LXVII.1 (1994)
Une version quantitative du th´ eor` eme de Lindemann–Weierstrass
par
Mohammed Ably (Lille)
1. Introduction. En 1873, Hermite d´emontre la transcendance de e.
D´eveloppant la m´ethode d’Hermite, Lindemann d´emontre en 1882 la tran- scendance de π et ´enonce un th´eor`eme, contenant les r´esultats pr´ec´edents, dont la d´emonstration a ´et´e compl´et´ee par Weierstrass. Ce th´eor`eme, appel´e th´eor`eme de Lindemann–Weierstrass, est le suivant : Si y
1, . . . , y
nsont des nombres alg´ebriques lin´eairement ind´ependants sur Q alors e
y1, . . . , e
ynsont alg´ebriquement ind´ependants.
Dans l’´etude de l’ind´ependance alg´ebrique, parall`element `a l’aspect qua- litatif, on s’int´eresse `a l’aspect quantitatif des r´esultats. Pour d´ecrire l’ana- logue quantitatif du th´eor`eme pr´ec´edent, on utilise la notion de “mesure d’in- d´ependance alg´ebrique” de e
y1, . . . , e
yn; c’est la fonction de H et D d´efinie par Φ(e
y1, . . . , e
yn, H, D) = min |P (e
y1, . . . , e
yn)|, o` u le minimum est pris sur l’ensemble des polynˆomes non nuls de Z[X
1, . . . , X
n] de degr´e (total)
≤ D et de hauteur “na¨ıve” ≤ H; la hauteur “na¨ıve” d’un polynˆome de Z[X
1, . . . , X
n] ´etant le maximum des valeurs absolues de ses coefficients.
En 1932, par la m´ethode de Siegel, K. Mahler [M] obtient une minoration asymptotique (en H) de Φ(e
y1, . . . , e
yn, D, H). Il d´emontre, sous les condi- tions du th´eor`eme de Lindemann–Weierstrass, que Φ(e
y1, . . . , e
yn, D, H) ≥ H
−cDnpour H ≥ H
0, H
0d´ependant de D, y
1, . . . , y
net c = c(y
1, . . . , y
n)
> 0.
Dans ce r´esultat, la mesure Φ est “presque” optimale; en effet, `a l’aide du principe des tiroirs de Dirichlet, on montre que pour tout n-uplet de nombres complexes θ
1, . . . , θ
n, il existe D
0= D
0(θ
1, . . . , θ
n) > 0 tel que pour tout D, D ≥ D
0, et tout H ≥ 1, on ait
Φ(θ
1, . . . , θ
n, H, D) ≤ H
−Dn/(3n!).
Mais la d´ependance de H
0en fonction de D dans le r´esultat de Mahler n’est pas explicite.
[29]
En 1977, Y. Nesterenko [N
1] comble cette lacune en utilisant la m´ethode de Siegel sur les E-fonctions; sous les hypoth`eses du th´eor`eme de Lindemann–
Weierstrass, il montre qu’il existe C = C(y
1, . . . , y
n) > 0 tel que, si l’in´egalit´e (∗) log log H > CD
2nlog(D + 1)
est v´erifi´ee, alors on a
Φ(e
y1, . . . , e
yn, D, H) ≥ H
−c1Dn, o` u
c
1= 4
n([Q(y
1, . . . , y
n) : Q])
n(n([Q(y
1, . . . , y
n) : Q])
2+ [Q(y
1, . . . , y
n) : Q] + 1).
L’objet de ce texte est de raffiner ce r´esultat; nous d´emontrons le th´eor`eme suivant :
Th´ eor` eme. Soient y
1, . . . , y
ndes nombres alg´ebriques Q-lin´eairement ind´ependants et K = Q(y
1, . . . , y
n). Alors, il existe C = C(y
1, . . . , y
n) > 0 tel que pour tout polynˆome P ∈ Z[X
1, . . . , X
n] non nul, de degr´e ≤ D et de hauteur na¨ıve ≤ H, on ait
log |P (e
y1, . . . , e
yn)| ≥ −c
2D
n(log H + exp(CD
nlog(D + 1))) o`u
c
2= 2
n(4n2+18n+25)+4n
n2+n+2(4[K : Q] + n + 1)
n+2([K : Q])
n2+n+1. En particulier, si l’in´egalit´e
(∗∗) log log H > CD
nlog(D + 1) est v´erifi´ee, alors on a Φ(e
y1, . . . , e
yn, D, H) ≥ H
−2c2Dn.
La condition (∗∗) est plus faible que la condition (∗) dans le r´esultat de Nesterenko mais la constante c
2dans notre r´esultat est moins bonne que la constante c
1.
La m´ethode utilis´ee par Nesterenko est la m´ethode de Siegel [S] sur les E-fonctions, alors que la m´ethode que nous utilisons est la m´ethode de Gel’fond. Le d´eveloppement r´ecent de cette m´ethode est bas´e sur des outils g´eom´etrico-alg´ebriques tels que les lemmes de z´eros (cf. [P
2], par exemple) et les crit`eres d’ind´ependance alg´ebrique. Le crit`ere le plus g´en´eral est le crit`ere d´emontr´e par P. Philippon dans [P
1] grˆace aux techniques de l’´elimination projective introduite par Y. Nesterenko dans [N
1] pour l’´etude des nombres transcendants.
Enfin, signalons que dans ce cadre, T. T¨opfer [T] a obtenu r´ecemment,
en utilisant une m´ethode bas´ee sur l’´elimination lin´eaire, un r´esultat moins
fort que le th´eor`eme ci-dessus.
I. Notations et r´ esultats pr´ eliminaires. Pour un polynˆome P `a co- efficients p
1, . . . , p
ldans un corps de nombres F, on d´esigne par h(P ) la hauteur logarithmique de Weil du point (1, p
1, . . . , p
l) de P
l(F) (cf. [Wa
1], p. 19) et par deg P le degr´e total de P .
Si P est `a coefficients entiers rationnels non tous nuls, on a h(P ) = log H(P ), o` u H(P ) est la hauteur na¨ıve de P .
Pour un id´eal I pur de F[X
1, . . . , X
n] et ω ∈ C
n, ht(I), deg I et kIk
ωd´esignent respectivement la hauteur, degr´e et valeur absolue de I en ω d´efinis via les formes U -´eliminantes associ´ees `a I (cf. [P
1]).
Pour d´emontrer des r´esultats qualitatifs d’ind´ependance alg´ebrique de plusieurs nombres, le crit`ere d’ind´ependance alg´ebrique le plus efficace est le crit`ere de P. Philippon (cf. [P
1]). La version quantitative de ce crit`ere qui permet d’obtenir des mesures d’ind´ependance alg´ebrique a ´et´e d´emontr´ee par E. M. Jabbouri (cf. [J]). On en d´eduit l’´enonc´e suivant qui permet d’avoir des mesures d’ind´ependance alg´ebrique en codimension un.
Crit` ere. Soient K un corps de nombres et θ = (θ
1, . . . , θ
n) ∈ C
n. Soient 1 ≤ δ, τ, σ et U des nombres r´eels positifs avec σ ≥ 1 et U ≥ 2 max(τ, σ
n).
On suppose que pour tout entier S v´erifiant (a) τ /σ
n< S ≤ U/σ
n,
il existe une famille finie de polynˆomes (Q
S,j)
j=1,...,m(S)⊂ K[X
1, . . . , X
n] telle que :
(b) max
jdeg Q
S,j≤ δ;
(c) max
jh(Q
S,j) + δ(n + 1) log(n + 1) ≤ τ ;
(d) max
j|Q
S,j(θ)|/|θ|
deg QS,j≤ exp(−Sσ
n) o`u |θ|= max(1, |θ
1|, . . . , |θ
n|);
(e) les polynˆomes Q
S,j(j = 1, . . . , m(S)) sont sans z´eros communs dans la boule de centre θ et de rayon exp(−Sσ
n+1) de C
n.
Alors, pour tout polynˆome P non nul de Z[X
1, . . . , X
n], de hauteur loga- rithmique h et de degr´e D, satisfaisant
(f) (4[K : Q]+n+1)(27σ)
n(hδ
n+(τ n+δ(n+1)
2log(n+1))Dδ
n−1) ≤ U , on a
log |P (θ
1, . . . , θ
n)| ≥ −U − nD log 2(n + 1) − n
2log |θ| − 2n log(n + 1).
P r e u v e. Remarquons d’abord que la hauteur utilis´ee dans le crit`ere de Jabbouri (cf. [J]) est la hauteur invariante h d´efinie dans [J]. Nous l’avons remplac´e dans l’´enonc´e pr´ec´edent par la hauteur logarithmique absolue h (cela revient `a remplacer, localement en les places archim´ediennes, la mesure de Mahler par la hauteur na¨ıve) en utilisant l’estimation
h(P ) ≤ h(P ) + (log(n + 1)) deg P.
Cela explique les l´eg`eres modifications intervenues dans les propri´et´es (c) et (f) par rapport `a l’´enonc´e original de Jabbouri.
Notons encore θ le point de P
n(C) de coordonn´ees (1, θ
1, . . . , θ
n),
hP l’homog´en´eis´e de P dans Z[X
0, . . . , X
n] et I l’id´eal de Z[X
0, . . . , X
n] en- gendr´e par
hP .
Pour un polynˆome Q ∈ C[X
1, . . . , X
n], on note H(Q) (resp. M (Q)) la hauteur na¨ıve (resp. la mesure de Mahler de Q). On utilisera les in´egalit´es suivantes :
H(Q)2
− deg Q≤ M (Q) ≤ H(Q)(n + 1)
deg Q.
Soient u
i,j, 0 ≤ i ≤ n − 1, 0 ≤ j ≤ n, des nouvelles variables; on pose u
i= (u
i,j)
0≤j≤n(i = 0, . . . , n − 1). Une forme U -´eliminante de
hI (cf. [N
2], lemme 2) est la forme f de Z[u
0, . . . , u
n−1] d´efinie par
f (u
0, . . . , u
n−1) =
hP (∆
0, . . . , ∆
n) o` u ∆
jest le d´eterminant du cofacteur de X
jdans la matrice
X
0. . . X
nu
0,0. . . u
0,n. . . . u
n−1,0. . . u
n−1,n
.
On a par d´efinition (cf. [P
1], d´efinition 1.14 avec d = 1) deg I = deg f . Comme deg f = n deg P , on a deg I = n deg P. Puisque f ∈Z[u
0, . . . , u
n−1], on a ht(I) = log M (f ). Comme
M (f ) ≤ H(f )(n + 1)
deg fet H(f ) ≤ H(P )((n + 1)!)
deg P, on en d´eduit que
ht(I) ≤ log H(P ) + (2n + 1) log(n + 1) deg P.
Soient S
(i)= (s
(i)k,l)
0≤k≤n0≤l≤n
(i = 0, . . . , n−1) des matrices antisym´etriques g´en´eriques d’ordre n + 1 (les variables s
(i)k,l(0 ≤ k ≤ n, 0 ≤ l ≤ n) sont li´ees alg´ebriquement par les seules relations s
(i)k,k= 0 et s
(i)k,l+ s
(i)l,k= 0 si l 6= k).
On note
S
(i)· θ =
X
nk=0
s
(i)k,lθ
k0≤l≤n
,
∂
θ(f )(S
(0), . . . , S
(n−1)) le polynˆome de C[S
(0), . . . , S
(n−1)] d´efini par
∂
θ(f )(S
(0), . . . , S
(n−1)) = f (S
(0)· θ, . . . , S
(n−1)· θ) et L
θ(X
0, . . . , X
n) la forme lin´eaire d´efinie par L
θ(X) = P
nj=0
X
jθ
j. D’apr`es la d´efinition 1.15 de [P
1],
kIk
θ=: M (∂
θ(f ))
M (f )(M (L
θ))
deg f.
On a
M (∂
θ(f )) ≤ H(∂
θ(f ))(n + 1)
deg ∂θ(f )≤ H(∂
θ(f ))(n + 1)
deg fet (cf. [N
2], preuve de la proposition 1) on a l’estimation
H(∂
θ(f )) ≤ |P (θ
1, . . . , θ
n)|(n + 1)
2n2|θ|
n2−n. D’autre part,
M (f ) ≥ H(f )2
− deg f≥ 2
− deg f≥ 2
−n deg Pet
M (L
θ) ≥ H(L
θ)
2 ≥ 1
2 |θ|, d’o` u
kIk
θ≤ |P (θ
1, . . . , θ
n)|2
n deg P(n + 1)
n(deg P +2n)|θ|
n2−n(deg P +1). Les conditions du crit`ere de Jabbouri (cf. [J]) ´etant v´erifi´ees avec k = n − 1, l’id´eal I ´etant de dimension n − 1, d’apr`es ce mˆeme crit`ere on a log kIk
θ≥ −U . Cette in´egalit´e jointe `a l’in´egalit´e pr´ec´edente entraˆıne le crit`ere pr´ec´edent.
Pour des nombres r´eels c > 0, L ≥ e et 0 < ν < 1, on d´efinit les fonctions positives suivantes :
δ
c(L, ν) = c(log L)
ν, H
c(L, ν) = cL(log L)
1−νet r
c(L) = cL log L.
On consid`ere, pour toute la suite, y
1, . . . , y
n, n nombres alg´ebriques Q lin´eairement ind´ependants. Notons K = Q(y
1, . . . , y
n), θ
i= e
yi(i = 1, . . . , n), θ = (θ
1, . . . , θ
n), den(y
i) le d´enominateur de y
iet y
ile maximum des valeurs absolues des Q conjugu´es de y
idans C.
La d´emonstration du th´eor`eme est bas´ee sur la proposition principale qui fait l’objet de la section suivante.
II. La proposition principale. L’objet de cette proposition est de con- struire une famille de polynˆomes v´erifiant les conditions du crit`ere pr´ec´edent.
Proposition principale. Il existe un nombre r´eel L
0> 0, ne d´epen- dant que de y
1, . . . , y
n, tel que pour tout L ∈ R, L ≥ L
0, et tout ν ∈ R, 0 < ν < 1, v´erifiant les conditions (1), (2) et (3) suivantes :
(1) log log L ≥ 2(n + 7) log 2[K : Q]/ν, (2) (log L)
1−ν≥ c
3, avec
c
3= 2
n+5[K : Q](log max
1≤i≤n
( y
i+ 1) + log n + log max
1≤i≤n
(den(y
i))) (3) 8[K : Q]ν(log L)
ν≤ log L/ log log L,
il existe un id´eal I
L,νengendr´e par des polynˆomes G
L,ν,j(1 ≤ j ≤ m
0(L, ν))
de K[X
1, . . . , X
n] satisfaisant les propri´et´es suivantes :
(i) I
L,νn’a pas de z´eros dans la boule de C
nde centre θ et de rayon exp(−r
1(L)),
(ii) max
1≤j≤m0(L,ν)
|G
L,ν,j(θ)| ≤ exp(−r
1/2(L)), (iii) max
1≤j≤m0(L,ν)
deg G
L,ν,j≤ δ
c4(L, ν),
1≤j≤m
max
0(L,ν)h(G
L,ν,j) ≤ H
c5(L, ν), o`u
c
4= 2
2n+7[K : Q]n et c
5= 2
2n+10[K : Q] + 2.
Le sch´ema de d´emonstration de cette proposition est une variante du sch´ema classique de d´emonstration de transcendance par la m´ethode de Gel’fond.
La d´emonstration se fait en 3 pas :
1er pas. Construction des “polynˆomes auxiliaires”. Pour h = (h
1, . . . , h
n)
∈ N
n, l = (l
1, . . . , l
n) ∈ N
n, i = (i
1, . . . , i
n) ∈ N
n, P ∈ K[X
1, . . . , X
n], β ∈ N, γ ∈ N et s ∈ N, on note
h · y = h
1y
1+ . . . + h
ny
n, h + l = (h
1+ l
1, . . . , h
n+ l
n),
|h| = max
1≤j≤n
|h
j|, khk = h
1+ . . . + h
n, D
iP = 1
i
1! . . . i
n! ∂
Xi11. . . ∂
XinnP, M
β,γ(Z, X) = Z
βX
γ,
∆
sM
β,γ(Z, X) =
min(β,s)
X
s0=0
s s
0β(β − 1) . . . (β − s
0+ 1)γ
s−s0Z
β−s0X
γ. Notons que
d
sdz
sM
β,γ(z, e
z) = ∆
sM
β,γ(z, e
z).
Enfin, pour Y = (Y
1, . . . , Y
n), on pose M
β,γ,h,s(Y ) = ∆
sM
β,γh · y,
Y
n i=1Y
ihi. Comme on a pos´e θ
i= e
yi, on a ´evidemment
M
β,γ,h,s(θ) = ∆
sM
β,γ(h · y, e
h·y).
Soit L
0= L
0(y
1, . . . , y
n) un nombre r´eel assez grand. Dans la suite, on d´esigne par L un param`etre r´eel ≥ L
0, et par M, D et T
0des param`etres entiers ≥ e. On pose
ϕ
1(L, D, M, T
0) = T
0(log L + log D + log T
0) + L log M + n log nDM + ([K : Q] max
1≤i≤n
h(y
i) + log max
1≤i≤n
den(y
i) + log 2n)L + log LD, ϕ
2(L, D, M, T
0) = ϕ
1(L, D, M, T
0) + (n log(max
i
|θ
i| + 1) + n
2)DM.
Lemme 1. Si la condition
(C
1) LD > 2
n+1[K : Q]T
0M
nest v´erifi´ee, alors il existe des polynˆomes P
β,γ(0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D) non tous nuls de Z[Y ] satisfaisant
deg P
β,γ≤ nDM, h(P
β,γ) ≤ ϕ
1(L, D, M, T
0) et tels que les polynˆomes d´efinis par
Q
s,h(Y ) = X
0≤β<L 0≤γ<D
P
β,γ(Y )M
β,γ,s,h(Y )
soient nuls pour tout s ∈ N, 0 ≤ s < T
0, et tout h ∈ N
n, |h| < M .
P r e u v e. Si |h| ≤ M et γ ≤ D, on a deg M
β,γ,h,s≤ nDM . En notant m
β,γ,h,s,jles coefficients de M
β,γ,h,s, M
β,γ,h,ss’´ecrit
M
β,γ,h,s(Y ) = X
kjk≤nDM
m
β,γ,h,s,jY
j.
Pour |h| ≤ M , γ ≤ D, s ≤ T
0et kjk ≤ nDM , on v´erifie que log m
β,γ,h,s,j≤ T
0(log L + log D + log T
0) + L(log M + log n + log max
i
|y
i|) + log L, o` u m
β,γ,s,h,jd´esigne le maximum de valeurs absolues des Q-conjugu´es de m
β,γ,s,h,jdans C.
Soient p
β,γ,i, 0 < β ≤ L, 0 ≤ γ < D, i = (i
1, . . . , i
n), kik ≤ nDM , des nouvelles variables. Notons
P
β,γ(Y ) = X
kik≤nDM
p
β,γ,iY
i, Q
s,h(Y ) = X
0≤β<L 0≤γ<D
P
β,γ(Y )M
β,γ,s,h(Y ).
Le syst`eme {Q
s,h= 0 : s ∈ N, 0 ≤ s < T
0, h ∈ N
n, |h| < M } est ´equivalent au syst`eme lin´eaire, en les inconnues p
β,γ,iet `a coefficients m
β,γ,s,h,j, suivant :
(S) X
0≤β<L 0≤γ<D i+j=k
p
β,γ,im
β,γ,s,h,j= 0,
kkk ≤ 2nDM, s ∈ N, 0 ≤ s < T
0, h ∈ N
n, |h| < M.
Le nombre d’inconnues de (S) est sup´erieur ou ´egal `a (L − 1)D
nDM +n−1net le nombre d’´equations de (S) est major´e par T
0M
n 2nDM +n−1n
.
Notons den(y
j) le d´enominateur de y
jet δ = max
1≤j≤nden(y
j). En
multipliant par δ
Lles deux membres du syst`eme (S), on obtient un syst`eme
(S
0) d’´equations lin´eaires homog`enes `a coefficients entiers dans K, ´equivalent
`a (S).
Sous la condition (C
1), le lemme de Siegel (cf. [Wa
2], lemme 1.3.1) montre qu’il existe des entiers naturels non tous nuls (p
β,γ,i, 0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D, i ∈ N
n, kik ≤ nDM ) v´erifiant (S
0) et donc (S). En plus, d’apr`es ce lemme, on a
log max
β,γ,i
|p
β,γ,i| ≤ log( √
2LDδ
Lmax
β,γ,s,h,j
m
β,γ,s,h,j).
Comme P
β,γ(Y ) ∈ Z[Y ], on a h(P
β,γ) = log max
i|p
β,γ,i|; ces polynˆomes P
β,γ(0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D) v´erifient alors le lemme 1.
“Modification” des polynˆomes. Les polynˆomes Q
s,h(0 ≤ s < T
0, |h| <
M ) peuvent poss´eder un z´ero commun dans un voisinage de θ pour cela nous allons les modifier, suivant une id´ee de G. Diaz (cf. [D]), afin d’obtenir des polynˆomes satisfaisant la condition (i) de la proposition 1.
Soient r > 0 et e θ dans B(θ, e
−r), la boule de C
nde centre θ et de rayon e
−r. Comme les polynˆomes P
β,γ(0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D) donn´es par le lemme 1 ne sont pas tous nuls et de degr´es major´es (pour D et M fix´es), il existe j =: j(e θ) ∈ N
ntel que les nombres D
jP
β,γ(e θ), 0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D, ne soient pas tous nuls et que les nombres D
iP
β,γ(e θ), 0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D, soient tous nuls d`es que i v´erifie kik < kjk. Il suffit de prendre j tel que
kjk = min{kik : ∃β, 0 ≤ β < L, ∃γ, 0 ≤ γ ≤ D, D
iP
β,γ(e θ) 6= 0}.
Notons
I
r= {j = j(e θ) : e θ ∈ B(θ, e
−r)}, Q
s,h,j(Y ) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ(Y )M
β,γ,s,h(Y ).
Lemme 2. Pour tout j ∈ I
r, tout s ∈ N, 0 ≤ s < T
0, et tout h ∈ N
n,
|h| < M , on a
|Q
s,h,j(θ)| ≤ exp(−r + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log 2LD).
P r e u v e. Soient j ∈ I
r, e θ ∈ B(θ, e
−r) tels que j = j(e θ), s ∈ N, 0 ≤ s <
T
0, et h ∈ N
n, |h| < M . On a
|D
jP
β,γ(e θ) − D
jP
β,γ(θ)|
≤ max
i
|θ
i− e θ
i| · H(D
jP
β,γ)(max
i
|θ
i| + 1)
deg(DjPβ,γ)(deg D
jP
β,γ+ 1)
n; or,
H(D
jP
β,γ) ≤ 2
deg Pβ,γH(P
β,γ) ≤ exp(ϕ
1(L, D, M, T
0)),
donc on obtient
|D
jP
β,γ(e θ) − D
jP
β,γ(θ)| ≤ max
i
|θ
i− e θ
i| · exp(ϕ
2(L, D, M, T
0))
≤ exp(−r + ϕ
2(L, D, M, T
0)).
De la mˆeme fa¸con, on a
|M
β,γ,s,h(θ) − M
β,γ,s,h(e θ)| ≤ exp(−r + ϕ
2(L, D, M, T
0)).
Par ailleurs, on a
|D
jP
β,γ(θ)| ≤ H(D
jP
β,γ)(max
i
|θ
i| + 1)
deg DjPβ,γ(deg D
jP
β,γ+ 1)
n≤ exp(ϕ
2(L, D, M, T
0)).
De mˆeme, |M
β,γ,s,h(e θ)| ≤ exp(ϕ
2(L, D, M, T
0)).
Or, on a
|Q
s,h,j(θ) − Q
s,h,j(e θ)|≤ X
0≤β<L 0≤γ<D
|D
jP
β,γ(θ)| · |M
β,γ,s,h(θ) − M
β,γ,s,h(e θ)|
+ X
0≤β<L 0≤γ<D
|D
jP
β,γ(e θ) − D
jP
β,γ(θ)| · |M
β,γ,s,h(e θ)|,
d’o` u
|Q
s,h,j(θ) − Q
s,h,j(e θ)| ≤ exp(−r + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log 2LD).
De la d´efinition de j, on tire l’´egalit´e Q
s,h,j(e θ) = (D
jQ
s,h)(e θ); comme Q
s,h= 0, on en d´eduit que Q
s,h,j(e θ) = 0 et l’in´egalit´e pr´ec´edente entraˆıne le lemme.
2e pas. Extrapolation. Moyennant certaines conditions sur L, D, M, T
0et r, nous allons extrapoler la majoration du lemme 2 aux valeurs Q
s,h,j(θ) pour tout s ∈ N, s < T , avec T v´erifiant T
0< T ≤ cT
0o` u c = c(y
1, . . . , y
n).
Soient j ∈ I
r, e θ ∈ B(θ, e
−r) tels que j = j(e θ) et f la fonction enti`ere d´efinie par
f (z) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ(e θ)M
β,γ(z, e
z).
On a (cf. les d´efinitions du 1er pas)
et
d
sdz
sf (z) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ(e θ)∆
sM
β,γ(z, e
z)
d
sdz
sf (h · y) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ(e θ)M
β,γ,h,s(θ).
On a, de la mˆeme fa¸con qu’au 1er pas, pour tout s ∈ N, 0 ≤ s < T
0, et tout h ∈ N
n, |h| < M ,
(4)
Q
s,h,j(θ) − d
sdz
sf (h · y)
≤ X
0≤β<L 0≤γ<D
|D
jP
β,γ(e θ) − D
jP
β,γ(θ)| · |M
β,γ,h,s(θ)|
≤ exp(−r + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log LD).
Cette in´egalit´e et le lemme 2 entraˆınent l’in´egalit´e
(5) max
0≤s<T0
|h|<M
d
sdz
sf (h · y)
≤ exp(−r + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log 4LD).
D’autre part, la formule d’extrapolation (cf. [R], lemme 4.5) appliqu´ee `a f , avec R
1> R
2≥ (max
1≤i≤ny
i+ 1)M et δ
0= min
|h|≤2Mkh · yk, montre que pour tout s ∈ N, on a
1 s!
d
sdz
sf
R2
≤ 2|f |
R14R
2R
1 T0Mn+ 2M
nR
233R
2δ
0M
n/2 T0Mn0≤s
max
0<T0|h|≤M
1
s
0! d
s0dz
s0f (h · y)
o` u |f |
R= sup
kzk=R|f (z)|.
Les nombres y
i(1 ≤ i ≤ n) ´etant alg´ebriques, l’in´egalit´e de la taille (cf.
[Wa
2], 1.2.4) montre que δ
0≥ exp(−[K : Q] log c
6M ) o` u c
6= 2n max
1≤i≤n
(den(y
i)) · max
1≤i≤n
( y
i+ 1).
D’autre part, on a
|f |
R1≤ LD max
0≤β<L 0≤γ<D
|D
jP
β,γ(e θ)|R
L1e
R1D≤ exp(L log R
1+ R
1D + ϕ
2(L, D, M, T
0) + log LD).
En prenant R
1= L, R
2= (max
1≤i≤n|y
i| + 1)M et en supposant la condition
(C
2) L
1/2> 4( max
1≤i≤n
|y
i| + 1)M
v´erifi´ee, on d´eduit de l’in´egalit´e (5) et de la formule d’extrapolation pr´ec´e-
dente que pour tout T ≥ T
0, on a
0≤s<T
max
khk<M
d
sf
dz
s(h · y)
≤ exp(L(log L + D) + ϕ
2(L, D, M, T
0) + log LD + T log T −
12T
0M
nlog L) + exp([K : Q]T
0M
nlog c
7M + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log 8LD + T log T − r) o` u
c
7= c
6+ 33( max
1≤i≤n
|y
i| + 1) + n/2 − 1.
Or, comme dans l’in´egalit´e (4), pour tout s ∈ N, 0 ≤ s < T , et tout h ∈ N
n, |h| < M , on a
Q
s,h,j(θ) − d
sdz
sf (h · y)
≤ exp(−r + ϕ
2(L, D, M, T ) + log LD), d’o` u
(6) |Q
s,h,j(θ)|
≤ exp(L(log L + D) + ϕ
2(L, D, M, T
0) + log LD + T log T −
12T
0M
nlog L) + exp([K : Q]T
0M
nlog c
7M + 2ϕ
2(L, D, M, T
0) + log 8LD + T log T − r) + exp(−r + ϕ
2(L, D, M, T ) + log LD).
3e pas. Utilisation du lemme de z´eros
Lemme 3. Soit r un nombre r´eel tel que r > max
1≤i≤n|y
i|. Si les condi- tions
T ([M/2])
n> 4LD (C
3)
et
T > 2D (C
4)
sont v´erifi´ees, alors les polynˆomes Q
s,h,j(s ∈ N, 0 ≤ s < T, h ∈ N
n, |h| <
M, j ∈ I
r) n’ont pas de z´eros communs dans la boule B(θ, e
−r) de C
n. P r e u v e. Supposons que ces polynˆomes s’annulent en un point e θ = (e θ
1, . . . , e θ
n) de B(θ, e
−r). Puisque r > max
1≤i≤n|y
i|, on en d´eduit que e θ
i6= 0 pour tout i, i = 1, . . . , n. Soit, alors, e y
i∈ C tel que e
y˜i= e θ
i(i = 1, . . . , n).
Rappelons que, par d´efinition, on a Q
s,h,j(e θ) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ∆
sM
β,γ(h · y, e
h·˜y).
Consid´erons, en particulier, le n-uplet j de I
rtel que j = j(e θ) et le polynˆome
P (Z, X) = X
0≤β<L 0≤γ<D
D
jP
β,γ(e θ)M
β,γ(Z, X).
Pour h ∈ N
n, |h| < M , notons F
hla fonction enti`ere d´efinie par F
h(z) = P (h · y + z, e
h·˜y+z).
On a
d
sdz
sF
h(0) = Q
s,h,j(e θ).
Comme on a suppos´e que Q
s,h,j(e θ) = 0, pour tout s ∈ N, 0 ≤ s < T , et tout h ∈ N
n, |h| < M , alors selon la d´efinition de [P
2], le polynˆome P s’annule `a l’ordre T le long de l’application Ψ d´efinie par
Ψ : C → G
a× G
m, z → (z, e
z), sur l’ensemble e Γ (M ) = {(h · y, e
h·˜y) : h ∈ N
n, |h| < M }.
Or j =: j(e θ), donc les coefficients D
jP
β,γ(e θ), 0 ≤ β < L, 0 ≤ γ < D, de P ne sont pas tous nuls, donc P est non nul sur G
a× G
m. Par suite le lemme de z´ero (cf. th. 2.1 de [P
2]) joint au lemme 3.4 de [P
2] montre qu’il existe un sous-groupe G
0= G
01× G
02( G
a× G
mde G
a× G
mtel que (7) T card(( e Γ (M/2) + G
0)/G
0) ≤ 2
r1+r2L
r1D
r2o` u r
1= dim G
a/G
01et r
2= dim G
m/G
02. Deux cas peuvent se pr´esenter :
• ou bien G
01= G
a, on a alors r
1= 0 et l’in´egalit´e (7) entraˆıne l’in´egalit´e T ≤ 2D, ce qui est absurde vue la condition (C
4);
• ou bien G
01= {0}, on a alors r
1= 1 et on a, dans ce cas, card(( e Γ (M/2) + G
0)/G
0) ≥ ([M/2])
net l’in´egalit´e (7) entraˆıne l’in´egalit´e T ([M/2])
n≤ 4LD, ce qui contredit (C
3), d’o` u le lemme.
Choix des param`etres et preuve de la proposition principale. Soit L
0= L
0(y
1, . . . , y
n) un nombre r´eel suffisamment grand; soient L ≥ L
0et 0 < ν
< 1 deux nombres r´eels v´erifiant les conditions (1), (2) et (3) de la proposi- tion principale. Posons
T
0= [4L(log L)
−ν+ 1], M = [(log L)
ν/n+ 1],
D = 2
n+5[K : Q], T = [2
2n+8[K : Q]L(log L)
−ν], r = L log L.
Les conditions (C
1), (C
2), (C
3) et (C
4) pr´ec´edentes sont ´evidemment sa-
tisfaites avec ces param`etres. De plus, puisque L ≥ L
0et (L, ν) v´erifie les
in´egalit´es (2) et (3) de la proposition principale, on en d´eduit que ϕ
2(L, D, M, T
0) ≤ 9L(log L)
1−νet
ϕ
2(L, D, M, T ) ≤ (2
2n+9[K : Q] + 1)L(log L)
1−ν.
D’autre part, avec le choix ci-dessus des param`etres D, M, T
0, T et puis- que (L, ν) v´erifie les in´egalit´es (2) et (3) de la proposition principale, l’in´e- galit´e (6) pr´ec´edente s’´ecrit
|Q
s,h,j(θ)| ≤ exp(−L log L + (2
2n+9[K : Q] + 11)L(log L)
1−ν) + exp(−L log L + (21 + 2
2n+9[K : Q])L(log L)
1−ν) + exp(−L log L + (2
2n+9[K : Q] + 2)L(log L)
1−ν) et par suite l’in´egalit´e (1) de la proposition principale entraˆıne
|Q
s,h,j(θ)| ≤ exp(−
12L log L), ou encore
(8) |Q
s,h,j(θ)| ≤ exp(−r
1/2(L)).
Par ailleurs, on a
deg Q
s,h,j≤ max
β,γ
(deg D
jP
β,γ+ deg M
β,γ,s,h)
≤ 2nDM ≤ 2
n+7[K : Q]n(log L)
ν/n; avec les notations du chapitre I, cette in´egalit´e s’´ecrit
(9) deg Q
s,h,j≤ δ
c4(L, ν) avec c
4= 2
n+7[K : Q]n.
On a aussi
h(Q
s,h,j) ≤ max
β,γ
(h(D
jP
β,γ) + h(M
β,γ,s,h)) + 2nDM
≤ 2ϕ
1(L, D, M, T ) + 2nDM ≤ 2ϕ
2(L, D, M, T )
≤ (2
2n+10[K : Q] + 2)L(log L)
1−ν, d’o` u
(10) h(Q
s,h,j) ≤ H
c5(L, ν) avec c
5= 2
2n+10[K : Q] + 2.
Soit I
L,νl’id´eal de K[Y
1, . . . , Y
n] engendr´e par la famille des polynˆomes
Q
s,h,j(Y
1, . . . , Y
n), s ∈ N, 0 ≤ s < T , h ∈ N
n, |h| < M , j ∈ I
r, o` u
T, M, r sont les param`etres d´efinis ci-dessus en fonction de L et ν. D’apr`es
le lemme 3, l’id´eal I
L,νn’a pas de z´eros dans la boule de C
nde centre θ et
de rayon exp(−r(L)); il v´erifie donc la condition (i) de la proposition prin-
cipale. L’in´egalit´e (8) (resp. (9) et (10)) montre que I
L,νv´erifie la condition
(ii) (resp. (iii)) de la proposition principale.
III. Preuve du th´ eor` eme. Rappelons que y
1, . . . , y
nd´esignent des nombres alg´ebriques Q-lin´eairement ind´ependants et on note
K = Q(y
1, . . . , y
n) et θ
i= e
yi, 1 ≤ i ≤ n.
Pour f et g deux fonctions de R
+dans R
+, on note f g s’il existe c
0= c
0(y
1, . . . , y
n) > 0 tel que pour tout L ≥ L
0on ait f (L) ≥ c
0g(L) et f g ⇔ f g et g f .
Soit C = C(y
1, . . . , y
n) un nombre r´eel suffisamment grand par rapport aux constantes c
1, . . . , c
i, . . . qui interviennent dans ce texte. Soient h, D deux nombres r´eels > 0. Posons
h
1= (h + exp(CD
nlog(D + 1))), ν = (n log D + log c
8)/ log log h
1, o` u
c
8= 2
n(4n2+16n+12)n
n2+2([K : Q])
n2+1(4[K : Q] + n + 1)
n+1. On a bien 0 < ν < 1.
Rappelons les notations H
1(L, ν) = L(log L)
1−ν, δ
1(L, ν) = (log L)
ν/net r
1(L) = L log L.
Soit L le plus petit entier v´erifiant
(11) c
9h
1D
n≤ r
1(L),
o` u
c
9= 2
n(4n2+18n+25)+3n
n2+n+2([K : Q])
n2+n+1(4[K : Q] + n + 1)
n+2. Posons δ = δ
c4(L, ν), τ = H
c5(L, ν) + δ(n + 1) log(n + 1), σ = 2, U =
12r
1(L) o` u c
4et c
5sont les constantes d´efinies dans la proposition principale.
Nous allons montrer que ces param`etres v´erifient les conditions du crit`ere du chapitre I.
L’in´egalit´e (11) et L suffisamment grand entraˆınent que log log L ≥
1
2