POLONICI MATHEMATICI LXVI (1997)
Sur une alg` ebre Q -sym´ etrique par A. Guichardet (Palaiseau)
Abstract. We establish several properties of a quadratic algebra over a field k, which is a deformation of the symmetric algebra Sk
3. In particular, we prove that A is an integral domain, noetherian and Koszul; we compute its first Hochschild cohomology group; we determine the corresponding Poisson structure on k
3and its symplectic leaves; we define an involution on A and describe the corresponding irreducible involutive representations.
1. Introduction. Ce travail est consacr´ e ` a une ´ etude (encore partielle) d’une alg` ebre quadratique sur un corps k; cette alg` ebre, not´ ee A ou A
q,C, est une d´ eformation de l’alg` ebre sym´ etrique Sk
3; elle d´ epend de deux para- m` etres q et C ∈ k, q 6= 0, et est d´ efinie par trois g´ en´ erateurs X, Y, Z, avec les relations
(1.1) Y X − q
2XY, ZY − q
2Y Z, ZX − XZ − CY
2. On supposera toujours q non racine de l’unit´ e.
Expliquons comment cette alg` ebre s’introduit dans l’´ etude des groupes quantiques. Les groupes euclidiens E
n, produits semi-directs de SO(n, k) par k
n, jouent un rˆ ole important tant en math´ ematiques qu’en physique, et il est int´ eressant de les “quantifier”, i.e. d’en construire des d´ eformations.
On connaˆıt des d´ eformations de E
2(voir [4], ainsi que [12] pour le point de vue des C
∗-alg` ebres) et de E
3(voir [3]). Le point de vue adopt´ e ici est le suivant : on connaˆıt le groupe quantique U
q(so(n, k)), cas particulier de l’alg` ebre U
q(g) d´ efinie pour toute alg` ebre de Lie semi-simple g par Drinfeld et Jimbo; on sait que si q est g´ en´ erique, les repr´ esentations irr´ eductibles de dimension finie de U
q(g) sont en correspondance bijective avec celles de g; il est donc naturel de proc´ eder comme suit :
(1) remplacer la repr´ esentation naturelle π de so(n, k) dans k
npar la repr´ esentation correspondante π
qde U
q(so(n, k)) dans k
n; on peut alors consid´ erer la repr´ esentation ⊗
2π de U
q(so(n, k)) dans ⊗
2k
n;
1991 Mathematics Subject Classification: 16W10, 18G15.
Key words and phrases: deformations, derivations, symplectic leaves, representations.
[123]
(2) remplacer l’alg` ebre sym´ etrique Sk
npar le quotient de l’alg` ebre ten- sorielle ⊗k
npar l’id´ eal bilat` ere engendr´ e par Λ
2qk
n, sous-module de ⊗
2k
ncorrespondant naturellement ` a Λ
2k
n; on obtient une alg` ebre not´ ee S
qk
n;
(3) faire le produit semi-direct (ou smash product) de U
q(so(n, k)) par S
qk
n; on sait en effet que l’alg` ebre enveloppante de E
nest le produit semi- direct de U (so(n, k)) par Sk
n(cf. [7]).
Le pr´ esent travail est consacr´ e ` a l’´ etude de S
qk
3; so(3, k) est isomorphe ` a sl(2, k); rappelons que U
q(sl(2, k)) admet trois g´ en´ erateurs H, E, F et que sa repr´ esentation irr´ eductible de dimension 3 admet une base (v
0, v
1, v
2) dans laquelle l’action de ces g´ en´ erateurs est donn´ ee par
π
q(H) · v
k= (2 − 2k) · v
k,
π
q(X) · v
k= ((q
3−k− q
k−3)/(q − q
−1)) · v
k−1, π
q(Y ) · v
k= ((q
k+1− q
−k−1)/(q − q
−1)) · v
k+1.
Le sous-module de ⊗
2k
3correspondant naturellement ` a Λ
2k
3admet pour base les tenseurs v
1⊗v
0−q
2v
0⊗v
1, v
2⊗v
1−q
2v
1⊗v
2, v
2⊗v
0−v
0⊗v
2−Cv
1⊗v
1o` u C = (q −q
−1)/(q +q
−1). ´ Ecrivant X, Y, Z au lieu de v
0, v
1, v
2, on voit que l’alg` ebre S
qk
3est isomorphe ` a l’alg` ebre A
q,Co` u C = (q −q
−1)/(q +q
−1); il a paru int´ eressant d’examiner le cas o` u C est un param` etre ind´ ependant de k;
en effet les alg` ebres du type A
q,0ont ´ et´ e ´ etudi´ ees par divers auteurs ([11], [1], etc.); de plus, il est clair que les alg` ebres correspondant ` a des valeurs non nulles de C sont toutes isomorphes entre elles; par contre, on verra plus loin (proposition 4.7) qu’elles ne sont pas isomorphes ` a A
q,0.
Nous d´ emontrerons les r´ esultats suivants :
§2 : base ` a la Poincar´ e–Birkhoff–Witt, centre, graduation, noeth´ erianit´ e, int´ egrit´ e.
§3 : calcul du groupe de cohomologie de Hochschild H
1(A
q,C, A
q,C).
§4 : r´ esolutions libres des A
q,C-modules de dimension 1; koszulit´ e et alg` ebre duale de A
q,C.
§5 : d´ eformation formelle de k[X, Y, Z] correspondant ` a A
q,Cet structure de Poisson associ´ ee sur k
3.
§6 : involution sur A
q,Cet repr´ esentations involutives irr´ eductibles cor- respondantes.
2. Premi` eres propri´ et´ es de A
q,C2.1. Proposition. Les ´el´ements X
mY
nZ
p(m, n, p ∈ N) forment une base de A
q,C.
D ´ e m o n s t r a t i o n. On applique le lemme diamant de Bergman (cf. par
exemple [5], I.2.2) au syst` eme de r´ eductions suivant : Y X → q
2XY , ZY →
q
2Y Z, ZX → XZ + CY
2; on v´ erifie imm´ ediatement qu’il est confluent;
d’autre part on peut prendre, sur l’ensemble des monˆ omes, la relation d’ordre d´ efinie par le nombre d’inversions.
2.2. Notations. Un ´el´ement f de A
q,Csera not´ e
(2.1) f = X
m,n,p
f
m,n,pX
mY
nZ
p. On posera
(n)
q= (q
4n− 1)/(q
4− 1), (n)
!q= (1)
q(2)
q. . . (n)
q,
m n
q
= (m)
!q(n)
!q(m − n)
!q, C
n= C · (n)
q. 2.3. Lemme. On a
Z
mX − XZ
m= C
mY
2Z
m−1, ZX
m− X
mZ = C
mX
m−1Y
2. D ´ e m o n s t r a t i o n. Par r´ ecurrence sur m.
2.4. Corollaire. L’alg`ebre A
q,Cest gradu´ ee avec degr´ e (X
mY
nZ
p) = m + n + p.
2.5. Proposition. Le centre Z de A
q,Cest l’ensemble des polynˆ omes par rapport ` a l’´ el´ ement ϕ = (1 − q
4)XZ + CY
2.
D ´ e m o n s t r a t i o n. On v´ erifie imm´ ediatement que ϕ ∈ Z. Par ailleurs Z est gradu´e et on notera Z
dsa composante homog` ene de degr` e d. Soit f un
´
el´ ement de Z
d; ´ ecrivant que Y f − f Y = 0, on obtient f
m,n,p= 0 si m 6= p;
´
ecrivant que Xf − f X = 0, ou que Zf − f Z = 0, on voit que
f
m,n,m= 0 si n est impair,
C
m+1. . . C
m+v((1 − q
4) . . . (1 − q
4v))
−1K
dsi n = 2v,
o` u K
dest fonction de d seulement; ceci montre que Z
dest nul si d est impair, et de dimension 1 si d est pair; il est donc r´ eduit aux multiples de ϕ
d/2.
2.6. Proposition. L’alg`ebre A
q,Cest noeth´ erienne.
D ´ e m o n s t r a t i o n. C a s C 6= 0. D’apr` es ce qui pr´ ec` ede, on peut supposer C = q
2− q
−2. Rappelons la d´ efinition de l’alg` ebre F
q(M (2, k)), d´ eformation de l’alg` ebre F (M (2, k)) des polynˆ omes sur M (2, k); elle est engendr´ ee par 4 ´ el´ ements a, b, c, d avec les relations suivantes :
ba − qab, ca − qac, db − qbd, dc − qcd, cb − bc, da − ad − (q − q
−1)bc;
elle est noeth´ erienne (cf. [6], Theorem IV.4.1). Alors A
q,Cest noeth´ erienne comme quotient de l’alg` ebre F
q2(M (2, k)) par la relation b − c.
C a s C = 0. D´ emonstration analogue ` a celle de [6], Theorem IV.4.1.
2.7. Proposition. L’alg`ebre A
q,Cest int` egre.
D ´ e m o n s t r a t i o n. Notons B le quotient de A
q,Cpar l’id´ eal bilat` ere engendr´ e par Y ; B est isomorphe ` a k[X, Y ], donc int` egre. Notons Π le morphisme canonique A
q,C→ B; pour f ∈ A
q,C, on a Π(f ) = 0 si et seulement si f s’´ ecrit Y f
0, f
0´ etant alors unique. Ceci ´ etant, soit f , g ∈ A
q,Cavec f g = 0; comme B est int` egre, on a Π(f ) = 0 ou Π(g) = 0; supposons par exemple Π(f ) = 0; alors f = Y f
0, f
0g = 0; de proche en proche on arrive ` a des relations de la forme f = Y
mϕ, g = Y
nψ, ϕψ = 0, ϕ et ψ ´ etant en outre de degr´ e 0 par rapport ` a Y ; alors ϕ ou ψ est nul.
3. D´ erivations de A
q,C. On suppose ici C non nul, et on ´ ecrit A au lieu de A
q,C.
3.1. Proposition. Le groupe de cohomologie de Hochschild H
1(A, A) admet une base dont les ´ el´ ements ont des repr´ esentants dans Z
1(A, A) de deux types, not´ es respectivement Φ
Iket Φ
IIk, k ∈ N.
Type I :
Φ
Ik(X) =
k
X
p=0
%
k,pX
p+1Y
2k−2pZ
p,
Φ
Ik(Y ) =
k
X
p=0
σ
k,pX
pY
2k−2p+1Z
p,
Φ
Ik(Z) =
k
X
p=0
%
k,pX
pY
2k−2pZ
p+1, o` u %
k,pet σ
k,psont donn´ es par
σ
k,p=
−C
q
2(q
4− 1)
k−pk p
q
,
%
k,p= (C
p+1−1)
−1((q
4(k−p+1)− 1)%
k,p−1+ q
2pσ
k,p),
%
k,0= C
−1σ
k,0. En particulier
Φ
I0(X) = C
−1X, Φ
I0(Y ) = Y, Φ
I0(Z) = C
−1Z.
Type II :
Φ
IIk(X) = X
k+1Z
k, Φ
IIk(Y ) = 0, Φ
IIk(Z) = −X
kZ
k+1.
P r i n c i p e d e l a d ´ e m o n s t r a t i o n. Un 1-cocycle ϕ ∈ Z
1(A, A) est
enti` erement d´ etermin´ e par la donn´ ee des trois ´ el´ ements ϕ(X), ϕ(Y ), ϕ(Z)
soumis aux trois conditions suivantes :
Y ϕ(X) + ϕ(Y )X − q
2Xϕ(Y ) − q
2ϕ(X)Y = 0, Zϕ(Y ) + ϕ(Z)Y − q
2Y ϕ(Z) − q
2ϕ(Y )Z = 0, Zϕ(X) + ϕ(Z)X − Xϕ(Z) − ϕ(X)Z − CY ϕ(Y ) − Cϕ(Y )Y = 0.
Des calculs faciles, mais fastidieux, montrent que ϕ est enti` erement d´ eter- min´ e par la donn´ ee arbitraire des coefficients ϕ(Y )
p,1,p, ϕ(Y )
m,n,pavec m 6= p, ϕ(X)
p+1,n,p, et que ϕ est un cobord si et seulement si ϕ(Y )
p,1,pet ϕ(Y )
p+1,0,psont nuls pour tout p; on obtient alors Φ
Iken prenant ϕ(Y )
p,1,p= δ
k,p,
ϕ(Y )
m,n,p= 0 si m 6= p,
ϕ(X)
p+1,n,p= %
k,psi n = 2k − 2p, 0 sinon,
et Φ
IIken prenant
ϕ(Y )
m,n,p= 0 ∀ m, n, p, ϕ(X)
p+1,n,p=
n 1 si n = 0, p = k, 0 sinon.
3.2. R e m a r q u e. On d´ eduit de 3.1 que H
1(A, A) admet une autre base avec repr´ esentants Φ
0k, Φ
00kd´ efinis par
Φ
0k(f ) = ((1 − q
4)XZ + CY
2)
k· Φ
I0(f ), Φ
00k(f ) = ((1 − q
4)XZ + CY
2)
k· Φ
II0(f ).
4. Repr´ esentations de dimension 1 de A
q,Cet leurs extensions.
On suppose encore C non nul, et on ´ ecrit A au lieu de A
q,C.
4.1. Les repr´ esentations en question sont les χ
α,β, α, β ∈ k, d´ efinies par χ
a,β(X) = α, χ
a,β(Y ) = 0, χ
a,β(Z) = β.
On notera k
α,βle A-module correspondant.
4.2. Proposition. Le A-module k
α,βadmet la r´ esolution libre suivante : (4.1) 0 → A −→ A
d2 3−→ A
d1 3−→ A
d0 χ−→ k → 0,
a,βo` u
d
0(f
0, f
1, f
2) = f
0· (X − α) + f
1· Y + f
2· (Z − β),
d
1(g
0, g
1, g
2) = (g
1· (Z − β) − g
2· Y, g
2· (q
2X − α) − g
0· (Z − q
2β) − Cg
1Y, q
2g
0Y − g
1(X − α)),
d
2(h) = (h · (X − q
2α), h · Y, h · (q
−2Z − β)).
D ´ e m o n s t r a t i o n. Il est facile de v´ erifier que l’on a bien un complexe.
Pour d´ emontrer l’exactitude, il sera commode de remplacer les d´ eveloppe-
ments (2.1) par des d´ eveloppements de la forme
f = X
m,n,p
(f
m,n,p)
∼(X − α)
mY
n(Z − β)
p.
On a Im d
0= Ker χ
α,βcar si f ∈ Ker χ
α,βon a f = d
0(f
0, f
1, f
2), avec f
0= X
m≥1
(f
m,0,0)
∼(X − α)
m−1, f
1= X
m
X
n≥1
(f
m,n,0)
∼(X − α)
mY
n−1, f
2= X
m,n
X
p≥1
(f
m,n,p)
∼(X − α)
mY
n(Z − β)
p−1.
On a Im d
1= Ker d
0car si d
0(f
0, f
1, f
2) = 0, on a (f
0, f
1, f
2) = d
1(g
0, g
1, g
2), avec
g
1= X
m,n
X
p≥1
(f
0;m,n,p)
∼(X − α)
mY
n(Z − β)
p−1, g
2= − X
m
X
n≥1
(f
0;m,n,0)
∼(X − α)
mY
n−1, g
0´ etant alors caract´ eris´ e par
q
2g
0· Y = f
2+ g
1· (x − α).
Enfin on a Im d
2= Ker d
1car si d
1(g
0, g
1, g
2) = 0, on a (g
0, g
1, g
2) = d
2(h), o` u h · Y = g
1.
4.3. Corollaire. Etant donn´ es deux couples (α, β) et (α
0, β
0), Ext
A(k
α,β, k
α0,β0) est la cohomologie du complexe
0 → Hom
A(A, k)
d0
−→ Hom
A(A
3, k)
d1
−→ Hom
A(A
3, k)
d2
−→ Hom
A(A, k) → 0.
Mais Hom
A(A
n, k) est isomorphe ` a k
net on en d´ eduit ce qui suit : 4.4. Proposition. Ext
A(k
α,β, k
α0,β0) est la cohomologie du complexe
0 → k
d0
−→ k
3 d1
−→ k
3 d2
−→ k → 0, o` u
d
0(λ) = ((α
0− α)λ, 0, (β
0− β)λ),
d
1(µ
0, µ
1, µ
2) = ((q
2β − β
0)µ
1, (β
0− β)µ
0− (α
0− α)µ
2, (q
2α
0− α)µ
1), d
2(ν
0, ν
1, ν
2) = (α
0− q
−2α)ν
0+ (q
−2β
0− β)ν
2.
4.5. Proposition. L’alg`ebre A est de Koszul; en particulier l’alg`ebre de cohomologie Ext
A(k
0,0, k
0,0) est isomorphe ` a l’alg` ebre duale A
!, d´ efinie par trois g´ en´ erateurs u, v, w avec les relations
u
2, v
2− Cuw, w
2, vu + q
−2uv, wv + q
−2vw, wu + uw.
D ´ e m o n s t r a t i o n. Utilisons les notations de [2], §2.4 : V est l’espace vectoriel de base X, Y, Z; R est le sous-espace de V
⊗2de base
ξ
0= Y ⊗ X − q
2X ⊗ Y, ξ
1= Z ⊗ Y − q
2Y ⊗ Z,
ξ
2= Z ⊗ X − X ⊗ Z − CY ⊗ Y.
K
iiest l’intersection pour j = 0, . . . , i−2 des sous-espaces V
⊗j⊗R⊗V
⊗i−j−2; ensuite
K
i= A ⊗ K
ii. Le complexe de Koszul
→ K
1→ K
0→ k → 0
s’identifie ` a la r´ esolution (4.1) dans le cas α = β = 0 par les isomorphismes (f
0, f
1, f
2) ∈ A
3→ f
0⊗ X + f
1⊗ Y + f
2⊗ Z ∈ K
1(g
0, g
1, g
2) ∈ A
3→ −g
2⊗ ξ
0− g
0⊗ ξ
1+ g
1⊗ ξ
2∈ K
2h ∈ A → h ⊗ (−q
−2Z ⊗ ξ
0− X ⊗ ξ
1+ Y ⊗ ξ
2) ∈ K
3. Par suite, le complexe de Koszul est exact, et A est de Koszul ([2], Theorem 10).
La pr´ esentation de A
!se v´ erifie sans peine; enfin l’alg` ebre Ext
A(k
0,0, k
0,0) est isomorphe ` a (A
!)
opp([2], Proposition 11), et donc ` a A
!puisque A
!et son oppos´ ee sont isomorphes par l’application u → w, w → u, v → v.
4.6. R e m a r q u e. On peut d´ emontrer que, si k est alg´ ebriquement clos, toute repr´ esentation irr´ eductible de dimension finie de A est de dimension 1.
4.7. Proposition. Si C est non nul, A
q,Cn’est pas isomorphe ` a A
q,0. D ´ e m o n s t r a t i o n. Utilisant la proposition 4.4, on v´ erifie que Ext
1A(k
α,β, k
α,β) est de dimension 3 si (α, β) = (0, 0), et 2 sinon. Par ailleurs A
q,0admet des repr´ esentations de dimension 1 analogues aux χ
α,βainsi que d’autres, soit χ
γ, avec γ non nul dans k, d´ efinies par χ
γ(X) = χ
γ(Z) = 0, χ
γ(Y ) = γ. Des calculs sans difficult´ es montrent que Ext
1Aq,0(k
γ, k
γ) est de dimension 1.
5. L’alg` ebre A
q,Ccomme d´ eformation formelle de k[X, Y, Z]. On suppose ici C = (q − q
1)/(q + q
−1).
5.1. D´ eformation formelle de k[X, Y, Z]. Pour tout k-espace vectoriel E on d´ esigne par E[[h]] l’espace des s´ eries formelles en h ` a coefficients dans E et on le munit de la topologie h-adique (voir par exemple [5], chapitre III).
Notons khX, Y, Zi l’alg` ebre associative libre engendr´ ee par X, Y, Z, et A
hle quotient de l’alg` ebre (khX, Y, Zi)[[h]] par l’id´ eal bilat` ere ferm´ e engendr´ e
par les ´ el´ ements Y X −e
2hXY , ZY −e
2hY Z, Y X −XZ −th(h)Y
2. Le lemme
diamant de Bergman permet de d´ emontrer, comme par exemple dans le cas de U
q(sl(2, k)) (cf. [5], §IV.1.1), que A
hest une d´ eformation formelle de l’alg` ebre A
0= k[X, Y, Z], i.e. que A
hest isomorphe ` a A
0[[h]] en tant que k[[h]]-module.
5.2. Calcul du crochet de Poisson. On va calculer le crochet de Pois- son { , } sur l’alg` ebre sym´ etrique Sk
3associ´ e ` a cette d´ eformation formelle.
Rappelons qu’il est d´ efini par
{f, g} = µ
1(f, g) − µ
1(g, f ) ∀f, g ∈ A
0,
o` u l’on a not´ e µ
n: A
0⊗ A
0→ A
0les diverses composantes de la multipli- cation de A
h(sur tout ceci, voir [5], chapitre III).
Calculant dans A
hmodulo h
2on v´ erifie par r´ ecurrence sur m et p que Z
mX
p= X
pZ
m+ hmpX
p−1Y
2Z
m−1,
d’o` u r´ esulte facilement que
{X
mY
nZ
p, X
m0Y
n0Z
p0} = 2(nm
0− mn
0+ pn
0− np
0)X
m+m0Y
n+n0Z
p+p0+ (pm
0− mp
0)X
m+m0−1Y
n+n0+2Z
p+p0−1. Posant f = X
mY
nZ
p∈ Sk
3, et de mˆ eme pour f
0, cette relation s’´ ecrit
{f, f
0} = 2XY ∂f
∂Y · ∂f
0∂X − ∂f
∂X · ∂f
0∂Y
(5.1)
+ 2Y Z ∂f
∂Z · ∂f
0∂Y − ∂f
∂Y · ∂f
0∂Z
+ Y
2∂f
∂Z · ∂f
0∂X − ∂f
∂X · ∂f
0∂Z
et ceci reste vrai, par lin´ earit´ e, pour tous f, f
0∈ Sk
3. On a donc d´ emontr´ e ce qui suit :
5.3. Proposition. Le crochet de Poisson sur k[X, Y, Z] associ´e `a sa d´ eformation formelle A
hest donn´ e par (5.1).
5.4. Feuilles symplectiques. On suppose ici k = C. A toute structure de Poisson sur une vari´ et´ e X (ici k
3) correspond un champ de bivecteurs Π tel que
{f, f
0}(x) = hΠ(x), df ⊗ df
0i = X
i,j
Π(x)
i,j∂f
∂x
i· ∂f
0∂x
jet un champ d’applications e Π(x) : T
x∗X → T
xX donn´ e par ( e Π(x) · ξ)
i= X
j
Π(x)
i,jξ
j∀ξ ∈ T
x∗X.
Les feuilles symplectiques sont les sous-vari´ et´ es int´ egrales du champ de sous- espaces tangents x → Im e Π(x).
Dans le cas pr´ esent, posant x
1= X, x
2= Y , x
3= Z, (5.1) montre que
Π(x) = Y e
0 −2X −Y
2X 0 −2Z
Y 2Z 0
.
Le sous-espace Im e Π(x) est nul si Y = 0; dans le cas contraire, il est ´ egal ` a l’ensemble des vecteurs tangents P
i
η
i ∂∂xi