LXXXVII.1 (1998)
Convergence presque sˆ ure de moyennes de sommes de Riemann
par
Jean-Jacques Ruch (Strasbourg)
D´efinissons pour tout entier naturel n = 1, 2, . . . l’op´erateur somme de Riemann d’ordre n associ´e `a une fonction f sur le tore T = [0, 1[ = R\Z, comme suit :
(1) ∀x ∈ T, R
n(f )(x) = 1 n
X
0≤j<n
f
x + j
n
.
J. Bourgain (voir [Bo]) a prouv´e que {R
n(f ) : n ≥ 1} a une densit´e loga- rithmique, id est :
∀f ∈ L
2(T), 1 log N
X
N n=11
n R
n(f ) → \
T
f dm presque sˆ urement.
Nous nous sommes inspir´es de sa m´ethode pour prouver des r´esultats nou- veaux concernant la convergence presque sˆ ure des moyennes habituelles des sommes de Riemann suivant des sous-suites de la suite des entiers. Par con- tre nous ne savons pas si ce r´esultat reste vrai pour toute la suite des entiers.
Ceci nous paraˆıt ˆetre un probl`eme int´eressant mais difficile `a r´esoudre.
Th´ eor` eme. Soient 0 < ε
1< 1 et ε
2≥ ε
1deux r´eels fix´es. Alors pour toute suite d’entiers (N
s)
s≥1tels que
(2) ∀s ≥ 1, N
s1+ε1< N
s+1< N
s1+ε2, pour toute fonction f ∈ L
2(T),
(3) A
Ns(f ) = 1 N
sNs
X
n=1
R
n(f ) converge presque sˆurement.
D ´e m o n s t r a t i o n. Consid´erons deux r´eels ε
1et ε
2fix´es tels que 0 <
ε
1< 1 et ε
2≥ ε
1, et (N
s)
s≥1une suite d’entiers v´erifiant (2).
1991 Mathematics Subject Classification: Primary 60F99; Secondary 28D99.
Key words and phrases: Riemann sums, almost everywhere convergence.
[1]
Notons e
kle caract`ere d’ordre k. Un simple calcul montre que
∀n ≥ 1, ∀k ∈ Z, R
n(e
k) = δ
n|ke
k, avec δ
n|k=
n 1 si n | k, 0 sinon.
On obtient alors
∀s ≥ 1, ∀k ∈ Z, 1 N
sNs
X
n=1
R
n(e
k) = 1 N
sNs
X
n=1
δ
n|ke
k,
de sorte que
∀k ∈ Z, |A
Ns| ≤ 1 N
sNs
X
n=1
δ
n|k≤ k
N
s→ 0, quand s → ∞.
On a donc convergence presque sˆ ure des moyennes {A
Ns(e
k) : s ≥ 1} pour tout k dans Z, et donc aussi pour toute combinaison lin´eaire finie de ca- ract`eres. Or les combinaisons lin´eaires finies de caract`eres forment un sous- ensemble dense de L
2(T), il nous suffit donc de montrer la fermeture de l’ensemble de convergence pour d´emontrer le th´eor`eme. Pour cela nous allons prouver l’in´egalit´e maximale suivante :
(4) ∀f ∈ L
2, k sup
s≥1
|A
Ns(f )|k
2≤ Ckf k
2. Observons tout d’abord que si f ∼ P bf(k)e
kalors
∀n ≥ 1, R
n(f ) = X
f (k)δ b
n|ke
k= X
n|k
f (k)e b
k, et donc
∀N ≥ 1, 1 N
X
N n=1R
n(f ) = X
∞ k=−∞d(k, N )
N f (k)e b
k, avec d(k, N ) = Card{1 ≤ n ≤ N : n | k}.
La difficult´e lors de l’´etude des moyennes r´eside dans l’estimation des quantit´es d(k, N ). Dans notre d´emonstration nous remplacerons cette suite de multiplicateurs de Fourier par une autre plus facilement manipulable.
Soient χ
zla fonction indicatrice de zZ, c’est-`a-dire,
∀z ∈ Z, ∀n ∈ Z, χ
z(n) =
n 1 si z | n, 0 sinon.
Notons encore
∀j ≥ 1, P
j= {p
j: p premier}, P
∗= [
j≥1
P
j.
Remarquons que pour tous k ∈ Z, N ≥ 1 et n ∈ [1, N ],
n | k ⇔ ∀z ∈ P
∗, z - k, χ
z(n) = 0,
n - k ⇔ ∃z ∈ P
∗, z - k, χ
z(n) = 1,
de sorte que pour tous N ≥ 1 et k ∈ Z, d(k, N )
N = 1
N X
N n=1Y
z∈P∗, z
-
k(1 − χ
z(n)) (5)
= 1 N
X
N n=1Y
z∈P∗, z
-
k, z≤N(1 − χ
z(n)).
Soit de plus µ
zla mesure de probabilit´e sur le tore d´efinie par µ
z≡
1 − 1
z
1/2δ
0+ 1
z
1 −
1 − 1
z
1/2(δ
0+ δ
1/z+ . . . + δ
(z−1)/z) o` u δ
iest la mesure de Dirac au point i. Lorsqu’on calcule les coefficients de Fourier associ´es `a cette mesure on obtient
∀k ∈ Z, |b µ
z(k)|
2= 1 − 1 z + 1
z χ
z(k).
On d´efinit alors une suite de multiplicateurs de Fourier de la fa¸con sui- vante : pour N ≥ 1 et k ∈ Z,
µ
(N )k= Y
z∈P∗, z≤N
|b µ
z(k)|
2= Y
z∈P∗, z≤N
1 − 1
z + 1 z χ
z(k)
(6)
= Y
z∈P∗, z≤N, z
-
k1 − 1
z
.
Soient maintenant M f = sup
s≥1
X
k∈Z
d(k, N
s) N
sf (k)e b
ket M
1f = sup
s≥1
X
k∈Z
µ
(Nk s)f (k)e b
k. Pour tout k ∈ Z et pour tout s ≥ 1 on a
X
k∈Z
d(k, N
s) N
sf (k)e b
k≤ X
k∈Z
µ
(Nk s)f (k)e b
k+
X
k∈Z
d(k, N
s) N
s− µ
(Nk s)f (k)e b
k≤ M
1f + sup
s≥1
X
k∈Z
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)f (k)e b
k.
Donc
M f ≤ M
1f + X
s≥1
X
k∈Z
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)f (k)e b
k2
1/2.
D’o` u en int´egrant cette in´egalit´e et en appliquant le th´eor`eme de Fubini, on obtient pour toute fonction f de L
2,
kM f k
2≤ kM
1f k
2+ sup
k∈Z
X
s≥1
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)2
1/2kf k
2.
Il nous suffit donc de contrˆoler les deux quantit´es suivantes : kM
1f k
2et sup
k∈Z
X
s≥1
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)2
1/2,
pour obtenir la relation (4).
Commen¸cons par majorer kM
1f k
2. Pour cela nous utilisons un th´eor`eme du `a G. C. Rota dont on peut trouver la d´emonstration dans [Ro].
Th´ eor` eme de Rota. Soient (T
n)
n≥1une suite d’op´erateurs positifs qui sont des contractions de L
1et L
∞, et qui laissent les fonctions con- stantes invariantes. Alors la suite d’op´erateurs T
1. . . T
nT
n∗. . . T
1∗, o`u T
n∗est l’op´erateur adjoint de T
n, admet un op´erateur maximal born´e dans L
p, p > 1. Si de plus les T
nsont d´efinis par des convolutions sur le tore d’une mesure de probabilit´e µ
nalors pour p > 1 on a
sup
n
X
k∈Z
Y
n j=1|b µ
j(k)|
2f (k)e b
kp
≤ Ckf k
p.
En appliquant la deuxi`eme partie de ce th´eor`eme pour p = 2 on obtient kM
1f k
2≤ Ckf k
2.
Estimons maintenant sup
k∈Z
X
s≥1
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)2
1/2.
Nous allons montrer que X
s≥1
d(k, N
s) N
s− µ
(Nk s)2
< C,
uniform´ement suivant les valeurs de k. Comme
∀N ≥ 1, ∀k ∈ Z,
d(k, N ) N
≤ 1, |µ
(N )k| ≤ 1, il suffit de montrer que
X
s>r
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)2
< C
pour r ≥ 1 donn´e.
Tout au long du reste de la d´emonstration nous allons utiliser le lemme suivant, qui est une version non probabiliste du th´eor`eme de Poincar´e.
Lemme A. Soient J ≥ 1 et (a
j)
1≤j≤June suite de nombres dans [0, 1].
Alors
(7) ∀k ≥ 1,
Y
J j=1(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j≤ X
|S|=k
Y
j∈S
a
j,
avec les conventions suivantes :
• si k = 1,
X
|S|<1
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j= 1,
• si k ≥ J + 1, X
J+1≤|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j= 0, X
|S|=k
Y
j∈S
a
j= 0.
P r e u v e. Ce lemme se montre par r´ecurrence sur J. V´erifions que le r´esultat soit vrai pour J = 1. Si k = 1 alors
(1 − a
1) − X
|S|<1
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j= |(1 − a
1) − 1| = a
1.
Si k ≥ 2 alors
(1 − a
1) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j= |(1 − a
1) − (1 − a
1)| = 0.
Le lemme est donc vrai pour J = 1.
Supposons maintenant qu’il soit vrai pour J ≥ 1, et montrons qu’il l’est encore pour J + 1.
Si 1 ≤ k ≤ J alors
J+1
Y
j=1
(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j=
(1 − a
J+1) Y
J j=1(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S, J+16∈S
a
j+ a
J+1X
|S|<k−1
(−1)
|S|Y
j∈S, J+16∈S
a
j≤
Y
J j=1(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S, J+16∈S
a
j+ a
J+1Y
J j=1(1 − a
j) − X
|S|<k−1
(−1)
|S|Y
j∈S, J+16∈S
a
j≤ X
|S|=k
Y
j∈S, J+16∈S
a
j+ a
J+1X
|S|=k−1
Y
j∈S, J+16∈S
a
j(par r´ecurrence)
≤ X
|S|=k
Y
j∈S
a
j.
Si k = J + 1 alors
J+1
Y
j=1
(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j=
J+1
Y
j=1
a
j.
Si k ≥ J + 2 alors
J+1
Y
j=1
(1 − a
j) − X
|S|<k
(−1)
|S|Y
j∈S
a
j= 0.
On en d´eduit que le r´esultat est encore vrai au rang J + 1. Il est donc vrai pour tout J ≥ 1.
Nous allons commencer par montrer une premi`ere majoration de la quan- tit´e d(k, N )/N que l’on a isol´e dans le lemme suivant.
Lemme B. Soit
r =
4 − 2 log ε
1log(1 + ε
1)
, o`u [·] d´esigne la partie enti`ere. Alors
(8) ∀s > r, ∀k ≥ 1, d(k, N
s)
N
s≤ Cµ
(Nk s).
On peut remarquer qu’une simple r´e´ecriture de la preuve de ce lemme permet de montrer (8) pour tout N > N
r. De plus cette relation entraˆıne que
(9) ∀s > r, ∀k ≥ 1,
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)≤ (1 ∨ (C − 1))µ
(Nk s).
P r e u v e (du Lemme B). Soit k ≥ 1 fix´e de fa¸con quelconque. Pour s > r, on consid`ere N
s¯et on note s
∗= s − r. On d´efinit encore
(10) ∀s ≥ 1, Q
s= [N
s−1, N
s[ ∪ {z ∈ P
∗: z - k}.
Alors
(11) ∀s ≥ 1, X
z∈Qs
1 z < C, o` u C est une constante ind´ependante de s.
En effet, on a le r´esultat bien connu suivant (voir par exemple le th´eo- r`eme 428 dans [HW]) :
∀x ≥ 2, X
p≤x, p premier
1
p = log log x + a + O
1 log x
,
avec a une constante absolue. Comme la suite (N
s)
s≥1v´erifie N
s+1≤ N
s1+ε2on obtient
X
z∈Qs, z premier
1
z < C
1(constante ind´ependante de s).
De plus
X
z∈Qs, z non premier
1
z ≤ X
p premier
X
j≥2
1 p
j≤ X
p premier
1
p(p − 1) ≤ 2 X
n≥1
1
n
2≤ C
2. Majorons maintenant d(k, N
s¯)/N
¯s:
d(k, N
¯s) N
s¯= 1
N
¯sN¯s
X
n=1
Y
z∈P∗, z
-
k, z≤Ns¯(1 − χ
z(n)) (d’apr`es (5))
≤ 1 N
¯sN¯s
X
n=1 s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n))
≤ 1 N
¯sN¯s
X
n=1 s∗
Y
s=1
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
z(n)
+ X
A⊂Qs, |A|=ks
Y
z∈A
χ
z(n) o
,
la derni`ere in´egalit´e s’obtenant en appliquant le r´esultat du Lemme A pour k
s= s
∗− s + 1. Lorsqu’on estime le nombre de termes dans la somme du membre droit de l’in´egalit´e on trouve que l’on a au plus N
s¯αtermes de la forme +χ
zou −χ
z, avec (d’apr`es notre choix pour r)
0 < α = 1
ε
21(1 + ε
1)
r−3< 1.
En effet, le nombre de termes est inf´erieur `a
s∗
Y
s=1 ks
X
k=1
C
|Qk s|≤
s∗
Y
s=1 ks
X
k=1
|Q
s|
k≤
s∗
Y
s=1
|Q
s|
|Q
s| − 1 |Q
s|
ks≤ 2
s∗s∗
Y
s=1
N
sks≤
s∗
Y
s=1
N
sks+1≤
s∗
Y
s=1
(N
(1
1+ε1)s∗−s+r
s∗+r
)
ks+1≤ N
sσ∗+r, avec
σ =
s∗
X
s=1
(k
s+ 1)
1
1 + ε
1 s∗−s+r. Or
σ =
s∗
X
s=1
(k
s+ 1)
1
1 + ε
1 s∗−s+r=
1
1 + ε
1 r−1 sX
∗u=1
u + 1 (1 + ε
1)
u≤
1
1 + ε
1 r−1X
u≥0
u + 1 (1 + ε
1)
u≤ 1
ε
21(1 + ε
1)
r−3= α.
D’o` u le r´esultat.
De plus, on v´erifie tr`es facilement que
∀N ≥ 1, ∀z ∈ Z, 1
N X
N n=1χ
z(n) − 1 z ≤ 1
N . Donc,
(12) d(k, N
¯s) N
¯s≤
s∗
Y
s=1
X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
1
z + X
A⊂Qs, |A|=ks
Y
z∈A
1 z
+ N
s¯α−1≤
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
1 − 1
z
+ 2 X
A⊂Qs, |A|=ks
Y
z∈A
1 z
+ N
s¯α−1(Lemme A)
≤ C
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
1 − 1
z
·
s∗
Y
s=1
1 +
C
0k
s ks+ N
¯sα−1, car
(13) X
A⊂Qs, |A|=ks
Y
z∈A
1 z ≤ 1
k
s!
X
z∈Qs
1 z
ks≤
C k
s ks.
Le premier produit dans le dernier terme de l’in´egalit´e (12) est major´e par Cµ
(Nk s¯), avec C une constante ne d´ependant que de r, et le second par Q
s≥1
(1 + (C
0/s))
squi est inf´erieur `a une constante. D’o` u d(k, N
¯s)
N
s¯≤ Cµ
(Nk s¯)+ N
¯sα−1≤ C
0µ
(Nk s¯), car
∀N ≥ 1, ∀k ∈ Z, µ
(N )k≥ C Y
p≤N, p premier
1 − 1
p
≥ C
0log N . Ceci termine la preuve du Lemme B.
Nous allons maintenant estimer la diff´erence d(k, N
¯s)/N
¯s−µ
(Nk s¯)de fa¸con plus pr´ecise. On garde les mˆemes notations que dans la preuve du Lemme B. D’apr`es le Lemme A,
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z) −
s
Y
∗−1 s=1Y
z∈Qs
(1 − χ
z)
n X
A⊂Qs∗, |A|<ks∗
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
zo
≤ X
A⊂Qs∗, |A|=ks∗
Y
z∈A
χ
z.
En it´erant ceci on obtient
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z) −
s∗
Y
s=1
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
zo
≤
s∗
X
t=1
s∗
Y
−t+1 s=1Y
z∈Qs
(1 − χ
z)
s∗
Y
s=s∗−t+2
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
zo
−
s
Y
∗−t s=1Y
z∈Qs
(1 − χ
z)
s∗
Y
s=s∗−t+1
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
zo
≤
s∗
X
t=1
Y
z∈Qs∗−t+1
(1 − χ
z) − X
A⊂Qs∗−t+1, |A|<ks∗−t+1
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
z×
s∗
Y
s=s∗−t+2
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
zo
≤ X
u≤s∗
X
A⊂Qu, |A|=ku
Y
z∈A
χ
zY
s∗v=u+1
1 + X
A⊂Qv, |A|=kv
Y
z∈A
χ
z.
En sommant maintenant cette relation par rapport `a (1/N
s¯) P
Ns¯n=1
, et en
remarquant que
∀N ≥ 1, ∀z ∈ Z, 1 N
X
N n=1χ
z(n) ≤ 1 z , on trouve
(14) 1
N
s¯Ns¯
X
n=1 s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n))
− 1 N
s¯Ns¯
X
n=1 s∗
Y
s=1
X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
z(n)
≤ X
u≤s∗
X
A⊂Qu, |A|=ku
Y
z∈A
1 z
Y
s∗v=u+1
1 + X
A⊂Qv, |A|=kv
Y
z∈A
1 z
.
De plus, lors de la d´emonstration du Lemme B, nous avons montr´e que le nombre de termes apparaissant dans de telles sommes est inf´erieur ou ´egal
`a N
¯sαavec α = 1/(ε
21(1 + ε
1)
r−3), et que
∀N ≥ 1, ∀z ∈ Z, 1
N X
N n=1χ
z(n) − 1 z ≤ 1
N . Ceci entraˆıne que
(15) 1
N
s¯ Ns¯X
n=1 s∗
Y
s=1
n X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
χ
z(n) o
−
s∗
Y
s=1
X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
1 z
≤ N
s¯α−1.
Combinons alors les relations (14) et (15) par in´egalit´e triangulaire, de sorte que
1
N
¯sN¯s
X
n=1 s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n)) −
s∗
Y
s=1
X
A⊂Qs, |A|<ks
(−1)
|A|Y
z∈A
1 z
≤ X
u≤s∗
X
A⊂Qu, |A|=ku
Y
z∈A
1 z
Y
s∗ v=u+11 + X
A⊂Qv, |A|=kv
Y
z∈A
1 z
+ N
¯sα−1. En appliquant une fois de plus le Lemme A `a cette derni`ere in´egalit´e, ainsi que la relation (13), nous obtenons
(16) 1
N
s¯Ns¯
X
n=1 s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n)) −
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
1 − 1
z
≤ 2 X
u≤s∗
1 +
C k
u+1 ku+1. . .
1 +
C k
s∗ ks∗1 k
u!
X
z∈Qu
1 z
ku+ N
¯sα−1≤ C X
u≤s∗
Y
s∗v=u+1
1 +
C k
v kv( P
z∈Qu
1/z)
kuk
u! + N
¯sα−1≤ C X
u≤s∗
4
−(s∗−u)X
z∈Qu
1
z + N
¯sα−1.
A l’aide du Lemme A on montre encore que (17)
1
N
s¯ Ns¯X
n=1
Y
z∈P∗, z
-
k(1 − χ
z(n)) − 1 N
s¯Ns¯
X
n=1 s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n))
≤ 1 N
s¯Ns¯
X
n=1
¯
Y
s s=s∗+1Y
z∈Qs
(1 − χ
z(n)) − 1
≤ 1 N
s¯Ns¯
X
n=1
X
z∈Qs∗+1∪...∪Q¯s
χ
z(n) ≤ X
z∈Qs∗+1∪...∪Qs¯
1 z , et aussi que
µ
(Nk ¯s)−
s∗
Y
s=1
Y
z∈Qs
1 − 1
z
≤
¯
Y
s s=s∗+1Y
z∈Qs
1 − 1
z
− 1 (18)
≤ X
z∈Qs∗+1∪...∪Q¯s
1 z .
En se rappelant que s
∗= s − r et en regroupant les trois in´egalit´es (16), (17) et (18), on obtient
d(k, N
¯s) N
s¯− µ
(Nk s¯)≤ C
X
t≤¯s
4
−(¯s−t)X
z∈Qt
1
z + N
s¯α−1. D’o` u d’apr`es (9) on a
d(k, N
s¯)
N
¯s− µ
(Nk ¯s)≤ C inf
X
t≤¯s
4
−(¯s−t)X
z∈Qt
1 z , µ
(Nk ¯s)+ N
s¯α−1. Appliquons maintenant le lemme suivant, dont la d´emonstration est
´evidente.
Lemme C. Soient (α
t) et β des r´eels positifs. Alors, inf X
t
α
t, β
≤ X
t
(α
tβ)
1/2.
Ce r´esultat entraˆıne que
d(k, N
s¯)
N
¯s− µ
(Nk ¯s)≤ C X
t≤¯s
2
−(¯s−t)Y
z∈Qt0, t0<t
1 − 1
z
1/2· X
z∈Qt
1 z
1/2+ N
¯sα−1. Donc
X
s≥r
d(k, N
s)
N
s− µ
(Nk s)2
≤ C X
s≥1
X
t≤s
2
−(¯s−t)Y
z∈Qt0, t0<t
1 − 1
z
· X
z∈Qt
1 z + C
0X
s≥1
1 N
s2(1−α)≤ C
00X
t≥1
Y
z∈Qt0, t0<t
1 − 1
z
· X
z∈Qt