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L'action de la technique sur l'homme

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Academic year: 2021

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COMMUNICATION

E. O lszewski

-■ 1

L ’ACTION DE LA TECHNIQUE SUR L ’HOMME

Le rapp ort du professeur Z vorykine m o ntre n ettem en t l ’existence tde deux ty p es d’action d e la technique su r l’homme: in d irecte — agis­ sa n t à travers les changem ents dans les forces e t les rap p o rts de p ro ­ duction, et directe — “su r l ’homme, son caractère et l’Objet de son trav ail, ,sur ses qualités et d ’au tres aspects de sa vie”. Ces d eu x ty p es d ’influences ne peuvent être séparés, car ce n ’est q ue considérés ensem ­ ble q u ’ils nous donnent u n tab leau com plet des rap p o rts en tre la tech ­ n iqu e et la vie sociale. Comme prof. Zvorykine s ’est occupé su rto u t d e l ’analyse de l’action indirecte, je voudrais d’une certain e façon com­ p lé ter son argu m entatio n p a r des considérations au su jet de l ’action directe.

Les tra its généraux de l ’action directe, caractéristiques pour ,1a fin du X V IIIe et d u X lX f siècles, ont été déjà rem arqués a u seuil de la révolution industrielle par Adam Ferguson et son élève Adam Sm ith: “Aussi po u rrait-on dire que, p a r ra p p o rt au x m anufactures, la perfection consiste à pouvoir ise passer de l’intelligence, en so rte que l’atelier puisse ê tre considéré comme une m achine d on t les parties seraien t des hom m es” 1.

“Un homme qui passe toute sa vie à s ’acq uitter de quelques o p éra­ tions sim ples n ’a pas l'occasion d’exercer soin intelligence. Il dévient en général aussi stupide et aussi ignorant qu’une créatu re hum aine puisse le d ev en ir” 2

C inquante anis plus tard , Engels en se ra p p o rta n t à cette an alyse de Smith, a distingué idfeux facteurs provoquant ,1a dégradation de “l'hom m e au ran g de la bête”. Un de ces facteu rs a le caractère de l’action indirecte — c’est le trav a il obligatoire découlant de relatio n s

1 A. F e r g u i s -on, Essay on the H istory of Civil Society. Edimlbiurgh 1767, p. 280 (cité d’après: K. M a r x , Le Capital. Paris 1924, t. II, p. 265).

2 A. S m i t h , Inquiry into the Nature and Causes of the W ealth of Nations, livre V, ch. I, art. 3 (cité d’après Le Capital, op. cit., p. 265).

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économiques «du systèm e capitaliste, “u n tra v a il qui réolam e to u t le tem ps disponible de l’ouvrier, lui ilaisse à peine île tem ps de m anger ou d o rm ir” 3. L ’au tre — c’est l’action directe d e 'l’é ta t d e la technique d ’il y a un siècle e t de l’organisation de la production qui e n découle, c’e st- à-d ire de la division d u trav a il qui a v a it “d ’ailleurs m ultiplié encore les effets ab ru tissan ts du tra v a il force. D ans la (plupart des branches d e travail, l’action de l’o u v rier se ré d u it à une m esquine -manipulation pu rem ent m écanique, qui se rép ète de m inute en m in u te et dem eure •identique d ’année en année”. Il en ré su lte que “rie n que pour cela déjà, dès les prem ières sem aines, le trav ail1 lui d evient u n supplice, s’il a gardé encore quelque sen tim ent hum ain” 4.

Le problèm e e st encore p lu s précisém ent défini par M arx dans Le Capital q ui souligne les différences fondam entales dans l’attitu d e de l’homme envers la technique, dans lia période avant la révolution in d u ­ strielle e t après, donc dans les phases d ifférentes du développem ent de la form ation capitaliste. “Dans la m anu factu re e t le m étier, l’o u v rier se s e rt de l’outil, à la fab riq u e il sert la m achine. D ans le prem ier cas, c’est lui q ui fa it m ouvoir le m oyen de travail, dans le second cas il n ’a q u ’à su iv re le m ouvem ent. Dans; ,1a m anufacture, les ouv riers sont les m em bres d’u n m écanism e vivant; d an s la fabrique, ils ne sont que les com plém ents viv an ts d’u n m écanism e m o rt qui existe indépendam m ent d’eux” 5. Comme le d it Le M anifeste du parti com m uniste, l’homme est devenu “un sim ple appendice de la m achine” 6.

C ette action déshum anisante de la -technique s u r l ’homm e progressait dans la seconde m oitié d u XIXie et au d ébut du XXe siècle. Quoique en conséquence de la lu tte des classes, le tem ps du trav ail se raccourcissait peu à peu, n e p ren an t plus à l’o u v rier toute la journée, au gm entait la division du trav ail et 1-a dépendance de l ’ouvrier de lia m achine pour attein d re son -comble dans -la production à la chaîne (née aux É tats Unis il y a u n démi-siècle) où le rythm e du trav ail h um ain é ta it com plète­ m ent réglé p ar le ry th m e d u m ouvem ent de la bande de production 7. C ette contradiction antagonisme n ée dans le systèm e capitaliste en tre le développem ent de la technique e t celui d e la 'personnalité n e d isp araît pas autom atiquem ent ap rès le changem ent d u systèm e social-économi- que. C ar le fait que dans le systèm e socialiste l ’o u v rier gagne la possi­ bilité a u m oins potentielle de la participation à l'adm inistration de l’usine, q u ’il p eu t p articip e r à sa direction, crée, il est vrai, la base a u

3 F. E n g e l s , La situation des classes laborieuses en Angleterre. Paris 1933, t. I, p. 20-3.

4 Ibid., p. 202.

5 K. M a r x , Le Capital. Paris 1924, t. III» (p. 82.

6 K. M a r x et F. E n g e l s , Le Manifeste du parti communiste. Paris, p. 9. 7 Contre cette fortme de dés'humanisa-tion de travail se dirigeaient dans la période de l ’enrtre-deux-guerres le tranchant de la isa-tire de René Clair (A nous

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changem ent de l ’a ttitu d e de l ’o u v rier envers l’entreprise en ta n t q u ’u n ensemble, donc il contribue d ’une façon essentielle au changem ent de l’attitu d e en v ers son travail, toutefois il n e change pas s a position dans un procès concret de production car elle est conditionnée p ar la techno­ logie de ce procès. Le sentim ent d ’être co-propriétaire de l’en treprise et d ’assum er la responsabilité p o u r son fonctionnem ent p eu t donc se développer n o n à la basé de la position de l ’o u v rier d an s le procès d e production mais, p o ur ainsi dire, contre cette position. L 'ac tio n . d irec te de la tech niq ue s u r l'hom m e est opposée ici à l ’action indirecte.

L ’im portance de ce tte contradiction a été soulignée m aintes fois aussi bien p a r M arx e t Engels que p lus ta rd p ar d ’au tre s sav an ts m arxistes. Le rôle de la hum anisation de trav a il, donc celui d e l’action d irecte fu t p e u t-ê tre form ulé d ’u n e façon la plus convaincante p ar Juliam M ar- chlew ski: “Si la société socialiste n ’arriv e pas à organiser le tra v a il de cette m an ière q u ’ellle devienne u n plaisir, l ’affaire se term in era p a r un échec” 8.

M arx et Engels voyaient le prem ier m oyen d’élim iner ce tte contra­ diction dians le raccourciissement d u “tem ps d e trav a il à une m esure qui, selon les idées actuelles, sera m inim e” 9, le second m oyen doit être le passage de l ’o u v rier d ’un ty p e d e tra v a il à l’a u tre . M arx lie cela avec l’é tat et le développem ent contem porain de la technique: “L’in d u strie m oderne ne considère et n e tra ite jam ais com me définitive la form e actuelle d’u n procès de production. Sa base est donc rév o lu tio n naire... P a r la m achinerie, les procès chim iques e t d’au tres méthodes, elle ne cesse de bouleverser, en m êm e tem ps que la base technique de la pro­ duction, les fonctions des ouv riers est les com binaisons sociales d u procès de trav a il. En même tem ps elle révolutionne constam m ent la division du tra v a il a u sein de la .société et p ro je tte sans cesse des m asses de capitaux et d’ouvriers d’une b ranche d e production dans l’a u tre . La n atu re de la grande in d u strie nécessite 'donc le 'changem ent idans le travail, l’instabilité des fonctions, la m obilité en tous sens de l’o u v rier” 10.

Et la m utation de l ’o u v rier est re n d u e possible p a r la déqualification de son travail: “On n ’exige de lui que l’opération la plus simple... la - plus v ite app rise” 11, donc rie n d’éto n n an t que d an s l ’usine: “Q uant aux services d es sim ples m anoeuvres, on p eu t les faire faire en p artie p ar des m achines ou bien, à cause de leu r ex trêm e sim plicité, changer continuellem ent et à n'im porte quel m om ent le personnel ch arg é d e cette besogne fastidieuse” 12.

8 Introduction à la traduction russe du livre de iC. В a 11 о d (A 1 1 a n t i с u s)

Ver Zukunftsstaat: К. Б а л л о д , Государство Будущ его. Moskwa 1920, pp. VII—

VIII.

9 F. E n g e l s , Anti-Dühring, М. E. Dühring bouleverse la science. Paris 1956,. p. 333.

10 Le Capital, qp. cit., t. III, pp. ,173—174.

11 Le Manifeste du parti communiste, op. cit., p. 9. 12 Le Capital, op. cit., t. III, pp. 80—81.

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Ces -deux groupes des m esures préven tives on t cependant u n carac­ tè re négatif, donc -elles n e peuvent encore résoudre le problèm e sous cette forme, comme le form ulait M archlewski. Mais, enfin, c’est dans le systèm e com m uniste en prem ier lieu que “le trav a il productif, au lieu d’être m oyen d ’-asservisisement, dev ien t m oyen de libération des hommes, en o ffran t à chaque individu la possibilité de perfectionner et de m ettre en oeuvre dans to utes les directions l'ensem ble d e ses facultés physiques et intellectuelles, e t 'dans lequel d e fard eau q u ’il é ta it le trav ail devient u n p la isir” 13. La base technique de production e t l’organisation de la production parallèlem ent aux rap p o rts social-économiqu-es, doivent ainsi assu rer que le trav a il soit n on seulem en t la base d ’obtenir les m oyens d ’e n tre tie n m ais q u ’i-1 devienne le besoin n a tu re l de l ’homme, la source de sa joie créatrice.

Deuxièm em ent, les qualités spéciales doivent ê tre rem placées par une instru ctio n plus générale, polytechnique. En polém isant avec P roudhon M arx qui s ’oppose à sas constatations vulgarisées que le déve­ loppem ent de la m écanisation m ène à la restitution de la personnalité de l’ouvrier, écrit -cependant: “Ce qui caractérise la division du trav ail dans l ’a telie r autom atique, c’est q u e le trav a il y a perdu to u t caractère de spécialité. Mais du m om ent que to u t développem ent spécial cesse, le besoin de l'universalité, la tendance vers u n développem ent in tégral de l’individu commence à se faire sentir. L ’atelie r autom atique efface les espèces e t l'idiotism e du m étier” 14.

Engels pose encore d ’une façon plus précise le postulat d ’une in stru c­ tion élargie: “En pro d uisant une race des pro d u cteu rs développés dans tous les sens, qui com prendront les bases scientifiques d e l ’ensem ble d e la production in dustrielle e t dont chacun au ra parcouru dans la p ratiq u e toute une série de -branches de production d’un bout à l’au tre ...la société... créera une nouvelle fonce productive...” 15.

Toutefois les classiques du m arxism e n ’ont -pas réussi à form uler d’une façon plus concrète la question, quels changem ents seraient indis­ pensables dans la technique de production p o u r que ,1e -travail pût pleine­ m ent m anifester -des élém ents créateurs et exiger une large et profonde in s tru c tio n 16. C’est l’état de ,1a technique du X IX e siècle n ’annonçant m êm e pas les directions d e la révolution scientifico-technique de notre

13 Anti-Dühring, -op. cit., p. 333.

14 K. M a r x , Misère de philosophie. Paris 1950, p. 173.

15 Anti-Dühring, op. cit., p. 336.

10 Peut-être em raison de cela ils prenaient -parfois un ton de plaisanterie. Ainsi par exem ple dans L’Idéologie allemande a s écrivaient que “dans la société communiste... la société réglemente la production générale et me rend de ce fait possible de faire aujourd’hui telle chose, demain telle autre, de chasser le matin, de pêcher l ’après-midi, de pratiquer l’élévage le soir, de faire de la critique après le repas selon mon bon plaisir”. K. M a r x et F. E n g e l s , L’Idéologie

allemande, première partie: Feuerbach. Paris 1953, p. 24. Comp. aussi: -G. T e m -

k i n , Karola Marksa obraz gospodarki kom unistycznej. Warszawa 1962, pp. 116— 120, 221—229.

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siècle qui le ren d ait encore impossible. Ce n ’est donc q u ’a u jo u rd ’hui q u ’on peut constater dans quelle m esure étaien t ju stes les lignes: géné­ rales ide le u rs pensées e t q u ’on p eu t encore une fois confirm er la thèse de l’action d irecte 'de la technique s u r l'hom me.

Or, l’élim ination des contradictions en tre le développem ent de la technique e t celui de la personnalité hum aine constituant l’élém ent in­ dispensable et essentiel de la construction d u communisme devient le ré su lta t du progrès technique, le ré su lta t du passage devant nos yeux d e la technique d e l ’étape d e m écanisation vers celle d ’autom atisation.

Car lorsque l’o u v rier a été am ené au rô le d’u n “appendice de la m achine” on av ait créé la base pour le rem placer dans; ses activ ités si sim ples p a r la m achine elle-même. P o u rta n t ce n ’é ta it pas si facile étan t donné que les plus sim ples fonctions m anuelles de l’o u v rier sont toujours accompagnées d ’un trav a il intellectuel, quoique sim plifié e t schématisé, m ais indispensable 'pour le contrôle d ’u n petit secte u r de production. A insi ce n ’e st que l’acquisition des facultés de rem placer des fonctions d e contrôle to u t d ’abord simples et p lu s (tard bien compliquées, p a r le systèm e autom atique, qui av ait créé la base pour lib érer l’ou v rier des activités les p lu s sim ples et exigeant d es qualités minimes.

L’autom atisation donc, en p erm e tta n t de rem p lacer l ’o u v rier dans le contrôle direct des procès de production respectifs, p ar l’am énagem ent technique, a créé des possibilités d ’élim iner l ’homme du cours des procès de production, d e le lib érer d u rôle d ’un appendice de la m achine, et de le s itu e r à l ’e x térieu r du procès de production en ta n t q ue contrôleur général, p ro tecteur et su rveillant, in terv en a n t dans ces cas où la m achine n e sait se débrouiller elle-même, oommence à fonctionner mal, ou bien lorsqu’on est m enacé p a r l ’avarie.

De cette façon pour la deuxièm e fois depuis X V IIIe siècle change l’attitud e de l’ouvrier dans le procès de production, m ais ce nouveau changem ent va dans la direction opposée à celle d u prem ier e n tra în an t l ’ouvrier dans le cours de ce procès. Car l'autom atisation libère l’ouvriefr de la dépendance déshum anisante de la machine.

L ’autom atisation pose en m êm e tem ps de nouvelles grandes exigen­ ces d evant l ’ouvrier. Tandis que ses fonctions dans u n e usine m écanisée étaien t “les p lus vite apprises”, l’ou vrier dans l ’usine autom atisée pour d irig er le procès de production doit com prendre sa ibase m écanique, physique ou chimique, èt les principes de fonctionnem ent des équipe­ m ents et des m achines compliquées. Les qualités de l ’ou v rier doivent donc sensiblem ent au g m en ter avec cela q u e ce n e sero n t pas des qualités spécialisées de l’ancien artisan, m ais des qualités s’ap p u y an t su r un fondem ent la rg e et solide de l’in struction générale, et des connaissances théoriques p erm e tta n t d e com prendre les bases scientifiques de la pro­ duction industrielle.

C’est pourquoi q u ’il fau t reconnaître l’autom atisation en ta n t q u ’élé­

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m ent essentiel de la révolution scientifico-technique du XX e siècle, e n ta n t que le facteu r qiui contribue q u ’elle devienne la base d e la deuxièm e révolution industrielle. G ar aiprès la lib ératio n de l ’homme de l’oppres­ sion d’u n a u tre homme à tra v e rs la fondation de systèm e socialiste, l’autom atisation crée des 'bases techniques pour le lib érer de l ’oppres­ sion de la m achine en vue de réaliser le pas su iv an t dans la voie du progrès social — la réalisation du systèm e com muniste.

“T he m achine is com m unist” — a déclaré il y a 30 ans Lew is M um - ford 17. Il se ra it plus ju ste de réfo rm u ler cette opinion — com m uniste n ’est que l ’am énagem ent d e production autom atisé.

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