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Le Messager de Haute-Silésie, 1921, R. 2, nr 1

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Academic year: 2022

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Deuxieme Annee. Bytom (Beuthen) H. S. 2 Janvier 1921 No. I

Journal Hebdomadaire paraissant le Dimanche

Direction et Administration Bytom (Beuthen) H. S.

10. r. Gliwicka (Gleiwitzerstr.)

France et Pologne.

Abonnements: __ m0^8'

Le numóro: 20 pf.

Varsovie, 28. XII. 1920. — Le char­

ge d’affaires de, la Republique Fran- ęaisfe, baron Barante, s’est presents liier chez le Directeur des Affaires Etrangäres, M. Pile, et lui a commu­

nique qu’il a reęu de Paris la depeche suivante du Gouvernement franęais:

„Le President de la Republique Franęaise et le Gouvernement se- raient heure.ux si le chef de l’Etat, Marechal Pilsudzki, voulait, dans la premiere quinzaine de janvier, ar- river ä Paris.

Cette visite, du point de vue du Gouvernement franęais, serait dans l’interet des deux Etats; eile per- mettrait 1’ćchange des opinions cou- cernant diverses affaires graves, entre autres eile faciliterait, par un ćchange direct des opinions, la con­

clusion des accords politique's et ćco- nomiques entre la Pologne et la France.

A Paris, on espere que le Marć- clial Piłsudski visiterait en meine temps les champs de bataille oil des combats hcroiquös ont eu lieu, et qui lui permettraient de voir de quelle popularity jonit en France le chef supreme des armćes polonaises qui ont libere la Patrie, couronnant ainsi 1’oeuvre de justice accomplie par la France et les Allies par la restitution de son independance ä la Pologne“.

M. Pile a repondu cordialemcnt au baron Barante qu’il ne tardera pas ä communiquer cettc dćclaration au Ministre des Affaires Etrangeres des son retour ä Varsovie.

Quelques chiffres sur la situation economique de l’Allemagne.

Les homines d’Etat allemands ne cesscnt de persuader a I'Europe que l’AHemagne est rUinee, que surtout, si eile perdait la Haute-Silćsie, eile ne saurait tenir les engagements financiers contractus envers les Puissances de l’Entente et que le Traite de Versailles devrait etre revise, vu qu'il contient des conditions impossibles a remplir.

Une presse, ton jours docile aux injonc- tions lui venant de haut lieu, rencherit encore sur eux en parlant des preten­

tions exorbitantes des Puissances Al- liees et s'evertue ä repćter que, sans la Haute-Silesie, l’Allemagne est condain- nće ä une faillite certaine et ä une mi- sere perpetuclle.

Nous ne reviendrons plus sur la question houillere et sur l'inanite des arguments allemands, d’apres lesquels, sans les cliarbonnages hauts-silesiens, l’Allemagne et son Industrie seraient la la merci dc la production de charbqn tic l’etranger. Nous avons dejti plu- sieurs fois insiste sur le fait que, sans les mines de la Haute-Silesie, la produc­

tion houillöre de rAIIemagtie suftisait

largement ä couvrir tons ses besoins, de sorte qu'clle aurait encore un exce- dent assez considerable de charbon ä exporter. Nous nous proposons aujourd’h.ui de citer quelques chiffres qui illustrent fort bien la situation eco­

nomique actuelle du Reich et demon- trent clairćment que toutes les dolean- ces dc ses homines d’Htat ne sollt que des produits d’exportation. fabriques ä Berlin pour eveillcr la pitie de l’etran­

ger et adoucir ainsi les conditions du Traite de Versailles.

Retenons d’abord le fait qu’en de­

hors d’une petite partie de la Pr.usse orientale, l’industrie et l’agriculture al- lemandes n’ont pas souffert de Vinvasion ćtrangere, cpnime c'est le cas pour la France, la Belgique, 1'Italie, la Pologne, la Roumanic c-t la Serbie. L’Allemagne ne se trouve pas, coniine d’autres pays, en presence du Probleme inquietant de creer une Industrie nouvelle, de rc- mettre en etat des mines detrudes ni de reccnstruirc des milliers de maisons et d’installations agrieoles demolies.

La force de production de l’industrie allemande s’eleve aujourd’hui ti 75%

de ce qu’clle ćtait avant la guerre et cette Industrie, admirablement agen-

cee, suffisamment pourvue de charbon, travaille actuellement dans des condi­

tions incomparablement plus favorablcs que l’industrie franęaise ou italienne.

Du reste, la delegation allemande ä la Conference de Spa a declare sans de­

tours, que I’Allemagne ćtait ä meine de livrer toutes les commandes que lui fe- rait l’etrangcr. Le nombre des ouvricrs occupes par les usines allemandes a augmenłć de 30% depths la guerre et, pour ne citer qu'un exemple, les grands etablissements industriels de Krupp sont aujourd’hui surcharges de travail. Le fait que l’Allemagne a pu combler de- puis la guerre toutes les lacunes de son materiel roulant et fabriquer un nombre süffisant de wagons et de locomotives pour remplacer les 25% du matćriel qu elle a dii livrer apres la signature de l’armistice, prouve suffisamment, que la force de sa production indu­

strielle n’est certainement pas brisee.

Voyons maintenant ce qu’il en est du commerce. Les produits de l’indu­

strie allemande sont ä ce point bon mar- che, par rapport ä la production ćtran­

gere, que l’Etat peut les frapper de taxes d’exportation s'elevant de 50 ä 300%, saus qu'ils cessent de faire con­

currence ä l’industrie de France et d’Angleterre. La grande foire de Leipzig, oti au printemps de l’annee 1914, 4214 industriels et commeręants dvaient apportć leurs ćchantillons, vit leur nombre s’elever ä 8325 en 1919, quoique ies maisons de commerce an- glaiscs, franęaises, americaines et ita- liennes ne s’y soient pas fait- re- prescnter.

("est, pendant et apres la guerre,que l’agriculture allemande a atteint son tpl,us haut degre de developpcment. En

■1918, la surface des terrains affectćs ä la culture des cereales avait augmente de 222 000 hectares, taudis qu'on plan- tait des poinmcs de terre sur une sur­

face qui depassait de 224 000 hectares la surface des terrains oti eiles etaient cultivees avant ki guerre. La pro­

duction des engrais chimiques a aug­

mente en Allemagne dans des propor­

tions enormes. En 1913, on employai't en Allemagne 5 351026 quintaux d’eu-

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2 Le Messager de Haute-Silesie No. 1 grais ä base de potasse. Ed 1918, ces

besoins couverts par la production de l’industrie s’ćlevaient A 8 216 844 quin- taux. Mais ce sont surtout les engrais chimiques azotśs (nitrates), dont la pro­

duction et la consummation out aug­

ments. D’apres les donnćes officielles, J’Allemagne produit a present 500 000 tonnes de ces substances. Avant la guerre, les besoins de nitrates s’Sle- vaient ä 210 000 tonnes pour l’agricul- ture et ä 40 000 tonnes pour l’industrie, de Sorte que si la consommation n’avait pas sensiblement augments, l’Allemagne pourrait exporter actuellement 250 000 tonnes de nitrates.

23 % de la superficie de l’Allemagne sont couverts de forets. Sans les forets de la Haute-SilSsie, il restera A l’Alle- magne 12 millions d’hectares de ter­

rains boisSs, qui lui permettront de pro­

duce par an 20 millions de metres cu­

bes de bois, representant une valeur de 4 milliards' de francs. Disons en pas­

sant, que les forets allemandels n’ont pas StS devastSes eomme celles de la France et surtout cedes de la Pologne, que les Allemands ont exploitSes pen­

dant plus de trois ans.

La crise des moyens de transport qui se fait si cruellement sentir dans differents pays d.u continent, est actuel­

lement inconnue en Allemagne, dont les usines, sans compter l’industrie des ter- ritoires rhenans, occupes par les Allies, sont en etat de produire 1 900 000 ton­

nes de locomotives, 60 000 wagons pour chemin de fer A yoie normale et 35 000 wagons pour Jieslrgnes A voie etroite.

En tenant compte de ^'Industrie des ter- ritoires occupćsj on pent ^valuer la pro­

duction annuelle de l’Allemagne A 100 000 wagons pour voies normales et A 50 000 wagons pour les lignes A voie ćtroite. Cela n’empeche pas FAlle­

magne de se servir ton jours encore du materiel roulant, qu’aux termes de 1 ’article 371 du Traitć de Versailles, eile est tenue de livrer aux pays auxquels eile a cedć des territoires. C’est ainsi qu’elle doit environ 50 000 wagons A la Pologne.

La navigation maritime allemande, tres restreinte pour le moment, ne dis­

pose plus d’une grande flotte de com­

merce, mais, en revanche, la navigation fluviale se däveloppe d’une maniere satisfaisante.

Quant a la situation {inandere, eile est ev i detriment loin d’etre dquilibree.

11 lie saurait en 6tre,autrcment pour un pays qui a porte les charges d’une guerre de quatre ans, terminee par nne defaite milit&ire complete. Malgre cela, on peut affirmer que l’etat des finances allemande's s’ameliorera progressive- ment et suivra 1’essor de l’industrie, du commerce et de 1’agriculture. Pendant les premiers six mois de l’annee 1920, les emissions de valeurs industrielles out atteint le chiffre de 8Vs milliards de marks. Les capitaux etrangers affluent sur le mar ehe allemand et, dans tons les pays de l’Europe, on.eherche a placer de 1'argent dans les entreprises indu­

strielles et commerciales de l’Alle­

magne.

Les conclusions que suggerent ces chiffres relatifs ä la situation economi- que de l’Allemagne sont faciles ä tirer.

Les Allemands sont en etat de payer pendant une serie d’annees les indemni- tes de guerre q,ue leur a imposees le Traite de Versailles et dont le montant sera prochainement fixe.

L’Allemagne peut faire face ä tons les engagement contractes envers les

Faut-il s’etonner si, dans ces conditions, il ćtait hante, de plus en plus souvent, par le desir de s’evader de la gehenne qu’etait devenue son existence dans le village na­

tal, sous la hotte du conquerant. De plus en plus souvent, il se sauvait avec tonte sa familie en Pologne. „On affirme, ecrit un Anglais qui voyageait en Haute-Silesie en 1789 que, dans les villages proches de la frontićre, il n’est pas rare qu’on s’a- percoive le matin que telle on telle de- meure paysanne a etc abandonnee pendant la nuit par ses habitants“.

Bien avant cette date ccpendant, Vex­

es du mal poussa le paysan baut-silesien a la revolte. Toutes les persecutions aux- quelles il etait en butte lie parent faire de lui une victime aussi resignee que l ens- sent souhaite ses oppresseurs. Depouillće de tout, descendue au fond de la misere, la population rurale haute-silesienne se souleva pour la premiere fois en 1766.

Parti de Rybnik, le mouvement se pro- pagea bientot dans les districts de Raci­

bórz (Ratibor), de Pszczyna (Pless), de Bytom (Reuthen), de Gliwice (Gleiwitz).

Dans ce dernier, il n’y cut pas moins de quarante villages insurges. Les paysans cesserent tout travail, refuserent de payer les redevances et, s’armarit de faux et de baches, se refugierent dans les forets. On lanęa contrę eux des detachements de ca- valerie et 1’ćmeute fut noyee dans le sang.

Rassures et triomphants, les seigneurs chatierent les rebelles avec une durete im- pitoyable. L’un d’eux inventa meine un instrument de torture special et se livrait sur ses sujets ä des actes de cruautś tel­

lement revoltants que la plupart d’entre eux s’enfuirent en Pologne. Mais Vesprit

Le passe tie la Haute-Silesie.

Soulevements paysans sous Frćdćric II et ses successeurs1).

Frederic II est assez generalement con- sidere par les Allemands comme le pre­

mier de Ieurs souverains qui se soit pre- öccupe d’assurer ä la population rurale un certain bien-etre. Mais, en realite, il ne publia qu’une seule ordonnance interdisant aux seigneurs de confisquer ä leur profit les terres paysannes abandonnćes on de- vastees ä la suite de la guerre et leur en- joignant d’y installer d’autres paysans.

D’autre part, les lots qu’ils cultivaient de- vaient etre desormais accordćs aux pay­

sans en proprićte hereditaire. Mais cette

„liberalite“ ćtait en quelque Sorte arrachee an gouvernement par les nćcessitćs mili- taires et financieres, les paysans seeds ćtant astreints ä fournir des recrues et des attelages d’artillerie et payant en outre la moitić du total des impöts fonciers.

File resta, au demcurant, lettre morte en ce qui concernait la Haute-Silesie. Dans leur soif d’agrandir leurs domaines. les hobcreaux prussiens chassaient les pay­

sans de leurs terres. ne cherchant m&ne pas ä justifier d’une maniere quelconque ces actes de violence et sans tenir aucun compte des decrets et ordonnatices desti­

nes ä proteger la population rurale. „Le seigneur, dit le prof. Ziekursch, obtenait toujours Vassentimcnt du gouvernement devant le fait accompli“. Ajoutons qu’il

!) Nous empruntons ces pages A l’adap- tation franęaise de la brochure.de P. Pam­

puch: „Cent cinquante ans de domination prussienne en Haute-Silśsie“ dont il a dśj&

śtś .question dans notre numśro prścśdent.

cxistait egalement une ordonnance aux tenues de laquelle il etait autorise ä ra- cheter aux paysans, au prix qu’ils les avaient payees, les terres qui leur avaient ete concedees par ses predćcesseurs.

Seule d’entre toutes les dispositions de la -łoi relatives ä la population rurale, cette ordonnance fut appliquee avec autant de methode que de perseverance et consom- ma la mine du paysan. Aussi, put-on .bien­

töt cqnstater un accroissement demesure des domaines seigneriaux au dćpens de la propriete paysanne. Citons un exemple entre cent autres: dans le district de Lu­

bliniec oü il y avait, en 1767, encore 885 biens paysans, il n’en restait plus que 461 en 1817. Sur tonte l’etendue de la Haute- Silesie, ce fut partout la meme desolation.

Le paysan avait Fair d’etre un intrus dans son propre pays, sur son propre sol. Mais ce n’est pas tout encore. Ceux qui re- staient au village etaient, plus encore que par le passe, rćduits ä l’esclavage. Pour parer au manque de bras, on leur imposait des corvees supplementaires. Et 1’on put assister ä cette iniquite monstrueuse que, pendant que dans la partie g e r ma­

il i s e e de la Silćsie, le paysan a 1- Jemand ne fournissait au sei­

gneur qu’un ä deux jeurs de tra­

vail par semaine, le Haut-Silć- sieri etait oblige de travailler pour son maitre cinq ä six jours.

En meme temps, on restrCignait, lorsqu’on ne les supprimait pas entierement, les quelques pauvres droits grace auxquels jl arrivait encore ä vegeter et dont il avait joui de tout temps, droit au paturage dans la foret, au fauchage de certains pres, droit de ramasser du bois mort. Le dominateur prussien reussit ainsi en pen de temps ä le plonger dans un abime de dćtresse.

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vainqueurs, sans avoir besoin pour vivre et pour prosperer d’ctendre la domination aux populations polonaises de la Haute-Silesie, qui ue demandent qu a etre dclivrees de ce joug abhorrć.

L'industrie et le commerce alle- mands se trouveront dans de bonnes conditions sans les ressources de la Haute-Silesie. Les rich esses de cette province n e sont pour l’A 11 e m ague q u'u n instrument de guerre dont eile se servi- r a i t pour preparer la revan- c li e. Aussi, y va-t-il non seulement de la justice envers les Hauts-Silesiens polonais, mats encore de I’interet gene­

ral de l’Europe de voir la Haute-Silesie revenir a la Pologne.

Hn supposant que par leurs menees et par leurs intrigues, lets Allemands reussiraient ä fausser les resultats du plebiscite et que la Haute-Silesie reste- rait entre leurs mains, quel sort serait reserve ä cette province, ä quel avenir devrait eile s’attendre?

L'effervescence nationale qui, depuis quelques annees, s’est emparee des mas­

ses ouvrieres polonaises de cette pro- de revolte derneurait vivace chcz ceux qui resterent au pays, d autant plus que rien ne laissait meine prevoir une amelioration de leur sort. Des erneutes partielles ecla- taient presque periodiquemeiit sur diffe- rents points du territoire haut-silesien. En 178ft, on vit se soulcver tin certain nonibre de communes du district de Pszczyna.

L'annee snivantc, ce fut lc four du district de Kluczborck (Kreuzburg). Cette foi en­

core, on fit appel, pour reprimer les „re- belles", a la force armee. La prison et la bastonnade devaient mettre ä la raison les plus recalcitrants. On alia meine jusqu'ä confisqucr aux „coupables“ leurs maigres lots. Mais cette mesure, odieuse entre toutes, exaspera encore les paysans. En 1782, il y eut des troubles dans le district de Prudnik (Neustadt), en 1786. dans celni de Namysłów; en 1793, dans les districts d'Opole, de Kluczborek et de Racibórz.

Partout et toujours, Vordre etait retabli par la force armće.

Tontefois, le gouverncment eut des velleites de reformes. Elles furent si tiini- des qu’elles sc briscrent contrę la resi­

stance des hobereaux, de plus en plus irn- pudents, ä mesure qu’ils voyaient grandir leur imp unite. A insi les autorites etabli- rent, sous le nom d’Urbaries, un reglement qui devait fixer exactement les charges et les services dfis par les paysans ä leurs maitres. Mais il ne fut introduit en Haute- Silesie que dans pen de tocalites, et la encore ou on l’avait applique, les seigneurs le tournerent ä leur profit, imposant aux paysans im surcroft d'obljgations de tonte Sorte. Devant les protestations des victi- mes, on avail recours aux plus sauvages

■brutubtes. En 1788. le commissaire du gouverncment le baron von Düsterloh, Riffle les delegues paysans d un domaine appurtenant ä une communaute rcligicuse-

viuce ne se calnjerait jamais, si, par mal- heur, la Haute-Silesie redevenait alle- rriande. Les graves ct les troubles se renouveTeraient sans interruption dans cette region qui, pour exploiter ses ri- chesses, a surtout besoin de calme. Le rendement du travail de l'ouvrier liaut- silesien tie pourrait que deeroitre rapi- dement dans ces conditions et la pro­

duction des usities et des mines dinii- nuerait certainemeiit dans des propor­

tions enormes.

A cöte de la Haute-Silesie ct de la Pologne qui souffriraient en premier fieu de eet etat de ehoses, [’Europe cntiere s’en rcssentirait cruellement car, en dehors de I'Angleterre, les nations occi­

dentals ne pen vent guere sc passer du charbon liaut-silesien. La justice et le tort faits a.u peuple liaut-silesien auraient done line repercussion generate. Aussi, dans I'interet de la Pologne et dc !’Euro­

pe cntiere, la question de Haute-Silesie doit etre reglee dans tin sens conforms aux idees de justice et de liberte, dont s’inspire le Traitć de Versailles.

Empirien s.

Unii el Polonais en Haute-Silesie

ä la lumiere des statistiques diocesaines.

Bien qu its excellent dans i'art de la demonstration par les chiffres et malgre leur foi dans l’infaillibilite de leurs sta­

tistiques, les Allemands se gardent bien, en certaines occasions, de Ids produire ou settlement compulser. Ainsi, avee une unanimity touchante, la presse ger­

man! que oublie, lorsqu’il s’agit de la Haute-Silesie, les donn des concernant la nationality de sa population tournies par le dernier recensement otficiel de 1910. Il vaut en effet mieux les oublier, puisqu’elles constatent que pour 59,9%

de per son lies . n’employan t quelepolönaiset 4,53% depe r- sonne is faisant usage de s.

d e u x lang ii es, done de nationality polonaise egalcment, mais appartenant au milieu des petits fonctionnaifes qui, de crainte de perdre leur place, torment cette categoric d’intimides se disaut bilingues, il n’y a en Haute-Silesie que 34,54% d'habitants ne se servant que de l’alleiriarid. Les meines raisons lorsqu'ils refusent de signer des contrats

qui doublent leurs charges. II les tire par les cheveux, les cogne contrę une armoire jusqua ce qu'ils cedent ä bout de resi­

stance. C’est par cette mćthode demon­

strative qu’on s’appliqua a detruire cliez les malheureUx la dangereuse illusion que la servitude potivait etre abolic.

Voici, au reste, ce qu'ecrit au sujet de ces reglements un fonctionnaire honnete:

.»Dans les provinces de Votre Majestć se passe cette cho.se inouie qu’une par­

tie importante de la population n a pu, depuis de longues aimćes, non seuleńicnt trouver auciinc aide, mais memo faire entendre sa voix et qu’elle cst entiere- ment ä la merci de la noblesse haufc- silesicnnc qui ne commit que trop bien Vincurie des pouvoirs. Bien que les commissions pour Viiitroduction des Ur­

ban cs existent depuis 13 ans, presque rien n’a etc fait jusqu’ä ce moment, parce qu’on tenait ü laisser la popula­

tion rurale de la Haute-Silesie saus de­

fense legale contrę les seigneurs dans les Conflits provoqties par la question des corvees“.

Ainsi l’arbitraire, la eupidite et la mau- vaisc foi des hobereaux prussiens consoin- mörent la decheance materielle de la po­

pulation rurale liautc-silesicime. Le pay- san n’etait plus qu’une bete traquee et martyfisee. Et c’est miracle si, ä travers tant de dćtresse, il garda intactc son ener­

gie morale dont les revokes constamment rcnouvelees, malgre la repression iinpi- toyablc, etaient ['expression la plus elo­

quente. 11 prit part, comiiic tons les sujets de Sa Majeste prussienne. ä 1 expedition contrę la France revolutionnaire et en revint plein d’admiration pour la de­

vise: „Liberte, egalite ct fraternite“ que

la jeune republique avait inscrite sur son drapeau. II apprenait, presque en meine temps qu’en Pologne Thadće Kościuszko avait promis aux paysans leur affrancliis- sement. en les appelant, cn 1794, ä com- battre pour la patrie. Sous ('influence de ces nouvellcs. (’effervescence des esprits grändissait de plus en plus pour se tra- duirc ä la fin, an printemps de 1796. par un nouveau soulevemcnt qui s’etendit sur plus de cinquante communes des districts de Gliwice et de Bytom et passa de lä dans les districts de Pszczyna, d'Olesno, de Kluczborek, plus loin encore. Les pay­

sans oppe ' r .ut aux troupes envoyees colitre eux une resistance acharnee. Il fallut appekr des renforts qui reussirent enfin ä ,,retablir“ Vordre. Le general Dall- wig, charge de reprimer la „rebellion“, preconisait la bastonnade, comme le moyen le meilletir contrę les ćternels insoumis qui ne voulaient pas plier sons le jung.

Aussi fut-elle introduite dans tonte la Haute-Silesie. On aflnonęait de differents cötes ä Hoyni. le fameux ministre de Fre­

deric I! pour cette province, qne, dans leurs reunions, les paysans discutaient et approuvaient les evenements de la Revo­

lution franęaise qui avaient conduit ä Va- bolition de toutes les formes de Vescla- vagc. En prćsence de ces faits, le gou- vernement publla un decret signifiant aux pouvoirs locaux de se saisir de quicotiqtie oserait parier de la Revolution franęaise en termes elogieux. Un paysan du nom de" Marek, accuse de ce „crime“ fut passe par les verges six fois dans la meine jour- nee (le 17 mars 1794) et renvoyv sous escorte dans son village, le „dos sang- lant“, pour que son exemple donnat ä re- flćchir aux autres. (A suivre).

Adaptś du pnlonais par M. It

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4 Le Messager de Haute-Silesie No. 1 dictent aux fideles defenseurs de la cau­

se allemande la memo discrćtion en ce qui regarde les resultats des elections communales de novembre 1919. Elies out, comme on salt, deęu tonics les es- perances que l’Allemagne croyait pou- voir fonder sur le decouragement d’une population qui, sous le regime de Hoer- sing, avait connu, pendant de longs mois, toutes les rigueurs de l’etat de siege et contrę laquelle celui-ci venait d’exercer une repression sauvage ä la suite de

^insurrection d’aofit 1919. Mais quoi- que si bien preparees par le dictateur, les elections donnerent 6882 eonseil- lcrs communau x polonais contrę 4373 a 11 e m a n d s. On com- prend que 1’Allemagne n’ait pas pu di- gerer cette audace de la population hąute-silćsienne et qu’elle se taise pru- demment sur ces chiffres dont eile ne peut evidemment pas tirer d’arguments en śa faveur. Encore inoins s’aviserait- clle de parier des statistiques scolaires dressees au moment ou fnrent creees les fameuses Ostmarkenzulagen (en 1903), primes accordćes aux fonction- naires, et specialement aux i'nstituteurs qui avaient pour tache de germaniser les Marches de l’Est. Mais comme les dites primes n’etaient payees qu’aux maitres d’ecole des localites ou la pre­

ponderance de l’element polonais etait consideree comme un danger pour le germanisme, on proceda, pour etre fixe sur ce point, ä un recensement de l’en- fance scolaire. II donna 84 % d’ć 1 e- v e s polonais. Le gouvernement allemand s’est bien garde de publier ces chiffres. Mais il sut en faire profit, car jamais la germänisation n’avait pris ä l’ecole les proportions qu’elle attei- gnit au cours des annees qui suivirent cette constatation.

D’autres chiffres, non moins ćlo- quents et non moins significatifs, vien- nent d’etre produits dans la Grenz- Zeitung du 21 decembre par un pre- tre qui les emprunte aux statistiques du diocäse de Breslau. On trouverait diffi- cilement une source moins suspecte de sympathies polonaises. Or, veut-on ap- prendre ce que nous enseiguent ces sta­

tistiques, dont les dernieres se rappor- tent ä l’annee 1912. L’dveche de Bres­

lau public tous les cinq ans une espece de tableau ou dc schema ćtablissant la nationality de ses diocósains. Ces tab­

leaux indiquent, pour chaque paroisse,.

la langue dont se servent les parois- siens. L’auteur de Particle que nous venons de mentionner, les reproduit pour les annees 1895 et 1912 pour qu’on puisse j.uger des progrös du germanisme dans les paroisses hautes-silesiennes", d’apres les autoritćs ecclśsiastiques,

qui, depuis l’archeveque Kopp, n’dut menage aucun effort pour les favoriser.

Les rćsultats n’ont pas, comme on le verra, repondu a i’attente. En effet, voilä d’abord les chiffres fournis pour 1895 par 28 decanats constituant actucl- lement le territoire plebiscitaire. Four jun total de 255 paroisses, on y note 192 paroisses entierement polonaises, 18 oil l’element polonais est preponderant, #38 ä population melangće, 4 entierement allemandes, 3 avec (’element allemand dominant. Est-il possible de dönner des chiffres plus concluants: 4 paroisses entierement allemandes contrę 192 en­

tierement polonaises? Mais depuis 1895, I’AIlemagne a germanise cette mallieu- reuse province avec plus d’aprete et plus d’acltornement que jamais. One trouvons-nous pourtant dans les chiffres relatifs ä 1912? Le nombre des pa­

roisses s’est accru. De 255 il est monte, en 17 ans, ä 288. Sur ce total, noys n’avons plus que 172 paroisses en­

tierement polonais e s, l’ćle- ment allemand cherchant ä s’infiltrer partout. Mais les Polonais sont en ma­

jority dans 45 au t r es paroisses;, 61 out une population mćlangee, 6 sont entierement allemandes et dans 2 1’ele­

ment allemand predomine sur le polo­

nais. On volt que, compares aux efforts dćployes, les progrbs du germanisme sont mediocres. Un tableau plus dćtaille pour chaque decanat nous montre qu’ils ont etc realises surtout dan's les villes d.u discrict industries; vers les- quelles affluait un nombre toujours croissant de fonctionnaires. Neanmoins il n’y a encore dans les 28 decanats que 6 paroisses allemandes contrę 172 pa­

roisses polonaises.

La presse allemande consentira-t- elle ä prendre connaissance de ces

■ chiffres emanant des autoritćs dioce- saines de Breslau, done d’une source essentiellement pangermaniste? Renon- cera-t-ellc, devant ces documents, ä in­

duce dćliberement ses lecteurs en er- reur? Renoncera-t-elle a les leurrer de mensonges/enń-essassantinlassablement l’argument d’une Haute-Silesie de tous temps allemande, „urdeutsch?“ Nous ne If croyons pas: il y a trop longtemps qu’elle pratique l’art tortueux de nier l’ćvidence malgre et contrę tout. Et eile a trop souvent reussi a imposer au mon- de ses mensonges a force de tenacity et d’impudence, pour qu’elle abandonne de bon gre des procedes qui l.ui ont assure des resultats aussi encoura- geants. Elle continuera done, comme toute 1’AIIemagne, ä parier du droit hi- istorique de celle-ci ä une province qu’aucune statistique prussienne, de­

puis celle du recensement j.usqu’a celle

de l’Eglise, n’arrive pas ä dćpouiller de son caractere essentiell e- m e n t, ćminemment polonais.

Mais pour tous ceux qui ignoraient ces statistiques, eiles sont ä retenir et ä me- diter ä la veille d’un plćbiscite qui doit decider des futures destinees de cette

province. M. R.

Garanties indispensables.

Nous avons ä plusieurs reprises in- diqud ici le point de vue polonais quant ä I’admission des emigres au vote ple- biscitaire, et nous n’avons cessć d’ex- primer V opinion que des gens s’etant volontairement expatrids depuis de lon­

gues annees devaient forcement perdre tout contact avec leur pays d’origine.

Aussi, ä notre avis, les emigres ne de- vraient pas etre appeles ä dćcider du sort de la Haute-Silesie, d’autant moins«

que les differentes organisations alle­

mandes qui s’efforcent de les transpor­

ter en masse pour les faire voter, ecar- tent soigneusement les partisans de la Pologne et achetent les voix des vo- tants par la promesse d’avantages ma­

teriel*, considerables. Si toutefois le texte du Traite de Versailles devait etre interprete par la Confdrence des Ambassadeurs dans tin sens favorable au vote des emigres, la justice et la pru­

dence politique exigeraient imperieuse- ment que les representants des Puis­

sances Abides imposenf ä l’AHemagne des garanties qui permettraient aux Hauts-Silesiens etablis dans le Reich de participer au verdict populaire sans etre mis ä la torture parce qu’ils osent avouer des sympathies pour la Pologne.

Au cas oil les emigres seraient auto­

rises ä voter, il faudrait que les deux parties en presence aient la possibility de faire de la propagandę en faveur de.

leur cause parmi les Hauts-Sil6siens disseminds en dehors des limites de leur pays. Or, la plupart de ces dmi- gres, aussi bien ceux qui se disent alle- mands, que les partisans de la Pologne habitent l’Allemagne. C’est, par conse­

quent, dans ce pays que la propagandę polonaise et allemande devront jouir;

de toutes les libertes que leur garantis- sent la loi et les stipulations du Traite de Versailles. En attendant, on pent dire, sans aucurie exageration, que tan- dis que les organisations allemandes, ouvertement appuyees par le gouver- nement, deploient une propagandę qui n’hdsite devant aucun moyen pour ar- river ä ses fins, — l’agitation en faveur, de la Pologne est syst6matiquement combattue et reprimde en Allemagne par les autorites qui, avec une brutality bien prussienne, s’opposent i\ toutes les

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tentative^ de capter les sympathies des ćmigrćs pour la cause polonaise. Tous les efforts entrepris par nos agitateurs pour convoquer des assemblees de Hauts-Silćsiens polonais, pour dresser des listes des personnes ayant droit au vote, pour propager des journaux, des brochures et des. imprimćs, se brisent ä la resistance opiniatre des autorites qui ne tolerent pas la moindre manife­

station de sentiments polonais en public.

Tandis que’ sur toute l’etenduc du Reich, les Vereinigte Verbände Heimats­

treuer Oberschlesier peuvent toujours compter sur l’appui et la collaboration des Landrats, des prefets de police et de tous les Organes de (’administration, les Hauts-Silesiens qui montreraient la moindre velleite de travailler parlrii leurs compatriotes pour la Pologne sont traques comme des bßtes fauves par les autoritćs prussiennes et allemandes et brutalises par le public qui ne recule devant auc.une violence pour empecher toute agitation en faveur de notre pays.

Nous n’avons vraiment que l’embar- ras du choix pour citer des exemples ä l’appui de nos affirmations. A Breslau, la foule disperse le 22 juillet une'reunion organisće par des Hauts-Silesiens pojo- nais et blesse les membres du bureau de l’assemblće. La „Breslauer Morgen­

zeitung“ qui, dans son for Interieur, se rejouit de voir la brutalitć prussienne survivre ä la debacle Allemande, disait alors que „la rćunion fut dispersće d’une maniere pas tres aimable“ (in nicht eben zarter Weise gesprengt). A Essen-Dell- wig, dans les provinces rhenanes, des bandes armćes guidees par des agents de la police secrete et protćgćes par la Sicherheitswehr livrent assaut, le 29 septembre, ä la salle oü s’etaient reunis des Hauts-Silesiens. Les assistants sont brutalisćs et frappćs, la salle est saccagee et les meubles sont jetćs dans la rue. A Ohlau, en Moyenne-Silesie, deux dćlegućs polonais venus pour dresser des listes des personnes ayant droit au vote, sont presque assommes par les Prussiens que la police regarde faire d’un oeil bienveillant. Dans une reunion d’ouvriers ä Breslau, les ora- teurs invitent ('assistance ä voter une resolution róclamant 1'expulsion de la ville de tous les Polonais. Le fait de reunir les adresses des Hauts-Silćsiens Qui pourraient voter pour la Pologne est traite par les autoritćs allemandes de crime de haute trahison, et les person­

nes qui osent se livrer ä ce genre de Propagandę sont jetees en prison, tan­

dis que les patrons et les employeurs allemands les renvoient sans'pitie. II

suffit d’etre affilić aux organisations du Comitć plćbiscitaire polonais ä Bytom pour etre considere commc criminel en Allemagne et, tout dernierement encore, u u employe de ce Comitć a ete ecroue en prison ä Breslau parce qu'il avail pris part ä ses travaux. Les posies al- lemandes rivalisent de zele avec les autres pouvoirs bureaucratiques pour paralyser toute tentative dc propagandę polonaise. Ainsi la Direction des Dostes ä Berlin defend d’expedier des journaux polonais et allemands qui out inscrit ä leur. programme la rqpnion de la Haute-Silćsie ä la Pologne. Le bureau de Poste No. VI, ä Leipzig, refuse d’en- voyer quelques numeros de la „0 ber­

sch I e s i s c li e Post“, parce que ce journal est. polonophile et propage des idees soi-disant incompatible^ avec les intćrets de l’Etat.

No,us pourrions prolonger indćfini- ment remuneration des abus innombra- bles commis par les autoritćs alleman- des et la liste des vexations dont les Hauts-Silćsiens polonophiles sont l’objet en Allemagne serait d’une longueur in- vraisemblable si eile voulait etre com­

plete. Dune part, nous voyons une pro­

pagandę effrenee et une pression bruta­

le pour obTiger les ćmigrćs ä voter pour 1’Allemagne, tandis que de l’autre nous sommes temoins de la sterilite de tous les efforts polonais que les autoritćs allemandes etouffent avec une energie digne d’une meillcure cause.

Peut-on dans ces conditions parier d’pn plebiscite juste et equitable? Les stipulations du Traite de Versailles re­

latives ä la liberte et ä la sincerite du vote, ne sont-elles pas reduites de fait par les Allemands i\ autant de phrases sonores mais creases? Est-il permis de dire que les Hauts-Silesiens decident librement du sort de le.ur pays', quand ceux d’entre eux qui voudraient propg- ger les sympathies pour la Pologne par- mi leurs compatriotes sont malmenes par le public, poursuivis par la police et deferes aux tribunaux, pour avoir com­

mis le crime dc se sentir Polonais? Les Puissances Alliees n’ont pas vaincu 1’Allemagne apres quatre ans de guerre pour lui pennettre de saboter le Traite de Versailles et de trailer ä la lćgere la volonte du vainqueur. Aussi la France, la Grande-Bretagne et ITtalie ne tole- reront-elles pas quo les Heimattreue et les organisations pangermanistes sub- ventionnees par l’Etat fauśsent, des

"a present, les resultats du plebiscite et empechent les Hauts-Silesiens habitant 1’Allemagne de se prononcer librement pour l’une ou l’autre des deux parties en presence.

Si le plebiscite doit etre yraiment un

verdict prononcć par la population haute-silesicnne et par les emigres, si la consultation populaire, si ardermnent attendue, doit etre rexpression fidele de, la volonte du peuple, des mesurcs ener- giques assurant la liberie et la sincćritć du vote des Hauts-Silesiens vivant en Allemagne dev ront etre prises par la Conference des Ambassadeurs pour ob i i- ger le gouvernement allemand ä auto­

riser la propagandę polonaise sur tonte Tetendue du Reich. Tous les Hauts- Silesiens, qu’ils soient Allemands ou Polo­

nais, devraient jouir dorenavant du droit de eonvoquer des assemblees et des mee­

tings de leurs partisans et d’organiser, comme hon leur semblera, l’agltation politique en faveur de leur cause. Les journaux, les brochures et les imprimes polonais devraient ótre expćdićs par les postes allemandes ä Legal des journaux et des opuscules dc propagandę ajle- mands. Les Hauts-Silesiens polonais ne devront pas etre molest ós et punis pom- manifester des sympathies pour la Po­

logne et pour propager des sentiments polonoßhilcs parmi leurs compatriotes.

Enfin, les trains destines ä transporter les ćmigrćs afin de leur permettre de voter en Haute-Silćsie, devront etre accessibles aux Polonais et les autori­

tćs allemandes ne pourront pas leur re­

fuser des passeports et d’autres pieces d’identitć. Des Organes ćmanant du Comitć plebiscitaire polonais auront le droit de se rendre .sur les lieux po.uf s’assurcr si les autoritćs allemandes ne commettent pas (Tabus envers les emi­

gres polonais et si eiles respectent la liberie de leurs opinions.

Le principe meme du plebiscite et son application aux litiges inte'rnatio- naux est assurement un grand progres realise par Thumanite, car il pennet de trancher les questions nationales les plus epineuses d’une maniere conforme ä l’esprit democratique de noire ćpoque.

Mais com bien de dangers ne cache-t-il pas, s’il est faussć dans la pratique et si le peuple appelć a. etre l’arbitre su­

preme n’est, en rćalite, qu’un instrument entre les mains des coteries politiques!

La consultation populaire en Haute- Silćsie qui doit, en toute ćquitć, dćcider de Tavcnir de cette province et apaiser les liaines sćculaires entre Allemands et Polonąis, manquerait completement son Nit, si ses resultats ćtaient faussćs par les procćdćs perfides de TAllema- gne, de sorte que ses rćsultats enveni- meraient encore plus les rapports entre les deux nations, en crćant, au centre dc l’Europe, un foyer dc mćcontentement perpćtuel qui mcnacerait sans cesse la paix, si cherement acbetee par les puis­

sances de l’Entente. La C(inference des

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6 Le Messager de Hautc-Silesic No. I Ambassadeurs coimait fort bien tous

ces dangers. Aussi usera-t-elle de son pouvoir pour empecher l’Allemagne de saboter I’oeuvre de paix que les gran- des Puissances occidentals out entre- prise cn Haute,Silśsle. J. G.

La presse allcmande pretend que l’in- tervention du gouvernement et de l’epis- copat polonais pour protester aupres du Saint-Siege contrę la faineuse ordonnance pastorale du Cardinal Bertram, Prince- Eveque de Breslau, n’a about! a aucun rćsijltat appreciable. Cette opinion ten- dencicuse nc repond pas ala verite. On salt que Monseigneur Patti, Nonce Aposto- lique, s’est vu retirer par le Vatican ses pouvoirs en Haute-Silesie et que c’est Monseigneur Ogno qui a etc charge d une mission speciale dans le tcrritoire plebisci- taire. Rien que ce changcment de person- nes serait dejä un succes diplomatique fort appreciable, d'autant plus que, depuis longtemps, Monseigneur Ratti passe pour etre trśs bien dispose pour l’Allemagne.

Du reste, les premiers actes du nouveau Commissaire Apostolique pour la Haute- Siłćsie prouvent bien qu'il ne copßidcre nullement sa mission comme une sinecure.

En effet, dimanche dernier, on lut aux fideles, dans toutes les eglises du tcrritoire plebiscitaire, un mandement de Monsei­

gneur Ogno annonęant que toute propa­

gandę politique etait interdite aux pretres polonais et allemands. mais que le Com­

missaire Apostolique se reservait d’accor- der des dispenses speciales dans des cas exceptionnels, oü cette interdiction pour- rait etre levee.

Le mandement de ‘ Monseigneur Ogno interdit de fait ä tous les pretres, sans distinction de nationalite, de faire de la propagandę et de se melcr ä (’agitation plebiscitaire. Quoique nous dussions re- gretter que par suite de cette mesure les pretres polonais ne pourront pins faire valoir en public la grande influence qu’ils ont sur le peuple en Haute-Silesie, nous ne pouvons que nous rejouir de voir un abbe Ulitzka de Ratibor et tant d autres agitateurs allemands en soutane, eliminćs de la vie politique pendant la Periode plć- blscitaire.

Comme, malheureusement, les pretres allemands sont bien plus nombreux en Haute-Silesie que les pretres polonais, les1 mesures prises par Monseigneur Ogno atteignent surtout la propagandę allemande.

Le chef de la mission militaire fran- ęaise en Pologne a communique ä la pres- Se de.Varsovie une declaration oil j! in- dique les conditions actuellcs du develbp- pement de l’armee polonaise. Nous en re- produisons ici quelques passages essentiels.

„Lorsque je suis arrive en Pologne, dit en substance le general, an mois d’octobre dernier, j’ai ete frappe par les immenses progres que l’armee polonaise a reussi a realiser pendant les derniers dix-huit mois. Accomplis en oleine guerre, ils prou-

vent ce qu'on est en droit d’attendre dc cette armee en travaillant methodjquement ä son developpement.

La force d une armee depend de ses cffcctifs, de la valcur de ses cadres, dc la qualitc ct dc la quantite dc son materiel.

Etant donne les chitfres dc la population en Pologne, il serait possible de" porter son armee ä des effectifs considerables. Mais la situation financiere actuellc et les mul­

tiples travaux d’urgcntc neccssite qu elle est forcee d’entreprendre, ne lui permeh"

tent pas d’entretenir, ä grands frais, une armee nombreuse et d'immobiliser dans les rangs des travailleurs indispensables au relevement eeonomiqqe du pays. Dans ces conditions, il Importe avant tout d'e- lever la qualitc* des troupes, dc perfection- ner leur instruction et d’ameliorer leur organisation.

Dans chaque armee. la qualitc de l'unite militaire depend dc la valeur du soldat et dc I'instruction des cadres. Le soldat po­

lonais est un soldat excellent, sobre, brave, resistant a la fatigue. 11 nc lui faut que des officiers et des grades sachant leur metier et capables d’employer au mieux cette excellente troupe. Line organisation appropriee ä cette fin pourra, contraire- ment a une opinion ties repandue, etre etablie des ä present saris qu’il soit meine necessairc d’attendre que la Diete ait vote la Constitution. Il suffira d’etudier et d'ap- pliquer un Systeme assez souplc pour qu’il puisse s’adapter ä toutc solution votee par la Diete. Rien n est plus facile“.

On volt que 1’eminent chef dc la mis­

sion militaire francaise fonde les plus grandes esperances sur notre jcune armee.

Nous ne pouvons que nous rejouir avec tous nos compatriotes que sa grande ex­

perience en matteres militaires apportera ä cette armee, dans son oeuvre de reorga­

nisation, l’appui le meilleur et le plus sür.

Chronique de Haute-Silesie

Ton jours contrę le vote des emigres.

La question du vote des emigres ne cesse d’etre l’objet de discussions pas- sionnees dans les milieux ouvriers po­

lonais. Memo les chefs les plus influents du mouvement ouvrier ne reussissent pas toujours ä empecher les assemblies de voter des resolutions ties energiques contrę les emigres que les pangerma- nistes veulent faire venir en masse afin de faire pencher la balance du ple­

biscite de leur cöte. On discute de meme beaucoup parmi les travailleurs le retard apporte ä fixer le jour du plebiscite, que la population haute-silesienne voudrait voir arriver le plus töt possible. Ainsi, dimanche dernier, une assemblee nom­

breuse se reunit ä la salle du Konzerthaus ä Bytom ou fut voice la resolution sui- vante:

„Les membreS des groupes locaux de 1’Union profcssionnelle polonaise (Zjedno­

czenie Zawodowe Polskie) representant 180 000 ouvriers et employes repartis en 1040 groupements, protestent avec energie contrę le vote des emigres et se decla- rent prets ä appuyer leurs revendications par une greve generale. L assemblee dc- mande ä la Mantę Commission Interalliee de Gouvernement et de Plebiscite, que la

consultation populaire ait lieu clans le plus brcf delai et que la date du vote soit fixee et publice le plus tot possible".

Cette resolution tut transmise telegra- phiquernent ä la Commission Interalliće d’Opole et M. le depute Rymer y joignit le post-scriptum syivant:

„Je declare .avoir fait mon possible pour dissuader I’assemblee de voter lai resolution ci-dessus. mats tous mes ef­

forts n’eurent aucun resultat“. , Un pedagogue belliqueux.

Monsieur Fitzner est directeur de l’e- cole de Leszczyny, oü il deploie un grand zele ä faire de la propagandę pangerma- niste. Mais il ne se borne pas ä incul- quer les saincs doctrines nationales ä ses seuIs eleves. 11 agit aussi sur les adultes.

Le 12 decembre, M. Fitzner etait alle prendre un verre et faire un hrin de cau- settc ä l’auberge ou il a l’habitude de pro- page r ses idees politiques. En presence de plusieurs temoins, il y devoila son in­

tention de massacrer une quinzainc de Polonais, dont il cita les noms, au cas ou la Haute-Silesie n’appartiendrait pas ä l’Al- lemagne. Mais le fougueux pedagogue fit d’autres revelations, plus sensationnelles encore. II dit, toujours devant temoins, que si le plebiscite prenait une tournure favorable ä la Pologne. les Allemands etaient bien decides ä empecher que la Haute-Silesie lui revienne. Aussi, ont-ils prepare des quantites süffisantes d armes et de munitions, la Reichswehr est d’autre part prete ä marcher, dc sortc que le sang cotilcra en abundance dans le pays.

Les habitants dc Leszczyny qui ne tiennent pas du tout ä voir clever leurs enfants dans les principes de M. Fitzner, se sont adresses ä la Commission Intcral- liee pour reclamer son expulsion du terri- toire plebiscitaire.

Les Heimattreue ä l’ouvrage.

Le „Sztandar Polski“ („L’Etendard de la Pologne“) apprend de Friedenshütte, que le 4 decembre un Polonais, M. Wiert­

ło rz a etc attaque par 4 Heimattreue pen­

dant qu'il ren trait chez lui. Ces „Hauts- Silćsiens fldeles ä la partie“ se trouverent surtout fideles aux traditions de bandi- tisme qui leur sont si cheres. Aussi pri- rent-ils ä M. Wiertlorz tous ses papiers ainsi que les 280 marks que contenait son Portefeuille. Aprćs l’avoir roue de coups, les Heimattreue braquerent sur lui leurs revolvers et lui firent iurcr que jamais il ne remettrait plus les pieds a Friedens­

hütte. Voici un exemple qui illustre bien les methodes allcmandes pour s’assurer la inajorite ä Friedenshütte le jour du ple­

biscite.

A travers la presse.

La (litte pour la Haute-Silesie.

Parmi les articles consacres ces temps derniers ä la question des destinees futures de la Haute-Silesie, se place au premier plan une etude panic le 15 dćcembrc au Mercure de France, sous la signature de M. R. de Brou. L’auteur a su degager, avec une grande nettete, les donnees essentielles d’un probleme dont I’importance n’echappe plus a personne. La solution qu’il reccvra

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n Interesse pas uniquement l’Allemagne et fa Pologne. La paix future de {'Europe est intimement lice ä la tournure quelle prendra.

Ln effet, dit le periodique franęais, 11 ne s'agit pas lä uniquement de 13 000 klm.

carrćs et de 40 millions de tonnes de char­

tern qui represented la production ammelle des. charbonnages hauts-silćsiens. II suffit de jeter un regard sur la carte de {'Europe pour voir que la Hautc-Silesie forme un saillaut qui s’enclave entre I'ancicnnc Po­

logne russe et la Qalicie. S’il revient ä la Pologne, fl formera n n e s o r t e d e b 1 i n- dage de la partie sud-ouest de l'es quit polonais. Dans le cas con- traire, il pourratt jouer le role d ’ u n coin allemand enfonce dans le corps de la Pologne.

Le Probleme n’apparait dans toute son ampleur que lorsqu’on {'envisage an triple point do vue, ethnographique, economique et militairc. Une population tres dense, des charbonnages importants et une grande Industrie metallurgique font de la Haute-Silesie un enjeu do tout premier ordre. D’apres I es principes qui ont guide d une maniere generale le Conseil Su­

preme, eile aurait dii etre directement attribuee ä la Pologne, la grande majoritć de la population y etant incontestablement polonaise. Et ce fait est etabli par la Prus- se elle-meme, par ses statistiques officicl- les et dressees, non point dans un passć plus ou moins ćloigne rnais en 1910. An­

tique patrimoine de la Pologne, la Haute- Silesie a garde intact son caractcre po- ionais ä travers toutes les ćpreuves d un long et douloureux esclavage. Pareille- ment done aux autres provinces polonai­

ses, on aurait du la rcconnaftre ä 1'Etat polonais reconstitue ainsi que l’avait d’ail- leufs fait an debut le Traite de Versailles.

Mais d'autres considerations encore, et notamment des raisons d’ordre econo­

mique qui ont souvent jouć un role decisif dans les determinations du Conseil Su­

preme plaidcnt en faveur du rattachement de la Haute-Silćsie ä la Pologne. Dćja avant la guerre, l’industrie haute-silesien- ne travaillait surtout pour le marche po­

lonais, tandis que la Pologne, pour sa part, approvisionnait la Haute-Silesie en ma­

tteres premieres et en denrees alimen- taires. An point de vue economique, la Pologne et le territoire haut-silesien tor­

ment un tout etroitement lie.

Par contrę, 1'industrie haute-silesienne n a v a i t presque pas de debou­

ches e n A 11 e m a g n e et n’avait com­

mence ä ravitailler cclle-ci que pendant la guerre. Cc n est qu’a ce moment que la grande Industrie allemande constatąit que la production des armes et des mu­

nitions ainsi que celle de tons les autres articles indispensables ä l’armee n’aurait iamais pu repondre aux besoins Sans les nsines de Haute-Silesie. Elle avouait ainsi ouvertement que la valeur rćclle de la Haute-Silesie consistait pour l’Allernagne dans les services que celle-ci attendait d’clle pour la poursuite de ses visćes mili- taires et, par ce cöte„ le Probleme haut- silosicn Interesse liautement toute l’Eu- lope. La solution polonaise de ce Probleme sigmfie la suppression des chances du mi- litarisme prussien et de la politique alle- mande de revanche.

D’autre part, la France do t l’envisager ä un autre point de vue encore. Si on accordait ä {'Allemagne les ressonrees d une province indetriablement polonaise, la Pologne n'aurait pas d’autre issue que de chercher ä s’etendre du cote de l'Est.

Ce serait un double ecliec de la politique franęaise. L’Allemagne en sortirait forti- fiee Sur la Rhin et la Pologne affalblie sur 10der. Plus encore: le rattachement de la Haute-Silesie ä l’Allemagne envenime- rait les antagonismes polono-tcheques sus- cites par la question dc Teschen et ren- drait ä tout jamais impossible le regiement pacifique de cette question. La Prusse sende en tirerait evidemment profit.

N’oublions pas non plus qu’aux fermes du Traite de Versailles, fa Pologne s’cn- gagc ä autoriser, pendant une Periode de quinze ans, l’cxportation en Allemagne des produits des mines de toute partie de la Haute-Silesie transferee ä la Pologne.

L’Allemagne plaide done ä faux lorsqu'elle chcrchc ä persuader les Allies que, saus la Haute-Silćsie, eile ne pourra pas tenir face ä ses engagements internationaux.

L'attribution de la Haute-Silesie ä la Po­

logne est pour l'Europe une garantie de baix. Si eile devait restcr ä l’Alleinagne, cc serait le renversement du Traite de Versailles et 1c retour du militarisme prus­

sien av-ec ses pro jets de guerre et de re­

vanche.

La Campagne allemande contrę le Commissaire Korfanty.

Lc Temps du 20 decembre parle de la Campagne acharnće que les Allemands menent actuellemcnt contrę lc President du Comite plćbiscitaire polonais en Haute- Silesie. L’immense prestige dont il iouit aupres des grandes masses ouvrieres et paysannesyle rend evidemment de plus en plus genant pour VAllemagne ä l’approche du plebiscite. Aussi a-t-elle mis en oeu­

vre tons ces habituels moyens d'aetion pour se debarrasser de ce redoutable ad- versaire. La Campagne de calomnies que la presse pangermaniste a amorcee contrę Ini n est qu’un de ces moyens. On ne cesse de hu tendre des pieges et des cm- buches dans l’espoir de l’intimidcr. Mais tons ces efforts restent vains.

Nous pouvons ajouter pour notre part qu its le resteront jusqu’au bout. Tout le passe de Vinfatigable lutteur pour l’affran- chisscmcnt de la Haute-Silesie montre assez qu’il n’a jamais reculć devant aucune menace dans la poursuite de son but. Les Allemands peuvent multiplier leurs atta- ques: dies ne sont qu’autant de preuves de leur rage impuissante devant l’oeuvre accomplie par W. Korfanty depths que la volonte du pcuplc haut-silesien polonais 1’a appclć, en 1903, au Parlcment de Berlin.

La concurrence allemande sur le marchć mondial.

L’Action franęaise apprend de Glasgow qu’une compagnie metallurgique allemande vient d’obtenir un contrat pour la fqurni- turc ä une grande colonie autonome an­

glaise d une serie de 40 locomotives du modele lc plus puissant.

„Lors de {'adjudication, dit le journal franęais, la soumission la plus avanta- geuse de la part de 1’industrie anglaise

ćtait cle 680 000 livres sterling, tanclis que celle de la compagnie all e- m a n d e n ' ć t a i t que cl e 400 000 livres sterling en eh iff res rond s, En outre, l’adjudication prend des engagements en ce qui concerne une- prompte 1 i v r a i s o n, alors que les concurrents anglais se declared dans l’impossibilite de clonner des ga- ranties au sujet des conditions creees par les exigences de la main d’oeuvre“.

On voit que l'Allemagne engage sur toute la lignc la guerre des affaires pour laquelle, malgre les doleances dont eile remplit le monde, eile semble etre ońtillće jusque dans les moindres details.

Divers.

Pour feter le general Weygaitd.

Le Comite franco-polonais ä Paris a offert, le 23 dćcembrc, un banquet au general Wcygand. Parmi les nombreux convives se trouvaient le marechal Foch, les ge- neraux Ąrchinard, Buat et Pomiankowski, le prince Bonaparte, Monseigneur Baudril- lart et beaucoup d’autre personnalites de marque. M. Noulens prononęa un discours pour celćbrer les merites du general W cy­

gan cl, un des premiers artisans cte la- vic- toire polonaise sur les bolcheviks,

Le comte Zamoyski, ministre plenipo- tentiaire de Pologne ä Paris, exprima au general la reconnaissance cle notre pays et de son armee.

• Avec la modestie qui lui est coutumiere, le general Weygand attribua tout le mv- ritc de la victoire ä ses chefs et ä Varmee polonaise qui, si eile ćtait encore appelee ä proteger 1’Europe contrę les flots do la barbaric moscovite, saurait toujours etre ä la hauteur dc sa grande taclic.

Des applaudissements prolonges ac- cueuillirent les paroles du general.

Un honunage au general Haller.

Pour rendre hommage au general Hal­

ler, qui, pendant les jours critiques de {'invasion bolcheviste. commandait l’armee des volontaires, la Pologne vient dc lui offrir une ćpće d’honneur, dont la remise donna lieu ä dc nombreuses manifestations de Sympathie pour le vaillant soldat. Aprćs avoir ceint 1'ćpće d’honneur, le general offrit ä la ville de Varsovie son ancienne ćpće qu’il avait rapportec dc France, de- sirant qu’clle devienne le symbole de la fraternite d'armes franco-polonaise.

La culture franęaise en Pologne.

Pour consolidcr le rapprochement deja si etroit entre la France et hi Pologne, il importc dc donne-r ä la culture franęaise dans notre pays 1’appui solide de la scien­

ce. Aussi sommes-nous heureux d’appren- dre que e'est M. Fortunat Strowski, cele- bre par ses travaux classiques sur Mon­

taigne et Pascal, qui a ćte charge par le gouverncment franęais d'entrer en rap­

ports avec les milieux scientifiques polo­

nais pour s’entendre sur les moyens de propager la science franęaise en Pologne.

II parait que la mission du professcur Strowski aboutira ä d’.exccllents resultats et il est deja question dc creer aux Facul- tes de Varsovie et de Poznań des chaircs

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8 Le Messager de Haute-Silesie No. 1 de literature franęaise. II cst ä souhaiter

que ces projets soient realises le plus tot possible.

Le probl<?me du chömage.

Le malaise economique est aujourd’hui general. Aucun pays ne semble y echap- per. Ainsi l’Angleterre traverse, en ce moment, ä ce point de vue, une crise qui fait monter le nombre de ses chömeurs ä pres d’un million. La presse franęaise rapporte ä ce propos cette declaration de M. Lloyd George: „Si le monde n’est pas ratnene ä des conditions plus normales, le Probleme du chömage en Angleterre va devcnir insoluble“.

Pour ce mal qui va cliaque jour s’ag- gravaut, dit l’Echo de Paris du 23 de- cembre, le gouvernement britanniquc voit pour le moment trois remedes: 1) La re­

prise du commerce avcc la Russie; 2) des mesures de protection contrę la concur­

rence des pays dont le change est bas et la main d’oeuvre ä hon marche; 3) l’eta- blissement d un Systeme de troc avec les divers pays de VEurope dont la monnaie est trop depreciee.

, „Voilä pourquoi, dit le journal franęais, on continue d une part de negocicr avec Krassine et d autre part on appretc pour le debut de l’annee prochainc tin bill contrę le „dumping“ et tin grand projet d echanges en nature et de credits internationaux.

Ces problemes economiques vont tenir une place ties importable dans les tra- vatix de la Chambre des Communes ä la session prochaine“.

Le „dumping“ designe, comnie nous l’avons dejä dit ä cette place, une opera­

tion commerciale consistant ä vendre tel- les ou telles marchandiscs dans les pays etrangcrs au dessous de leur prix de re- vient pour miner les industries correspon- dantes "de ces pays.

Paris-Varsovie reduit de 120 kilometres.

line nouvelle ligne de chemin de fer reliant Strzałkowo ä Kutno vient d’etre misc en Pologne en exploitation reguliere.

Ce nouveau tronęon du reseau ferre polo- nais a etc construit par les solus de la Societe anonyme des Travaux publics ä Poznań ( Towarzystwo Robót Inżynier­

skich), financee par les trois principals banques de Poznań, notamment par la Banque des Industriels (Bank Przemy­

słowców), la Banque de Commerce (Bank Handlowy) , et la Banque de 1’Union des Societes cooperatives ä Poznań (Bank Związku Spółek Zarobkowych). De cette faęon, la distance de Varsovie ä Poznań se trouve reduite dc 120 kim. environ, et la duree du trajet de pres d’une heure et demie en rapide. Ainsi la communication entre Paris et Varsovie sera encore fa- cilitee.

Nouveaux gisements de minera! de fer en Pologne.

Ön vient de decouvrir dans quatre lo- calites de la region de Łódź d’importants gisements de mineral de fer, se reliant ä ceux qui s’etendent des environs imme- diats de Cracovie jusqu’ä Wieluń, en pas­

sant par Olkusz et Częstochowa. La quan­

tile approximative de mineral dans ces nouveaux gisements a etc evaluee au de­

but ä 300 millions de tonnes, dont 122 mil­

lions de tonnes de fer pur. Mais des re-

cherches ulterieures out permis d'ctablir que ces chiffres etaient au-dessous de la realite et des Ingenieurs et rangers qui vienncnt d’etudier la question sur place les fixent a 425 millions de tonnes, dont 142 millions de qualite tout-a-fait supd- rieure.

Places ä la frontiere meine de la Haute- Silesie, ces nouveaux gisements de mi­

neral de fer pourront contribuer puissam- ment au developpement de son Industrie metallurgique, dcstinec ä se ravitailler ä l’avenir en Pologne. Nous l'avons deja demontre ä cette place. C’est vers le marche polonais que se dirige d un cote naturcllement l'expansion dc cette In­

dustrie, et ce sont les ressources du sous- sol polonais dc l’autre qui I’alimenteront le plus facilement en matieres premieres.

Organisation de I'exportation'et de (’importation polonaises.

26 parmi les plus inportantes maisons de commerce polonaises ont fonde ä Wroc­

ław (Breslau), avec le concours de cinq principales banques du pays, une society Par actions avec un capital social de 40 millions de marks qui se propose d’orga- niser un service regulier d’iinportation et d’exportation. Nous ne pouvons qu’ap- plaudir ä cette cntreprise destinee ä rendre au commerce polonais les plus grands services.

L’industrie du bois en Galicie.

On vient de constitucr a Cracovie un syndicat de l’industrie du bois dont doi- vent faire partie tous les commeręants en bois de Galicie. D’apres son statut, le syn­

dicat s’assigne le but de servir d'inter­

mediate entre ses membres et les com­

meręants etrangcrs et de grouper autour de tui, autant que possible, tous les etablis- sements du commerce et dc l’industrie du bois, grands et petits, sans distinction. II iriemplira, en realite, les fonctions d’un of­

fice d’exportation et d’importation des produits de l’industrie du bois, canalisant en quelque Sorte ce double mouvement au plus grand profit dc cette Industrie.

Une deception.

Ne connaissant que ties pen de monde ä Bytom, oü je suis venu pout affajres, il y a, quinze joins, j'etais fort embarrasse pour me decider oü je passerai la soiree de la veille de Noel, d’autant plus qu’on m’avait prevenu ä Thötel, que tons les re­

staurants seraient fermes, ce jour-lä, ä par- tir de 7 lieures. Uri Polonais que je con- nais ä peine, me tira d embarras, en m’in- vitant ä venir avec lui ä l’Hötel Lomnitz oü ses compatriotes se proposaient de re- veillonner. Comme je lis assidument la

„Ostdeutsche Morgenpost“ et m’amuse ä feuillctcr le „P i e r o n“ je sa- vais fort bien que Thötel Lomnitz etait le rendez-vous de tons les bandits et de tons les apaches de la Pologne, aussi eus-je la precaution dc prendre un casse-tete pour vendre eher ma vie si j'etais attaque. J’a- vais visite auparavant les bouges de White Chapel ä Londres, j'etais, sans coup ferir, entre la nuit dans les estaminets les plus touches oü se donnent rendez-vous les apaches de Menilmontant, pourquoi apres tout, n’irais-je pas ä l’Hötel Lom­

nitz? Un peu nerveux, j’entrai ä 7 heures avec mon eompagnon dans une grande salle ä manger oü je vis une soixantalne de convives entourant une grande table en fer ä cheval. Hs mangeaient du poisson qu’ils arrosaient de biere blonde. Une jeune filie vint tres aimqblement m’indi- quer ma place et me servit du poisson pre­

pare ä la polonaise. Nous mangeames apres de la choucroute et du dessert, puis nous primes le cafe dans une salle voisine oü j’apercus un grand arbre de Noel.

J’observais attentivement tous ces gens-la, en serrant mon casse-tete dans* la poche de mon veston. Pour des apaches, ils pa- raissaient vraiment tres gentils et tres bien eleves. Bientöt une dizaine de jeunes gens et de jeunes filles se mirent ä chan­

ter en choeur. Les melodies de ces chants etaient donees et allaient droit au coeur.

J’appris que e’etaient dc vieilles chansons populaires celebrant la naissance du Christ ä Bethleem. Les bandits sont vraiment bicn pieux en Pologne pensai-je, la main toujours sur mon casse-tete. „Et Monsieur Korfanty?“ risquai-je timidement en nVa- dressant ä mon voisin. „11 est alle passer les fetes chez lui, a Posen“, me fut-il re- pondu. Ah! e’est vraiment avoir de la guigne que de risquer sa vie en venant ä Thötel Lomnitz et de ne pas apercevoir, ne serait-ce que de loin, cot liomme ter­

rible, que le „P iero n“ se platt ä pendre en effigic dans chaque numero et que la

„Morgenpost“ traite de monstre tous les matins. Pour me d,onncr une Conte­

nance, je cömmandai une bouteille de vin au garęon. Je m’attendai a le voir servir, comme au cabaret du „Neant“ ä Mont­

martre, dans des coupes faites avec des cranes d’enr.emis abattus dans la lütte, car, en voyageant une fois de Kattowitz ä Ratibor, j'avais entendu un vieux mon­

sieur allemand raconter ä son voisin que e’etait un vieil usage polonais, fort en hon- neur ä Thötel Lomnitz. On m’apporta des verres ü dix sous piece. Quelle deception!

Mes regards se porterent alors sur le mur d’en face dont une partie etait noircie par la fumee. Ce sont probablement les traces des tortures que ces apaches polo- nais font endurer ä leurs victimes alle- mandes, auxquelles ils arrachent des aveux en les falsant grillcr ä la flamme. On m’expliqua toutefois, avec force details, que e’etaient les Allemands qui, un jour, avaient mis le feu ü THötel Lomnitz pour se" debarrasser ainsi dc leurs ennemis po- lonais. Ah! Vraiment... Je ne m’occupai plus du tout de mon casse-tete et je com- pris alors que, vraiment. il m’etait bien inutile a THötel Lomnitz.

Apres minuit je quittai Thötel, oü je fis la connaissance d’une quantite de gens aimables, qui me firent passer une excel- lente soiree. Une fois dans la rue. je rcu- contrai trois jeunes gens qui, me voyant sortir de Thötel. m'accueillirent en alle­

mand par des reflexions que je ne saurais qualifier de bicnveillantes. Alors je serrai de nouveau mon casse-tete dans la poche de mon veston et je compris qu'il pouvait tout dc meine me rend re service ä Bytom.

Ignotus.

Editeur: K. Miarka — Mikołów.

Directeur: dr. J. Górski.

Bytom, r. Gliwicka nr. 10.

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