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Le Messager de Haute-Silésie, 1921, R. 2, nr 4

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Academic year: 2022

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Deuxlöme Annće. Bytom (Beuthen) H. S. 23 Janvier 1921 n0i 4

Journal Hebdomadaire paraissant le Dimanche

Direction et Administration (Beuthetl) H. S.

10. r. Gliwicka (Gleiwitzerstr.) Abonnements: ®Dts: 8tl pt

Le numćro: 20 pt

Nous nous empressons de remercier en public je journal „Schwarzer Adler“

pour le travail utile qu’ii vient d’accom- plir en publiant le prćtendu J vumcnt . de M. Bitta et en contribuant ainsi a dć- voilcr les agissements du gouverneinent allemand.

II y a quelque temps, un collabora- teur d’un Comitć plćbiscitaire allemand nous a proposć d’acheter un document portant la date de: Berlin, 21 novembre 1920. Dans cette piece, il etait question de la destruction des mines hautes-silć- siennes, -au cas ou la Haute-Silćsie de- vait revenir ä la Pologne. La piece ćtait signće „Bitta“. Nous nous ren- dimes compte a premiere vue qu’ii s’a g i s salt- d’u n faux, aussi nous en times part ä la personne qui l’avait offer;

puis nous joignimes la pibce ä not re collection de docu­

ments allemands forgós. Nous connaissans fort bien la vraie signature de M. Bitta; eile est complement dif­

ferente de celle qu’on trouve au bas -de la pićce fausse. Nous pumes constater immćdiatement que nous ćtions en pre­

sence d’un faux grossier, vu que M.

Bitta n’exerce pas ses fonctions ä Ber­

lin, mais bien ä Breslau, et qu’ii ćcrit correctement l’allemand, ce qu’on nc saurait affirmer de l’auteur du docu­

ment. Nous faisons observer e n passant que nous connais- sons beau co up trop bien M.

Bitta pour le croire capable

^intentionsaussicriminelles.

Certains milieux polonais soupgon- naient le Consulat allemand ä Var so vie d’avoit un service d’e spionnage t r 6 s ć ten du. Le Consulat allemand s’intćressait tout partic.uliörement aux rapports que Kor­

fanty adressait ä Varsovie. Pour arri- ver ä ses fins, le Consulat allemand ćtait entrć en rapports avec des fonc- tionnaires polonais occupćs'en Pologne et au delä de ses frontieres, en particulier avec deux bureaux de l’Etat ä Varsovie.

Comme nous ćtions au courant de ces

circonstances, nous en avons Profite et avons abandonnć aux agents du Consu­

lat allemand une serie de pićces qu’on nous avait livrdes et que des faussaires allemands avaient fabriquees ici-meme.

Nous primes done deux photographies du prćtendu document signć „Bitta“ et mimes chacune d’elles sous enveloppe, en y joignanf une lettre portant le numćro courant fantaisiste de 17000/III/20. Cha- que enveloppe ćtait mimie de notre ca­

chet officiel. Voici le texte de chacune de ces lettres:

„Nous vous envoyons ci-joint un do­

cument allemand intćressant, en vous priant de prendre les mesures que vous jugerez nćcessaires."

. Les lettres etaient adressćes au bu­

reau de la Prćsidence du Conseil des Ministres ä Varsovie et porta-ent toutes deux la signature „Sztygarski“, nom tout aussi fictif que leur numćro cou­

rant. Ces lettres cachetćes furent mises chacune dans une autre enveloppe et adręssćes ä Varsovie aux deux bureaux dćja mentionnćs. Nous y joignimes une autre lettre contenant les mots suivants:

„Nous vous envoyons ci-joint un faux allemand ainsi que l’annexe 17000 111/20, destinće au Consulat allemand".

Nous pouvons toujours prćsenter la ccpie de cette lettre. Quatre personnes dignes de confiance ä Bytom ont ćtć ini- tićes ä cette affaire dćs le dćbut, de Sor­

te qu’elles peuvent confirmer sous seg­

ment l’exactitude de nos affirmations.

L’affaire se dćroula suivant nos pro­

visions. L’agence centrale d’espionnage allemand ä Varsovie, autrement dit le Consulat allemand, saisit ces faux et les transmit probablement au Ministere des Affaires Etrangćres qui les fit parvenir au „Schwarzer Adler“, Organe des Hei­

matstreue, qui dans son numćro du 17 janvier 1921 en publia un fac-similć.

II faut encore ajouter, que les auto- ritćs polonaises sont sur la piste du fonctionnaire achetć par le Consulat allemand, et que bientöt il subira le sort

qu’ii aura mćritć. MM. von Dircksen e Schilling ä Varsovje auraient-ils peut- etre la bontć de nous dire si les untres faux que nous leur avons faits parvenir ont ćtć eux aussi transmis au gouvernement pour ćtre publićs dans le „Schwarzer Adler“ ou bien utilises pour la redaction de notes diplo- matiques?

Il rćsulte de ce qui pröcöde:

1. qu’ii se trouve parini les collabora- tcurs de la propagandę allemande des faussaires profession­

als de documents;

2. que le Cons.ulat allemand ä Varsovie fait de l’e s p i o n n a g e a u detri­

ment de la Pologne;

3. que les Heimatstreue sont en con­

tact ćtroit avec le gouver­

nement allemand.

Les consequences de ces co,n stations ne devraientpas se faire attendre.

Si le Consulat et le gouvernement allemands avaient eu un brin de sens critique, ils auraient du etre ćbahis en voyant le numćro courant fantaisiste de 17000/III/20! Mais „quem Deus per- dere vult, dementat“: quand Dien veut perdre quelqu'un, il lui enleve la raison.

La mösaventure du gouvernement allemand qui vient d’etre dćcrite four- nit avant tout la preuve de la lćgćretć avec laquelle ce gouvernement se jette sur de prćtendus documents, pour les faire ser vir ä ses fins politi- qucs, quoiqu’il ait ćtć prćvenu par ses propres agents, qui lui avaient re- commandć*de se mćfier de faux pareils.

Ces procćdćs dćmontrent quelle va­

le ur il faut attribucr aux prćtendues

„preuves“ que le gouvernement alle­

mand joint ä ses notes. L’Allemagne a beau jeu. Grace au perfectionnement technique de l’imprimerle moderne, on pent imprimer ä l’infini du papier-mon- naie et les Allemands sont toujours prets ä tout acheter.

Le Comitć plćbiscitaire polonais Wojciech Korfanty.

(2)

2 Le Messager de Haute-Silćsie No. 4

Du tic au tac.

Les notes allemandes se suivent et ne se ressemblent pas. Un jour le gou- vernement de Berlin se plaint des cri­

mes que des bandits polonais sont cen­

ses commettre sur les Allemands, une autre fois ce sont des organisations se­

cretes polonaises qui sont accusäes dc vouloir s’emparer de force de la Haute- Siläsie, et demain nous ne serions pas autrement etonnćs de voir ces mes­

sieurs de la Willielmstrasse prćtendre que la Pologne ourdit un complot contrę la Commission Interalliäe et les Grandes Puissances que cette derniere reprć- sentc. Toutes ces notes et protestations, quo que differentes dans leur forme, out cependant un fond commun de halne et de perfidie, toutes eiles defigurent la vä- ritä pour präsenter les faits sous un jour favorable ä l’Allemagne.

La note allemande sur le manque de securite publique en Haute-Siläsie ätait datäe du 11 janvier, et de.ux jours apres nous lisions däjä les plaintes de l’Allemagne officielle sur le fameux complot militaire polonais.

La rćponse ne se fit pas attendre longtemps de notre cötä. Ne voulant pas permettre ä tons ces mcnsonges d’impressionner quelques ames indäci- ses et quelques caractäres faibles, qui pourraient peut-etre subir l’influence des grandes phrases des notes alleman­

des, le Präsident du Comitä pläbiscitai- re polonais s’empressa de räfuter les caiomnies du gouvernernent de Berlin dans un vibrant annel adressä ä ses compatriotes hauts-siläsiens. Avec cette logique serräe et cette force d’expres- sion qui lui sont coutumiäres, M; Kor­

fanty a prouvä que si la criminalitä avait räellement augmentä en Haute- Siläsie, ce n’est certes pas les Polonais qu’il fallait en rendre responsables. „L e gouvernernent alleman d,“ dit M. Korfanty „ose accuserde ban­

dit i s m e la population haute- siläsienne, quoiqu’il se rende par- faitement compte que, par suite de la guerre et de la dämoralisation qu’elle entraine, la criminalitä a augmentä dans les memes proportions qu’en Haute-Si­

läsie dans les grandes centres industries d’Allemagne, ä Berlin, en Westphalie etc. Avant le guerre, le gouvernernent prussien avait installä en Haute-Siläsie une police späciale dont la präsence ätait motiväe par la situation politique et gäographique de cette province. On invoquait notamment la- circonstance que la Haute-Siläsie se trouvait ä (’in­

tersection des territoires de trois grands Etats et que, pour cette raison, eile donnait abri ä diffärents äläments

redoutant la hindere. C’est toujours en se servant des memes arguments que le gouvernernent prussien avait intro- duit avant la guerre une police d’Etat en Haute Silesie, dans les districts voi- sins de la frontiere.

Nous af firmo ns que la cri­

minalitä n’a augmentä en Haut e-S iläsiequedanslapro- portion de son augmentation dans les grands centres du Reich. A u s s i-f a u t-i 1 e t r e ä h o n- te pour accuser en bloc, au y eux du mon de en tier, la po­

pulation haute-siläsienne et pour la rendre responsable des consäquences de la guer­

re mondiale que l’A llem agne a suscitee ä la lägere. Le gou- vernement est d’autant moins autorisä ä agir ainsi, que les crimes de droit commun commis en Haute-Siläsie ne sont surement pas une späcialitä polo­

naise, sur tout que parmi les criminels sur lesquels on a pu mettre la main on trouve un tres grand nombre d’Alle- mands du Reich, dont une partie notable avait appartenu ä l’ancienne armäe allemande.“

M. Korfanty dresse ensuite un väri- table räquisitoire contrę les instigateurs des crimes commis par les Allemands en Haute-Siläsie. II rappeile les assauts que les Stosstrupp.er ont livrä aux Comitäs pläbiscitaires polonais ä Bytom et dans diffärents chefs-lieux de dist­

rict, il parle des malfaiteurs qui mettent le feu aux habitations des Hauts-Silä- siens fidäles ä la cause polonaise, men- tionne les bombes jetäes derniärement ä Tost contrę la maison du commeręant Wróblewski et consacre quelques pa­

roles ä l’infortunä Szczepanik qui ces jours derniers a ätä assassinä ä Bytom en pleine rue par le stosstruppler Rolle.

Toutes les manoeuvres du gouver- nement, toutes les accusations dont il cherche ä accabler la population haute- siläsienne ne sont qu’autant d’efforts däsespäräs par lesquels l’Allemagne voudrait faire remonter ses chances de succäs, ä tel point compromises que toute la presse allemande du pays en- trevoit l’ächec complet d’une politique insensäe en Haute-Siläsie. Une rage im- puissante et le däsir de saboter le ple­

biscite qu’ils sentent perdu pour eux, dictent aux Allemands tons les menson- ges et toutes les calomnies.

Passant ensuite ä la note du 13janvier, dans laquelle le gouvernernent allemand accuse les Polonais hauts-siläsiens de projeter une insurrection armäe de con­

nivence avec le Ministäre de la Guerre de Varsovie, M. Korfanty däclare que ces accusations et encore plus les prä-

tendues preuves „sont tellement naives et denudes de bon sens, qu’elles pour- raient compromettre memeuii gou ver­

nement allemand.“ „Je däclare i c i publiquement et devant le monde entier“, dit l’appel „que ces prätendues preuves ne sont, depuis la premiäre jus- qu’äladerniere, quedesfaux e t j e somme 1 e gouvernernent allemand de präsenter les Textes originaux ä la Confä- rencedesAmbassadeursaiin q u’i 1 s puissent e t r e ex amin äs en toute impaftailitä. Le gou- vernement allemand vient d’agir d’.une maniäre d’autant plus irresponsable qu’il y a peu de temps encore, ses pro­

pres agences d’espionnage ont ätä prä- venues par des personnes qui y sont affiliäes qu’on leur mettait de faux do­

cuments entre les mains. Sans aucun doute le gouvernernent polonais va in- sister pour que l’Allemagne präsente les documents originaux, afin que le calme et la säcurite de la Haute-Siläsie ne soient enfin plus menaces par le gouver- nement irresponsable de Berlin.“

Le Präsident du Comitä pläbiscitaire polonais se rendait bien compte de la portäe de ses paroles, en denonęant les faux dont se servait le gouvernernent allemand pour mener sa Campagne de mensonges et de calomnies. Les ma­

chinations du Consulat allemand de Var- sovie dont nous parlous en premiere pa­

ge et l'empressement que met la Wil­

helmstrasse ä utiliser des piäces forgäes pour arriver ä ses fins, prouvent suffi- samment que celui ä qui la Pologne a confiä la däfense de ses intärets na- tionaux en Haute-Siläsie parlait en homme avisä.

L’appel conclut en engageant la po­

pulation ä garder le calme et ä ne pas preter l’oreille aux provocations alle- mandes.

„Fräreshauts-siläsiens! Ne perdezpaslesang-froid! Soy- ez calmes et raisonnables constituez-vous däfenseurs del’ordre. On ten tera devous inciter ä quitter le travail et äcommettredesactesde vio- le n c e, car g n eher eher a d.e § prätextes p'our saboter le pläbiscite. Advienne que pourra, mais vous, soyez rai­

sonnables, conformez vous ä la 1 o i et obeis sez aux dispo­

sitions de la Commission In­

teralliäe de Gouvernement et de Pläbiscite. Nos chan­

ces sont brillantes, mais nous ne pourrons en profiter que s 1 nous nous conformons

(3)

No. 4 Le Messager de Haute-Silćsie 3 consciencieusement a u x sti­

pulations du Traite de p a i x ainsi q-u ’ a u x articles du r e- element plćbiscitair e."

Les paroles de M. Korfanty produi- ront surement une grande impression sur les Hauts-Silćsiens polonais, aupres desquels le Prćsident du Comite ple- biscitaire jouit d’une ćonfiance illimitóe.

Elies apaiseront les esprits surexcitös par les accusations calomnieuses du gouvernement allemand et par les pro­

vocations de ses agents, de sorte que tons ceux en Haute-Silćsie auxquels les intćrets de la Cologne sont chcrs seront les premiers ä obćir aux dispo­

sitions de la Haute Commission Intcr- alliće qui reprćsente les grandes na­

tions occidentals auxquelles notre pays doit sa libertć.

X. J.

Espoir deęii.

Depuis la signature de l’armistice et des prćliminaires de la paix ä Riga, nos voisins de l’ouest ne cessent de prćdire la reprise prochaine des hosti- litćs entre la Cologne et la Russie. La dćfaite de 1’armće du gćnćral Wränget paraissait meme confirmer ces provi­

sions pessimistes et de jour en jour on s’attendait en Allemagne ä voir en­

core une fois l’armee rouge envahir notre pays. Des politiciens connus, des journalistes de talent et des pangerrna- nistes de marque dćmontraient par des arguments irrćfutables que les soviets devaient fatalement ćcraser la Cologne rćactionnaire qui prćsentait le plus grand obstacle ä l’expansion de leurs idćes en Europe.

Ces espćrances allemandes parais- sent devoir aboutir ä une deception, car les pourparles de Riga se poursuivent normalement et des deux cötes on dć- sire ardemment la paix. Les optimistes pretendent meme que le traitć dśfinitif sera signć et ratifić vers la mi-fevrier, de sorte que le cauchemar d’une nou- velle guerre avec la Russie serait bien­

töt ćcartć une fois pour toutes. Sans se faire d’illusions et saus vouloir en- visager la situation sous un jour trop rose, on pe.ut affirmer que les soviets out reellement abandonne leurs pro- jets degression. Malgre quelques diffi­

culties ä surmonter, on est, du cote des soviets, animć d’intentions pacifiques et les confidences que M. Joffe, prćsident de la delegation russe ä Riga, vient de faire ä un correspondant du „Daily Te­

legraph“ en fournissent un exemple pro­

bant. Quoique les pretentions polo­

naises lui paraissent quelquesfois exa- gćrees, le premier negociateur russe

exclut la possibilitć d’une rupture des pourparlers.

A Varsovie, on est trćs sceptique quant ä la sincćritć de ces bonnes in­

tentions, car en Cologne on connait mieux qu’ailleurs la perfidie et la mau- vaise foi des diplomates bolchevistes.

Aussi n’attacherait-on pas une impor­

tance dćmesurće ä ces dćclarations pa­

cifiques, s’il n’y avait pas d’autres rai­

sons trćs sćrieuses de croire que la Russie dćsire rćellement la paix. Des guerres continuelles ne peuvent sure­

ment pas consolider un ordre social completement nouveau et ce n’est certes pas une nouvelle invasion de la Cologne qui serait capable de raffermir le rćgime communiste en Russie. Nous sommes convaincus que ce rćgime n’est pas viable et que son effondrement ne saurait se faire attendre bien longtemps;

toujours est-il que les grands chefs du mouvement bolcheviste voudraient es- sayer de realiser leur programme so­

cial qui, ä les entendre, doit transformer la Russie en un paradis terrestre.

Jusqu’ici le peuple russe vit sur ces belles promesses d’un avenir heureux, mais la triste rćalitć pourrait facile- rnent mettre ä bout sa patience, sur- tout si, au lieu de lui donner du pain, cn lui offrait la perspective d’aller se fa re tuer pour les grandes idćes com- munistes:

M. Cziczerin qui, en qualitć de com- missaire prćposć aux Affaires Stran­

gles de la Rćpublique des soviets, a jouć un role si important pendant la guerre et les nćgociations r.usso-polo- naises, a declarć dernierement aux dć- lćgućs du gouvernement finlandais, qu’aprös avoir terminć la guerre, la Russie devait entrer dans une pćriode de rćformes ćconomiques. „Nous es- sayerons, dit Cziczerin, de mettre en pratique notre thćse politique, mais nous ne pouvons gućre exclurö la pos­

sibilitć de subir un echec et de voir nos tentatives ćchoucr. S’il devait en etre ainsi, nous n’insisterions plus sur notre programme et nous atiandonne-

•rions les principes de la Troisieme in­

ternationale.“

Ces paroles vraiment pen rassu- rantes pour les enthousiastes de l'idćo- logie bolcheviste, dćnotent un profond decouragement chez les maitres de la Russie nouvelle. Dans tons les cas, elles annoncent un effort supreme pour rćaliser des rćformes intćrieures, ef­

fort qui exclut la possibilitć d’une nou­

velle guerre d’agression contrę la Co­

logne. Toute la fougue et tout le pre­

stige d’un Trotzki qui personifie le bol- chevisme agressif, entreprenant et bel- liqueux ne suffira pas ä lancer le peuple

russc, affamć et malhcureux, dans une nouvelle aventure guerriere, quand d’autres prophetes plus raisonnables lui font entrevoir la paix, le calme et la fin de ses maux. Lenine, qui avait dejä plusieurs fois preche la nćcessi-tć de rćformes intćrieures, vient de pre- ciser ses idćes pacifiques dans un appel lancć ä ses „sujets,“ oü nous trouvons le passage suivant: „Chaque fabrique en exploitation, chaque cheminće d’usine qui lance son panache de fumće vers le ciel, chaque lopin de.terre cul- tivee sent autant de grandes victoires qui re!ćvent le prestige de la premiere rćpublique prolćtarienne“. Les „Izwie- stia“, grand journal bolcheviste offi- cieux, parlent sur le meme ton et ren- chćrissent sur la nćcessite d’un travail productif ä 1’intćrieur qui ne pourrait etre concilie avec des guerres nouvelles.

En dehors de tons ces symptomes qui prćsagent upe paix prochaine entre Varsovie et Moscou, il est d’autres in­

dices qui confirment notre opin'on sur les intentions pac’fiques des soy'ets.

Malgrć les richesses de son so! et les trćsors encore peu exploits dc son sous-sol, la Russie a toujours eu besoin pour vivre des ressources de l’ćtranger.

Si ä l’ćpoque tsariste qui, comrarće ä la situation actuelle, reprćsentait tout de meme une pćriode de prospćritć rela­

tive, la Russie devait toujours avoir recours ä l’industrie et an capital etran- ger, ä'plus forte raison, dans l’etat de denuement complet oü eile se trouve, lui faudra-t-il faire appel aux ressources dont disoosent les puissances occiden­

tals de l’Europe et les Etats-Unis de l’Amćrique du Nord. L’insistance du gouvernement des soviets ä entrer en relations commerciäles avec le Royauine-Uni et les concessions impor­

tantes qu’il vient de faire au capital amćricain, sdnt autant de preuves qu’on se rend compte ä Moscou de 1’impossibilitć de sc tirer d’affaire saus l’app.ui de l’etranger. En effet, les jour- naux nous apprennent que le gouver­

nement russe a conclu des accords im- portants avec des socićtćs amćricaines, et les a autorisćes a exploiter dc trćs vastes territoires en Sibćric, oü dies se proposent de cultiver des plantes don- nant des substances indispensables au tannage des peaux. On doit se sentir humilie, quand on est communiste, d’etre obligć de traiter avec des gou- vernements bourgeois pour obtenir leur concours, on a sans doute la mort dans Tarne en faisant des concessions a des capitalistes amćricains, mais enfin, pour sauver le principe, il faut quelquefois s’abaisser a une tactique opportuniste.

Cette tactique, on devra l’adopter

(4)

4 Le Messager de Haute-Silesie No. 4 ä Moscow si l’on veut vćgćter encore

quelque temps, et voilä pourquoi on re- noncera surement ä attaquer la Polo- gne, car, aprös les dćfaites de l’ćtć der­

nier, une nouvelle Campagne ne ferait qu’dbranler la confiance dćja si limitće que la Russie bolcheviste inspire au ca­

pital ćtranger. Les soviets continueront par consöquent ä nćgocier pour obtenir des vivres et des matićres brutes in­

dispensables ä leur Industrie et se gar- deront bien de rompre les pourparlers de Riga, parce qu’ilscomprennentqu’une rupture avec la Pologne ferait la plus mauvaise impression dans les milieux financiers de I’Europe et de l’Amdrique.

Comme autrefois l’islamisme, le bol- chevisme a connu des fanatiques qui aura ent voulu conqudrir le monde par les armes; comme l.ui, il a eu des illu­

mines qui croyaient ä la saintetć de sa cause, car malgrć tous les crimes corn- mis ä sou instigation, on ne saurait re­

fuser a un Lćnine une foi profonde dans les idćes qu’il proclame. Cette pćriode d’expansion, qui dura des siöcles pour le niahomćtisme, a ćtć de bien courte duróe en Russie, et l’enthousiasme bolcheviste ne fut aprös tout qu’un feu de paille.

Aprös tant de dóboires et tant d’insuccös dans leur politique extörieure, les so­

viets renoncent ä leurs grands projets de conquötes et doivent se rćsigner ä la tache plus modeste que leur impo- sent les nćcessitćs de la vie quoti- dienne. Aussi tenteront-ils d’organiser la Russie et de la faęonner tant bien que mal d’aprös leurs idćes utopistes, jusqu’ä ce que le peuple russe, fatiguć de toutes ces expćriences sociales et politiques, ait enfin trouvö la force et le courage de secouer un joug qu’il exöcre.

De toute faęon, le danger d’une invasion bolcheviste a singuliörement diminuć pour la Pologne. Pour nous comme pour l’Europe entićre, c’est le poison des idćes bolchevistes qui est autrement plus dangcureux que les armćes rouges, et c’est ce poison qu’il faut combattre par des antidotes efficaces. Les espć- rances de l’Allemagne de nous voir en­

core une fois aux prises avec la Rus­

sie sont done övanouies. Mais la presse allemande, surtout celle de Haute-Si- lćsie, ne veut pas se rćsigner a les aban- donner, et pour les journaux de Reuthen, de Kattowitz et de Gleiwitz une nou- veile guerre entre la Russie et la Po­

logne est ton jours imminente. Cepen- dant le publić ne se laisse plus tromper par ces manoeuvres. Les Hauts-Silć- siens auxquels on voudrait faire accroi- re qu’une fois rćmiis ä la Pologne, ils lui serviraient de chair ä canon, ne se laissent pas prendre a ces mensonges de la propagandę allemande et le

spectre d’une guerre ne les effraye plus. Ils se rendent trop bien compte que ce spectre est aussi peu rćel que ceux qu’ćvoquent les spirites rćunis autour d’une table tournante. Ils con- naissent le true, aussi le spectre a-t-il cessć de les impressionner.

J. G.

Une politique d’aventures.

II est des sujets que la presse alle- mande de Haute-Silćsie et du Reich af- fectionne tout particuliörement. Elle s’ötend toujo.urs avec complaisance sur les prćtendues intentions dc la Pologne d’arranger un „Putsch“ en Haute-Silć­

sie ou nieme de tenter ouvertement un coup de main militaire pour s’emparer par la force de cette province. Ainsi, la „Gazette de Voss“ annonęait tout rć- cemment que les prćparatifs polonais ćtaient terminćs, et qu’on aurait pu s’at- tendre ä une insurrection si le Gćneral Le Rond n’avait pas pris d’avance toutes les prćcautions pour 1’ćtouffer.

Du moment que le Livre Blanc alle- mand sur la Haute-Silćsie avait lancć des contes ä dormir debout sur les prć­

paratifs nolonais, les journaux allemands croient de leur devoir de reprendre sans cesse la vieille chanson sur le fameux complot ourdi ä Varsovie. Les feuilles officielles, officieuses et semi-officieuses devraient se le tenir pour dit une fois pour toutes, qu’une insurrection polo­

naise et ä plus forte raison uh coup de main organisć par notre gouvernement serait, par la force des choses, dirigć contrę la Commission Interalliee de Gouvernement et de Plebiscite ä Opole.

Or, comme cette Commission reprć- sente la France, la Grande Bretagne et l’ltalie, tout acte d’hostilitö entrepris contrę eile par la Pologne nous con- duirait fatalement ä un conflit avec les trois grandes puissances occidentales, ä la victoire desquelles nous devons notre indćpendance. Non seulemenl nous ne serions pas capables d’une in­

gratitude pareille envers l’Entente, mais,- il faut bien le dire, nous ne nous sen- tons vraiment pas de force ä lutter con­

trę l’Angleterrc, la France et l’ltalie rćunies. Encore aurions-nous probable- men t le Japon sur le dos! Si les Alle»- mands dćsirent risquer encore une fois une aventure pareille, nous leur sou- haitons bonne chance; quant ä nous, nous voulons entretenir des relations d’amitić et mćme concl.ure des alliances avec les Puissances reprćsentćes ä Opole. La presse allemande ne trom- peiai done personne, en ressassant tou- jours les mćmes racontars.

II est pourtant un journal, le Volks­

wille, „organe du parti social-dćmocra- tique allemand pour le territoire de pro­

pagandę haut-silćsien," qui voit plus clair et qui, dans son ninnćro du 12 jan- vier, donne une verte reprimande ä la presse locale et aux journaux du Reich.

Aussi dans un article intitulć „Politique d’aventures“ denonce-t-il comme dan- gereuses les menćes pangermanistes voulant faire accroire que la Pologne songerait ä une agression contrę la Haute-Silćsie.

„Depuis plusieurs jours", dit le Volkswille, „nous voyons de sing.ulieres nouvelles circuler dans la presse. Ainsi, on nous apprend aujourd’hui de Paris que M. Mac Cormick, reprćsentant de l’Amćrique, qui dernierement est re­

parti pour son pays, s’est entretenu avant son dćpart avec un interviewer sur la question de Haute-Silćsie. II aurait dit qu’il avait ćtć tres impres- sionnć d’entendre dćclarer ces mes­

sieurs ä Berlin que la frontićre ouest de l’Allemagne devait etre considćrće comme definitive tandis que celle le Fest ćtait modifiable. II apprit de mćme que les Allemands ne renon- ceraient jamais ä la Haute-Silćsie et que si le plebiscite ćtait favorable ä la Pologne, l’Allemagne aurait re­

coups ä la force avant de reconnaitre son rćsultat“.

Le Volkswille dćplore qu’il se trouve des gens en Allemagne „qui rnanquent ä tel point de sens diplomatique pour frapper ä coups de poing sur la table au moment ou la consultation populaire paraft proche en Haute-Silćsie", et rć- clame qu’on les empeebe de nuirc.

„Malheureusement ces gens lä sont en libertć et on ne les empeche pas de circuler. 11 paraftrait bien au contraire que certains d’entre eux se sont ar­

ranges une vie comfortable aux frais de 1’Etat. Les gouvernements allemand et prussien sont ćvidemment hors de cause, mais il est vraiment regrettable qu’ils ne se rendent pas compte de ce qui se passe dans le pays. On ne pent nier qu’il existe un mouvement ayant pour but de conserver par tous les moyens possibles la Hairte-Sile- sie a l’Allemagne, et il parait meme que ce mouvement est devenu trćs fort ces temps-ci. C’est que nous avons encore en Allemagne de nombreux militaires qui n’ont pas su ou n’ont pas voulu trouver des occupations leur permet- tant de travailler avec profit. Ces mes­

sieurs verraient done avec plaisir leur sabre leur procurer des moyens d’exi- stence. Peut-etre ce sont eux-memes qui lancent les nouvelles sur la pre-

(5)

No. 4 Le Messager de Haute-Silesie 5 tendue concentration de troupes polo­

naises ä la frontiere“.

Le journal socialiste constate en- suite qu’il y a encore quelques rnois, il n’y avait du cotó polonais qu’environ 5 700 cavaliers ä la frontiere. Puis il cherche ä ćtablir le nombre approxi- matif de nos troupes dans les provinces occidentales de la Pologne ct arrive ainsi au chiffre fantastique de 170 000 homines (!). Le Volkswille s’oppose ä croire que le gouvernement allemand ait signalć cette prćtendue concentra­

tion de troupes aux gouvernemcnts de Londres, de Paris et de Rome et qu’il ait demandć de guaranties contrę une attaque de la part de la Pologne. Enfin il conclut par les considerations sui- vantes:

„En dćpit des nouvelles alarmantes de la presse allemande, nous n’avons, selon toutes les provisions humaines, rien ä craindre de ce • cote la (c'est ä dire du cöte polonais). Nous sommes convaincus que les gens raisonnables ä Varsovie sauraient reprimer les vel- leitćs belliqueuses de quelques aven- turiers irresponsables mais enfin c’est une affaire qui concerne la Pologne.

Nous autres Allemands de Haute-Siles'ie, nous devons tourner nos regards vers 1’ouest et prendre bien garde afin que nos hommes qui se trouvent au dela de la ligne de demarcation ne fassent pas de betises ultrapatriotiques. ’S!

rćellcment des imbćciles se donnaient rendezvous en Silesie, croyant qu’ils sont appelćs ä corriger par la violence les rćsultats du plebiscite, nous cbnsi- dćrerons comme notre devoir de nous opposer ä temps a tons leurs plans avant qu’ils aient suscitć de graves dć- sordres. Ce sont surtout les ouvriers ha.uts-silćsiens qui doivent se tenir sur lours gardes, car les gens placćs ä la tetc de ce mouvement sont actuellement et seront toujours leurs ennemis naturels.

En qualite de socialistes, nous ne devons jamais leur prcter notre concours.

„Ces 1 i g n e s suff front peut- 6 t r e pour 1 e moment. 11 s e- rait v raiment regrettable que nous dussions nous e x- pliquer encore plus cl air e- ment. Comme socialistes et comme homines politiques qui comprennent les problämes sociaux, nous sommes con­

vaincus qu’en Allemagne les intćrets de l’ouvrier haut-silćsien seront mieux sauvegardes qu’en Pologne. Mais la Röpublique allemande ne doit ä aucun prix etre encore plus reactionnaire qu’elle ne Vest aujourd’hui. Nous sommes decides a nous opposer ä ce qu’un second gouvernement militaire dont on ne connait pas les attributions,

fonctionne ä cótć du gouvernement vöritable“.

Nous ne sommes pas habitućs ä lire des paroles aussi raisonnables et aussi honnetes dans un journal allemand, surtout quand il parait ä Katowice et quand il se dit lui-meme „une feuille de propagandę“. Nous ne pouvons par- tager en bloc les opinions de Particle, dont nous venous de citer des passages importants, mais nous rcconnaissons volontiers que le „Volkswille“ a pour une fois eu le courage dc dire la vćritć ä ses compatriotes. Nous avons nous- memes Signale tant de fois le danger que presente l’esprit militariste alle­

mand sort! indemne du grand ca- taclysme de la guerre, nous avöns si frequemment dćnoncć les menćes de l’Orgesch et d'autres organisations mi­

litates soutenues par le gouvernement de Berlin, que nous sommes heureux de trouver une confirmation directe dc nos opinions dans une feuille vraiment pas suspecte d’avoir des sympathies pour la Pologne.

Le Volkswille parait en savoir beau- coup plus long encore sur les prćpara- tifs allemands, comme l’indiquent clairc- ment les paroles significatives „ces li- gnes suffiront pent etre pour le moment.

Il serait vraiment regrettable si nous devious nous expliquer plus clairement encore". On a vraiment 1’jmpression que l’auteur de [’article ad resse un der­

nier avertissement a ceux qui voudrai- ent troubler la paix et l’ordre public en Haute-Silćsie, mais que cet appcl ä la raison n’est qu’une voix prSchant dans le dćśert.

Spectator.

Le journal „Rzeczpospolita“ public un article fort interessant sur les richesses du sous-sol haut-silesieii et sur revolution de l'industrie miniere de cette province. Nous empruntons au grand journal de Varsovie les quelques details suivants qui pourraient peut-etre intćresser nos lecteurs.

La rćgion industrielle et miniere liautc- silćsiennc comprcnd les districts de Bytom, Katowice et Zabrze ainsi que des parties des districts de Tarnowskie Góry (Tarno- witz), Pszczyna (Pless), Rybnik et Raci­

bórz (Ratibor). Ce territoire recüle des richesses minerales considerables, notam- ment du charbon, du (er, du zinc et du plomb, dont les giscments occupent plu- sicurs millicrs de kilometres carrćs. Mais se sont surtout les giscments de liouille qui constituent la grande richesse du pays.

P'apres les etudes des geologucs, les ter­

rains carboniferes dont la region miniere haute-silesienne cst le centre s’ćtendraient sur une surface de 60 000 hectares. La moitie de ces terrains se trouve en dehors des frontieres de la Haute-Silesie, tiotam- ment en Moravie, dans la Silesie de Te-

schen, en Galicie et dans l'ancienne Po­

logne russe. Sur les 30 000 hectars de ter­

rains carboniferes en Haute-Silesie, 8000 seulement son actuellement exploits.

Les forages entrepris jusqu'ä une profondeur de 1000 metres permettent d'övaluer les quantitds de houillc ea­

ch ees dans les entrailles du sous-sol haut- silósien ä environ 58 milliards dc tonnes.

En admettant que le production houillere actuelle soit quintuplee, il faudrait 800 ans pour ćpuiser ees giscments de charbon.

Si, comme il est ä prdvoir, les progres des sciences techniques permettent d’cxploitcr un jour des couches carboniferes ä une profondeur variant dc 1500 ä 2000 me­

tres, on pourra extrairc du charbon pen­

dant 1500 ans avant de tircr du sous-sol haut-silćsicn la dernićre tonne dc houillc.

C'est au XII siede, par consequent pen­

dant le regne dc la dynastie polonaise des Piast, qu’on a commencć ä exploiter les richesses minerales de la Haute-Silesie.

Mais les nouvelles que nous possedons sur ces origines dc l’industrie miniere sont fort pen precises. On sait seulement qu’ä la fin du XII« siede on extrayait de kar­

gen! et du plomb dans les environs de Bytom. Des difficultes d’ordre technique ct Vcnvahisseincnt des mines par les eaux mirent bientöt fin ä ces premieres tenta­

tive d’exploitation, mais au XVI« siede on decouvrit "de nouveaux giscments de Plomb non loin de Tarnowskie Góry (Tar- nowitz), et bientöt on commcnęa ä expor­

ter des mineral's par voie fluviale. Mal­

heureusement, la guerre de 30 ans vint miner cette Industrie florissante.

C’est au XVIII« siede, sous la domina­

tion autrichienne et avant l’annexion de la Haute-Silesie par Frederic II, qu’on songea de nouveau ä tircr du sous-sol haut-silćsicn une partie des richesses qu’il contenait. Un commeręant de Breslau, nomine Jean Giesche, avait ddeouvert de grands giscments de mineral de zinc dans les environs de Bytom et de Tarnowitz.

11 fit des demarches auprćs dc la cour im­

periale de Vienne pour obtenir le droit ex- clusif d’exploiter ces giscments, et brntöt ce droit in! fut accordć pour une periods de 20 ans. Giesche entreprit ('exploitation sur une vaste echelle, et les minerals hauts-silesiens furent envoyes jusqu’en Suede.

Apres l occupation de la Haute-Silesie par la Prasse, Sexploitation des mines prit iin döveloppcmcnt considerable, mais com- nie les fosses ćtaient constanimcnt enva- hies par l ean, il fallut prendre des mesures Pour l’en ćloigncr. C’est ä la mine dite de Fredćric que fut installee en 1768 la premiere grande machine pour evacuer l ean. Elle avait etć construite par Samuel Homfrey dans le pays de Galles. Vers la fin du XVIII« siede, grace a l’initiativc du ministre comte Rheden, la metallurgie haute-silesienne prit un nouvel essor. C’est ä cette epoque qu’on fit pour la liremićrc fois usage du coke qui petit ä petit devait rem- placer le charbon de bois dont se servaient jusque alors les hauts-fourneaux. Un Inge­

nieur anglais, du nom de Baildon, constrai­

nt en 1791 le premier four ä coke en Haute-Silesie. L’agrandissement des mines et la fondation de nouvelles entreprises inetallurgiques -rendaient nćcessaires des machines puissantes et uh outillage tech­

nique moderne que settle l’Angletcrre pou-

(6)

6 Le Messager dc Haute-Silćsie No. 4 vait fournir ä cette epoque. C’est done

d'Angletcrre qu'on fit venir les premieres machines ä vapeur indispensables ä In­

dustrie hautc-silesicnnc, dont on se servit exclusivement jusqu’ä cc qu’on cut installe ä Gliwice (Gleiwitz) de grands chantiers de construction de machines.

En 1798, Jean Ruhberg fonda non loin de Mysłowice des hauts-fourneaux oü il obtenait du zinc mctallique et 11 ans a pres Jean Karsten en fonda d'autres dans lc voisinage de Königshütte.

Apres les guerres dc Napoleon, on s’oe- cupa de plus en plus de l’extraction du charbon. Los grandes forets de la Haute- Silćsie offraient suffisamment de combusti­

bles pour subvenir aux besoins d’une popu­

lation pen dense ct memo Industrie se servait surtout de bois pour alimenter les hauts-fourneaux. A partir de 1’annće 1845, ćpoque oü Ton construisit les premiers chemins de for en Haute-Silesie, I’expor- tation de charbon prit des proportions con- sidćrables et la houille haute-silesienne servait non settlement aux besoins des voies ferrees locales, mais commdnęa ä s’ecouler dans toutes les parties de l’Al- lemagne et meme ä l’etranger. C’cst de- puis cette epoque que les mines et In­

dustrie metallurgique ne cesserent dc se ddvelopper avec une rapidite croissante, de sorte que la Haute-Silesie est devenu aujourd’hui une des regions les plus in­

dustrielles du continent.

Chronique de Haute-Silesie

Un assassinat politique ä Bytom.

Tandis que le gouvernement dc Berlin se plaint amcrement aupres de la Confe­

rence des Ambassadeurs ct accuse les Po- lonais de massacrer les Allemands en Haute-Silesie, les stosstruppler continuent ä faire leur besogne. Voici un de leurs derniers exploits:

Le 13 janvier un Haut-Silesien polonais, nomme Szc'zeponik, sortait le soir d’un restaurant de la Tarnowitzerstrasse, quand un Stosstruppler allemand bleu connii, nomme Rolle, le sornma de s’arreter. Rolle dćchargea alors 7 ballcs de revolver contrę l’infortune Szczcponik qui tomba mortellement blesse. Lorsqu'on porta le malheureux au poste de police, un des agents munjeipaux se servit, en parlant du blesse, d’expressions tellement gros­

seres, que par egard pour nos lecteurs nous n’oserions pas les reproduce ici.

L’assassin fut arrete par des soldats fran- ęais. On apprit depuis qu’il avait pris part au mois de mai ä l'attaque contrę l'hötel Lomnitz, oü se trouve Ic Comite plebisci- . taire polonais.

, Une bombe ä Toszek (Tost).

Mercredi 12 janvier, vers 7 heures du soir, des auteurs inconnus ont jete une bombe ä dynamite contrę le magasin du commeręant polonais Wróblewski ä To­

szek (Tost). Le magasin ainsi que les pieces voisines furent demolis, Wróblew­

ski et sa femme grievement blesses. M.

Oołombck que se trouvait par hasard sur les lieux a etc blesse aussi. Les criminels ont reussi a prendre la fuite. "II s’agit de deux individus qui, avant dc commettre l’attentat, etaient entres dans le magasin.

On ne pent douter que l'attentat de Toszek if ait pas ete commis dans un but politique, d'autant plus que Wróblewski qui est bon Polonais, avait reęu ä plu- sieurs reprises des lettres de menace allemandes.

Un nouveau stratageme.

Tons les moyens sont bons pour les Allemands quand il s’agit de faire vcnir en masse les Heimattreue du Reich pour les faire voter en Haute-Silćsie. On ne recule de nieme devant aucun acte de bru- talite pour retenir en Allemagne les emi­

gres ayant des sentiments polonais qui voudraient, eux aussi, aller dans leur pays natal pour y prendre part ä la consultation populaire. Mais il parait qu’on voudrait faire mieux encore. II faudrait attirer des ouvriers hauts-silósiens ä 1’ćtranger pour les eloigner ainsi de leur pays au moment du plebiscite. Nous reproduisons ici une nouvelle tres instructive ä cct egard, que nous apporte Ic „Temps“:

„Le gouvernement polonais a reęu des informations de Bucarest suivant lesquel- les des intermediaires engagent des ou­

vriers polonais de la Haute-Silesie pour les mines de Comanesti en Roumame. 400 ouvriers sont partis de la sorte, mais les conditions du contrat n'etant pas obser- vćes, ils parvinrent ä rentrer en Haute- Silesie avee l’aid'e du Consulat polonais ä Bucarest.

Dans les milieux polonais, on estime que la propagandę falte ainsi en vue d ć- loigner des ouvriers polonais de la Haute- Silesie vient d'agents allemands qui ten- ten1 de cette maniere de diminuer le nom- bre de voix polonaises pendant le ple­

biscite“.

Les stosstruppler ä 1’ouvrage.

Dimanche 16 janvier, vers 4 heures de l'apres-midi, une auto ramenant plusieurs Polonais d’une reunion fut assaillie ä Do­

brodzień (Guttentag), district de Lubliniec (Lublinitz), par une bande de stosstruppler.

L’attaquc a eu lieu dans les circonstances suivantes: Deux agents allemands dc la police plebiscitaire arreterent l’auto au milieu dc la localite, sous pretexte d’exa- miner les papiers des occupants. En un din d’oeil, les Polonais se virent entoures par une bande d’une centaine de malan- drins, armes de carabines, de revolvers ct de grenades ä main, qui se jeterent sur 1’auto. Ils s'ensuivit une bitte acharnee, an cours de laquelle les stosstruppler fi- rent meme joucr une mitrailleuse. Ce n’est que grace ä l'intervcntion de l’insti- tuteur Tietz que les occupants de l’auto parent sauver leur vie. Neanmoins, deux Polonais ont etc grievement blesses, un a disparu.

Cette agression iriouie, dit la „Grenz­

zeitung“ ä laquelle nous empruntons ccs details, ne peut s’expliquer que par le fait que le mot d’ordre de garder Ic tpalme, donne au dernier moment par lesx chefs pangermanistes, n’a pu parvenir a temps ä Dobrodzień (Guttentag) ct que les stoss- ttuppler, s’en tenant aux ordres reęus pre- cedemment, ont juge ä propos d’occupcr le village, en attendant, armes jusqu’aux dents, Ic moment, propice pour marcher contrę les localites environnantes.

Tout autre commentaire semblc super­

flu. Peut-il etre une preuve plus eloquente

que ce sont bien les organisations de com­

bat allemandes qui troublent la paix et la securite publique en Haute-Silesie?

Nouveaux dćpóts d’armes allemands.

Il ne se passe pas un jour sans que les journaux ne nous signalent de nouvelles ddcouvertes d’armes chez des Allemands, Voulez-vous voUs procurer ä bon compte tin revolver, line carabine on meme une mitrailleuse, vous n’avez qu a faire une visite discrete au domicile d un Heimat­

treuer de marque. Vous ne manquerez pas d'y trouver un vdritable petit arsćnal, un dćpót de tout ce que la technique moderne a fourni de plus pcrfcctionnć en fait d'en- gins de guerre et d'explosifs.

A Żory (Sohrau). district de Rybnik, on a dernierement mis la main sur 4 mi­

trailleuses, plus de 100 carabines et quel­

ques milkers dc cartouches. Comma on voit, il y lä de quo! equiper toute une petite armće. A la suite de cette decou- verte, on a arrete ct mis sous clef deux individus conn us comme etant des stoss­

truppler allemands.

A Mikulczyce (Mikultschiitz), on a trou- ve chez le chef du groupe local des Hei­

mattreue 21 carabines. 25 cartouches da revolver, 30 livres de dynamite et tons les accessoires - que necessite l’operation dćlicate de faire sautar en l'air quelque chose qui n’a pas le don de vous plaire.

Ccs deux exemplcs, choisis au hasard, suffisent largement a illustrer les inten­

tions pacifiques qua les Allemands nour- rissent ä 1'ćgard de la Haute-Silesie. Mais le gouvernement allemand n’en continuera pas moins avec obstination ä entretenir les Allies des preparatifs polonais pour tenter un coup de main en Haute-Silćsie.

A travers la presse.

, Une opinion raisonnable.

La note adressće par le gouvernement allemand-atix Puissances Allićes pour pro­

tester contrę les pretendues violences po­

lonaises en Haute-Silesie, fait grand b;uit dans la presse. A cote des hourrahs des feuilles pangermanistes, on entend des ac­

cents plus modćrćs et quelquefois meme des critiques tres acerbes. Pour ne citer qu’un excmple, nous reproduisons le pas­

sage suivant, que nous empruntons a la

„Freiheit“:

„Le gouvernement allemand“, dit la feuille socialiste, „n’a vraiment pas de vcine, quand il s’agit de rediger des notes.

Celle qu’il vient de transmettre sur le manque de securitć en Haute-Silesie four- nit une nouvelle preuve de la justesse de cette affirmation. Le Ministere des Af­

faires etrangeres ne parait guere se rendre comptc de l’etat des esprits dans le terri- toire plebiscitaire. Au fond, la note a rai­

son, car sans aucun doute, la sćcuritć pu­

blique laisse beaucoup ä desirer, mais 1 a population de 1 a H a u t e - S i 1 ć- s i e n’a jamais ete bien calm e c t i I ne laut pas oublier que 1 ’ aug­

mentation du nombre des cri­

mes ainsi que le manque de sć­

curite publique sont la conse­

quence generale de tonte pro­

pagandę plćbiscitaire. La corrup­

tion ct la demoralisation qui accompagnent le plćbiscite ont necessairement pour effet

4

(7)

No. 4 Le Messager de Hante-Silćsie ? line augmentation de la criminalite. La

note a encore raison de dire, que la pro­

pagandę polonaise se sert du terrorisme pour arriver ä scs fins, (?) Mais il n’est pas permis, comme le fait la note, de rend re uniquement responsable V agitation polonaise du manque de securite et de l'augmentation du nombre des crimes. Ces exagcrations qu'affectionne particuliere- ment le Ministere des Affaires etrangcres, quarid il presente des plaintes justifies en elles-memes,' ne peuvent qu’etre prejudi- ciables ä nos interets. An nom des ouvriers hauts-silesicns, qui certes ne sont pas les derniers ä souffrir du manque de securite et de l’augmentation des crimes, il fant demander ä la Commission Interalliee de s’occuper plus energiquement que par le passe de Vordre et de la securite person- nelle des habitants. Sans cela on pourrait vraiment croire que la Commission n’est pas intćressee ä vom le plebiscite se pas­

ser dans le calme“.

Nous savons bien que le tcrritojre plć- biscitaire est devenu le theatre d'actes de violence regrettables et nous partageons completement les idees de la „Freiheit“

sur les causes generales de l’augmentation du nombre des crimes pendant les periodes qui precedent les plebiscites. Nous reje- tons cependant avec indignation toutes accusations de complicite de la propagandę polonaise avec les crimes commis ces temms derniers. Du rcste, le nombre des Polonais tombes victimes des differents attentats et actes de brigandage, paraf trait indiqucr de quel cótć il faudrait chercher les instigateurs des troubles et des desor- dres en Haute-Silesie.

Une voix anglaise sur la propagandę allemande.

Le Times public dans son numero du 15 janvier une correspondance de Var- sovie commentant les methodes employćes par les Allemands dans leur propagandę contrę la Pologne. Ces methodes ne va- rient gućre, comme on peut en juger par la teneur de 1’article.

La presse pangermaniste, y llsons nous, rćpand des bruits sur une offensive im­

minente de la part des bolcuevistes, offensive qui doit Stre dćclenchće le 1 fevrier (!), tandis que des agents pro­

vocateurs allemands s’efforcent de fomen- ter des greves en Pologne, dans le but de representer cette dernićre aux yeux de la Haute-Silesie et du mondc entier sous le triste jour d'un pays desorganise et voue ä l’anarchie. Mais l’auteur constate au cqntraire que les greves y out ć t ć excessivement rares, surtout si Von prend en consideration la baisse du change polonais dans les six derniers mois, qui n’a pas ete sans repercussion sur les prix de la vie. D’autre pfcrt, poursuit le correspondant du journal anglais, il faut noter que les nombreux travaux entrepris en vue du relevement du pays, donnent des rćsultats fort encourage- ants.

La principale arme entre les mains de VAllemagne est toujours la depreciation artificielle du change polonais. Presque toutes les transactions et les operations financiers en marks polonais sont faites par des banques allemandes qui ont äinsi tout le loisir de les deprecier comme elles l’entendent. Pour parvenir ä ses fins, VAl­

lemagne n’hesite pas a se priver ellc-inemc d un important debouche pour ses produits industrials; ainsi, eile a arrete ses expor­

tations en Pologne, afin dc reduire cette dernićre ä s’approvisionner sur dtss mar­

ches plus chers.

Passant ensuite a des considerations sur la situation elle-meme, le Times releve le fait que, aussi longtemps que les Alle­

mands avaient pour eux la force arnice de la police, les Polonais etaient mis en etat d’inferiorite, voire meine terrorises par ces derniers. Une fois la Sicherheits­

wehr dissoute, VAllemagne perdit son plus precieux appui en Haute-Silesie, et les Po­

lonais montrerent que, toutes parts egales, ils etaient les plus forts, Cet avantage p'ourrait toutefois etre contrcbalance par le vote des emigres, dont la plupart sont Allemands. Le facteur dćcisif sera done ici, de l’avis du Times, la propagandę.

C ost qnc, poursuit le journal anglais, les Hauts-Silesiens sont des gens tres impres- sionnables, pour qui celui qui parle le der­

nier aura toujours raison. Aussi la lutte pendant la dernićre semaine prćcedant le plebiscite promet-elle d’etre chaude et acharnće.

Malgre les observations judicieuses que contient cet article, nous ne pouvons pas partager toutes ses idees sans restrictions, notamment en ce qui concerne le caractere du peupje haut-silesien, que le correspon­

dant du Times essaye de reprćsenter com­

me un peuple credule et naif, capable de croire tout ce qu’on lui servira. C’est lä, ä notre avis, une opinion foncierement erronće. Le peuple haut-silesien a montrć plus d’une fois qu’il ne se laisserait pas prendre ä tons les avantages que font miroitsr ä ses yeux les milliers d’energu- mcnes soudoyes par le gouverncment de Berlin. Il a manifestć en plus d’une occa­

sion sa volonte inebranlable d’etre reuni ä la Mere-Patrie et cette volonte ne fait qu’augmenter ä mesure que s’approche le jour du plebiscite, malgrć les montagnes d’or que lui promettent les pangermanistes.

Agents provocateurs allemands.

Le Temps constate que Vactivitd des agents provocateurs allemands. prend en Haute-Silesie des proportions dc plus en plus inquietantes. 11 signale entre autres Varrestation ä Katowice de deux agita- teurs, Hermann Klass et Antoine Worcll, qui ont fait des aveux extrSmement in­

teressante. L’un et l’autre ont etc envoyes en Haute-Silesie par leur formation mili- taire et touchaient 40 a 50 marks par jour.

De plus, on leur avait paye leur soldo deux mois d’avance. Conformement ä leurs de­

positions, des groupes de 60 ä 80 hommes sont constamment expedies en Haute-Si­

lesie depths le licenciement dc l’armee al- lcmandc. Worell qui a servi comme con­

ducted dans la brigade de la marine, a declare que lorsque la Commission In­

teralliee devait proceder an contröle, la brigade a cache ses canons, ses armes et ses munitions cliez des paysans des vil­

lages environnants en les enfouissant.

Worell se dit pret ä indiquer les endroits oil se trouvent ces cachettes.

Divers.

Un Hommage ä la France.

Le „Czas" (le Temps), journal conser- vateur de Cracovie, apporte la nouvelle

qu’un groupe de peintres polonais de Var- sovie aurait l'intention d’offrir ä la France un chef-d'oeuvre de Jean Matejko, le plus grand pcintre qu'ait eu la Pologne. Le ta­

bleau dor.t il s’agit est une grande toile rcprescntant l’entree de Charles VII et dc Jeanne d’Arc ä Reims.

Matejko, qui passa tonte sa vie ä Cra­

covie öü il mourut il y a une vingtaine d’annees, avait peint ce tableau dans l’in- tention de l’offrir ä la patrie de Jeanne d’Arc, mais comme alors il "fallait menager les susceptibilites de 1’Antriebe qui don- nait quelques libertes ä ses sujets polo­

nais, le grand peintre dut pour des raisons politiques rcnoncer ä un projet qui lui ćtait si eher. Aujourdhui que la Pologne est libre et qu’elle a contracte envers sa soeur latine une si grande dette dc reconnaissan­

ce, on ne pent saltier qu’avec la plus vive satisfaction l’initiative des peintres polo­

nais qui, en offrant un chef-d'oeuvre de notre art a la grande nation amie, execu­

ted en mcmc temps la volontd du maitre auquel la pcinture polonaise doit en grande partie son si beau ddveloppement.

Deux mots ä M. Quester.

Les associations reunies des „Heimat­

treue“ en Haute-Silesie ont ä leur tete le dr. Quester,' qui ne perd aucunc occasion d’affirmer son patriotisme haut-silesien.

II Proteste ä Opole, ä Londres, ä Paris et ä Rome contrę les pretendus torts faits ä ses Heimattreue et s’indigne en voyant les injustices dont ä son avis ils sont tou- jours l’obje't. Mais void que nous appre- nons, que M. Quester n’habitc la Haute- Silesie que depuis 18 mois, Ce pays est vraiment bien attachant pour faire en si pen de temps d’un pangermaniste acharne un Haut-Silesien qui ne cherclie que le bonheur de sa patrie d’adoption. Quelle douieur pour M. Quester qui sans doute donnerait sou sang pour la Haute-Silćsie, de ne pouvoir lui donner sa voix le jour du vote plebiscitaire! Oh, cette malheu- reuse date du 1 janvier 1904! Si M. Que­

ster etait venu reveilloner le 31 decembre 1903 ä Kattowitz, \V y serait süfement reste, tellement la Haute-Silesie lui plait, et aujourd hui il serait admis au vote, de Sorte qu'il aurait pu conduirc en personne ses braves stosstruppler ä l’urne.

La propagandę bolcheviste.

On sait qu’elle est tres active et que depuis longtemps deja les ćmissaires du .gouvernement sovietique inondent ! Eu­

rope et l’Asie de pamplehts, tracts et jour- naux vantant les bienfaits du regime com- munistc, Neanmoins, l’effort accompli pa­

raf t encore insuffisant aux dirigeants de ce regime; aussi a-t-on decide ä Moscou la creation d’une nouvelle ecole de propa­

gandę bolcheviste ä 1'ćtranger. Cette ćcole, installee ä Retrograde, se propose de preparer des agitateurs capables de faire dc la propagandę dans la langue du pays oü ils seront envoyes par le Bureau de la 3-rnc Internationale. Elle est com- posee de sections: franęaise, anglaise, al- lemande, tcheque, hongroise, roumaine, polonaise, Serbe, bulgare. Au total, treize sections, nul doute cepcndant que les createurs de l’ecole n’en fondent sous pen d'autres encore. En attendant, on voit dejä circuler des billets de mille roubles sur lesquels figure en neuf langues diffe-

(8)

8 Le Messager de Haute-Silesie No. 4 rentes, et cntre a litres en chinois, l’inscrip-

tion: „Prolćtaires dc tons les pays, nnis- sez vous!“

II ne scinblc pas toutefois que la Rus­

sie puissc lancer ces billets sur les mar­

ches etrangcrs, car aucun des pays avec lcsquels eile voudrait engager des relations commercials n’accepterait d’etre payć en monnaie fiduciaire, meme depourvue de ces inscriptions.

Le Haut Coimnissalre de Dantzlg ä Varsovie.

M. Attolico, Haut Commisairc de la Societe des Nations ä Dantzig, a fait un court sejour ä Varsovie oü il a pris contact aVec les spheres dirigeantes de la Republique Polonaise. L’impartialite et la connais- sance approfondie des questions econo- miques dont M. Attolico a deja donnę des preuves, ont fait la meilleure impression ä Varsovie.

On a" boutes les raisons d’espdrer que M. Attolico qui comprend l’importance d’un librę acces ä la mer pour la Pologne, saura concilier les interets de notre pays avec ceux de la ville libre de Dantzig, d’autant plus qu'il se rend fort bien compte du grand avenir de la Pologne et de la necessity de lui garantir un debouchć sur la Baltique.

La presse polonaise est heureuse de voir un Italien appelle aux fonctions si importantes de Haut Commissaire ä Dant­

zig. Nous ne pouvons de notre cöte quo partager cettc satisfaction, connaissant les sentiments de Sympathie et d’amitie dont la nation italienne a toujour? ćtć animee envers la Pologne.

Les Allemands accuscnt!

Suivant un communique de l’agence Reuter, reproduit par la Morning Post, la publication öventuelle d’une liste de cri­

mes cohimis soit-disant pendant la guerre par les armees alliees, aurait fait l’objct d’une discussion ä la Dićte wurtember- geoise. Le President, M. Hieber, a declare, paraft-il, que l’ancien gouvernement im­

perial a równi une quantity de documents accablants pour les adversaires de l’Alle- thagne, et que seule la consideration qu'ils resteraient -sans effet en empechait actuel- lement la publication.

On rcste muet devant une insolence pareille. Les Allemands n’ont rien appris, semblc-t-il, et les quatre annees de guerre n’ont pas suffi ä leuf dessiller les yeux et ä dissiper l’ignorance dans laquclle les tenait ä dessein le gouvernement imperial.

Ce sera done sans doute la France qui aura viele la premiere la neutrality de la Bel­

gique, ce sera la flotte anglaise qui aura torpillć des paquebots et des navires-hö- pitaux, ce seront les „hordes allióes“ qui auront detruit la bibliotheque de Louvain, pille, incendie et devastd la Belgique et le Nord de la France, sans parier des nombreux actes de violence commis sur la population civile et sur les prisonniers dc guerre. Les Allemands n’hdsitent done j)as a sc transformer en accusateurs, apres avoir viole les principes les plus sacres du droit des gens et apres- avoir commis des brutalites qui feraient honneur aux hordes d’Attila. Mais les deputes wurtem- bergeois ne sont pas de cct avis, et nous pouvons nous attendre un beau jour ä voir ces messieurs imputer ä la France et A ses Allićs tons les crimes de l’homme au „chiffon de papier“ et de ses sembables.

La manie des litres.

Quiconque a vecu en Allcmagne con- nait la maladie des litres qui de tout temps a sevi dans ce pays. Un due est naturcl- lement „Sureclaire“ (Durchlaucht), un comte brillc d’une lumiere presque aussi forte, tandis quo les barons et les simples gentilshommes projettent des feux dont l’iutensite decroft" en raison directe du nombre des fleurons qui ornentaleurs cou- ronnes. Quand on a le malhcur de naitre bourgeois, on doit, a defaut d’un titre he- reditairc, sc contenter de s’en faire don- r.cr un. On travaillera done des pieds et des mains si on est architecte ä sc faire octroyer le titre de „conseiller Architec­

ture" (Baurat), ,ou encore mieux de „con- seillcr superieur d’architecture“ (Ober- baurat), si on est avocat on tachera d’ob- tenir le droit de se faire appeler „conseil­

ler de justice" (Justizrat), on „conseiller superieur de justice" (Oberjustizrat) et ainsi de suite pour toutes les professions liberales et pour les commcręants.

Les medecins, eux-aussi, peuvent gra- vir toute l’echelle des titres que le gou­

vernement tient ä lour disposition, ä con­

dition d'etre bien sages et bien docilcs ä tons ses desirs. Quand on est abonnć ä des journaux bien peasants et quand on fait partie d une association pangermani- ste, on devient „conseiller sanitaire" puis

„conseiller medical", apres quoi on arrive ä etre „conseiller medical superieur". Si cette glorieuse ascension et tons ces hon- neurs n’ont pas trouble les facultes men­

tales dc l’hcureux medecin, il pent monter encore plus haut. Sur ses vieux jours il devient quclquefois „conseiller medical (ou sanitaire) superieur et intime“ (Ge­

heimer Medizinalrat ou Sanitätsrat). Cette montec pent meme parfois le faire aboutir au titre d’„Exc2llence" et alors, quand il se trouve en presence d’un comte de 20 ans, il a l’impression de parier presqu’ä un egal, ä condition que le jeupe comte ne soit pas officier de l’armee active ou seulement officier de reserve. S’il porte l’uniforme ou s’il l’a porte, notre „Excel­

lence" rougit com me une fillette de 15 ans et courbe respectucusement l’echine de- vant son interlocuteur.

Le gouvernement allemand n’a jamais gate les medecins de nationality polonaise en Haute-Silesie. D’apres les donnćes of- ficicllcs de l’annee 1914, il y avait dans cette province 10 „conseillers medicaux“

et 71 „conseillers sanitaires“. Inutile de dire qu’ils etaient tous Allemands.

Nous n’en voulons certes pas au gou­

vernement prussien d’avoir ainsi comble de ses bienfaits les medecins allemands en Haute-Silesie et d’avoir tente de reduire leurs confreres polonais au role de cen- drillons, car les decorations et les titres allemands ne nous disent rien du tout.

Mait tout de meme ce detail est interes­

sant ä notcr comme preuve de la manierę dont nous ebons traftes par la Prusse.

Le Chancelier Bethinann-Hellweg etait-il Polonais?

A 1’óglise de Notre-Dame ä Cracovie, a droite du maitre-autel, on peut voir un beau monument funeraire en tnarbre rouge representant un Bethmann qui, comme dit l’inscription latine gravee dans la pierre, avait ete au XVIC siede dircc- teur des mines royales de sei ä Wieliczka.

Le chancelier Bethmann-Hollweg, dont la

familie est originale de Francfort, dit un jour ä un depute polonais au Reichstag que ses ancetres avaient habite la Pologne et que l’un d’eux etait enseveli ä Craco­

vie. Nous ne sommes pas en etat de con- tröler l’exactitudc de cette affirmation, mais en tout cas, nous ne reclamons pas pour la Pologne l’homme qui, en parlant de la violation de la neutrality de la Bel­

gique, traita de „Chiffon de papier" les engagements ihternationaux les plus for- mcls. Aussi cedons-nous volontiers Beth­

mann-Hollweg ä la Walhalla germanique.

Les „LoinmissES ie Deshallewr.

Avec un serieux imperturbable, le gou­

vernement de Berlin se plaint diipres des Puissances Alliecs des mauvais traite- ments infliges par les Polonais aux Alle­

mands de Haute-Silesie. „Meme en plein jour", dit la note allemande, „les passants sont devalises et prives de leurs vete- ments par des „Commissions de deshabil­

lement“ (Entkleidungskommissionen).

Partout ailleurs, quand on a etó attaque dans la rue et quand par malhcur on a perdu ainsi jusqu’aux parties les plus essentielles de sa toilette, on se contente de dire discretement qu’on a etc depouille par des bandits. Mais pour les Allemands qui aiment l’esprit de methode et out le culte de la terminologie, une bande de vo- leurs qui vous prennent votre pardessus ou bien des vetements encore plus indis­

pensables, s’appellera dorenavant une

„Commission de deshabillement". Des apaches qui auront supprime quclqu’un la nuit au coin d’une rue deserte, porteront le nom de „Commission d’assassinat“ et les faussaires constitueront des „Commis­

sions de faux". 11 y aura done en Alle- magne des „Commissions de vol et de viol", des „Commissions d’ivrognerie“ et meme peut-etre d’„adultere“ et ainsi de suite, suivant la speciality des differents criminels et delinquants.

Mais il paraft que ce sont les „Com­

missions de deshabillement", qui sont les plus dangeureuses, vu qu’elles sont affi- liees aux organisations polonaises sócretes qui voudraient tout chambarder en Haute- Silesie. Les membres de ces „Commis­

sions", qui n’en vculent qu’aux Allemands, n’ont pas froid aux yeux et ne craignent meme pas d’attaquer les grands chefs pangermanistes qui ne portent que des chemises en tricot et ne les changent qpe le jour des grandes fetes nationales. Il n’epargnent meme pas les femmes et leur enlevent les fameux „deutsche Reform­

kleider“, ces costumes en forme de sac qui cachent aux regards indiscrets les formes seduisantes des jeunes filles et des epouses allemandes. Mais les membres des „Commissions" poussent encore plus loin leur heroisme ä rebours et ne recu- lent meine pfß devant la chaste nudite de ces dames.

Nous blamons severement, nous flćtris- sons et nous nous detournons avec horreur de ces precedes infames des „Commis­

sions de deshabillement", mais, pour etre justes, nous ne pouvons passer sous si­

lence le ęourage de leurs membres, qui feraient mieux de le mettre au service d’une plus noble cause.______ Silesius.

Editeur: K. Miarka — Mikołów.

Directeur: dr. J. Górski.

Bytom, r. Gliwicka nr. 10.

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