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Le role du platonisme dans l'origine de la cosmologie moderne

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ET LES DÉBUTS

DE LA SCIENCE MODERNE

Z denëk Horsky (Tchécoslovaquie)

LE ROLE DU PLATONISME DANS L ’ORIGINE DE LA COSMOLOGIE MODERNE

Le courant principal du développem ent des recherches dans le domaine de l ’astronom ie et de la cosmologie au cours du XVIe et X V IIe siècles, p a rta it de l ’idée d ’un monde géocentrique lim ité pour aboutir au systèm e héliocentrique de Copernic à l’oeuvre de Galilée e t de K epler et culm iner p ar la théorie de la gravitation de Newton. Il n ’y a pas de doute q u ’au cours de cette période la façon de penser, en cosmologie comme dans toute la science et la cu ltu re — en voulant order des nouvelles m anières de voir e t des conceptions méthodologiques non traditionnelles — cherchait inspiration et appui théorique dans l’héritage scientifique et philosophique antique dont l’étendue et l’im portance étaient, à cette époque-là, successivement découvertes et com prises d ’une façon nouvelle.

Dans l’histoire des sciences on est arrivé, actuellem ent, à l’idée que c’est le platonism e que l’on doit considérer comme la p artie de l’héritage antique ayant contribué le plus à la form ation d ’une nouvelle image cosmologique. En même temps, sous cette notion du platonism e, il fau t com prendre non seulem ent le contenu des oeuvres coservées de P laton mais égalem ent l’ensemble de tou t ce que la tradition et les développe­ m ents postérieurs ont ajouté à ce noyau de base. N aturellem ent, il est évident que la façon de penser en cosmologie était influencée, du XVe au XVIIe siècle, en prem ier lieu p a r cette p artie du platonism e qui traite de la cosmologie. Il s’agissait donc, su rto u t des idées qui resso rten t du dialogue de P laton Tim ée e t qui, comme il est notoire, sont très étro ite­ m ent liées, en beaucoup de points, avec la doctrine des pythagoriciens. P o u r au ta n t que le rôle du platonisme, très im portant en ce qui concerne l’origine de la nouvelle cosmologie e t des sciences physiques nouvellem ent conçues, soit généralem ent bien appréciée p ar l ’histoire des sciences, on ne p eut cependant constater une conform ité suffisante

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parm i les historiens des sciences quant à la déterm ination de ce q u ’a été cette influence. Récemment a prévalu l’opinion d ’A lexandre Koyré nottem ent form ulée dans son article «Galileo and Plato» 1 traitan t, à vrai dire, exclusivem ent du rôle du platonism e dans l’origine des sciences physiques modernes. Koyré affirm e que son influence se m anifesta p ar une tendance générale vers la m athém atisation, c’est-à-dire vers la quantification et la géom étrisation de l’image du monde.

Dans l’ensem ble cette opinion est correcte. Dans les oeuvres des représentants ém inants de la nouvelle astronomie, tels que Copernic, K epler et Galilée, le rôle du platonism e se m anifeste réellem ent comme une tendance vers la m athém atisation. Mais l’époque de Galilée et de K epler constitue déjà l’étape finale de la form ation de la nouvelle cosmologie. Si nous nous posons la question, quel était le rôle du platonism e dans les étapes précédentes nous ne pouvons guère nous contenter de le considérer sous l’aspect u n ilatéral d ’une tendance vers la m athém atisation. Si nous voulons égalem ent connaître l’influence des différentes opinions et des idées partielles, la réponse à cette question reste encore à form uler. K oyré se rendait compte de l’im portance de cette tâche, et de la nécessité de la résoudre, bien que lui-m êm e y ait renoncé 2.

Nous voulons nous en occuper brièvem ent, naturellem en t sous réserve que dans le cadre limité de cet exposé nous ne pouvons que faire allusion à certains aspects et ne présenter que certaines possibilités de com menter ces problèm es historiques qui, de loin, ne sont encore ni éclaircis ni résolus.

Un grand essor des pensées platoniciennes est dû, sans doute, à l’Académie de Florence et, de bon droit, nous considérons ses activités comme les débuts du platonism e de la Renaissance. Déjà dans les oeuvres de M arsilio Ficino, nous rencontrons toute une série d ’idées, clairem ent et d’une m anière univoque, opposées à la conception de l’U nivers d’A ristote et de Ptolémée. Cependant, on n ’y trouve nulle tendance à la m athém atisation de l’U nivers ou à la recherche de m éthodes m athém a­ tiques, destinées à expliquer l’Univers. Ces idées de Ficino, qui constituent la base de l’abandon de la conception de l’U nivers d ’A ristote et de Ptolomée, peuvent être divisées en deux groupes:

1) la doctrine su r l’âme du Monde et su r les âmes des différentes parties du Monde,

2) la doctrine sur la situation spécifique, et extrêm em ent im portante, du Soleil dans l’Univers.

1 A lexandre Koyre, «Galileo and Plato», Journal of the His tory of Ideas, IV (1943), pp. 400—428; aussi dans: P.P. Wiener and A. Noland (edJ), Roots of

Scientific Thought, N ew York 1957, pp. 147—175.

2 A lexandre Koyre, From the closed w o r ld to the infinite universe, Baltim ore 1957, p. 277, n. 3.

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La forme géom étrique de l’U nivers reste chez Ficino la même que dans la science scholastique, donc dans ce sens on ne constate aucun changem ent essentiel. L ’U nivers de Ficino est géom étrique, form é p ar une série de sphères dont l ’une entoure successivem ent l’autre. Ce­ pendant, la différence p ar rap p o rt au x opinions traditionnelles consiste dans le fait que to u t l’U nivers y est considéré comme une créatu re vivante; et chaque sphère alle-m êm e est une créa tu re vivante. Non seulem ent to u t l’Univers, mais égalem ent chaque sphère, a son â m e 3. L ’archétype de ces idées peut être discerné clairem ent dans le Tim ée où P laton refléchit su r l’âme de chaque étoile (resp. de chaque p lan ète) r>. Mais Ficino soutient en plus l ’idée q u ’égalem ent la sphère d u feu, la sphère de l’air, de l’eau et de la te rre sont anim ées e t ont leu rs âmes 5. On p eu t y constater déjà une différence essentielle p ar rap p o rt aux idées scholastiques péripatéticiennes. Ainsi to u t l’U nivers est pouvru d ’âme d ’une m anière égale et dans ce sens déjà la conception de l’U nivers de Ficino dépasse le u r dogme principal sur la différence de principe en tre les sphères sublunaire et tran slu naire de l’Univers. Cette idée d ’A ristote constitue, on le sait, le point de d épart de la doctrine sur les lieux n atu rels des corps e t su r leur m ouvem ent n a tu re l et forcé. Ficino attaq u a égalem ent cette doctrine péripatéticienne, car il considérait comme m ouvem ent n atu re l de tous les élém ents le m ouvem ent circulaire au même endroit. Si la T erre se m ouvait elle d ev rait se m ouvoir en cercle, dit Ficino 6. Il n ’y a aucun doute que cette idée de Ficino est en relation étroite avec les inform ations su r la conviction de P laton concernant la rotation de la Terre, inform ations conservées p a r A ristote dans son oeuvre Du ciel 7 et p a r quelques autres auteurs. P a r contre, les m ouve­ m ents de h au t en bas et vice-versa ne sont pas considérés p a r Ficino comme des m ouvem ents naturels. Ils sont provoqués p ar l’âm e de la sphère en question qui attire les particules homogènes de la même façon que l’aim ant a ttire le fer 8. Le changem ent le plus im portant, p a r rap p o rt aux idées péripatéticiennes, consiste dans le fait que le centre d ’attractio n est situé ici, p a r l’interm édiaire de l’âme, dans le «corps» de la sphère en question et non pas dans les lieux naturels, vides et abstraits, d ’A ristote. Il est notoire qu’égalem ent Copernic, dans son oeuvre De

revolutionibus, argu m en tait en se servant d ’une explication anticipant

dans un certain sens la gravitation universelle de Newton. Il n ’est pas exclu que Copernic a it trouvé l’archétype de cette explication non seule­

3 M arsilio Ficino, Theologiae platonicae, de im m ortalitate anim oru m, IV, cap. 1. In: Marsilii Ficini Florentini Opera, I, B asileae 1576, p. 125.

4 Tim. 39—40.

5 Marsilio Ficino, op. cit., pp. 125, 128. ü Ibid., p. 129.

7 Arist., De coelo, II, 13.

8 Marsilio Ficino, op. cit., p. 128—129.

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m ent dans les oeuvres de Cusanus, comme le suppose p. ex. P ierre Duhem 9, mais égalem ent dans les idées de Ficino.

Egalem ent l’idée sur la position extraordinairem ent im portante du Soleil dans l’Univers, partagée p a r l’ensem ble des platoniciens de l ’époque, contribua à la fondation d ’une nouvelle cosmologie et en prem ier, évidemment, à la naissance de la doctrine héliocentrique. P our­ ta n t il s’agit sans doute d ’u ne idée qui a des racines plus anciennes et dont l’influence n ’est pas lim itée uniquem ent aux platoniciens. P ar suite on peut donc parler, dans le cadre de la cosmologie des platoniciens de l’époque, d ’«héliocentrism e d ’importance», même si, dans leur cosmo­ logie, l ’héliocentrism e réel, à savoir géom étrique e t physique dans le sens de Copernic, fait encore défaut, comme c’est le cas p a r ex. chez Ficino, Pic de la M irandele ou égalem ent dans les oeuvres des platoniciens du début de la Renaissance, tels que F. P atriciu s et de J. Jessenius.

Il est essentiel que les deux groupes d ’opinions basées sans aucun doute sur les idées de P laton — donc aussi bien l’idée de Ficino su r les idées de P laton — donc aussi bien l’idée de Ficino su r les mouve­ m ents naturels e t contre nature, que 1’«héliocentrisme d ’importance» n ’ont rien de commun, pour le moment, avec la m athém atisation de l’image du monde et q u ’ils ne se servent jam ais des relations quantitatives ou géom étriques. La théorie de Ficino concernant le m ouvem ent des corps — d ’ailleurs pas encore détaillée — est basée, en principe, sur la doctrine de l ’âme des sphères. L ’argum entation des platoniciens, en faveur de la position particulière du Soleil, est basée p lu tô t su r les qualités qu’ils attrib u en t du Soleil en ta n t que source de la lum ière et su r leur idées philosophiques quant à la nature, que sur l’analyse m athém atique du mouvement apparent du Soleil par rapport aux étoiles et aux au tres planètes. A cet égard, la conception de Ptolém ée avait été beaucoup plus «quantifiée» puisque celui-ci avait discerné et déduit clairem ent, à la base de m athém atiques, que la période de révolution du Soleil dans son déférent se reflétait dans les m ouvem ents de toutes les planètes; pour ce qui est des planètes intérieures en ta n t que période de révolution dans le déférent, pour ce qui est des extérieures en ta n t que période de révolution en épicycle.

P o u rtan t il est évident que le platonism e de la Renaissance fit surgit certains élém ents de base de la nouvelle conception de l’Univers. Les connexités historiques plus larges de ce fait ne sont pas encore éclaircies. Mais on est arriv é à ces élém ents de base de la nouvelle cosmologie p a r une au tre méthode que celle des recherches quantitatives et géo­ m étriques; pour q u ’elles puissant m ener réellem ent à une nouvelle image cosmologique, ces considérations devaient être «traduites en langage

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m athém atique», transférées dans le domaine des considérations q u an tita­ tives et géométriques.

E t c’est justem ent l’idée héliocentrique de Copernic qui p eu t être considérée comme u n pas révolutionnaire car dans toute l’oeuvre de Copernic, en com m ençant p ar le P etit Commentaire, est réalisé, d ’une m anière conséquante, ce tran sfert des considérations cosmologiques d ’un domaine de travail dans l’autre. Dans ce sens l ’oeuvre de Copernic représente le point de changem ent en ce qui concerne le rôle du p la­ tonisme dans les recherches cosmologiques de cette époque. D’ailleurs, dans l’histoire des sciences physiques l’attitu d e de Copernic envers le platonism e est bien connu; A. Koyré en p arle largem ent dans son article déjà m entionné «Galileo and Plato».

Cependant, au cours de la seconde moitié du 16e siècle, grâce aux appareils d ’observation plus précis, on a rriv a it à d ém ontrer d ’u n e m anière toujours plus évidente que même le systèm e héliocentrique de Copernic n ’était pas en état de m e ttre en accord la théorie e t le m ouvem ent des planètes réellem ent observé. À la suite de cette constatation on est arrivé, dans le domaine du platonism e, à la désunion de la conception cosmique de base. Un groupe de platoniciens abandonna com plètem ent les possibilités qu’offrait la voie em pruntée par Copernic, c’est-à-d ire la faculté de saisir le m ouvem ent des planètes à l’aide des m athém a­ tiques. Ainsi P atricius — qui accepta l’idée de la ro tation quotidienne de la T erre autour de son axe — refusa l ’idée du m ouvem ent des planètes d ’après des lois m athém atiques. L ’activité propre des planètes animées ne cesse de modifier le u r m ouvem ent 10. Le partisan de Patricius, J. Jessenius, am i intim e de Tycho Brahe, p artag eait une idée analogue u . Même Giordano Bruno, le plus ard en t p artisan de l’idée héliocentrique de Copernic, en p a rta n t des traditions du platonism e, dans le dialogue

La cena de la cenari nous fo u rnit la m êm e explication quand il d it que

les planètes se m euvant vers les espaces q u ’elles avaient élues pour leur propre activité 12.

Mais cette modification de la doctrine sur l’âme des planètes — car par rapp ort à la conception de Ficino il y a là une différence bien évidente — représentante déjà un pas en arrière p a r rap p o rt à l’influence que les idées de Ficino devaient exercer su r le développem ent de la cosmologie à l’époque qui précédait l’origine et la publication du systèm e de Copernic. Ce n ’est q u ’en apparence que les écarts d u m ouvem ent des planètes p ar rap p ort aux calculs théoriques peuv ent être expliqués

10 Franciscus Patricius, N ova de universis philosophia libris quinquaginta

comprehensa, V enetiis 1593, fol. 105ver—107rec.

11 Johannes Jessenius à Magna Jessen, Zoroaster. Nova, brevis, veraqu e de

universo philosophia, W iterbergae 1593, p. 46.

13 Giordano Bruno, Le opere italiane d i ...., I, ristam pate da Paolo de Legarde, Gotinga 1888, pp. 163, 160, 194— 196.

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p a r la propre activité des planètes, p a r leur propre action libre. En réalité ce n ’est qu ’un renoncem ent aux possibilités d ’expliquer la régula­ rité du m ouvem ent des planètes à l’aide d ’une loi m athém atique univoque. E t c’est précisém ent la deuxième ligne du platonism e qui, p arta n t des pensées cosmologiques de l’époque, a fait p reu v e d ’un caractère réaliste en cherchant à faire valoir les élém ents ay an t pour base les m athém atiques. Les recherches ainsi orientées p a rta ie n t de l’idée que le monde est form é d ’après un archétype m athém atique, ou, comme on l’exprim ait à cette époque-là en image alégoriques, que le livre de la n atu re est écrit en caractères m athém atiques. 11 est évident qu’égale­ m ent cette conception, pour a u tan t qu’elle basait su r les idées de Platon, a p ris comme point de départ le dialogue Timée, bien q u ’elle pouvait tro uv er dans d ’autres oeuvres de P laton — ça et là — des opinions bien nom breuses tém oignant en sa faveur. En ce qui concerne les études des m ouvem ents terrestres, on peut indiquer Galileo Galilei comme le principal rep résen tan t des recherches conçues de cette manière. C’est Johann K epler qui a repris le même rôle q uant au problèm e du m ouve­ m ent des planètes. K epler ne nous laisse jam ais douter que ses idées puisent du platonisme. Dans son oeuvre L ’Harmonie du monde il cherche à prouver son idée sur la stru c tu re «harmonique» de la nature, c’est-à-dire «m athém atique» dans un certain sens. Mais lui non plus ne prend pas en considération le platonism e uniquem ent dans l’ensemble de sa m éthode mais — de même que Ficino, en son temps, dans l’idée de l ’anim ation des planètes — égalem ent dans les détails. Dans la préface de l’oeuvre M ysterium cosmographicum il se donne la tâche de rechercher pourquoi le nombre, le m ouvem ent et l’étendue des orbites des planètes sont tels q u ’ils sont. Au d ébut de l’oeuvre scientifique de K epler se trouve alors une question dont la solution u ltérieu re amena le savant à la form ulation de trois lois du m ouvem ent planétaire. La prem ière réponse de K epler à cette question du M ysterium cosmographicum — de laquelle se déroule le fil des recherches jusqu’à l ’Astronom ie nouvelle e t l ’Harmonie du monde, est bien connue. K epler intercala dans les espaces entre les sphères des différentes planètes cinq polyèdres réguliers. P laton s’est servi de ces polyèdres dans les bases de sa théorie des atomes. Dans l’histoire de la science il est généralem ent reconnu que K epler y trouva le modèle du système planétaire décrit dans son M y ­

sterium cosmographicum. K epler dit lui-m êm e que, p o u r cette question,

il avait suivi directem ent les idées de Platon. Cependant il faut rem arquer encore une connexité, en substance moins bien connue. Konrad G aiser qui, dernièrem ent, a contribué d ’une m anière im portante à la connaissance de la doctrine systém atique de Platon, attire l’attention sur un passage peu clair dans Timée, où P laton envisage que p o u rraien t exister — d ’aprés le modèle des cinq polyèdres réguliers — cinq mondes et non

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seulem ent un s e u l13. G aiser dit: «il est peu clair com ment P laton distinguait ces cinq mondes; il faut, dans ce cas, prendre en considération cinq mondes crées à différents endroits ou cinq mondes différem ent crées dans une suite de temps» 14. Il apparait que K epler ait résolu cette énigme platonicienne et, dans son M ysterium cosmographicum, trouvé sa form e individuelle de la coexistence de ces cinq mondes en croyait découvrir non seulem ent la réponse à la question pourquoi existent justem ent le nom bre donné et les rapports de dimensions des orbites des planètes données mais égalem ent la confirm ation excellente de l’idée héliocentrique de Copernic.

De la mise en valeu r de l’idée platonicienne détaillée — dans ce cas de la mise en valeur des cinq polyèdres réguliers dans la construction de l’U nivers — le développem ent u ltérieu r des recherches de K epler ten d ait de plus en plus à faire prévaloir et à trav a iller en détail la tendance méthodologique générale qui ap paraît d errière l’image concrète de l’U nivers de Platon, c’est-à-dire à découvrir les relations m athém a­ tiques qui dom inent les événem ents de l’Univers. M algré cela K epler abandonnait difficilem ent ses prem ières idées su r le rôle im p o rtan t des polyèdres réguliers. A ussitôt q u ’il apprend la découverte des satellites de Ju p ite r il en conclue que, dans leurs orbites, on p o u rrait découvrir un arrangem ent analogue à celui des planètes, avec la seule différence que dans le systèm e de Ju p ite r il fau d rait se servir de polyèdres rhom biques 15. C’é ta it en 1610, à l’époque où K epler avait déjà m aîtrisé la form ulation des deux prem ières lois planétaires. L ’idée de se servir dans l’explication de l’arrangem ent du systèm e plan étaire de cinq poly­ èdres réguliers est répétée égalem ent dans l ’Harmonie du monde à coté de la form ulation de la troisièm e loi, qui! était le pas le plus im portant vers la préparation de la théorie générale de la gravitation.

Le platonism e de K epler e t de Galilée constituait, sans aucun doute, une form e de platonism e plus efficace p ar rap p o rt à la possibilité de l’essor des sciences physiques. Cependant, ce platonism e (ou plus exacte­ m ent la branche du platonism e q u ’on a fait alors prévaloir, c’est-à-dire les recherches m athém atiques de la n atu re en ta n t que principe m étho­ dique de la science), devait se différentier d ’une m anière im portante des formes du platonism e courantes pour a u ta n t qu’il s’agissait de l ’anim ation et de la spiritualisation de l’U nivers et de ses parties. A ce m om ent déjà — du point de vue de Galilée et de K ep ler — aucune des parties de l’Univers, aucune des parties de la m anière ne pouvait plus être active de son propre chef. Cela doit être comme cela. Celui

13 Tim. 55.

14 Konrad Gaiser, Platons ungeschriebene Lehre, Stuttgart 1963, p. 151.

15 Johann Kepler, Dissertatio cum nuncio sidereo, Pragae, typis D anielis S ed e-

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qui v eu t étud ier les lois m athém atiques des m ouvem ents dans la natu re doit, en même temps, étab lir une garantie ontologique q u ’au cours du m ouvem ent — qui doit ê tre explicable p ar les m athém atiques exactes — ce qui se m eu t ne peut, en aucune façon, changer ce m ouvem ent spontané­ m ent, donc, p ou r l’exprim er d ’une façon générale, la m atière se conformera aveuglem ent et d ’une m anière passive à la loi m athém atique. P our cette raison, l’U nivers de K epler n ’est plus vivant. La m atière de Galilée, dont il étu d iait les lois avec son école, est une m atière inerte. La même garantie ontologique nous est fournit, p a r example, p a r la notion de

res extensa comme elle avait été élaboré p ar Descartes, e t qui présente,

dans ce sens, une analogie frap p an te avec la notion de «matière inerte». La nouvelle science devait accéder à cette nouvelle définition de la m atière si elle voulait créer des conditions favorables pour son propre essor.

Si nous jetons u n coup d ’oeil sur le rôle du platonism e dans la form ation de la nouvelle cosmologie d u ra n t la période du XVe au XVIIe siècles, à la base des rapports mentionnés, il en résulte que nous assistons à un processus m u ltilatéral dans le cadre duquel la form ation des idées platoniciennes et la solution des problèm es cosmologiques se poursuivent dans une interaction m utuelle. Les recherches cosmologiques ont trouvé, dans les idées platoniciennes, une inspiration e t un appui théorique, mais, en m êm e temps, le développem ent de la cosmologie modifiait égalem ent le contenu des idées platoniciennes et p référait celles qui pouvaient serv ir directem ent le progrès u ltérieu r dans le domaine des pensées cosmologiques. Ce n ’est qu’au cours de la dernière phase de ce développement, c’est-à-dire dans les oeuvres de Galilée e t de Kepler, que le platonism e devient réellem ent une tendance générale vers la m athém atisation de l’image du monde. P ro fiter du développem ent des idées des platoniciens de la période du XVe au XVIIe siècles pour appro- fondier la connaissance des pensées cosmologiques de l’époque en question — voilà la tâche qui incombe à l’histoire des sciences et à l’histoire de la philosophie. D ’au tre p art, ce n ’est q u ’à la base d’une connaissance détaillée du développem ent échelonné des doctrines cosmo­ logiques et astronom iques de l’époque en question que l’on p o urra égalem ent m ieux évaluer les raisons de nom breuses modifications su r­ venues dans le contenu du platonism e e t dans les idées philosophiques de cette époque.

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