• Nie Znaleziono Wyników

Bulletin de la Société Chimique de France. Mémoires, 5 série, T. 12, n. 1-3

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "Bulletin de la Société Chimique de France. Mémoires, 5 série, T. 12, n. 1-3"

Copied!
172
0
0

Pełen tekst

(1)

J a n v i e r - r e v r i c i - m a i ^ „ 5* s é r i e , t . 1 2 , n ° 1 - 2 - 3

B U LLET IN

D EC l_ A

SOCIÉTÉ CHIMIQUE

de FRANCE

MÉMOIRES

S e c r é t a i r e g é n é r a l de la S o c i é t é : R é d a c t e u r e n c h e f du B u l l e t i n

R. D E L A B V , G. C H A M P E T I E R ,

Faculté de Pharmacie, Institut de Chimie, _

4, avenue de l’Observatoire, Paris (6*) rue Pierre-Curie, Paris (5*)

R é d a c t e u r en c h e f a d j o i n t : M. G . K R A V T Z O F F

C O M M I S S I O N D ' I M P R E S S I O N :

6. B E RT RA N D , A. D A M I E N S , E. D A R M O I S , 1. D U C L A U X . A. L E P A P E , R. M A R Q U I S -

Ce numéro contient :

Procès-verbaux des séances de la Société... p. l à 38 Mémoires (sommaire au v erso )... P- 39 à 168

SIÈGE DE L A SO CIÉTÉ : 28, R U E St- DOMINIQUE, P A R IS (7<•)./

s r

MASSON ET Cie, DÉPOSITAIRES L I B R A I R E S D E L’A C A D É M I E D E M É D E C I N E

ion v.«.,i«worj Soi„+-Germain, Paris (6e)

(2)

S O M M A IR E DU N°

1

-

2-3

Extraits des procès-verbaux des séances... 1

MÉMOIRES P R É S E N T É S A LA SO CIÉTÉ CHIMIQUE

B

ertiaux

(L.). Dosage néphélométrique de très petites quantités de

c u i v r e ... 1 1 3

Bo u t s e r i n-Ga l l a n d

(Mme Andrée). Phénomène de permutation et

d’adsorption simultanées présentés par l’acide humique libre ou associé à un support minéral... 116

Ca n a l s ( E . ) , Mo u s s e r o n ( M .) e t Wi n t e r n i t z

(F.) Sur

l e s s p e c t r e s

Raman de quelques cyclohexadiènes... 72

Ca n a l s

(E.) et

Ch a r r a

(A.). Sur les dosages néphélométriques 89

Ca r r i è r e (Émile) et Gu i t e r (Henri). Méthodes d’analyse volumé­

trique des sels complexes... 75

Ca t t e l a i n

(Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur les

dérivés dialcoylés isomères de position de la thiocéto

-3

céto

-5

benzyl

-6

triazine-1.2.4...

39

Ca t t e l a i n

(Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur

quelques propriétés nouvelles de la thiocéto-3 céto-5 benzyl

-6

tria­

zine-1.2.4...

47

Ca t t e l a i n

(Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines : sur

quelques propriétés nouvelles de la dioxo-3.5 benzyl

-6

triazine-1.2.4. 53

Ca t t e l a i n

(Eugène). Contribution à l’étude des as-triazines :

dioxo-3.5 alcool (ou aryl

)-6

triazines-1.2.4 et thiocéto-3 céto-5 alcoyl (ou aryl

)-6

triazines-1.2.4; comparaison des deux hétérocycles.

59

Ch o v i n (P.)

et

Gu n t h a r t

(J.). Recherches sur les lactames colorées.

Sur deux isomères du diphénylisoindigo. La bétaïne N.N'-diphényl- quinindoléiniumcarboxylique, et la N.N'-diphényldibenzotétrahy-

dronaphtyridinedione...

100

Ch o v i n

(P.) et

Gu n t h a r t

(J.), Recherche sur les lactones colorées.

Constitution des colorants de Pechman, de l’isooxindigo et des naphtyrones... 105

Cu e i l l e r o n

(Jean). Réduction explosive au choc des halogénures

par les métaux alcalins...

88

De l a r y

(Raymond) et

Li é v i n

(Mlle Madeleine). Sur les stilliréac-

tions de l’antimoine ... 135

J De l a b y

(Raymond) et

Fe i§ ;a n d

(Pierre). Sur les stilliréactions de

\ l’arsenic.../ ... 140 D

elaby

(Raymond) et

l

W

é

(Jacques). Sur les stilliréactions de

l ’étain... 146

De l a b y

(R.),

Ha r i s p e

(J.-V.) et

Bo n h o m m e

(F.). Sur les sulfamides-

amidines. — IV. Parasulfamido-benzamidines substituées à la fois

dans les groupements amidine et sulfonamide... 152

(3)

BULLETIN

. \pyt DE LA

SOCIÉTÉ CHIMIQUE

DE FRANCE

e x t r a i t s d e s p r o c è s-v e r b a u x d e s s é a n c e s

SÉANCE DU VENDREDI 12 JANVIER 1945.

Présidence de M. G. D u p o n t , Président.

• r. X/

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

ÉLECTION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION Nombre de votants: 381. Bulletin blanc: 1.

Ont été élus :

Président... M. T i f f e n e a u (1945-1948).

i Ba il l y (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

Vice-Présidents ... P o r t e v i n (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

( Da r z e n s (1 9 4 5 -1 9 4 6 ).

S

C h a u d r o n (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

D e l a n g e (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

Du l o u (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

R . Pa u l (1 9 4 5 -1 9 4 8 ). ' Tr é f o u e l (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

DENIVELLE (1 9 4 5 -1 9 4 6 ).

Î

C o n d u c h é (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

D o l i q u e (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

D o n z e l o t (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

P r e t t r e (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

Ro c h e (1 9 4 5 -1 9 4 8 ).

Mo n d a i n-Mo n v a l (1 9 4 5 -1 9 4 7 ).

ASSEMBLÉE ORDINAIRE Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.

Est nommé Membre de la Société : M. D u c e t .

Sont présentés pour être nommés Membres de la Société :

M. Mario R o t h s t e i n , ingénieur chimiste I. C. C., chim iste-parfum eur aux Établissements Polaky Schwartz, 90, boulevard du M ontparnasse, Paris (14e), présenté par M. le chanoine P a l f r a y et M . S a b e t a y .

M. P. B l a n q u e t , docteur en médecine, pharm acien, licencié ès sciences, chargé de cours à la Faculté de Médecine et de Pharm acie de Toulouse, 52, rue Bayard,

à Toulouse (Haute-Garonne), présenté par MM. C a u j o l l e et F a b r e .

M. Robert G o u e z e c , licencié ès sciences, Laboratoire du Feu, 1, place Aristide- Briand, à Bellevue (S.-et-O.), présenté par M M . M a r q u is et L a u r e n t .

M. Marcel T o u r n a ir e , ingénieur-chimiste I. C. P.,. Compagnie générale du Duralumin et du Cuivre, 23, avenue V ictor-Em m anuel-III, Paris (8e), présenté par MM. D e l a b y et C h a m p e t ie r .

9

soc. CHiM ., 5 e s é h ., t . 12, 1 9 4 5 . — Mémoires. 1

(4)

2 BULLETIN DE LA s u u iK iJ i u m M iy u E Dis FRANCE. T. 12 M. Marcel G o u g e , ingénieur-chim iste, 19, rue Saint-Séverin, Paris (5e), présenté par MM. P a u l et P r é v o s t .

M. François G o n n a r d , ingénieur-chim iste I. G. P., 20, rue des Volontaires, Paris (1 5 e), présenté par MM. D e l a b y et G . C h a m p e t ie r .

M. M a r ig n a n , docteur en pharm acie, licencié ès sciences physiques, M ontpellier H érault), présenté par MM. C a n a l s et J a u lm e s .

Influence des gaz inertes sur les phénomènes de dissociation en milieu hétérogène, par Louis H a c k s p i l l . MUe Andrée C h e u t i n et Roger C a i l l â t .

Contrairem ent à ce qui est généralem ent admis, la pression d ’un gaz étranger à une réaction de dissociation a une influence sur l’équilibre final.Lorsqu’on chauffe progressivem ent de la calcite dans le vide, le dégagem ent d ’anhydride carbonique se m anifeste à 580° par une hausse du m anom ètre. C’est le « seuil de réaction ». Si, au lieu d’opérer dans le vide, on établit une pression initiale de gaz inerte, le seuil se m anifeste aussi nettem ent, m ais il est situé à une tem pérature supérieure à 580°, d ’au tant plus élevée que la pression est plus forte. Par exemple avec de l’argon :

Pression initiale en mm de H g .... 63 120- 152 225 333 556 Tem pérature centigrade... 635 670 680 715 730 760- L ’hélium, le krypton, l’azote et même l’oxygène produisent un effet analogue Par cpntre, l’anhydride carbonique a une action spéciale. Pour une même tem pé­

rature, sa pression est moindre. D’autre part, la courbe des seuils se confond dans ce cas avec la courbe de dissociation obtenue1 par la m éthode classique.

Nous avons réalisé égalem ent des équilibres que l’on peut qualifier de m ixtes, pour lesquels la phase gazeuse est constituée par un mélange de gaz inertes et de gaz carbonique. Pour une même tem pérature, la pression partielle de ce dernier est d’autant moindre que celle du gaz étranger à la réaction est plus élevée.

Les gaz inertes agissent de même sur la dissociation du chlorure d ’argent am m o­

niacal et sur celle des fluosilieates. Il est permis de supposer que nous sommes en présence d’un phénomène général, qui n’a pas, à notre connaissance, été signalé antérieurem ent.

par la m éthode statique classique, quand cela était possible, et par une m éthode dynam ique.

Pour le fluosilicate de sodium, nos résultats diffèrent nettem ent de ceux adm is jusqu’ici.

Nous avons étudié égalem ent le déplacem ent du seuil de décom position sous différentes pressions d ’azote'.

M . G. D u p o n t , en ouvrant la séance procède à l’installation du nouveau président de la Société Chimique de France, M. Marc suivante : T i f f e n e a u , et prononce l’allocution

C’est le 14 janvier 1938, que la Société Chimique m ’a fait le très grand honneur de m ’appeler à sa présidence. C’est aux tragiques circonstances traversées par notre pays que je dois d’avoir conservé ce poste jusqu’à ce jour puisque, d’après ses statuts, la Société aurait dû être appelée à rem placer son président en 1941.

Dissociation des fluosilieates alcalins, par .Roger C a i l l a t .

Nous avons étudié la dissociation des fluosilieates alcalins suivants :

S é a n c e d u 26 J a n v i e r 1945.

Me s d a m e s, Me s s i e u r s,

(5)

Pendant les tristes années d ’occupation, les élections n’ont paru à votre Conseil, ni possibles, ni désirables, car il lui était interdit de proposer à vos suffrages, pour une élection ou une réélection, les noms de certains de nos collègues que nous jugions des plus dignes. Le m eilleur moyen que nous avions de résister, était de nous efforcer de conserver intact ce qui avait été institué dans la liberté en 1939.

En ce qui concerne l’adm inistration de notre Société, les directives données par votre Conseil peuvent se résumer comme suit : m aintenir les traditions, assurer le mieux possible la publication des travaux de nos chercheurs et s’efforcer de leur fournir la docum entation nécessaire.

Certes, pour la mise en pratique de ces directives, les moyens dont a pu disposer notre société ont été fort restreints.

En ce qui concerne les m anifestations extérieures de celle-ci, il n’a pas été possible, évidemment, de leur donner l’éclat par lequel, avant la guerre, notre Société, en collaboration généralement avec les autres Sociétés de Chimie, tenait à m ontrer sa vitalité. Les dernières furent, depuis 1938 et dans l’ordre, les Congrès de Rome, la Conférence de W ieland et les Conférences sur la catalyse, de notre com patriote Sabatier (dont ce fut la dernière et ém ouvante m anifestation) et d’Ipatief.

Depuis la guerre, ces m anifestations ont été obligatoirement beaucoup plus rares et ont eu un caractère beaucoup plus intim e : tel, le pieux hommage rendu à Lavoi- sierle 11 juin 1943; mais nos réunions bi-mensuelles parisiennes, ont ainsi que celles de nos sections de province, permis à nos membres de conserver entre eux le contact et, par des conférences de mises au point, de se tenir au courant des grandes nou­

veautés de notre science.En ce qui concerne les publications, notre Bulletin a, malgré des interdictions temporaires, malgré les difficultés que vous imaginez, pu continuer à paraître, mais les restrictions sévères concernant le nombre de pages ont amené un retard important, tan t dans la parution des mémoires que celle de la documentation.

Et vous ne savez peut-être pas assez, combien les résultats obtenus sur ce point, quelques maigres et peu satisfaisants qu’ils soient, ont coûté d’efforts opiniâtres, de démarches souvent rebutantes à notre Secrétaire général D e l a b y et à notre Rédacteur en chef du Bulletin G h a m p e t ie r . Je veux ici rendre un public et fervent hommage à leur dévouem ent entier et particulièrem ent méritoire.

Avec la libération voici venir une ère nouvelle'. Certes, la guerre n ’est pas finie, et ce n’est pas encore dem ain que nos laboratoires pourront reprendre toute leur activité et que notre Bulletin aura à sa disposition tout le papier désirable pour rattraper son retard, mais lés démarches, du moins, sont moins désagréables et nous avons en particulier l’espoiy d ’avoir, grâce à l’aide efficace de nos amis alliés, la possibilité de fournir rapidem ent à nos membres la docum entation anglo- américaine.Nous avons l’espoir de voir notre pays reprendre rapidem ent dans le monde une place de premier plan. Notre Science Chimique aura, dans ce relèvem ent, un rôle important à jouer et notre Société une grande tâche à rem plir; elle doit s’y préparer.

Vous venez, Messieurs, d’appeler à notre présidence M. T i f f e n e a u , Membre de l’Institut, Doyen honoraire de la Faculté, de Médecine de Paris. Je n’ai pas ici à rappeler l’œuvre chimique considérable et de prem ier plan de notre nouveau président, œuvre qui honore si grandem ent la Science française et notre Société.

Je dirai seulem ent que M. T i f f e n e a u a su, pendant les jours sombres de l’occu­

pation, malgré sa situation en vue’et les charges de son laboratoire, jouer un rôle actif dans les organismes de résistance. L’avenir de notre Société ne pouvait être placé dans des m ains plus dignes, m ieux capables de la guider dans les difficultés présentes. En votre nom, Messieurs, je tiens à le rem ercier d’avoir accepté d’être présenté à vos suffrages et de vouloir bien assumer la charge qui en résulte. C’est avec joie et reconnaissance que je lui cède la présidence.

M. Marc T i f f e n e a u répond dans les term es suivants:

Me s c h e r s Co l l è g u e s,

En adressant, dès mes premiers mots, mes plus vifs rem erciem ents au Conseil de la Société Chimique qui m ’a fait le grand honneur de me désigner comme Président, et aussi à tous les membres de notre Société qui par leurs suffrages ont ratifié son choix, les sentim ents qui m ’anim ent sont moins le souci de me conformer à la louable tradition qu’ont toujours suivie mes prédécesseurs, que le ferme désir d’exprimer sincèrement tout ce que j ’éprouve pour la haute distinction, dont vous m’avez honoré et dont j ’apprécie toute la valeur, tout en espérant m ’en m ontrer digne.Bien que je sois parvenu à un âge où l’on ne recherche ni les titres, niles honneurs, mais où l’ont peut cependant, comme je l’éprouve aujourd’hui, ressentir encore avec joie et fierté la satisfaction de les accepter, je ne me dissimule pas tout ce que 1945 BÜLLËTlJN UE LA &Ul.lf.li2 CHIMIQUE DE FRANCE. 3

(6)

4 BULLETIN DE LA SOCIETE CHIMIQUE DE FRANCE. T. 12 cet honneur comporte de charges et de responsabilités. J ’estime toutefois, que cette distinction aurait dû échoir, sinon à des collègues plus qualifiés que moi, aussi bien par leur œuvre que par leur ancienneté dans la Société, du moins et de préférence, à des collègues plus jeunes, capables d’occuper très utilem ent cette place et d ’y jouer le rôle im portant qu’on attend d’un Président, rôle qui surtout, dans les circonstances actuelles, doit certainem ent être beaucoup plus actif qu’honorifique.

Je ferai donc de mon mieux pour rem plir la tâche que vous m ’avez confiée et je m ’efforcerai d’y appliquer toutes mes pensées et d ’y consacrer toutes mes forces.

J ’y serai d’ailleurs d’une part puissam m ent aidé et secondé par notre Secrétaire général, mon am i M. D e l a b y , toujours si actif et si vigilant et, d ’autre part, utilem ent conseillé par nos anciens Présidents et tout spécialem ent par celui auquel je succède, M. Georges D u p o n t , qui a occupé cette place pendant sept années qui furent particulièrem ent longues et dures et à qui je tiens à rendre en votre nom le plus vif hommage pour le zèle et le dévouem ent qu’il a toujours m ontrés, même dans les circonstances les plus difficiles.

Mais auparavant, perm ettez-m oi sinon de scruter et de discerner les raisons qui ont pu guider le Conseil dans son choix et que je devine plutôt que je ne les connais, du moins de vous exposer celles que je suis à même de bien connaître puisque ce sont celles que j ’ai dû puiser en moi-même pour vaincre mes propres résistances et pour décider mon acceptation.

Après le cataclysme sans précédent qui a ébranlé le monde jusque dans ses fondements, devant le triste et douloureux spectacle qui reste constam m ent présent à nos yeux et qui retient toute notre attention, celui de notre pays dévasté, délabré et, pour ainsi dire, annihilé aussi bien dans ses forces vives économiques que dans son activité scientifique, une seule pensée n ’a cessé de me guider, comme je suis.certain qu’elle vous anime et vous guide tous, la restauration de notre grandeur matérielle et intellectuelle. Ce qui doit donc dominer chez ceux à qui échoit ia lourde tâche d’être des conducteurs d ’hommes, c’est le sentim ent du devoir associé à l’amour de la Patrie, poussé jusqu’au sacrifice de soi.

C’est parce que sans trop de tém érité je l’espère, j ’ai cru pouvoir me consacrer à une telle tâche que je me suis décidé à l’accepter. Pour l’accomplir, une double condition me paraît nécessaire; d'une part, avoir une vision nette des besoins les plus urgents de la Chimie française, non seulem ent dans le présent m ais dans l’avenir le plus proche ; d'autre part, conserver le contact avec les traditions du passé afin d’y puiser à la fois des exemples qui vivifient et des sentim ents de fierté qui stim ulent les énergies.

Pour ce qui concerne les problèmes les plus urgents qui intéressent avant tout la vie de notre Société, ses finances, son Bulletin, ses Conférences, sa D ocum entation, ses relations avec les Sociétés voisines aussi bien françaises qu’étrangères, c’est seulem ent après plusieurs contacts et divers échanges de vues avec mes collègues du Conseil, que je serai à même de me former à cet égard une opinion, puis d ’adopter une ligne de conduite et de fixer un programme.

Quant à ce qui concerne'les traditions du passé, je crois que sans jam ais négliger tout ce dont je pourrai en être informé par mes collègues, je n’aurai qu’à puiser en moi-même et dans mes propres souvenirs pouf rester toujours dans la bonne voie du devoir et de l’action.

A cet égard, si je m ets à part mon Maître B e h a l dont l’enseignem ent et l’attitude à la Faculté de Pharm acie ont laissé sur moi une si forte em preinte, je puis déclarer que les deux premiers exemples de courage civique et de foi patriotique que j ’ai reçus dans ma jeunesse c’est ici même, à la Société Chimique de France, qu’ils me furent donnés par deux hommes qui furent des modèles d’abnégation et de dévoue­

m ent à la cause du droit et de la justice, l’un, Edouard G r im a u x , qui fut, à trois reprises, Président de notre Société, en 1881, en 1890 et en 1900; l’autre, S c h e u r e r - K e s t n e r , qui occupa la Présidence en 1894 et qui rendit à notre Société les plus éminents services.

Tous deux furent des savants de grand m érite qui, formés l’un et l’autre à l ’École de W u r t z , s’orientèrent dans des voies différentes, chimie pure, pour l’un, et chimie appliquée pour l’autre, mais qui, tous deux, servirent utilem ent la cause de la Chimie française.

Tous deux, également, consacrèrent une grande part de leur activité à des tâches altruistes; l’un, G r im a u x , en se spécialisant dans l’Histoire de la Chimie où il écrivit ces deux livres rem arquables que sont la vie de L a v o i s i e r et celle de Charles

G e r h a r d t ; l’autre, S c h e u r e r - K e s t n e r , en se consacrant aux affaires publiques et, dans un domaine plus particulier, en prenant en m ain les intérêts de notre Société dont il parvint, à une période critique de son existence, à assurer la prospérité en organisant des souscriptions industrielles qui, par la suite, furent souvent reprises et toujours couronnées de succès.

Toutefois ce qui caractérise et rapproche avant tout ces deux savants et ce qui est la cause de l’influence profonde qu’ils ont exercée sur moi-même et sur les hommes de ma génération, c’est que l’un et l’autre furent des patriotes, au tem pé-

(7)

îy-io c u L L t n i 'i un, l a 3UW D1U CHIMIQUE DE FRANCE. 5 rament ardent et à l’âme généreuse qui, dans une circonstance tragique, alors qu’il s’agissait d’un officier français injustem ent condamné, n ’hésitèrent pas à prendre publiquement parti pour défendre l’innocent malgré l’opposition du Gouvernement et la défaveur d’une opinion publique odieusement trompée. L’un et l’autre furent victimes de leur loyauté et de l’injustice des hommes: l’un, dut abandonner ses fonctions de Vice-Président du Sénat; l’autre, fut privé p arle Ministre de la Guerre d’alors, du laboratoire et de la chaire qu’il occupait à l’École Polytechnique.

Tels sont les hommes qui ont apporté dans la vie, publique le sentim ent de la dignité et de l’honneur, et qui ont en outre m ontré à leurs com patriotes, comme à leurs confrères chimistes, la voie du devoir.

Ouand survint la guerre de 1914, les chim istes français nourris de tels exemples et soucieux de faire tout leur devoir, conjuguèrent leurs efforts pour apporter leur aide à la Défense nationale.Vingt-cinq ans plus tard, notre pays a retrouvé les chim istes français placés au même poste de com bat et tous remplis d’une même foi patriotique. Aussi, lorsqu’en juin 1940, nos laboratoires furent repliés en divers centres de province, ce fut pour tous avec l’espoir, non point d’une capitulation, mais d’un redressem ent de nos armées et d’une résistance prolongée dans laquelle les chimistes auraient continué à apporter leur concours. Vous savez ce qu’il en advint. Les Allemands ne m an­

quèrent aucune occasion non seulem ent de nous piller et de nous appauvrir, mais aussi de nous brim er et de nous démoraliser. Tout ce qui pouvait conduire à la désunion des Français, prescription de race ou de doctrine, ils l’encouragèrent ou l’imposèrent, aussi bien dans la vie publique que dans les Sociétés scientifiques. 11 semble bien qu’ils n’entendirent ne nous laisser qu’une seule liberté, celle de nous déchirer entre nous ou encore de nous avilir par une presse infâme rédigée par nos propres concitoyens.Heureusement, ce fut cette oppression même qui créa ou fortifia les m ouvements de résistance. Les chim istes y prirent leur part non seulement en se groupant et même en entrant dans l’action, notam m ent par la confection d’engins explosifs destinés à détruire les ouvrages de l’ennemi et à paralyser ses mouvements, mais aussi en préparant dans le plus grand secret le succès de l’insurrection par la confection des bombes incendiaires et de divers autres engins.

Je ne fus pas associé à cette forme chimique de la résistance qui resta, et pour cause, confinée à quelques initiés dont l’un ou l’autre racontera un jour toute l’histoire qui jusqu’ici n’a paru que par bribes dans divers journaux, mais qui fait le plus grand honneur à ceux de nos confrères chim istes qui en furent les héros.

Pour ma part, c’est vers la fin de 1943, que par mes attaches universitaires avec la médecine, je fus orienté du côté de la résistance médicale, résistance qui devait être si utile non seulem ent pour organiser les soins aux blessés dans la lutte clan­

destine contre l’envahisseur, mais aussi pour préparer les services m édicaux indis­

pensables pour la période de l’insurrection. Toutes ces organisations de résistance aussi bien médicale qu’universitaires ou intellectuelles tendent aujourd’hui, quelques-unes à fusionner ou à s’agréger, toutes à s’unir en une vaste Fédération qu’inspirerait et dirigerait le même esprit, qui doit désormais nous anim er tous, celui de la résistance.

Aujourd’hui que la France est enfin libérée sinon de ses chaînes économiques, du moins de la honte et des misères de l’occupation, aujourd’hui que notre Société Chimique commence à éprouver elle-même les bienfaits sinon m atériels du moins moraux de cette libération, c’est en effet cet esprit qui doit désormais nous animer.

Aussi est-ce vers une seule pensée que nous devons tous nous tourner et c’est, mus par elle, que, tous, nous devons m ultiplier et associer nos efforts. Cette pensée, un seul mot doit la résum er: m aintenir l’esprit de la résistance, cet esprit dont notre grand chef, le Général de G a u l l e a été, et reste la vivante incarnation et, qui demain, après que nous aurons conquis la Victoire définitive, doit nous perm ettre d’assurer la renaissance de notre pays, de ses institutions scientifiques et plus spécialement de la Chimie française.

Cette résistance prolongée, à laquelle je vous convie, ce n’est plus seulement contre l’oppresseur qu’elle doit être dirigée car quoique celui-ci ne soit pas encore complètement terrassé, sa fin nous apparaît toute proche.

Cette résistance c’est à la fois contre nos ennemis de l’intérieur et contre nous- mêmes que nous devons désormais la poursuivre. D’abord contre nos ennem is de l’intérieur, c’est-à-dire contre ceux de nos com patriotes qui, quelque bien inten­

tionnés qu’ils puissent être, pactisent encore m entalem ent avec l’ennemi dont-ils adm irent toujours les méthodes d’autorité et d’ordre sans jam ais être parvenus à se rendre compte que ces méthodes ne sont qu’une façade dissim ulant un despostisme sanguinaire et un mépris absolu de la justice et du droit. D ’autre part, nous devons aussi lutter et résister contre nous-mêmes, c’est-à-dire contre l’ennemi intim e qui vit en chacun de nous ou qui tend à s’y installer et qui, de quelque nom qu’on le désigne, qu’on l’appelle indifférence, mollesse, indolence, nous conduit à déserter fe chemin du devoir et de l’action.

(8)

6 BULLETIN DE LA SOCii^n^ L n i i i i y u t u k FRANCE. T. 12 Pour nous, Chimistes français, héritiers d’un passé glorieux et magnifique, fils de la patrie de L a v o i s i e r , adm irateurs de tous ceux qui furent les continuateurs im m édiats et éloignés de l’œuvre de notre grand réform ateur, notre devoir est tout tracé : dem eurer fidèle à l’exemple que nous ont donné nos grands devanciers, accroître le patrim oine qu’ils nous ont légué, étendre le champ de noà recherches dans tous les domaines, m ais surtout dans le difficile et passionnant domaine de la biologie, m ultiplier le nombre de nos chim istes encore beaucoup trop insuffisants;

en un m ot, ne jam ais rester stationnaires, toujours aller de l’avant et surtout éviter tout glissement vers une décadence dont nos adversaires qui en guettent à chaque instant les moindres symptômes ne m anqueraient pas de triom pher bruyam m ent.

N’ont-ils pas en effet annoncé publiquem ent déjà cette décadence en deux circons­

tances douloureusement tragiques et pénibles pour notre pays lors de nos désastres de 1870 et de 1940, ajoutant ainsi à la calomnie la plus vile vis-à-vis d ’un adversaire vaincu l’injure et l’insulte du vainqueur.

A la première de ces insultes, formulées en 1870 par K o l b e , l’un des meilleurs chimistes allemands, la réponse a été donnée par nos collègues français de la fin du x ix e siècle et du début du x x e, depuis L e B e l , W u r t z et B e r t h e l o t jusqu’à

M o is s a n , C u r ie , G r ig n a r d et S a b a t i e r .

Pour ce qui concerne l’autre, celle qui nous touche de plus près car cette insulte, quoique venant de la plume d’un Allemand moins connu, fut proférée en 1940, au lendem ain de notre défaite, c’est à vous tous qui m ’écoutez qu’il appartient de donner un dém enti éclatant, m ais surtout à vous jeunesse qui approchez à présent de la m aturité, vous qui êtes les forces vives de la Nation et en qui nous plaçons tout notre espoir.

L’avenir de la Chimie française est entre vos m ains, c’est à vous qu’il appartient de la faire prospérer en apportant ici même les plus beaux fruits de vos travaux et vos plus riches moissons, à vous qu’échoit désormais la noble mission de la con­

duire vers les hautes destinées auxquelles son glorieux passé lui donne droit.

Présidence de M . T i f f e n e a u , Président.

' Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.

Sont nommés Membres de la Société :

M M . Ro t h s t e i n, Bl a n q u e t, Go u e z e c, To u r n a i r e, Go u g e, Go n n a r d Ma r i g n a n.

Sont présentés pour être nommés Membres de la Société :

M1Ie Hélène C o n d u c h é , licenciée ès sciences, diplômée d ’études supérieures, ingénieur-chimiste, 5, rue Paul-Doumer, à Meudon (S.-et-O.), présentée par MM. C h a t e l e t et J o u a n .

D octeur D u b o u l o z , professeur à la Faculté de Médecine de Marseille, 92, rue R ainard, à Marseille (B.-du-R.), présenté par MM. R o c h e et D e s n u e l l e .

Le Président fait part du décès de M. Maurice N i c l o u x .

Le plus grand de nos biochim istes français actuels, Maurice N i c l o u x , vient

de disparaître. ' 4 .

Sa m ort est une perte irréparable pour la Science chimique française. Elle sera vivem ent ressentie non seulem ent par les membres de notre Société à laquelle il appartenait depuis plus de 40 ans, m ais encore par tous ceux qui, en France comme à l’étranger, s’intéressent aux problèmes biologiques.

Maurice N i c l o u x est né à Paris en 1873. Il doit sa form ation scientifique première

à l’École de Physique et de Chimie. Dès sa sortie de l’École en 1893, il entre comme préparateur dans le laboratoire de l’illustre physiologiste G r e h a n t qui lui donna comme sujet de recherches le dosage de l’alcool éthylique dans les tissus, dosage qu’il transform era plus tard en un microdosage et qu’il appliquera à divers pro­

blèmes de physiologie et de pathologie. Il se trouva ainsi entraîné dès le début dans une étude qui, largem ent étendue par la suite à de nom breuses autres substances, sera le problème de toute sa vie, celui de la mesure exacte et correcte des phénomènes biochimiques, mesure dont L a v o i s i e r avait dém ontré le prem ier la nécessité ta n t à

| la fois dans les réactions chimiques que biochimiques et dont Nicloux m ontra

% qu’elle reste l’élément primordial de toute étude expérim entale entreprise par le biochimiste. Après l’alcool, N i c l o u x étudia le microdosage ou le semimicrodosage s de la glycérine du formol. Bientôt abandonnant m om entaném ent cette étude qu’il c reprendra en 1906 dans le domaine des anesthésiques généraux, il aborde deux

(9)

1945 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE DE FRANCE. 7 problèmes essentiellem ent distincts d’une part, celui de la fixation de l’oxyde de carbone et de l’oxygène sur l’hémoglobine, d’autre part, celui de la lipase contenue dans les graines de ricin et d’une façon générale la saponification des corps gras.

Dans son travail sur l’hémoglobine il m ontre l’antagonisme qu’exercent sur cette substance l’oxygène et l’oxyde de carbone pour lesquels il constate que finalement lorsque l’équilibre de la réaction est atteint, il satisfait à la loi quantitative d’action de masse dont N i c l o u x m ontre ainsi qu’elle est applicable à des systèmes hété­

rogènes à la condition que les équations des constituants du système soient celles des gaz. M. N i c l o u x reviendra par la suite sur cette question de l’hémoglobine, notamment, en précisant les conditions qui président à la form ation de la méthé- moglobine. Dans son travail sur la lipase végétale, N i c l o u x m ontre que la graine de ricin est contenue dans le cytoplasme, d’où on l’extrait par des méthodes physiques et qui constitue d’après lui un nouveau type de ferm ent cellulaire carac­

térisé par son insolubilité dans l’eau et sa destruction en présence de ce'véhicule.

En 1906, il aborde à la fois le problème du dosage des anesthésiques généraux dans les tissus anim aux en fonction des divers degrés de l’anesthésie que produisent ces substances. 11 m ontre que la fixation des anesthésiques, chloroforme, éther, chlorure d’éthyle, puis plus tard, protoxyde d’azote et éthylène est fonction de la teneur des tissus en lipoïdes confirm ant ainsi la théorie lipoïdique de l’anesthésie proposée par O v e r t o n et Hans M e y e r . Il constate, d’autre part, que certains anesthésiques généraux sont décomposés dans l’organisme, notam m ent le chloro­

forme comme il l’avait m ontré avec D e s g r e z expliquant ainsi l’acidose consécutive à l'anesthésie par cette substance. A la suite de ce travail, il est amené à étudier le problème des coefficients de solubilité dans ces divers anesthésiques qu’il m ontre être conformes à la loi d’HENRY dont on sait qu’elle relie la solubilité des gaz à leur pression partielle dans l’atm osphère gazeuse.

Son dernier travail, celui auquel il a appliqué jusqu’à la dernière heure tous ses efforts, concerne la répartition de l’eau dans les tissus en fonction de la nature de l’eau que ces tissus contiennent tandis que in vitro le rapport entre l’alcool et l’eau est toujours le même lorsque l’équilibre est atteint, il n ’en est pas de même in vivo où tout se passe comme si, dans les tissus, 10 à 12 0/0 de l’eau s’y trouvaient sous une forme si intim em ent liée aux protéines que l’alcool ne s’y fixe plus suivant la même loi.Les vingt premières années de recherches de M. N i c l o u x ont été effectuées au Muséum d’HisJtoire Naturelle, cependant qu’il avait dans l’intervalle conquis ses grades de docteur ès sciences physiques et de docteur en médecine et conquis de haute lutte en 1907, le titre de professeur agrégé de chimie biologique à la Faculté Depuis 1919, il est devenu professeur de chimie biologique à la Faculté de Médecine de Strasbourg où il a dirigé pendant vingt ans l’Institut de Chimie biologique dont chaque année un volume imprimé m ontrait la nature et le nombre des travaux qui y avaient été réalisés. Il a créé une grande École de Biochimie avec une section spéciale consacrée à l’étude des microdosages indispensables pour ses recherches biochimiques. Il a, d’autre part, fait de nom breux élèves, qui sont devenus à leur tour des Maîtres, parm i lesquels je citerai B o iv in , F o n t e s , G r a - b a r , G u i l l e m e t , R o c h e , T h i v o l l e .

Lorsque survint la guerre de 1939 et lorsque la Faculté de Médecine de Strasbourg fut transférée à C lerm ont-Ferrand, Nicloux préféra se fixer à Marseille auprès de son élève Roche chez lequel il poursuivit personnellem ent et toujours avec la même rigueur et la même conscience, son étude sur « l’eau liée»

des tissus. Mais dans ces derniers mois, se sentant fatigué, il se retira près des siens à Annecy. C’est là qu’après une courte m aladie il m ourut le 5 Janvier dernier, l’âme pleinem ent rassénérée dans sa foi patriotique si ardente._N’avait-il pas eu la double joie d’apprendre que Strasbourg, où il avait professé pendant vingt ans, était définitivem ent reconquis et de voir sous ses yeux la ville d’Annecy, où il s’était retiré, enfin libérée par les Forces Françaises de l’Intérieur dans les rangs desquelles se trouvaient ses deux fils qu’il avait encouragés à repondre à l’appel du Général de Gaulle.

Je me fais votre interprète, auprès de M me Nicloux et de ses enfants, pour leur adresser nos plus vives condoléances et pour leur exprim er les profonds regrets que la Société Chimique de France éprouve en cette douloureuse circonstance.

Le Président fait part également du décès de M. Léon B o u r d i e r , membre depuis 1906 et de M. Constant D a v id - R a b o t , fidèle annonceur de notre Bulletin.

L'action de ta chaux sur le soufre;

par MM. Guy E m s c h w i l l e r et Maurice V e l a n .

L’action de la chaux sur le soufre en présence d’eau donne des polysulfures et de l’hyposulfite puis du sulfite attribuable à des réactions secondaires. L’étude

(10)

8 BULLETIN DE LA SOCIETE CHIMIQUE DE FRANCE. T. 12 cinétique m ontre que la composition finale du système est fonction de la tem pé­

rature et des proportions relatives des réactifs mis en œuvre. Une explication est donnée de l'ensem ble des résultats.

Contribution à l'élude des racémiques (acide larlrique);

p a r MM. F. J. T a b o u r y e t R. V a u t h i e r .

La question de savoir si un racémique solide est une véritable combinaison des deux antipodes a fait l’objet de nom breux travaùx. Backhuis Roozeboom, utilisant les techniques d ’usage courant à son époque (en particulier l’analyse therm ique) a m ontré que les formes actives pouvaient, soit donner lieu à un simple mélange (conglomérat), soit donner des cristaux m ixtes (pseudo-racémique), soit une véritable combinaison (racémique vrai).

Dans le cas de l’acide tartrique racémique, l’analyse therm ique ordinaire-est ici im parfaite par suite de la décomposition lente de ce corps à sa tem pérature de fusion. Aussi la discrim ination n’est-elle pas encore établie à son sujet.

Nous avons attaqué ce travail en associant à l’analyse therm ique, devenue ici insuffisante, l’étude des spectres de poudre de fayons X qui perm ettent, par l’iden­

tification des phases, de voir auquel des trois cas distingués par Roozeboom on a affaire. On redonne ainsi à l’analyse therm ique toute sa valeur.

La conclusion de ce travail est que l’acide tartrique racém ique cristallisé est bien une combinaison molécule à molécule des acides droit et gauche. Cette conclu­

sion est conforme à celle que fournit l’étude de l’absorption infra-rouge.

Détermination de la structure des tartrates métalliques à l'aide des spectres d'absorption infra-rouge; p a r MM. Jean L e c o m t e et Clément D u v a l .

Bien que l’étude de la structure moléculaire des sels des quatre acides tartriques ait retenu l’attention de nom breux chercheurs, il ne semble pas que l’on lit, jusqu’ici, recouru aux spectres d’absorption infra-rouges. Ceux-ci sont particu­

lièrement aptes, comme l’on sait, à m ettre en évidence des différences mêmes légères de constitution pourvu que les éléments de sym étrie ne restent pas les mêmes.

C’est pourquoi nous avons, par la m éthode des poudres, m esuré entre 700 et 1.600 cm -1 (et parfois aussi entre 550 et 700 cm "1), les spectres d ’absorption de 11 tartrates droits, de 6 tartrates gauches, de 8 m ésotartrates et de 7 racém ates.

Les résultats obtenus m ontrent que :

1° Comme on pouvait le prévoir, les spectres des tartrates droits sont identiques à ceux des tartrates gauches;

2° Les m ésotartrates donnent des spectres pauvres en bandes où l’on observe seulem ent la moitié environ des m axim a des tartrates actifs;

3° Les racém ates conduisent à un nombre de bandes interm édiaires entre celui des constituants actifs et celui du composé inactif par nature.

Tous ces résultats s’interprètent par de simples considérations de sym étrie. On ne peut envisager les racém ates ni comme la juxtaposition des cristaux droits et gauches, ni comme des cristaux mixtes, m ais comme de nouvelles combinaisons possédant un centre de sym étrie puisque les spectres des constituants ne se retrou­

vent pas dans celui du produit final.

En considérant dans un modèle simplifié, l’ion tartrique comme formé par dix masses vibrantes, on prévoit 24 vibrations fondam entales distinctes (17 planes et 7 gauches). Nous indiquons alors par quel artifice et par quels raisonnem ents nous avons pu faire les attributions de fréquence.

Note sur la cristallisation de l'abiétale neutre de sodium en milieu aqueux;

par René L o m b a r d .

Un certain nom bre d ’abiétates alcalins ont été obtenus à l’état cristallisé par divers auteurs, en op'érant en milieu anhydre (alcool); par contre les essais de préparation des abiétates alcalins effectués en m ilieux aqueux n ’avaient jam ais conduit à des produits cristallisés; en raison de ce fait, il était adm is, ju sq u ’à présent, que l’eau empêche la cristallisation des savons alcalins de l’acide abiétique, et que ceux-ci se présentent toujours sous un aspect gélatineux en présence d ’eau.

C ontiairem ent aux idées adm ises, j ’ai pu observer la cristallisation de l’abié- tate neutre de sodium en milieu aqueux, sous la form e d ’aiguilles atteig nant une longueur de plusieurs m illim ètres. Ce sel est peu soluble; il peut être aisém ent séparé des eaux-m ères par essorage à la trom pe, à travers une toile-

(11)

194b uro IjA suuiJiiE- unIM IQUE DE FRANCE. 9 traité par l’acide acétique, il redonne l’acide abiétique avec ses constantes habituelles ([a],-= — 100°).Ce savon cristallisé, bien défini, pourra éventuellem ent servir de m atière première pour l’étude physico-chimique des résinâtes de sodium. En outre, il offre l’intérêt de perm ettre l’obtention aisée d ’un acide abiétique parfaitem ent blanc, exem pt de produits d’oxydation.'

Laboratoires du Dr Jacques A u c la ir , il, rue Gàzan, Paris (14'), p r é se n té p a r

MM. Hakispe et H atey.

M. Marzolf (Jea n -J a cq u es), I n g é n ie u r c h im is te , 4, r u e d e l ’A bb é d e l ’E p ée, Paris (5*), p résen té p a r M M . chrétien et Pr é v o s t.

M. ¡PASQUALi (Roger), ancien élève de l’Ecole de chimie de Mulhouse, Etablisse­

ments Fournier-iFerrier, Marseille (Bouches-du-Rhône), présenté par MM. lichten- BiRGER et DENIVELLE.

M. M aeder (Robert), ingénieur chimiste I.C.C. et E.N-S.P-, 43, Avenue des Etats- Unis, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), présenté par M M . Cagniant et D e lu z a r c h e .

Sur la prétendue isomérie des sels xanlho- et isoxanthocobaliiques;

par Jean L e c o m t e et Clément D u v a l .

Les'cobaltiammines renferm ant l ’ion [Co X (N H 3)5(1++ ne doivent pas, dans la théorie de W erner, présenter d ’isomères. Cependant, dans le cas où X représente NO,, on peut, d’après Jôrgensen, préparer, à côté du chlorure xanthocobaltique Cl,[Co NO, (NH,)ij jaune, un isomère de teinte rouge appelé chlorure isoxantho- cobaltique ou nitrito cobaltique Cl,[Co(ONO)(NH,),i|.

Par analogie avec la chimie organique où l’on rencontre fréquem m ent des dérivés isomères R -N O , et R -O -N O (nitroéthane et nitrite d ’éthyle, par ex.), Jôrgensen avait admis que les sels xantho contiennent le groupem ent

et les sels isoxantho, le groupem ent -O -N = O. Partageant cette manière de voir, Werner désigna sous le nom de Salzisomérie (Isomérie de sels) ce cas spécial de structure qui constituait cependant, à notre avis, une entorse à la systém atique de ce savant.

Comme nous connaissons parfaitem ent, m aintenant, les fréquences des maxima d’absorption infra-rouge des deux groupem ents NO, et O-NO, nous nous sommes proposés de vérifier l’exactitude des attributions faites par Jôrgensen. Nous avons préparé les 2 chlorures « isomères » et mesuré leur spectre d’absorption infra-rouge entre 3 et 15 r par la m éthode des poudres, ce qui n ’altère pas les substances.

Les spectres obtenus présentent une grande analogie et m ontrent la présence constante du groupem ent NO,, mais le chlorure isoxantho accuse pour 7,65 p.

une bande forte supplém entaire, absente chez le chlorure xantho quand il possède une teinte jaune pâle, présente lorsqu’il a des colorations chamois à brun-jaune.

Cette bande supplém entaire a été identifiée comme appartenant au chlorure purpu- réocobaltique, sel qui sert à la préparation et qui précipite à l’état de trace sous l’action de l’acide chlorhydrique ajouté au cours du traitejnent. Le chlorure iso­

xantho est donc du chlorure xantho souillé par une impureté.

Les spectres de Debye et Scherrer réalisés avec les deux « isomères » à l’aide de la raie K a du cuivre sont en tous points identiques.

Le chlorure isoxantho donne une coloration rouge avec l’ion Tl+ qui doit être rapportée au chlorure purpuréo figurant comme im pureté. La vitesse d’attaque du chlorure isoxantho par l’acide chlorhydrique était considérée comme plus grande que celle du chlorure xantho mais doit être expliquée par la présence d’une trace de nitrite xantho qu’il renferme en plus grande quantité.

SÉANCE DU VENDREDI 9 FÉVRIER 1945.

Présidence de M. M. T iffeneau, président.

• » - \

Sont nom m és m e m b r e s d e la S o ciété :

Mlle Conduche e t le D' d u b o u lo z .

Sont présentés pour être nommés membres de la Société :

(12)

10 BULLETIN DE LA oucur. i n, L tiiM iy u c un, rKAiNot.. i. 12 Nous nous expliquons m aintenant pourquoi le chlorure isoxantho, ne donne jam ais les autres sels de sa série par doubles décompositions mais toujours les sels xantho et pourquoi, les spectres d ’absorption des deux solutions aqueuses sont analogues.

La condensation du form iate d ’éthyle sur la phénylcétone ou sur la benzyl- acétone, parle Na ou l’éthylate de Na pulvérisés en suspension dans l’éther anhydre, conduit aux dérivés hydroxym éthylém ques I et II (M . M o n t a g n e et M . R o c h ,

Bull., 1944, [5], 11, 195); composés peu stables à l’état libre et se polym érisant rapidem ent.

I C,H sGHa-CO -CH = GHO II C,H sCHaCHa-CO -CH = CHOH J ’ai constaté que, en rem plaçant dans ces condensations l’éther anhydre par l’alcool absolu, on obtient, dans de bonnes conditions, les composés isomères cristallisés et relativem ent stables I' et II', d ’accès difficile et jusqu’ici peu étudiés.

Suivant que l’on opère dans l’éther anhydre, ou dans l’alcool absolu, le processus de la réaction est donc totalem ent différent, et on peut ainsi préparer à volonté l’une ou l’autre des deux séries de dérivés. Cette observation ne présente pas seu­

lem ent un intérêt synthétique évident, il s’agit ici d ’un phénomène nouveau dont l ’étude contribuera à l’explication du mécanisme des réactions de Claisen.

Des recherches sont en cours, pour voir jusqu’à quel point les résultats précédents sont susceptibles de généralisation. Dès m aintenant je puis dire que la cétone G,H5(GHa),GO-CHs donne aussi deux dérivés hydroxym éthylém ques isomères.

Il a été établi, dans une com m unication antérieure (M. M o n t a g n e et M. R o c h ,

Bull., 1944, [5], i l , 195) que la condensation de la benzylacétoné avec le form iate d ’éthyle par l’éthylate de sodium, dans l’éther anhydre, donne un dérivé hydroxy- m éthylénique de structure I, et non, comme le prétendent R upe et Müller, un dérivé de structure II. Un des principaux argum ents de ces auteurs est la form ation d ’un produit de déshydratation qu’ils ont appelé : p-acétylindène et auquel ils attribuent la formule III.

(I) CSHS CIL CHj-CO CHL CHOH CH.

Ce corps III conduirait par oxydation nitrique, d’après Rupe et Müller, à l’acide phtalique caractérisé par son anhydride.

J ’ai obtenu, par la même m éthode que ces auteurs, un produit de même point de fusion, F. 122°, et de mêmes solubilités; il semble donc bien que j ’ai eu entre les mains le même dérivé de déshydratation que Rupe. Son oxydation nitrique ne m ’a donné aucune trace d ’acide phtalique; par contre j ’ai obtenu, arec de bons ren­

dem ents, de l’acide trim ésique à côté de notables quantités d ’acide benzoïque;

l ’acide trim ésique a été identifié par son triester éthylique, F. 132°, que j ’ai préparé synthétiquem ent.

Ce résultat ne peut s’expliquer que si le soi-disant « acétylindène a est un produit analogue au triacétylbenzène, qui s’obtient aisém ent par condensation de 3 molé­

cules de l’hydroxym éthylène acétone; c’est le triphényIpropionyl-benzène’LIV qui dérive d’un hydroxym éthylènique de structure I.

Préparation de deux séries de dérivés hydroxymélhyléniques de cétones aromatiques du type C,HsCHi-COCHa;

par Maurice R o c h .

I' C JLC -C O -C H , II' CeH,CHa-C-CO-CH,

CHOH CHOHII

Sur le soi-disant « $-acélyl indène a de Rupe et M üller;

par Maurice R o c h .

(II) CjHsCHa-C-CO-CII<

CHOHn C-CO-CHj + H.O

3 C,HI(CHa)aCOCH=CHOH (I)

C,Hs( CHffi-CO./^COf CHa)aC»H5

- > + 3HaO

CO(CHj)aC,Hs (IV)

(13)

1945 BULLETIN DE LA SOCIETE CHIMIQUE DE FRANCE. 11

S é a n c e d u v e n d r e d i 23 f é v r i e r 1945.

Présidence de M . M . T i f f e n e a u , président.

Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.

Sont nommés m em bres de la Société :

Laboratoires d u D octeur Jacques A u c l a i r , M M . M a r z o l f , P a s q u a l i , M a e d e r .

Sont présentés pour être nommés membres de la Société :

}1. Auguste B l o n d o n , ingénieur chim iste I. C. P., 24, rue Pasteur, Enghien- les'-Bains (S.-et-O.); M. B e l l e t , pharm acien, 55, quai de Valmy, Paris (10e) et M. J e q u ie r , docteur en pharm acie, 74 bis, avenue de Saint-M andé, Paris (12e),.

présentés par MM. P e n a u et V e l l u z .

M. Pierre M a c h e r e l , ingénieur agricole, diplômé des Études supérieures des Industries du Lait, à Saint-Gevrain-du-Corbières (Orne), présenté par MM. Le-

moigne et D e l a b y . s

L a b o r a t o ir e s d e R e c h e r c h e s d e l a S o c i é t é O r g a , 35, rue Vernet, Paris i8ej. présentés par MM. N a u et R a n g i e r .

M. Robert L a b e y , ingénieur E. P. C. I., 9, allée des A louettes, Le Vésinet (Seine-et-Oise), présenté par MM. G h a m p e t ie r et C h a t e l e t .

Les plis cachetés n° 907 et 908 ont été déposés le 9 février p arles Établissem ents

Chiris.

La Société a reçu les ouvrages suivants :

Contribution à l’étude du bore, par J. C u e i l l e r o n , assistant à la Faculté des Sciences de Paris. Thèse de D octorat ès Sciences physiques, Paris, 1944.

Sur la pyrolyse et la réduction par l'hydrogène des séléniales de quelques métaux de la série dite magnésienne, par J. G é n o is , pharm acien, préparateur à la Faculté de Montpellier, 1945.

Application des spectres d'absorption Infrarouges à l'analyse des hydrocarbures et à la détermination de leur structure moléculaite (exposé d’ensemble),

p a r Jean Lecomte.

Cette mise au point groupe un certain nombre de travaux exécutés au Laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne sur les hydrocarbures, tant par l ’auteur îue par les travailleurs appartenant à « l’équipe de l.’infrarouge ».

I. — On rappelle d’abord le principe de l ’application du spectre infrarouge en me de l’analyse des composés organiques ou minéraux, et ensuite'la technique expé­

rimentale ainsi que les conditions à observer pour obtenir des spectres d’absorption interprétables. Relativement à ce dernier point, il s’avère parfois inutile d'explorer an domaine spectral très étendu. Qu’il s’agisse de la région infrarouge située près ta spectre visible, oii de celle qui se place à des plus grandes longueurs d’onde, on n’arrive à de bons résultats que si l’on opère avec une dispersion convenable.

C'est pourquoi on a divisé én une dizaine de tranches le domaine infrarouge, com­

pris entre, le spectre visible et des longueurs d’onde de 90 p. environ, chacune d ’elles correspondant, au Laboratoire des recherches physiques à la Sorbonne, à la zone d'uiilisation d’ùn spectomètre. Ces appareils permettent presque tous d’enregistrer automatiquement les intensités des radiations en fonctions des longueurs d'onde, et on donne la description de dispositifs particulièrement intéressants. On indique aussi les raisons qui permettent de choisir une, gamme de longueurs d’onde plutôt ta’une autre, en vue de l’étude d ’un problème déterminé.

II. — .D’u n e m a n iè r e g é n é r a le , e t e n p a r tic u lie r p o u r l ’é tu d e d es h y d r o c a r b u r e s, le spectre In fr a r o u g e d o n n e d e b o n s r é su lta ts p a r c e q u e : 1" o n a a ffa ir e à u n sp e ctr e m oléculaire q u i T eflète to u te s le s m o d ific a tio n s d a n s la str u c tu r e d es c o m p o sés ; 2° on m e su r e u n n o m b r e im p o r ta n t d e b a n d e s, ce q u i fa c ilite l ’id e n tific a tio n d es hydrocarbures ; 3* u n e p e tite q u a n tité d e su b sta n c e s s u ffit p o u r o b te n ir u n sp ectre complet ; 4° o n p e u t é tu d ie r c es corp s d a n s l ’é ta t o ù ils s e tr o u v e n t, n o n se u le m e n t à l'état liq u id e , e t à l ’é ta t d e v a p eu r , m a is e n c o r e s o u s fo r m e d ’u n e m in c e c o u ch e solide o b te n u e p a r fu sio n , ou m ê m e à l ’é ta t d e p o u d r e , ce q u i e st p a r tic u liè r e m e n t précieux p o u r l ’e x a m e n d e s h y d ro c a r b u r es p o ly c y c liq u e s p a r e x e m p le .

I I I A vec le s hydrocarbures purs, d e u x 'p roblèm es p r in c ip a u x se p o se n t : la

distinction des isomères et le classement des homologues. On passe en revue diverses

(14)

formes d’isomérie (forme de la chaîne carbonée, place des liaisons éthylénigues, fH positions des substitutions sur un noyau). On montre que le spectre infrarouge $ fournit des indications intéressantes et immédiatement interprétables, du point de -r' vue analytique, même dans le cas de carbures à poids moléculaire élevé et de nicarbures polycycliques.

Le classement des homologues se présente comme plus délicat, mais il peut '■£

s'effectuer par plusieurs méthodes : comparaison des positions des maxima, ou de ni leurs intensités, en recourant au besoin à certaines règles empiriques en apparence. . »Ci

Les mélanges de carbures s’étudient aussi avec succès au moyen du spectre i ?■

infrarouge à condition que le nombre des constituants ne soit pas trop élevé t-P (2 ou 3 par exemple). L'infrarouge proche (du visible à 3,5 p) ou seulement une afflü partie de cette zone, aussi bien que l’infrarouge moyen (8 — 15 p) s’utilisent avec jie, un égal succès. La sensibilité dle la méthode se présente comme très variable et ■fi

oscille entre moins de 1 % et 10 %. jtisf

IV. Sans entrer dans des considérations théoriques détaillées, on indique que BE l ’étude de la symétrie des molécules se trouve à la base de l’interprétation des spectres moléculaires des hydrocarbures. Pour essayer d ’identifier les modes de vibration avec des fréquences réellement observées dans les spectres, on peut faire appel à la structure fine des bandes, à la concordance ou l’alternance entre les- spectres d ’absorption et de diffusion, à la dépolarisation des raies Raman ou à la comparaison des spectres des hydrocarbures avec ceux d'autres fonctions chimiques de structure analogue. Cette dernière méthode se présente comme applicable à tous les cas, mais elle demande, par contre, la connaissance des fréquences propres de

beaucoup de corps différents. ,

12 BULLETIN DE LA b U U b T t CHIMIQUE DE FRANCE. T. 12

Conclusion.

Les spectres d ’absorption infrarouges, malgré certaines difficultés d ’application et d ’interprétation, fournissent, dans le cas des hydrocarbures, des renseignements analytiques qui permettent de compléter, d’une manière heureuse, les indications de l ’analyse chimique et d’autres méthodes physico-chimiques.

Elude sur les ptérines de synthèse. II. — Etude physico-chimique des thioptérines, par Michel Polonovki, Sylvanie Guinand, Marcel Pesson et Roger Vieillefosse.

Dans un mémoire précédent, nous avons montré que parmi les thioptérines de synthèse, les unes du type I ne présentent aucune fluorescence, alors que d ’autres, du type II. sont douées d ’une intense fluorescence bleue ou verte suivant les substituants.

HN,

0 OH

1 N 1 II 1

U \ J —r '

1

II

1

NH N (I) c2h6.s n n —R ’ (IX)

Nous cherchons dans le présent travail à lier cette différence à la structure des composés en nous appuyant sur l ’étude des spectres d’absorption et de la fluorescence.

Nous avons, en outre, mis en évidence une action inhihitrice des dérivés de la forme I sur la fluorescence de diverses ptérines notamment du type II. Cette inhi­

bition est rattachée à l ’hypothèse émise par F. Perrin (1927).

S é a n c e d u v e n d r e d i 11 m a r s 1945.

Présidence de M. M. T i f f e n e a u , Président.

’Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.

Sont nommés membres de la Société :

M M . Bl o n d o n, Be l l e t, Je q u i e r, Ma c h e r e l, La b e y, La b o r a t o i r e s d e u

Re c h e r c h e s d e l a So c ié t é Or g a. < „a.

Cytaty

Powiązane dokumenty

Commémorât, bincc- tenairc de la naissance de

Nous avons à notre tour condensé ( V I ) avec les aminés suivantes : 2-amino-benzothiazol, para-aminophényl- sulfamide, acide para-aminobenzoïque, 1.5-diaminonaphtalène et

Les verres obtenus dans les différents cas sont analysés. On évapore à sec, trois fois, les produits de l’attaque du verre par l'acide chlorhydrique, la silice

D’ailleurs la densité optique du mélange varie en fonction du temps: elle diminue d’abord en fonction du temps, passe par un minimum et croît ensuite pour tendre

La présence du groupe sulfam ido dans la série des dérivés que nohs avons préparés renforce donc la stab ilité du groupem ent am idine, si facilem ent

On a fait également appel aux connaissances sur la structure moléculaire e t cristalline des corps gras, sur le3 éta ts mésomorphes (cristaux liquides) e t sur

A titre d’exemple, ainsi que nous le décrivons dans la Partie Expérimentale, nous avons distillé souS vide le mélange de bases pures ayant servi précédemment

[r]