tirer des tro u p es de F rance et d ’Italie, pen d a n t les co m bats les plus acharnés, po u r secourir le fro n t oriental.

Les batailles d u rè re n t to u t ju in , ju ille t et ao û t. L orsque la R oum anie a d h éra le 27 ao û t à la coalition alliée, le fro n t se

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prolongea ju s q u ’a u x C arp ath es orientales, et c’est là que se tra n sfé ra le p iv o t des opérations. Au mois de septem bre, les Russes re p rire n t l’offensive en Galicie orientale et en B ukovine, et plus ta rd , en vue de décharger la R oum anie, sur le Stochod et dans les C arpathes ; mais ces a tta q u e s faiblissaient en raison de l’épuisem ent des forces co m b attiv es et ne d o n n aien t pas de résu ltats appréciables, aussi furent-elles in terro m p u es dès le mois d octobre. Le fro n t o rien tal se figea de nouveau, mais 1 offensive de B rousilov a v a it eu p o u r ré s u lta t l’épuisem ent défi­

n itif des A utrichiens, qui p e rd ire n t d u ra n t ces lu tte s environ un dem i-m illion d ’hom m es, et, a v a n t to u t, l’adhésion de la R oum anie au cam p des Alliés.

La rév o lu tio n qui éclata en R ussie, au mois de m ars 1917, ro m p it l’échine de l ’arm ée russe; il est v rai que le m inistre de la G uerre, K erenski, p u t encore co n train d re l’arm ée rév o lu ­ tio n n aire à une offensive nouvelle en Galicie (26 juin-14 juillet) ; m ais, après quelques succès, ces tro u p es fu ren t refoulées au delà de leur ligne de d é p a rt, et p erd ire n t presque ju s q u ’au dernier m orceau de la Galicie et de la B ukovine, occupées depuis 1914.

De plus, dès les prem iers jours de septem bre 1917, les A llem ands forçaient le passage de la D una, p ren aien t Riga et J a c o b s ta d t.

Toutefois, les E m pires ce n tra u x m a n q u aien t des forces néces­

saires po u r po ursu iv re leu r offensive, aussi les opérations furent-elles suspendues et le calm e ré g n a n t sur le fro n t fu t utilisé po u r des b u ts de p ro pag ande an tim ilitaire dans les rangs des Russes. Le bolchevism e acheva l’œ uvre de dissolution com plète de l’ancienne arm ée russe. Vers la m i-décem bre, un arm istice fu t conclu sur to u t le fro n t, m ais les négociations de paix entam ées à B rest n ’a y a n t pas to u rn é au gré des Alle­

m ands, ces derniers re p rire n t le 18 février 1918 leur m arche sur la Russie, m arche à laquelle se jo ig n iren t b ie n tô t les A u tri­

chiens.

Cette « guerre ferroviaire », unique en son genre, et con sistant dans l’u tilisatio n des chem ins de fer russes po ur avan cer et occuper les principales jon ctions, a b o u tit dans u n bref délai, et sans grande résistance de la p a r t de l’adversaire, à l’occupa-

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i frf i

'Z //D 2tF ronhere a ctuelle Je la R é p u b liq u e P o lo n a ise

k---I-e fr o n t le l-M a t 1915 a v a n t l'o ffe n s iv e a llem ande

**— ,L e fb o n t à la fin d e D é c e m b r e 1915 a p r è s 1 o f f e n s i v e Terrain d elà co n c en tra tio n des a rm ées austro-allemandes

' ^ T e r r a i n de la concentration des a r m é e s r u s s e s

I—i i— i m v—i-fe f r o n t J la fin de D écem b re 194-+

+ ■*■ + ■+■**+ ‘ ^ fé o n l te t^Durn 1916 a v a n t 1 o ffe n s iv e d e D r o u s s /lo v

— x — x — x- L e fr o n t a u m o m e n t de l ’a r m is tic e en D é c e m b r e 1917

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tio n d ’énorm es p arties du te rrito ire de la Russie et de l’U kraine, de sorte qu au p rin tem p s de 1918 l’occupation austro -allem an de a tte ig n a it la ligne N arva-P sk ov -P o lock -O rcha-H o m el-K h ar- k o v -N o v o tch erk ask -R o sto v sur le Don.

La guerre dans 1 est a v a it pris fin. Les forces principales des A llem ands et des A utrichiens fu re n t tran sférées sur le fro n t français, voire sur le fro n t italien, et il ne dem eura dans les te r ­ ritoires occupés que quelques divisions chargées du service de sûreté et de l’ex p lo itatio n économ ique du pays.

L A Q U E S T I O N P O L O N A I S E P E N D A N T LA G U E R R E 1 7

4. Retour des troupes allemandes et autrichiennes.

A u m om ent de l’arm istice, conclu le i l novem bre 1918 sur le front occidental, et qui im p o sait à l’A llem agne le devoir d ’év a­

cuer le te rrito ire de 1 ancienne Russie et de se re tire r au delà des frontières d ’av an t-g u erre, les A llem ands a v a ie n t une arm ée en L ith u an ie et en R u th en ie blanche, et une a u tre en U kraine. Les A utrichiens a v a ie n t égalem ent une « arm ée de 1 est » en U kraine, sans co m pter les garnisons situées dans les lim ites des G ouvernem ents généraux de V arsovie et de Lublin.

Ces dernières d u re n t 'év acu er le R oyaum e dès les prem iers jo u rs de novem bre, m ais l’év acu atio n des forces au stro- allem andes du fond de la Russie et de l’U kraine co n stitu a it un problèm e plus com pliqué, car les voies d ’év acu atio n m enaien t p artiellem en t à tra v e rs la Pologne, devenue déjà in d ép en ­ dante.

L ’ « arm ée de l’est » au trich ien ne, a y a n t évacué l’U kraine, se concentra à la fin de novem bre dans le ray o n R ow no-D ubno- K rzem iem ec, et o b tin t p a r la suite l’au to risatio n de réin tég rer 1 A utriche p ar la voie ferree Ivow el-Lublin-D çbhn-G ram ca, sur la base d un arran g em en t conclu avec le com m andem ent suprêm e de l’arm ée polonaise. C ette voie é v ita it la Galicie orientale, qui é ta it déjà à cette époque le te rra in de com bats en tre la Pologne et 1 U kraine. Les derniers échelons de lad ite arm ée fran ch iren t la frontière polono-tchécoslovaque vers la m i-décem bre 1918.

L A P O L O G N E 2

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Les A llem ands, n ’a y a n t pas o btenu le droit de pro fiter des chem ins de fer polonais po u r évacuer leurs tro u p es de Russie et d ’U kraine, dirigèren t to u te l’év acu atio n p ar la Prusse orien­

tale. D ans ce b u t, ils conclurent au com m encem ent de décem bre avec le C om m andem ent Suprêm e de l’arm ée polo­

naise un arran g em en t en v e rtu duquel la ligne de chem in de fer K ow el-B rest-B ialystok-G rajew o fu t reconnue com me ligne extrêm e d ’év acu atio n p o u r les tro u p es allem andes. Cette ligne dem eura p a r con séquent sous l’ad m in istra tio n allem ande. La reprise p a r les arm ées polonaises de la ligne de chem in de fer précitée et de ses jo nctio ns eu t lieu progressivem en t; les d er­

nières divisions allem andes év acu èren t G rodno et se re tirè re n t derrière la B iebrza au d éb u t de m ai 1919 (voir la carte p. 256).

Les lieux où se déroula, d u ra n t tro is ans, la lu tte im placable des arm ées coalisées co ntre les R usses, red ev in ren t le th é â tre des com bats des arm ées polonaises contre celles de la Russie soviétique.

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III — Attitude des grandes Puissances à Regard de la question polonaise.

Le chancelier du Reich, B ethm ann-H ollw eg, écrit dans ses Observations sur la Guerre Mondiale : « T oute différente qu a it été la p o litiq u e polonaise de chacun des trois anciens E ta ts co p artag ean ts, au cu n d ’eux n ’est p arv en u à régler chez soi la question polonaise. E n effet, les aspiratio ns nationales de la Pologne se m an ifestaien t sous des form es diverses : désir d ’autonom ie dans le R oyaum e, « irréd en tism e » en Pologne prussienne, am b itio n de devenir le chef politique de la m o n a r­

chie austro-hongroise en Galicie. Un seul b u t é ta it p a rto u t id e n ­ tiq u e : la re sta u ra tio n d ’un É ta t polonais unifié. La q u estion polonaise ne dem eura p e n d a n te que p e n d a n t le tem p s et dans la m esure où les relation s m utuelles de ces trois Puissances ne se fu re n t pas fo n d am en talem en t transform ées. Ce n ’é ta it q u ’une guerre to ta le m e n t indécise qui p o u v ait m a in ten ir l’é ta t de choses précédent. T oute a u tre solution a u ra it réalisé les te n ­ dances libertaires de la Pologne au x frais de celui des É ta ts qui a u ra it p erd u la guerre. Ce ne fu t donc pas une spéculation poli­

tiq u e, mais le fa it m em e de la guerre qui souleva la question polonaise. La résu rrectio n de la Pologne é ta it la conséquence n atu re lle du passé histo riqu e. » E t plus loin : « A chaque pas, nous ne rencontrâm es dans ce pays q u ’une seule pensée — celle de re sta u re r la Pologne in d ép en d an te. Il n ’é ta it pas possible de jo u e r longtem ps à cache-cache avec une idée pareille. » Sauf certaines in e x actitu d es, B ethm ann-H ollw eg av a it bien saisi la portée essentielle de la guerre p o u r la question polonaise.

« E n théorie », dit-il, « il serait o p p o rtu n de laisser ce problèm e en suspens p o u r to u te la durée de la guerre. » E n p ra tiq u e , ce n é ta it chose possible p o u r au cun des trois É ta ts qui a v aien t

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jadis dém em bré la Pologne. Ne fût-ce que pou r des raisons d ’ordre m ilitaire, la guerre en tre l’A utriche, l’A llem agne et la Russie d ev ait avoir p o u r cham p d ’action les territo ires polo­

nais. Il fallait organiser sur les terres polonaises, a p p a rte n a n t à l’ennem i et occupées au cours de la guerre, une ad m in istratio n quelconque; ce qui soulev ait le problèm e de savoir com m ent organiser cette a d m in istra tio n et dans quelle m esure la p o p u ­ latio n p o u rra it être adm ise à y p articip er. Il é ta it désirable de gagner les sy m p ath ies de la p o p u latio n po u r les arm ées belli­

gérantes afin q u ’elles ne se h e u rte n t pas à l’hostilité, à la m éfiance, à la résistance passive, voire à une opposition activ e;

mais com m ent y p a rv en ir dans ces conditions ? V enaient aussi des considérations d ’ordre p olitique. Bien que ce ne fû t que la conclusion d ’un tr a ité de p aix qui p û t décider des résu ltats de la guerre (n o tam m en t, quelles seraien t les frontières de ces tro is É ta ts ; subiraient-elles une m odification, et quelle serait cette m odification ?), il é ta it désirable, dans to u s les cas, po u r lesdits É ta ts , de créer des faits accom plis, susceptibles d ’être invoqués lors de la conclusion de la paix. E t quoique au d éb u t de la grande guerre, la possibilité de ré ta b lir le statu quo an térieu r n ’a it pas p u être to ta le m e n t exclue, cette possibilité dev in t de moins en m oins p ro bable, à m esure que la guerre se prolongea.

On v o y a it s’o uvrir différentes voies de règlem ent de la question polonaise et il fallait en te n ir com pte.

D ’a u tre p a rt, dès le com m encem ent de la guerre, les Polonais, avec une im p atience croissante, d é b a tta ie n t ces possibilités, fo rm aien t de leur côté des program m es, et d em an d aien t quelle serait l’a ttitu d e de ces É ta ts à l’égard de la question polonaise, en faisan t dépendre leur propre a ttitu d e de la réponse obtenue.

Ils n ’é ta ie n t p o in t disposés, p a r conséquent, à a tte n d re p assi­

v em en t ce que les v ain q u eu rs v o u d ra ie n t faire de la Pologne.

Ils exigeaient q u ’on c o m p tâ t avec eu x ; d em an d ait-o n leur assis­

tan ce plus ou moins active, ils rép o n d aien t au ssitô t en d em an ­ d a n t « : Q u’aurons-nous en échange ? » Le principe élevé, lancé p a r la dém ocratie occidentale, du d ro it des nation s à décider de leur pro pre sort, d o n n ait une force additionnelle à ces voix.

Il n ’est pas é to n n a n t, dans de pareilles conditions, que la

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question polonaise c o n stitu â t, dès le d é b u t de la guerre, un problèm e : celui de l’a ttitu d e que d ev raien t p ren d re les É ta ts belligérants au su jet des te rrito ire s polonais occupés p a r eux, et des aspirations polonaises, d em eu ran t au fond les mêmes depuis l’époque des partag es. Ce problèm e co n cernait en p re­

m ier lieu les É ta ts co p artag ean ts, mais il in téressa it égalem ent to u te s les Puissances appelées à avoir voix au Congrès de P aix.

LA Q U E S T I O N P O L O N A I S E P E N D A N T L A G U E R R E 2 1

1- — Attitude de l ’Allemagne, de l ’Autriche et de la Russie par rapport à la question polonaise

avant la guerre.

L ’a ttitu d e ad optée p a r ces É ta ts au cours de la guerre, p ar ra p p o rt à la question polonaise, c’est-à-dire au problèm e de savoir ce que devien d raien t après la guerre les territo ire s qui c o n stitu aien t jad is la R ép ublique de Pologne, é ta it condi­

tionnée en grande m esure p a r l’a ttitu d e ad optée a n térieu rem en t à l’égard des Polonais, et p ar celle des Polonais à leur égard.

On p o u v a it envisager des conceptions m ultiples en prévision du ré s u lta t de la guerre, m ais la faculté ou m êm e la possibilité de les réaliser d ép en d ait des prém isses posées p ar le passé.

Il fa u t donc je te r sur ce passé, ne fût-ce q u ’un bref coup d ’œil, et étab lir, m êm e très su ccin ctem en t, ce q u ’il a v a it légué.

L ’a ttitu d e de l ’A llem agne et, en p articu lier, de la P russe p a r ra p p o rt à la q uestion polonaise, et in v ersem ent celle des Polonais à l’égard des A llem ands et des P russiens, su iv it d u ra n t des dizaines d ’années la m êm e ligne. La Prusse cherch ait à dénationaliser les Polonais, à les tran sfo rm e r en Prussiens d ’ori­

gine polonaise. D epuis B ism arck, cette ligne ne su b it que de légères déviations : elle con sistait dans l’étab lissem en t de la p o p u latio n allem ande sur les terres polonaises au m oyen de la Commission de colonisation (créée en 1886) richem en t dotée p ar le G ouvernem ent; les subsides très considérables accordés sur les fonds de l ’É ta t au x artisan s, p etits négociants, etc., alle­

m a n d s; la p ro h ib itio n de l’em ploi de la langue polonaise dans les offices, trib u n a u x et écoles, ainsi que la suppression de cette

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langue dans to u te la vie p u bliqu e (n o tam m en t l’in terd ictio n , en 1908, d ’em ployer la langue polonaise dans les assem blées ten u es dans les d istricts co m p ta n t moins de 60 % de P olo­

nais), etc., ju s q u ’à la loi de 1908 sur l’ex p ro p riatio n de 70.000 h ectares de te rre s a p p a rte n a n t à des Polonais, voilà la série des m esures appliquées d ’abord p a r le G ouvernem ent prussien, puis p a r l’A llem agne. Sur le te rra in de la politique antipolonaise, s’é ta b lit m êm e une solid arité d ’actio n avec la Russie : la q uestion polonaise d e v a n t dem eurer une question in térieu re de chacun des deux É ta ts , il fallait p rév enir to u te possibilité de la voir soulevée com m e problèm e in tern atio n al.

D ans ces conditions, la p o p u la tio n polonaise de la Pologne prussienne ré u n it to u s ses efforts p o u r se confiner dans une résistance absolue, e t u n é ta t de lu tte incessante régna dans les ra p p o rts m utuels. Non seulem ent les Polonais v iv a n t sous la do m in atio n prussienne, m ais to u te la N atio n polonaise en géné­

ral v o y a it dans la P russe, a v a n t la guerre, son ennem i principal, d ’a u ta n t plus dan g ereux q u ’il agissait au m oyen d ’un ap pareil a d m in istra tif p a rfa ite m e n t organisé, et q u ’il re p ré se n ta it une force considérable au p o in t de vue cu ltu rel et m atériel. Cette a ttitu d e hostile tro u v a son expression dans l ’énorm e Congrès qui se ré u n it à Cracovie en 1910 po u r célébrer le cinquièm e centenaire de la victoire rem p o rtée p a r les Polonais à G runw ald (1410) sur l’ordre te u to n iq u e , d evancier m oral du fu tu r É ta t prussien.

T o u t a u tre é ta it l’a ttitu d e des Polonais h a b ita n t la Pologne au trich ien n e, c’est-à-dire la Galicie, à l’égard de l’A utriche.

Vers la seconde m oitié du x ix e siècle, d u ra n t la période constitutionnelle, un chan g em en t essentiel, fo rtem en t souligné p a r la D iète galicienne de 1866, se m anifesta dans les relations polono-autrichiennes. E n effet, les Polonais a d o p tè re n t un pro gram m e de collaboration avec l’É t a t au trich ien , d o n t la raison d ’être, du côté polonais, co nsistait dans l ’espoir q u ’en cas de guerre victorieuse avec la Russie, il serait possible de re sta u re r l’É t a t polonais à l’aide des A utrichiens, qui accu­

saien t alors u n an tagonism e aigu à l’égard de la Russie. C ette Pologne reco nstituée d ev ait com prendre to us les territo ires polonais repris à la Russie ainsi que la Galicie, sous le sceptre des

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H absbourgs. Sur la base de cette co m m unau té d ’in té rê ts ainsi conçue, eut donc lieu la réconciliation des Polonais avec l’A u­

triche. Dès lors, les Polonais coop érèrent sur le te rra in p a rle ­ m entaire avec le G ouvernem ent au trich ien , au quel ils p rire n t généralem ent une p a rt activ e en a c c e p ta n t la désignation de m inistres polonais; l’A utriche en revanche re n d it au x P olo­

nais l’ad m in istratio n de la Galicie, leur accorda la lib erté de langue dans les écoles, les trib u n a u x et les offices. Q uand les relations avec la Russie p riren t, a v a n t la G rande G uerre, une to u rn u re plus hostile, on com m ença à créer en Galicie, avec le consentem ent e t m êm e l’aide de l’A utriche, des form ations m ilitaires sous divers nom s. Les prem ières et les plus considé­

rables é ta ie n t organisées p a r Jo sep h P iłsudski, qui, v o y a n t dans la R ussie le pire ennem i de la Pologne, form ait des plans de res­

ta u ra tio n de l’É t a t polonais au m oyen d ’une force arm ée nationale.

Les ra p p o rts en tre les Polonais et la Russie ne se m odifièrent que quelques années a v a n t la guerre. J u s q u ’à cette époque, et depuis 1830, ces relations a v a ie n t été n e tte m e n t hostiles; elles s’é ta ie n t exprim ées, du côté polonais, p a r les in surrections de 1830 et de 1863; du côté de la Russie, p a r des répressions incessantes et p a r une cam pagne violente de russification, qui corresp on dait à l’actio n g erm anisatrice de la Prusse.

Les Polonais se sép araien t, dans la m esure du possible, de to u te coopération avec la Russie. Ce n ’est que la rév o lu tio n russe (1905) qui am ena u n ch an g em en t; le rap p ro ch em en t qui s’ensuivit fu t occasionné, d ’abord, p a r l’espoir que le passage de la R ussie à un régim e co n stitu tio n n el cau serait une m odifica­

tio n du systèm e app liqu é au x P olonais; p a r la co llaboration économ ique qui assu ra l’épanouissem ent de l’in d u strie polo­

naise; et su rto u t p ar la crain te des A llem ands. Toutefois, cette d éten te dans les ra p p o rts polono-russes ne se m a n ife sta n t q u ’à peine, on ne s’en re n d it pas co m pte en Galicie, et les dirigeants de la politique au trich ien n e ne s’en ap e rç u re n t pas non plus.

L A Q U E S T I O N P O L O N A I S E P E N D A N T L A G U E R R E 2 3

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2. — Attitude de l ’Autriche et de l ’Allemagne à l ’égard de la question polonaise pendant la guerre.

A u ssitô t que la guerre éclata, la N atio n polonaise, dans les tro is p arties de la Pologne, se v it forcée de pren dre position p a r ra p p o rt à ce fait. Les déclarations de lo y au té à l’égard de l’É ta t d o n t ils é ta ie n t resso rtissan ts fu re n t po ur les Polonais une nécessité m ilitaire. D ’a u tre p a rt, la société polonaise a tte n ­ d a it que les É ta ts qui se m e tta ie n t en guerre précisent leur a ttitu d e p a r ra p p o rt à la questio n polonaise. C’est s u rto u t en Galicie q u ’on espérait de la p a r t du G ouvernem ent austro- hongrois une déclaratio n ré p o n d a n t au x aspirations des P olo­

nais.

Or la pro clam atio n m ilitaire au trich ien n e ne co n ten ait que des phrases banales, an n o n ç a n t que ses arm ées m a rch aien t au nom de la « justice », que les conditions qui e n tra v a ie n t les ra p p o rts de la p o p u latio n avec la cu ltu re occidentale seraient supprim ées, etc. P o u rta n t, l’opinion an tiru sse é ta it bien p ré­

parée, l’espoir d ’une a ttitu d e catégorique du souverain au su jet de la question polonaise sem blait suffisam m ent fondé p ar la politique an térieu re de l’A utriche.

Sans a tte n d re que la situ a tio n s’éclaircisse, l’org an isateur des fo rm ations m ilitaires polonaises dites « Strzelec », Josep h P iłsudski, fran ch it la fro ntière russe le 6 ao û t 1914, à la tê te de ces détachem ents, q u o iq u ’ils ne fu ssen t pas encore co nvena­

blem en t approvisionnés en m atériel de guerre. E t les au tres organisations m ilitaires polonaises (on co m p tait ensem ble environ 15.000 jeunes gens volontaires) ne v o u lu ren t pas dem eu­

rer en arrière, ni se laisser devancer dans cet acte p atrio tiq u e.

C ependant, les au to rités autrich iennes a d o p tè re n t une a ttitu d e hostile à l’égard de ces d étachem en ts, refu sèrent de leur fou rnir des arm es, exigèrent même leur re tra it. P o u r sauver la situ a tio n , on résolut à Cracovie, le 16 ao û t 1914, à la session du

« Cercle polonais » (députés polonais au P arlem en t de Vienne et à la D iète natio n ale de Galicie) à laquelle p rire n t p a rt des rep résen tan ts de quelques au tre s groupes politiques, de créer

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L A Q U E S T I O N P O L O N A I S E P E N D A N T L A G U E R R E 2 5

deux légions polonaises, détach em ents volontaires destinés à co m b attre la Russie au x côtés de l’arm ée autrich ien n e, ainsi que de co n stitu er u n Comité N ational Suprêm e (N. K. N.) d e v a n t p rê te r concours à ces Légions.

E n tre tem ps, on d é b a tta it à Vienne quelle a ttitu d e on d ev rait a d o p te r à l’égard de la qu estion polonaise. U ne conférence eut lieu, à laquelle p a rtic ip a ie n t des person n alités officielles a u tri­

chiennes et hongroises et l’on y décida que l’em pereur François- Jo sep h lan cerait un m anifeste à l’adresse des Polonais. L edit m anifeste d evait être proclam é sim u ltan é m en t avec la création d ’une ad m in istratio n sur les territo ire s occupés du R oyaum e de Pologne. Le général au trich ie n Collard, qui p a rla it p a rfa ite ­ m ent le polonais, é ta it désigné com me chef de cette ad m in is­

tra tio n , et l’hom m e d ’É ta t polonais Michel R obrzyński, ancien vice-roi de Galicie, com m e com m issaire civil. C ette ad m in is­

tra tio n d ev ait en tre r en fonctions au ssitô t après la prise de V arsovie; mais on co m p tait égalem ent sur l’év en tu alité q u ’elle fo n ctio n n erait plus tô t, avec son siège provisoire à Kielce. Il ne s’agissait plus que d ’étab lir le te x te du m anifeste im périal. D eux p ro jets av aien t été préparés : l’un au M inistère des Affaires étrangères, su iv an t les indications du m inistre com te B erthold, l’a u tre p ar le m inistre com m un des Finances d ’A utriche et de H ongrie, Léon B iliński, un Polonais. L ’em pe­

reu r ap p ro u v a la pro clam atio n rédigée p a r ce dernier qui an nonçait, en cas de victo ire de l’A utriche, la réunion à l’A u­

trich e du R oyaum e de Pologne et de la Galicie, fo rm an t un ensem ble d istin ct, ainsi que la c o n stitu tio n d ’un G ouverne­

m ent n a tio n a l polonais et d ’une D iète à V arsovie. C ependant ce m anifeste ne fu t jam ais proclam é : l’em pereur su b o rd o n n ait sa pro clam atio n à son acc ep tatio n p ar les p rin cip au x perso n­

nages g o u v ern an ts. Or le p résid en t du Conseil des M inistres hongrois, K olom an Tisza, é ta it ab sen t lors de la prem ière confé­

rence, et c’é ta it le m in istre hongrois de l’A griculture, le b aro n B urian, qui le rem plaçait. Dès q u ’il fu t de reto u r, Tisza s’opposa à la pro m u lg atio n du m anifeste, p o u r m énager la Russie, car, affirm ait-il, après un acte pareil, l’em pereur d ’A utriche ne p o u rra it plus renouer ni rap p o rts diplom atiques ni relations

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personnelles avec le tz a r. Ce p o in t de vue du com te Tisza l’em p o rta finalem ent, et l’on prorogea form ellem ent la p ro m u l­

g ation du m anifeste ju s q u ’à la prise de V arsovie; m ais, de fait, to u te idée de m anifeste se tro u v a it abandonnée.

T outefois, le com te Tisza ne v o u la it pas laisser ren aître la question polonaise, p o u r u n a u tre m otif ; il in v o q u a it le p o in t de vue de la raison d ’É t a t hongroise, q u ’il o b serv ait strictem en t, m ais dans le sens où il l’in te rp ré ta it lui-m êm e. Il recom m anda au b aro n B u ria n de déclarer, à la Conférence définitive, q u ’il é ta it p rê t à ap p u y e r les reven d icatio ns polonaises, m ais à condition que fu t m ain ten u e la co n stru ctio n dualiste de la m onarchie austro-hongroise. Le com te Tisza, il est v rai, ne form ula cette conception que plus ta rd , dans la le ttre adressée au com te Czernin le 22 février 1917 ; m ais il lui dem eura fidèle aussi bien à ce m o m en t que d u ra n t to u te la guerre. Au com ­ m encem ent de la guerre, on p e n sa it généralem ent q u ’en cas de réunion à l’A utrich e des te rrito ire s de la Pologne russe, ces d er­

niers fo rm eraien t avec la Galicie le troisièm e É ta t de la M onar­

chie, au x côtés de l’A utrich e et de la H ongrie. Or Tisza é ta it un adversaire décidé de ce « trialism e ». D ’après lui « la réunion de la Pologne à la m onarchie ne d e v ra it en aucun cas p o rter a tte in te à sa n a tu re d u aliste », car « c’est dans ce dualism e que le G ouvernem ent hongrois v o it la pierre angulaire de to u t son systèm e p o litiq ue, d o n t il n ’est à m êm e de résigner aucune p a rtie ». « L ’in tro d u ctio n , dans l’organism e c o n stitu ­ tionnel de l’A utriche-H ongrie, d ’un nouvel élém ent polonais, c o n s titu a n t u n fa c te u r éq u iv alen t à l’A utriche et à la H ongrie, fo rm erait un risque po u r l’o rien tatio n u ltérieu re de la politique des H absbourgs. » « Ce n ’est que le m ain tien du dualism e, grâce auquel la m oitié des influences politiques dans les questions com m unes re v ie n t à la H ongrie (et les élém ents hongrois et allem and, pris ensem ble, disposent d ’une certaine m ajo rité dans les « délégations ») (1), qui p e u t offrir une g aran tie po u r l ’avenir, ta n t à la d y n astie q u ’au x deux É ta ts réunis sous le m êm e sceptre. »

(1) Une institution, composée de délégués du Parlement viennois et de la Diète hongroise, et qui réglait les affaires communes aux deux parties de l’Empire.

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