LXXVI.3 (1996)
D´ eveloppement en fraction continue ` a l’entier le plus proche,
id´ eaux α -r´ eduits et un probl` eme d’Eisenstein
par
Pierre Kaplan (Nancy) et Yoshio Mimura (Osaka)
1. Introduction. Soit D un entier positif non carr´e congru `a 1 modulo 4.
Le probl`eme d’Eisenstein ([1], [2]) dont il sera question ici est de trouver un crit`ere pour que l’´equation
(1.1) X 2 − DY 2 = 4
ait des solutions impaires, ce qui n’est possible que si D ≡ 5 (mod 8). Dans le travail [4], paru en 1990 dans cette revue, le r´esultat suivant a ´et´e prouv´e : Th´ eor` eme 0. Soient ` 0 et ` ∗ 0 respectivement les longueurs des p´eriodes des d´eveloppements en fraction continue des nombres √
D et (1 + √ D)/2.
(a) Si l’´equation (1.1) a des solutions impaires, ` ∗ 0 + 4 ≤ ` 0 ≤ 5` ∗ 0 . (b) Si l’´equation (1.1) n’a pas de solution impaire, ` ∗ 0 /3 ≤ ` 0 ≤ 3` ∗ 0 − 8.
Ce r´esultat, qui est le meilleur possible, ne donne pas de crit`ere. Les autres r´esultats connus concernant ce probl`eme d’Eisenstein ([5–8], [11], [12]) font aussi intervenir les d´eveloppements en fraction continue des nombres
√ D et (1 + √ D)/2.
Le but de ce travail est d’obtenir un crit`ere en consid´erant, au lieu des d´eveloppements en fraction continue usuels, les d´eveloppements en frac- tion continue `a l’entier le plus proche des nombres √
D et (1 + √ D)/2.
Le d´eveloppement en fraction continue `a l’entier le plus proche d’un nombre r´eel ϕ est d´efini par
(1.2) ϕ 0 = ϕ, ϕ n = q n + ε n /ϕ n+1 , q n ∈ Z, ε n = ±1, ϕ n+1 > 2, de sorte que q n est, pour tout n ≥ 0, l’entier le plus proche de ϕ n . Si ϕ est un nombre irrationnel quadratique son d´eveloppement est p´eriodique `a partir d’un certain rang ; soient L 0 et L ∗ 0 les longueurs respectives des p´eriodes des
1991 Mathematics Subject Classification: 11R11, 11A55.
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