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Le Messager de Haute-Silésie, 1921, R. 2, nr 8

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Denxieme Annee. Bytom (Beuthen) H. S. 20 Fevrier 1921 No. 8

Journal Hebdomadaire paraissant le Dimanche

Direction et Administration ^Om (Beuthen) H. S.

10. r. Gliwicka (Gleiwitzerstr.)

Abonnements: Un mois: 80 pL

— Le numćro: 20 pi.

Pour une paix durable.

Micux qu’ailleurs nous pouvons etu- dier eil Haute-Silesie Involution psy- chologique qui s’opere sous nos yeux chez les Allemands. Si avant la guerre c'etaient l’arrogance et la Süffisance qui prirnaient tons leurs sentiments, c’est la Maine qui, dep.uis la debacle de 1918, domine tous les phenomenes emo- tifs de ce pe.uple. Cette Maine impla­

cable du vainqueur s’explique saus deute par des motifs psychologies tres simples. On pourrait meme peut- etre l'excuser selon la maxime „tout comprendre e'est tout pardonner“, tnais il n’en est pas moins vrai qu’il faut para­

lyser les manifestations dangereuses de cet etat d’esprit puisqu'il est impossible aujOiUrd’hui d'en supprimer les causes.

L’AUemagne ne veut pas se resi- gner ä subir ies humiliations que lui a imposees le Traite de Versailles, eile ne songe pas ä renoncer au reve d’un empire mondial qui depuis longtemps avait hante l’imagination de ses hom­

ines d’Etat, aussi ronge-t-elle son frein avec rage et ne pense qu'ä rcconquerir l’hegemonie sur le continent european pour ambitionncr ensuite la maitrise des mers. Le desarmement et les re­

parations financiers que l’Entente vient de lui demander pourront certainement retarder Fexecution des projets de re­

vanche que caresse FAllemagne, mais ees mesures sont absolument insuffi- santes pour extirper les tendances mi- litaristes et imperialistes, si profonde­

ment enracinćes dans Farne de la na­

tion. Apres len a Napoleon avait bien desarme la Prusse qui dut reduire ses effectifs ä 10 000 homines, ce qui n’em- pecha pas cette puissance d’avoir Mien- tot une arrriee nombreuse, do latter contrę le Grand Empereur a Leipzig et de lui porter le coup de grace ä Water­

loo. Si reellemcnt les Puissances Al- lićes desirent pacifier l'Allcmagne, si pour de longues annees elles venient etre debarrassćes du cauchemar d'une nouvelle guerre, il faudrait avoir re- coims a des procćdes plus dnergiques et ulus efficaees et on devra’t des ä pre­

sent rendre la revanche impossible en

enlevant au Reich les inoyens de se re­

lever edmme puissance militaire.

Nous nous rendons fort bien compte des diffieultes que comporterait pour les homines d’Etat de l’Entente Fexe­

cution d’un programme aussi radical, mais il serait tout de meine possible de mettre jm frein aux velleites belli- queuses de FAllemagne en la privant d’une partie des ressources naturelles, indispensables pour recommencer une guerre. Du restc, ce programme a etc en partie mis en execution ęt ce sont sur tout la France et F Italie qui out in- dique la voie qu’il faudrait suivre pour empścher FAllemagne de menacer la paix a Favenir.

Le jour oft eile a plante le drapeau tricolore sur les clochers de Metz et de Strasbourg, la France n’a pas seulc- ment delivre d’un long abhorre la po­

pulation de FAlsace-Lorraine et retabli ainsi la primaute du droit sur la force, eile a fait plus encore, car, en privant FAllemagne des richesses minerales que possedent les anciennes provinces an­

il ex ees, eile a puissamment contribue au desarmement definitif et durable du Reich qui, pour se procurer les engins de destruction indispensables a la guerre de revanche, n'aura plus ä sa disposition le fer des mines lorraines.

De son cöte, l'ltalie a fait exactement la meine chose et a travaille dans le meine sens, car les coups formidables que portait ä FAntriebe la general Diaz a San Giovanni di Piave out non seule- ment detruit la monarchic dualistc et prive FAllemagne d’une alliee servile, mais ils lui out enleve, une fois pour tputes, les ressources des mines tclie- ques et les produits de la grande In­

dustrie metallurgique qui, ä Pilsen et ä Wittkowitz, fabriquait des canons et des munitions dont l'armec austro-hon- groise se serait servie pour seconder les projets ambitieux de Guillaume II cu des potentats republicans qui lui ont succede.

Pcur metier ä bonne fin le desarme­

ment de FAllemagne, pour FempScher de troubler encore une fois la paix de

1’Europe, on devrait suivrc ces exetn- plcs et lui enlever encore un autre gage de succes qui, laisse entre ses mains, lui permettrait de reprendre son an- cienne politique d’expansion et de con- quetes. 11 faut done mettre le Reich dans l’impossibilite de nuire a ses voi- sins en affranchissant le pen pie haut- silesien d’un joug etranger qu’il subit depuis des siecles. II faut que les mi­

nes, les forges et les usines ou ce peuple travaille soient utiles a la cause de la paix, du progres et de l’humanite, a,u lieu d'etre des officines ou Von fabri- quera en secret des engins de destruc­

tion et de mort. Si les grandes puis­

sances occidentals permettent aux Hauts-Sücsiens d’exprimer librement leur opinion le jour du plebiscite, si eiles respectent leur volonte et leurs interets en traęant les frontieres futu­

res de la Polognc en Silesie, elles ac- compliront une grande oeuvre de paix dont la posterity et l’histoire leur se- ront toujours reconnaissantes.

On ne peut plus douter aujo.urd’hui que, bien avant novembre 1918, l’Alle- magne aurait ete terrassee par les Al­

lies si eile n’avait pas dispose des res­

sources de la Haute-Silesie qui lui fournissait son charbon, ses metaux et les produits de son Industrie. Pour dis- siper les doutes que pourrait so.ulever ectte affirmation dans les esprits scep- tiques, il nous suffira de citer un pas­

sage d’un memoire que l’„Union des Mines et des Forges hautes-silesien- nes“ (Oberschlesisclier Berg- und Hüttenmännischer Verein) avait adres- se a M. Kühlmann, secretaire d’Etat aux Affaires Etrangeres ä Berlin. Ce memoire, datć du 6 decembre 1917, s’occupe surtout de la sauvegarde des interets allemands au cas oü, apres la guerre, la Polognc russe aurait etc at- tribuee ä l’Autriche. L’importance de l’Union des Mines et des Forges hautes- silesiennes, la puissante organisation de cette socićte qui centralise toutes les grandes entreprises industrielles de la Haute-Silesie, la confiance dont eile jouissait aupräs du gouvernement im­

perial, enfin les signatures de M.M.

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Williger et Geisenheimer, ses di- recteurs, donnent ä ce document tine valeur tout-ä-fait exceptionnelle. Aussi voulons-nous reproduire la traduction textuelle d’un passage de ce memoire pour illustrer le role joue par ('Indu­

strie haute-silćsienne pendant la Grande Guerre.

„La region industrielle haute-silesien- ne;“ dit lc memoire du Oberschlesischer Berg- und Hüttenmännischer Verein, „a pris pendant la guerre mondiale une im­

portance tonte spectate. On ne pent pas douter qu it serait impossible de mener ä bonne fin une guerre qui exige de la pro­

ductive industrielle des efforts aussi ex- traordinaires dans tous les domaines de la technique, sans pouvoir disposer des res- sources qu’offre la Haute-Silesie. Pour commencer par la houille, 11 Importe de constater quo dans tonte l’Allemagne la production a sensiblement diminue des lc debut de la guerre. On doit attribuer cette diminution au manque de substances in­

dispensables ä l’exploitation des mines, telles que les huiles pour graisser les ma­

chines, la benzine, le cuir, etc., sans par­

ier de la drconstance que les travailleurs intellectuels et instructs avaient etc appeles sous les drapeaux. II est vrai que, petit ä petit, on reussit a augmenter la produc­

tion houillere, cependant aujourd’hui en­

core le bassin hottillcr du Rhin et de West- phalie ne donne que 75 ä 30% des quan­

tites de charbon qu'il fournissait en temps de paix. La situation est differente en Haute-Silesie off, grace a l’epaisseur des

couches carboniferes et aux conditions favorables de l’exploitation, on est parvenu ä augmenter la production ä environ 95%

des quantites de charbon extraits avant la guerre. La Haute-Silesie a donne ä elle- scule 23% des quantites de charbon qu’on avait extrait en Allemagne pendant la guerre. Actuellement cette province ap- provrsionne en charbon tonte la region est de l’Allemagne, y compris les provin­

ces baltiques qui autrefois se chauffaient aves de la houille anglaise, sans parlei d’une grande partie des territoires russet occupes aujourd’hui par nos troupes. Elk fournit egalement de grandes quantites de charbon ä l'Autriche-Hongie, ä la Serbie, ä la Roumanie, ä la Bułgarie et ä la Tur- quie. On envoie dc meme bcaucoup de charbon haut-silesien dans les pays scan- dinaves oü il e'st echange contrę des den- rees alimentaires et autres produits in­

dispensables. Si on tient compte de la cir- constance qu’en temps de guerre la pro­

duction houillere de l’Allemagne ne suffit pa's pour couvrir d’une manierc satisfai- sante les besoins de l’industrie de guerre et ceux de la population, on arrive ä la conclusion qu’on ne saurait se passer du charbon haut-silesien.

Pendant la guerre, l'importance de i Industrie siderurgique a sensiblement augmente en Haute-Silesie. Actuellement on fabrique dans cette province de nom- breux articles livres ä Ladministration mi- litaire. Notons enore une circonstance qui, pour les forges lmutes-silesienncs, repre­

sente tin avantage serieux; e’est que, con- trairement ä ce qui se passe dans l’ouest et le sud-ouest, ces forges sont protegees

Choses vecues.

Le 5 aoüt 1915 j’etais alle ä Dembiea, petite villc de Ia Qalicie Occidentale, oü un comite de bienfaisance m’avait envoye pour porter des secours ä des malheureux restes sans pain et sans abri. La villc avait etć presque completcment detruite apres la bataille du Dunajec, de sorte que la place du manche n’etait plus qu’un amas de decombrcs oü grouillaient de pauvres petits dulls couverts de haillons. Apres avoir rendu visite au eure et remis quel- que argent au comite local de bienfaisance, je me dirigeai du cöte de la gare pour attendre le train militaire que je devais prendre vers 5 heures pour rentrer ä Cra- covie.

Arrive ä la gare, je me lai'ssai choir sur un banc et je regardai melancolique- ment des officiers autrichiens et allcmands qui s’entretenaient des evenements en se promenaient le long du quai. On s’atten- dait ä chaque instant ä recevoir la nouvclle de la prise de Varsovie par les Allcmands, aussi toutes les conversations roulaient- elles autour de ce sujet. Bientöt deux sol- dats allcmands vinrent s’asseoir sur le banc ä cöte de moi, tandis qu’un troisieme, ne pouvant plus y trouver de place, s’assit sur une valise qu’il avait deposee en face de nous. Les trois soldats, qui paraissaient etre du meme regiment, avaient un conge de 15 jours qu’ils allaient passer en Alle- magne. D’une oreille distraite j’ecoutais leurs entretiens sur un capitaine tres se­

vere et sur la mauvaise nourriture qu’on leur avait fait manger ä Lemberg, sans

m’interesser outre mesure ä tout ce que j entendais. Peu ä pen la conversation de- vint moins banale. Un des soldats qui, ä en juger pan son accent, etait certainc- ment un Saxon, se mit ä expliquer ses idees sur la neces'site d’user de represail- les envers les Anglais dont les prisonniers meritaient les plus mauvais traitements, car, en bloquant l’Allemagne, l’Angleterre affamait les femmes et les enfants. Le Soldat qui etait a'ssis en face de moi sur sa valise paraissait approuver les idees :le son camarade. „II faudrait trailer les Anglais et les Franc a is comme on traite les Russes", dit-il enfin. „Le plus simple scrait de ne pas faire quartier et de fusil­

ier tous les prisonniers comme je l’ai vu faire plusieurs fois en Prasse Orientale apres la victoire du marechal Hindenburg du cöte des lacś de Mazourie“.

Je sortis de ma torpeur et j'ecoutai at- tentivement cet echange d’idees. Bientöt le troisieme Soldat, qui etait sans doute un Berlinois, emit ä son tour ses vues sur le traitement des prisonniers de guerre.

„Si on faisait mourir de faim les pri­

sonniers, ils n’auraient que ce qu ils me- ritent. Pourquoi nourrir ces gens-lä quand chez nous en Allcmagne on a ä peine de quo! manger. Je vous garantis que si on les faisait crcvcr de faim. les pays de l’En- tente penseraient ä deux fois avant de continuer cette guerre qu’ils ont perdue d'avancc“.

Le Saxon fumait une pipe en porcelanie et paraissait inediter une solution plus ra- dicale du Probleme.

X

contrę les attaques des avions et peuvent travailler sans etre exposees au danger d’un bombardemcnt.

L’importance de l’industrie du zinc s est de meine accrue pendant la guerre, car ce metal ne sert pas 'settlement ä fabriquer differents articles necessaires ä l’artnee, rnais represente un succedane du ctiivre qui aujourd’hui est devenu si rare. Nous n’avons pas besoin d'insister ici sur I’im- portance uu plomb, du benzol, de l'aciae sulfurique ex des explosifs que fournit la Haute-Silesie.

Nous n’exagereons sürement pas en affirmant qu’en presence de la puissance des moyens techniques dont disposent nos ennemis, puissance qui augmente de jour en jour, le materiel de guerre que fournit ä l’Allemagne son In­

dustrie a ii r ait e t e insuffisant si les usines metali urgiques e t les mines de 1 a Haute-Silesie n’avaient pas gran dement con­

tr i b u ć ä la fabrication des o b- jets necessaires pour les be­

soin s de 1’armec.

On a vraiment de la peine ä compren- dre comment les entreprises industrielles ont echappe ä ,1a destruction pendant la guerre. Au debut, les troupes russes au- raient pu facilement bombarder une grande partie des usines de Haute-Silesie, si dies avaient place des canons sur les hauteurs situees de I autre cöte de la kontiere. Pen ­ dant les mois suivants, les Russes eurent plusieurs fois l’occasion de penetrer en Haute-Silesie avcc de l’artillerie et de la cavalerie et du rcste celle-ci avait deja fait son apparition ä proximite de la region

„Tout ce que vous proposez n’est guere pratique", dit-il apres avoir lance une enorme bouffee de fmnee „Si chez nous on fusillait les prisonniers ou si on les laissait crevcr de faim, nous pourrions etre sürs de voir les memos precedes ap­

pliques an. nötres qui ont etc pris en France ou en Russie. Ft puis, ;a ferait une mauvaise impression ä Ictranger oü I’on nous accuscrait d’etre des barbares.

I'u n as nas etc avec moi du cote de Tar­

nopol. ni toi non plus. F* bien, lä vous auriez vu des choses qui, je crois, vous auraient appris comment on doit faire la guerre". Ft le Saxon se mit a raconter scs souvenirs. II dit ä se's deux camarades, qui etaient tout ycux et tout oreilles, qu’il avait vu un chef dx bataillon faire marcher les mitrailleuses au moment oü les soldats russes jetaicnt en masse leurs armes et levaient les bras pour se declarer prison­

niers. C’est alors qu’on tirait dans le tax et des centaines de malhcurcux tombaient sous la mitraille qu’on leur envoyait ä bout portant.

J'etais ecoeure en entendant cette con­

versation, mais le rćcit que faisait avcc le plus grand calme le Saxon m'interessait tellemcnt que je n’eus pas la force de m’en aller. Le soldat trouvait tout nature! que, pour ne pas s’encombrer de prisonniers, on devait braquer les mitrailleuses sur dc pauvres diables qui, desarmes, imploraient la pitie des vainqueurs. A son avis, ec n’etait pas un crime de tuer ces gens-Ia, parce qu’ils n’etaieht pas encore prison­

niers mais manifestaient settlement l’inten- tion de le devenir. Et puis, il croyait. avoir

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No. 8 Le Messager de Haute-Silesie 3 industrielle. Ainsi ils auraient pu facile-

nient detruirc nos usines et nos fabriques.

Apres la retraite de Pologne que Hinden- burg avait operec en octobre 1914, le haut commandement de Var ince dut lui-meme envisager l’eventualite de faire detruire les usines hautes-silesicnnes afin d’cmpe- cher qu’elles tombassent entre les mains des Russes, au cas oü nos troupes auraient etc obligees de continuer leur mouvement en arrierc. Les mesures pour execute!- cctte decision avaient ete systematique- mcnt prepare es, de sorte qu'en quelques heures, la destruction de toutes les entre- pri'ses industrielles aurait ete accomplie.

Le danger ne tut ecarte qu'apres les vic- toires que Hindenburg avait remportees en novembre de l’annee 1914 non loin de la frontiere de Posnanie et de la Prasse Orientale. Apres c e que nous ve- nons dc dire, i 1 e s t inutile d ’ in­

si s t e r sur 1 e fait que s i ä cette epoque 1 Industrie haute-sile- sienne avait ete dćtruite, i 1 au­

rait etc impossible ä l’Allema- gnedemencrlongtempslagucr- re, sans Lou tillage technique P u ’ e 11 e r e c 1 a m a i t. (...c s Deutsch­

land unmöglich gewesen wäre, in technischer Hinsicht durch- z u h a 11 e n“).

Nous n’avons pas grand'chose ä ajouter ä ce passage, car, pour u ne fois, le „Oberschlesischer Berg- und Hüttenmännischer Verein“ et ses di- recteurs ont pris le röle d’avocats de

trouve un moyen qui ne comproinettait pas l'honneur de son pays ä l'etranger, car, apres tout, comment voulez-vous prouver que les malheureux n’auraient pas ramasse les armes qu its avaient jetees pour s en servir encore une fois contrę les Allemands.

Les dcux autres soldats paraissaient plutöt satisfaits. Lun d’eux fit observer que cette methode pouvait reellement don- ner d'exccllents resultats, mais que mal- hcurcusement on ne pourrait guere l'appli- quer sur le front occidental, oü les Fran- ęais et les Anglais ne se rendaient jamais en masse. Apres tout, le Saxon n’avait trouve qu'un demi-moyen et il aurait fallu inventor quelque chose de plus radical pour empecher le nombre dd prisonniers d'augmenter en Allcmagne qui pouvait ä

«eine nourrir sa propre population.

Les trois soldats discutaient le pour et b contrę de I’affaire commc s’il s’etait agi de savoir si on fumerait encore une pipe on si on irait prenure un bock ä la bu- vette. Je n’en pouvais plus, au'ssi je me levai et je me mis ä faire les cent pas le long du quai. Soudain un sifflement pro- longe se fit entendre dans le lointain et quelques instants apres un train militaire entrait en gare. Muni d une autorisation de le prendre, je sautai dans un wagon ä bestiaux oü je trouvai une trentaine de soldats allemands.

Les trois moralistes qui m’avaient tel­

lement edifie entrerent bientöt dans le memo wagon et, apres un arret de quelques

’ninutes, le train s’ebranla lourdement. J’e- tais le seid civil parmi tous ces soldats, aussi me regardaient-ils avec un pen de mefiance, mais bientöt ils ne firent plus

la cause que nous defendons depuls longtcmps. L’Allemagne ne sera vrai- ment desannee que le jour oü le char- bon, le zinc, le plomb et le fer de la Haute-Sildsic ne pourront plus lui ser- vir ä la fabrication de canons, d'obus et de plaques blindees. L’Allemagne n’abandonnera son reve de revanche que lorsqu’elle se verra dans l’impossi- bilite de le realiser, e’est ä dire quand le peuple liaut-silesien s’en sera separe pour s’unir enfin ä la Pologne. A par­

ti r de ce moment, la halne de 1’Entente commencera a s’apaiser cliez les Alle­

mands qui, en gens pratiques qu'ils sont, comprendront alors qu’elle est inutile quand on a perdu tour espoir de pou- voir l’assouvir. Fideles ä la maxime:

„Vana sine viribus ira“, ils cesseront de se facher, se remettront au travail pa- cifique et ne troubleront plus de si tot la naix du monde.

J. G.

Les inpicuts polonais et la Haute-Silesie.

A la veille du grand jour liistorique qui doit decider du sort do la Haute-Silesie, les ingenicurs polonais out adresse ä lours confreres d'Ameriquc un appel les invitant ä seconder de tours efforts la juste cause polonaise.

attention ä ma personne. Tons ces hom- mes partaient en conge et paraissaient heureux d’aller se reposer apres les rudes journees de guerre. Une fois que Is train cut quitte la station, ils se mirent ä chan­

ter en choeur et mes trois compagnons de Dembica, qui avaient retrouve des co- pains et des connaissanees, s’egosillaient avec les autres. On chantait des chansons populaires, quelquefois des hymnes na- tionaux, mais e’etaient les chants d amour qui avaient le plus de succes. Qa me rap- pelait le bon vieux temps, lorsquc, tout jeune etudiant dans une petite ville uni- versitaire en Allemagne, je me plakais a ecoutcr ces chansons sentimentales qui ne manquent ni de charme ni de beaute. C’c- tait d’abord l histoire de la filie d un au- bergiste dont s'etait epris un etudiant et qui tons les jours, sous l’ombre d un vieux tilleul, versait du vin au jeune homme jus- qu’ä ce qua son tour eile lui ait rendu son amour. En un mot, un 'sujet qui rap- pelle celui do Madclon, sans le charme in­

comparable et l’entrain si franęais de cette

„chanson des chansons“. Puis les soldats chantaicnt des refrains en l'honneur d’une Greichen, dont les parents sous-louaient des chambres aux etudiants qui tons dc- venaient amoureux de la blonde jeune filie.

Quel contraste entre ces chansons senti­

mentales et naives et les propos des trois soldats qui s'entretenaient sur les moyens les plus pratiques de se debarrasser des prisonniers de guerre!

Quel peuple bizarre! me disais-je en ecoutant chanter les soldats. Ce qui m’e- tonnait le plus, e’est que ni dans les pro­

pos ni dans les chansons de tons ces jeu- nes gens je ne pus jamais sunprendre une

Nous avons dejä attire ä cette place l’attention de nos lecteurs sur les liens economiques tres etroits qui relient la Haute-Silesie ä la Pologne, empruntant bien souvent nos informations ä des sour­

ces qu’on ne saurait vraiment pas soup- qonner de Sympathie ä 1’ćgard de la Po­

logne: e’est en effet dans le „Handbuch des überschlesischen Industriebezirks“ et dans les memoires adressćs par les mi­

lieux indu'striels hauts-silesiens au gouver- nement de Berlin, que nous avons puisć les donnćes les plus eloquentes ä cet egard.

Aujourd hui des experts polonais viennent nous confirmer ce que les experts alle­

mands avaient dejä dit. Nous nous servons pour ecrire ces lignes des donnćes et des chiffres que nous fournissent dans leur memoire les Ingenieurs polonais et qui sont dignes de foi ä cause de la source competente et autorisee dont ils precedent.

L’essor de ['Industrie haute-silesiennc, nous dit le memoire, n’est possible qu’en union etroite avec la Pologne, car e’est de Pologne que la Haute-Silesie a toujours tire les matieres premieres indispensables ä son Industrie. Minerals, petrole, bois, produits agricoles et denrees alimsntaires, voilä les matieres le's plus importantes que l’Allemagne n’etait pas en etat de fournir ä la Haute-Silesie et pour lesquclles cette der nie re etait obligee de recourir ä la Po­

logne. Si avant la guerre dejä l’essor de Industrie haute-silesiennc etait paralyse par le fait que, separee de la Pologne par une barriere douaniere, eile ne pouvait s’aliinenter en matieres premieres ä si bon parole teste, une de ces gauloiseries qu'af- fectionnaient les pioupious d'avant-guerrc comme les aiment toujours les poilus qui, pendant quatre ans. ont fait l’admiration du monde et se sont converts d une gloirc immortelle que memo les manes des vieux grognards d’Austerlitz, d'Iena, de Wagram et de la Moscova, pourraient envicr aux heros de l'Ysere, de la Somme et de Ver­

dun. Ces soldats allemands aux yeux bleus, ä la moustache rousse ou blonde, ces Germains aux traits ćmpates qui don- nent ä leurs figures une expression plutöt bonasse, ces jeunes gens sentimentaux qui celebrent leurs Gretchens sont tout de meine capables de toutes les cruautćs et de toutes les atrocites. Ce sont eux qui ont detruit Louvain et sa bibliotheque, ce sont eux enoore qui, en France, se sont souilles de tons leS crimes, ce sont tou­

jours eux qui rivalisent de barbarie avec les Huns. A quoi ont servi ä l'Allemagne les Goethe, les Schiller et les Heine?

Qu'a-t-elle profitć des grandes idees des Leibnitz, des Kant, des Fichte et des Scho­

penhauer? J’aurais peut-etre commence ä plaindre les Allemands de ne pas avoir suivi ces grands maitres de la pensee hu- maine, quand le train ralentit sa manche et entra en gare de Cracovie. Reveur et indulgent meme pour les Allemands, je dis au revoir ä mes compagnons de voyage lorsque j’apercus sur le quai un ain't qui paraissait tres impatient de m’annoncer une mauvaise nouvelle. Vite je descendis de wagon. „Les Allemands sont untres ä Varsovie ce matin“, me dit-il. Cer pa­

roles suffirent pour me tirer de ma reverie et me rappeier ä la realite.

J. Górski. .

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compte que les autres centres industriels de I’Allemagne, comment pourrait-elle sub- sister et se developper en continuant ä etre separee de la Pologne?

D’atttre part, la Pologne assurera le meilleur debouclie aux produits de la Haute-Silesie. Par suite de l’aneantisse- ment de l’industric de la Russie meridio­

nal e, qui en 1913 a fourni aux fabriques polonaises environ 100 000 tonnes de coke, la Pologne devra desorrnais recourir uni- quement ä la Haute-Silesie pour s appro- visionner en charbon, en coke, en explosifs, en machine's etc. De plus, l’industric po­

lonaise, qui a tant souffert de /occupation allemande pendant la guerre, lie pourra prosperer et mcttrc ä contribution les ri- chesses naturelles de la Pologne (sei, mi­

nerals, petiole) qu'cn union avec la Haute- Silesie. Si la Pologne continuait ä etre separee de la Haute-Silesie par line fren­

tiere dominiere, eile serait reduite ä accep­

ter tout ce qu it plairait gracicusement ä 1’Allemagne de lui accord er — fussent-ce meine des produits de qualite inferieure — et 'sa production se trouverait ainsi grave- merit compromise. La grande Industrie textile polonaise, qui en 1913 a employe 120 000Ü0U de livres anglaises de coton et qui a dejä repris partiellement son exploi­

tation l’annee derniere, est condamnee maintenant ä des interruptions contumelies ä cause du manque de charbon. Inutile d’insister sur l'interet qu’il y auralt pour les pay’s producteurs de coton, en particu- lier pour les Etats-Unis, de garantir tin debouclie sür et stable ä leur production cotonniere en assurant l'exploitation regu­

liere des grandes manufactures textiles po­

lonaises; or, cela n est possible que si ecs dernieres peuvent disposer des ressources du bassin houillcr haut-silesicn.

A cöte de ces raisons d'ordre econorni- que, ii y a egalement, cointne le fait juste­

ment remarquer le memoire, le iacteur so­

cial qui exige imperieusement le rattache- ment de la Haute-Silesie ä la Pologne. Les ouvriers polonais, qui forment la grande majorite de la population haute-silesienne, ne pourront travailler d une faęon produc­

tive et fructueuse qu'cn s’unissant ä leur patric naturelle. Le rattachement de la Haute-Silesie ä I’AUemagne creerait fata- lement dans ce pays tin foyer permanent de mouvements insurrectionnels et le transformerait litteralcrnciit en tin volcan.

La production industrielle de la Haute-Si­

lesie se trouverait ainsi and an tie, et nous devons bieu nous rend re compte quelle represente une partie importante de la pro­

duction mondiale: ä cóte d’autres produits, la Haute-Silesie a fourni en 1913 43 800 000 tonnes de charbon et 1 400 000 tonnes de fer et dlacier, (/administration polonaise domic plcinc garantie de pouvoir assurer le developpement et la prosperitę de /In­

dustrie haute-silesienne, ainsi que le pro li­

ve la circonstance suivante: malgrp les difficulties enormes creees par la guerre defensive que les bolctievlstes nous avaient imposee, la production miniere du bassin de Dąbrowa nous cesse d'augmenter; l'e- tat des mines et des usines ainsi que 1'or- ganisation du travail out gagne la pleine approbation des Ingenieurs hauts-silesiens qui, avant le plebiscite, ont term ä visiter la Pologne. Ajoutons qu’avant la guerre deja I’industrie de la Russie meridionale

etait en grande partie dirigee par des Po­

lonais.

11 parait superflu d’insister sur ce fait indeniable, signale par nous ä maintes reprises dejä, que la Pologne a besoin de la Haute-Silesie beaucoup plus que l’Alle- magne. Les elucubration's allemandes que /attribution de la Haute-Silesie ä la Po­

logne donnerait le coup de grace ä leur Industrie et les mettrait dans l’impossibilite de faire face aux lourdes obligations que leur impose le Traite de Versailles ne sau- raient plus tromper personne. 11 suffit de consulter les chiffres founds par les sta- tistiques officielles prussienne's elles-memes pour se convaincre de la vanite de ces affirmations et se rendre compte des liens economlques indestructible's qui relient la Haute-Silesie ä la Pologne. La production houillere de la Pologne, sans la Haute-Si­

lesie, nous appreud le memoire .des ingć- nieurs polonais, s’elcvait en 1913 ä environ 9 000 000 de tonnes; cette quantite insigni- fiante ne pent absolument pas suffire aux besoins d une population de 30 millions d’habitants. Avec la Haute-Silesie, la Po­

logne disposerait, si I on detalquc la quan­

tite consonance par la Haute-Silesie elle- meme, de 30 ä 39 000 000 de tonnes de charbon, ce qui donnerait annucHcrncnt en­

viron 1,3 tonne par habitant contro 3,3 en Allemagnc et 4,79 aux Etats-Unis.

D’apres le memoire cite, la production charbonniere de 1’Allemagne, sans le bas­

sin de la Sarre, l’Alsace-Lorraine et la Haute-Silesie, se monte ä 130 000000 de tonnes de houille et 87 000 00 de tonnes de lignite par an. Sa consummation annuelle, egalement sans les provinces mentionnees, se chiffre par 112 000 000 de tonnes de houille et 90 000 000 de tonnes de lignite.

Nous voyons done qu’il y a en Allemagnc line surproduction annuelle dc 18 000 000 de tonnes de houille, ä cote du deficit in- signifiant de 3 000 000 de tonnes de lignite.

Avec la Haute-Silesie cette surproduction atteindraitdonc le chiffre enorme de 48 000000 de tonnes de houille. Laissee ä I’Allemagnc, la Haute-Silesie deviendrait immanquablc- ment le point d’appui du militarisme prus- sien et la base la plus solide des visees imperiallstes de Berlin; les plans de re­

vanche caresses par l’Allemagne se trou- veraient ainsi singulierement facilities et la paix de /Europe et du rnonde serait de nouveau gravement compromise.

Voilä le contenu essentiel du memoire des Ingenieurs polonais et voilä en meine temps, brievement resumes, quelques-ims des arguments les plus importants qui par- lent en faveur du rattachement de la Haute-Silesie ä la Pologne. On ne saurait uier la valeur et la porte e de ces argu­

ments, d'autant plus qu’ils sortem de la bouche d’hommes competents qui ont une connaissance approfondic de la question.

Pour finir, les Ingenieurs polonais font appel aux sentiments d’equite dc leurs con­

freres d’outre-mer et les invitent ä secon­

der les justes revendications polonaises et ä contribucr ainsi ä rćparer une de's in­

justices les plus criantes de l'histoire.

Des appcls analogues ont etc adresses aux Ingenieurs des autres pays de /En­

tente. Nous somme's fermement convain- cus qu’ils produiront leur effet et que les milieux competents ä l’etranger sauront

comprendre tonte /importance du Proble­

me de la Haute-Silesie et la necessite de son rattachement a la Pologne. II y va du bien de /Europe et de l’humanite.

a. l.

Une mise an point.

Le general Capello, commandant de la troisieme arrnee italienne, a initie le cor­

respondent du Berliner Tageblatt ä ses idees sur la politique franęaisc. Le gene­

ral a vivement critique les mesures de coercition que la France se proposait de prendre contrę /Allemagnc, au cas oü celle-ci se refuserait ä tenir les engage­

ments financiers contractes envers /En­

tente. 11 s'est plaint du pretendu imperia- lisme francais et a conclu en disant qu’il suffisait de jeter un regard sur les prece­

des employes en Haute-Silesie pour se rendre compte de ce qu'etait la politique franęaisc.

Cette opinion d im general Italien tres haut place et surtout les paroles pen hien- vcillantes qu’il a consacrecs ä /attitude de la France en Haute-Silesie ne pourraient que nous etre penibles, si certaines circon- stances n’attenuaient pas sensiblemcnt leur portee. Nous voulons faire observer d’a- bord qu’cn Haute-Silesie la Haute Com­

mission Interalliee de Gouvernement et de Plebiscite fait la politique que les Puissan­

ces Alliees et la Conference des Ambassa­

deurs ont trouve bon d’y faire et que /Ita­

lie y a voix an chapitre tout aussi bien que la France et la Grande-Bretagne. Nous rappelons le fait qua cote de Franęais et d"Anglais il y a des Italiens dans /admini­

stration de cette province e t que les troupes d’occupation sont fran- daises e t italienne s. II ne saurait done etre question d une politique fran- caise en Haute-Silesie, coniine le pretend ä tort le general Capello.

Mais il est une circonstance qui explique peut-etre les paroles du general. Comme dans presque tons les pays rcstes neutres an debut de la Grande Guerre, il y avait i en Italie des gen's dont les sympathies allaient plutót ä la Triplice qu’ä /Entente.

Nous croyons savoir que le general Ca­

pello faisait partie dun petit groupe qui aurait p re fere que son pays rcstat neutre an lieu de se ranger du cote des Allies.

Toutes les convictions sont respectables quand on est dc bonne foi et personae ne songerait ä faire un reproche an general Capello de s’etre rallie ä un programme politique auquel les evenements ont heu- reusement donue tort. Nous croyons ce- pendant que les ancicnnes sympathies de- teignent parfois sur les idees politiques qu’on se fait sur les evenements recents et nous supposons que la grande indul­

gence pour /Allemagnc dont s’inspirent les paroles adressees par le general Ca­

pello an correspondent du Berliner Tage­

blatt est le reflet dc ces sympathies.

Nous savons que les idees du general n’ont jamais etc partagees par /opinion publique de /Italie et encore rnoins par soil gouvernement et son arinee. Le comte Sforza et les milieux dirigeants de Rome ont sur ces questions de's opinions diffe­

rentes; aussi sornmes-nous heureux de constater que les deux grands pays latins

(5)

No. 8 Le Messager de Haute-Silesie 5 clont l'amitie cst indispensable au progres

et ä la civilisation du munde s’cntdndent parfaitement sur les grandes lignes de la politique ä suivre en coinmun. La Polo- gne, qui a tout interet ä voir la France et ritalie vivre dans les meilleurs rapports, pent done se feliciter si le general Capclio n’est pas prophete dans son pays.

Une mystification.

Le „Putsch“ pol ona is et surtout ['orga­

nisation militaire secrete qui, avec le Con­

cours de soldats halleriens, voudrait tont chambarder en Haute-Silesie sont les Su­

jets de predilection de la presse panger- maniste. Coinme le fait judicieusement ob­

server la Grenzzeitung, les Allemands an- noncent toujours le fameux putsch pour le 15 de chaque mois. Nous nous atten- dions ä des vepres silesiennes le 15 oc- tobre, puls le 15 novembre et ainsi de sui­

te. Coinme le 15 fevrier est dejä passe, il parait qu'il faudra remettre an 15 mars la date de l'insurrection polonaise dirigee non seulement contrę les Allemands, mais aussi contrę les Franqais, les Anglais, les Italiens, les Americains des Etats-Unis, les Japonais, les Tcheco-Slovaques, les Rou- mairvs, les Selbes, les Portugals, les Bre- siliens, les Argentins, les Chiliens, les Pe­

ruviens, les Chinois, les Siamois et les autres nations associees, saus parier des Prussiens qui, tout en ne faisant pas partie de la Societe des Nations, n'en jouissent pas inoins de sa protection quoiqu'ils n'a- ient jamais merite d’etre en relations avec une societe aussi sclecte.

Comme les Allemands sont des gens serieux, ils ont voulu prouver par des do­

cuments que cette fois l’insurrcction po­

lonaise leur pendait au nez. La propagan­

dę allemande s'est done procure une piece secrete qui demasquait toutes les menees de I organisation militaire polonaise et fai- sait trmebler les pangermanistes. Void la traduction de la piece secrete qui cst tom- bee entre les mains du service de ren- seignements allemand.

„Comite de defense de la Haute-Silesie Kreuzburg, le 9 fevrier 1921.

Le Comite de defense de la Haute- Silesie et la Section de ['Organisa­

tion militaire envoient cette piece ä M. Rudnicki ä Katowice (Kattowitz).

(Affaire secrete et urgente).

Vous etes prie par la presente d'indi- quer sans retard les detachements qui sont prets ä partir. Je vous prie egale- ment de nommer les localities desquel- les partiront les detachements et de vous conform er aux indications i sui- vante's:

Kreuzburg 1000 homines Konstadt 1000 Rosenberg 2000 „ Namslau 2000 „

Vous etes prie de meine de fournir les armes et les munitions neces'saires aux de­

tachements qui viennent d'etre enumerćs.

II faudra envoyer les homines en evitant d’attirer l’attention des Allemands. Le micux serait de les envoyer la nuit, ä bi- cyclettc et en auto. Envoycz les hommes le plus vite possible, "vu que l’affaire doit conunencer dans le plus bref delai. Faltes

connaitre iinmćdiatement le jour oti les detachements devront quitter Beuthen.

Mot d’ordre: Kościuszko.

Signe: Macura

commandant du groups des districts de Kreuzburg et de Rosenberg.

Ce „document“ cst depths le 9 fevrier untre les mains du service des renseigne- ments allemand.

Depuis des mois des agents allemands rodent aut'our du Comite plebiscitairc a Ben then et aux abords de ses succursalcs dans les chefs-lieux de district, esperant sc procurer des pieces secretes. Pour leur faire plaisir et aussi pour indiquer les sources auxquelles le gouverneincnt alle­

mand pulse ses ren'seigncments sur la fa- meuse „Organisation militaire polonaise en Haute-Silesie“. des employes du comite polonais avaient, au su de leur chef, forge ce document. 11 s’agissait maintenant de le glisser aux Allemands et de leur faire prendre ce faux grassier pour une piece d une im­

portance exceptionnelle. La chose n’etait pas bien difficile etant domic la naivete touchante qui caracterisc les plus fins li- miers allemands. Le 9 fevrier 1921, a Kreuzburg, entre 8 et 9 hcures du soir, l’a- gent allemand Lelek rencontrait an restau­

rant Pietruszka, mi employe du Comite plebiscitairc polonais, e t lui pay ait 5001) m arks 1 e fa m e u \ d o c u m e n t.

Nous soinmes autorises par le Comite ple- biscitairc polonais ä confirmer la reception de cette somme et ä trańsmettre ses meil- leurs remerciements pour cet argent qu it sauna sürement bien employer.

Le Comite plebiscitairc polonais ä Beu- then a fait dresser un proces-verbal con- cernant cette affaire et l a fait dfunent signer par des te mo ins. Conuaissant la psychologie allemande, nous esperons que le service de renseignements de nos ad- versaires ne sc. Laissera pas decourager par cette mystification et continuera ä se procurer des „pieces secretes“ tout aussi authentique's que celle de Kreuzburg.

II faut bien que M. Simons et les grands manitous de la Wilhelmstrasse trouvent les documents secrets dont ils pourront sc servir pour rediger des notes diplomati- ques et des protestations qu'ils transmet- tront ensuitc ä la Conference des Ambas­

sadeurs.

La Constitution ie la Repuniique Polonaise.

Quoiquc l’independance de la Pologne cut etc proclamee il y a plus de deux ans, notrc pays vit toujours sous un regime provisoire et la constitution definitive de la Republique n’a pas encore etc voice par la premiere Biete, qui jonit des droits d une as'semblee Constituante. Des raisons multi­

ples expliquent ce retard apporte au vote de la constitution. Pour faire face ä toutes les difficulties d une pćriode aussi troublee que la notrc, il fallait songer avant tout ä s'orgauiser taut bien que mal pour pou- voir repousser Vinvasion bolcheviste a insi que les incursions que Tcheques lit Ukrai- nicns avaient faites dans notrc pays. Avant dc jeter les bases solides de reorganisation definitive de l’Etat, il fallait creer de tou­

tes pieces une administration et une armee nationale. Meine des questions de la plus

grande importance ddvaient passer quel- quefois ä 1'arriere-plan et, quoique la Diete cut consacre beaucoup de temps et de travail ä l’elaboration de la constitution, ce n est que dernierement qu elle a pu la voter en deuxiemc lecture. II cst ä pre- voir que la troisierne lecture aura lieu dans la premiere quinzaine de mars, de sorte que nous sortirons cnfin de cette periods de transition dont les Allemands profitcnt pour nous discrediter ä 1 etranger.

Les debats parlementaires sur la con­

stitution out domic lieu ä une discussion Ires violente et l’opinion publique en Fo­

togne a etc tres divisee sur certains ar­

ticles de la loi fundamentale de La Rćpu- bliqtie. C'est surtout la question du Senat qui a soulcve des polemiques et des pro­

testations passionnees. Tandis que les partis avances tie voulaient pas en enten­

dre parier, la droite et les groupements moderes insistaient sur la necessite d une Chambre Haute. C’est l’opinion des partis moderes qui l’emporta sur les idees radi­

cates, de sorte que, coniine toutes les de- niocraties occidentales, nous aurons le Sy­

steme des deux Chambres.

Le nombre des senateurs ne devra pas depasser le quart du nombre des deputes ä la Diete. Pour etre eligible au Senat, il faudra avoir 40 ans revolus, tandis que settles les personnes ayant depasse Tage de 30 ans seront electeurs. En dehors de la tres grande m a jo rite des senateurs eins an suffrage universel et direct, la Chancre Haute comprendra des representants des universites, eins par les professeurs, trois representants de l’episcopat catholique, un mandatairc du clerge protestant et un rc- presentant du rabbinat.

Comine en France, le futur chef de l Etat portera le litre de „President de la Republique“ et sera ein par la Diete et le Senat reunis en Congres. En temps de guerre, le President de la Republique lie pourra pas cumuler ses functions civiles avec le commandement en chef de l’armee.

Sans entrer dans tons les details qui pourraient paraitre fastidieux, nous nous contenterons de constatcr que la constitu­

tion polonaise s’inspire dun liberalisms tres large et qu’elle repond aux aspirations democratiques de notrc epoque. Elle ga- rantit la liberte de conscience et assure I’egalite complete des citoyens devant la loi, sans tenir compte d’aucun privilege de race on de naissance.

Une fois que la constitution sera voice en troisierne lecture et approuvee par le Chef de l’Etat, la Diete actuelle sc dissou- dra apres avoir expedie les affaires cou­

rantes les plus urgentes. On ignore encore la date des prochaines elections legislati­

ves et senatoriales, mats il est ä prevoir qu’elles auront lieu en etc on an plus tard en automne. C’est vers la meine epoque que les deux Chambres reunics en Congres procederont ä l’election reguliere du pre­

mier President de la Republique Polonaise.

L’art polonais ä l’etranger.

L'art polonais, en particular notrc peinture, est trop pen comm en Europe.

Sans nous vanter et sans exagerer, nous pouvons affirmer que, de tons les pays slaves, c’est en Pologne que la peinture a attaint le plus haut degre de developpe-

(6)

ment. Par l'originalite des conceptions ar- tistiques, par tine technique tres perfection- nee ainsi que par des qualites de coloris remarquables, la peinture polonaise occupe une place tres honorable dans la produc­

tion artistique de l’Enrope. Malgre la si­

tuation si precaire dan's laquellc untre pays se trouvait pendant pres de 150 ans, en depit de tons les obstacles que les trois puissances copartagcntcs de la Pologne se sont pin ä accumuler pour etouffer toutes les aspiration's artistiques, scientifiques et litteraires, l’art polonais a pris an XlXe siecle un essor merveilleux que lindćpcn- dance et la liberty dont nous jouissons ä present ne pourront que favoriser.

Ce grand renouveau artistique en Po­

logne remonte ä plus d un demi siecle. 11 est surtout lie an nom de Jean M a tel­

le o notre plus grand peintre historique, ä celni de Joseph Chełmoński dont les paysages exhalent une poesie unique en son genre et au nom de Jules K o s- s a k qui s’illustra comme peintre de ba- tailles et de ehevaux. A cote de ces grands maftres, deja disparus, il faut citer S i e- mieradzki, Joseph Brandt tres comm en Allemagne et, plus recemment, le grand paysagiste et aquarclliste .1 ules F a ł a t, l’illustre Leon Wyczółkow­

ski, le peintre symbolists Hyacinthe Malczewski et beaucoup dautres en­

core. Une plei'ade d'artistes plus jeunes suivirent l'exemple de leurs maitres et au- jo-und’lmi nous avons en Pologne des pein- tres qui pourraient rivaliser avec les grands artistes etrangers. Parmi ceux qui se distinguent le plus, nous nommerons Wojciech Kossak qui, continuant la tradition de son pere, a voue son talent ä la peinture de batailles, Joseph Weis 's paysagiste aussi original que di­

stingue, Axento wicz portraitiste qui personnifie l’influence franęaise en Polo­

gne, Stanislas Wyspiański, deco­

de il y a quinze ans, qui fut en memo temps le plus grand poete contemnorain de la Pologne, Joseph Mehoffer dont on pent admirer les magnifiques vitraux ä la cathedrale de Fribourg en Suisse, les frercs Joseph et Stanislas Czaj­

kowski tons deux paysagistes, l’excel- lent portraitiste Pochwalski et beau- coup d’autres que nous devons passer sous 'silence pour ne pas alonger indefini- ment cette enumeration.

Si la sculpture en Pologne n'a pas at­

tend le degre de perfection auquel est ar­

rive la peinture, nous avons tout de meine des sculptcurs tres distingues qui font hon- neur ä l’art de notre pays. Par la force de leur expression, les oeuvres de Laszczka meritent d’attirer l’attention des visiteurs du muse de Cracovic, tandis que les monuments funeraires de la reine Hedwige et du roi Ladislas IV que fit M a- d c j s k i pour la cathedrale de cette ville s’inspirent des plus belles traditions dc la Renaissance. Citons encore parmi les sculpteurs polonais Szymanowski, Szczepkowski, Louis du Puget- Pu'szct, sculpteur animalier qui fit ses etudes ä Paris, Dunikowski etc.

C’est ä l’ecole des beaux-arts de Cra- covie que la peinture et la sculpture po­

lonaises doivent avant tout d’etre arrivees ä leur haut degre de developpement. Mais la plupart de nos artistes ne se conten- taient pas d’etudier ä Cracovic et presque

tons ils allaient completer leur education artistique ä l’etranger. C'etait surtout ä Munich et ä Paris que se rendaient les peintres, tandis que Rome et 1 Italie atti- raient particuliercmcnt nos sculpteurs. L’e- volution de notre art qui avail ä lutter contrę tant de difficultes nous a permis d’etre toujours en contact avec le mouve- ment artistique de l'etrangcr. II serait done ä souhaiter qu'on s’interesse ä notre art dans les pays amis de 1’Europe occiden­

tal qui nous sont si proches par leur tra­

dition et leur culture intellectuelle. Aussi sommes-nous heureux d’apprendre que la Societe des Beaux-Arts ä Paris a invite les artistes polonais ä envoyer leurs oeu­

vres au Salon du printemp’S et qu'elle leur a meine reserve 8 salles au Grand Palais.

Cette invitation a etc accueillie avec joie ä Varsovie, oh un Comite 'special s’occupe des preparatifs dc cette exposition. Un jury est charge de choisir les oeuvres de la plus grande valeur, de sorte qu’on pent esperer que notre peinture et notre sculp­

ture 'seront bien representees au Salon.

L'automne de l’annee derniere, les peintres polonais avaient organise une ex­

position ä Venise qui cut beaucoup de suc­

cess actuellement de tres beaux echantil- lons de # notre peinture sont exposes ä Londres, ou les milieux artistiques mani- festent un interet croissant pour notre art.

II est done ä souhaiter que notre gouver- nement entoure l’exposition polonaise au Salon de tonte la protection que meritc une entreprise qui ne pourrait que relever notre prestige ä l’etrangcr.

Chronique de Haute-Silesie

Un dementi inutile.

La presse polonaise et le Messager de Haute-Silesie ont donnę quelques details sur la provenance du wagon d’armes que les autorites interalliees ont confisque, le 30 janvier en gare de Beuthen. Nous avons aussi insiste sur le fait que c’etaient des soldats de la Reichswehr qui, ä Neissc.

avaicnt ete occupes au chargement de ce wagon. Comnie le gouvernement allemand a juge bon d’opposer un dementi ä ces affirmations, nous nous voyons obliges de revenir encore sur ce sujct et d’y apporter quelques eclaircissements. Les armes et les munitions trouvees ä Beuthen pro- viennent des depots militaires de Pillowitz et de Friedland, mais c’est ä Lamsdorf qu’elle's furent cachees dans des caisses et dc's bidons pour etre transportees ensuite ä Neisse. Par mesure de precau­

tion, les phares des camions qui les trans- portaient n'avaient pas ete allumes en route. A Neisse le transport d’armes fut Charge dans un wagon chcz le Camionneur Erbs, ancien capitaine de reserve. Le len- domain le wagon partait dans la direction de Neustadt-Cosel et passait par Deutsch- Rasselwitz. Dans la soiree du 29 janvier il arrivait en gare de Beuthen. Le trans­

port d’armes etait adresse ä Willy Schulz ä Hohenlinde, personnage fictif qui n’a jamais existe. C’etait E. Neumann ä Neisse qui etait nomme comme expediteur du transport qui, suivant la declaration, con- tenait du savon, du bicarbonate de sodium et de la marmoladę. II a ete envoye ä Beuthen sur l’ordre du capitaine Bogatsch, 68 Hohenzollernstrasse, ä Breslau.

Les personnes suivantes ont directe- ment ete melees ou ont pris part ä ['expe­

dition de ce transport d’armes: le lieute­

nant de I’armee active Schlosser, de l’etat- major d'artilleric 32 (domicile: Bischofshof pres Neisse, 41 Kaiserstrasse, chcz le com­

mandant Mahl), le sergent-major Roimann de Lamsdorf, (domicile: pavilion des offi­

cers, chambre 27), le chef des sto'sstrupp Reinert, ainsi que dcux autres personnes.

Le wagon etait destine ä M. Rubbel, se­

cretaire du Ministere public ä Beuthen, qui entre-temps a pris la fuite et s’cst refugie ä Berlin. Quant ä M. Wessel, President du tribunal ä Beuthen (Landgerichtdirek­

tor), il etait, lui aussi, initio au 'secret, ce qui ne l’empeche pas d'etre en liberty.

Voici les fails. Et maintenant nous nous permettons de prier les autorites alleman- des de bien vouloir se prononcer sur cette affaire. Nous pouvons ajoutcr entre pa- rantheses que nous connais'sons bien d'un­

tres details concernant les menees crimi­

nelles des militaristes allemands et la com­

plicity des autorites.

Les morts votent.

Comme nous 1’aVons Signale dans no­

tre dernier numero, les Allemands multi- plient tons les jours les precedes destines ä augmentcr le nombre des faux-votants.

Des personnes rongees par les vers ou tombees en poussiere depuis de nombreu- ses annees trouvent moyen de res'susciter pour venir accomplir leur devoir patrio- tique.

Ci-dessous nous donnons une liste nou- velle des morts qui doivent accourir de raus les coins du Reich pour deposer leurs bulletins dans l’urne le jour du voze.

Un certain Johann Przewłoka d'El- bringsdorf, pres Weimar, s’est presente au Comite paritaire de Kluczborek (Kreuz­

burg) afin d’etre inscrit sur la liste des votants. On a constate qne Johann Prze­

włoka etait mort en 1918.

Une demaride description est parvenue au Comite paritaire de Rybnik de la part de lemigre Augusts Walosch de Minden.

Joseph Polonius de Rybnik, convoque en qualite de temoin, a declare qu'il avait connu autrefois Auguste Walosch, mais que ce dernier etait mort depuis longtemps.

Paul Stein, domicilie ä Breslau, 15 Se- minargasse, a envoye au Comite paritaire de Naczysławice (Uross-Nimsdorf) un te- legramme en demandant qu’on l’inscrive dans la liste des emigres. Paul Stein, connu de tout le monde dans la commune, est mort ä Breslau en 1920.

Marianne Kiesewetter, nee Barteczko.

domiciles ä Brieg, nee le 20 fevrier 1857 ä Rogi (Rogau), a fait une demands d’in- scription dans la liste B de la commune de Rogi, en y joignant sa photographic et en citant des temoins. II a etc prouve que Barteczko avait eu une filie nominee Ma­

rianne, nće le 20 fevrier 1857 ä Rogi, qui s’etait mariee avec un certain Paul Piloch, mais qu elle etait morte dix ans apres son mariage.

On a constate que Philippe Apostel, ne le 2 mai 1865, inscrit dans la liste des vo­

tants de Strzeleczki (Klein-Strehlitz), est mort le 30 juillet 1865.

Emilie Melzig, nee Oertel, domiciliee a Breslau, morte depuis longtemps, a voulu s’inscrire au Comite paritaire de Kreuz­

burg.

(7)

No. 8 Le Messager de Haute-Silesie 7 Pour les stosstruppler.

Voici un document interessant qui prou- ve que les autorites municipales alleman- des encourageht ouvertement les bandes d'assaut en Haute-Silesie. Nous reprodui- sons ä titre de curiosite lc texte allemand et la traduction de cettc piece, qui en dit long sur la protection dont jouissent les bandes d’assaut allemandes de la part des ćdiles de differentes vibes hautes-silesien- nes.

Nach dem Vorbilde der Stadt Lublinitz soll der jede Nacht in Bereitschaft lie­

gende Stoss trupp die Möglichkeit er­

halten, sich in den Besitz von Raueh­

und Erfrischungsmitteln zu setzen. Die Bürgerschaft wird daher gebeten, für den Zweck Geldspenden zu zeichnen, für welche der verbindlichste Dank ge­

sagt wird.

Guttentag, den 31. August 1920.

Der Magistrat gez. Juretschka.

Comme on lc fait dans la villc de Lu­

blinitz, la bande d'assaut qui est chaque nuit sur pied do it avoir la possibility de sc procurer du tabac et des rafral- chissements. A cet effet, les citoyens sont pries de souscrire des dons d’ar­

gent, pour lesquels nous leur exprimons nos chaleureux remerciements.

Guttentag, le 31 aoüt 1920.

La municipality signe: Juretschka, Des pousse-cafe et des cigares! Deci- dement les stosstruppler so la coulent dou­

ce ä Lublinitz et ä Guttentag.

L'arsenal d un Heimattreuer.

Lundi, le 7 fevrier, un incendie eclatait ä la ferme dc M. Elias ä Laskowice (Las- kowitz), district d’Olesno (Rosenberg). La ferme n’etait habitee que par l’ouvrier Gryga qui seid avec sa familie occupait la maison. Lorsque les habitants de Lasko­

wice accoururent ä la ferme pour eteindre le feu, le fils Gryga leur defendit de s’en approcher et ne leur permit pas de prendre part au sauvetage, de sorte que tout le mobilier devint la proie des flammes. Pen­

dant que le feu consumait la maison, on entendit des violentes detonations que les habitants de la locality expliquaient par (’explosion de grenades ä main. Comme le fils Gryga est affilie ä l’Union des Heimat­

treue, il avait cache un depot d’armes chez ses parents et le feu fit exploser les mu­

nitions du patriotę pangermaniste. La po­

pulation de Laskowice est tres surexcitee ä cause de cet incident.

Un gros bonnet allemand expulse.

La Haute Commission Interalliće a fait expulser le conseiller d’Etat Pietsch, chef de la section des ecoles aupres de la Re- gence d'Opole. Les Allemands out profile du depart de l'cxpulse pour organiser une grande demonstration dirigee contrę les autorites interalliees. Pendant cettc de­

monstration on a precede ä de nombreuses arrestations parmi les Allemands. On a arrete entre a litres lc chef du train qui avait cause un retard dans le depart du train avec lequel Pietsch quittait Opole.

'Ll a donne un ordre defendant de deli- vrer des passeports et, en meme temps,

on a dćfcndu d’arranger tonte rejouissance.

Ceci ne plait pas du tout aux Allemands.

Les organisations politiques et profession- nellcs out envoye a la Haute Commission interalliće une delegation pour protester contrę ccs mesures.

A travers la presse.

Le Probleme de la Haute-Siićsie.

Deux articles de Henri de Montfort con- cernant le Probleme de la Haute-Silesie ont paru le mois dernier, l'un dans la Re­

vue Critique, l’autre dans la Revue Mon­

diale. Le Probleme de Haute-Silesie est devenu en France une question d’actualite qui prend de jour en jour une plus grande importance. II est evident que la paix eu- ropeenne et la securite des peuples depen­

dent du resultat du plebiscite en Haute- Silesie. L’opinion franęaise est unanime ä reconnaitre que de temps immemorial ectte province est un pays foncicrcmcnt polonais et que ce sevait une injustice im"

pardonnable que de laisser les Polonais hauts-silesiens dans les conditions effroya- bles dans lesquelles ils se trouvaient sous la domination allemands. Leur position cruelle ne pouvait etre comparee qu’ä celle des Francais d’Alsace-Lorraine, et nous savons ce que c’est que de souffrir pen"

dant des siecles entiers sous le joug fa­

rouche et brutal du üermain.

Entre autres, M. Henri de Montfort ecrit:

„Lors des elections municipals de 1919, ont etc eins 6882 conseillers municipaux partisans du rattachement ä la Pologne, contrę 4372 conseillers allemands.

En depit d une volonte si nettement ex- primee, les successeurs des rois de Prusse, malgre leurs affirmations democratiques, n’en persisent pas moins ä vouloir conser­

ve!- la Haute-Silesie dans les limites du Reich. Ils affirment que l’Allemagne ne se trouvera plus en etat de s’acquitter inte- gralement des reparations mises ä sa char­

ge si, le resultat du plebiscite lui etant defavorable, eile est amputee de la Haute- Silesie. Mais les negociateurs du Traite de Versailles, tres au courant des senti­

ments desannexionistes de la population haute-silesienne, et prevoyant qu’un ple­

biscite amenerait son rattachement ä la Pologne, ont ecrit dans le Traite un certain article 90, lequel stipule: „La Pologne s’engage ä autoriser pendant une periode de

15 annees bexportation en Allemagne des produits des mines de tonte partie dc la Haute-Silesie transferee ä la Pologne en vertu du present traite. Ces produits se- ront exoneres de tons droits d’exportation ou de toute autre charge on restriction imposee ä leur exportation".

D autre part, est-il necessaire de faire remarquer que les houilleres hautes-sile- siennes ne cesseront pas d’exister, parce qu’elles seront passees des mains de l’Al­

lemagne aux mains dc la Pologne? Elies n en continueront pas moins ä jeter leur production sur le marche europeen. Et qui ne voit les facilities que ce „changement de proprietaire“ donnera aux puissances de l'Entente, en particulier ä la France, Pour participer largement ä I’exploitation des mines silesiennes?

Laissee ä l’AHemagne, la Haute-Silesie bontinuera ä etre une terre dc servitude.

Son re tour ä la Pologne achevera la vic- toirc du Droit, car il paralysera definitive- ment les espoirs du militarisme orussicn.

En effet, si avant la guerre, la Haute-Si­

lesie travaillait surtout pour le marche po­

lonais, eile est devenue apres le Ier aoüt 1914 une formidable usinc de guerre an service de bimperialisme des Hohenzollern et du parti militaire.

Le mainticn de la Haute-Silesie ä 1'Al­

lemagne est done une menace pour la paix curopecnnc. Son rattachement ä la Po­

logne en serait la medicare garantie. L’in- teret franęais, d’ailleurs evident, est, jus- qua l’epoque du plebiscite, den assurer la preparation loyale et dc tenir ensuite la main a ce que les resultats de la con­

sultation du peuplc haut-silesien ne soient pas fausses par l’intrigue allemande.

De la possession de la Haute-Silesie depend toute l’orientation politique de no- tre alliće polonaise. Elle ne pent remplir sa tache naturelle de contrepoids du ger- manisme que si eile dispose du charbon et du fer silesien. Si non, eile devrait tourner vers best une activite et une at­

tention qui peuvent un jour nous faire cruel- lement defaut. Et la France ne pent sou- halter de voir la Pologne s’absorber dans une sterile politique orientate qui risquerait d’entrainer, par le jeu nature! des evene- ments, les complications les plus embrouil- leen et peut-etre les plus dangcreuscs".

Dans la Revue Contemporaine, M. Man- dice Toussaint ecrit un article tres docu­

ments sur la question de Haute-Silesie.

„Lorsqu’en 1916, dit-il, je fus envoye en represailles avec d’autres prisonniers de guerre, de Prusse Orientale ä travers la Posnanie en Haute-Silesie, je n’eus pas un seid instant l’impression davon quitte le territoire polonais.

Quand la Haute-Silesie sera delivree, la victoire sera complete. La reparation d une faute historique aura brise la der- niere arme de l’Allemagnc“.

La politique des „Chiffons de papier".

Le journal La Lanterne rapporte quel­

ques faits qui se sollt passes recetn- ment en Allemagne et qui caracterisent fort bien la facon dont les Allemands obser- vent l’engagement de garantir legalite absolue des droits aux Polonais et aux Allemands qui' se livrent ä la propagandę Plebiscitaire. Alors que le gouvernement accorde aux Heimattreue aide et protec­

tion officielle en toute circonstance, leur facilitant ainsi toutes leurs manoeuvres, souvent fort touches, les Polonais doivent se tenir cois. Tout ce qui ressemble ä dc l’agitation politique leur est impute com- me un crime. Nous reproduisons ici, ä la suite de La Lanterne, quelques faits ä l'ap- pui de ce one nous venous d’aVancer:

„Le 12 janvier, ä Neukölln, la police a arrete un Polonais sans aucune raison valable. Aprcs I’avoir menace des pires consequences s'il voulait continuer bagi­

tation — dont d’ailleurs il ne s’occupait pas — on ba relache. A Kletwitz, un ouvrier polonais, natif de Posnanie, qui travaillait depuis 26 ans en Allemagne, a ćte expulse du Reich pour s’etre mele de bagitation polonaise. Pour la mem- raison, un ouvrier de Lawritz a etc con- gedić. Un autre Polonais qui, ä Berlin, s’occupait de dresser des listes de Hauts- Silesiens polonais, a etc arrete, menace

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de mort par les policiers et rvtenu trois jours en prison dans des conditions revol- tantes. Deux Polonais, ä Namslau, out etc arretes, conduits au bureau de la police judiciairc comme de vulgair.es criminels.

Gomme its sc reclamaient du paragraphic 88 du Trade de Versailles, il lent fut rć- pondu qu’on etait en Allemagne et que le paragraphe 88, ni en general le Trade dc Versailles ,,ne sont ricn pour nous. Ce qui Importe c'est de vous empecher de nude a it Reich“.

Le gouverncment polonais vicnt de conclurc un accord avec le gouverncment allemand, aux tcrmcs duquei les deux par­

ties adverses s’engagcut ä garantir, cha- cuiie dans son territoire, toute liberte d’ac- tiou aux personnes qui travaillent aux questions touchant le plebiscite. Les Allc- mands observeront-ils cet engagement?

Nous connaissons trop bien leur mauvaise foi pour pouvoir le jurer; aussi preferons- nous rester sceptiques sur ce point. Nous avons trop souvent dejä Signale ä l’atten- tion de nos lecterns des halts analogues ä ceu.x que rapporte La Lanterns pour qu it soil necessaire d’y insister. Ce qu'il imports de constatcr c’est que la politique des „chiffons de papier“, inauguree par Bethmann-Hollweg, continue ä se develop- per de plus belle en Allemagne et qu’elle y comptc meme des fiddles nombreux et fervents. „Le paragraphs 88 du Trade dc Versailles, conclut le journal franęais, est sacre quand il donne des droits aux Allemands, il „n’est rien“ quand se sont les Polonais qui pourraicnt en profiter“.

Divers.

Un beau geste patriotique.

Le jour du plebiscite en Haute-Silesie approche. Tout le peuple polonais a tenu a manifester le grand interet qu’il prcnd ä la bitte engagće actuellement en Haute- Silesie et ä temoigner ä sa population sa plus viVe Sympathie et ses sentiments les plus fraterncls. To us les Polonais ont cm de leur devoir de participer, chacun scion ses moyer.s, ä la grande offrandc nationale üe la Pologne en faveur de la province arrachee par la violence ä La Mcrc-Patrie voilä pres de six siecles.

Dans toutes les villes, tons les villages et hameaux de Pologne on a organise des collectes pour augmenter les funds destines a la propagandę plebiscitaire polonaise en Haute-Silesie. Paysans, ouvriers, em­

ployes, commeręanfs, industriels, pretres, grands proprietaires, tons, petits et grands, ont rivalise de zele pour apporter leur obole ahn de contribuer ä libefer la Haute- Silesie du joug seculaire dc l’oppresseur

teuton. -

Quelques chiffres viennent dc nous parvenir et ce ne sont encore que les pre­

miers. Les souscriptions en faveur dc la Haute-Silesie en Posnanie ont apporte jus- qu ä present 10 603 268 marks, en (halicie plus de 6 000 000. L’Union des Ouvriers Chretiens s’est inscrite pour une somme de 487 644 marks, l’Union des Banques a verse 9 425 000 marks, la Societe de Commerce et de Navigation 150 000 marks, le Comite pour la defense des confins de l’Est 100 000 marks. A Varsovie et en pro­

vince les souscriptions ne 'sont pas encore closes, mais nous savons de source cer-

taine qu'elles depasscrorit toutes les at- tentes.

La troisieme armee ä la Haute-Silesie.

Le Haut commandement des Armees Polonaises a envoye la lettre suivante du commandement de la troisieme armee:

Au Marechal Piłsudski,

Commandant en Chef des Armees Polonaises.

Marechal,

Le jour cst proche oil le peuple polo­

nais de la Haute-Silesie, par un suffrage umversel, doit montrcr son inflexible volonte de reunir cette ancienne pro­

vince des Piast au reste de la Republi- que. Le soldat de la troisieme armee qui, arme en main, a defendu et a con- solide les frontieres de sa patrie ne pent rcster indifferent au sort des centaines de mille de ses eompatriotes etablis sill­

ies confins de la Republique. Ne pou- vant pas offrir notrc sang pour affer- mir ses frontieres de l'Ouest, nous re- mettons line obole entre vos mains, Marechal, esperant que, de cette faęon du moins, nous contribuerons ä la reu­

nion et ä la consolidation de tons les territoires de la Pologne independante.

Nous deposons entre vos mains un mil­

lion de marks, en vous priant de vou- loir bien employer cette sommc ä des buts se rapportant au plebiscite. Que cette offrande du soldat de la troisieme armee soit le temoignage qu a l’avenir il eist toujours prut ä dc grands sacri­

fices pour la reunion de la Haute-Si­

lesie ä la Pologne.

Signe: general Sikorski.

La tolerance nationale en Allemagne.

Un plebiscite, ou plutöt uns comedie plebiscitaire, a eu lieu egalement en War­

mie (Ermeland). Les Allemands avaient promis ä nos eompatriotes de lä-bas unc tolerance nationale absolue, com me its nous la promettent ici en Haute-Silesie.

Ci-dessous nous reproduisons un document que nous trouvons dans la Gazeta Olsztyń­

ska. C ost la reponse d’un instituteur alle- mand de Stangewald ä un paysan polonais qui demandait ä ce que le catediisme fut enseigne ä ses enfants dans leur langue maternelle.

„Le catehisme sera enseigne seulement eu langue allemande. 11 est permis d’avoir un instituteur prive qüi ensefgnerait la re­

ligion catholique en langue polonaise. Ce- pendant, si les enfants n’apprennent pas le catechismc, its ne seront pas reconnus comme membres dc l'Eglise Catholique.

Ils ue pourront pas s’approcher de la Salute Table, ne seront pas admis aux Sacrcments et ne pourront pas etre inhu­

mes dans nos cimetieres: en general ils seront rayes de la liste des catholiques.

signe: Ehlert“.

Ce document significant caracterise tres bien toutes les ordonnanccs ministe­

rielles et les assurances du gouverncment allcrnand en ce qui concerne l’cgalite des droits des deux nationality?, en Allemagne.

En flänant.

Un soir, M. Urbanek, President du Co­

mite plebiscitaire allcrnand, flanait dans

les rues de Reuthen bras dessus bras des­

sous avec son ami Quester, Grand Chef des Heimattreue.

„Eh bien, les 226 milliards d’emigres sur lesquels nous comptions tellement, sont-ils enfin arrives?“ demanda soudain M. Urbanek.

„226 milliards??!! Mais' mon pauvre ami, vous confondez je crois le nombre des emigres avee les milliards que nous devons payer ä l’Entente. Non, nous ne reussirons certainement pas ä reunir 226 milliards d’emigres en Haute-Silesie“, dit M. Quester dont la figure devenait longue comme un jour sans pain.

Ah c'te gueule, ah c’te binette, Ah c'te gueule, c'te gueule qu’il a...

chantait un passant qui justement vint ä croiser les deux patriotes allemands.

„On dirait bleu qu'il veut se payer de notre poire", fit observer tristement M.

Urbanek.

Je cherche fortune Autour du Chat Noir, Au clair de la lune, A Monmartre le soir ...

chantait un autre passant.

„Ali, le hat noir!“ s'ecria M. Urbanek,

„ce sujet m'a toujours passionne, mats avec leur.s chansons ces Franęais me l'ont fait prendre en horreur“.

„Vraiment?“ fit M. Quester en baissant les yeux. „Mais pour en revenir ä nos emigres, je ne sais pas ce qu’ils ficlient.

Oh, leur nombre sera certainement bien inferieur ä 226 milliards“.

„Faudrait-il se rćsigner ä n eu voir de- barquer que 226 millions?“ demanda le President du Comite allem and.

„Vou's etes bien optimistc, mon eher ami; 226 millions ęa ne sc mouche pas du pied“.

„Enfin! Nom dun petit bonhomme!

Nous en verrons bien 226 rnille“. cria M.

Urbanek, plus maitre de lui-meme.

„Comme vous y allez!“ repondit sur le meine ton le Grand Heimattreuer.

„Mais alors, il n’y a plus rien ä faire dans ce sale patelin“, vocifera ä son tour M. Urbanek; „tout est perdu! Partons pour ne plus jamais revenir“.

Partant pour la Syrie, Le jeune et beau Hanois ...

iredonnait un poilu.

„Oui, il a raison! Partons, serait-ce en Syrie, pour dire des mots de verite ä ces imbeciles d’Hcimattreue qui nous ont blis­

ses le bee dans beau“.

La fanfare du 24e marchait en tete du bataillon.

La victoire en chantant nous ouvre la carriere...

chantaient les cuivrcs.

„La belle victoire!" gemit M. Quester.

„La belle carriere!“ dit en soupirant M.

Urbanek. „Partons, faisons nos paquets et filons ä Berlin!“

Silesius.

Editeur: K. Miarka — Mikołów.

Directeur: dr. J. Górski.

Bvtorxi, r. Gliwicka nr. 10.

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