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Le Messager de Haute-Silésie, 1921, R. 2, nr 7

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Academic year: 2022

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Deuxtt-me Annśe, Bytom (Beuthen) H. S. 13 Fśvrler 1921 No. 7

Journal Hebdomadaire paraissant le Dimanche

Direction et Administration ^<0", (Beuthen) H. S.

10. r. Gliwicka (Qleiwitzcrstr.)

Abonnements: Un mois: 80 P*-

Le numero: 20 pi.

Uti anniversaire.

Nous nous souvenons de la joie avec laquelle la population de Haute- Silćsie a accueilli la Haute Commission Interalliće lors de son arrivee dans ce pays, le 11 fdvrier de l’an dernier.

Depuis que le pouvoir repose en ses mains, grace ä son grand tact et ä la sagesse de ses membres, la Haute Com­

mission a su gagner la Sympathie gćnć- rale. C’est eile qui a rnarqud le debut d’.une ere d’ćquitó et de libertć et qui a mis un terme ä la servitude et ä 1’in- justice qui rćgnaient en maitres dans ce pays. A partir de cette epoque mć- morable, la population, dćlivrće du joug sćculaire de 1’oppresseur prussien, a pu rśclamer ses droits et aspirer ä une vie librę. Le Soulagement fut d’autant plus grand que la population avait encore prósent ä la mćmoire le rćgime despo- tique de 1’infame dictateur et bourreau Hoersing, dont les cruautśs seront tou- jours une des pages les plus sanglantes de 1’histoire de ce malheureux pays.

C’est avec calme et sang-froid que nous regardons l’avenir, car nous som- mes persuadćs que cette oeuvre de li­

bertć sera menće ä bonne fin, que nous rćcolterons bientöt les fruits du travail assidu de la Haute Commission et que

Pendant quelques jours le marechal Piłsudski a ćtć l’höte de la France q.ui lui a fait le plus brillant et le plus cha- leureux accueil. Les discours officicls, les articles des journaux et les ovations spontanćes du public parisien out reflćtć les sentiments de profonde amitić et de fraternitć qui de tout temps ont uni la France et la Pologne. Si pendant les longues annćes de notre esclavage, de nos souffrances et de nos humiliations la France n’a jamais o.ublić sa soeur slave, si le martyre de la Pologne a toujours ćveillć la plus vive compas­

sion dans le peuple franęais, comment n’aurait-on pas accueilli avec la plus vive Sympathie le reprćsentant et le

le sort de ce pays sera definitivement rćglć dans un bref dćlai.

A present que les travaux prćpara- toires du plćbiscite se poursuivent avec une activitd fidvreuse, la date de la con­

sultation populaire ne saurait dtre plus lcngtemps differće. Le peuple haut- silesien attend avec impatience le jour oh il pourra se prononcer sur son sort et compte sur les reprćsentants des Grandes Puissances occidentals pour lui garantir la possibility de s’exprimer librement et en toute sincćritć.

L’oeuvre de justice, de paix et de libertć que les vainqueurs de la Grande Guerre accompiissent en Haute-Silćsie intćresse 1'E.Urope entićre et absorbe l'attention de la Pologne, qui espere que le grand jour historique du plebiscite mettra fin aux souffrances sćculaires du peuple haut-silćsien.

Apres un an de labeur, nous voyons la Haute Commission Interalliće de Gouvernement et de Plćbiscite arriver au moment dćcisif de la tache que l’H.urope lui a confide et nous sommes convaincus que le rćsultat de ses tra­

vaux sera digne du grand savoir et de l'expdrience mis au service de la noble cause qu’elle a toujours servie avec un zele et un dövouement remarquables.

premier citoyen de notre pays enfin li­

brę et indćpendant, quand cette libertć et cette indćpendance sont en grande partie l’oeuvre de la France?

Le premier voyage officiel qne le marćchal Piłsudski entreprenalt ä 1’ćtranger devait naturellement le conduire en France. C’est a eile en pre­

mier lieu que devait aller l’hommage de la Pologne, c’est ä la France que le Chef de l’Etat polonais devait por­

ter le salut fraternel de notre pays et l’expression de notre profonde recon­

naissance.

Si dans les rapports internationaux la reconnaissance est une vertu trop rare, hćlas, si l’ingratitude s’y rencon­

tre trop souvent, nous autres Polonais nous ne voulons pas nous attirer le re- proche d’oublier les bienfaits que nous devons a la France. Le peuple polonais se rend trcs bien compte que l’hdrofsme des scldats de France, la sagesse et la generotite de ses hommes d’Etat ont grandement contribuć ä nous rendre la libertć perdue et, de gćnćration en gć- nćration, nous parlerons avec enthou- siasme de la grande nation chevaleres- que qui, depuis la rćsurrection de notre patrie, ne cesse de lui preter son puis­

sant appui.

Cette atmosphere de Sympathie et d'amitiö qui, ä Paris, entourait le marć­

chal Piłsudski ne pouvait que faciliter 1’ćchaiige d’idćes sur les questions poli- tiques intćressant les deux pays. Com- me la France, la Pologne dćsire ardem- ment la paix dont eile a tellement besoin pour panser ses blessures et pour s’or- ganiser, coinme la France, notre pays est appelć a veiller ä ce que l’ćquilibre europćen ne soft pas trouble par un voi- sin qui ne vent pas se rćsigner ä subir l’inćxorable destin et ä renoncer ä ses anciennes visćes impćrialistes. La Po­

logne ne demande pas mieux que d’en- tretenir des rapports corrects avec 1’AlIemagne, mais ses intentions paci- fiques se heurent continuellement ä l’ho- stilitć du gouvernement allemand qui ne veut pas reconnaitre l’etat de clioses crćć par le Traitć dc Versailles. Tant que le gouvernement allemand et la presse officieuse de Berlin ne cesseront pas leurs menćes pour saboter le plć­

biscite en Haute-Silćsie, tant que les sphćres dirigeantes en Allemagne vou- dront faire dćpetidre la question des rćparations de la solution du problöme haut-silćsien, ii ne nous sera gućre pos­

sible d’avoir des relations courtoises avec le Reich. La Campagne menće pour faire baisser notre change, l’aide secretcment donnće aux bolchevistes, les mauvais traitements infligćs aux Polonais en Allemagne ne pcuvent non plus dissiper la mefaince trop justifiće de notre gouvernement ä 1’ćgard de l’Allemagne. Enfin, les menćes des agents allemands dans le territoire plć- biscitaire et les transports d’armes en-

L’entrevue de Paris.

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voyćs en Haute-Silesie ne sont vrai- ment pas faits pour aplanir les difficultćs entre Varsovie et Berlin.

Dans ces conditions, la Pologne doit ćtre prete ä toutes les ćventualitćs.

Kile doit, tout comrne la France, etre en vedette contrę les surprises toujours possibles et avoir 1’oeil constamment ouvert sur tons les ćvćnements qui se dćroulent ä sa frontiere de 1’ouest. La paix avec la Russie, qui, en dćpit de tou­

tes les intrigues allemandes, sera signćc prochainement, lui facilitera cette tache, de sorte que desormais les questions litigieuses avec 1’AlIemagne pourront absorber toute son attention. Dans cette politique, notre pays pourra toujours compter sur 1’appui de la France qui, eile aussi, est intćressće ä voir l’Alle- magne changer d’attitude envers la Pologne. Aussi la declaration officielle des deux gouverriements amis que vient de publier 1’Agence Havas sur les inte- rets communs et les liens si proches unissant la France ä la Pologne, fera- t-elle comprendre a Berlin que l’accord entre les deux pays est complet et qu’ils

sont bien dćcides a veiller ensemble ä leur sćcuritć et ä dćfendre la paix en l’Europe.

La mission historiquc de la Pologne l’appelle a etre le champion de la civi­

lisation occidental dans le monde slave et a contenir la poussće vers Pest du germanisme. D’un oeil jalo.ux eile doit veiller a 1’intćgritć de son tcrritoire et opposer un obstacle infranchissable a toutes les tentatives d'expansion de l’Allemagne. Coniine la France a tou­

jours montć la garde sur le Rhin, de meme la Pologne doit etre la sentinelle de l’Europe sur la Vistule et sur l’Oder.

Nous ne sommes pas imperialistes, nous ne convoitons pas les territoires d’au- trui, mais nous sommes hien dćcides ä dćfendre nos frontićres ethnographi- ques. Les temps oti l’Allemagne pouvait faire reculer ses frontićres naturelles de l’Elbe a 1’Oder et a la Vistule sont passćs une fois pour toutes et desormais les peuples sont confines dans les limi- tes que l’histoire et la nature leur ont tracćes. Sans chercher quereile ä per­

sonne, sans nous laisser guider par des

haines de race etrangeres ä notre ca- ractere national, nous devons garder les territoires que le Traite de Versailles nous a attributes ou qui nous reviendront prochainement du fait de ce pacte in­

ternational.

Voila le programme de notre poli­

tique ćtrangere. 11 est simple, clair et (lormctc. La France qui a toujours dć- fendu le droit, la France qui a propage dans ler monde les grandes idćes dc libertć, d’ćgalitć et de fraternitć ne pent que seconder nos efforts et nos justes reclamations. Aussi sommes-nous per- suadćs que l’entrevue de Paris et les explications loyales sur nos interets ccmmuns ne peuvent que nous assurer l’aide et l’appui de la France. Le marć- chal Piłsudski, revenu ä Varsovie, pour- ra dire ä ses compatriotes qu’en resser- rant encore plus les liens qui unissaient dćja son pays ä la France, il a travaillö non seulement pour la Pologne, mais tout autant pour l’Europe, pour la paix et pour 1’humanitć.

Empiricus.

La population de le Haute- Silesie ä Vepoque prehistorique.

Nous presentons aujourd'hui ä nos lec- teurs une ćtude fort intćressantc sur la prćhistoire de la Haute-Silćsie de M. Jo­

seph Kostrzewski, professeur d’archeolo- gie ä l’Universite de Poznań, que nous empruntons ä la „Kreuzburger Zeitung“ du 27 janvier 1921. Cette petite etude, tres bien documentće, refute d une faęon indu­

bitable les fausses affirmations de la pro­

pagandę allemande qui veut que la Haute- Silćsie ait de tout temps ćtć habitee par des Germains.

Un des arguments favoris des politi- ciens pangermanistes dans la bitte pour la Haute-Silćsie, dit le professeur Kostrzew­

ski, consiste ä pretendre que ce pays ćtait peuplć ä Vepoque prćhistorique dćja par des tribus germaniques et que par consć- quent il doit etre regardć comme un pays de tout temps et foncierement allemand (urdeutsch). Cette opinion, trćs rćpandue dans les milieux allemands, ne repond pas du tout ä la rćalitć. Un aperęu rapide sur la prćhistoire de ce pays le prouvera aise- ment.

Les premieres traces d un peuplement de la Haute-Silćsie datent de Vepoque neo- lithique (environ 5000—2000 avant J.-Ch.);

eiles ne remontent done pas ä des temps aussi recules qu'en Boheme, en Moravie et en Petite Pologne (Galicic occidcntalc et partie sud-ouest de la Pologne du Con­

gress, qui etaient peuplćes dejä ä Vepoque paleolithique. Cette difference s’expliquc par le- fait qu’au dćbut de Vepoque geolo- gique actuellc une grande partie de la Haute-Silesie etait couverte de glaciers, ä Vencontre des pays voisins que nous venous de mcntionncr. Les premiers ha­

bitants de la Haute-Silesie ont du venir par consequent du sud ou du sud-ouest,

ce qui est confirmć d’ailleurs par les for­

mes des plus vieux objets trouvćs lors des fouilles. Un grand nombre des vases en argile datant de Vage de pierrc trouves en Haute-Silesie appartiennent manifeste- ment au type de la „cćramique stride“

(Bandkeramik) des pays danubiens, reprć- sentee egalement en Petite Pologne. A cotć de cela nous trouvons aussi des reprćsen- tants de deux autres civilisations, l’une mćridionale, l’autre de l’Europe occiden- talc: les civilisations dites „Jordansmühler- kultur“ et „Glockenbecherkultur“. Des in­

fluences du nord plus anciennes sont ra­

res; vers la fin de Vage de pierre apparait ici la edramique dite „Schnurkemarik“, im- portde du cours inferieur de l'Oder. La provenance ethnique des populations aux- quelles appartenaient ces civilisations ne peut etre determinee, d’autant plus qu’ä cette dpoque les peuples qui existent au­

jourd'hui ne s’etaient probablement pas encore formćs. De la fusion du peuple venu de Vembouchure de l’Oder avec la population primitive est sorti au debut de Vepoque suivante, celle de Vage de bronze, le peuple des Aunetitzer qui, outre la Silesie, peuplait ćgahment la Moravie, la Boheme, la Saxe et la Thuringe. Ce peuple, renforeć par (’immigration du sud, s’dtendit pendant la seconde Periode de Vage de bronze (1700—1400 avant J.-Ch.) plus au nord et ä Vest et remplaęa — sous l'influence du sud — l’ensevelissemcnt des morts, pratiquć jusqu’alors, par l’incinera- tion. Pendant la troisiöme Periode dejä, les habitations de ce peuple s’etendaient depuis le cours moyen de l’Elbc jusqti'au fond de la Boheme, de la Moravie et de la Hongrie occidcntalc. Des milliers de grands cimetieres temoignent de la forte densite de la population de ce territoire, tandis que l’art de la ceramique tres de- veloppe et de manifiques objets en metal sont une preuve du gout artistique et de

la haute civilisation materielle de ce peu­

ple. Tons les experts sont ä peu pres d’accord pour affirmer que cette civilisa­

tion, designee, d'apres Iss plus vieilles fcuillcs, sous le nom de civilisation de Lusace, n’est par gcrmanique. En effet:

l) eile vicnt du sud, alors que la plus vieille patrie des Germains doit etre chcr- chee dans le nord (en Scandinavie et au Jutland); 2) eile se trouve en contraste le plus manifeste avec la civilisation du nord de la meine epoque. Quant ä la question de savoir ä qui il fant attribuer la civili­

sation de Lusace, les avis des savants sont encore partages. D’aucuns l’attribuent aux Thraces (Götze et Hubert Schmidt), d'autres aux Illyriens (Kossina), d’autres enfin aux Slaves (Niederle, Pic, Majew­

ski). Kossina egalement a pensć tout d’a- bord aux Slaves, ce qui d’ailleurs est le plus vraisemblable, vu que le territoire sur lequel s'dtendait cette civilisation conincide presque completement avec le territoire habite plus tard par les Slaves de l’ouest. Il y a d’ailleurs d’autres rai­

sons encore qui parlent en faveur de cette derniere hypothese.

Cette civilisation de Lusace, certaine- ment pas gcrmanique, fort probablement slave, subsiste encore en Haute-Silćsie ä la fin de l äge de bronze (1200—750 avant J.-Ch.), pour atteindre son apogće au debut de Tage de fer (750—500 avant J.-Ch.) Ce sont particulicrement les po- teries de cette epoque qui se distingucnt par le filii de leurs formes, par une techni­

que si dćve!oppćc (couche de graphite, peinturcs etc.) et une ornementation si de­

licate, qu’on en trouve ä peine d’ćgales dans toute l’Europe. A cette epoque de phin epanouissement, le rameau nord de ce peuple est menace dans son existence par une peuplade venant de l’embouchure de la Vistule qui plaęait ses morts dans des tombcaux en pierre rectangulaires.

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No. 7 Le Messager de Haute-SIIĆsle 3

Tentatives desesperees.

Les gros bonnets de Berlin font con­

trę mauvaise fortune bon coeur et ne negligent aucun moyen pour ranimer l’espoir defaillant du public et lui per­

suader envers et contrę l’dvidence des faits que les chances du plebiscite sont de plus en plus favorables ä l’Allemagne.

On fait done fleche de tout bois et on n’hdsite pas ä faire dćclarer au vieux marćchal Hindenburg qu’il a plei- ne confiance dans Tissue de la consulta­

tion populaire, d'autant plus que les atrocitćs commises par les Polonais en Haute-Silćsie ne sauraient que rendre service ä la cause allemande. Mais on fait mieux encore. L’Agence Wolff, por- te-parole fidele du gouvernement, fait des calculs approximatifs pour ćtablir le nombre de voix qui iront ä l’Alle­

magne et arrive aux conclusions sui- vantes:

„La majority des personnes autori- sćes ä voter, portćes sur les listes B et C voteront probablement pour TAlleinagne. On pent admettre que sur les personnes inscrites sur la liste A plus de la moitić voteront egaleinent pour ce pays, de sorte qu’en evaluant prudernment les chances on peut com­

Cctte peuplade s'avance vers le sud, se mele ä la population primitive et la sou- met en grande partie ä sa domination. Les traces les plus meridionals de leur civili­

sation ont etc constatees en Silesie moycn- ne; par contrę la Haute-Silesie n’a pas ćte soumise ä leur domination et a con­

tinue ä etre habitee par le peuple slave des Lusaciens.

Ce n’est qu’au dernier siede avant notre ere que des influences etrangeres se font sentir, notamment cclles de la civili­

sation du nord dont les representants ont pu etre des Oermains (Burgondes?) Leurs tombeaux dc se distinguent par la negli­

gence de TenSevelissement: une simple fosse — sans nine — recueille les os cal­

cines ct tout ce qui rcste du cadavre apres Tincineration. Ces tombeaux recćlent une grande quantite de vieillcs armes. Comme ces tombeaux sont ties clairsemes chez nous, il faut admettre que ce peuple n'a penetre en Haute-Silesie que par petites troupes, fort bien organises peut-etre, et qu’il s’est superpose ä I’anciennc population des Lusaciens en qualite de souverain. Les intrus n'ont pas reussi toutefois a rcfouler la population autochtone agricole, attachće ä la glebe, comme le prouvent les vieux tombeaux ä urnes qui continuent ä sub- sister en Silesie a cöte des tombeaux nou- veaux caracterisant les conquerants.

Bans les premiers siecles dc notre ere, dans la periodc dc Tempire romain (ä par- dr de Jesus Christ jusqu’ä Tan 400), de nouvelles troupes de tribus guerriercs, con- stituees en majorite peut-etre par des peu- plades germaniques, viennent en Silesie;

mais elles non plus ne constituent pas

pter sur environ 70% de voix alle- tnandes.“

Ce bel optimisme et cette confiance illimitće feraient peut-etre honneur ä la bomie huineur allemande qui tacherait de se consoler ainsi des 226 milliards de marks en or que le Reich doit payer a [’Entente, si nous ne savions pas, d e sourcetrössüre, qu’aussi bien les milieux allemands en Haute-Silesie que les spheres dirigeantes ä Berlin envisa- gent la situation sous un aspect complć- tement different et que, loin d’exulter de joie comme la marćchal Hinden- burg et l’Agence Wolff, ils cachent ä peine leur dćpit en prenant connais- sance des chiffres relatifs aux inscrip­

tions des ćmigrćs dans les listes des votants.

Les Allemands sont bien exigeants, car ces chiffres sont trćs ćlćvćs, mats ils sent tout de meine fort ćloignćs des beaux reves qu’on faisait ä Berlin il y a un mois encore. Nous avons sous les yeux la copie d’une lettre ecrite par une personnalite trćs en vue en Haute- Silćsie qui se plaint amfcrement de la dćception que lui ont causee les ćmigrćs, dont le notnbre inscrit dans les registres des votants ne rćpond nullement aux espćrances qu’on se faisait en Alle-

1'imique population, itiais seulement une mince couche siiperficielle. Deja ait IL siacie de notre ere une partie des nouveau- venus se retirent vers le sud, suivis au IIL ct au IVe siecle par les autres, alleches par les tresors incalculables de l'emnire romain qui tombait en mine. La vieille popula­

tion slave redevient ainsi independante, mats ce n’est que pen ä pen qu’elle par- vient ä sc rcssaisir et ä sot tir de l’affai- blissement oft l’avaient jete? la domination et l oppression etrangeres. Cast pourquoi les trouvailles datant des siecles suivants sont si rares et que ce n’est qu’au IXC ct au Xc sied?, c'est-ä-dire tors de la tran­

sition a Vepoottc historique, lorsque la po­

pulation s’etait ä nouveau fortifiee au point de vue numerique et materiel, qu’elles re- deviennent plus hbmbreuses. Dans les tombeaux nous rencontrons maintenant presque d’une faęon continue l’ensevelis- sement, oui a retnplace l’ancienne incine­

ration. Une caracteristiquc d f ces tom­

beaux sont les cercles de metal appliques aux tempes des defunts (Schläfenringe) qu’on petit trouver sur tout l anden terri- toire slave (jusqti? dans le nord-est de la Bavierc. en Tliuringe, au Hanovre et au Holstein) et qui constituent, ä en juger par la, un ornement national. La decott- verte de grandes quantites d’argent en lingots (Hacksilber) datant de la meine epoque, temoigne de la grande richesse de la population slave. Pour se defendre contrę les incursions ennemies, venant particulierement dc l’ouest, les habitants dc la Silesie construisaient, comme d’ail- leurs les autres peuples slaves, de nom- breux retranchement en terre, appelćs

magne. 11 est vrai que l’auteur de la lettre en question se console en disant que ce sera ,,1’elite des ćmigrćs qui viendra en Haute-Silösie,“ tnais nous ne voyons pas comment la quality peut remplacer la quantity quand il s’agit de reunir une majority au suffrage uni- versel.

Comme les chances allemandes sont mauvaises, on peut 6tre sur que le gou- vernement de Berlin voudra les faire monter en se servant de toutes les intri­

gues et de toutes les machinations qui lui sont coutumibres. Ainsi, d’apres la lettre que nous avons eu 1'indiscrćtion de citer, on doit s’attendre ä de nouvel- les demarches pour faire voter les ćmi­

grćs le meme jour que les gens fixćs en Haute-Silesie. Dćs ä prćsent, la presse allemande commence ä se faire 1’ócho de ces intentions et revient sur un sujet que la note du 27 dćcembre 1920 adressće par M. Leygues au gou- vernement allemand aurait depuis long- temps du faire abandonner ä nos con- frćres du camp opposć.

En effet, le gouvernement de Berlin ay ant rejete la proposition relative au vote des ćmigrćs ä Cologne, M. Ley­

gues a dćelarć au noin des Puissances Alliees qu’ils veteraient en Haute-Silć-

„Burgwälle“. Les vases et les dćbris de poteries (avec l'ornementation caracteri- stique de lignes courbes en forme de va- gues) qu'on y trouve sont une preuve du grand developpcment de la technique dans la population, car la plupart des poteries de cette epoque sont deja fabriquees au tour. Ces trouvailles non amenent ä Ve- poque historique ou le pays faisait partie integrante de l’Etat polonais, sous la do­

mination de dues de la familie des Piast.

Get aperęu succint demontre que la Silesie, et tout particulierement la Haute- Silesie, etait habitee depuis des temps im- memoriaux par des peuplades non germa- niques, peuplades qui pendant toute la Pe­

riode prehistorique constituai mt le gros de la population. A partir du milieu de Tage de bronze, e'est ä dire depuis 1500 avant J.-Ch. environ, on peut dćja designer la population de la Haute-Silesie comme foncicrement slave. Si meme il faut tenir compte plus tard d’une domination passa- gere de tribus germaniques qui n’a dure que quelques siecles, cela ne porte aucune- ment atteinte aux droits de la population autochtone slave-polonaise. L'affirmation que la Haute-Silćsie a etc habitee depuis des temps immemoriaux par des Germains doit etre regardee pour ce qu elle est: une hallucination insensäe d’esprits surexcites, qui fait outrage ä la veritc. C’est avec bien plus de raison que la Pologne pourrait revendiquer de vastes territoires de l’Alle- magne moyenne qui ont ete habites de longs siecles durant par des Slaves et qui n'ont ćtć germanises par violence que dans les temps modernes.

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sie, une fois que la population indigene aurait remis ses bulletins de vote. Les gouvernements allemand et polonais out alors acte de cette note et il serait inutile aujourd’h.ui de revenir sur une question qui, depuis longtemps, a etć tranchće d’une manićre definitive.

Toutes les tentatives pour modifier ces decisions dćja adoptćes devraient forcćment produire une impression la­

mentable en Haute-Silćsie et indigner la population polonaise qui taut de fois avait protestć contrę l’admission des ćmigrćs au vote. Mais c’est justement pour peclier en eau trouble et pour pro- voquer des dćsordres que les Allemands voudraient arriver ä faire voter les emi­

gres le meme jour que le gros de la population haute-silćsienne. Comme avant tout il Importe d’assurer l'ordre et le calme pour permettre aux Hauts- Silćsiens d’exprimer leur opinion en toute libertć et en tonte sincćritć, on ne saurait admettre q.u’au moment du vote les ćmigrćs se trouvent face ä face avec les gens du pays, car il ne faut pas oublier que ces ćtrangers envoyćs en masse par le „Deutscher Schutzbund“

out ćtć travailles depuis des mois par la propagandę allemande qui leur persuade qu’ils font une croisade et accomplissent une oeuvre sacrće en venant voter en Haute-Silesie. La rencontre dans les salles de vote de ces masses fanatisćes avec la population indigćne devrait pro- voquer fatalement des incidents regret- tables, incompatibles avec la dignitć d’une consultation populaire juste et ćquitable.

D’autre part, les trounes d’occupa- tion dissćminćes ce jour lä dans toutes les communes du pays seraient cer- tainement tron pen nombreuses pour maintenir l’ordre dans des conditions aussi difficiles.

Si, comme ils ne cessent de i’affir- mer, les Allemands dćsirent un plebis­

cite ćquitable, s’iis veulent qu'il ait lieu dans le calme et dans l’ordre, ils de­

vraient abandonner des intentions qui ne pourra’ent que nuire ä la consulta­

tion populaire et compromettre ses rć-

ce des Ambassadeurs ainsi que la Com­

mission Interalliće ćcarter toutes les tentatives qui pourraient provoquer des troubles et rendre illusoire la libcrte et la sincćritć du vote plćbiscitaire.

Montanus.

Amitie seculaire.

„Cliauue Polonais cultive a deux pa- tries: la sienne et l’Italie“. Ces parobs de l’illustre auteur de „Ouo Vadis“ expri-

ment d’une faęon eloquente et lapidaire la verite indiscutable qu’entre la Pologne et 1'Italie il existe depuis des siecles des liens d’une Sympathie et d une amitić trcs vives et que cette amitie a pris racine dans une culture commune, dans la res- semblance du temperament des deux races et dans un amour passionne de la liberte dont les deux nations sont egalement eprises.

L’amitić entre la Pologne et l’ltalie a cm sur le terrain de cette incomparable culture latine sans egale dans l’histoire.

Cette culture, le pcuple Italien l'a crćee par son genie en profitant du glorieux heri­

tage que lui avait legue la Rome antique.

Depuis des siecles, les Polonais ont puise ä cette source de pensees audacieuses et de rayonnantes beautes. Aussi ont-ils toujours fait des pelerinages an pays clas- sique d’ltalie, non seulement pour y jouir de l’eclat de son soleil radieux et de la beaute de ses mers azurees, mais surtout pour connaitre la patrie des poetes inspi­

res, des artistes immortels et des savants de genie, tels que Dante, Michcl-Ange, Leonardo da Vinci et Galilee.

L’epoque de l’epanouissement le plus glorieux du genie italien, la Renaissance, fut precisement la periode pendant laquelle les relations intellectuelles dircctes ont commence ä s’etablir entre la Pologne et l'ltalie. C’est le grand savant Philippe Buonaccorsi, elöve de Pomponius Letus, qui le premier vint en Pologne ä l’epoque de la Renaissance. Connu dans notrc pays sous le nom de Kallimachus, il sejourna depuis 1470 ä la cour royale oti il fut pre- cepteur du roi Jean-Albert pour devenir apres un ami et un conseilbr qui exergait une grande influence sur les affaires po- litiques.

L’influence de la culture italiennc ne fit qu’augmenter encore sous le regne de Sigismund I dit Le Vieux (1506—1548) et de Sigismond-Auguste (1548—1572). L’e- pouse de Sigismund 1, la princesse Buona Sforza de Milan, fit venir en Pologne toute une pleiade de peintres, de sculp te urs et de musicicns de son pays; aussi l italien dcvint-il bientöt la langue de la cour et des spheres aristocratiques. Dans l’entou- rage de Sigismund I nous voyons le Si­

cilian Jean Silvias Amatus, professeur ä rUnivcrsite de Cracovie. Plus tard Lelius Sozzino et Bernardo Occhino, reforma- teurs religieux et fondatcurs de 1'arianismc on antitrinitarisme moderne, trouverent en Pologne un abri contrę les persecutions et l’intolerance.

L’est en Italie que Clement Janicki, fils de paysan et le plus ancien poete latin de le Pologne, a cherche son inspiration poetiquc; c'est encore aux Univcrsites italienncs qua etudie Jean Kochanowski (1530—1584), notre plus grand poete de la Renaissance, Pierre Kochanowski, auteur de l’excellente traduction de „La Jerusa­

lem delivree“ du Tasse, a, lui aussi, pulse aux sources de la science italienne. Cclui qui devait etre plus tard chancellor du royaurnc de Pologne, Jean Zamoyski, rem- porta un pfix ä Padoue pour une brillante etude sur le droit remain et ce grand conseiller du roi Ętienne Batory fonda, de

retour dans son pays, une universite ita­

lienne ä Zamość. Il faut surtout souligner le fait que le grand Nicolas Copernic (1473—1543), le glorieux ćlćve de l’Uni- versite de Cracovie et le plus puissant genie scientifiquc de la Renaissance, fit une partie de ses ćtudes en Italie, parła en public ä Rome, frequenta les milieux scientifiques de Padoue et qu’en 1503 il avait ete promu docteur en droit ä Fcrrare.

Plus puissante encore a ete en Pologne l’influence de l'Italie dans le domaine des arts. L’art de la Renaissance et du XVIIP sićcle en Pologne porte l’empreinte du ge­

nie italien. Cette influence italienne com- menca ä se manifester surtout depuis le rögne de Sigismond I. La chapelle des Si- gismond, qui est la perle la plus precieuse de la Renaissance polonaise, est l'oeuvrc d'artistcs Italiens et c'est Bartolomeo Be- rccci ainsi que ses camarades qui ont cree ce chef-d’oeuvre. Au temps de Sigismond- Auguste, c’est b grand artiste et sculpteur Giovanni Maria Padovano qui deploit une grande activite en Pologne. Parmi les ar­

tistes qui plus tard travaillerent dans notre pays on pourrait citer encore les sculpteurs Santi Gucci, Girolamo Canavesi, le neintre Thomaso Deilabella, les architectes Fonta­

na, Paolo Romano, Pietro Barbo et autrcs.

Mais ce ne sont pas seulement les liens intellectuels et artistiques qui creerent un puissant courant de Sympathie entre la Po­

logne et l’Italie. L’amitR polono-italienne fut encore fortifiee par l’analogie du sort que l’histoirc a reservö aux deux pays.

Comme la Pologne, l’Italie a du longbmps gemir sous le joug etranger, supporter le regime d’oppression des tyrans et crisper le poing dans une rage impuissante contrę les Bourbon et les Habsbourg, ces meines Habsboiug qui ont merite d’etre ä jamais condamnes par l’histoire ä partir du mo­

ment ou il se sont rangćs parmi les bour- reaux de la Pologne. Quand Leopardi adressait son ode ä l’Italie, il ne parlait pas seulement au nom de sa patrie mar- tyre, mais aussi bien au nom de la Pologne, cent fois plus maltraitee et plus humiliśe que sa grande soeur latine:

„0 patria mia, vedo le mura et gli archi E le colonne e i simulacri e l’erme, Torri degli avi nostri,

Mala gloria non vedo,

Non vedo il laurro e il ferro ond’eran carchi, I nostri padri antichi...“

Ce cri d’un cocur profondement meurtri et bbsse ne fut-il pas rćpete avec le meine accent de doulcur par les Italiens et par les Polonais?

Aussi, lorsque I’heure de la dtiivrance eut enfin sonne pour l’Italie, lorsque Giu­

seppe Garibaldi, ce grand heros du pa­

triotisms le plus sublime, cut accompli son oeuvre immortelle, la Pologne entiere fut salsie d’un transport d’admiration, d’en- thousiasme et demotion qui presageait pour elb un avenir plus heureux. Dans l’heroi’que phalange des Garibaldiens il y avait aussi des Polonais ...

Mais la genercuse Italie ne tarda pas ä payer cette dettc de sang. Lorsqu’cn 1863 la Pologne fit un effort tragique et s’insurgea contrę les Russes, tile avait pour eile la Sympathie et l’appui actif des meilleurs fils de l’Italie. Langiewicz, qui devint generalissimo des insurges polonais, avait ete commandant de l’ecole militaire de Cuneo, et parmi les rebelles nous Reciproqticmcnt, des Polonais avides

de savoir allaient en Italie pour faire lours Sulfats. Mais, ne pouvant nous fier ä la^r etudes ä ses celebres Univcrsites et se sincśritć de ces affirmations allemandes, rendabnt surtout ä Bologne et ä Padoue.

nous nous attentions ä voir la Conferen-

(5)

No. 7 Le Messager de Haute-Silćsie 5 voyons combattre des fils de l'ltalie com-

me Francesco Nullo et Becchi.

Francesco Nullo, patricien de Bergamo, qui dedaigna les honneurs et la fortune pour offrir ä la Pologne sa jcunesse et sa vie, Francesco Nullo qui compte parmi les heros de la Pologne sera toujours le sym­

bole sacre de lamitie polono-italienne qui pourrait prendre pour devise les paroles:

„Pour notre liberte commune“.

Ce passe glorieux est grave dans la memoire de la nation et la Pologne Iibre aujourd’hui ne l’oubliera jamais. File s’en souviendra toujours, meine si les nćces- sites politiques dcvaient pour un moment jeter unc ombre passagere sur 1’amitić po­

lono-italienne. La politique et les politi- ciens passent, mais les sentiments d’amitie qui depuis des siecles unissent les deux peuples subsisterons toujours, car les liens sceles par le sang verse pour la liberte sont indcstructibles.

Lmlislas Kozicki.

Machinatios allemandes pour fausser le plebiscite.

Aussitöt que la Haute-Commission In- teralliee ä Opole (Oppeln) ent public an commencement de janvier le regiement de vote, le Comite plćbiscitaire polonais se mit energiquement au travail et soumit immediatement la liste des candidats aux bureaux ä la Haute Commission Literal- liee. Au contraire, le Comite plćbiscitaire allemand perdait son temps ä protester contrę le regiement et ä envoyer des notes.

Le 14 janvier, lorsque les membres des comites paritaires devaient s’assembler, tous les Polonais etaient presents, tandis que les membres allemands n’etaient pour la plupart pas encore nommes.

Comine les membres des comites pari­

taires etaient des ouvriers et des paysans, c’est-ä-dire des personncs qui ne connais- saient pas le travail de bureau, le Comitć plćbiscitaire polonais convoqua de nom- breuses reunions et edita des brochures cn polonais et en. allemand pour instruire ces gcns en ce qui concernait le regiement du vote.

Cependant comme le Comite allemand protestait, il n’avait pas le temps de pren­

dre les memes mesures, mais quelques jours apres que les instructions polo­

naises eurent paru, nous vim es appa- raitre une petite brochure en allemand intitulee „Instructions du Comitć ple- piscitaire polonais pour les membres po­

lonais des comites paritaires“. Cette bro­

chure etait la traduction litterale du texte des instructions du Comitć plćbisci­

taire polonais. Nous pensons que e’est le Comite allemand qui la fait traduire; il nous a rendu un grand service, car il ne pouvait rnieux faire pour que les membres allemands des Comites paritaires suivent nos instructions.

Le 22 janvier, le Comite plćbiscitaire polonais publia l’instruction n° 4 concernant les demandes d’inscription dans la catego­

ric B, ainsi que ('instruction n° 5 concer­

nant les demandes d’inscription dans la categoric C. Un grand honneur attendait l’instruction n° 4. Le Comite plćbiscitaire allemand reproduisit litteralcment le texte allemand et le fit suivre d un commentaire intitule: „Instruction allemande“. Vu la

perfidie et le ridicule de ce coinmentaire, nous devons nous en occuper un pen plus en detail.

Etant donnę que Instruction polonaise n° 4 pa rut le 22 janvier, eile contient de certaines informations rćglćes plus tard par la Haute Commission Interalliee. Le commentaire allemand s’efforce ä rcpre- senter que ['instruction polonaise est con- traire aux dispositions de la Haute Com­

mission Interalliee et qu’elle excite les gens ä les enfreindrc.

D'apres l’article 25, alinća 2, du regie­

ment, les autorites communales et la po­

lice de la localite oti le demandcur est do­

micile actuellement doivent estampiller la demande et legaliser la photographic. Les autorites allemandes ne peuvent delivrer cette attestation que si le solliciteur se presente personnellement muni de deux photographies, qtie si par d’autres papiers il pent prouver son identitć et que si ses affirmations sont en accord avec les rc- gistres du recensement de la popultion.

Cependant, les autorites allemandes le- galisent et estampillent les photographies et les demandes absolument sans controle.

Nous en avons la preuve. Nous avons vu l’affiche du „Verband Heimattreuer Obcr- schlesier Ortsgruppe Kaulsdorf“ appelant les gens .a se reunir le jeudi 20 janvier ä 7 heures du soir dans la salle des fetes de l’ecole de Neuenhagen, et sur laquelle nous avons In les mots suivants: „A la reunion assistera une personne officielle qui legalisera les papiers d'identite". Est-il possible que les registres de recensement aient etc apportes ä cette reunion?

L'impudence des Allemands n’a pas de bornes: ils veulcnt faire voter les morts.

Nous en donnons ci-dessous un des nom- breux excmples.

Philippe Apostel, ouvrier ä Delmenhorst (Oldenburg) Wolschstrasse 47, ne le 2 mai 1865 a Ścigów (Schiegau), a fait une de­

mande d inscription an comite paritaire de Ścigów (Schiegau). Apres avoir fait des recherches dans les registres de l’etat civil de la paroisse de Racławice (Deutsch- Rasselwitz) (Ścigów appartenant ä cette paroisse), on a trouve que Philippe Apostel etait bien ne le 2 mai 1865, mais qu’il etait mort le 30 juin de la memo annee. Le cure de Racławice, Boegen, ini servait de temoin.

Il arrive que la faęon dont les Alle­

mands delivrent les attestations tient de la farce et de la plaisanterie. Il y a ici une feuille humoristique appelee „Kocyn- der“, du nom du gamin spirituel de Haute- Silesie, personnage equivalent du gavroche parisien. Eh bien, dans une certaine ville allemande, un Haut-Silesien remarqua que le conseiller de la police estampillait les demandes description avec la meine Vi­

tesse que les cmployćs des Rostes appo- sent les estampilles sur les lettres. Ce HautrSilesien se fit aussitöt photographier et formula une demande au nom de „Jean Kocynder“ et comme temoins il cita le dr. Urbanek et l’abbć Ulitzka. II soumit sa demande au conseiller de la police qui, sans hesitation, apposa son cstampille sur la demande. De cette faęon, Jean Kocyn­

der votera comme emigrć.

Le 1er fövrier, le comitć paritaire de Dolny Niewiadom (Nieder Birkenau) dis­

trict de Rybnik, reęut une demande d’in­

scription au nom de Victor Mańka, me-

canicien, domicilie ä Illmenau, pres de Ber­

lin, Berggasse, nć le 15 decembre 1893 ä Dolny Niewiadom (Nieder-Birkenau).

Le menie jour, le comite paritaire de la circonscription domaniale de Godula (Go- dullahüttc), district de Bytom (Bcuthen), annonęa au comite paritaire que Victor Mańka, etudiant, ne le 15 decembre 1893 ä Dolny Niewiadom (Nieder-Birkenau), do- micilić ä Paulusgrube, avait etć inscrit sur la liste de vote de La circonscription do­

maniale de Orzegów-Godula. C’est aussi le cas de Hugo Mańka, qui a ćte inscrit sur la liste de Hebzie (Morgenroth), district de Bytom (Bcuthen), aihsi que sur la liste des emigrćs de Dolny Niewiadom. Ainsi deux freies se sont faits inscrire chacun deux fois.

L’interrogatoire des temoins ne plait pas toujours aux employe’s du Comite al­

lemand. On salt que 1’identitć des emi­

grants doit etre certified par deux temoins.

Si le controle etait fait d’unc manierę irre- prochable, on pourrait avoir la certitude que seules les personnes ayant droit au vote sei aient admises aux urnes. Mais les Allemands ont reussi ä organiser une fa- brique de temoins, et le Comite allemand invite ä plusieurs reprises les memes per­

sonnes ä servir de tćmoins aux emigrćs.

Ci-dessous nous donnons la traduction de la circulaire bien curieuse du sous-com- missariat allemand de Kluczborek (Krcnz- burg) dii 28 janvier 1921:

„A tons les Presidents des groupes lo- caiix. Conformement ä votre desir, nous vous envoyons 2 exemplaires des circu- laires que vous remettrez au President allemand on ä son substitut.

Le bureau interallić a decide que seule- ment dans le cas ou le demandcur a quittć la Haute-Silesie tout jeunc (peut-etre jus- qu’ä Tage de 8 ans), on peut admettre comme preuve les documents (question du formulaire ä la demande B) et il n’est pas necessaire d’interroger les te­

moins. Dans tous les autres cas, les te­

moins doivent etre mentionnes. Vu que cela sera quelquefois difficile ä nos frercs du Reich, il faut que nous les aidions. En consequence, nous prions M. M. les Pre­

sidents des groupes locaux d’agir de la maniere suivante:

1. le President du groupe local examine la demande d’inscription si aucun te­

moin n’est mentionne, il montre la de­

mande ä deux bons amis qui se fixent la photographic du demandcur dans la

memoire, notent son nom, etc.

2. le President du groupe local remet la demande d’inscription au comite pari­

taire de la faęon mentionnee dans nos conferences et dans les circulates.

3. le President du groupe qui ne connait pas l’adresse exactc du demandcur fait savoir immediatement ä ce dernier que, bien qu’il n’ait pas de temoins, deux personnes choisies par le President du groupe sont pretes a lui servir de te­

moins tors de la remise de sa demande au comite paritaire. .

Frćquemment, le comite paritaire rc- jette la demande a cause du manque de tćmoins.

Dans ce cas, le demandcur fait line re­

clamation et, en meme temps, il mentionne les deux tćmoins que Ic President du grou­

pe lui a founds.

(6)

Nous vous prions de preparer les let- tres des Presidents des groupes locaux, de lie pas les aifranchir, de nous les en- voyer par nos courriers et nous les ferons parvenir ä destination.

Le Sous-Commissariat de Kreuzburg“.

Cette lettre est un document typique de l organisation allemande qui emploie tous les moyens possibles pour augmenter le nombre des emigres. Nous pourrions four- nir une quantite d’autres preuves de la mauvaise foi des Allcmands qui lie fecu­

lent devant aucun procede pour garder la Haute-Silesie et continuer ä l’exploiter et ä oppressor sa population.

Iln rapport tonlinliel a Gnillane II.

Les Allemands voudraient persuader ä l'Europe que la question de Haute-Sile- sie n’existe que depuis la guerre. A les entendre, cc seraient les Polonais de Var- sovie, de Cracovie et de Posen qui l’au- raient inventee et qui par leurs menees auraicnt amcute contrę l’Allemagne le peu- ple haut-silesien qui naguere encore etait tres content de son sort et ne demandait pas mieux que de partager les destinees des Allemands du Reich. D’apres la these albmande, une grande partie des Hauts- Silćsiens parleraient un patois local, melange grösster d’allcmand et de polonais, mais se sentiraient Prussicns jusqu’au fond de l ame. Voulant tenir compte de certaines differences de race qu’il ne pent pourtant pas nier, le gouvernement allemand serait pret ä accorder aux Hauts-Silesiens une large autonomie qui leur permettrait de se gouverner eux-memes et de vivre heu- reux. Ainsi cette pretendue question haute- silesienne serait reglee ä la satisfaction de tout le monde et ce ne seraient que les Polonais de Pologne qui seraient furieux de voir leur echapper une riche province qu its convoitaient depuis longtemps.

S’il etait besohl de rćfuter cette these, il n’y aurait qu’ä retire les journaux po­

lonais paraissant avant la guerre en Haute- Silesie et ä consulter les comptes-rendus stenographiqucs du Reichstag et de la Riete prussienns pour se rendre compte de la faussete de ces affirmations allcman- des. Les articles de la presse polonaise de Haute-Silesie, que malgre ses brutalites le regime prussien ne parvint jamais ä rnu- selcr, les discours de M. Korfanty et de ses collegues au Parlement sont la pour temoigner des persecutions endurees par le peuple polonais en Haute-Silesie. Mais, grace ä un heureux hasard, nous avons mieux encore pour demontrer combicn le mouvement national polonais en Haute- Silesie etait fort avant la guerre et c’est ä une source officiclle allcmande que nous voulons aujourd’hui puiser nos informa­

tions.

Un concours de circonstances hcureuses nous a mis entre les mains une copie au- thcntique d’un memoire que M. von Schwe­

rin, President de la Regence d’Opole (Re­

gierungspräsident), avait adrcsse le 14 aout 1909 ä l’empcrcur Guillaume II. II s’agit d’un rapport sur la situation ćcono- mique et politique de la Haute-Silesie en avril, mai et juin 1909. En lisant ce rap­

port, on s’aperqoit que M. von Schwerin avait l'habitude d’adresser tons les trois

mois un compte-rendu pared ä son sou- verain. Toutes les questions concernant la Haute-Silesie sont traitees dans ee memoire, mais ce sont les chapitres sur le „mouvemcnt polonais“ (Polenbewe­

gung) et sur le socialisme qui y tiennent le plus de place. On volt done que e’etait les deux problemes qui preoccupaient le plus Guillaume II ainsi que son fidele ser- viteur von Schwerin.

A propos d une election complementaire ä la Riete prussienne qui eut lieu en juin 1909 dans la circonscription de Kluczborek- Olesno (Kreuzburg - Rosenberg), le Presi­

dent de la Regence constate que le com- promis electoral entre les Polonais et le parti du Centre allemand faisait l’objet cl’attaques de plus en plus violentes de la part de la presse polonaise et que les pre- tres qui voulaient maintenir le „modus vi­

vendi“ avec les catholiques allemands etaient de plus en plus vivement pris ä partie par les journaux. Rappelons ici pour dissiper tous les malentendus, qu’en realite les Polonais hauts-silesiens avaient sou- vent soutenu le Centre allemand aux elec­

tions, non pour avoir eu des sympathies pour ce parti, mais parce que les catholi­

ques allemands etaient, ä cote des socia- listes, les moins dangeureux parmi leurs ennemis. Ce compromis ne pouvait cepen- dant pas durer, car le clerge allemand usait de son ascendant sur le peuple pour le germaniser. „La presse radicale“, dit M. von Schwerin, „reclame avec vehe­

mence que seuls des candidats nationaux se presentent aux elections pour reunir les suffrages polonais“. Cette „presse po­

lonaise radicale“ qui s’etait placee ä la tete du mouvement national en Haute-Si­

lesie ne jouit pas des bonnes graces du President de la Rćgence. En parlant de l’attitude des journaux deposition envers la reforme financiere et la loi complemen­

taire sur {'Industrie miniere, il se plaint que „cette presse radicale polonaise et sur- tout les journaux inspires par Korfanty traitent ces lois d’une maniere qui differe ä peine des precedes employes par la presse sociahste“.

Mais il est d’autres questions plus de- sagrebales encore que le President de la Rćgence se voit oblige de soumettre ä Guillaume II. Les unions ouvrieres polo­

naises de Posnanie, de Haute-Silesie et de Westphalie avaient decide de fusionier, ce qui ne pouvait qu’augmenter la force d’expansion de ces groupements de prole- taires patriotes. Maig il y avait pis en­

core. L'association „Straż Polska“ (La Sentinnelle Polonaise) de Cracovie redou- blait d’aetivite et avait invite les Hauts- Silesiens patriotes ä venir passer les fetes de la Pcntecöte dans l’ancienne capitale de la Pologne. 3000 Hauts-Silesiens s’e- taient rendus ä cet appel. Le rapport de- crit avec force details l'accueil que la ville de Cracovie fit aux Hauts-Silesiens, re- produit des passages des discours patrioti- ques qui y furent prononces et eite tex- tuellement les termes peu flatteurs dont s’etait servi un orateur en parlant de l’aigle prussien. On voit que les espions de M.

von Schwerin avaient habilement filc les 3000 Hauts-Silesiens qui avaient visite Cracovie.

Comme l’annee suivante, en 1910, on devait cćlćbrer ä Cracovie le cinquieme centenaire de la bataille de Grunwald et

de Tannenberg, oü en 1410 la Pologne avait ecrase l’Ordre des Chevaliers teu- toniques, et comme ä cette occasion on se proposait de rassembler des fonds consi­

derables pour encourager les ecoles polo­

naises secretes en Posnanie et en Haute- Silesie, le President de la Regence se fe- licite de ce que la Russie, toujours sous l’influence allemande, ait interdit ces col- lectes en Pologne russe.

„On continue ä travailler avec beau- coup de zele“, dit le rapport, „pour deve- Iopper I’organisation des associations d’hommes et de jeunes gens polonais, car on s’est aperen que ces societes donnaient la possibilite de mener une propagandę efficacc et qKeiles permettaient d'agir sur de petits groupes. Ces associations ne sont en realite que des pepinicres oü Von cultive les idees sur la future grande Po­

logne. Pour arriver au but, on se serf de conferences, de recitations de pieces de vers et de chants en choeur, dont la plu- part sont interdits par la loi. Pour la gal- lerie, il ne s’agit que de clioses tout-ä-fait innocentes. Pendant les seances, on est cense s’occuper exclusivement de propa­

gandę antialcoolique, d’encourager une vie convenable, de developper les relations sociales ou mondaines etc. Aussi, les Sta­

tuts de n’importe laquelle de ces societes contiennent-ils invariablement la phrase:

„Toute politique est exclue“. Il est mal­

heureusement tres difficile de prendre des mesures contrę ces societes, dont les reu­

nions ont toujours lieu dans un cercie fer­

me. On put s’en rendre compte encore unc fois le 12 et le 13 mai ä Gliwice (Glei- witz) pendant le proces intente ä 53 mcm- bres de l’association des jeunes gens ca­

tholiques de Ruda, qui avaient pris St.

Stanislas Kostka pour patron. Ces jeunes gens qui etaient accuses de menees se­

cretes (Geheimbündelei) furent malhsureu- sement tous acquittes“.

Le President de la Regence est fort mecontent de voir les banques populates polonaises prosperer en Haute-Silesie. „La question principal, e’est de savoir si les tentatives maintes fois? repetees par ces organisations aboutiront ä constituer un syndicat qui embrasserait toute la Haute- Silesie et si eiles arriveront ä posseder un droit de revision (Revisionsrecht). Ces efforts sont combattus avec la plus grande insistance par nos autorites.

L ’ U n i o n democrat! que polo­

naise, fondee le 24 mai 1909 ä Posen, est une nouvelle manifestation de 1’activite des Polonais. A en juger par son pro­

gramme, on ne saurait dire rien de positif sur cette organisation. Elle parait etre une fusion de landen parti populaire polonais avec des elements plus avances. On dirait que cette union se reclame de principes democratiques et voudrait exclure autant que possible les influence religieuses. En dehors de discussions sur la necessite d’un groupement pared, on ne salt encore rien en Haute-Silesie sur 1’activite de cette or­

ganisation. Il parait que Korfanty est membre du Comite executif de l’Union democratique polonaise".

La rapport enumere ensuite les nou- vellcs societes qui ont ete fondees en Haute-Silesie depuis l’envoi du dernier compte-rendu. Il s’etend ensuite sur les rapports entre les socialistes et les Polo­

nais en Haute-Silesie et passe rapidement

(7)

No. 7 Le Messager de Haute-Silćsie 7 sur les questions militaires, commerciales

et agricoles. Son but principal consistait ä informer I’empereur sur le danger po- lonais et socialiste qui si souvent dejä avait fait froncer le soureil ä 1'impćrial cabotin.

Lcs extraits du rapport que nous ve­

nous de citer, l'importance qu’ils attribucnt aux moindres manifestations de la vie po­

lonaise en Haute-Silesie, enfin l’interet que prenalt le kaiser ä ces questions, sur les- • quclles il tcnait ä etre si exactement in­

forme, suffiront peut-ctrc ä convaincre les sceptiques de bonne foi qu’avant la guerre la lutte entre Polonais et Allemands ćtait presque aussi acharnće qu’elle Test ä pre­

sent. Les formes que revetaient les anta- gonismes nationaux etaient sans doute dif­

ferentes, car les Polonais n’avaient pas la possibility de revendiquer hautement leurs droits, mais dans le fond c’etait toujours l’eternelle lutte entre le germanisme et le slavisme qui dans les marches de i’ouest de la Pologne se poursuit depuls 10 siecles.

A present cette lutte est entree dans une phase decisive et l'heure supreme a sonne pour la Haute-Silesie. Tons les Polonais le comprennent et savent fort bien qu’il s’agit pour eux d’une question de vie ou demort.

J. G.

Dun reponse a fll. Hemes.

Comprenant que la Haute-Silesie est perdue pour eux, les Allemands s’attachent, comme ä une dernićre planchc de salut, ä ces deux arguments qu'ils ne pourront pas faire face ä leurs obligations et que leur Industrie ne pourra pas subsister s’ils venaient ä etre prives des charbonnages hauts-silesiens. Ces deux arguments, aus­

si faux que sophistiques, sont ressasses ä l’infini par la presse allcmandc et par les hommes d'Etat de Berlin. Les Alle­

mands out trouve un avocat dans la per­

sonae de M. Keynes, secretaire de la

„Royal Economical Institution“, qui re- prend ces deux arguments pour reckoner la restitution de la Haute-Silesie ä I’Alle- magne. Mais voici que le depute Wierz­

bicki, dans un discours prononce le 28 jan- vier ä la Biete polonaise, refute d’une faęon magistrale les fausses affirmations de M. Keynes et des politiciens berlinois.

Nous ne pouvons mieux faire que de rap- porter ici cc discours in extenso, tel qu'il a ćtć reproduit par les journaux polonais:

Bes qu ils curcnt pris connaissance du texte du Iiaite de paix, les Allemands ont commence aussitot une Campagne pour faire modifier les stipulations du Traite concernant la Haute-Silesie. Ils ont adres- se une note ä 1’Entente, dans laquelle ils font dependre leur solvability de l’attribu- t- i de la Haute-Silesie ä l’Atlemagne, M.

Clemenceau s'y est oppose, mais, sous I'influcncc de M. Lloyd George, on s’est arrete ä un compromis en decidant de proceder ä une consultation populaire dans la province contestec. Le second argu­

ment des Allemands consistait ä repeter qu'ils ne peuvent vivre sans le charbon haut-silcsicn. Sur ce point aussi on leur a fait une concession, en imposant ä la Pologne I'obligation de faciliter la vente

de charbon ä l’Alkmagne. Mais void qu'a paru un livre dc M. Keynes, construit sur de larges bases humanitaire's. II lie la vie economique de l'AHemagne ä la vie eco- nomique de tonte l'Europe. Et le monde entier s’cst uns ä repeter, ä la suite de M. Keynes, que la Haute-Silesie n’est pas necessaire ä la Pologne, vu que sur les 43 000 000 de tonnes de charbon haut-si- lesien, la Pologne n’en prenait que 1 500 000 et qu’clle ne consommait au total que 10 000 000 de tonne's de charbon et que par consequent e’est un pays insuffisamment developpe au point de vue economique, qui ne säura pas assurer l’exploitation ra- tionnellc des richesses de la Haute-Silesie.

On repetait ćgalemcnt qu’apres la separa­

tion de la Haute-Silesie de l'Allcmagne, il ne resterait plus ä cette derniere que la moitie du charbon indispensable et que par consequent eile ne pourrait pas s’ae- quittcr de ses dettes de guerre. On repć- tait avec M. Keynes que la Haute-Silesie ne pouvait vivre sans le mineral lorrain et que son Industrie mctallurgique pćricli- terait; mais M. Keynes lui-mcme n osa pas demander qu’on renoncat au plebiscite.

Toutefols, nous appuyant sur des sour­

ces qui nous permettront, en nous plaęant ä ce meme point de vue economique, de demasquer la perfidie allemandc, nous constatons que des passages entiers de l’etude de M. Keynes conccrnant la Haute- Silesie sont copies textuellcment sur le memoire de la delegation de paix alle- mande. Nous lisorrs dans ce memoire que la Pologne ne consomme que- 10 000 000 de tonnes de charbon et qu elle n’en fait venir de Haute-Silesie que 1 500 000. Les travaux du delegue polonais ä la Commis­

sion Internationale du charbon nous ap- preiment ccpendant que la Pologne con­

sommait non pas 10 000 000, mais 19 500 000 tonnes de charbon et qu’elle en faisait ve­

nir de Haute-Silesie non pas 1 500 000, mais 7 650 000. No ns devons done crier au monde entier que ce n’est pas M. Key­

nes qui parle, mais que se sont les Alle­

mands qui parlent par sa bouche, et que M. Keynes a contribue ä fausser la verite.

II apparaitra ensuite qu’en 1913, sur la quantite totale de charbon consomme par la Pologne, 40% venaient de Haute-Silesie, tandis que le charbon haut-sile’sien ne fi- gnrait que pour 8,9% dans la consumma­

tion totale de l’Allcmagne. La Pologne est done quatre fois et demie plus intere'ssde que l’Allemagne au charbon haut-silesien.

Si la Haute-Siiysie redevenait polonaise, la Pologne consommera 66% de la pro­

duction totale du charbon haut-silesien.

Si la Haute-Silesie redevient polonaise, magne, l’Alkmagne, y compris la Haute- Silesie, ne con'sommerait que 17% du char­

bon de cette derniere. A ce point de vue, la Pologne represente done pour la Haute- Silesie une valeur quatre fois superieurc ä l’Allcmagne. Voyons maintenant com­

ment evolue la productivity de la Haute- Silesie sous la domination allemande. De 1891 ä 1911, la production de charbon en Haute-Silesie a augmente cinq fois et de­

mie contrę sept fois dans le district dc Dortmund. La domination allemande en- travait par consequent l essor economique de la Haute-Silesie. Si nous prenons en consideration la consummation du char­

bon, nous constatons que de 1900 ä 1914, la consummation du charbon anglais ä

Berlin a augmente 8 fois et cellc du char­

bon westphalien 6 fois, tandis que la con­

summation du charbon haut-silesien y a diminue de moitie. Oü done ' se trouve cette importance capitate du charbon haut-silesien pour l’Allemagne?

Puis l'orateur demontre par toute une

■sćric de chiffres que l’industrie metallur­

gy ue haute-siiysiennc depend de la Po­

logne ct non pas de l’Allcmagne. C’est la Pologne qui nourrit la Haute-Silesie;

cette derniere reęoit en effet de Pologne deux fois plus de bić, trois fois et demie plus de viande, quatre fois plus de viandc dc pore que d’Allemagne. La Pologne fournit ä la Haute-Siksie douze fois plus de rondins, cinq fois plus de bois de con­

struction, trois fois et demie plus de po- tcaux dc mine et de bois dc chauffage que l’Allcmagne. La Haute-Siksie exportait cn Pologne une quantity de ses engrais chimiques sept fois et demie superieure ä cellc exportee en Allemagne. Une preu- ve de plus combien la Pologne est indis­

pensable ä la Haute-Silesie est fournie par les 7 nkmoires confidenticls presentes pendant la guerre au chancelicr Bethmann- Hollweg par les milieux industriels hauts- silesiens. II est vrai qu’on y posait la question ä rebours, qu’on y demandait la reunion de la Pologne ä la Haute-Silesie pour assurer un „Hinterland“ ä ses pro- duits et avoir un pont qui permettrait de mettre la main sur ks enormes territoires de l’Est. Ce contact immediat avec la Russie par la Pologne et aux depens de la Pologne est un vieux principe allemand qu’on voulait mettre ä execution au mois d'aout de l'annee derniere. A cöte des raisons dc nature economique, c’est dans cette raison politique que reside le centre de gravity du Probleme haut-silesien. Si la Haute-Silesie. periclitait au point dc vue economique sous la domination allemande, bien qu’elle cut son grenier en Posnanie, comment pourrait-elle subsister actuelle- ment en faisant partie du Reich alors que la Posnanie est ä nous? Si la France le comprend, VAngleterre le doit comprendre egalement. L'Angleterre ne nous connait pas, personne ne nous connait, parce que nous n’existions pas pendant si longkmps et qu'au cours des deux dernieres annees nous n'avons pas eu l'occasion d’attircr 1’attention du monde sur nous de quelque faęon que ce füt. Si M. Keynes se con- vainct, ä la hindere des donnćes veritables, combien de trouble il a jete dans l'opinion mondiale, il doit devenir un ami de la Po­

logne.

Et maintenant, au nom de la Diöte, je fais appel pour unir toutes les forces afin de faire voir au monde la verity sur les liens economyues qui relient la Haute- Silesie ä la Pologne. Dc cette faęon nous remporterons la victoire dans cette lutte.

Ce n’est pas sculement läuteret dc la Po­

logne, mais egalement celui de l'Angleterre et celni dc la France qui l’cxige.

Chronique de Haute-Silesie

Interessante statistique.

Nous donnons ci-dessous une statistique des armes et des munitions allemandes qui ont cte saisies depuis le 14 septembre 1920.

Cette statistique a paru dans k „Wcisscr Adler“ du 5 fevrier.

(8)

Lc 14 septcmbre 1920 ä Zabrze: un wa­

gon contenant 4 mitrailleuses et 2000 fusils.

Le 16 septcmbre 1920 ä Opole (Oppeln):

2 mitrailleuses de gros calibre, 4 mitrail­

leuses legeres et 900 fusils.

Le 21 septcmbre 1920 ä Groszowice (üroschowitz): 3 mitrailleuses et 50 fusils.

Fin'septcmbre 1920 ä Ostroppa: 3 mi­

trailleuses et 3 caisscs de grenades ä main.

Le 19 octobre 1920 ä Borsigwerk: 2 mitrailleuses, 130 fusils, 5000 cartouches, 40 grenades ä main.

Le 20 octobrc 1920 ä Dzierżno (Sersno):

4 mitrailleuses dc gros calibre, unc mitrail­

leuses legere, 80 fusils et 60 000 cartouches.

Le 21 octobre 1920 ä Zabrze: 2 mitrail­

leuses et. 9 fusils.

Le 21 obtobre 1920 ä Borsigwerk: 58 fusils, 22 grenades ä main.

Le 22 octobre 1920 ä Toszek-Gliwice (Tost-Gluiwitz): 8 mitrailleuses dc gros calibre, 3 mitrailleuses legeres, 343 fusils, 2 caisses de grenades ä main, 400 fusees, 4 pistolets, 70 gourdins en caoutchouc et 37 500 cartouches.

Lc 27 octobre 1920 ä Taciszów (Tati- schau): une mitrailleuse, 8 fusils.

Le 27 octobre 1920 ä Lyski (Lissek), district de Rybnik: une mitrailleuse, 2000 cartouches, 18 grenades ä main, 26 fusils.

Le 27 octobre 1920 ä Zabrze: 20 fusils, 10 000 cartouches.

Le 30 novembre 1920 ä Tworkau (Tworki): une mitrailleuse, 31 fusils, 46 grenades ä main, 3000 cartouches pour mitrailleuses, 1000 cartouches ä fusils.

Le Ier decembre 1920 ä Zabrze: 2 mi­

trailleuses legeres.

Lc 7 decembre 1920 ä Głogówek (Obev- glogau): un camion automobile contenant 144 fusils, 200 grenades ä main, un grand nombre de revolvers et plus de 10 000 cartouches.

Le 12 decembre 1920 ä Koźle (Cosel):

120 fusils, 13 300 cartouches.

Le 31 decembre 1920 ä Większyce (Wigschütz), district dc Koźle (Cosel): 18 fusils, 3000 cartouches.

Le 9 janvier 1920, transport de Kędzie­

rzyn ä Głogówek (Kandrzin-Oberglogau):

une mitrailleuse et des munitions.

Le 13 janvier 1921 ä Mikulczyce (Mi- kultschiitz): 21 fusils et 30 kilos de dyna­

mite.

Lc 15 janvier ä Żory (Sohrau): 2 mi­

trailleuses de gros calibre, 2 mitrailleuses legeres, plus dc cent fusils, quelques mil- liers de cartouches.

Lc 24 janvier 1921 ä Labęty (Laband):

une mitrailleuse, 33 fusils, 4 revolvers, 7900 cartouches, des pieces de rechangc pour mitrailleuses.

Le 23 janvier 1921, dans le bailment du Ministers public ä Beuthen, des revol­

vers et des gourdins cn caoutchouc.

Le 30 janvier 1921, ä Głogówek (Ober- glogau): 20 grandes caisses de dynamite.

Le 30 janvier 1921, ä Bytom (Beuthen), on a saisi un wagon dans lequel se trou- vaient des caisses portant les inscriptions:

„Savon allemand“, „marmolada", etc. Ce wagon renfe.rmait en rćalitć 8 mitrailleuses de gros calibre, 460 fusils d’infanterie fa- briques cn 1920, 100 000 cartouches ä fu­

sils, 2500 grenades ä main, 360 bombes ä gaz asphyxiants.

Un nouvel assassinat.

Un assassinat horrible a etć commis le 2 fevricr ä Słupna, pres de Mysłowice, sur la personne d’un i sunę mecanicien polo- n.ais, Joseph Fabian. La victime se trou- vait ä une fete dans laquellc s’etaient fan- files egalement quelques stosstruppler al- lcmands qui durent bientöt etre mis ä la porte ä cause de leur attitude provocante.

Lorsque Fabian quittait la salle, il fut as­

sail!! par deux des malandrins; Tun d’eux lui porta un coup dc couteau qui l’atteignit ä la gorge, lui faisant une blessure bćante ä laquclle la malheureuse victime lie tarda pas ä succomber. Aprćs avoir accompli leur exploit, les bandits prirent la fuite et trouvörent un refuge dans une maison oh toutefois ils furent bientöt rejoints et arre- tes par des agents de la police plebiscitaire.

II est evident qu'il s’agissait ici d’un plan prepare d’avance pour disperser la paisible reunion polonaise. N’y ayant pas reussi, les stosstruppler crurent bon d’as- souvir leurs instincts brutaux par cet as­

sassinat. Le defunt jouissait d une excel­

lence reputation et ćtait connu dans les milieux sportifs de Haute-Silesie comme un des meilleurs joueurs de football.

Cost le second assassinat de ce genre, commis par des stosstruppler allemands, que nous enregistrons depuis le debut de cctte annee. Esperons qu’une sanction exemplaire sera infligee ä ces elements dangcureux qui lie font que troubler la paix et la securite publique dans notre pays.

Armes et munitions confisquees.

Monsieur Gorkow, procureur de l'Etat, qui cache des armes dans les bureaux du Ministere public ä Beuthen pouvait etre stir de trouver d’autres for.ctionnaires alle- mands qui suiveraient son exemplc. Aussi ne sommes-nous nullement etonnes d’ap- prendre qu’au cours d’une perquisition on vient de trouver Is 1 fevrier 225 fusils et des quantites de cartouches dans les ca­

ves de la direction des chemins de fer a Kattowitz. Ces armes avaient ete en- voyees ä Kattowitz dans un tender oil elles etaient cachees sous du charbon. La police proceda ä I’arrestation de plusieurs personnes, mais malheureusement les se­

cretaire de la direction, Weber, ancien lieutenant allemand, qui aujourd'hui com- mande des stosstruppler, a reussi ä pren­

dre la fuite ä temps.

Rivalisant de zele avec M. le procu- rcur et les fonctionnaires de la direction des chemins dc fer, les instituteurs allc- mands font leur possible pour preparer lc

„putsch“ qui doit sauver la Haute-Silesie.

Ainsi, les agents de la police plebiscitaire accompagnes de plusieurs soldats franęais parent mettre la main sur 52 grenades et sur un stock de cartouches que l’institu- tcur Roter avait cachees chez lui ä Sie- mianowitz. M. Kott, chef des Heimattreue ä Bytków (Bittkow), M. Roter ainsi qu’un individu appelć Radausch ont etć mis sous les venous.

Des armes ä la gare de Mysłowice.

Le 7 fevrier 1921, les autorites interal- lićes ont confisque un depot d’armes ä la gare des marchandises de Mysłowice. Voici la liste des objets trouves: une mitrailleu­

se, 1800 cartouches, 107 revolvers et un grand nombre de gourdins en caoutchouc.

On a pu constater qu'avant la perquisition entreprise par les autorites, 2 mitrailleuses avaient ćte enhvees de la gare.

Les Franęais, les Polonais et le prince Henkel von Donnersmark.

Le prince Henkel von Donnersmark, un des plus grands proprietaires fonciers de la Haute-Silesie, fit envoycr la circulaire suivante aux intcndants et aux gardes- _forestiers de ses vastes proprietes:

Executant les ordres du prince, nous vous prions de nous faire connaitre les degats dans les forets ct les fermes qu’on doit attribuer ä la mauvaise ad­

ministration (Misswirtschaft) des Polo­

nais et des Franęais depuis le 1. janvier jusqu'au 30 decembre 1920.

La chancellerie privee du prince signć: Trautmann.

No. 1338 V. Tr.

Rotach-Egern, 1921.

Cette circulaire tout ä fait incompre­

hensible accuse les Franęais et les Polo­

nais de mefaits dont ils ne se sont vrai- ment pas rendus coupable's, parce que ni les uns ni les autres ne peuvent repondre des pertes que pretend avoir subies l’lllus- trissime prince von Donnersmark.

A travers la presse.

Que fait I’AIlemagne de son argent?

Dans un article tres documente sur

„Les Facultes de Paiement dc I'Allemagne"

qu it public dans Le Matin, M. Andre Che- radame, qui comme nul autre connait la situation de l’Europe centrale, etudie le Probleme de la solvabilite du Reich et ar­

rive ä la conclusion que quisque le gou- vernement allemand depense des milliards pour une propagandę inutile contrę la Po­

legnę, il peut tout aussi bien faire face aux engagements financiers que lui impose lc Traite de Versailles.

„Le livre blanc polonais, dit M. Che- radame, sur les violations du Traite de Paix par les Allemands en Haute-Silesie contient sous lc numero 25 en date du 20 mai 1920 une piece disant textuellement ceci:

„La Commission des Finances (Finanz­

ausschuss) ä la Diete prussienne a pris une decision en seance secrete destinant pour l’agitation plebiscitaire en Hautc-Si- lesie 500 millions de marks. Le rapporteur a expressement demande de ne pas faire usage public de cettc declaration, vu que ces fonds proviennent des impöts et que l'appui materiel du gouvernement ä Tac­

tion plćbiscitaire est interdit par le Traite de paix“.

Autre fait: Dans les derniers mois, les Allemands ont consacre des cental- nes de millions de m arks ä Ta- chat de marks polonais, qu'ils viennent de jetcr ä p e r t e sur le marche bancaire ä Dantzig, ä Berlin, ä Vienne, ä Prague, ce qui dans les trois dernieres semaines a determine artificiellement une nouvelle baisse de 30% du mark polonais.

Ces deux faits prouvent, en tout cas, que les Allemands peuvent consacrer ä la propagandę politique des sommes tout ä fait considerables". M. Cheradame con- clut en disant que la pretendue pauvrete de TAllemagne n’est qu’un element de la formidable mystification qui se developpe depuis Tarmistice.

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