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1. Introduction. Soit F

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Academic year: 2021

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(1)

LXVI.4 (1994)

Automates et valeurs de transcendance du logarithme de Carlitz

par

Val´ erie Berth´ e (Marseille)

1. Introduction. Soit F

q

le corps de cardinal q. Soit p la caract´eristique de F

q

. On d´efinit par analogie avec le cas r´eel :

Z = F

q

[x], Q = F

q

(x) , R = F

q

((1/x)) =

 X

n=−∞

a

n

x

n

: a

n

∈ F

q

et les (a

n

)

n<0

presque tous nuls

 . Le corps R est le compl´et´e de Q pour la valuation 1/x-adique. Enfin, on d´efinit C comme le compl´et´e d’une clˆoture alg´ebrique de R; C est donc alg´ebriquement clos.

Carlitz a d´efini dans [4] deux fonctions ψ et λ sur F

q

((1/x)), qui jouent respectivement les rˆoles de l’exponentielle et du logarithme r´eels. Ces fonc- tions sont ainsi d´efinies :

ψ(t) = X

k=0

(−1)

k

t

qk

F

k

pour tout t de F

q

((1/x)) , λ(t) =

X

k=0

t

qk

L

k

pour tout t tel que d

t ≤ 1 , avec

[k] = x

qk

− x, F

k

= [k][k − 1]

q

. . . [1]

qk−1

, L

k

= [k][k − 1] . . . [1] . Carlitz a montr´e que l’on peut ´etendre la d´efinition de λ `a F

q

((1/x)) (voir [4]). La fonction λ ainsi obtenue est alors l’inverse de la fonction ψ.

Carlitz a ´egalement montr´e l’existence d’une p´eriode pour la fonction ψ :

∀t ∈ R, ∀E ∈ Z, ψ(t + Eξ) = ψ(t) , avec

ξ = (x

q

− x)

1/(q−1)

Π et Π = Y

j=0



1 − x

qj

− x x

qj+1

− x



.

(2)

La s´erie formelle Π joue bien ´evidemment le rˆole du r´eel π et ξ est l’analogue de 2iπ.

Wade a montr´e diverses propri´et´es de transcendance concernant ces deux fonctions, qui mettent en ´evidence l’analogie avec le cas r´eel. Il a ´etabli, en particulier, deux r´esultats `a mettre en correspondance avec les th´eor`emes de Hermite–Lindemann et de Gelfond–Schneider, `a savoir :

• Si α est un ´el´ement non nul de F

q

((1/x)) alg´ebrique sur F

q

(x), alors ψ(α) et λ(α) sont transcendants (voir [19]).

• Si α est non nul et β un ´el´ement de F

q

((1/x)) irrationnel alors l’un des trois nombres α, β, ψ(βλ(α)) est transcendant. Si α est nul et si l’on remplace λ(0) par Eξ, o` u E appartient `a F

q

[x] et ξ = (x

q

− x)

1/(q−1)

Π, alors la conclusion reste vraie (voir [20]).

On d´eduit, en particulier, du premier de ces r´esultats, la transcendance de Π. Yu a ´egalement montr´e, dans [23] et [24], ces deux propri´et´es, dans un cadre plus g´en´eral.

Carlitz a ´egalement d´efini sur F

q

(x) une fonction ζ, analogue `a la fonc- tion ζ de Riemann. Elle est d´efinie de la fa¸con suivante :

ζ(m) = X

G∈Fq[x] et G unitaire

1/G

m

, m ≥ 1 .

Il existe plusieurs m´ethodes conduisant `a des r´esultats de transcendance sur les valeurs des fonctions ψ, λ et ζ de Carlitz (voir [21]) :

• la m´ethode de Wade reprise par Dammame et Hellegouarch, ainsi que par Thakur; elle est `a certains ´egards l’analogue de la m´ethode classique pour les nombres r´eels (voir [9]–[12], [17] et [18]),

• les modules de Drinfeld utilis´es par Yu; il s’agit d’une g´en´eralisation des courbes elliptiques (voir [14] et [15]); c’est la m´ethode la moins ´el´ementaire mais aussi celle qui donne actuellement le plus de r´esultats (voir [22]),

• les mesures d’irrationalit´e sur lesquelles travaillent de Mathan et Ch´erif (voir [5]–[7]),

• enfin les automates qui ont permis `a Allouche de donner une preuve

“´el´ementaire” de la transcendance de la p´eriode Π de l’exponentielle.

Il s’agit ici de g´en´eraliser cette derni`ere m´ethode pour l’´etendre `a d’autres r´esultats.

En fait, Allouche a montr´e dans [1], en utilisant les automates et plus pr´ecis´ement le th´eor`eme de Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy, la transcendance de α/Π, avec

α = Y

j=0



1 − x

qj

x

qj+1



.

(3)

En ´elevant α `a la puissance q, on constate que α est alg´ebrique sur F

q

(x).

On d´eduit donc la transcendance de Π de celle de α/Π.

Rappelons l’´enonc´e du th´eor`eme de Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy (voir [8]) :

Th´ eor` eme 1 (Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy). Soit (u(n))

n∈N

une suite `a valeurs dans F

q

. Il y a ´equivalence entre les deux conditions suivantes :

1. La s´erie formelle P

n≥0

u(n)x

−n

est alg´ebrique sur F

q

(x).

2. L’ensemble E des sous-suites de la suite (u(n))

n∈N

d´efini par E = {(u(q

k

n + r))

n∈N

: k ≥ 0, 0 ≤ r ≤ q

k

− 1}

est fini.

Nous nous proposons de donner ici une preuve “automatique” du r´esultat suivant :

Th´ eor` eme 2. Soit P une fraction de la forme P = P

v≥−1

p

v

(1/x)

v

o`u p

v

∈ F

q

, et p

v

= 0 pour v assez grand. Alors λ(P )/Π

s

est transcendant sur F

q

(x), pour 1 ≤ s ≤ q − 3 et pour q 6= 2, q 6= 3.

Nous ´etudierons en fait le quotient

Παss

λ(P ). Multiplier par α

s

per- met d’obtenir un d´eveloppement simple en s´erie formelle de

Παss

λ(P ) (afin d’utiliser le th´eor`eme de Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy) sans pour autant influer sur la transcendance de λ(P )/Π

s

, puisque α est alg´ebrique.

R e m a r q u e s. Pour q = 3, il est possible de montrer par les automates la transcendance de λ(P )/Π, mais ce r´esultat demande plus de travail.

On peut ´egalement retrouver partiellement et de fa¸con ´el´ementaire, par cette mˆeme m´ethode, un r´esultat de Yu, `a savoir la transcendance de ζ(s)/Π

s

pour 1 ≤ s ≤ q − 2 (voir [2] et [3]). Cette propri´et´e de trans- cendance a ´et´e d´emontr´ee par Yu dans [22], pour tout s non divisible par q − 1 (voir aussi [17] et [18]).

Enfin, Y. Hellegouarch a g´en´eralis´e l’exponentielle de Carlitz en d´efini- ssant une exponentielle associ´ee `a une suite p´eriodique d’endomorphismes.

F. Recher a montr´e, dans [16], par les automates, la transcendance de la p´eriode de cette exponentielle g´en´eralis´ee, pour certains choix d’endomor- phismes.

2. Quelques d´ eveloppements en s´ erie formelle. On a λ(t) = P

k=0

t

qk

/L

k

, pour t tel que d

t ≤ 1. Soit

P = X

v≥−1

p

v

(1/x)

v

, o` u p

v

∈ F

q

,

(4)

et p

v

= 0 pour v assez grand. On se restreint `a des exposants v ≥ −1, pour des raisons de convergence.

La fonction λ est lin´eaire sur F

q

et p

v

= 0, pour v assez grand. On en d´eduit que

λ(P ) = λ  X

v≥−1

p

v

(1/x)

v



= X

v≥−1

p

v

λ((1/x)

v

) . On a donc

α

s

Π

s

λ(P ) = X

v≥−1

p

v

 α

s

Π

s

λ((1/x)

v

)

 .

2.1. Notations. Nous allons introduire dans cette section quelques suites auxiliaires utiles pour le d´eveloppement en s´erie formelle de

Παss

λ(P ). Nous allons d´evelopper successivement les termes

Πα

λ((1/x)

v

),

Παss

(λ((1/x)

v

)) et enfin

Παss

λ(P ).

Consid´erons le terme

λ((1/x)

v

) = X

k=0

(1/x)

vqk

L

k

. Rappelons que L

k

= Q

k

j=1

(x

qj

− x). Par cons´equent, λ((1/x)

v

) = (1/x)

v

+ X

k≥1

(1/x)

vqk

Y

k j=1

 1

x

qj

− x

 . On a

α = Y

j=0



1 − x

qj

x

qj+1



et Π = Y

j=0



1 − x

qj

− x x

qj+1

− x

 . On v´erifie alors que

α Π =

Y

j=1

(1 − (1/x)

qj−1

) . Il en r´esulte que

λ((1/x)

v

) = (1/x)

v

+ X

k≥1

(1/x)

q+...+qk−1+(v+1)qk

Y

k j=1

1

(1 − (1/x)

qj−1

) . En multipliant λ((1/x)

v

) par α/Π, on obtient donc

α

Π λ((1/x)

v

) = α

Π (1/x)

v

+ X

k≥1

(1/x)

q+...+qk−1+(v+1)qk

Y

j=k+1

(1 − (1/x)

qj−1

) .

(5)

On d´efinit alors les suites a

v

= (a

v

(n))

n∈N

, b

v

= (b

v

(n))

n∈N

et c

v

= (c

v

(n))

n∈N

de la mani`ere suivante :

α

Π (1/x)

v

= X

n≥0

a

v

(n)x

−n

, α

Π (λ((1/x)

v

) − (1/x)

v

) = X

n≥0

b

v

(n)x

−n

, α

Π λ((1/x)

v

) = X

n≥0

c

v

(n)x

−n

. On a donc c

v

= a

v

+ b

v

.

Consid´erons maintenant le d´eveloppement en s´erie formelle de

αs

Πs

λ((1/x)

v

). On a α

s

Π

s

λ((1/x)

v

) = α

s−1

Π

s−1

 α

Π λ((1/x)

v

)

 . Soit A

s−1

= (A

s−1

(n))

n∈N

la suite d´efinie par

α

s−1

Π

s−1

= X

n≥0

A

s−1

(n)x

−n

.

On a α

Π λ((1/x)

v

) = X

n≥0

c

v

(n)x

−n

. Par cons´equent,

α

s−1

Π

s−1

 α

Π λ((1/x)

v

)



=  X

n≥0

A

s−1

(n)x

−n

 X

n≥0

c

v

(n)x

−n

 , c’est-`a-dire,

α

s

Π

s

λ((1/x)

v

) = X

n≥0

x

−n

 X

n

k=0

A

s−1

(k)c

v

(n − k)

 .

On d´efinit alors les suites e

v

= (e

v

(n))

n∈N

, f

v

= (f

v

(n))

n∈N

et g

v

= (g

v

(n))

n∈N

de la mani`ere suivante :

e

v

(n) = X

n k=0

A

s−1

(k)c

v

(n − k) ,

f

v

(n) = X

n k=0

A

s−1

(k)a

v

(n − k) ,

g

v

(n) = X

n k=0

A

s−1

(k)b

v

(n − k) .

(6)

On a

e

v

= f

v

+ g

v

et α

s

Π

s

λ((1/x)

v

) = X

n≥0

e

v

(n)x

−n

. On a, enfin,

α

s

Π

s

λ(P ) = X

v≥−1

p

v

 α

s

Π

s

λ((1/x)

v

)

 .

On d´efinit donc, de mˆeme, les suites E = (E(n))

n∈N

, F = (F (n))

n∈N

et G = (G(n))

n∈N

:

E(n) = X

v≥−1

p

v

e

v

(n) , F (n) = X

v≥−1

p

v

f

v

(n) , G(n) = X

v≥−1

p

v

g

v

(n) .

On a α

s

Π

s

λ(P ) = X

n≥0

E(n)x

−n

et E = F + G .

2.2. Quelques propri´et´es. Nous allons ´etablir, dans cette section, des propri´et´es concernant les suites a

v

, b

v

(proposition 1), la suite A

s−1

(propo- sition 2) et enfin les suites f

v

et g

v

(proposition 3). Nous aurons besoin du lemme suivant :

Lemme 1. Soit j ≥ 1. Si n s’´ecrit sous la forme

(1) n = r +

X

l=j+1

µ

l

(q

l

− 1)

avec µ

l

∈ {0, 1, . . . , q−1}, µ

l

= 0 pour l assez grand et 0 ≤ r ≤ (q−1)(q

j

−1), une telle d´ecomposition est unique.

P r e u v e. Consid´erons une d´ecomposition de n sous la forme (1).

Si n = r, on a n´ecessairement µ

l

= 0 pour tout l. Supposons alors n 6= r.

Soit L le plus grand indice l tel que µ

l

6= 0. On a

∀m ≥ 1 (q − 1) X

m

i=1

(q

i

− 1) < q

m+1

− 1 . D’o` u

r + X

L l=j+1

µ

l

(q

l

− 1) < q

L+1

− 1 .

(7)

Par cons´equent, si n admet deux telles d´ecompositions, les indices des plus grands termes non nuls seront ´egaux. Supposons alors qu’il existe

t

)

j+1≤t≤L

`a coefficients dans {0, 1, . . . , q − 1} et % avec 0 ≤ % ≤ (q − 1)(q

j

− 1), tels que

n = r + X

L l=j+1

µ

l

(q

l

− 1) = % + X

L t=j+1

δ

t

(q

t

− 1), avec µ

L

6= 0 et δ

L

6= 0 . Supposons, de plus, que δ

L

6= µ

L

et que, par exemple, µ

L

> δ

L

. On a alors

n − δ

L

(q

L

− 1) ≥ q

L

− 1 >

L−1

X

t=j+1

δ

t

(q

t

− 1) + % = n − δ

L

(q

L

− 1) , ce qui est impossible. Par cons´equent, δ

L

= µ

L

. On montre ainsi, par r´ecurrence, que µ

l

= δ

l

pour l ≥ j + 1. On en d´eduit alors que r = %, ce qui ach`eve la preuve du lemme 1.

On a les propri´et´es suivantes concernant les suites a

v

, b

v

, c

v

:

Proposition 1. 1. On a a

v

(n) 6= 0 si et seulement si n s’´ecrit sous la forme

v + X

j≥1

ε

j

(q

j

− 1), avec ε

j

= 0 ou 1, et ε

j

= 0 pour k assez grand.

2. Si b

v

(n) 6= 0 alors n s’´ecrit sous la forme (2) n = q + . . . + q

i−1

+ q

i

(v + 1) +

X

j=i+1

ε

j

(q

j

− 1) , avec i ≥ 1, ε

j

= 0 ou 1, et ε

j

= 0 pour j assez grand.

Nous aurons besoin du lemme suivant dans la preuve de la proposition 1 : Lemme 2. Soit (a

k

(n))

n∈N

la suite d´efinie par

Y

j=k+1

(1 − (1/x)

qj−1

) = X

n≥0

a

k

(n)x

−n

. Si n s’´ecrit

(3) n = X

j=k+1

ε

j

(q

j

− 1) avec ε

j

= 0 ou 1, et ε

j

= 0 pour k assez grand,

alors a

k

(n) = (−1)

Σj=k+1εj

, sinon a

k

(n) = 0.

La preuve de ce lemme r´esulte imm´ediatement de l’unicit´e de la d´ecompo-

sition de n sous la forme (3) qui d´ecoule elle-mˆeme du lemme 1.

(8)

P r e u v e d e l a p r o p o s i t i o n 1. Rappelons que α

Π = Y

j=1

(1 − (1/x)

qj−1

) = X

n≥0

a

0

(n)x

−n

. Par cons´equent,

α

Π (1/x)

v

= X

n≥0

a

0

(n)x

−(n+v)

= X

n≥v

a

0

(n − v)x

−n

.

Or a

0

(n) 6= 0 si et seulement si n s’´ecrit sous la forme (3) selon le lemme 2, ce qui ach`eve la preuve de 1.

On a (

1

) α

Π (λ((1/x)

v

) − (1/x)

v

) = X

n≥0

x

−n

X

k≥1

a

k

(n − (q + . . . + q

k−1

+ (v + 1)q

k

)) . Par cons´equent, 2 r´esulte du lemme 2.

R e m a r q u e. On ne peut rien dire quant `a une r´eciproque dans 2. En ef- fet, il peut exister plusieurs d´ecompositions de n sous la forme (2). Chacune de ces d´ecompositions apporte un coefficient de valeur absolue ´egale `a 1. Or on est en caract´eristique p. Par cons´equent, on peut ´eventuellement avoir b

v

(n) ≡ 0 (p), si n s’´ecrit sous la forme (2). N´eanmoins, si la d´ecomposition de n est unique, alors b

v

(n) 6= 0.

Consid´erons le d´eveloppement en s´erie formelle de α

s−1

s−1

. On a la proposition suivante :

Proposition 2. Soit 1 ≤ t ≤ q − 1. Soit (A

t

(n))

n∈N

la suite d´efinie par α

t

Π

t

= X

n≥0

A

t

(n)x

−n

.

Si n s’´ecrit n =

X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) avec µ

j

∈ {0, 1, . . . , t}, µ

j

= 0 pour j assez grand , alors

A

t

(n) = (−1)

Σj=1µj

Y

j=1

 µ

j

t

 , sinon A

t

(n) = 0.

(

1

) On pose, pour n < 0, a

k

(n) = 0.

(9)

P r e u v e. On a Y

j=1

(1 − (1/x)

qj−1

)

t

=  X

n≥0

a

0

(n)x

−n



t

= X

n≥0

x

−n

 X

ni≥0 et Σti=1ni=n

Y

t i=1

a

0

(n

i

)

 .

Soit n ∈ N. Soient n

1

, . . . , n

t

tels que n = P

t

i=1

n

i

, n

i

≥ 0 pour tout i et Q

t

i=1

a

0

(n

i

) 6= 0. D’apr`es le lemme 2, il existe (ε

i,j

) avec ε

i,j

= 0 ou 1, et ε

i,j

= 0 pour tout i et j assez grand, tels que pour tout i avec 1 ≤ i ≤ t,

n

i

= X

j=1

ε

i,j

(q

j

− 1) . N´ecessairement, n s’´ecrit sous la forme suivante : n =

X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) avec µ

j

∈ {0, 1, . . . , t}, et µ

j

= 0 pour j assez grand.

R´eciproquement, soit n pouvant s’´ecrire sous cette forme. Consid´erons un t-uplet tel que n = P

t

i=1

n

i

, n

i

≥ 0 pour tout i et Q

t

i=1

a

0

(n

i

) 6= 0. Pour un tel t-uplet, il existe (ε

i,j

) avec ε

i,j

= 0 ou 1, ε

i,j

= 0 pour tout i et j assez grand, tels que pour tout i avec 1 ≤ i ≤ t,

n

i

= X

j=1

ε

i,j

(q

j

− 1) . Or

n = X

t i=1

n

i

= X

i,j

ε

i,j

(q

j

− 1) = X

j=1

 X

t

i=1

ε

i,j



(q

j

− 1) . Il r´esulte du lemme 1 que P

t

i=1

ε

i,j

= µ

j

pour tout j. Par cons´equent, il existe

Y

j=1

 t µ

j



t-uplets de la forme cherch´ee. On a alors Y

t

i=1

a

0

(n

i

) = Y

t i=1

(−1)

Σj=1εi,j

= (−1)

Σi,jεi,j

= (−1)

Σj=1µj

.

Pour achever la preuve de la proposition 2, il suffit d’ajouter que l’on est en caract´eristique p.

Nous allons d´eduire des propositions 1 et 2 la proposition suivante con-

cernant les suites f

v

et g

v

:

(10)

Proposition 3. 1. Si f

v

(n) 6= 0 alors n s’´ecrit sous la forme

(4) n = v +

X

j=1

µ

j

(q

j

− 1), avec 0 ≤ µ

j

≤ s . 2. Si g

v

(n) 6= 0 alors n s’´ecrit sous la forme

(5) n = q + . . . + q

i−1

+ q

i

(v + 1) + X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) ,

avec i ≥ 1, 0 ≤ µ

j

≤ s − 1 pour 1 ≤ j ≤ i, et 0 ≤ µ

j

≤ s pour j ≥ i + 1.

3. Si n = v + P

j=1

µ

j

(q

j

− 1), avec µ

j

= 0 ou s, pour tout j, et si n se d´ecompose de mani`ere unique sous la forme (4) alors f

v

(n) 6= 0.

P r e u v e. P r e u v e d e 1 : Soit n tel que f

v

(n) 6= 0. On a f

v

(n) =

X

n l=0

A

s−1

(l)a

v

(n − l) .

Soit l tel que 0 ≤ l ≤ n, et A

s−1

(l)a

v

(n − l) 6= 0. On a alors, d’apr`es les propositions 1 et 2,

l = X

i=1

δ

i

(q

i

− 1), avec δ

i

∈ {0, . . . , s − 1}, et δ

i

= 0 pour i assez grand, n − l = v +

X

j=1

ε

j

(q

j

− 1), avec ε

j

= 0 ou 1, et ε

j

= 0 pour j assez grand.

Par cons´equent,

n = v + X

i=1

µ

i

(q

i

− 1), avec 0 ≤ µ

i

≤ s . P r e u v e d e 2 : Soit n tel que g

v

(n) 6= 0. On a

g

v

(n) = X

n l=0

A

s−1

(l)b

v

(n − l) .

Si, pour 0 ≤ l ≤ n, A

s−1

(l)b

v

(n − l) 6= 0, alors il existe (δ

j

)

j∈N

avec δ

j

{0, . . . , s − 1} et δ

j

= 0 pour j assez grand, tels que l = P

j=1

δ

j

(q

j

− 1). Il existe i ≥ 1 et (ε

j

)

j∈N

avec ε

j

= 0 ou 1, et ε

j

= 0 pour j assez grand, tels que

n − l = q + . . . + q

i−1

+ (v + 1)q

i

+ X

j=i+1

ε

j

(q

j

− 1) . Par cons´equent,

n = q + . . . + q

i−1

+ (v + 1)q

i

+ X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) ,

avec i ≥ 1, 0 ≤ µ

j

≤ s − 1 pour 1 ≤ j ≤ i, et 0 ≤ µ

j

≤ s pour j ≥ i + 1.

(11)

P r e u v e d e 3 : Soit n = v + P

j=1

µ

j

(q

j

− 1), avec µ

j

= 0 ou s, pour tout j, et tel que n se d´ecompose de mani`ere unique sous la forme (4). Il existe alors un unique l tel que 0 ≤ l ≤ n et tel que A

s−1

(l)a

v

(n − l) 6= 0.

En effet, si J est l’ensemble des indices j tels que µ

j

6= 0, on a, d’apr`es les propositions 2 et 3.1,

l = X

j∈J

(s − 1)(q

j

− 1), n − l = v + X

j∈J

(q

j

− 1) .

On en d´eduit que f

v

(n) = A

s−1

(l)a

v

(n−l) 6= 0, ce qui ach`eve la preuve de 3.

3. Sch´ ema de la preuve du th´ eor` eme 2. Consid´erons les sous-suites (E(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

, afin d’appliquer le th´eor`eme de Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy, pour montrer la transcendance de

Παss

λ(P ). Nous supposerons 1 ≤ r ≤ q − 2 et nous fixerons la valeur de r ult´erieurement, au paragraphe 6.1.

Notons que l’on suppose s ≤ q − 3. Nous supposerons donc, jusqu’`a la fin, q 6= 2 et 3. La n´ecessit´e de cette limitation, pour la m´ethode employ´ee, intervient dans la preuve du lemme 4, remarque 3, au chapitre 5.

Nous allons ´etudier, `a v ≥ −1 fix´e, les sous-suites (f

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

et (g

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

et montrer les deux lemmes suivants, aux paragraphes 4 et 5 :

Lemme 3. Soit k ≥ 2. Soient u(k) et v(k) les reste et quotient de la division euclidienne de −r + q

k

+ v − (q − 2)(q + . . . + q

k−1

) par s. Soit

m

v

(k) = −1 + s(1 + . . . + q

u(k)−1

) + v(k)q

u(k)

. Pour tout n < m

v

(k), on a

f

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) = 0 .

Lemme 4. Soit k ≥ d + 3, o`u d = [

ln vln q

] si v ≥ 1, et d = 0 sinon.

Soient x(k) et y(k) les reste et quotient de la division euclidienne par s de

−r + q

k−d−1

− (q − 3)(q

k−d−2

+ . . . + q) − s(d + 1). Soit n

v

(k) = −1 + s(1 + . . . + q

x(k)−1

) + y(k)q

x(k)

. Pour tout n < n

v

(k), on a

g

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) = 0 .

On a m

v

(k) > n

v

(k) pour tout k ≥ d + 3 et e

v

= f

v

+ g

v

. Le lemme suivant r´esulte donc des lemmes 3 et 4 :

Lemme 5. Soit k ≥ d + 3. Pour tout n < n

v

(k), on a

e

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) = 0 .

(12)

Or E = P

pv6=0

p

v

e

v

o` u l’ensemble {v : p

v

6= 0} est fini, d’o` u la proposi- tion 4 :

Proposition 4. Soit n(k) = inf{n

v

(k) : v tel que p

v

6= 0}. On a, pour k assez grand, et tout n < n(k),

E(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) = 0 .

Pour tout v, la suite (n

v

(k))

k∈N

tend vers ∞. Par cons´equent, la suite (n(k))

k∈N

tend vers ∞. Les sous-suites (E(q

k

n+r+(q−2)(q+. . .+q

k−1

)))

n∈N

commencent donc par une plage de 0 (non forc´ement maximale) dont la longueur tend vers ∞.

On montre, de plus, au paragraphe 6, qu’il existe un entier n

0

(k) tel que, pour une infinit´e de k, E(q

k

n

0

(k) + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) 6= 0. Or on a le lemme suivant :

Lemme 6. Soit (v

k

)

k∈N

= ((v

k

(n))

n∈N

)

k∈N

une famille de sous-suites de la suite v = (v(n))

n∈N

telle que :

1. Il existe un entier m(k) tel que v

k

(n) = 0 pour tout n < m(k).

2. La suite (m(k))

k∈N

tend vers ∞.

3. Les suites v

k

sont non identiquement nulles pour une infinit´e de k.

L’ensemble {v

k

: k ∈ N} est alors infini.

Il r´esulte de ce lemme que l’ensemble {(E(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

} est infini. Du th´eor`eme de Christol, Kamae, Mend`es France et Rauzy, on d´eduit la transcendance de

Παss

λ(P ) sur F

q

(x) pour q 6= 2, 3 et 1 ≤ s ≤ q − 3, et, par cons´equent, celle de λ(P )/Π

s

, ce qui ach`eve la preuve du th´eor`eme 2.

Il reste `a montrer le lemme 6.

P r e u v e d u l e m m e 6. D’apr`es la condition 3, il existe un ensemble infini d’entiers K tel que pour tout k de K, la suite v

k

soit non nulle. Par cons´equent, il existe pour tout k de K un entier m

0

(k) tel que v

k

(n) = 0 pour tout n < m

0

(k), et v

k

(m

0

(k)) 6= 0. On a alors, d’apr`es 1, m(k) ≤ m

0

(k).

Nous allons construire par r´ecurrence une suite (k

j

)

j∈N

de la mani`ere suivante :

• Soit k

1

∈ K.

• Supposons k

1

, . . . , k

j

d´efinis. Soit k

j+1

∈ K tel que m(k

j+1

) >

sup{m

0

(k

1

), . . . , m

0

(k

j

)}. L’existence de k

j+1

est assur´ee par la condition 2.

On a alors sup{m

0

(k

1

), . . . , m

0

(k

j

)} < m(k

j+1

) ≤ m

0

(k

j+1

). Par cons´e- quent, v

kj+1

6∈ {v

k1

, . . . , v

kj

} pour tout j.

On a donc construit une suite (k

j

)

j∈N

telle que {v

kj

: j ∈ N} est infini,

ce qui ach`eve la preuve du lemme 6.

(13)

4. Preuve du lemme 3. Soit v ≥ −1 fix´e. Soit k ≥ 2. Soit n ∈ N tel que f

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) 6= 0. Selon la proposition 3.1, il existe (µ

j

)

j∈N

avec µ

j

∈ {0, . . . , s} et µ

j

= 0 pour j assez grand, tels que

q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

) = v + X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) . On pose σ = P

j=1

µ

j

. On a

q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

) = v + X

1≤j≤k−1

µ

j

q

j

+ X

l≥k

µ

l

q

l

− σ . On en d´eduit que

σ = λq

k

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 2))q

j

+ v − r , avec

λ = −n + X

l≥k

µ

l

q

l−k

. Autrement dit,

(6) n = −λ + X

l≥k et Σl≥kµl=S

µ

l

q

l−k

, avec

S = σ − X

j<k

µ

j

= λq

k

+

k−1

X

j=1

j

− (q − 2))q

j

k−1

X

j=1

µ

j

+ v − r .

Nous allons montrer que si n s’´ecrit sous la forme (6), n v´erifie l’in´egalit´e n ≥ m

v

(k), avec

m

v

(k) = −1 + s(1 + . . . + q

u(k)−1

) + v(k)q

u(k)

,

o` u u(k) et v(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de la quantit´e −r+q

k

+v−(q−2)(q+. . .+q

k−1

). On en d´eduira, selon la propo- sition 3.1, que pour tout n < m

v

(k), f

v

(q

k

n+r +(q −2)(q +. . .+q

k−1

)) = 0.

Notons qu’une condition n´ecessaire pour que n s’´ecrive sous la forme (6) est : S ≥ 0.

On v´erifie que si λ ≥ 1, S v´erifie l’in´egalit´e S ≥ −r + λq

k

+ v − (q − 2)(q + . . . + q

k−1

) et que pour λ ≤ 0, on a S < 0.

Par cons´equent, si n s’´ecrit sous la forme (6), avec λ = 1, on obtient n ≥ m

v

(k). En revanche, pour λ ≥ 2, on a, si n s’´ecrit sous la forme (6),

n ≥ −λ + s(1 + . . . + q

u0(k)−1

) + v

0

(k)q

u0(k)

,

o` u u

0

(k) et v

0

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s

de la quantit´e −r + λq

k

+ v − (q − 2)(q + . . . + q

k−1

). Or on v´erifie que

m

v

(k) < −λ + s(1 + . . . + q

u0(k)−1

) + v

0

(k)q

u0(k)

, pour tout λ ≥ 2.

(14)

On a donc montr´e que pour tout λ tel que S prenne des valeurs positives et donc pour tout n s’´ecrivant sous la forme (6), on obtient n ≥ m

v

(k), ce qui ach`eve la preuve du lemme 3.

5. Preuve du lemme 4. Soit v ≥ −1 fix´e. Soit d = [

ln vln q

] si v ≥ 1, et d = 0 sinon. Soit k ≥ d + 3. Soit n ∈ N tel que g

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) 6= 0. Selon la proposition 3.2, il existe i ≥ 1 et (µ

j

)

j∈N

avec 0 ≤ µ

j

≤ s − 1 pour j ≤ i, et 0 ≤ µ

j

≤ s pour j ≥ i + 1, tels que

q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

) = q + . . . + q

i−1

+ (v + 1)q

i

+ X

j=1

µ

j

(q

j

− 1) . On pose σ = P

j=1

µ

j

.

Nous allons distinguer trois cas suivant la position de i par rapport `a k : C a s 1 : Si i ≥ k, on a (

2

)

q

k

n + r = X

i−1 j=k

q

j

+ (v + 1)q

i

+

k−1

X

j=1

j

+ 1 − (q − 2))q

j

+ X

j≥k

µ

j

q

j

− σ . On en d´eduit que

σ = λq

k

− r + X

1≤j≤k−1

j

+ 1 − (q − 2))q

j

X

1≤j≤k−1

µ

j

, avec

λ = −n + X

i−1 j=k

q

j−k

+ (v + 1)q

i−k

+ X

l≥k

µ

l

q

l−k

. Autrement dit,

(7) n = −λ + X

i−1 j=k

q

j−k

+ (v + 1)q

i−k

+ X

l≥k et Σl≥kµl=S

µ

l

q

l−k

, avec

S = λq

k

− r + X

1≤j≤k−1

j

− (q − 3))q

j

X

1≤j≤k−1

µ

j

.

On montre, de mˆeme qu’au paragraphe 4, que si n s’´ecrit sous la forme (7), n v´erifie l’in´egalit´e n ≥ n

1

(k), avec n

1

(k) obtenu pour i = k, λ = 1 et tel que

n

1

(k) = v + (s − 1) + s(q + . . . + q

x1(k)

) + y

1

(k)q

x1(k)+1

,

o` u x

1

(k) et y

1

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de la quantit´e q

k

− r − (q − 3)(q + . . . + q

k−1

) − (s − 1). Le terme s − 1, dans

(

2

) On convient, si m < l, de poser P

m

j=l

q

j

= 0.

(15)

l’´ecriture de n

1

(k), provient du fait que µ

k

≤ s − 1, alors que µ

j

≤ s pour j ≥ k + 1, quand i = k.

C a s 2 : Si i = k − 1, on a q

k

n + r = vq

k−1

+

k−1

X

j=1

j

+ 1 − (q − 2))q

j

+ X

j≥k

µ

j

q

j

− σ . On en d´eduit que

σ = −r + vq

k−1

+ λq

k

+ X

1≤j≤k−1

j

+ 1 − (q − 2))q

j

, avec λ = −n + P

l≥k

µ

l

q

l−k

. Autrement dit,

(8) n = −λ + X

l≥k et Σl≥kµl=S

µ

l

q

l−k

, avec

S = −r + vq

k−1

+ λq

k

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 3))q

j

X

1≤j≤k−1

µ

j

. Nous allons montrer que si n s’´ecrit sous la forme (8), n v´erifie l’in´egalit´e n ≥ n

2

(k), avec

n

2

(k) = s(1 + . . . + q

x2(k)−1

) + y

2

(k)q

x2(k)

,

o` u x

2

(k) et y

2

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de la quantit´e −r + q

k−1

− (q − 3)(q

k−2

+ . . . + q) − s.

Ecrivons v en base q : v = v ´

0

+ . . . + v

d

q

d

avec 0 ≤ v

i

≤ q − 1 et v

d

6= 0.

Nous allons distinguer les cas, non plus selon la valeur de λ, comme au paragraphe 4, mais selon la valeur de la quantit´e v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ, en posant, pour d = 0, v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

= 0.

Notons que si v

1

+. . .+v

d

q

d−1

+λ ≤ −1, on obtient, comme µ

j

≤ s−1 ≤ q − 4 pour 1 ≤ j ≤ k − 1,

S ≤ −r − q

k

+ v

0

q

k−1

− (q

k−1

+ . . . + q) < 0 . Nous allons donc supposer que v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ ≥ 0.

• Supposons que v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ ≥ 1. On a alors

S ≥ −r + (v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ)q

k

+ v

0

q

k−1

− (q − 3)(q + . . . + q

k−1

) . Par cons´equent, si n s’´ecrit sous la forme (8) avec v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ ≥ 1, on obtient

n ≥ −λ + s(1 + . . . + q

x02(k)−1

) + y

02

(k)q

x02(k)

,

o` u x

02

(k) et y

02

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s

de la quantit´e −r +(v

1

+. . .+v

d

q

d−1

+λ)q

k

+v

0

q

k−1

−(q −3)(q +. . .+q

k−1

).

(16)

Or on v´erifie que

n

2

(k) < −λ + s(1 + . . . + q

x02(k)−1

) + y

20

(k)q

x02(k)

.

• Supposons donc v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ = 0 et S ≥ 0. On a alors S = −r + v

0

q

k−1

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 3))q

j

X

1≤j≤k−1

µ

j

.

On a n´ecessairement v

0

+ µ

k−1

− (q − 3) ≥ 1, sinon S < 0. Par cons´equent, si l’on suppose v

0

+ µ

k−1

− (q − 3) ≥ 1, on obtient, comme µ

k−1

≤ s,

S ≥ −r + q

k−1

− (q − 3)(q + . . . + q

k−2

) − s .

La condition v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ = 0 implique, de plus, que λ ≤ 0. Par cons´equent, si n s’´ecrit sous la forme (8), avec v

1

+ . . . + v

d

q

d−1

+ λ = 0, n v´erifie n ≥ n

2

(k).

Nous avons donc montr´e, dans ces deux cas, l’in´egalit´e n ≥ n

2

(k), pour n v´erifiant (8).

C a s 3 : Si 1 ≤ i ≤ k − 2, on a

q

k

n + r = q + . . . + q

i−1

+ (v + 1)q

i

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 2))q

j

+ X

l=k

µ

l

q

l

− σ . On en d´eduit que

σ = −r + λq

k

+ q + . . . + q

i−1

+ (v + 1)q

i

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 2))q

j

, avec λ = −n + P

l≥k

µ

l

q

l−k

. Autrement dit,

(9) n = −λ + X

l≥k et Σl≥kµl=S

µ

l

q

l−k

, avec

S = σ − X

j<k

µ

j

= − r + λq

k

+ q + . . . + q

i

+ vq

i

+ X

1≤j≤k−1

j

− (q − 2))q

j

X

1≤j≤k−1

µ

j

. Nous allons montrer que si n s’´ecrit sous la forme (9), n v´erifie l’in´egalit´e n ≥ n

3

(k), avec

n

3

(k) = −1 + s(1 + . . . + q

x3(k)−1

) + y

3

(k)q

x3(k)

,

o` u x

3

(k) et y

3

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de la quantit´e

 −r + q

k

− (q − 2)(q

k−1

+ . . . + q

2

) + (v − (q − 3))q si d = 0 ,

−r + q

k−d−1

− (q − 3)(q

k−d−2

+ . . . + q) − s(d + 1) si d 6= 0 .

(17)

Nous allons raisonner, ici encore, selon les valeurs prises par λ.

• Supposons λ ≥ 1. On a alors

S ≥ −r + λq

k

− (q − 2)(q

k−1

+ . . . + q

2

) + (v + 1 − (q − 2))q . Par cons´equent, si n s’´ecrit sous la forme (9) avec λ ≥ 1, on obtient

n ≥ −λ + s(1 + . . . + q

x03(k)−1

) + y

03

(k)q

x03(k)

,

o` u x

03

(k) et y

30

(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de la quantit´e −r+λq

k

−(q−2)(q

k−1

+. . .+q

2

)+(v−(q−3))q. Or on v´erifie que

n

3

(k) < −λ + s(1 + . . . + q

x03(k)−1

) + y

30

(k)q

x03(k)

.

• Supposons donc λ ≤ 0. Notons que si λq

k

+ vq

i

< q

k−1

, on a alors S < 0. On a, en effet (

3

),

S < −r − (q + . . . + q

k−1

) + λq

k

+ vq

i

< 0 .

Or pour d = 0 et λ ≤ 0, on a toujours λq

k

+ vq

i

< q

k−1

, car i ≤ k − 2. Par cons´equent, si d = 0 et si S ≥ 0, on ne peut pas avoir λ ≤ 0.

Supposons donc que λq

k

+ vq

i

≥ q

k−1

. Ceci implique que i ≥ k − d − 1, car on a suppos´e λ ≤ 0. On a alors, soit

λq

k

+ (v + 1)q

i

+ X

j≥i

j

− (q − 2))q

j

≤ 0 , auquel cas on a S < 0, soit

λq

k

+ (v + 1)q

i

+ X

j≥i

j

− (q − 2))q

j

≥ q

i

. On obtient, dans ce dernier cas,

S ≥ −r + q

i

− (q − 3)(q

i−1

+ . . . + q) − X

i≤j≤k−1

µ

j

. Or i ≥ k − d − 1 et

X

i≤j≤k−1

µ

j

≤ s(k − 1 − i) + (s − 1) ≤ s(d + 1) . Par cons´equent,

S ≥ −r + q

k−d−1

− (q − 3)(q

k−d−2

+ . . . + q) − s(d + 1) .

On a, de plus, suppos´e λ ≤ 0. Par cons´equent, si n s’´ecrit sous la forme (9), avec λ ≤ 0, on obtient n ≥ n

3

(k).

Nous avons donc montr´e, dans tous les cas, l’in´egalit´e n ≥ n

3

(k), pour n v´erifiant (9).

(

3

) Dans cette majoration, la condition s ≤ q − 3 intervient. L’in´egalit´e ainsi obtenue,

λq

k

+ vq

i

≥ q

k−1

(c’est-`a-dire, i ≥ k − d − 1), est essentielle pour montrer que n ≥ n

3

(k).

(18)

Il reste `a comparer les quantit´es n

1

(k), n

2

(k) et n

3

(k). On a, si d ≥ 1, n

1

(k) > n

2

(k) > n

3

(k), et si d = 0, n

1

(k) > n

3

(k) > n

2

(k). Soit n

v

(k) = n

3

(k) si d ≥ 1, et n

v

(k) = n

2

(k) − 1 si d = 0. On a donc montr´e que pour tout n < n

v

(k), g

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) = 0, avec

n

v

(k) = −1 + s(1 + . . . + q

x(k)−1

) + y(k)q

x(k)

,

o` u x(k) et y(k) sont les reste et quotient de la division euclidienne par s de

−r + q

k−d−1

− (q − 3)(q

k−d−2

+ . . . + q) − s(d + 1), ce qui ach`eve la preuve du lemme 4.

6. Non-nullit´ e des suites (E(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

. Nous allons construire un entier n

0

(k) tel que l’on ait E(q

k

n

0

(k) + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) 6= 0, pour une infinit´e de k. Nous allons d´efinir cet entier n

0

(k) au paragraphe 6.1, puis nous allons montrer, en posant N

0

(k) = q

k

n

0

(k) + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

), que F (N

0

(k)) 6= 0, en 6.2, puis que G(N

0

(k)) = 0, en 6.3. On en d´eduira que E(N

0

(k)) 6= 0 et donc que les sous-suites (E(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)))

n∈N

sont non nulles pour une infinit´e de k.

6.1. Construction de l’entier n

0

(k). Soit v le plus petit indice w tel que p

w

6= 0. Consid´erons n tel que

f

v

(q

k

n + r + (q − 2)(q + . . . + q

k−1

)) 6= 0 . On a vu, au paragraphe 4, qu’un tel n s’´ecrit sous la forme

n = −λ + X

l≥k et Σl≥kµl=S

µ

l

q

l−k

, avec 0 ≤ µ

l

≤ s, pour tout l , et

S = λq

k

+ v − r +

k−1

X

j=1

j

− (q − 2))q

j

k−1

X

j=1

µ

j

. Posons λ = 1 et µ

l

= 0 pour 1 ≤ l ≤ k − 1. On a alors

S = S

k

= −r + q

k

+ v − (q − 2)(q

k−1

+ . . . + q) .

On peut trouver 1 ≤ r ≤ s tel que pour une infinit´e de k, S

k

soit divisible par s. Nous allons donc fixer ainsi la valeur de r et supposer, pour la suite, k `a valeurs dans un ensemble infini et tel que S

k

soit divisible par s.

On a, de plus, S

k

≥ s. Il existe donc un entier M

k

tel que S

k

= s(M

k

+1).

On d´efinit alors

n

0

(k) = −1 + s

Mk

X

j=0

q

j

.

Cytaty

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